Forums de Puissance-Zelda

Communauté => Créations Artistiques => Littérature, Fictions => Discussion démarrée par: Neyrin. le dimanche 26 mars 2017, 17:40:53

Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le dimanche 26 mars 2017, 17:40:53
ÉCRITS ET TABLEAUX

SOMMAIRE

ÉCRITS


ÉCRITS BREATH OF THE WILD


TABLEAUX




BRODERIES



________________________________________

La chute inexorable de la pluie l'apaisait. Le son que produisait l'averse semblait ne jamais être semblable à un autre, si bien que cela en devenait une mélodie aux oreilles du jeune homme. De grandes flaques où iraient, une fois la tempête terminée, s'ébaudir les petits oiseaux, jonchaient le sol. Le ciel couvert d'imposants nuages noirs grondait et par moment, le jeune homme pouvait observer des éclairs se dessiner au loin. Ils traversaient le ciel avant de disparaître aussi vite qu'ils étaient apparus. Ils semblaient si lointain, qu'il crut un instant que jamais la foudre ne pourrait l'atteindre. Il aurait aimé admirer le paysage, mais la brume formée par cette averse l'empêchait de voir au-delà du bout de son nez. Si cette pluie ne s'était pas abattue sur eux, il se serait posté au bord de cette petite montagne qui surplombait une mince partie de la plaine, et aurait contemplé - peut-être des heures durant - les troupeaux de chevaux parcourir la vaste étendue verdoyante, les animaux sauvages qui paissaient sur le versant d'une autre montagne, le ciel noir moucheté d'étoiles. Il aurait écouté les murmures nocturnes, les grands mouvements silencieux des nuages et du vent qui s'engouffrait dans les feuilles des arbres. Peut-être se serait-il endormi par la suite, ne pouvant résister davantage à la fatigue qui l'écrasait.

Le souffle bruyant de l'un des chevaux le tira de ses pensées. Son regard se détacha de la pluie, et se reporta sur la jeune femme qui caressait sa monture à la robe immaculée. Sa main glissait sur son encolure, puis sur sa crinière. Elle arborait un air dépité, accentué par les cernes provoqués par son sommeil irrégulier et insuffisant. Tous deux ne parvenaient pas à dormir convenablement, assaillis par la crainte d'être attaqués durant leur sommeil. Près de quatre jours que l'épuisement s'était installé, ils avaient atteint leurs limites. Le jeune homme arrivait encore à lutter contre celui-ci, mais sa coéquipière manquait de tomber de fatigue à chaque instant. Heureusement pour eux, ils avaient trouvé refuge dans un tas de ruines sur le plateau d'une montagne. Ici, ils seraient en sécurité le temps d'une nuit jusqu'à ce qu'ils puissent reprendre la route jusqu'au village le plus proche. Là-bas, ils pourraient profiter d'un lit et de quelques jours de repos mérité, de même pour leurs chevaux.

« Zelda, je monte la garde cette nuit, dit-il.

- Hm ? répondit-elle, tirée de sa torpeur. Tu dois te reposer, toi aussi.

- Nous alternerons. »

Silence. Seul le crépitement du feu vint combler le calme qui venait de s'installer. Le ciel gronda, un éclair le traversa. Le jeune homme pouvait entendre d'ici les cerfs et les biches prendre la fuite, remuer la végétation sur leur passage. Ils devaient être une dizaine, tout au plus. Une nouvelle fois, le jeune homme se perdit dans ses pensées. Il ferma les yeux quelques secondes. Happé par l'épuisement, il se laissa porter par les songes. L'endroit était propice à un agréable repos. Dans un faible mouvement, il s'appuya contre le mur délabré avant de sombrer.

Les premiers rayons matinaux vinrent l'éblouir. Ils réchauffaient son corps endolori. A moitié éveillé, Link peinait à se situer. Ce ne fut qu'après une minute de flottement qu'il finit par se lever. Il était resté au même endroit, appuyé contre ce mur. Son sommeil n'avait pas été des plus réparateurs mais il avait recouvert assez de forces pour poursuivre le voyage jusqu'au prochain village. Le jeune homme s'étira, se redressa puis inspecta les environs. Le feu qui brûlait les fagots de bois il y avait de cela une poignée d'heures, était désormais éteint. Une légère fumée noire s'élevait jusqu'au plafond avant de se dissiper sous les coups du vent qui s'infiltrait. Zelda était couchée sur le flanc près du bois calciné, plongée dans un profond sommeil.

Personne n'avait monté la garde cette nuit, une aubaine qu'ils n'aient pas été attaqués ou dépouillés de leurs vivres et armes. Il en restait à peine pour subsister ne serait-ce que deux jours. Ce village, ils devaient le rejoindre de n'importe quelle manière. Le jeune homme poussa un long soupir et mit un pied hors de leur refuge de fortune. Le plateau de la montagne baignait sous la lumière du soleil matinal, l'herbe était humide et des flaques jonchaient le sol. Par moment, l'ombre d'un nuage s'y reflétait. Les oiseaux s'égosillaient dans les arbres à proximité. C'était le meilleur moment pour observer la nature se réveiller. Désireux de profiter de quelques minutes de tranquillité et de solitude, il s'installa au bord de la montagne pour contempler le ciel orangé, les chevaux sauvages en contre-bas et le versant de la montagne opposée.

Si le jeune homme avait pu choisir, peut-être n'aurait-il pas choisi cette vie. C'était ce à quoi il songeait lorsqu'il observait le monde autour de lui, lorsqu'il était livré à ses pensées. Peut-être aurait-il préféré ne pas être fils de chevalier, ne pas se préoccuper de ses responsabilités et de pouvoir les fuir rien qu'en lançant son cheval au galop à travers les plaines. Voyager dans l'insouciance avec pour seul et unique objectif : traverser la contrée à la recherche d'une réponse. Laquelle ? Lui-même l'ignorait. Une réponse, voilà tout. Peut-être serait-il parvenu à la trouver, peut-être l'aurait-il trouvé sans avoir voulu la chercher.

Plus les journées défilaient, plus il sentait Hyrule trembler sous le courroux du Fléau. Lui, n'était pas encore éveillé et espérait que jamais il ne reviendrait. Malheureusement, sa résurrection semblait inévitable, qu'importe le nombre de fois où le Héros le scellait. Jamais Link n'avait souhaité être le Héros, le destin s'était abattu sur lui sans crier gare. Tout ce qu'il pouvait faire désormais, c'était supporter.

« Nous sommes préoccupés par la même chose ? demanda une voix féminine dans son dos. »

Intrigué, il se retourna pour découvrir Zelda. Combien de temps était-il resté assis ici, à contempler le paysage ? Elle vint s'asseoir à ses côtés, posa son regard sur l'horizon avant de le reporter sur lui. Elle lui adressa un sourire harassé.

« Probablement, répondit-il.

- Tu es sûr qu'il va revenir mais tu ne le crains pas, n'est-ce pas ? Tu ne crains rien, ni personne. »

C'était faux.

« Tu es confiant. Tu sais que tu sauras en venir à bout.

- Je n'en sais rien.

- Moi aussi. (elle marqua une pause) Je suis désolée d'avoir été aussi rustre avec toi, ces derniers temps... Je m'en excuse. »

Link se redressa. Il voulait mettre fin à cette conversation qui, dans tous les cas, n'aboutirait à rien. De toute façon, il n'avait jamais été enclin à la conversation. Zelda ne fit aucune remarque, elle s'y était accommodée au fil du temps. Elle, en revanche, demeura dans la même position, le regard rivé sur le lointain. Elle observait les biches à l'affût sur la montagne opposée. Tout était si paisible, que personne n'aurait pu croire un instant que le Fléau pouvait apparaître à tout moment. Elle était inquiète, bien trop inquiète. Ce voyage lui nouait le ventre tant l'anxiété la poignardait, mais ils réussiraient comme chaque siècle. Ils n'échoueraient pas. Ils n'échoueraient plus. Ils n'étaient plus seuls désormais, les autres Prodiges lutteraient à leurs côtés.
 
« Et si tout ne se passait pas comme prévu, qu'adviendra-t-il de nous ? D'Hyrule ?, avait-elle demandé. » Il n'avait pas répondu. Sûrement s'exileraient-ils ou mourraient sur le champ de bataille, mais c'était pour cette raison que Link existait : pour les protéger ou plutôt, pour la protéger.

« Je n'ai jamais eu besoin de toi pour assurer ma protection. »
Titre: Fictions et Fanfictions
Posté par: Neyrin. le dimanche 28 mai 2017, 23:02:20
Je n'ai pas trouvé l'inspiration pour une deuxième fiction sur Zelda, donc voici un texte que j'ai écrit il y a plusieurs mois de cela sur Princesse Mononoké. Je l'avais regardé une nouvelle fois et il m'a tellement plu, que je n'ai pas pu m'empêcher d'écrire un petit truc dessus. Rien de bien transcendant, mais j'ai bien aimé l'écrire.

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Titre: Fictions et Fanfictions
Posté par: Gaellink le dimanche 23 juillet 2017, 19:29:11
Après avoir lu tes écrits dans la fic collective j'étais curieuse de voir si tu avais écrit d'autres choses, et vu que personne n'a mis de commentaire j'ai eut envie de donner mon avis ^^

Alors déjà ton écriture est très agréable à lire, je n'ai pas vu de grosses fautes ou de coquilles (mais bon je suis pas une championne pour les remarquer  :(8: ) Que soit l'ambiance de Botw ou de Princesse Mononoké  je trouve que tu as réussi as la retrouver. Par exemple ton texte sur Botw me fait penser à certains passages dans les souvenirs avec la pluie, le doute sur soi-même, sur l'avenir, la menace de Ganon, ouaip je le trouve super :oui: et tant pis si tu ne trouve pas suite, il ne faut pas se forcer ! Et le second texte m'a redonné envie de regarder Princesse Mononoké, qui est pourtant le Miyazaki qui m'a traumatisé (je l'ai vu beaucoup trop jeune et j'en garde pas un très bon souvenir), il faudrait que je lui donne une seconde chance  :^^:

Voilà ! Hâte de voir tes prochains écrits que se soit ici ou sur la fic collective ^^
Titre: Fictions et Fanfictions
Posté par: Neyrin. le lundi 24 juillet 2017, 01:27:10
Merci beaucoup pour ton retour, ça me fait très plaisir !
Titre: Fictions et Fanfictions
Posté par: Chompir le lundi 24 juillet 2017, 18:03:51
Il y a longtemps je voulais poster par ici. Semblerais que j'ai oublié de le faire.  :oups:

J'avais beaucoup aimé ton début de fic sur BotW et comme l'a dit Gaellink, on retrouve bien les sentiment éprouvés dans un souvenir sous la pluie. Je trouve que Link est très bien décris et tu nous donnes un passé très intéressant qui lui va très bien. (Surtout avec la situation.)
Pour ta deuxième fic sur Mononoké, je la trouve très intéressante. J'avais vu le film il y a maintenant 5 ans, mais tu j'ai envie de le revoir.  :oui:
Ta description du village des forges est plutôt bien fait. (J'avoue que j'étais tellement triste de voir le moment ou le village est incendié.)
Le rêve aussi est intéressant et je trouve que tu respecte plutôt bien l'univers.  :oui:

Ça fait peut être longtemps que tu n'as pas posté ici mais j'espère que tu nous réécriras des morceaux de fic. :(8:
Titre: Fictions et Fanfictions
Posté par: Neyrin. le mercredi 02 août 2017, 06:56:43
Salut, j'ai écrit un truc pas très long sur un rouge à lèvres.

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Titre: Fictions et Fanfictions
Posté par: Sentinelle le mercredi 02 août 2017, 12:09:44
Si on m'avait dit dix minutes plus tôt que je passerai dix minutes à lire un texte parlant principalement de Rouge à Lèvre avec une attention si puissante, je n'y aurais pas cru. :oups:
Tu écris vraiment bien, ton style est fluide, agréable, il est élégant et simple à la fois, je pense que t'as trouvé un bon équilibre du moins. Le rythme est régulier, on s'y perd pas, enfin pas moi en tous cas.
On s'attache assez bien au personnage, pourtant on ne sait rien de lui, pas même son nom, il a l'air complètement indifférent à tout, mais tu as géré, du coup on s'attache à lui sans avoir besoin qu'il se présente par exemple.
Très appréciable ! J'ai hâte que tu nous montres un autre de tes textes. :miou:
Titre: Fictions et Fanfictions
Posté par: Chompir le mercredi 02 août 2017, 12:52:04
Je trouve cette fiction très réussi, Ney. Elle est très intéressante mais aussi déroutante. On est perdu dans un univers qu'on comprend à moitié. Je dirais que c'était  comme si j'avais été dans l'esprit de cette homme.
Tu écris vraiment bien et je ne peux que t'encourager à continuer. Cette fiction est vraiment digne d'être dans un recueil de nouvelles.  :oui:
Titre: Fictions et Fanfictions
Posté par: Neyrin. le mercredi 02 août 2017, 15:47:12
(https://forums.puissance-zelda.com/proxy.php?request=http%3A%2F%2F1.bp.blogspot.com%2F-X8n4a2qPFpI%2FVlxOsYfwGYI%2FAAAAAAAAIZ8%2Fosijid8BUdc%2Fs400%2Fzoegif.gif&hash=ff8478e17e0d5b9e6952b72e0112612b667abf48)

Merci pour vos retours, vraiment ! Je ne sais pas comment vous remercier... :oups:
Titre: Fictions et Fanfictions
Posté par: Gaellink le jeudi 10 août 2017, 12:46:11
Salut salut !
Je rejoins les autres pour dire que ce texte sur le rouge à lèvre est superbe, toujours très bien écrit, même si on ne sait pas grand chose du personnage principal on est captivé par sa curieuse quête.

Je ne sais pas pourquoi quand j'ai lu ton texte j'ai pensé à cette vidéo, ça vient de la série Hokku, des sortes de poèmes visuels et celui-là concerne un produit cosmétique (c'est là que le lien se fait !)

En parlant de lien, voici celui de la vidéo :
http://www.youtube.com/watch?v=0Z-FTbsHpR8 (http://www.youtube.com/watch?v=0Z-FTbsHpR8)
Titre: Fictions et Fanfictions
Posté par: Neyrin. le lundi 11 septembre 2017, 21:28:18
Re.

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Titre: Fictions et Fanfictions
Posté par: Chompir le mardi 12 septembre 2017, 21:05:13
Premier passage de la fic plutôt intéressant.
J'ai bien aimé ta façon de nous présenter l'histoire et de nous la conter. Ce personnage squelettique est très intéressant et je l'aime plutôt bien. Tu nous donnes nous à aussi, l'envie d'en savoir plus. (et puis on s'interroge sur le titre de la fic.  :hihi:)

Donc bravo et hâte de lire la suite.  :miou:
Titre: Fictions et Fanfictions
Posté par: Neyrin. le jeudi 05 octobre 2017, 21:16:49
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Titre: Fictions et Fanfictions
Posté par: Chompir le vendredi 06 octobre 2017, 13:59:30
Je suis content de lire la suite de ta fic, je la trouves vraiment intrigante, tu maîtrises très bien cet aspect. Continue comme ça.  :^^:
Titre: Fictions et Fanfictions
Posté par: Neyrin. le mercredi 06 décembre 2017, 19:43:42
Un petit truc écrit sur le tas, rien de bien transcendant. Je ne sais pas ce que ça vaut :oups:
Peut-être que je le terminerai !

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Titre: Fictions et Fanfictions
Posté par: Sentinelle le mercredi 06 décembre 2017, 20:55:00
Y a un message caché ?
Tu es encore plus belle qu'hier Neyrin... :help:

J'aime toujours autant tes écrits, ton style, et cette histoire est bien sympathique, continue ! :oui:
Titre: Fictions et Fanfictions
Posté par: Aélia le mercredi 18 avril 2018, 11:27:42
Hey ! J'ai lu tout ce que tu as posté jusqu'à présent et je dois dire que ça me plait beaucoup ! Tu as une écriture belle, agréable et élégante. Tes histoires sont très prenantes même si on ne connait presque rien de ton univers, et j'apprécie suivre tes personnages - parfois étranges - même si on ne connait quasiment rien d'eux non plus.
En bref j'apprécie beaucoup ce que tu fais, j'ai hâte de lire de nouveaux textes ^^
Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Neyrin. le dimanche 01 juillet 2018, 17:28:41
Un petit texte sur la princesse Kaguya des studios Ghibli. <3
J'ai essayé de retranscrire la poésie du film, ce fut assez complexe. :8):

_____________________________


    Sous ces étoffes de soie ne se dévoilait qu'une élégance superficielle, bien loin de celle que la nature lui avait octroyée avec grâce et bienveillance. Les tissus nobles et colorés glissaient sur sa peau blanche et soyeuse et avec une certaine grâce, semblaient se déverser en une délicieuse cascade sur les planches vernies. La pureté des traits de son visage, l'éclat de son regard ébène et de ses vêtements dont chaque motif tissé reflétait une richesse d'esprit factice, ne faisaient qu’accroître cette beauté que tant d'hommes se pâmaient. Ses longs cheveux noirs, raides et parfaits, défaillaient le long de son dos de manière unique et singulière ; ils s'harmonisaient si bien avec les soies que les servantes s'accordaient à croire qu'elles avaient été faites pour cette splendeur surnaturelle. Certains admirateurs affirmaient qu'elle provenait des cieux, voire au-delà ; un endroit inaccessible aux hommes, un lieu où tout n'était que magnificence aussi bien dans l'architecture, l'art que dans les créatures superbes qui naissaient sur de mystérieux astres lointains.

   C'était une jeune femme d'une beauté féerique. Ses yeux perçaient le cœur des hommes : ceux dont la flamme qui s'y terrait était flamboyante et sincère, elle les embaumait d'une douce attention pourtant frugale, mais qui donnait à chacun d'entre eux le courage de gravir les plus hautes montagnes pour espérer recevoir d'elle, un baiser ou même une caresse. Un timide sourire volé serait même, à leurs yeux, la récompense la plus délicieuse des kamis. Adulée et source de fascination, de sentiments exaltés, comment pouvait-elle seulement être ternie par le malheur ?

  Le peuple racontait que jamais elle ne versait de larmes ; l'on disait que la seule façon d'attiser sa passion était de l'émouvoir en déployant sa poésie et ses talents. Ainsi, même le plus misérable des hommes pouvait espérer recevoir d'elle d'augustes larmes qui se convertiraient en un amour tendre et exceptionnel. Cela n'était que des légendes destinées à bercer le désespoir des malheureux, car seuls les prétendants nobles avaient l'autorisation d'approcher cette beauté. Ceux qui refusaient de la croire vraie parlaient d'une Ohaguro Bettari qui avait envoûté les hommes et ne se dévoilait que le jour des noces ; la plupart préférait rire d'une telle absurdité, dans la simple crainte de voir leurs fantasmes jugulés.

   Sous ces merveilleux traits que l'on traçait à la jeune femme, sous ces somptueuses étoffes qui ébauchaient sa joliesse éternelle, aucun ne décelait le malheur qui ceignait son cœur. Prisonnière d'une vie noble, elle en venait à songer à cette campagne, mère de tous ses idéaux et berceau de son enfance. Chaque soir, elle était torturée par le désir de retrouver la montagne et ses richesses, d'entendre de nouveau les cris des enfants qui l'appelaient avec gaieté. À ses oreilles, lors des nuits les plus pénibles, parvenait son prénom : celui des montagnes où elle s'était vue naître. Ses songes les plus profonds lui infligeaient l'image de Sutemaru dont elle avait été arrachée.

