(https://i.pinimg.com/originals/3d/97/87/3d97873d0e03fc9b514e034df629f363.jpg)
Démarrée en 1997 sur PS1 avec l'épisode Marie, et riche aujourd'hui de 19 titres canoniques, la série des Atelier est l'une des, sinon la plus célèbre licence du studio Gust, avec les jeux de l'univers Exapico (Ar Tonelico). Il s'agit de J-RPG à l'esthétique très "moe" (si vous savez pas ce que veut dire ce mot) (https://www.google.fr/) et à la réputation typique du jeu de niche : beaucoup de joueurs qui s'intéressent au genre connaissent ce titre, mais très peu y ont joué.
L'histoire est, le plus souvent, celle d'une jeune fille dans la fleur à peine éclose de l'âge qui se retrouvera contrainte de reprendre un atelier d'alchimie déserté par la clientèle, et d'en faire un commerce prospère. Pour cela, elle devra apprendre le métier à la spartiate en remplissant des objectifs précis avant la fatidique deadline. Les jeux s'articulent généralement par trilogie, chacun présentant un pan d'une histoire globale, avec des variations parfois drastiques en fonction des retours des joueurs.
(https://www.actugaming.net/wp-content/uploads/2016/02/atelier-shallie-alchemist-of-the-dusk-sea-01.jpg)
Les Atelier s'articulent toujours autour de trois axes, d'une importance variable selon les titres :
1) Récolter des ressources, que ce soit de la laine de lapin, du rondin de bois, des champignons, de l'eau plate ou encore des gemmes.
2) Affronter la faune des environnements dans des combats au tour par tour, pour obtenir des ressources précises mais aussi de l'expérience
3) Synthétiser les ressources pour en faire des items aux usages variés : des bombes pour le combat, du tissu pour des poupées...
3bis) Synthétiser les items synthétisés pour faire encore d'autres items, pour réaliser des recettes toujours plus compliquées
Le game design suffit le plus souvent à dissuader bien des joueurs : le farming/crafting, c'est courant comme aspect secondaire, mais d'en faire un coeur de jeu, ça a de quoi dégoûter. Pourtant, si la formule marche, si l'appel du vide prend, et si vous rejoignez la quête de la plus haute Qualité obtenue par une application poussée des mécaniques toujours plus complexes à chaque épisode, vous signez pour des heures de jeu, de calcul, de planification et de combats (dont l'intensité dépend grandement des épisodes).
(https://forums.puissance-zelda.com/proxy.php?request=http%3A%2F%2Fwww.rpgsoluce.com%2Fimages%2Factualite%2F2014%2Fmai%2F10498_02.jpg&hash=4634e3804eddb0ef0b9fa638830cf4c16d3ad62c)
Les Dusk Sea sur PS3 ont donné naissance à l'un des meilleurs tour-par-tour de l'histoire du RPG
Mais Atelier se distingue d'un W-RPG mécanique et rébarbatif par son aspect "jeu de gestion" plus poussé. A peu près tout ce que vous faites consomme du temps et vous avez un examen à passer avant une date fatidique pour ne pas avoir un Game Over ! Si vous n'avez pas correctement géré votre emploi du temps pour optimiser au maximum vos déplacements, vos combats et vos synthèses, le jeu peut devenir virtuellement infaisable, vos aptitudes n'ayant pas assez grimpé pour tenir la cadence. La courbe de difficulté des jeux est pas mal variable à cet égard, les pires sont les Arland mais les suivants se sont beaucoup calmés.
La renommée très modeste des Atelier n'est généralement pas aidée par la réalisation, qui accuse très souvent une ou deux générations de retard. C'est bien gentil de se planquer derrière une esthétique shôjo/peinture, délicieusement charmante au demeurant, certes, on dira pas le contraire, mais quand on constate le dernier titre en date, Atelier Lydie&Suelle, aurait très bien pu tourner en 60fps sur PS2, alors qu'il est sorti sur une PS4 au pinacle de ses aptitudes, ben ne nous en cachons pas, ça fait mal aux fesses.
(https://i2.wp.com/www.denkiphile.com/wp-content/uploads/2013/05/review_totoriplus_13.jpg)
Cette image, par exemple, c'est Atelier Totori, sur PS3
Les bandes-sons ont connu de nombreux compositeurs et chanteuses, dont Akiko Shikata qui s'est illustrée auprès de certains membres de ce forum comme la vocaliste attitrée des jeux de Ryukichi07. Pour ne citer que celles que je connais, Rorona et Shallie se traînent 80% de musiques d'ascenseur, mais pour 20% de boss themes absolument géniaux.
http://www.youtube.com/watch?v=xQL5G0_tBNA (http://www.youtube.com/watch?v=xQL5G0_tBNA)
Je l'ai pas déjà entendue quelque part, celle-là ?... :cfsd:
Si vous voulez laisser une chance à la série, je vous recommande chaudement l'épisode Shallie, sorti sur PS3, et sa version Plus sur Vita. Ce jeu est le seul de la série à s'être affranchi du compte à rebours emblématique.
