On dirait presque que les survivalistes s'attendent à un effet façon "le jour d'après", mais ça n'arrivera pas (on le voit bien dans les quelques pays qui ont vécu des trucs graves), même en cas d'effondrement du Gulf Stream. Et de fait, ça n'incite pas les gens à agir.
J'arrive avec ma casquette de météo, et je peux faire quelques explications. Ca fait depuis les années 80 (minimum) que les météorologues alertent sur le changement climatique. L'effet dramatique soit disant promis n'est jamais arrivé parce que l'effet est progressif. Aujourd'hui, des températures maximales en été dans le sud supérieures à 35°C sont habituelles, il y a quelques années (encore) c'était rare. Sauf que les gens ont une très mauvaise mémoire du climat. Mais les séries de mesures sont là et attestent de beaucoup de choses.
Je pense que les premiers lanceurs d'alerte ont été trop catastrophiques dans leurs annonces, ce qui amène à une sorte de déni aujourd'hui. On se dit que les catastrophes promises ne sont pas si pires finalement. Les médias ont leur part de responsabilité en jouant le jeu du climatosceptisme, en donnant la parole pour faire du débat (et de l'audimat). A un moment, quand consensus scientifique il y a, c'est le seul qui devrait être relayé au grand public. Jean-Michel Facebook n'a pas son mot à dire et son avis à donner dans un débat d'expert (j'ai lu un paquet de non-sens dans sur les réseaux sociaux de gens qui ne savent pas ce qu'est la météo, le climat ou même une moyenne. Et ces gens pensent tout mieux savoir).
Quand au Gulf Stream. Il y a eu beaucoup de choses mal relayées à une époque. Les chercheurs observent un ralentissement de la circulation océanique Atlantique, dont fait partie le Gulf Stream (et encore, incertitude importante sur l'amplitude exacte du phénomène). Autant je connais assez peu les impacts que ça a/aura sur l'océan, autant je peux parler pour le climat européen. Ce qui provoque la différence de climat entre le Québec et la France (même latitude), c'est essentiellement le sens de rotation de la Terre (donc le fait que les vents majoritaires, à nos latitudes, soient d'ouest en est). L'eau stockant la chaleur et la rediffusant bien plus lentement que la terre, l'océan, en hiver, est une source de chaleur plus importante que la terre. Le Québec reçoit une masse d'air refroidit par les terres canadiennes à l'ouest, alors qu'en France on reçoit une masse d'air qui a pu rester un peu plus chaude grâce à l'eau. Donc dans l'hypothèse où on couperait toute circulation océanique, on perdrait quelques degrés en hiver tout au plus (si par contre dans les simulations on inverse le sens de rotation de la Terre, on inverse les climats entre Québec et France, c'est rigolo). Voilà dans les grandes lignes, j'espère que la vulgarisation avec les mains est claire
Ah, et, le jour d'après est une collection d'impossibilité scientifique, c'est rigolo, mais absolument rien n'est possible physique parlant.