   Elle rêvait de leurs corps qui s'étreignaient, loin de la pudeur aristocratique et elle s'imaginait, durant des heures, sentir l'herbe douce de la campagne chatouiller ses pieds, glisser entre ses doigts comme des insectes. Elle s'imaginait pouvoir embrasser la cime des arbres, les oiseaux qui tournoyaient jusqu'au firmament et exultaient leur liberté au travers d'aubades mélodieuses. Lorsque la fatigue onirique se manifestait, elle se laissait choir dans cet écrin verdoyant, abritant tant de parfums vivifiants, et elle voyait s'allonger à ses côtés Sutemaru qui n'avait jamais quitté cet endroit, mais qui apprenait de nouveau à le contempler en sa délicieuse présence.


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Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Neyrin. le samedi 08 septembre 2018, 23:05:04
C'est dommage, j'ai commencé des tas d'écrits mais tous sont inachevés... Ils ne peuvent pas encore être postés. À défaut de pouvoir les partager, je mets ce petit poème à la place qui date de quelques mois – et qui n'a pas de titre, ui ui.
C'est la première fois que je fais un peu de poésie. :8):

_____________________________

Le soleil, émergeant de l'horizon
Te caresse tendrement de ses rayons ;
Peut-être as-tu cessé de ressentir
Sûrement ne désires-tu plus saisir,

Les fuites de ce maraudeur
Qui dérobe cette pudeur ;

Qu'il aime te regarder
Que j'aime te contempler !

Seulement vêtue de cette nudité
Toi, réfugiée au creux des bras de Morphée,
J'aimerais te cueillir simplement
Être le plus désiré des amants ;

Laisse-moi ravir la rose
Cette merveilleuse chose ;
Qui, satinée comme la soie,
Éclot à l'aube de mes doigts.


Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Chompir le dimanche 09 septembre 2018, 20:28:23
C'est un premier essaie très réussi Ney, avec des rimes qui rendent le tout harmonieux à lire. Sinon n'hésites pas à continuer dans la poésie, ça sera peut-être plus simple à finir que tes autres écrits. :oups:
Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Neyrin. le jeudi 27 septembre 2018, 22:49:29

Un texte complètement inachevé qui traîne dans mes fichiers depuis plusieurs mois maintenant.
Il n'a aucun titre mais il parle d'un mouton. Enfin, d'une sorte de mouton.

(Cliquez pour afficher/cacher)

Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Neyrin. le mardi 20 novembre 2018, 22:41:02
   
Le jeune toubib

    Une nuit, j'étais venue aux urgences parce que je me sentais barbouillée, toute étrange et toute faible. Ma tête dodelinait, des petites étoiles venaient perturber ma vision et je manquais de m'effondrer chaque fois que je me levais un peu trop brusquement. Un avis extérieur m'aurait dit que ce n'était rien, qu'il aurait simplement fallu que je me couche. « Un bon sommeil, c'est la clé d'une vitalité à toute épreuve ! » me disait-on. Moi, j'avais toujours eu un bon sommeil mais je ne tenais jamais une journée complète. C'était triste, mais c'était comme ça. Le quotidien, ça se changeait pas et quand les habitudes étaient là, on peinait à s'en défaire. Bref, moi je savais que quelque chose n'allait pas. Je savais qu'il ne suffisait pas d'un petit comprimé et de quelques heures de sommeil supplémentaires.

   Aux urgences, j'avais été récupérée par un jeune médecin de garde qui baillait à tout va ; je voyais plus le fond de sa gorge que son joli minois. Je lui avais expliqué mes tracas et exposé mes symptômes, puis il m'avait examinée par simple obligation. Lui, il savait que j'avais rien. « Vous mangez régulièrement ? » m'avait-il demandée. Je savais que j'étais pas très épaisse. J'avais pas su quoi répondre alors je l'avais regardé avec des yeux de merlan frit. Il m'avait sourie. Un beau sourire, je vous assure ! Il avait les cernes étendues jusqu'aux commissures des lèvres mais pour sûr, qu'il était beau et qu'il avait un beau sourire ! C'était rare, les beaux toubibs. D'habitude, c'était tout vieux, tout chauve ou tout nonchalant. 'Paraîtrait même qu'ils couchaient avec les infirmières pendant le service... Sur la table, sur le bureau, dans les petites salles chauffées entre deux opérations... Bah, fallait bien  décompresser. Ils étaient toujours rattrapés par le temps, à devoir s’exécuter à la tâche sans même avoir le confort de déguster un bon café viennois. Ils faisaient comme ils pouvaient. Moi, j'allais pas leur jeter la pierre, aux toubibs, et encore moins à ce sujet-là !

   Enfin enfin, ce jeune médecin de garde m'avait ensuite demandée si dans ma vie, tout se passait bien. J'avais été un peu surprise, vous pensez. Pourquoi s'intéressait-il à mon piètre quotidien de femme ? Au début, j'avais été un peu réticente mais il avait été très doux, le petit toubib au beau sourire (puis il avait de jolies mains aussi, ça se voyait qu'il était médecin !). Au fil des mots, j'avais fondu en larmes devant son minois compréhensif. Je m'en souvenais de comment j'avais tenté de m'exprimer dans cette cascade de sanglots. Il m'avait ramené des mouchoirs et un café chaud, puis dit : « Un peu de lait avec ? ». J'avais ri. Bah quoi, c'était mignon de sa part ! J'avais jamais croisé le chemin d'un homme aussi gentil. Puis moi, mon mari, il m'ennuyait alors que ça faisait que deux ans qu'on était mariés donc je l'avais embrassé, le jeune toubib mais il avait rien dit. Immobile comme une statue donc j'ai recommencé. Voilà que je m'étais prise pour les infirmières. Il avait rien dit, il s'était laissé faire (qu'il était beau ! Quelle chance !). Puis c'était agréable, puis c'était incroyable. Je faisais pas ça à mon médecin traitant, moi, celui qui me prescrivait mes antibiotiques contre mes cystites à répétition (faut dire qu'il était vieux et qu'il sentait le chamois).

   Puis le jeune toubib m'avait arrêtée. Normal, normal. On faisait pas ça à ses patientes, normal, normal. « Rien de grave, vous pouvez rentrer chez vous. » m'avait-il dit ensuite, avant de me rappeler que je devais manger. Je mangeais pas beaucoup, c'était bien vrai. Il m'avait aidée à me rhabiller parce qu'il était gentil. Puis il était devenu rouge comme une écrevisse aussi. Pauvre, il avait été toute chose ! Pas étonnant. « Prenez soin de vous, madame. » puis j'avais déguerpi, parce que j'avais fait la connerie de ma vie. 
Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Yorick26 le mercredi 21 novembre 2018, 10:13:03
"C'était rare les beaux toubibs" Non mais dis donc ! Merci bien ! @Izzy Novada et @Moon qu'avez-vous donc à dire à cette mégère (c'est pour l'effet de style, ce mot n'est absolument pas une insulte envers toi. C'est juste le terme employé dans le script.) ?

Sinon c'est un joli texte. Un peu cliché quand même, mais joli. Mais surtout, bon sang, qu'est-ce qu'elle avait ? Pourquoi était-elle pas bien ? On ne le saura pas en définitive. Ou justement est-ce ça la connerie : être partie alors qu'il y avait quelque chose de grave ?
Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Moon le mercredi 21 novembre 2018, 13:14:01
J'ai à dire que je pleure toutes les larmes de mon corps  :'(
Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Neyrin. le mercredi 21 novembre 2018, 18:44:26
Quelle mégère je fais... Terrible.
Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Neyrin. le vendredi 17 mai 2019, 16:44:19
Le troisième enfant

Les femmes ressentaient, durant une période plus ou moins longue, le besoin viscéral d'enfanter. Lorsque l'amour sincère naissait et perdurait, la partenaire s'imaginait étreindre un être fragile ardemment désiré, fruit d'une association entre deux amours partagées. Un être qui l'était jusque dans l'odeur qu'il portait, jusque dans le visage qu'il arborait. Quelle fierté pour une mère que d'avoir une telle merveille dans les bras ! Certaines affirmaient que tout cela n'était que sombres bêtises, comme si elles craignaient d'être réduites au même rang que les autres espèces. Une crainte d'être humiliées par le rapprochement entre l'humain et l'animal qui semblait pourtant évident ; chaque être humain suivait un instinct inhérent même s'il pouvait lutter contre par la raison. C'était d'ailleurs la raison naturellement présente qui poussait la femme à refuser de porter la vie, par simple souci de facilité. Voilà une décision bien confortable et agréable que de ne mettre au monde aucune progéniture ; c'était défier le dessein de la nature par fierté narcissique.

C'était du moins ce qu'elle pensait, cette femme qui ne pouvait porter aucun enfant dans son utérus. Tout cela restait du domaine du fantasme malgré elle. Elle se refusait à essuyer un nouvel échec ; un échec déchirant qui ne laissait pas de cicatrices. Elle était éprise d'une terrible jalousie envers les jeunes mères, enviait l'amour maternel et pur qu'elles pouvaient offrir à leur progéniture. Jamais elle ne pourrait le déployer, cet amour, et était condamnée à errer dans une frustration couplée à un profond désespoir.

   « Et si j'étais maudite ? avait-elle demandé un beau matin, alors que les rayons du soleil s'étaient à peine immiscés dans la chambre.

   — Ne te rejette pas la faute. Ce n'est pas une question de malédiction, avait-il répondu. Peut-être que ça finira par marcher, peut-être que nous finirons par l'avoir, notre enfant.

   — Je ne veux plus souffrir.

   — Alors comment faire pour te consoler ? »

   Elle ignorait le potentiel remède miracle ; il avait donc dû dénicher une solution pour panser les meurtrissures de sa compagne. Les psychiatres s'étaient révélés inefficaces pour vaincre la douleur qui l'enserrait. Ne sachant que faire, il avait rapporté un chaton minuscule. Il n'espérait rien obtenir de cet animal, mais il fut comme une révélation pour sa femme. Son instinct maternel avait jeté son dévolu sur cette pauvre bête qui poussait des miaulements désespérés, secouée par la faim et l'absence de chaleur. Elle l'avait posée sur son ventre – comme on posait un nouveau-né – pour l'apaiser tandis qu'elle soulageait son estomac qui criait famine. Ce petit animal fut un moyen d'adoucir la rancœur qu'elle éprouvait envers les jeunes mères, d'adoucir la souffrance qui la poignardait. Toute son énergie avait convergé vers lui, désirant construire un lien fort entre eux et, lorsqu'il avait atteint un âge où la curiosité mordante l'emportait sur la prudence, elle l'avait surveillé comme un enfant en bas-âge.

Les chats grandissaient bien plus rapidement que les humains, ce qui apporta une forme d’angoisse chez la mère adoptive. Comment gérer un enfant qui grandissait aussi vite ? Pauvre femme qui se créait tant de soucis ! Puis vint un jour où son mari, ayant émergé du tumulte de son travail, s’attarda sur la relation qu’elle entretenait avec sa précieuse bête. Il sentait que quelque chose n’allait pas.

« C’est un chat, tu ne peux pas l’élever comme un enfant. Tu ne peux pas le considérer comme tel.

— Mais je l’aime… Je l’aime de tout mon être.
   
— Je ne t’interdis pas de l’aimer, répondit-il. Je veux simplement que tu prennes conscience de la réalité. »

Ils ont parlé. Beaucoup parlé jusqu’à ce qu’elle entende raison. Elle a cessé de noyer le jeune chat sous cet amour qu’il ne rendrait jamais comme un être humain et très vite, sa rancœur endormie refit surface. Elle alimentait de nouveau le quotidien de cette malheureuse femme, ne cherchant que le bonheur d’avoir une progéniture. Elle observait désormais son animal grandir de sa terrasse. Elle l’observait devenir adulte, devenir une chatte et vivre au gré de ses envies.

La mère résignée se contentait seulement de remplir ses gamelles et changer les déjections qui venaient importuner la litière, redevenue chagrinée par l’absence d’un bébé. En cette saison qu’était l’été, la chaleur emplissait le jardin et martelait les chaises en fer forgé de la terrasse, si bien que personne ne pouvait s’y asseoir tant elles brûlaient la chair. C’était d’ailleurs pour cette raison que la femme en laissait toujours une à l’ombre ; ainsi, quand l’envie de lire et de prendre le soleil la saisissait, elle pouvait s’installer sereinement, entamer sa lecture de l’après-midi et contempler le paysage qui s’étendait face à elle. Un vaste aplat verdoyant qui trouvait sa frontière grâce au champ de tournesols qui se perdait dans l'horizon. Ces tournesols se levaient fièrement, leurs pétales jaunes déployés vers l'astre incandescent qui les galvanisait et leur conférait cette splendeur que jamais personne ne nierait.

Sous ce ciel radieux et cette température étouffante qui semblait inépuisable, la chatte avait donné naissance à trois petits. C’était une femelle avec une forte corpulence, et sa prise de poids n’avait jamais inquiété sa propriétaire jusqu’à ce qu’elle retrouve des chatons dans son séjour, dont deux décédés. Le troisième – le plus frêle et portrait craché de sa génitrice – avait survécu. La malheureuse femme comprenait bien la douleur de perdre ses enfants ; néanmoins, elle n’éprouvait aucune empathie envers son animal. La jalousie s’était même amplifiée.


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Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Sentinelle le samedi 18 mai 2019, 13:46:44
J'aime beaucoup cette fiction, c'est très doux. Je reste un peu sur ma faim du coup. :(
Les petits chatons, c'est de la triche !
Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Neyrin. le mercredi 04 mars 2020, 02:03:33
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Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Chompir le mercredi 04 mars 2020, 15:53:52
Bon, c'est pas l'un des textes les plus joyeux que j'ai pu lire et il est pas très agréable dans ce qu'il dit mais pourtant il est vraiment réaliste dans la description et l'explication de la souffrance. Les images utilisés pour expliquer le tout rendent le texte très intéressant et beau. Bref, c'est un très beau texte. <3
Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Neyrin. le dimanche 05 avril 2020, 17:37:48
Des morceaux de mon quotidien parce que je perds l'inspiration, mais j'ai besoin d'écrire. J'espère pouvoir la retrouver un jour. Si vous le voulez, vous pouvez aussi partager des morceaux de votre propre quotidien.

Cet écrit remonte à février.

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Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Chompir le dimanche 05 avril 2020, 18:05:35
Tu as beau perdre l’inspiration Ney, je trouve que c’est très agréable de nous raconter ton quotidien et qu’il t’inspire tes écrits. Après beaucoup de grands poètes racontent des moments de leur quotidien ou d’autres événements.

Je trouve le style pour nous raconter le tout, assez agréable. Je pense que tu peux continuer de t’inspirer de ton quotidien pour écrire, c’est vraiment beau dans ta retransmission. Même la description de la petite mamie à son charme. :oui:
Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Anju le dimanche 05 avril 2020, 18:40:51
Bonjour @Neyrin. Je me suis inscrit sur les forums de PZ il y a peu de temps et tu ne m'as encore jamais vu (je crois) mais je tenais à commenter dans ta galerie.

Je suis désolé de savoir que tu ne trouves plus l'inspiration pour écrire. Je ne sais pas très bien quoi faire pour t'aider étant donné qu'avec le confinement, mon quotidien est le plus ennuyeux possible.

Si ça peut te consoler, j'ai lu tout tes textes (sauf celui sur la princesse Kaguya, je vais bientôt voir le film alors je préfère attendre). Tu écris très bien, tes textes sont variés et vraiment prenants, on est  plongés dans tes histoires d'un bout à l'autre. D'ailleurs, l'un de tes textes m'a permis de me lancer dans une histoire que j'avais en tête depuis un petit moment mais pour laquelle je n'avais pas d'idées.

Le texte que tu as écrit est vraiment joli, j'aime beaucoup la manière dont tu parles de tout petits détails ou de choses banales en parvenant à les rendre intéressantes et à les détailler, par exemple lorsque tu parles du bus.

J'aime particulièrement le moment où tu décris les personnes qui s'installent dans le bus. Je trouve que dans des endroits très peuplés, les gens ont tendance à ignorer les inconnus, tout le monde se croise froidement, tout le monde est pressé d'atteindre tel magasin ou tel parking. Et la manière dont tu observes les gens et t'intéresses à eux, sans même les connaître, montre une grande sensibilité.

Tu arrives dans ton texte à relater des sensations et des émotions que l'on peut éprouver mais sans forcément y prêter attention, comme la lassitude ou l'anxiété.

En tout cas, je voulais te féliciter et aussi te remercier pour les bons moments de lecture que j'ai eus avec tes écrits. Bonne chance pour la suite !
Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Neyrin. le dimanche 05 avril 2020, 20:59:46
Merci beaucoup pour vos retours, ça me fait vraiment plaisir !

@Anju, oui je te connais, j'ai remarqué la pluie de rubis qui s'est déversée dans ma bourse. :8): Je te remercie pour ton retour agréable… Savoir que quelqu'un s'est intéressé à tout ce que j'ai pu écrire et me complimente dessus me redonne de la motivation ! Je trouve mes histoires médiocres, sans grand intérêt vu qu'il ne s'y passe pas grand-chose, et mon style très bateau… Rien de bien transcendant en somme. Bref, merci ! <3
Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Anju le dimanche 05 avril 2020, 21:23:32
Coucou @Neyrin. !

Citer
j'ai remarqué la pluie de rubis qui s'est déversée dans ma bourse

Ah oui, j'ai profité de ces derniers jours pour donner des rubis aux textes que j'avais lus avant de m'inscrire.

Citer
Savoir que quelqu'un s'est intéressé à tout ce que j'ai pu écrire et me complimente dessus me redonne de la motivation !

C'était le but. Je suis content si j'ai réussi à te redonner le moral. Et je le pensais vraiment.

Citer
Je trouve mes histoires médiocres, sans grand intérêt vu qu'il ne s'y passe pas grand-chose, et mon style très bateau… Rien de bien transcendant en somme.

Tu as un don pour faire de la pub, tu sais ? Plus sérieusement, tu es dure envers toi-même. Tout ce que tu as écrit est excellent. Mais comme a dit un jour je-ne-sais-plus-quel-auteur, il est impossible d'être pleinement satisfait de ses textes. Je te comprend, j'ai un peu le même avis que toi sur ce que j'écris. Mais vu le temps et le travail qu'a demandé ta galerie, sache que tu as fait quelque chose dont tu peux être fière.
Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Arksword le dimanche 05 avril 2020, 22:03:08
Salut @Neyrin. !

Et bien je suis totalement bluffé par la qualité de ton écriture ! Tu as un style qui structure vraiment bien ton écrit et que j'apprécie énormément, il reste cohérent à travers tout ton texte , ce qui rend le tout d'autant plus agréable à suivre ! J'aime beaucoup la description de chaque élément que tu développes sa nous plonge dans le récit et à chacun des lieux j'arrivais à me l'imaginer.

Je t'encourage vivement à continuer l'écriture ! Tu as un talent intéressant à travailler je pense ;)
J'espère vraiment que l'inspiration te viendra (surtout dans ce confinement c'est le moment !)