Ce choix a ses avantages et ses défauts.
Le plus gros avantage, c'est qu'on ne se prend pas la tête à se demander si on n'est pas en train de gaspiller un quart de jour par une mauvaise décision.
Le plus gros défaut, c'est que toutes les aspérités du titre (notamment les graphismes moches, le level design minimaliste et l'aspect redondant) n'en ressortent que davantage ; il faut attendre au moins le chapitre 5 pour que la sauce prenne, et c'est un cap dur, très dur à passer.
(https://i1.wp.com/geekogames.com/wp-content/uploads/2014/12/Atelier-Shallie-Alchemists-of-the-Dusk-Sea-16.jpg?fit=1280%2C720)
A défaut d'avoir donné de solides raisons à certains d'entre vous de tester cette série, j'espère avoir pu leur donner assez d'infos pour savoir au moins en quoi elle consiste ! :coffee:
Je me suis mis à Atelier Ryza : Ever Darkness & the Secret Hideout sur Switch. C'est ma quatrième et probablement dernière tentative à cette série, après Rorona Plus, Shallie Plus et Lydie&Suelle.
On va commencer par un détail qui condamnera le jeu auprès des fans fidèles, pour intéresser les profanes : tout comme Atelier Shallie, il n'a pas de compte à rebours. Voilà, le reste du tri se fera tout seul entre ceux qui vont lire le super-post du connard fini à nom d'animal sur son jeu qui n'intéresse personne, et ceux qui préfèrent jouer à des vrais jeux. :mouais:
(https://www.geeknplay.fr/wp-content/uploads/2019/06/atelierryza-678x360.jpg)
L'histoire est celle de Reisalin "Ryza" Stout, fille de fermière au caractère assez particulier, et ses deux amis, le gros bras Lent et le petit nerd Tao. Leur route ordinaire et ennuyeuse croisera celle de l'alchimiste Empel, et cette rencontre révèlera à Ryza qu'elle possède le don de l'alchimie. Comme ça a l'air super cool, et que sa vie est mortellement chiante, elle va se lancer à corps perdu dans cet apprentissage de l'art de crafter par magie.
Vous pensez peut-être que ça a l'air girly et ordinaire, mais la série conserve son habitude de cacher sous son moe des pitchs assez dark. Quand je disais que Ryza a un caractère assez particulier, c'est pour ne pas dire que, en plus d'une paire d'arguments qui ne vont pas avec son visage enfantin, elle a toutes les qualités d'une adolescente de J-RPG : égoïste, feignante, cupide, manipulatrice, vaine et irresponsable. Si elle choisit de plaquer la ferme de ses parents qui lui demandent de participer aux travaux, c'est pour se jeter dans les leçons d'un fabriquant de drogues et de bombes. Après ça, elle va entraîner ses amis dans son sillage pour fonder leur propre QG au fin fond d'une forêt où personne ne se rend, et on ne sait absolument pas de quoi ils vont vivre.
M'enfin, quand on peut fabriquer des bombes et des drogues à partir de morceaux de bois et de bouts de papier, dans une série dont le principe même a toujours été de rendre florissant un commerce à l'abandon, je suppose qu'on n'a pas trop besoin de s'en faire. Punaise que c'est malsain tout ça.
(https://xn--jeuxserveurpriv-pnb.com/wp-content/uploads/2019/10/Atelier-Ryza-Ever-Darkness-et-l39examen-du-plan-secret-Hideout.jpg)
Quand je vous dis que c'est une grognasse.
Bon, vous vous doutez bien que je force le trait pour prêter au jeu des intentions qu'il n'a pas mais ça m'amuse.
Sorti de ça, le jeu reste ce qu'il est, c'est-à-dire un Atelier, soit un pur jeu de farming-crafting entrecoupé de RPG typé Grandia. Ceux qui considèrent ces phases comme les plus chiantes et inintéressantes de tous les jeux du monde sont donc invités à ne jamais tenter la série, à plus forte raison s'il y a une allergie aux contenus "animuu" et "moe" pour en rajouter. Et encore, graphiquement, le jeu porte fièrement sa comparaison avec une autre licence dont je tairai le nom, mais que vous reconnaîtrez peut-être en regardant ceci (https://i0.wp.com/otakugame.fr/wp-content/uploads/2019/10/Atelier-Ryza-Nintendo-Switch-4.jpg?fit=1280%2C720&ssl=1) et ceci (https://gameactu.eu/wp-content/uploads/2019/09/atelier-ryza-une.jpg).
