A quoi servent les lettres muettes ?
Ca faciliterait beaucoup l'orthographe comme dans certaines langues...
A koi serv lé letr muet ?
Ca facilitré bocou l'ortograf com dan certèn lang...
Je ne partage pas du tout la même opinion que GMS, je tiens à le déclarer. Bon, d'abord, revenir sur la notion de "lettre muette". Généralement, quand on parle d'une lettre muette, il s'agit du "e muet", du fameux schwa, "e caduc" ou "e muet". Notion qui ne me semble intéressante qu'en poésie "classique" (ou post-classique, ou pro-classique, etc.), où il faut la prononcer, car elle est utile pour compter les syllabes.
Ces doux êtres pensifs dont pas un seul ne rit ? Ici, le "e" en gras doit être prononcé pour qu'il y ait un alexandrin (eh oui, c'est du Victor Hugo, l'alexandrin est demandé à Houston !).
Sinon, on pourrait inventer la notion de "lettre muette" pour désigner toutes les lettres que nous écrivons mais que nous ne prononçons pas à l'oral. Voilà déjà une partie de la réponse : il y a un fossé (plus ou moins grands, selon les personnes, selon les contextes) entre l'oral et l'écrit ; ce propos me semble irréfutable.
Comme l'a bien dit GMS, le français est une "langue latine" : elle descend du latin, langue dans laquelle on prononçait toutes les lettres (enfin, il paraît ; moi, je n'étais pas là ! Des débats existent encore sur les prononciations de la langue latine... Enfin, n'oublions pas non plus que le latin était une langue vivante en son temps, et qu'elle a également évolué au fil des siècles). Bref, entre la fin de l'Empire romain d'Occident, et la France contemporaine (ou moderne, soyons généreux), beaucoup d'eau a coulé sous les ponts, comme on s'en doute.
Ajoutons à cela "une langue sous surveillance" (l'Académie et les commissions de terminologie, quoique ces dernières ne soient pas aussi lourdes que l'Aca) : certaines institutions veulent "fixer la langue". Donc, du coup, on écrit encore comme il y a 50 ans, ou 100 ans, ou plus loin encore, sans faire grand cas de l'évolution de l'oral.
Mais revenons au propos général (hum, hum) : entre le latin et le français moderne, de nombreux changements, tant d'ordre syntaxique (organisation des mots dans la phrase), que d'ordre sémantique (signification des mots) ou que d'ordre phonétique ; ce dernier est intéressant à signaler, puisque les spécialistes n'ont que de vagues idées concernant la prononciation de "l'ancien français" ("français" des XIe-XIIe-XIIIe siècles, grosso modo ; on y inclut parfois les Xe et XIVe siècles) : bref, on ne sait pas trop comment on prononçait ce parler. Quoiqu'il en soit, je suppose qu'on a arrêté de tout prononcer (par paresse : en linguistique, je crois que c'est le "principe d'économie" : nous sommes tous de grosses feignasses et avons tendance à ne pas tout prononcer, mais tout en veillant à être bien compris), tout en conservant néanmoins un semblant d'"orthographe" (littéralement, la bonne graphie/écriture) : Montaigne (XVIe siècle) en langue originelle serait intéressant à observer, par exemple, lui qui sut le latin avant le français !
Bref, désolé, je crois que je me suis perdu dans mes explications ! XD Je conclurai, une fois de plus, en disant que les lettres muettes sont inutiles ^^
EDIT : Je ne sais pas très bien comment fonctionne l'arabe, mais il me semble que l'on n'écrit que les consonnes, c'est ça ? Ce qui me paraît (à moi, non-arabisant) problématique, du moins pour la prononciation, puisqu'on ne sait pas quelle voyelle employer. Et la langue française est également truffée d'exceptions, même si l'on ne s'en rend plus/pas compte ^^