Bonne continuation à toi, hâte de lire tes prochains écrits !
Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Neyrin. le mardi 04 août 2020, 23:08:10
C'est déprimant, mais c'est ainsi. :8):

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Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Neyrin. le mercredi 05 août 2020, 15:51:47
[Texte supprimé]
Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Neyrin. le mardi 11 août 2020, 21:19:31
Note de l'équipe - Attention, ce message n'est pas une fiction et concerne un sujet grave et sérieux.
Si vous vivez une dépression grave, vous n'êtes pas seul(e)s et pouvez suivre ce lien (https://solidarites-sante.gouv.fr/prevention-en-sante/sante-mentale-et-psychiatrie/article/que-faire-et-a-qui-s-adresser-face-a-une-crise-suicidaire) pour tout numéro utile.


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Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Neyrin. le jeudi 13 août 2020, 03:28:28
Les œuvres de certains auteurs n'ont qu'une part fictionnelle minoritaire...
Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Guiiil le vendredi 14 août 2020, 19:18:53
Qu'importe l'oeuvre de l'auteur, tant que ses chapitres sont aussi nombreux que la vie le permet naturellement.

Désolé, pour reprendre le film "Lego", ça fait texte de motivation sur un poster de chat... Mais je le pense vraiment.
Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Neyrin. le samedi 31 octobre 2020, 21:09:06
Coucou, voici un truc long à lire. :-*
(C'est sous spoiler parce que je trouve les pages beaucoup trop grandes, le texte est étiré sur 6km)

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C'est marrant que je me plaigne du centre commercial de Mériadeck, alors que celui de La Part-Dieu est cent fois pire
Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Anju le dimanche 01 novembre 2020, 01:35:41
Je suis contente que tu reprennes l'écriture @Neyrin. !  :miou:

Je ne sais pas si c'est dû à ma trop grande sensibilité, mais ton texte m'a pas mal transportée entre l'anxiété au milieu de la foule et le calme dans le restaurant en face de la femme enceinte, je me suis sentie assez détendue sur la fin de ton récit malgré le retour assez froid (c'est le cas de le dire) à la réalité. Ton texte est profondément humain, j'aime la façon dont tu écris des textes captivants à partir d'un quotidien banal et monotone, ça me fait penser au texte que tu as posté il y a quelques mois. Et que c'est triste, ces individus tous semblables qui déambulent dans les rues sous la pluie !

Ah et je me permet de relever la petite remarque d'ornithologie à la toute fin, comme pour attester de l'identité de son auteur.

Au fait, j'ai réalisé que je n'avais pas encore lu ton texte sur la princesse Kaguya. Je n'ai toujours pas vu le film mais je l'ai quand même lu. Il est très beau aussi, et comme c'est un texte assez descriptif, j'ai déjà un petit aperçu de qui est Kaguya.  :miou:

Je t'encourage pour la suite !

EDIT : Oh, déjà 500 posts, le temps passe vite !  :miou:
Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Neyrin. le dimanche 01 novembre 2020, 02:14:38
Merci pour ce très gentil retour !  *o*
Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Neyrin. le dimanche 15 novembre 2020, 15:55:27
Sur la première page du topic, vous retrouverez un sommaire qui répertorie toutes mes fictions et fanfictions postées jusqu'à maintenant. Peut-être que cela facilitera la lecture et la visibilité de mes textes. Mes écrits préférés sont marqués d'un « <3 ».
Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Neyrin. le mardi 22 décembre 2020, 13:10:15
[Texte supprimé]
Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Neyrin. le lundi 28 décembre 2020, 22:39:51
[Texte supprimé]
Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Neyrin. le jeudi 14 janvier 2021, 15:27:30
LUMIÈRE ENDORMIE

Lentement, la jeune femme releva la tête pour délivrer sa prière à la statue qui surplombait ce modeste lieu. Taillée avec soin dans la pierre, elle trônait au milieu d’un lac qui, la nuit tombée, révélait son caractère sacré en se saisissant du ciel sombre et maculé d’astres lointains. Il n’en reflétait qu’une partie infime, mais avec une telle exactitude que les croyants y avaient érigé une figure divine, persuadés que ce lieu était béni de toutes les grâces célestes. C’était une représentation féminine, pourvue d’ailes angéliques déployées vers l’horizon. Ses mains étaient jointes contre son cœur, ses yeux étaient clos pour ne regarder aucun fidèle et adresser sa bénédiction à tous, sans distinction particulière.

Le regard rivé sur la statue, dans une position de respect et d’obédience, Zelda achevait sa prière au sein de son esprit. Hylia n’entendait pas les voix. Elle ne percevait que les pensées. Puis, lentement, l’héritière royale glissa un pied dans l’eau. L’eau était froide, comme il était attendu lors des nuits d’automne. Elle en glissa un autre et, les dents serrées, elle entreprit d’immerger ses jambes. Sa robe blanche colla à ses cuisses et, de la même manière, les rendait apparentes. La jeune femme progressa jusqu’à la déesse puis, brusquement saisie d’une tristesse assassine, elle s’effondra dans l’eau avant de se répandre en pleurs abondants. Sa poitrine se déchirait et le faible organe qui battait à l’intérieur se disloquait.

« Ah… Hylia, qu’ai-je fait… Suis-je si peu méritante que cela ? M’en voulez-vous d’avoir été négligente envers mes devoirs ? Ah… Ah… »

Les sanglots secouaient son corps endolori. Toutes ces heures passées dans le salon religieux, avachie, accroupie, le dos courbé, les jambes serrées, le front sur les poings, la tête contre les tapis immaculés avaient affaibli ses muscles ; elle était désormais ceinte de maintes douleurs qui handicapaient sa tâche quotidienne  : la prière.

« Je vous prie tous les matins, toutes les nuits depuis l’âge de maturité… Pardonnez-moi, comprenez que mes erreurs résultent de mon ignorance de jeune enfant… Accordez-moi ne serait-ce qu’une once de votre pouvoir divin, je vous en supplie…  »

Elle ne put prononcer davantage de mots, rattrapée par la souffrance et le chagrin qui étouffaient ses paroles. Ces dernières demeuraient terrées au fond de sa gorge, prisonnières des émotions accablantes qui saisissaient leur élaboratrice. Chaque jour, elle s’était offerte à la volonté divine dans l’espoir, un jour, d’assister à l’éveil de son pouvoir, ce même pouvoir qui avait été accordé à sa mère défunte afin de protéger le peuple du Mal. Il était fait d’une lumière mortelle et divine, un mélange harmonieux entre l’éclat terrestre et l’éclat céleste, celui des contrées infinies. Seules les femmes d’une lignée royale — dont le sang était demeuré pur sur plusieurs générations — se voyaient offrir cette puissance protectrice. Il arrivait des jours où, noyée dans le désespoir, la princesse s’imaginait être de sang impur et que son père, Rhoam Bosphoramus, le lui cachait par crainte de la déchéance de la lignée royale actuelle. Ainsi, dans son malheur, elle s’imaginait toutes sortes de raisons à cet abandon divin et, si par pure folie lui venait l’esprit de les communiquer, elle serait sévèrement châtiée par la cour. Personne, pas même un individu de sang royal, ne pouvait émettre l’hypothèse de l’impureté d’un héritier.

Ses larmes taries, la jeune femme se redressa, ceinte par le froid. Son habit blanc détrempé collait à sa peau fraîche, et des gouttes perlaient sur son plastron en or. Elle prit quelques minutes pour réunir ses pensées, les confondre pour n’en former qu’une seule et unique, une seule pensée qui recentrerait son esprit sur son devoir princier.

« Votre Altesse Royale… » articula-t⁠-⁠on dans son dos.

La voix était forte, témoignant d’une volonté de porter suffisamment loin pour parvenir aux oreilles de son destinataire. Dans l’obscurité nocturne, il était compliqué de distinguer précisément de qui il s’agissait. Cependant, en devinant les traits de la silhouette, elle sut que la voix appartenait à un jeune homme vêtu d’un uniforme de la garde royale. Derrière lui se trouvaient deux montures, ou du moins deux grandes silhouettes qui s’apparentaient à des chevaux. À la distance à laquelle il se trouvait, le soldat ne pouvait voir clairement le corps de la princesse, qui se détachait faiblement du décor.

« Sa Majesté le roi a exigé votre retour dans vos quartiers. Il vous interdit désormais de vous éclipser en dehors de la citadelle à des heures irraisonnables pour une personne de votre rang.

— Ah, tu es Link. Tu es le soldat qui s’est attribué les bonnes faveurs de Père, n’est-ce pas ? Normalement, seules ma nourrice ou des servantes ont l’autorisation de me voir durant mes périodes de prières.

— Il est trop risqué pour ces dames de sortir hors du château, et particulièrement hors du château la nuit, Votre Altesse. »

Zelda se retourna entièrement. Désormais face au jeune chevalier, elle comprit qu’il la regardait. Cependant, sa stoïcité laissait deviner qu’il était happé par l’angoisse ; jamais un chevalier ne devait ainsi répondre à une personne de sang royal. Bien que la nuit apportait des voiles noirs sur les visages, les rendant confus et difficilement identifiables, la princesse percevait les émotions qui le traversaient.

« Que penses-tu de notre grande Hylia ? Et d’elle vis-à-vis de moi ?

— Sans vouloir vous manquer de respect, mon avis de simple soldat importe peu, Votre Altesse.

— Si je te le demande, c’est qu’il m’importe.

— Si vous faites référence à la puissance divine qui ne s’est toujours pas éveillée en vous, je pense que cela n’a rien à voir avec la volonté d’Hylia. Le pouvoir se trouve au sein de toutes les héritières, dès leur naissance, et il n’y a que leur persévérance qui peut le faire éclore.

— Tu ne me trouves pas suffisamment persévérante ?

— Non, Votre Altesse, je n’insinuais pas cela. Votre persévérance est grande, mais elle n’est pas encore accomplie.

— Comment puis-je l’accomplir, selon toi ? Que sais-tu de plus que les sages, toi, simple soldat ? »

Il resta interdit un moment. Il s’était figé et semblait regretter ses réponses. Pourtant, ayant compris que la princesse lui avait adressé l’ordre de communiquer avec elle, il finit par reprendre.

« Votre Altesse, je ne me trouve pas plus érudit que les sages. Avant d’entrer dans les rangs, j’étais un croyant très pratiquant et je me cultivais sur la religion hylienne. Dans les divers ouvrages, j’ai appris que les héritières du sang royal n’avaient pas toutes obtenu ce pouvoir dès l’âge de maturité. Pour certaines, cela est intervenu très tôt ; pour d’autres, très tard.

— Pourquoi ne m’a-t⁠-⁠on rien dit à ce sujet ?

— Pour que vous priiez davantage, et que vous ne perdiez pas foi en Hylia. »

Zelda se mura dans le silence. Ils se dévisagèrent, puis le soldat s’inclina en signe de respect. La main sur le cœur, il déclara une fois de plus qu’il devait la raccompagner dans ses quartiers avant que la lune ne culmine. Il se dirigea ensuite vers l’un des sacs sur la croupe de sa monture pour en sortir un tissu soigneusement plié.

« Votre Altesse, voici de quoi vous sécher et vous réchauffer. »

Elle fit quelques pas dans l’eau. Lents mais destinés à rejoindre la berge. Elle voulait demeurer sous la grande statue de la déesse, prier toute la nuit malgré le froid qui étreignait sa peau. Sa dévotion hurlait sa douleur dans tout son corps. Pourquoi son père était-il si méprisant ? Pourquoi la privait-il des prières nocturnes dans le lac ? Lui-même ne supportait pas l’idée que le pouvoir de son héritière ne se soit pas encore révélé.

Zelda progressa encore jusqu’à la berge. Une fois les pieds dans l’herbe, elle s’agenouilla, tremblante. Link déploya le tissu chaud sur les épaules de la princesse. Proche d’elle, il pouvait distinguer les cuisses apparentes sous la robe trempée malgré l’obscurité. Sa poitrine était soulevée par des spasmes : elle sanglotait.

« Levez-vous, il faut que vous alliez vous réchauffer dans vos quartiers.

— Je ne suis qu’une profonde déception pour Père… articula-t⁠-⁠elle.

— Gardez courage, Votre Altesse, répondit-il d’une voix rassurante. Vous devez vous reposer pour continuer à prier efficacement. »

(Bon tout le monde s'en fiche, mais je poste encore et encore dans l'espoir qu'on lise)
Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Yorick26 le jeudi 14 janvier 2021, 15:53:26
J'ai trouvé ça très bien écrit. J'étais un peu surpris que ce soit de la narration Zelda. J'avoue, je me suis dit "Je vais lire, ça fera plaisir à Neyrin." et j'étais surpris et content que ce soit du Zelda. En même temps, c'est pas comme si tu ne m'avais pas dit ton envie de développer l'histoire et l'univers de Breath of the Wild. En plus la qualité de rédaction, il n'y a pas grand chose à redire. Il y a juste une petite répétition qui m'a fait tiquer, mais à la limite, c'était dans du dialogue, donc cela peut très bien passer (— Il est trop risqué pour ces dames de sortir hors du château, et particulièrement hors du château la nuit, Votre Altesse. ).

J'ai aussi relevé deux petites interrogations/incohérences. M'étant moi-même posé des questions si j'étais bien l'enfant de mes parents et avoir souvent eu peur (sans raison) d'avoir été adopté, je me suis interrogé sur les craintes de Zelda. Et normalement, s'il y a bien un parent qui ne peut pas renier sa filiation, c'est la mère. Je crois qu'il est mentionné par Urbosa que Zelda et sa mère se ressemblent beaucoup (et c'est confirmé un peu par L'Ere du Fléau). (et que son père, Rhoam Bosphoramus, le lui cachait par crainte de la déchéance de la lignée royale actuelle. : J'aurais remplacé "son père" par "le Roi"). Autre interrogation, il me semble que chez aucune des descendantes de la lignée royale, le pouvoir divin se soit éveillé avant les 17 ans. Je ne suis pas sûr. Peut-être qu'il s'agit seulement des informations récoltées par Terrako et ne concerne que Zelda Bosphoramus Hyrule. D'ailleurs, je reviens sur le fait que le nom complet du roi comporte "Hyrule", il me semble.

Et maintenant, je me rends compte que je suis assez chiant avec mes remarques à la con. Le texte est vraiment de qualité et agréable à lire et j'entache tout ça avec des petits détails. C'est hélas souvent comme ça, on peut plus facilement s'étendre sur des remarques désobligeantes que sur les qualités. Quand le texte est bon, on ne se contente que d'un "Il est très qualitatif" ou d'un rubis. Donc excuse-moi. Encore une fois, petite surprise bien plaisante à lire. Cela m'apprendra à ne pas faire assez attention. Peut-être vais-je devoir fouiller un peu plus tes écrits.
Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Neyrin. le mercredi 24 mars 2021, 15:35:17
CERNUS

(https://zupimages.net/up/21/12/s3k5.jpg)   (https://zupimages.net/up/21/12/qg2w.jpg) 

Tableau en meilleure qualité : 

(Cliquez pour afficher/cacher)

Certes, c'est un topic normalement réservé à mes écrits... Mais je ne fais pas qu'écrire ! Je peins à l'huile aussi, c'est l'un de mes passe-temps préférés que j'ai pu retrouver récemment. Cernus est mon troisième tableau et j'espère que vous arriverez à reconnaître où on peut trouver ce petit Korogu ! :-*

(https://zupimages.net/up/21/12/dx70.jpg)

Les couleurs sont beaucoup moins chatoyantes sur la photo (snif). Dans la réalité, la couleur jaune est particulièrement présente, ce qui rend la toile lumineuse. Ci-dessous, vous pourrez voir les étapes du tableau !

(Cliquez pour afficher/cacher)
Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Cap le mercredi 24 mars 2021, 16:49:49
Who c'est magnifique *o*


Non vraiment je trouve le tableau vraiment super beau, il rend super bien !

Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Sentinelle le mercredi 24 mars 2021, 16:50:32
C'est absolument merveilleux. :love:
Les couleurs finales, bien que meilleure en vrai apparemment, sont super chaleureuses, je suis amoureuse de cette peinture.
Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Chompir le mercredi 24 mars 2021, 17:25:39
Oh bordel, c’est magnifique Ney. Vraiment je trouve vraiment le tableau magnifique. Le rendu final est vraiment très beau et les couleurs sont vraiment agréable (alors que c’est une photo donc ça doit être encore mieux en vrai).
Je trouve les effets de lumière vraiment bien réussi et les fleurs vraiment très jolies. Et le petit Korogu est tout mignon.

Merci aussi de nous avoir partagé les différentes étapes de la réalisation et de les avoir détaillés. Ça permet vraiment de se rendre compte de tout le travail.
Tu as passé combien de temps sur ce tableau ?
Titre: Écrits non contractuels
Posté par: Neyrin. le mercredi 24 mars 2021, 17:53:10
Je tiens juste à faire une dédicace à Yuzu qui m'a soutenue pendant ce dur labeur... Grâce à ses vols inopinés, elle a décoré mon tableau de quelques plumes ou pellicules que j'ai dû enlever non sans galère pour ne pas abîmer la couleur.

(Cliquez pour afficher/cacher)

Dédicace aussi à @Sentinelle parce que c'est en me montrant un de ses dessins (où elle jugeait l'eau ratée) que je me suis dit que j'allais faire un tableau avec de l'eau. :-*

Merci beaucoup pour vos retours !! *o* Vraiment ça me touche, ça me fait super plaisir. J'ai du mal à trouver mon tableau réussi, mais je suis contente qu'il vous plaise !! :-* J'espère avoir vite la motivation d'en peindre un autre, parce que Breath of the Wild est une source d'inspiration intarissable.

Tu as passé combien de temps sur ce tableau ?

J'y ai passé environ deux semaines, en peignant en moyenne quatre à cinq heures par jour. Sachant qu'il y a des moments où j'ai dû attendre que certaines parties sèchent (ça prend deux à trois jours), pour ajouter les fleurs par exemple.

Edit : J'ai ajouté une version en meilleure qualité sur mon post !
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le vendredi 02 avril 2021, 10:49:23
Le nom du topic a changé... En espérant pouvoir vite garnir le sommaire des tableaux.
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le dimanche 04 avril 2021, 20:33:52
Laissez tomber, tout est à jeter à la poubelle en fait...
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Barbicotte le dimanche 04 avril 2021, 23:29:56
Oh non, dis pas ça ! Qu'est ce qu'il s'est passé ?
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Anju le mardi 06 avril 2021, 00:09:40
Il est super beau ce tableau ! *o* Il retranscrit bien l'ambiance apaisante de BotW en plus. J'aime beaucoup les tons pastel et c'est toujours intéressant de voir les différentes étapes menant au rendu final.

Oh, et j'approuve totalement tes goûts en matière de décoration (de ce que je peux voir sur la première photo).  :oui:

P.S. : J'attends la suite de La bête indésirable, au fait. :^^: Je l'ai beaucoup aimé mais je ne sais plus si je te l'ai dit sur Discord.