A condition que les images aient eu la bonne volonté de s'afficher, vous aurez évidemment reconnu Skyward Sword et Breath of the Wild. v.v
(https://gematsu.com/wp-content/uploads/2019/07/Atelier-Ryza-Gameplay-Vid_07-09-19.jpg)
Cela dit, contrairement à Atelier Shallie qui n'était amusant à jouer qu'au bout de 10 ou 12h, Ryza se défend rapidement avec un gameplay tactique et bourrin à la fois, plus un système d'Alchimie qui laisse plus de libertés (mais aussi de contraintes) pour concevoir les items de nos rêves.
Côté combats, on ne contrôle réellement qu'un seul des trois personnages de l'équipe ; les deux autres sont gérés par l'IA. Quand vient notre tour, on a le choix entre maraver le bouton A pour l'attaque basique, utiliser un item en puisant dans des "droits d'usage d'item", ou lancer un skill avec des AP qui se gagnent en frappant les ennemis à l'attaque simple. Parfois, vos alliés vous donnent des consignes, et si vous les suivez, vous gagnez une puissante attaque gratuite de leur part.
La stratégie, outre la gestion des usages d'items, est que les AP ne servent pas qu'aux skills : ils servent aussi à activer des "niveaux tactiques", qui ont pour effet d'augmenter le nombre de frappes par attaques basiques, mais aussi par skill. Bien sûr, pour avoir un niveau tactique élevé, il faut non seulement stocker ses AP au maximum, mais aussi tous les sacrifier, donc ne plus pouvoir lancer de skills pour un moment. Tout cela prend un certain temps à encaisser comme une grosse victime en chatouillant les monstres en face, avant de leur lancer de la patate bien salée... si on survit jusque-là.
(https://www.actugaming.net/wp-content/uploads/2019/10/atelier-ryza-combat-3-889x500.jpg)
"Au fait, c'est qui, la grognasse, sale connard fini à nom d'animal ?"
Braiffe, je suis assez satisfait du jeu par rapport à ce que j'en attendais, mais qu'on ne s'y trompe pas : c'est un jeu de niche japonais avec tout ce que ça implique, beaucoup n'y trouveront pas leur compte, surtout ceux qui aiment les "vrais" jeux. Cela dit, si vous n'avez jamais testé la série, et que votre curiosité vous y retiendra au moins 10 ou 12h, c'est un bon investissement (bien meilleur que Lydie&Suelle auquel je n'ai pas pu consacrer plus de deux heures).
Grande première pour la série : Atelier Ryza 2, prévu pour janvier 2021, aura une traduction française.
J'ignore si ça lui apporte une plus-value, quant bien même j'y jouerais je le mettrai direct en anglais.
Mais je sais que pour beaucoup de joueurs, ça compte, comme confort. v.v
En attendant, l'annonce m'aura donné une raison de refaire un peu le premier épisode, et même si mon ressenti du scénario s'est un peu amélioré, les tares d'ergonomie se sont amplifiées pour compenser.
J'en profite aussi pour montrer que je ne fais pas que des vidéos longues à crever sur des jeux que personne ne connaît. ;D
https://www.youtube.com/watch?v=05jbYeb-zjg
Je reste convaincu que Atelier Ryza mérite qu'on s'y intéresse pourvu qu'on soit prêt à lui consacrer un peu de temps, mais aussi que j'ai gardé un meilleur souvenir général de Atelier Shallie Plus. Pourtant, quand je relis mes opinions de ma partie de ce dernier, je ne tenais pas un mot de différent... Le miracle du souvenir embelli, je suppose. :/
Je continue d'infliger ses douleurs à mon public :
https://www.youtube.com/watch?v=a7iCTdA5UK8 (https://www.youtube.com/watch?v=a7iCTdA5UK8)
En attendant, avec plus de 70 plombes au compte-heures, je dois avouer que l'expérience est un peu retombée sur la fin. Une fois les innovations bien essorées, on retombe dans la redondance qui pourrissait le premier Ryza.
Mais les combats en Hard et les ficelles de l'alchimie procurent toujours le même plaisir, ce qui fait que vraiment, je continue de recommander le jeu.
Que vous ayez joué au 1 ou pas ne fait aucune différence. :)