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« le: samedi 15 février 2020, 01:11:55 »
En cette période d'épidémie de Coved-19 (le nouveau coronavirus si vous préférez), j'ai revisionné Contagion, un film que j'avais vu un peu après sa sortie en 2011 et que je n'avais pas apprécié à sa juste valeur à l'époque.
Le film parle de l'apparition d'un nouveau virus dans un casino en Chine, à Macao plus précisément (donc pas en Chine continentale). Peu après, plusieurs touristes présents dans le casino au moment fatidique rentrent dans leur pays d'origine et à partir de là, l'agent pathogène se propage rapidement dans le monde entier. Au cours de l'histoire, nous pourrons suivre les différents points de vue des différents protagonistes un peu partout dans le monde, ainsi que les efforts des politiques et des organisations sanitaires pour tenter d'enrayer la progression de la maladie et de contenir la panique et l'hystérie qui gagnent la population encore plus vite que le virus.
Le gros point fort du film qui le rend intéressant est son soucis de décrire la situation d'une pandémie avec réalisme et précision. C'en est quasiment un documentaire sous forme de film. Déjà, l'hypothèse de départ est certes dans la fourchette "pessimiste" des hypothèses mais elle reste dans ce qui est considéré comme plausible et réaliste.
Ensuite, le film nous montre les différentes manières dont les gens peuvent se contaminer sans s'en rendre compte : tous les objets que l'on touche (poignées de porte, barre dans un bus, nos verres...), les poignées de mains, les étreintes... Il est aussi montré l'importance dans un cas pareil, l'importance de trouver le patient 0 et la source de contamination, ainsi que de déterminer le taux de contamination et la létalité du virus. Il y a aussi la question de comment gérer la crise : au début, est-ce la peine d'alerte la population pour "seulement" 2 morts, au risque de créer la panique un week-end de soldes ? . Parce que oui, nouveau virus en circulation ou pas, on n'oublie pas le capitalisme. De toute façon, que l'on sous-réagisse ou que l'on sur-réagissent, la population nous le reprochera dans les deux cas. Le film soulève même le fait dans une situation pareil, nous ne sommes pas tous égaux, notamment par le fait que les pays riches auront accès aux traitements en premiers et que les petits villages reculés des pays moins favorisés seront "au bout de la file".
Et surtout, le film ne sombre ni sans le sensationnel ni dans la manichéisme contrairement à Alerte!, un autre film traitant du même sujet (que je n'ai pas aimé). Encore une fois, Contagion décrit la situation de la pandémie est décrite avec réalisme, sans exagération (contrairement à Alerte!). Et il n'y a pas d'héroïsme à l'américaine (contrairement à Alerte! encore une fois) avec d'un côté de pauvres victimes innocentes et avec d'un côté les gentils qui tentent de les sauver et de l'autre les méchants qui leur veulent du mal. Non, là nous avons juste des gens qui essaient de faire ce qu'ils peuvent face à une situation catastrophique qui les dépassent.
Mais la force de ce film peut aussi en faire sa faiblesse. Le réalisme du film ne va justement pas plaire à tout le monde : la façon de décrire l'histoire peut être jugée trop intello, froide et platonique ; avec des personnages qui manquent de couleur. Mais si vous acceptez ce partie pris, si vous avez conscience que le film ne s'attardera pas sur le passé et l'histoire des personnages mais sur leur façon dont ils réagissent à la situation qu'il prendra le temps de poser à son rythme, Contagion devrai vous plaire.
Cependant, pour finir, je dirais justement que de part son rythme lent, le film aurait gagné à être traité en plus de temps qu'1h49. Cela aurait permis de d'avantage poser la situation et notamment la propagation progressive du virus.