EDIT : Oups, du coup j'ai oublié de demander... qu'est-ce qu'il s'est passé avec tes autres tableaux ? Tu n'es pas satisfaite de ce que tu as fait ?
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Sentinelle le mardi 06 avril 2021, 11:09:21
C'est pas grave si jamais t'as raté celui que tu avais commencé. Au traditionnel c'est facile de rater un petit truc et ça fout tout en l'air. Je sais pas si c'est ce qu'il s'est passé mais tu auras peut-être de nouveau la motivation d'en faire un nouveau, puisque recommencer une oeuvre d'art est en général très difficile. Mais tout n'est pas à jeter !
De plus plusieurs personnes attendent en effet la suite de tes écrits aussi, dont moi. :hap:
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le mercredi 07 avril 2021, 19:26:13
Désolée. Des fois Souvent, j'ai des moments où je trouve que tout ce que je fais, c'est d'une nullité absolue. Je ne réfléchis pas avant de poster des messages dépréciatifs parce que ça me prend sur le moment. Je travaille toujours sur des écrits et des tableaux, mais c'est plus compliqué ces derniers temps vu que mon moral me joue des tours.

@Anju : Pour La bête indésirable, je ne pense pas poster de suite. Cette histoire a vocation à devenir un roman alors si jamais j'arrive à la terminer et qu'un jour, elle est publiée (qui sait !!)... Il ne faut pas qu'on puisse retrouver le contenu du possible livre gratuitement sur Puissance-Zelda haha.
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le jeudi 08 avril 2021, 01:54:09
Je m'ennuyais alors j'ai écrit ces petites errances. Aucun travail dessus. Aucune retouche. Juste je me suis fait un kiffe.


ERRANCES

• La madeleine voyage jusqu’à ses lèvres. Déjà la cinquième.

• Couché, j’écoute. Comme une seconde renaissance, le rêve d’un soi oublié (parle-lui encore).

• La musique s’envole. Une impression. Comme une disparition (je te vois toujours).

• Le silence comme refuge. Muré dans l’incompréhension de ses décisions.

• Le creux de tes bras comme l’enveloppe charnelle de mes jours comptés.

• Son humeur ensevelie sous les chagrins. La part des anges s’évapore.

• Fumée. Goût cendré. Odeur froide. Les vêtements imprégnés (pense à oublier).

• La page se tourne. Deux cent quatre-vingts. Presque la fin. Pourquoi.

Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Yorick26 le jeudi 08 avril 2021, 20:16:20
Je vais revenir sur le dernier (pourquoi ? parce que). Je ressens toutes les impressions qu'il y a derrière... Si les autres errances sont certainement plus jolies, c'est la dernière que je préfère car elle me fait écho à des ressentis profonds. Je pense que tous les lecteurs comprennent, mais c'est un peu comme les séries qui ont une fin... Tu te rapproches de la fin, tu as envie d'avancer, mais en même temps tu sais qu'après ce sera fini (ou qu'il faudra attendre le prochain tome). Et tu ne veux pas quitter les personnages, tu ne veux pas non plus que ça se finisse mal, mais tu ne peux pas partir maintenant. Nous sommes des victimes.
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le vendredi 09 avril 2021, 00:31:05
C'est trop éphémère... Trop nul les livres et les séries... v.v
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le vendredi 09 avril 2021, 21:38:14
Sans péridurale...

LA NAISSANCE DU ROI

« Je ne vais pas y arriver ! hurla-t-elle. J’ai trop mal ! »

Le cri perça les murs de granit et d’albâtre de la cité Gerudo. Sous la chaleur écrasante de l’après-midi, les contractions avaient commencé. Le bar était traversé par une panique générale : les femmes s’activaient sous les plaintes aiguës de leur camarade. Elle avait perdu les eaux une heure auparavant, alors qu’elle était venue se désaltérer pour supporter la température. Les clientes du Philtre d’Amour s’étaient retrouvées malgré elles dans cette situation périlleuse. Les plus jeunes étaient perdues ; les plus âgées préparaient des linges et des bassines d’eau glacée.

« Calme-toi Simana. Il faut que tu gardes ton calme, autrement le travail sera inefficace. » dit Docor, sa sœur, en épongeant son front noir d’un linge humide.

Installée sur le canapé qui n’accueillait qu’un grand coussin d’assise, Simana transpirait à grosses gouttes sous les douloureuses contractions. La première heure, avait-elle dit, la douleur provoquée était soutenable. Désormais, elle ne l’était plus. Le travail devenait compliqué et épuisant. Elle commençait à perdre patience.

Furosa, la gérante, revint avec un matelas. La vieille Gerudo à l’épais chignon bardé de bijoux déposa la literie à même le sol. La doctoresse étant partie aider une autre femme qui avait perdu connaissance à l’Oasis du sud, elle devait s’occuper elle-même d’accoucher la future mère. Ce n’était pas la première fois qu’elle faisait cela. Elle poussa la table basse qui accueillait des verres d’alcool, certains vides, d’autres à moitié pleins, pour dégager de l’espace.

« Apportez les linges ici ! ordonna-t-elle. Allez, dépêchez ! Nous devons descendre Simana sur le matelas. »

Cette dernière, comme pour presser les autres, poussa de nouveaux cris de douleur. Les plus âgées s’activèrent et, en quelques minutes, les draps propres furent disposés. « Mettez-en aussi sur mes tapis. Elle a déjà perdu les eaux dessus. Je ne tiens pas à ce qu’elle aggrave leur cas », indiqua la gérante. Ensuite, les trois plus jeunes s'appliquèrent à aider Simana. La peau moite de celle-ci empêchait de la tenir correctement, si bien qu’elles furent un peu maladroites. Elles réussirent à la descendre du canapé. « Asseyez-la ! Ne la laissez pas couchée ! Vous voyez bien qu’elle souffre ! » Elles s’activèrent sous les hurlements qui s'intensifiaient. Simana bascula en avant, les yeux clos et le souffle court. « Ne la dérangez pas ! Poussez-vous toutes, vous l’étouffez. » Elles s’écartèrent immédiatement et observèrent la scène de loin en se rongeant les ongles.

Docor caressa le dos de sa sœur en adressant un regard inquiet à l’aînée des lieux. Furosa fit mine de l’ignorer, et trempa les serviettes dans la bassine d’eau froide juste apportée. Elle lui tendit le morceau de tissu trempé que l’autre saisit pour rafraîchir et nettoyer le visage de Simana ; elle cria de nouveau.

« J’ai tellement mal… ! geignit-elle en serrant les draps dans ses mains. Je vais m’évanouir avant même d’avoir vu mon enfant...

— Plains-toi, ma fille. Tu ne te plaindras plus jamais des autres douleurs par la suite. »

En contrebas, des petites filles qui s’amusaient près des échoppes se tenaient sous la fenêtre du bar ; elles étaient immobiles, semblables à d’élégantes statues en terre cuite. De l’endroit où elles se trouvaient, elles ne pouvaient apercevoir que le chignon de la gérante qui allait de droite à gauche. Toute la cité Gerudo était au courant de l’arrivée proche d’un nouveau-né, et les fillettes étaient fébriles. Les jeunes femmes, en revanche, étaient plus inquiètes à l’idée d’être un jour livrées au même sort que leur camarade.

Lorsque les plaintes de Simana furent trop intenses, Furosa entreprit de la coucher sur le dos, la tête sur les cuisses de Docor. Puis, après quelques secondes de réflexion, la tenancière lui somma de pousser avant de lui ordonner de souffler. Le rythme donné se répéta, encore et encore. Jusqu’à ce que la Gerudo soit épuisée, hurlant qu’elle souffrait trop pour continuer, le front en sueur. Toutes les spectatrices de l’accouchement — qui observaient depuis l’entrée — se crispèrent.

« Secoue-toi, Simana !! Tu veux que l’enfant meure ? Il faut que tu continues ! À trop attendre alors que le travail se fait, nous allons le perdre !

— Je ne peux pas… Je ne peux pas… rabacha la concernée.

— Tu dois continuer, renchérit sa sœur en lui épongeant le visage. Je te sais forte, alors tu peux le faire. Pense à cette petite fille que tu auras bientôt dans tes bras. »

Elle prit une longue inspiration avant de reprendre le rythme.

« Encore ! J’aperçois la tête ! »

Elle poussa encore, puis souffla.

« La tête sort ! »

Elle recommença, de toutes ses forces.

« Ça suffit ! Stop ! J’ai le bébé. »

Des vagissements emplirent le salon et la ruelle où le bar se situait. À l’entente des pleurs du bébé, les Gerudo qui suivaient attentivement la scène poussèrent des exclamations soulagées. Cependant, à la distance à laquelle elles se trouvaient, elles ne pouvaient voir le nouveau-né ; elles ne tardèrent pas à s’impatienter.

Simana s’effondra. Elle fondit en larmes, partagée entre l’épuisement et le bonheur. Docor l’embrassa sur les joues avec bonheur. Elles se regardèrent pour échanger un sourire ému. Furosa enveloppa le nourrisson d’un linge tandis qu’il vagissait toujours. Elle vint ensuite le déposer sur la poitrine de la jeune accouchée, l’air grave. Il s’apaisa lorsque sa peau entra en contact avec celle de sa mère. « Oh, mon ange… Je suis si heureuse de te voir, mon petit ange. »  Elle embrassa le crâne fragile de son enfant, submergée par l’émotion. Sa sœur offrit quelques tendresses au petit en essayant de contenir sa joie. La pièce était animée par la gaieté et la tendresse, si bien que quelques femmes à l’extérieur larmoyèrent.

« C’est un garçon. »

Cela avait été dit à voix basse pour que personne ne l’entende. Un silence se jeta soudainement dans le bar. Désormais, seules les conversations des camarades excitées par l’évènement étaient audibles ; elles dissertaient sur l’avenir du nouveau-né. Le bruit régulier des fontaines de la cité se confondirent avec les discussions papillonnantes.

Furosa baissa les yeux, et entreprit de couvrir les jambes nues de la femme pour ne pas pertuber l’allégresse des unes et des autres à l’extérieur. Puis elle sectionna le cordon ombilical après l’avoir clampé.

« Q-Quoi ? » articula Simana, la voix tremblante de l’exaltation précédente.

Elle s’empressa de retirer le tissu qui protégeait le nourrisson pour regarder son sexe. Ce n’était pas une fille. Simana se sentit défaillir ; son corps affaibli fut pris de tressaillements. Catatonique, Docor était sous le choc. 

« Cet enfant est maudit, ma fille. De lui se dégage la malfaisance.

— Que dis-tu ?! détonna la concernée. Mon enfant est un Gerudo, et non un monstre ! Va-t’en ! Comment peux-tu entâcher un tel moment ?! »

Dehors, les femmes commencèrent à s’agiter : une nouvelle inquiétude générale surgit suite au hurlement. La gérante se redressa dans un soupir, ramassa la bassine et s'éclipsa du salon. Elle descendit les marches de son commerce pour rejoindre les spectatrices anxieuses, et ordonna qu’on aille chercher de l’eau tiède. Deux d’entre elles s’exécutèrent, et elles revinrent au triple galop de la fontaine. Aucune n’osait poser des questions, de peur d’envenimer la situation.

Furosa ramena le contenant rempli à l’intérieur du bar. Elle le déposa dans le salon, près de la jeune mère qui pleurait silencieusement en serrant son bébé dans ses bras moites. Sa sœur affichait une mine déconfite. Les linges étaient tâchés du fait de l’accouchement. La vieille Gerudo enroula les tissus les plus sales pour les écarter. En dessous, les tapis étaient intacts.
 
« Donne le premier bain à ton enfant. Je vais t’apprendre. »

Simana leva un visage emplit de chagrin sur son aînée. Cette dernière lui saisit délicatement les bras pour les ramener dans une certaine position ; le bébé fut basculé sur le dos. « Tiens-le derrière la tête. Elle doit être sur ton poignet. » La main maternelle obtempéra. « Plonge-le légèrement dans l’eau. » Les jambes de l’enfant, son dos ainsi que le bas de son crâne furent en contact avec l’eau tiède. « Nettoie ses cheveux. » Sous les gestes doux, le nourrisson agita les bras et ses grands yeux noirs se posèrent sur sa mère. Elle renifla : quelques larmes coulaient encore. « Son ventre. Doucement. Ses bras. » Docor observait la scène d’un œil attentif. « Nettoie bien le cordon ombilical. Il faudra le faire jusqu’à ce qu’il tombe. » Le bain se poursuivit dans un silence parsemé de murmures. Le nourrisson ne pleurait pas.

« Tu te débrouilles bien. J’ai connu des mères empotées mais toi, tu es douce et prudente.

— Furosa… Pourquoi devais-je donner naissance à un voï ? Pourquoi est-ce tombé sur moi ?

 — Tu peux élever cet enfant si tu le désires. Mais tôt ou tard, tu devras l’abandonner ou fuir avec lui. Il porte en lui une tragédie pour notre cité et pour Hyrule tout entière.

— Comment le sais-tu ?

— Ne le sens-tu pas ? »

Timidement, Docor acquiesça : elle sentait la malfaisance que dégageait le petit garçon.

« Si je refuse de l’élever, qu'adviendra-t-il de lui ?

— Je le confierai à des vaïs qui se chargeront personnellement de son sort. »

Simana se crispa. Elle sortit le nouveau-né du bain, le regarda avec tendresse et l’étreignit.

« Je ne peux pas… C’est mon petit… N’y a-t-il aucun moyen de changer cela ?

— Il porte en lui le Fléau, ma fille. Même tout l’amour du monde ne pourrait changer sa destinée meurtrière. »

Toutes demeurèrent interdites durant un long moment. L’annonce était bien trop douloureuse, bien trop lourde à porter. Un vent chaud s’engouffra dans le salon ; il remua les anthuriums qui reposaient sur les étagères.

« Si-Simana… dit la sœur d’une voix troublée. Je dois aller rassurer les vaïs et les vehvis. Elles seront heureuses d’apprendre la naissance d’un garçon. »

La concernée acquiesça. L’autre s’empressa de rejoindre ses camarades qui se rongeaient les sangs, désireuses de voir le bébé et l’état de la jeune mère. Depuis l’étage, Simana et Furosa purent entendre les explications rassurantes délivrées sous la fenêtre du bar. Il ne fallait pas provoquer la panique du peuple, et encore moins réveiller la méfiance des anciennes et de la cheffe qui s’empresseraient de sceller le sort de l’enfant.

«  Je vais t’apporter des habits propres. En attendant, donne-le sein à ton petit. J’offrirai ensuite une tournée de Vaï meets Voï en l’honneur de ton accouchement. Nous célébrerons la venue de ce garçon toute la nuit. »

La vieille Gerudo se dirigea vers la salle au fond de la pièce qui renfermait certainement des vêtements de rechange, et autres matériels nécessaires. Au moment où elle s’apprêtait à franchir le seuil, la jeune femme l’interrompit.

« Furosa.

— Hm ?

— Merci pour tout. Je partirai avec cet enfant pour préserver notre cité. »

La gérante fut prise d’un pincement au cœur : elle s’était figée. Les deux occupantes se dévisagèrent un instant. Puis, lourde d’une peine soudaine, l’aînée s’accroupit près de Simana. Son regard témoignait de l’affection qu’elle lui portait. Elle posa sa main sur la sienne et la serra. Cela lui fit l’effet d’une décharge électrique.

« Simana. Ma fille. Tu es libre de tes choix. »

Rassurée de la décision qu’elle venait de prendre, elle porta son fils à son sein nu. Ses mains minuscules remuèrent, ses poings se fermèrent et sa bouche se referma sur le téton. Il semblait affamé. Tandis qu’il tétait allègrement, une bulle se referma autour d’elle. Cette bulle filtrait tout ce qui pouvait porter atteinte à son amour pour son bébé, que ce soit des paroles ou des actes. Puis leurs regards se croisèrent. Dans ses yeux, elle voyait toute la reconnaissance du futur Roi.

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Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Yorick26 le lundi 12 avril 2021, 22:56:35
J'ai beaucoup aimé ce texte. Je trouve que tu as traité d'un sujet assez difficile. C'est compliqué car tu dois parler d'un sujet technique/compliqué et c'est un vrai exercice. Cela me rappelle ma lecture de L'argent d'Emile Zola où il s'était attelé à un sujet des plus compliqués qu'est le monde de la bourse. Je trouve que tu t'en sors à merveille. Cela aurait peut-être pu être mieux, mais vraiment c'est déjà ça.
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le samedi 17 avril 2021, 18:05:05
(Non, non tout va bien dans le meilleur des mondes. :miou:)
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le mardi 27 avril 2021, 19:21:25
DUMORIA

(https://zupimages.net/up/21/17/1oip.jpg) (https://i.ibb.co/dP8NJVF/0-C2-CEFC2-F360-4-B72-A507-2-BB3-B9-BD6690.jpg)

(Cliquez pour afficher/cacher)

Mon quatrième tableau, Dumoria, que j'ai réalisé pour @Ptitecocotte ! Le nom n'est pas très original certes, mais je n'arrive pas à nommer mes peintures. Il m'a pris moins de temps que Cernus étant donné qu'il était moins technique (pas d'écorce d'arbre par exemple), mais il a été assez compliqué à boucler vu que je suis passée par plusieurs phases dépressives qui m'empêchaient de peindre comme je le souhaitais.

Le paysage est inspiré de Breath of the Wild et les couleurs sont toutes en douceur. J'ai choisi ces tons là pour donner une impression de sérénité et de sécurité. Cependant, j'aurais aimé que le tableau soit plus fourni dans son décor. Au départ, je voulais intégrer des colonnes antiques en ruines, mais ça ne donnait rien sur le croquis. Peut-être qu'un jour, ça donnera quelque chose dans un autre tableau... qui sait.

Comme la dernière fois, vous retrouverez ci-dessous les différentes étapes de la conception du tableau.

(Cliquez pour afficher/cacher)
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Barbicotte le mardi 27 avril 2021, 19:25:23
Je l'aime d'amour alors qu'il est pas encore prêt à partir de chez toi <3
Encore merciiii !
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Duplucky le mercredi 28 avril 2021, 18:19:15
Franchement, c'est super beau, bravo ! :-o
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le mercredi 28 avril 2021, 19:29:55
Merci !!
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Cap le jeudi 29 avril 2021, 10:21:07
C'est trop beau !!!

J'ai lu tout le processus. Il y a peut être des choses qui ne te plaisent pas, ou qui te semblent moche, mais c'est parce que tu as le regard de l'expert. Du point de vue du néophyte, c'est ultra méga stylax ! :)

Du coup tu prends les commissions ? :niak:
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le jeudi 29 avril 2021, 11:15:28
C'est trop beau !!!

J'ai lu tout le processus. Il y a peut être des choses qui ne te plaisent pas, ou qui te semblent moche, mais c'est parce que tu as le regard de l'expert. Du point de vue du néophyte, c'est ultra méga stylax ! :)

Du coup tu prends les commissions ? :niak:

Merci !! :-* Et oui pourquoi pas, je peux prendre des commissions (bon pas beaucoup).
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Cap le jeudi 29 avril 2021, 21:25:24
Olala il se pourrait que je te contacte dans un futur proche du coup :8):
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le mercredi 19 mai 2021, 17:06:42
LE TRÉSOR DE NEDRAC

(https://i.ibb.co/DCSDmRX/0678-FE76-8-EDC-4-B08-AFF4-3-BA8-F499714-B.jpg)   (https://i.ibb.co/XCN9RmJ/8947-DB07-B1-FB-440-F-9-AF0-5-B9-AD81-F08-AE.jpg)

(Cliquez pour afficher/cacher)

Tadam ! Mon cinquième tableau, Le trésor de Nedrac. Après deux mois à batailler, j'ai enfin réussi à le terminer. J'ai adoré faire à peu près tout sur ce tableau, à part le côté verdoyant qui me laisse éternellement insatisfaite. Malheureusement, je ne pense pas avoir suffisamment d'expérience pour le moment pour réussir à retravailler cette partie jusqu'à ce qu'elle me convienne ; je n'arrive pas à pointer avec précision ce qui me pose problème.

Comme pour les deux tableaux précédents, le paysage est toujours inspiré de Breath of the Wild. Que dire d'autre... ? Je voulais absolument peindre du cobalt, du turquoise, du cyan, du vert... Tout ce que j'aime.

Encore une fois, vous retrouverez ci-dessous les différentes étapes de la conception du tableau. Cependant, il n'y a pas de commentaires sous les photos. Tout ce que je peux vous dire, c'est que j'ai bien galéré sur les rochers à gauche et sur la pelouse, mais j'ai adoré faire les cristaux et le corps de Nedrac.

Les rochers qui tombent sur l'herbe sont plus foncés pour la simple raison que je n'ai pas réussi à reproduire le même violet qu'au-dessus. J'espère que ce n'est pas trop choquant. Ensuite, j'ai encore des dernières corrections à faire (notamment les brins d'herbe qui doivent chevaucher les rochers) post-PZ, héhé.

(Cliquez pour afficher/cacher)
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Yorick26 le mercredi 19 mai 2021, 20:51:04
Ohlalala ! C'est de toute beauuuuté ! Franchement j'adore. Les couleurs. Ce vert bleuté, ça capte la lumière. Ouah, vraiment tout est génial.

...

...

Le tableau est cool aussi.

(PS : Tu sais ce que j'en pense, mais la version recadrée est top moumoute).
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le mercredi 19 mai 2021, 23:09:48
Merci ! :8):
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Sentinelle le vendredi 21 mai 2021, 00:05:59
Ne pas tomber amoureuse ne pas tomber amoureuse ne pas...

Tout est magnifique, la jolie demoiselle, la peinture, la perruche.
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le vendredi 21 mai 2021, 00:41:57
Sah quel plaisir un commentaire de Sentinelle :-* Merci !! <3
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le dimanche 30 mai 2021, 01:44:44
Tadam. Le premier texte sorti pour le concours à Quatre Mains... Hmmm, est-ce que ça intéresse quelqu'un ?

LE JUDAS

Petit disclaimer : le texte met mal à l'aise (c'est le but). Hé oui, il traite de sujets un peu touchies.


Une trentaine de minutes auparavant — lorsque je m’étais glissée sous la couette —, le lit était terriblement froid. Il témoignait de la solitude qui m’enserrait ces derniers jours. En général, j’installais une bouillotte à ma place — celle tout à droite, juste à côté de la table de chevet et la veilleuse — et la mettais sur mon ventre pour me réchauffer moi, ainsi que le matelas. J’aimais cette chaleur extérieure qui comblait mon corps ; elle me rappelait une présence humaine à mes côtés, comme si quelqu’un me prenait dans ses bras.

J’étais en perpétuel manque de contact, même si, depuis quelques années, j’avais préféré m’isoler. J’avais coupé le cordon avec nombre de mes amis, et ce de manière naturelle. Je n’avais rien prémédité ; cela s’était fait progressivement et personne ne semblait avoir remarqué quoi que ce soit. Personne n’avait cherché à me recontacter. Parfois, lorsque le manque se faisait particulièrement sentir, je sortais le soir, j’allais m’installer à une terrasse et je tissais des liens avec des jeunes femmes. Souvent, elles appréciaient l’individu singulier que j’étais, alors elles me proposaient de coucher chez elles pour une nuit. Puis, si elles désiraient approfondir la relation, elles finissaient par se heurter à un mur. Je craignais de m’engager dans une nouvelle relation — amicale ou amoureuse, peu importait —, alors, toujours naturellement, je m’éloignais et me renfermais pour qu’elles m’oublient. Ainsi, j’arrivais à retrouver ma solitude. Solitude que je redoutais, mais qui faisait partie de moi malgré tout.

Ce soir-là, j’avais été saisie d’une sorte de paresse fulgurante, ou d’une sorte de lassitude du quotidien. Par conséquent, il n’y avait aucune bouillotte sur mon ventre. J’attendais simplement de m’être habituée à la température désagréable qui stagnait sous la couette. J’attendais en observant le plafond que je ne voyais pas parce qu’il faisait noir : les volets étaient hermétiquement fermés. Dehors, le bourdonnement des quelques voitures qui s’aventuraient sur la route était audible jusque dans l’appartement. J’écoutais sans vraiment écouter. C’était un bruit de fond. Je me demandai si, à mon étage, tous les résidents dormaient, ou si j’étais la seule encore éveillée. Puis je laissai mon esprit flotter.

Comme une réponse à ma pensée, la lumière du couloir s’actionna. Elle glissait sous ma porte et se répandait sur le carrelage — la porte vitrée qui communiquait avec l’entrée me permettait de voir ce qu’il se passait par-delà ma chambre. C’était quelqu’un qui rentrait d’une longue soirée, peut-être.

Plusieurs minutes s’écoulèrent, mais la lumière demeurait. Normalement, elle s’éteignait automatiquement au bout d’un certain moment. De plus, elle était orangée — alors qu’elle était jaune, et j’en étais sûre —, et particulièrement forte par rapport à l’accoutumée. Les copropriétaires avaient décidé de faire changer les ampoules du couloir ? Ils avaient aussi décidé que la lumière ne s’éteindrait plus automatiquement ? Intriguée, je me tirai du lit pour me rendre dans l’entrée. Le cache du judas était relevé — je ne le baissais jamais —, alors je plaçai un œil sur la lentille.

(Cliquez pour afficher/cacher)
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le mercredi 02 juin 2021, 02:22:22
Petit poème écrit à l'arrache en trente minutes pour évacuer l'angoisse liée à l'anniversaire qui approche (toujours dur dur de vivre les années qui passent).

Hier, j'ai retrouvé un petit martinet inerte sur mon balcon. Il était mort. Je ne sais pas ce qu'il lui est arrivé... Peut-être qu'il s'est cogné contre un mur ? En tout cas, il était magnifique. Je n'en avais jamais vu d'aussi près, sûrement parce que ces oiseaux ne se posent jamais (ils peuvent voler pendant dix mois sans interruption !!).

MARTINET NOIR

Étendu sur l’herbe factice, ventre à plat,
Je te vois
Qui es-tu ? D’où viens-tu ?
Tu es inerte, tu  ne bouges plus
Les ailes repliées, la queue ciselée
Petit bec noir et yeux renfoncés
Comment es-tu arrivé ici ?
Qu’est-ce qui t’a ôté la vie ?
Un accident, certainement

Je ne t’ai pas entendu te heurter,
Te blesser, et trépasser
Je me sens coupable,
Dissipée et incapable

Subtilisation de ton âme
Par le destin infâme
Pourquoi ne s’est-elle pas échangée ?
Avec la mienne, lasse et fatiguée
Toi, pauvre martinet
Tu possédais la liberté
L’innocence
Et l’inconscience
Ce que j’aurais pu te restituer
En échange d’une spiritualité
 
L’esprit loin de la fin
Contrairement au mien
Penchée sur la rambarde
Prête à laisser
Ce qu’à toi, on t’a retiré
Suis-je seulement légitime
dans mes convictions intimes ?

La douceur de ton plumage
Sous mes caresses sages
Je vais t’offrir dès à présent
Une chose qui, pour toi,
n’a nulle autre semblant
Une fleur d’orchidée
Simplement pour t’honorer
Toi, qui a perdu la vie
À ma place, sans l’avoir choisi

Je les vois, les tiens
Tournoyant dans le ciel
Sans craindre les lendemains
Te cherchent-ils désespérément
Comme une mère cherche son enfant ?

Petit oiseau sauvage,
Je me souviendrai
Lorsque je regarderai
Tes compagnons proches des nuages
Le destin qui t’a sacrifié
Pour me sauver de l’imminence
D’un trépas
préparé sans clairvoyance
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le mardi 15 juin 2021, 22:30:48
Tadam. Le deuxième texte pour le concours à Quatre Mains ! Ce deuxième texte correspond à la deuxième manche, et nous devions intégrer un troisième personnage inédit dans le texte de notre binôme. Nous devions réécrire l'histoire avec le point de vue de ce personnage fraîchement créé. J'ai trouvé le thème plaisant, et je me suis bien amusée avec le texte de Doutchboune (ma binôme), Le temps des murmures (https://docs.google.com/document/d/1OwcSILgBO13NEzU0yDyogIFc0BydYYIdx60JzFbIf3E/edit). Je vous invite à aller le lire !

Idem, allez lire Émanation (https://docs.google.com/document/d/1tYHCMgNiM2EFHurgDdm1yZZ5xgQ-Jid_452dJpMJVAA/edit?usp=sharing), le texte de Doutch basé sur le mien de la première manche, Le judas. C'est de la balle ce qu'elle a écrit.


LES MURMURES DU PRINTEMPS

 Les murmures du Printemps (https://docs.google.com/document/d/1mgjbFE_1_zndHGCockYzRuYcKhWqpmKK6J78uog8fic/edit?usp=sharing) sur Google Docs. C'est plus agréable à lire comme ça, je pense.

P. Avant que l’Hiver ne parvienne à trouver le repos, nous nous croisions dans une danse où se mêlaient le vent rude et la brise tiède. Nous nous balancions, nous nous entrelacions afin de trouver un commun accord, afin qu’il accepte de me céder sa place dans le calendrier des saisons. Les êtres humains avaient, certes, une date bien définie pour m’accueillir — le 20 mars —, mais la transition n’était pas aussi nette que présentée. Je devais me lier avec l’Hiver, supporter son corps froid contre le mien avant que je puisse déployer mon essence dans la nature. Alors, chaque année, doucement, je l’accompagnais dans son antre rudimentaire pour le couvrir de son drap blanc lorsque notre ballet prenait fin. C’était seulement à ce moment-ci que je pouvais baller de tout mon soûl, seul, autour des arbres qui bourgeonnaient, des fleurs qui n’osaient se dévoiler, des feuilles qui peinaient à verdir et des animaux qui hésitaient à nourrir leur fourrure des agréables rayons du soleil. Je soufflais dans les branches pour réveiller la brise revigorante qui faisait remuer les battants des fenêtres et soulevait les cheveux longs. C’était la saison du renouveau, et je l’incarnais.

Tandis que je m’adonnais avec plaisir à ma tâche, je remarquai que, dans un parc proche d’une université, isolé dans une petite ville, un jeune homme se délectait de mon œuvre. Je l’observai avec attention : il contemplait les fleurs roses et blanches des magnolias et des orangers, toutes fraîchement écloses. Je remuai les parures des rameaux de mon souffle ; il caressa les joues de l’humain d’une tendresse à laquelle je ne m’attendais pas. Pourquoi avais-je été d’une telle douceur ? Je me dis que cela était peut-être un signe, un signe envoyé par la Nature elle-même. Sûrement me disait-elle : « Ne cherche plus. » Pourtant, à chaque période de mon entrée en ce monde, je devais chercher inlassablement. Encore et encore jusqu’à trouver la perle, celle qui accepterait de se confondre avec ma grâce pour l’éternité.

Plongé dans ma réflexion, je ne m’étais pas aperçu qu’il s’enivrait de la fraîcheur du temps. J’étais troublé de voir un tel individu, tant touché par mon travail et surtout, tant touché par mes premières esquisses. Lentement, il se dirigeait vers la sortie du jardin, poussé par mes soupirs qui s’engouffraient dans son dos. J’eus peur qu’il ne revienne pas ; j’avais le pouvoir de faire renaître la flore, mais pas de pister chaque être vivant qui s’entichait de mon labeur. Alors, comme je le faisais pour enjôler les bêtes qui n’osaient pas sortir de leur terrier, je chantai. Les oreilles humaines ne devaient percevoir que de faibles murmures, des murmures qui paraissaient lointains ; les animaux, eux, entendaient distinctement mes paroles : ils étaient davantage liés à la Nature que les hommes ne l’étaient. J’espérai que ma comptine le pousse à revenir me voir. Lorsqu’il fut sorti, je le suivis sur la moitié de son trajet. Puis je finis par me lasser, car les rues goudronnées ne m’intéressaient pas, quand bien même quelques pissenlits avaient réussi à pousser dans les fissures des trottoirs. Il disparut derrière un bâtiment en pierre. Cependant, je ne devais pas trop m’attarder au même endroit ; j’allais retarder ma venue sur d’autres territoires et empêcher l’uniformisation de la saison.

***
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Voilà ! Le prochain post sera un tableau. J'ai hâte. :-*
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le mercredi 23 juin 2021, 14:46:25
PETITE RUELLE

(https://i.ibb.co/Y3yfDyX/CA988-AC9-6-AC0-47-C7-A7-DE-9910-E2855-D5-C.jpg) (https://i.ibb.co/hX2y414/4-D6-D50-E1-1-D77-4-A36-8166-1-E412535-C9-FF.jpg)

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Nouveau tableau : Petite ruelle ! Il s'agit d'un cadeau pour l'anniversaire de ma mère qui arrive prochainement. Il reste plus qu'à attendre qu'il soit complètement sec pour l'emballer dans le joli papier cadeau que j'ai choisi. :-*
J'aurais aimé le peaufiner, peindre une deuxième couche sur le côté gauche du tableau (les habitations), ainsi que sur les escaliers... Mais par manque de temps, je n'ai pas pu. Je décolle de chez moi dans quelques jours, le tableau doit être emballé et il met plusieurs jours à sécher ; je ne peux donc pas faire des retouches de dernière minute.

Sinon dans le décor, le petit ours polaire est en laine cardée et fait par ma mère il y a des années. C'est pour ça qu'il a perdu une oreille et une patte. Plus jeune, je me suis prise d'affection pour ce petit ours et ma mère n'a jamais compris pourquoi (elle est comme moi : elle trouve que ce qu'elle créé, c'est moche).

J'ai beaucoup beaucoup beaucoup galéré sur ce tableau. Un mois pour le faire ! C'était chaud. Je n'ai jamais dessiné de bâtiments, je suis nulle en perspective, je n'ai jamais peint de chat, etc. Bref, je me suis lancée un gros défi. Comme d'habitude, je ne suis pas très satisfaite du résultat... Mais je ne suis pas Léonard de Vinci. Je suis débutante, il faut que je sois plus indulgente envers moi-même.

Toujours, vous retrouverez ci-dessous les étapes commentées de la conception du tableau.

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Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Doutchboune le mercredi 23 juin 2021, 14:52:22
Vraiment super joli, ta mère a de la chance de recevoir un cadeau pareil !

Honnêtement, pour quelqu'un qui a pas l'habitude, tu t'en sors bien avec la perspective. Et même si ça t'a pris du temps, et que ce fut compliqué, les maisons rendent bien, je trouve.

Et ce chat est tellement choupi mignon qu'on a envie de lui grattouiller le ventre !

Bravo en tout cas, tu progresses à chaque toile, ça fait plaisir à voir.
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le mercredi 23 juin 2021, 15:15:33
Merci beaucoup, ça me fait super plaisir !!
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Sentinelle le jeudi 24 juin 2021, 03:21:54
C'est superbe ! Le tableau avait une ambiance un peu lugubre dans certaines étapes, et le résultat final est totalement différent et coloré, j'imagine que c'était le but recherché, et ça rend très bien. Bravo Neyrin. :miou:
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le jeudi 24 juin 2021, 13:47:09
Merciiiii  *o* <3
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le lundi 28 juin 2021, 21:25:14
Une fiction qui traînait depuis un moment dans mes fichiers Google Docs. J'ai réussi à la terminer récemment : une vague d'inspiration m'a traversée ! Je précise que dans cette histoire, le peuple Piaf ignore que l'humain qui est à l'origine de l'apaisement de Vah'Medoh est Link. Il n'est qu'un banal voyageur à leurs yeux, et le responsable de la régularisation de leur situation est Teba, l'héritier du Prodige Revali. Bonne lecture !

TIR D'AILE

Tir d'aile (https://docs.google.com/document/d/1EejU9CL_njX_O9VF8_7BIsjgwals-lZzN2B4GHCMorU/edit?usp=sharing) sur Google Docs. Je recommande plutôt de lire sous ce format.


Sous l’effet de plusieurs détonations, les résineux des montagnes se délestaient des oiseaux qui y avaient trouvé refuge. Un essaim de petits volatiles traversa le ciel brumeux sous les yeux ébahis d’un jeune voyageur. Quelques heures plus tôt, il avait déposé ses bagages au relais des Piafs et laissé son cheval aux bons soins de la palefrenière, le temps de recouvrer ses forces. Il mangeait silencieusement autour du wok qui accueillait un repas chaud et réconfortant avant d’être interrompu par ces bruits inhabituels.

Il se redressa, sous le choc, délaissant son bol garni du déjeuner copieux pour rejoindre le gérant du relais. La région n’était pourtant pas réputée inhospitalière depuis l’apaisement de la créature divine Vah’Medoh, qui par le passé, dissuadait tout étranger de fouler les terres tabantiennes. Le gérant, accoudé sur son comptoir, observait la scène avec un certain détachement : il devait s’être accommodé de ces perturbations qui paraissaient quotidiennes.

« Que se passe-t-il ?! D’où viennent ces explosions ?

— Ce sont des flèches explosives, m’sieur, répondit-il dans un soupir. C’est des hyruliens qui les envoient à destination des Piafs. Ils leur mènent la vie dure mais nous, nous ne pouvons rien faire, vous comprenez ? Ce sont des barbares. »

Le ciel fut constellé de petites déflagrations écarlates aux sons caractéristiques du danger. Les chevaux et les ânes se mirent à hennir et à braire. La palefrenière essaya tant bien que mal de calmer les bêtes paniquées. Les nouvelles flèches explosives éclatèrent dans l’épaisse fumée que les défuntes avaient formé avant elles. Puis, une silhouette aux grandes ailes déployées surgit du nuage noir : un Piaf.

Véloce et acrobatique, il esquivait la pluie de dards explosifs dirigée à son encontre. Il s’éloignait du village Piaf, certainement pour protéger les siens. La valse périlleuse se poursuivit durant plusieurs minutes avant que les premiers signes de faiblesse apparaissent : il volait de plus en plus bas. Alors il bifurqua vers les hautes montagnes d’Hébra. Dans cet endroit hostile pour les humains, il serait compliqué pour ses agresseurs de le poursuivre. Cependant, ces derniers ne comptaient pas laisser leur cible s’extirper de la bataille ; les flèches mortelles abondèrent de plus belle. Dans le chaos fumeux et rouge, il était impossible de distinguer la silhouette de la victime. Quelques secondes plus tard, un corps émergea de la nuée ; il chutait. Derrière le jeune voyageur, des exclamations paniquées fusèrent. Le Piaf disparut derrière les monts enneigés.

Le jeune voyageur ramena ses longs cheveux blonds en queue de cheval, fit sortir sa monture de l’écurie et s’empressa de la seller et l’harnacher. Il devait réagir. S’il ne venait pas en aide au blessé, jamais celui-ci ne s’en sortirait dans la région glaciale d’Hébra. Son plumage, bien que très épais, ne suffirait pas.

« Vous n’allez pas y aller ! interjecta la fille d’écurie. Vous allez vous faire tuer par ces bandits ! Et il est… probablement décédé à la suite de cette terrible chute…

— Non, il n’est pas mort, répondit-il. En revanche, si personne ne lui vient en aide, il succombera au froid et aux blessures. Tenez. »

Il déposa vingt rubis dans le creux de la main de la petite femme. Ils étaient destinés à payer les soins qu’elle avait prodigués à son cheval épuisé. Ensuite, il referma sa bourse en tirant sur les cordelettes, mit un pied dans l’étrier pour se hisser sur la selle et partit au galop. Les occupants du relais le regardèrent partir, étonnés. Personne n’avait encore osé secourir une victime de ces criminels, et encore moins un humain.

Tandis qu’il galopait sur les chemins poussiéreux au milieu des sapins, il songea à ce qui avait pu se passer entre le moment où Tabanta avait retrouvé sa tranquillité suite à son intervention contre Vah’Medoh, et le moment où des hyruliens s’étaient mis en tête de semer la terreur parmi le peuple Piaf. Lorsqu’il fut proche des montagnes, il tira légèrement sur les rênes pour que sa monture trotte et qu’il puisse enfiler sa tunique duveteuse. Il fourra sa tenue hylienne dans les sacs accrochés à la selle, adressa quelques caresses à l’encolure de son compagnon de voyage et repartit.

Après deux heures de trajet, le cheval finit par fouler le sol enneigé d’Hébra. Le froid se faisait de plus en plus mordant au fur et à mesure que les deux compères s’engouffraient. Le jeune homme ramena sa capuche fourrée de plumes sur sa tête pour se protéger.

Ils progressèrent difficilement dans l’épaisse couche de neige jusqu’à ce que, arrivé à une certaine distance, l’animal ne puisse plus avancer ; il s’enfonçait dans la profonde couverture blanche, pesant bien trop lourd pour avancer aisément dans ces conditions. Le voyageur décida de faire marche arrière et de laisser sa monture dans un endroit sûr et abrité — dans la cavité d’une montagne — afin de reprendre son ascension. Il récupéra les bottes adaptées, des gants et des flèches de feu dans ses bagages. Ces dernières serviraient au cas-où il se perdrait et devrait camper ; il devait impérativement avoir de quoi faire un feu rapidement.

Il reprit ses recherches, épuisé. Le vent glacial l’affaiblissait. Plus le temps passait, plus il s’inquiétait de l’état du blessé qui était livré à lui-même depuis plusieurs heures maintenant. De plus, la brume s’intensifiait et le ciel crémeux de la région ne laissait pas voir le soleil, seule lueur d’espoir, seul guide dans cet endroit hostile. Puis il perçut des mouvements.

Dissimulé dans le brouillard, le Piaf était difficilement discernable malgré son plumage brun. Le voyageur fut rassuré de le voir ainsi à l’abri des regards ; cela réduisait considérablement les chances que ses agresseurs ne le retrouvent. Les plus zélés trouvaient le courage de s’aventurer dans le désert glacial pour traquer leur victime jusqu’à ce que la dernière goutte de sang soit versée. Il progressa jusqu’au blessé, non sans mal compte tenu de l’épaisseur de la neige. Ce dernier avait remarqué sa présence. Lorsqu’ils furent face à face, une flèche était dirigée droit vers le crâne du jeune homme. Ils se dévisagèrent.

« Je ne suis pas un de ces criminels, dit-il calmement. Je m’appelle Link, je suis un hylien et je suis venu vous porter secours. S’il vous plaît, acceptez mon aide. »

Afin de corroborer ses dires, il glissa des mèches derrière son oreille gauche ; il dévoila la forme pointue de cette dernière sous le regard ébahi du Piaf. Ce dernier baissa son arc tout en gardant un œil méfiant sur cet inconnu.

« C’est surprenant de voir un hylien vivant, ou du moins un qui traîne dans la région. Je pensais que toutes les lignées royales et bourgeoises avaient été décimées par le Fléau.

— Elles l’ont été. Je suis le dernier survivant, mais je ne me souviens de rien.

— C’est impossible. Les hyliens n’ont pas une longévité supérieure à un siècle. Comment pouvez-vous être le dernier ? »

Link lui adressa un sourire qui eut l’effet de balayer la méfiance du blessé. Celui-ci sembla s’ouvrir davantage, comprenant que, de toute manière, il ne pouvait s’en remettre qu’à cet inconnu pour survivre.

« Je m’appelle Fikk, messire Link.

— Je vais vite vous ramener. Vous devez être gelé. Où avez-vous été touché ? »

Le dénommé Fikk extirpa ses pattes ensevelies sous la neige. Les plumes de sa cuisse droite étaient calcinées et la peau était à vif. La blessure avait l’air particulièrement douloureuse ; le Piaf devait terriblement souffrir, mais il ne laissait rien paraître. Pour soulager la brûlure, il avait recouvert ses jambes de l’épaisse poudreuse.

« Mon cheval n’est pas loin. Je peux vous ramener au refuge de Selmie. Elle y laisse régulièrement des vivres et de quoi prodiguer les premiers soins. En attendant que vous puissiez voler de nouveau, il est plus prudent de rester caché à Hébra.

 — Vous êtes quelqu’un de bon, messire, confia-t-il. Votre bonté me rappelle une rencontre que Teba, l’héritier de notre Prodige Revali, m’avait partagé. Un humain l’a guidé pour sauver notre peuple du courroux de Vah’Medoh.

— Les humains avec un bon cœur sont si rares que cela ?

— Je le pense malheureusement, messire. Ils ne portent en eux que haine et vengeance. »

Sur ces mots, Link entreprit de passer l’aile de Fikk derrière son épaule. Doucement, il le redressa. Puis ensemble, l’un clopin-clopant malgré l’aide de l’autre, ils partirent en direction de la monture qui n’attendait que le retour de son propriétaire.

***
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Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le jeudi 22 juillet 2021, 19:11:50
PAON EN FLEURS

(https://i.ibb.co/kGR6HFB/6-FACF43-A-97-EF-438-D-A8-DD-2036-F177-DAA1.jpg) (https://ibb.co/j8cZ6Ff)

Tadaaaam ! Ma toute première broderie qui vient du kit DMC « Paon en fleurs ». L'oiseau et les fleurs sont faits avec du point de croix, les tiges et les petites décorations sur les plumes en point arrière, et l'œil et la crête en point de nœud.

Ma grand-mère m'a offert ce kit pour mon anniversaire — c'est-à-dire début juin — et je l'ai commencé une semaine après. Je l'ai fini en un peu plus d'un mois. Je suis contente d'avoir voulu m'essayer à la broderie. Quand je me sens mal, cela permet d'apaiser mon anxiété et de repousser de plusieurs heures une crise imminente.

Il y a quelques défauts mais globalement, c'est réussi ! D'ailleurs, ça m'a tellement plu que je suis déjà sur un autre projet de broderie. J'ai hâte de vous le montrer (si je le réussis...). :-*

Pas d'étapes commentées pour la broderie : ce ne serait pas très intéressant. Tout ce que je peux vous dire, c'est que c'était long et ces derniers jours, je n'ai fait que broder (du matin au soir quoi). Les autres doivent me trouver bizarre ha ha. C'est pas habituel de voir quelqu'un sortir une broderie pour s'occuper.
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: thelinkdu40 le jeudi 22 juillet 2021, 19:16:50
Moi je trouve que pour une première c'est très réussi, j'aime beaucoup, hâte de voir les prochaines...
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Barbicotte le jeudi 22 juillet 2021, 19:53:02
J'aime beaucoup la broderie en tant que passe-temps. J'ai des périodes où j'ai envie d'en faire tout le temps ! Du coup j'ai acheté un tableau complet (assez grand) qui va me durer toute ma vie x)

La tienne est très jolie ! J'aime beaucoup les couleurs, et s'il y a des défauts, en tout cas sur la photo ça ne se voit pas ^^
Hâte de voir la prochaine :D
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le vendredi 27 août 2021, 20:02:14
POISSON-RÊVE

(https://i.ibb.co/Vq8nhck/4-D305030-4-F45-4813-BAC8-CD47-AE9033-E3.jpg) (https://ibb.co/JsP6bwS)

Poisson-Rêve, 20×20, peinture à l'huile, toile en lin

Mon dernier tableau qui n'est autre que le Poisson-Rêve ! Il m'a pris environ une semaine et demie en comptant le temps de séchage entre chaque partie du personnage. En vacances, c'est compliqué de peindre étant donné que je bouge à droite à gauche (étudiante fauchée, on connaît) ; mon travail risque de ne pas être sec avant de repartir pour ailleurs et, de toute façon, le matériel (chevalet, pinceaux, toiles et tubes de peinture) pèse lourd dans la valise avec le reste de mes affaires — sachant que mes oiseaux et leurs petits bagages m'accompagnent partout ! Bref, ça explique pourquoi il n'y a pas eu de peinture durant un bon mois.

Le Poisson-Rêve est un cadeau pour Zelink, mais pas seulement. Il y a quelque temps, j'ai eu un déclic (et pas des moindres) qui a été particulièrement dur à digérer. Durant cette période, j'écoutais beaucoup la Ballade du Poisson-Rêve (https://youtu.be/XQRA8t6WpBA) et j'ai eu envie de le peindre, puis de l'offrir pour marquer mon passage à autre chose, à un quotidien qui lutte véritablement contre la dépression. Jusqu'à ce jour, je n'avais jamais vraiment voulu sortir de cette dernière puisque je ne me connaissais que dans cet état. Cependant, en parallèle de cet évènement, la peinture m'a aussi beaucoup aidée à comprendre que j'étais bien autre chose que ça. :miou:
 
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Ci-dessous, je vous mets le crayonné.

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Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Doutchboune le vendredi 27 août 2021, 20:19:37
Sans déconner, il est vraiment magnifique !  :miou:

Et ça me fait chaud au cœur pour ce passage à autre chose, même si je sais pas comment le dire, je suis pas douée pour ce genre de discours.
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le vendredi 27 août 2021, 21:47:26
Merci beaucoup !! <3 J'y ai mis beaucoup de cœur !!
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Barbicotte le vendredi 27 août 2021, 22:53:00
Il est magnifique ! Et en plus tu l'as signé :8):
Ce fond couleur lin lui va très bien en plus.
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Anju le samedi 28 août 2021, 01:18:11
Je suis ravie de revoir un de tes tableaux ! Le poisson-rêve est super beau et je trouve que le matériau de la toile le met bien en valeur.  <3
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: thelinkdu40 le samedi 28 août 2021, 10:39:48
Mais c'est trop beau, c'est juste magnifique, et le fond couleur lin c'est juste une idée génial ça lui ajoute une aura, ça le met en valeurs, c'est top.
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le samedi 28 août 2021, 19:13:03
Merci beaucoup pour vos commentaires !! C'est encourageant.  :-*
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le vendredi 03 septembre 2021, 11:59:14
Tadam ! Voici mon projet de roman. Je me suis arrêtée sur La bête indésirable, j'avais envie d'aller plus loin avec elle. Mon projet est déjà apparu plusieurs fois sur mon topic, et il est visible dans mon sommaire sous les noms Couple étrange hors du réel, La bête indésirable et La bête indésirable (2), mais ils en seront retirés pour que ne demeure que ce post-ci. Là, vous avez la vraie version que je compte envoyer à une maison d'édition... (un jour j'espère...)

Je vous poste le Prologue et le Chapitre I pour glaner des avis ! C'est super important pour mon projet, pour savoir si c'est bon à jeter à la poubelle ou non. :oups:


Le côté insouciant et un peu cucul la praline du couple est voulu. :oups:

LA BÊTE INDÉSIRABLE

PROLOGUE

Le prologue est l'extrait Couple étrange hors du réel. Il a subi quelques modifications depuis.

(Cliquez pour afficher/cacher)


CHAPITRE I

Plein de trous et de petites crevasses, l’étroit chemin fait de pierres jaunies donnait bien du mal aux chevilles les plus fragiles. Il était entouré de vastes prés fleuris qui ne trouvaient leur fin que dans les pinèdes qui les succédaient, et semblait être la seule manifestation humaine qui n’eût jamais existé au beau milieu des grandes montagnes. Le couple progressait aisément sur le passage sinueux : il avait l’habitude de l’emprunter, alors il ne tarda pas à atterrir dans une plaine envahie par les herbes hautes. La maison aux murs délavés se détachait dans le lointain.

La terre fraîchement mouillée exhalait une odeur d’humus et de lichen — comme dans la forêt à une poignée de kilomètres de là — que la jeune femme affectionnait particulièrement.

 « Ça sent bon, dit-elle.

— Quoi donc ?

— Ce qui nous entoure. Tu es tellement habitué à ces parfums que tu ne les sens plus ?

— Je ne sens rien à part les dernières traces de la pluie. »

Ils avançèrent tant bien que mal en levant leurs jambes, faisant attention à ne pas faire accidentellement un pas dans un trou ou un terrier ; ils veillèrent aussi à ne pas exciter les abeilles qui butinaient ça et là.

« J’aimerais qu’on aille au lac ensemble la prochaine fois. » poursuivit la jeune femme pour animer la marche.

Son compagnon ne l’avait pas entendue, et même si cela avait été le cas, il ne semblait pas disposé  à converser. Sûrement était-il fatigué par l’après-midi agitée qu’ils venaient de passer. Elle s’accommoda de ce calme imposé, et comprit que parler n’était pas nécessaire pour que le retour soit agréable. Ils firent ainsi le reste du chemin avant de se retrouver face à la demeure où ils nichaient.

Perdue dans les hauteurs, elle ne souffrait d’aucun vis-à-vis, ni de nuisances sonores, olfactives ou visuelles : tout n’était que paix et silence. Aux alentours, la verdure avait été rasée afin de pouvoir se promener pieds nus. Il arrivait parfois que du bétail s’aventure dans les environs, et vienne paître ; cet entretien non sollicité évitait bien des efforts au couple.

Lorsqu’épuisés, ils pénétrèrent dans le salon, ils s’effondrèrent dans les fauteuils. Le crépuscule et ses teintes rosées s’étaient déjà installés. Dans le cadre de la fenêtre, le ciel aux allures oniriques apparaissait comme un tableau soigneusement exposé dans la pièce. Les jeunes gens ne dirent mot et demeurèrent ainsi, affalés, les jambes dépliées, jusqu’à que l’un d’eux commence à somnoler.

« Tu ne veux pas une infusion avant de t’endormir ? D’habitude, tu ne piques pas du nez avant de l’avoir bue.

— Ah oui, je veux bien. »

Il sauta du siège pour empoigner la bouilloire. Il la remplit à ras-bord, se disant que l’eau servirait pour le lendemain matin, puis l’actionna. Un léger sifflement s’échappa de l’appareil.

L’eau bouillonna avec ardeur et un cliquetis résonna, signifiant qu’elle était prête. Le jeune homme approvisionna une tasse aux motifs félins, y glissa un sachet de thé et donna le tout à la jeune femme.

« Merci. »

Elle observa les arômes se répandre ; cela ressemblait à de la peinture mal mélangée. Un souvenir fugace de sa mère qui peignait de modestes tableaux lui revint. Comme pour chasser cette mémoire envahissante, elle souffla sur la boisson pour en éloigner la vapeur.

« Si la pluie ne s’était pas arrêtée, j’aurais aimé qu’on reste là-bas toute la journée, confia-t-elle. J’aurais aimé qu’on coure jusqu’à la tombée de la nuit.

— Nous n’avons pas le droit d’être nus à la vue de tous. Nous aurions pu avoir des problèmes.

— N'importe quoi ! C’était comme si nous étions en maillot de bain. »

Il n'insista pas et se rendit dans la cuisine, visiblement lassé de la discussion. Sûrement comptait-il préparer le dîner avant que l’un des deux ne s’endorme le ventre vide. La jeune femme but son infusion ; elle appréciait sa saveur acidulée et printanière. Dans quelques mois, lorsque l’automne arrivera, elle optera pour des parfums comme la cannelle ou l’écorce d’orange.

Dehors, la verdure alpine était tourmentée par les légères bourrasques. Les renouées, les pissenlits et les centaurées frémissaient sous les à-coups venteux. La pièce était traversée par le vent des hauteurs, un vent tiède qui faisait voyager les effluves reculés. Les partenaires ne frissonnaient pas sous les courants d’air ; ils les accueillaient avec bienveillance. Le seul bruit qui comblait le silence était le jeune homme qui, à quelques mètres de son amie, manipulait les casseroles et les couverts en inox.

« Tu veux que je mette un peu de musique ? demanda-t-il.

— Non, je trouve qu’on est bien comme ça.

— J’aimerais un peu de musique tout de même.

— Quel intérêt de me demander mon avis dans ce cas ?

— Pour savoir si tu voulais en profiter, toi aussi.

— Tu connais ma réponse. »

Finalement, le quémandeur s'accommoda du concert des ustensiles, des couvercles et du gaz sur le réchaud. Il déposa une poêle sur le feu, et y lâcha deux pièces d’agneau enduites d’huile d’olive et d’herbes qu’il laissa dorer avant d’éplucher des carottes fraîches. Sa compagne se réjouit des odeurs alléchantes qui excitaient son appétit.

« J’adore manger ce que tu prépares ! (elle s’étendit telle une chatte dans le fauteuil.) Tu cuisines beaucoup mieux que moi.

— Peut-être parce que tu n’aimes pas cuisiner.

— Bien sûr que si. J’aime cuisiner les légumes du jardin. »

Son interlocuteur haussa les épaules. Il entama la découpe en rondelles puis, ceci fait, inclut sa préparation dans la poêle avec la viande qui prenait ses couleurs. Le futur dîner chanta gaiement durant une bonne vingtaine de minutes et fut ensuite mis dans des assiettes. La jeune femme déposa sa tasse à même le sol lorsque son ami vint lui donner sa part ; elle le remercia d’un léger baiser sur les lèvres.

Installé confortablement dans le salon, le couple mangea avec envie l’agneau aux carottes fumantes jusqu’à satiété. La vaisselle fut laissée par terre, et le jeune homme invita sa bien-aimée à prendre place sur ses genoux. Il glissa ses bras autour de sa taille puis reposa sa tête entre ses omoplates.

« Tu songes parfois à quitter cet endroit ? hasarda-t-elle.

 — Je m’y suis habitué. Je m’y sens seul, mais je m’y suis habitué.

— Tu n’es pas seul. Nous sommes deux.

— La première chose et la dernière chose que je vois de mes journées, c’est ton visage. Ça ne m’ennuie pas, mais je me sens seul dans cet endroit. Il n’y a personne d’autre que nous.

— Nous aurions dû croiser des passants tout à l'heure : ils auraient appelé la police et tu te serais senti moins seul. »
 
Elle sentit son compagnon sourire sur la peau de son dos : ses lèvres douces s’étaient légèrement arquées. À l’extérieur, les renouées, les pissenlits et les centaurées frémissaient toujours mais les deux amoureux, eux, se figèrent comme des statues de cire. D’un air mélancolique, la jeune femme observa la nature qui s’exprimait à travers la fenêtre ; la terre était bossue et de grandes montagnes verdoyantes s’élevaient de part et d’autre de la lande. Ces dernières, somptueuses et étrangement accueillantes, résultaient de la fureur divine qui avait sévi sur le territoire bien des siècles plus tôt. La fille aimerait, un jour, se défouler de tout son soûl sur les versants avant de se baigner dans l’eau fraîche des lacs en altitude. Elle n’attendait que l’approbation de son ami pour le faire.

Il l’embrassa tendrement sur la nuque. Le contact des lèvres chaudes eut l’effet d’un narcotique, si bien qu’elle commença à somnoler. Tous les deux portaient toujours l’odeur de la terre détrempée, de l’écorce mouillée et du cèdre — les parfums s’emmêlaient et s’enlaçaient. Il n’y avait qu’au cœur de la nature que leurs peaux pouvaient s’imprégner de ces émanations. Puis, l’esprit imbibé de ces pensées suaves, le sommeil finit par la gagner. Sa respiration se fit plus lente, s’accordant ainsi avec celle de son partenaire.

Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le dimanche 05 septembre 2021, 00:18:36
J'Up... :help:
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Sentinelle le dimanche 19 septembre 2021, 21:00:09
Pardon j'ai été très peu présente sur PZ récemment, j'ai failli rater ce post. Le pwasson reyv est superbe sur ta peinture, ça donne envie de te commissionner. :oups:
Le chapitre 1 est également très bien mais je ne suis pas très douée pour donner des avis sur l'écriture, hélas, si ce n'est que j'ai personnellement apprécié.
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le dimanche 19 septembre 2021, 22:50:32
Merci beaucoup pour ton commentaire jechial je commençais à désespérer !! Je peux prendre des commissions mais avec la fac, je garantis pas qu'elles soient effectuées dans les plus brefs délais. :oups:
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Doutchboune le lundi 20 septembre 2021, 09:56:29
Déjà, je m'excuse, j'ai mis trop de temps à répondre. Ma période de rentrée a été plus prenante que prévu, et j'ai encore un peu de mal à sortir la tête de l'eau. Mais ce matin, j'ai pris le temps de lire ton texte, et j'ai beaucoup apprécié. J'ai préféré le chapitre 1 au prologue, qui est aussi très bien, mais je trouve, un peu moins accessible. Je dois reconnaitre que j'ai dû relire parfois une tournure pour comprendre à qui correspondaient certains pronoms (et pour un j'avoue que j'ai toujours un peu de mal, ici : "Une fois leurs esprits retrouvés, ils s’adressèrent un regard et il l’invita à le rejoindre près de lui." avec le "il" et le "le", à moins que ce soit une coquille et que ce soit "la" et que l'homme du couple invite sa compagne à le rejoindre)

Reste que c'est vraiment très joli, avec une sorte de bonheur, mais tellement mélancolique, que ça en devient gênant. C'est aussi peut-être mon état d'esprit du moment qui veut ça aussi, je ne sais pas, j'ai un peu tendance à voir les choses en noir... Je suis pas super douée pour faire critique littéraire, pardon.
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le lundi 20 septembre 2021, 15:03:14
@Doutchboune Non, non je la trouve très bien ta critique, et même très intéressante ! J'aime beaucoup avoir le ressenti des lecteurs, quels sentiments ils éprouvent vis-à-vis du texte, etc. C'est vrai que le prologue est assez étrange, et je l'aime bien pour ça... Mais je vais effectivement le réécrire, parce que j'ai déjà eu la critique des tournures trop complexes ou encore des pronoms mal employés. Il faut que je me penche plus dessus mais je suis plus concentrée sur les autres chapitres sinon j'ai juste l'impression de stagner au même point.

C'est-à-dire « gênant »? Dans le sens où tu as l'impression d'être beaucoup trop dans l'intimité des protagonistes, ou que ça te renvoie trop à tes propres faiblesses et sentiments ? Ensuite, je ne pense pas que ce soit juste ton état d'esprit du moment. C'est mon état d'esprit qu'on lit là-dedans, et j'y relate une sorte de bonheur fantasmé qui n'arrivera jamais, d'où la mélancolie... :oups:
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Doutchboune le lundi 20 septembre 2021, 16:45:02
En fait ce que je trouve gênant, c'est que le bonheur a l'air d'être faux, d'une certaine manière. Je ne dis pas qu'il n'est pas réel, mais il est trop construit pour être honnête, j'ai envie de dire. Comme forcé. D'ailleurs, on a l'impression (enfin, j'ai l'impression) que l'homme du couple n'aspire pas vraiment à la même chose, mais suit tout de même (par amour, pour faire lui faire du bien à elle).

L'intimité ne me gêne pas, j'aime beaucoup quand les textes entrent dans l'intimité des personnages, ressentir leurs émotions. J'écris peu, mais j'aime essayer de faire ressentir les choses quand je le fais (quant à dire que j'y parviens, c'est une autre histoire !). Non, là, c'est ce côté bonheur calculé qui me met d'une certaine manière mal à l'aise, mais je vois du coup ce que tu veux dire avec ce bonheur fantasmé, et pourquoi moi je le ressens comme étrange. Peut-être parce que moi, j'ai cessé d'imaginer un véritable bonheur, entier et plein, même fantasmé, et que le voir ailleurs me rend triste, je ne sais pas. C'est difficile à expliquer.

Pour ton prologue, j'aime beaucoup son côté étrange, je le redis^^
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le lundi 20 septembre 2021, 19:28:24
@Doutchboune Leur bonheur est irréellement parfait pour que le retour à la réalité soit un peu plus violent. :oups: Disons qu'ils vivent hors du tout, hors du temps, hors de la vie telle que nous la connaissons et vu qu'ils sont complètement isolés du reste du monde, ils se sont créés une bulle de bonheur qui n'est pas possible, en réalité. Ce sera l'un des aspects du scénario d'ailleurs (avec le fait que le jeune homme n'aspire pas à la même chose, parce qu'il est préoccupé par quelque chose qui le tire du bonheur caricatural qu'il vit avec sa compagne. Elle se force à l'instaurer, finalement), mais il faut attendre l'arrivée de l'élément déclencheur pour ça. Le but, c'est aussi que ce soit assez irréaliste et onirique puis que peu à peu, la frontière entre le réel et l'onirisme devienne compliquée à déterminer.

D'ailleurs, à l'époque, le titre du prologue était « Couple étrange hors du réel » et c'était aussi le sentiment que je voulais donner : un bonheur très exagéré avec des personnages qui semblaient très innocents et insouciants au premier abord, presque naïfs. Après c'est sûrement confus dans mon texte... Mais j'espère que par la suite, ça se démêlera. Enfin surtout, j'espère que le début ne décourage pas la lecture. On me dit souvent (et je l'applique au quotidien) que lorsque je choisis un livre, il faut que je lise la première page et si j'ai envie de la tourner, c'est qu'il faut que j'achète le bouquin. C'est compliqué à appliquer s'agissant de l'écriture du texte parce que je ne sais pas si les gens auront envie de tourner la page...

Edit : C'est intéressant ce que tu me dis parce que tu as mis le doigt sur une sensation que je voulais transmettre au lecteur, ou du moins que je voulais faire transparaître dans mon texte. En fait, mon « souci » (on va dire) c'est que, lorsque j'imagine un écrit et lorsque je le mets en forme, j'ai les ressentis mais je n'ai pas l'idée formée dans mon esprit (ça sonne très étrange dit comme ça). J'ai le scénario en tête mais pour ce qui est du reste, je me mets réellement dans la peau des personnages ce qui fait que je ne sais pas où j'en suis vis-à-vis d'eux une fois que j'en sors.

Ce que j'essaye de dire, c'est que je fonctionne beaucoup au ressenti lorsque j'écris et ce sont souvent les lecteurs qui mettent le doigt sur ce que j'ai créé. À ce moment-là, je me rends compte qu'ils ont mis des mots sur ce qui, au départ, n'était qu'un sentiment qui me guidait.

Edit² : Merci beaucoup pour ton retour en tout cas ! Ces deux chapitres ne sont que des prototypes, et ça me permet de pointer les défauts et de retravailler tout ça tranquillement. :-*
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le lundi 25 octobre 2021, 20:17:50
Texte qui date de 2017, légèrement retouché mais il est brut de mon adolescence. Il explique mon obsession pour le rouge à lèvres, mais aussi pour les traces de rouge à lèvres sur les filtres de cigarette (c'est très précis).

LÉA

« Je vais me changer, il fait trop chaud dans ces fringues. »

Elle chût sur son lit. Il abritait une pléthore de vêtements éparpillés ça et là, formant ainsi une curieuse créature qui s’apparentait à une longue chevelure dépeignée. Au beau milieu de ce chaos de textile — composé exclusivement d’affaires de jeune femme —, se trouvait un chandail bleu marine à la coupe masculine. C'était celui de son petit copain. Elle m'avait confiée qu'elle aimait s'endormir avec car il portait son parfum. Elle repoussa le pull jusqu’à son oreiller, et s’empara d’un body noir qui convenait davantage à la température printanière du début d’après-midi.

« J’ai du gras sur le ventre, ça fait petite brioche. Ne regarde pas, s’il te plaît. »

Sur ces mots, elle se libéra de son jean et de son haut dans lequel elle commençait à transpirer. Elle prit soin de déposer le vêtement sur son ventre qui, en effet, abritait un peu de graisse. Ce léger bourrelet était d’autant plus mis en valeur par la culotte rouge où il avait l’air de se sentir à l’étroit.

Je me retournais pour ne pas l’embarrasser davantage, et respecter ce complexe dérisoire qui nous empêchait d’être face à face le temps d’un bref changement de tenue. Ainsi, je me retrouvais face à un grand miroir qui pouvait contenir le reflet d’une personne toute entière. Outre le mien qui n’était pas d’un grand intérêt, le miroir renvoyait aussi celui de la jeune femme derrière moi, installée sur son lit, qui retournait son body noir afin que l’étiquette soit à l’intérieur. Je fis mine de regarder les breloques qui traînaient sur le bureau adjacent pour ne pas éveiller quelque soupçon et, du coin de l’œil, j’observais mon amie se changer.

Jamais encore je n’avais pu la voir ainsi, en sous-vêtements, et cette première fois risquait très certainement d’être la dernière. Je me sentais quelque peu gênée, moi, encore habillée, de m’adonner à pareille observation. Pourtant, mon esprit semblait réticent à l’idée de détacher mon regard du corps féminin qui se mouvait dans ce grand miroir.

Je l’avais toujours admirée. Au fond, sûrement désirais-je lui être semblable, ou du moins lui ressembler en quelques points. Elle avait un visage carré aux traits – certes – durs, mais affinés par ses cheveux ondulés qui caressaient ses épaules. Ils arboraient une teinte se rapprochant du châtain, pimentée par de timides reflets blonds. Il fallait être particulièrement attentif pour les remarquer, mais surtout porter une admiration toute particulière à la personne concernée. C’était dans cette minutieuse observation que l’on pouvait démasquer cet amour inavoué que je lui portais.

Outre cela, elle avait toujours des sourcils parfaitement épilés et nets ; jamais elle ne laissait un poil intrusif détruire l’harmonie de son travail. Pourtant, elle estimait nécessaire de les dessiner davantage pour qu’ils soient d’une perfection plus grande encore, sans pour autant qu’ils ne fassent artificiels.

Toujours à travers le miroir, je dérobais mon regard sur ses yeux. Ils étaient vairons — l’un bleu et l’autre marron —, et il n’y brillait jamais une lueur froide ou désabusée. Le plus souvent, ses yeux parcouraient sans relâche les lignes imprimées des livres, ou bien l’écran de son téléphone dont elle ne se séparait qu’à de rares occasions. Ses lèvres, quant à elles, étaient d’une belle simplicité. Cependant, comme si leur propriétaire ne les trouvait pas à son goût, elle les habillait tous les matins d’un rouge qui leur donnait une forme pulpeuse, réveillant une soudaine envie de les dévorer par la même occasion. Lorsqu’elle portait une cigarette à ses lèvres, une trace grasse écarlate teignait le filtre.

Mon amie se redressa. Elle glissa ses jambes dans son vêtement, et enveloppa le haut de son corps à l’intérieur. Il était quelque peu décolleté : on pouvait deviner la naissance de sa petite poitrine potelée. Son regard se porta sur mon reflet dans le miroir, comme si elle cherchait à savoir si je l’observais subrepticement. Honteuse, je fis lamentablement mine de m’intéresser aux ouvrages éparpillés ça et là parmi les feuillets de cours et les crayons Bic. Il y avait une sélection intéressante d’auteurs ; elle appréciait beaucoup la littérature, et ce depuis qu’elle était petite. De fait, c’était une jeune femme particulièrement cultivée qui, à seize ans, savait manier la langue française bien mieux que n’importe qui partageant notre âge.

J’enviais sa culture, son talent et ses résultats remarquables sur ses bulletins scolaires. Quelle chance elle avait d’être ainsi ! Sûrement n’y prêtait-elle pas attention, tant cela faisait partie intégrante d’elle-même. C’était ainsi. Elle était ainsi, et peut-être devait-elle envier d’autres jeunes personnes pour leur intelligence autant que je l’enviais.

« Tu as lu tous ces bouquins ?

 — Une partie, oui, dit-elle. Je relis souvent les mêmes livres, en vérité. En ce moment, je lis Marguerite Duras mais je ne suis pas sûre qu’elle soit sur le bureau. »

J’acquiesçai, puis me retournai. De nouveau, nous étions face à face. Je ne la quittai pas des yeux pour autant, comme si j’étais inassouvie. Mon amie avait fini de se changer ; elle avait revêtu un jean qui se mariait de manière sûre avec la couleur noire de son body. Elle croisa son image dans le miroir, passa brièvement ses doigts dans ses cheveux pour les discipliner, saisit son sac à la volée et fourra un paquet de Benson & Hedges à l’intérieur.

« Bon, j’ai rien mangé… C’est pas grave, j’irai grignoter un truc quelque part. De toute façon, on va bientôt être en retard. Tu viens ? »

Je demeurai immobile au milieu de la chambre. Je n’avais pas envie de la quitter, car il était peu probable que j’ose y remettre les pieds un jour. Je voulais qu’elle reste dans cette pièce, assise sur son lit à me raconter toutes ses aventures nocturnes avec ses différents partenaires.

« Hm, j’arrive. »
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le lundi 01 novembre 2021, 13:33:56
YUZU & HARU

(https://i.ibb.co/xz8hZvy/349-B9-EC4-651-B-448-A-83-AC-44448-BCF9-A4-F.jpg) (https://imgbb.com/)

Yuzu & Haru, 20×20, peinture à l'huile, toile en lin

(Cliquez pour afficher/cacher)

Un petit tableau de Yuzu et Haru ! Il m'a pris quelques heures en vérité, même si ça fait deux à trois semaines qu'il a été commencé. Je l'ai fait pour ne pas délaisser la peinture durant mes études. Les deux années précédentes, j'avais délaissé toutes mes activités par manque de temps mais maintenant que j'ai commencé la peinture, j'en suis addicte et je ne peux plus m'en passer.

Je ne suis pas très fière du résultat. Je trouve Yuzu ratée, mais j'en ai un peu marre de ce tableau donc je vais le laisser tranquille. Peut-être que je retravaillerais ses yeux et son bec, un jour. Si elle est grosse, c'est parce qu'elle gonfle ses plumes : les oiseaux font ça avant de s'ébrouer ou lorsqu'ils vont faire leur toilette.

En attendant, j'ai un nouveau projet de tableau sur Deltarune (assez ambitieux au regard de ma noobitude en peinture) et j'ai bientôt fini ma deuxième broderie. Pour cette dernière, ça fait depuis juillet que je suis dessus et j'espère pouvoir bientôt vous la partager.

(Cliquez pour afficher/cacher)
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Barbicotte le lundi 01 novembre 2021, 15:00:32
Splendide ! On sent bien un effet plume duveteux tout doux !
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Sentinelle le lundi 01 novembre 2021, 16:07:53
Elles rendent super bien en peinture ! Ces deux beautés méritaient bien un tableau à leur image. Et au contraire je trouve Yuzu super réussie et moelleuse.
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Cap le mardi 02 novembre 2021, 09:57:38
Elles sont trop belles ! Elles rendent super bien, elles ont l'air toutes douces. Les détails et les effets dans le plumage sont superbes !
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le mardi 02 novembre 2021, 12:25:16
Merci pour vos retours !! <3 Je me rends pas forcément compte du résultat final vu que je le vois tous les jours et que je le connais par cœur.
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le mardi 21 décembre 2021, 18:56:34
Une chanson écrite en trente minutes. J'aimerais savoir jouer du piano pour composer la musique.

Ne me quitte pas avant la fin de l'été

Lorsque l’été prend fin
Que les oiseaux repartent au loin
Je repense à ses yeux verts
À ses paroles mensongères
Que je pensais sincères

Je suis le laissé-pour-compte
Celui qu’on laisse sans aucune honte
Elle s’excusait, d’une voix pleine d’effroi
Mais à aucun moment, elle n’a pensé à moi

Et je me souviendrai de ce baiser volé
Ne me quitte pas avant la fin de l’été
Les draps portent encore nos odeurs
J’entends encore ton rire enjôleur

Le printemps marque le temps de la fin
Février, mars, avril, mai, juin
Dans la douleur, je vois les mois défiler
Et toujours, je rencontre le mois de mai

Matinée extatique, date fatidique
Ce n’était pas une illusion d’optique
Elle était tombée paisiblement
Dans les bras de Morphée, silencieusement

Sous la couette, une chaleur douce
Disparue dans un dernier souffle
Sa silhouette m’apparaît
Chaque année revient mai

Et je me souviendrai de ce baiser volé
Ne me quitte pas avant la fin de l’été
Les draps portent encore nos odeurs
J’entends encore ton rire enjôleur

Février, mars, avril, mai, juin
Dans la douleur, je vois les mois défiler
Et toujours, je rencontre le mois de mai
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le mercredi 05 janvier 2022, 16:42:36
MILK BARS

(https://i.ibb.co/j6DcGfq/DBD0764-F-A599-4098-B81-D-E5-F4-B83-DF3-DD.jpg) (https://ibb.co/3rcDWdV)

(Cliquez pour afficher/cacher)

Tadam ! Mon deuxième projet de point de croix, et il s'agit du logo de Yorick pour le podcast Milk Bars de Zelink et Linkondo. Si vous voulez découvrir ou redécouvrir Milk Bars, je vous invite à cliquer par ici (https://forums.puissance-zelda.com/index.php/topic,9307.0.html) (big up à l'œuf de Pâques de l'année dernière qui est resté là).

Je l'ai commencée en juillet 2021 et je l'ai finie il y a deux mois, donc en novembre 2021. Autant vous dire que ça a été trèèèès long et que je pensais ne jamais en voir le bout. :8): La majorité de la broderie est en point de croix et pour le reste, c'est-à-dire l'écriture, les ondes et les décorations sur l'étiquette de la bouteille, c'est en broderie traditionnelle.

Ci-dessous, comme d'habitude, je vous mets le processus. J'ai eu la flemme de remettre les images à l'endroit, vous ne m'en voudrez pas. L'essentiel, c'est que vous saisissiez comment j'ai procédé.

(Cliquez pour afficher/cacher)

Hâte de vous partager de futurs projets. :-*
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le mardi 11 janvier 2022, 15:50:32
PETITES MONTAGNES DÉCORATIVES

(https://i.ibb.co/wMC2Kzn/34-A6-E20-C-947-D-4-CC3-B2-AA-C5-B273843-B80.jpg) (https://ibb.co/Qrnx6KW)

Des petites décorations sur le thème de la montagne (et Dieu sait que je l'aime, la montagne). L'avant représente un paysage, l'arrière une fleur avec son nom. C'était très minutieux à faire, j'ai beaucoup aimé. Rien de bien folichon, d'autant plus qu'elles étaient toutes censées être finies avant Noël... Tant pis.

Ma préférée, c'est celle avec les moutons. Elle n'est pas sans rappeler quelque chose... :oups:

(Cliquez pour afficher/cacher)
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Barbicotte le mardi 11 janvier 2022, 18:51:59
Olala ! J'imaginais ça beaucoup plus grand avant de le voir dans ta main ! Ca a du être hyper minutieux, franchement chapeau ! C'est très joli :miou:
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le mercredi 12 janvier 2022, 00:34:59
Merci beaucoup ! Je m'armais de deux pinceaux très fins et de patience. :oui:
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Doutchboune le mercredi 12 janvier 2022, 12:27:29
C'est super joli, et vu la taille, oui, chapeau pour la minutie ! :miou:
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Jielash le jeudi 13 janvier 2022, 21:02:27
C'est super joli en effet et j'aime beaucoup l'idée de peindre des fleurs correspondant à l'environnement à l'arrière !
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le jeudi 13 janvier 2022, 22:04:35
Merci beaucoup !! Et t'as compris que les fleurs étaient celles sur les paysages, je pensais que personne ne se ferait la réflexion ! *o* J'aurais aimé en faire des jaunes (première et dernière décos) mais la couleur est semi-opaque, donc ça se travaille très mal à moins de faire plusieurs couches. C'est pour ça que je me suis rabattue sur les fleurs bleues ou roses.
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Yorick26 le vendredi 14 janvier 2022, 14:28:53
En fleurs jaunes tu as pourtant bien fait de jolis boutons d'or, non ? Une fleur des montagnes que j'aime beaucoup qui pourrait te plaire c'est le Millepertuis.
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le samedi 15 janvier 2022, 00:10:17
Le jaune sur un fond vert, ça passe encore. Mais si tu observes bien, tu vois que le jaune laisse apparaître le vert parce qu'il est très peu couvrant. Sur un fond blanc, le jaune ne se voit quasiment pas, il se fait encore plus la malle et donc c'est très dur de travailler les ombres, la profondeur, etc.
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le dimanche 13 février 2022, 21:59:33
*NOELLE CAST SNOWGRAVE

(https://i.ibb.co/gmfs9kY/2037-E0-E5-C067-417-A-AE96-34-D4-E19746-AA.jpg) (https://ibb.co/Dzv3W0d)

La qualité de la photo est plutôt médiocre...

(Cliquez pour afficher/cacher)

Un projet qui traîne depuis un petit moment — depuis décembre pour être précise — que je n'ai fini que récemment pour diverses raisons. Il s'agit de Noelle Holidays du jeu Deltarune, la suite d'Undertale de Toby Fox, durant la route Snowgrave où le joueur ordonne à celle-ci d'exécuter l'attaque du même nom. Ce personnage n'est pas le plus apprécié visiblement, à part par une certaine communauté (hm hm [furries]) mais je ne l'ai découvert que bien plus tard. :oups:

Le sujet du tableau est très précis, je ne pense pas que beaucoup de gens ont la référence mais ce n'est pas grave ; je me suis fait plaisir, c'est l'essentiel. Même s'il reste coloré, ce tableau là se démarque de mes « œuvres » précédentes par son côté plus inquiétant... J'aime bien, j'ai tenté autre chose finalement.

En-dessous, vous retrouvez le processus commenté (ah le retour du commenté !!). :-*

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Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le lundi 09 mai 2022, 15:45:05
COLLECTION DE MINIATURES

(https://i.ibb.co/Z8JcgBL/1-F80573-C-2-CD1-48-BE-A889-BF278-BD4-C235.jpg) (https://ibb.co/4Tf4S8m)

Une petite collection de miniatures peintes sur des supports en bois de 4 centimètres de diamètre, et à la peinture à l'huile. Dans l'ordre : Pont japonais et nymphéas de Claude Monet, une carpe koï avec des paillettes dorées — mais elles ressortent grises sur la photo, ce qui est dommage —, un petit oiseau avec marqué « oiseau » en japonais (tout simplement), un léopard couché dans un arbre et enfin, un chat dans un style estampe japonaise.

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Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Barbicotte le lundi 09 mai 2022, 19:40:38
C'est toujours aussi beau ! Gros faible pour le léopard dans l'arbre :3
Et du coup, j'ai peut-être raté un épisode (désolée si c'est le cas), mais ça avait donné quoi l'entreprise pour les cadrans de montres ?
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le lundi 09 mai 2022, 19:46:49
Ça a été décalé à demain, le 10 mai du coup !! :niak: Les employées étaient trop dans le rush les semaines précédentes, et donc elles ne pouvaient pas m'accorder de temps.
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le dimanche 29 mai 2022, 18:44:48
LA SAUVAGEONNE DU METROPOLITAIN

1

Un vent gondolé s’extrayait de la bouche de métropolitain comme la profonde expiration d’un géant. Il surprenait les indécis, les rêveurs et les non initiés lorsqu’ils descendaient les escaliers, mais jamais les coutumiers ; il s’évanouissait, une fois la descente vers le sous-sol terminée, pour laisser place à un air lourd et comprimé. Pour pénétrer en son sein, il ne suffisait pas de dévaler des escaliers partiellement défoncés : il fallait détenir un sésame fait de papier à l’impression rouge. Petit et rectangulaire, sa vocation était de s’introduire dans une fente d’une même couleur que sa robe, d’en ressortir dans un cliquetis qui précédait le rabattement des portes durant quelques secondes, le temps que l’individu s’engouffre dans l’étroite ouverture et s’éloigne vers les quais souterrains. Il arrivait que des personnalités dépourvues de sésame — des fraudeurs — violent ce système en bloquant les portes pour accéder au corps même du métropolitain, et cela agaçait particulièrement une personne qui ne supportait pas que l’on entache les règles qui régnaient en cet endroit.

Cette personne, c’était une femme ni trop grosse, ni trop maigre dont les cheveux ne tombaient ni trop bas, ni trop haut. Elle n’était ni trop bizarre, ni trop normale. Elle était un juste milieu de l’humain, de sorte qu’elle était invisible au milieu de ses semblables. Elle était intellectuellement et physiquement invisible ; personne ne prêtait attention à son existence comme elle ne prêtait attention à l’existence de personne. C’était une chair parmi des chairs, un corps malodorant qui suaient parmi d’autres corps malodorants qui suaient. Tous les jours, son sésame rabattait violemment les portes dans un cliquetis accompagné d’un signal sonore, puis elle se dirigeait sur les quais pour attendre. Attendre un grand serpent blanc, endommagé par le temps, qui glissait sur des rails comme du savon sur une faïence trempée. Lorsqu’il ralentissait, il produisait un crissement fort désagréable puis, une fois brusquement arrêté, tout son bagage intérieur — c’est-à-dire principalement des voyageurs — bringuebalait. Les portes coulissaient avec vacarme et là, un flot d’inconnus se déversait sur les quais et si quelqu’un avait le malheur de se précipiter dans le wagon avant le vidage complet de celui-ci, il était emporté par la vague humaine. Inutile était de lutter : personne ne s’écarterait, et tous forceraient le passage. C’était le même effet que les pôles positifs de deux aimants qui s’abhorraient réciproquement, qui jamais ne souhaitaient se rencontrer et, avec force, se rejetaient l’un l’autre.

Dès qu’elle était vidée, la rame enflait de nouveaux voyageurs et dans un son strident, les portes se condamnaient. Chacun se retrouvait prisonnier dans une capsule étouffante au beau milieu d’autres prisonniers silencieux. Pas une voix ne s’élevait car personne, semblait-il, ne souhaitait être individualisé. Le véhicule démarrait et en quelques secondes, était lancé à pleine vitesse dans les couloirs noirs des souterrains. Les wagons étaient pourvus de fenêtres, mais cela n’avait pas grande utilité car à l’extérieur, tout était d’un noir profond et abyssal. Si profond et si abyssal que les éclairages blafards de la rame faisaient des vitres des miroirs approximatifs où tout un chacun pouvait observer les autres, sans que ces mêmes autres ne le sachent. Les bancs et sièges arboraient des renflements de textile dont les fibres renfermaient une crasse emmagasinée sur plusieurs années, une crasse qui provenait des culs sales qui s’y posaient, des vêtements souillés, des bagages encrassés qui avaient roulé, traîné et noyé dans la boue urbaine, des sacs de courses alourdis par des bouteilles de lait percées, des boîtes d’œufs cassés et des briques de soupe perforées. L’aspect de ces sièges n’avait rien d’attrayant, sinon tout de repoussant et pourtant, les gens s'asseyaient. Les très mauvais jours, il arrivait qu’une vomissure aux couleurs chaudes tapisse le sol, qu’elle infeste les lieux d’une odeur nauséabonde mais que personne ne semblait la fuir, et même que certains usagers s’en accommodent en s’y installant non loin. Sûrement devaient-ils se dire :  « Une place est une place, et je ne la céderai pour rien au monde ». Du moins, c’était ce que cette femme s’imaginait. Sinon comment serait-il possible que des individus, pourtant dégoûtés par ces fluides humains, supportent une telle nuisance olfactive ? Au sein du métropolitain, il semblait que tout un chacun s’oubliait, mettait un certain confort à l’écart et ne relevait pas, de quelque manière que ce soit, les pollutions urbaines qui dégradaient l’espace public.

Dans sa course linéaire, unique et sans déviation, le grand serpent mécanique produisait un bruit insupportable pour les tympans fragiles ou désaccoutumés. Le moteur vrombissant mêlé au frottement du vent entre le véhicule et les parois du tunnel en étaient les responsables. Outre son vacarme, ce jour-ci, le métropolitain accueillait des profils que la citadine se réjouissait d’avance de déchiffrer. Les têtes semblaient s’être multipliées par dizaine et formaient comme un champ de maïs sous serre dont elle avait décidé d’être le céréalier. Cependant, aucun épis ne se démarquait particulièrement des autres tant ils étaient nombreux. Elle décida de descendre au prochain arrêt avec quelques autres usagers, puis s’installa sur l’un des sièges métalliques qui longeaient le mur du quai. Les silhouettes quelconques se dirigeaient toutes vers la sortie indiquée par une flèche verte providentielle, tandis que d’autres arrivaient vers elle pour monter dans le prochain train. Leurs regards se croisaient parfois parce qu’elle les étudiait sans gêne ; c’était toujours eux qui baissaient les yeux les premiers.

Les voyageurs défilaient et tous sortaient de voitures bondées. La femme dût attendre une bonne trentaine de minutes avant d’estimer qu’elles étaient ni trop vides, ni trop pleines pour se laisser engloutir par la bête longiligne. À l’intérieur, les gens étaient bien moins compressés et la vue n’était pas obstruée par des boules chevelues en tout genre. À quelques centimètres d’elle, un couple, jeune et de bonne famille, se tenait debout. Le conjoint s'agrippait à la barre d’une main, et retenait sa compagne par la taille de l’autre. Dans un élan de galanterie, peut-être lui épargnait-il un intime contact avec les bactéries qui envahissaient ce point d’accroche. Puis il lui caressa superficiellement le dos (il semblait que le gros manteau qu’elle portait ne lui permettait pas de sentir avec précision les gestes de son compagnon), et l’embrassa. Elle n’y répondit pas ; elle ignorait que beaucoup de filles rêvaient d’être à sa place et que par respect pour ses comparses, elle devait absolument répondre à cette marque d’affection. Pourtant, rien de plus ne se produisit. Cela eut le don d’agacer l’observatrice de cette scène. Ils descendirent à Charles de Gaulle.

De cette manière, la vision de la femme se dégagea. Elle s’aperçut qu’elle était face à un petit garçon à la chevelure châtain qui imbibait son gâteau sec de salive. Il ne semblait pas décidé à le croquer, et sa mère ne semblait pas décidée à lui en donner un autre. Alors il faisait profiter ses papilles de chaque molécule de sucre qui composait cette friandise avant que celle-ci ne se désagrège dans sa bouche. Elle trouva cela fort dégoûtant, car l’enfant traînait ses mains sur les sièges crasseux et tenait sa confiserie dans l’une ou dans l’autre. Ce n’était plus seulement imbibé de bave, mais aussi de toutes sortes de bactéries !

Elle finit par détourner son regard, fatiguée et lassée de son après-midi dans le métropolitain ; il fallait rentrer désormais. Alors elle quitta le véhicule lorsqu’elle fut à son arrêt, franchit les escaliers qui la conduisit à la surface et se retrouva sous un ciel maussade. Les rues empestaient la pollution ; l’air était étouffant d’une autre manière à l’extérieur. La citadine extirpa ses clés de la poche de sa veste puis, après un peu de marche, parvint jusqu’à son immeuble. Une fois rentrée dans son petit appartement du cinquième étage, elle s’effondra sur son lit sans même se déshabiller. Rapidement, le sommeil la gagna et ses rêves se composèrent de quais souterrains et de transports en commun.


Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Jielash le lundi 30 mai 2022, 20:54:45
Très jolie la collection de miniatures !

J'ai lu le dernier texte, intriguée par le titre. J'aime bien l'idée derrière cette description détaillée du métro, il y a un certain contraste entre des parties qui poétisent certaines actions/scènes, et des moments plus crus. C'est particulier mais intéressant.

La narration me semble un peu balancer/être un peu vague entre un narrateur omniscient et le point de vue du personnage que l'on suit.
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le samedi 25 juin 2022, 16:24:22
PETITE MÉSANGE

(https://i.ibb.co/Xs723zh/F577-A681-54-BC-4-B9-B-82-A3-36-CB3223-BEB8.jpg) (https://imgbb.com/)  (https://i.ibb.co/LYLW8WN/62-DFBFE7-1738-49-F0-804-B-830-D39-D6-AA19.jpg) (https://imgbb.com/)

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Une petite mésange toute simple pour l'anniversaire de ma maman dans quelques jours. Comme pour les miniatures précédentes, elle est peinte sur un support en bois de 4 centimètres de diamètre, et à la peinture à l'huile. Quelques nouveautés cependant : j'ai appliqué les conseils donnés par les miniaturistes que j'avais rencontrés. J'ai donc poncé mon bois pour le lisser et retirer les aspérités, j'ai travaillé avec des pinceaux extrêmement fins (ce sont, en réalité, les pinceaux les plus petits du marché coupés aux ciseaux pour qu'il ne reste presque que quelques poils) pour être encore plus détaillée et précise, et j'ai mélangé ma peinture avec un médium à peindre (ce que je ne faisais jamais jusqu'à présent :hap: bravo le veau). Bref, voilà.

À venir prochainement j'espère, un grand tableau et une broderie pas folichonne.
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Barbicotte le samedi 25 juin 2022, 19:49:02
C'est encore une fois très beau et très détaillé !
As-tu senti une différence en appliquant les conseils que tu as reçus ? (que ce soit en travaillant ou sur le résultat final)
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le samedi 25 juin 2022, 20:58:32
Merci ! <3 Et oui, j'ai constaté des différences clairement. Vu que mon bois était lisse, il absorbait moins la peinture et c'était beaucoup plus simple pour mettre la couleur. Ensuite, vu que le médium à peindre fluidifie la peinture et la rend plus brillante, c'était aussi beaucoup plus simple pour la travailler. :8):

Pour les pinceaux aussi,  ils sont beaucoup plus fins donc c'est super pour faire les yeux ou les petits détails comme les poils et les plumes. Je les utilise même pour les grands tableaux maintenant, et y a pas photo.
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le mercredi 29 juin 2022, 20:56:47
BOULEDOGUE FRANÇAIS

(https://i.ibb.co/2khWCm4/17-E6-DCAB-5-CF2-456-A-B506-A6-B70266-CBB9.jpg) (https://ibb.co/jrfbQBX)

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Un bouledogue français à la peinture à l'huile sur un carton toilé de 24 x 33 centimètres. Il ne reste plus qu'à attendre qu'il soit extrêmement sec pour le vernir ; ça le protègera et ça lui donnera plus de brillance.

Les plus connaisseurs d'entre vous sauront d'où vient exactement le modèle. :oups:
Titre: Écrits et tableaux
Posté par: Neyrin. le mercredi 28 février 2024, 20:24:33
(TR) THÉRAPIE BRÈVE

Je vois cette pendule dorée sous cloche, dont les boules tournent successivement dans un sens puis dans l’autre avec un silence et une légèreté déroutants.

Je vois la table basse en bois foncé avec un plateau en verre.

Je vois, sur cette même table, la petite statuette noire d’une femme recroquevillée sur elle-même, la jambe repliée contre sa poitrine et la tête reposant sur son genou, la serviette en papier carrée et orange dont les bords sont abîmés, cornés à cause de l’eau qui les a déformés, cette petite bouteille en verre à bouchon mécanique, ces deux verres aux côtés concaves et violets soigneusement posés sur cette serviette.

Je vois, par terre, cette corbeille en osier qui n’est ni ronde, ni ovale et dont je me suis souvent questionnée l’utilité.

Je vois le fauteuil de bureau sous le porte-manteau, dont l’ensemble est recouvert d’un épais tissu orange avec des éléphants indiens ; celui en tête de file a le corps emporté par une énorme couture et n’a plus qu’une seule patte arrière visible, mais qui semble indiquer le chemin aux deux éléphants qui lui succèdent.

Je vois les portes de placard blanches coulissantes, et les rails argentés au sol qui m’évoquent ceux de la chambre où j’ai vécu ce qui m’a amenée dans cette pièce.

Je vois les rideaux rouges qui ne sont pas symétriquement ouverts derrière vous, et votre regard qui semble chercher où mes yeux se posent au moment où vous me parlez.

Je vois le purificateur d’air en plastique blanc qui dénote dans cette pièce aux tons chauds, mais que vous avez dû mettre pour apaiser certains patients hypocondriaques ; il s’allume tantôt en bleu, tantôt en rouge.

J’entends la sonnerie du téléphone dans une autre pièce, sans pouvoir déterminer laquelle car je ne connaissais que celle-ci. Puis je vous entends me dire  : « Ne vous déconcentrez pas. La sonnerie vous gêne ? ».

Je me rappelle me demander s’il existait un bureau où sonnait ce téléphone. Puis si c’était ici que vous viviez, avec votre cabinet uniquement séparé par cet étroit couloir aux murs vierges.

Je vois l’étroit couloir aux murs blancs.

Je vois cette entrée où, en face de la porte, se trouve une commode blanche habillée d’un grand tableau encadré.

Je vois, posés sur la commode, les deux petits chats en porcelaine au regard singulier, côte à côte et orientés vers le couloir.

Je vois la sonnette jaunie à ma gauche.

Puis je vois ce siamois, qui s'est invité dans votre jardin, me considérer avec appréhension et prendre la fuite. Tout comme j'aurais aimé le faire à ce moment-là, mais vous me rappeliez toujours qu'il était temps d'affronter les fantômes.



(Merci beaucoup docteur de m'avoir sauvée.)