L’été avait débuté à Hyrule. Difficile de ne pas manquer ce début pour le moins… brutal.
Les températures avaient été douces ces dernières semaines. L’air frais venait chatouiller les narines des Hyliens tandis que le soleil bombardait les terres de ses doux rayons, une ambiance encore printanière qui avait basculé trois jours plus tôt. En effet, le vent avait disparu et une chaleur étouffante s’était installée. Il était impossible de rester en plein soleil tant la température était insupportable et, même à l’ombre, l’on voyait les effets de cette soudaine canicule qui avait pris au dépourvu tout le monde.
Et quand on [je vais t'appeler "Mme l'on" moi...] dit tout le monde, c’était vraiment tout le monde.
« Sérieusement… »
La plainte avait été soufflée d’un ton las et implorant. Dark Link était avachi sur un fauteuil en lin, chemise grande ouverte, dégoulinant de sueur et essayant vainement de se rafraîchir au moyen d’un éventail fabriqué main, à l’aide de quelques brindilles et d’une feuille. Il secouait frénétiquement l’objet au plus près de son visage, bien que cela ne lui procure aucune brise tellement l’air était suffocant.
« Il fait trop chaud ! se plaignit-il une énième fois.
- C’est la salle la plus fraîche de la forteresse », [virgule avant l'incise si cette dernière se trouve après les guillemets, et donc pas de point lui répondit une voix.
Ganondorf, imperturbable, était assis à quelques pas de là, contre le mur en pierre, un livre à la main. Relevant paresseusement la tête, l’ombre le détailla une longue minute une nouvelle fois, mais elle [le sujet "l'ombre" n'a pas changé...] dut se rendre à l’évidence : dans sa lourde armure sombre et ses bottes vraisemblablement rembourrées, le Gerudo ne semblait nullement souffrir de la chaleur, malgré les quelques perles de sueur [pas de "s"] qui scintillaient à ses tempes. Il les essuya calmement et capta enfin le regard que lui lançait son compère, tout en continuant de s’éventer [attention : confusion possible, si c'est Dark Link qui continue à s'éventer, mieux vaudrait mettre "qui continuait de s'éventer"... m'enfin bon...].
« Comment tu fais ? demanda finalement ce dernier.
- J’ai vécu dans ce désert, je suis habitué aux chaleurs extrêmes », répondit son vis-à-vis.
Il ferma d’un mouvement sec son ouvrage et le posa à côté de lui, avant de s’éponger le front, encore.
« Mais je dois avouer que j’ai rarement vu une chaleur pareille. »
Dark fit la moue, cela n’avançait pas les choses. En soupirant, sa tête retomba sur le dossier du fauteuil tandis que son interlocuteur se levait pour aller boire un peu, bien que l’eau fraîche ait déserté les terres depuis un bon bout de temps. Se rafraîchir était une chose assez ardue, et il se fit la remarque assez désagréable que venir essayer de trouver un semblant de fraicheur au plus près d’un désert et dans une forteresse composée à quatre-vingt dix-neuf pourcents [attention : ne pas se fier à la correction auto de Firefox, "pourcent" existe bien !] de femmes était certainement l’une des plus mauvaises idées qu’il avait eues [COD = "les plus mauvaises idées", avant le verbe donc accord] jusqu’ici. Machinalement, il se repassa tous les endroits qu’il connaissait et qui seraient susceptibles de l’abriter de cette chaleur meurtrière.
Il eut le déclic après de longues minutes de réflexion. Comme s’il avait été monté sur un ressort, l’elfe [oula ! attention, tu risques de faire rajer les polémikeurs de ce forum en qualifiant les Hyliens d'elfes ! :niak:] se redressa d’un coup, arrachant un petit sursaut à Ganondorf qui revenait seulement dans la pièce.
« Allons chez Vaati ! »
Le Seigneur du Malin lui jeta un regard ennuyé tout en haussant un sourcil. Il était de notoriété publique que lui et Vaati ne pouvaient pas s’encadrer, et presque chacune de leurs rencontres se soldait par un affrontement inévitable, ce qui avait le don d’énerver les autres entités maléfiques. Le fait étant que le jeune Minish refusait de voir en Ganondorf un quelconque chef et que ce dernier n’acceptait pas ce comportement. Les différents étaient donc nombreux et rien n’indiquait que cela allait s’améliorer un jour.
« Pourquoi veux-tu aller chez ce satané nain de jardin ? interrogea-t-il sur un ton plus que hargneux [attention, le h "aspiré" interdit l'élision ; les mots commençant par un h "aspiré" sont visibles dans les dicos par une apostrophe dans leur transcription phonétique : ici "hargneux" = ['arɲø]].
- Son manoir est suspendu dans les airs, expliqua Dark en s’asseyant en tailleur sur le fauteuil, près des nuages, il y a sûrement plus de vent [répétition de "qu'ici"...]et il doit faire un peu plus frais qu’ici. »
Le Gerudo se mit à réfléchir.
« C’est vrai, admit-il finalement, et un peu de fraîcheur ne serait pas de refus. »
Bien que l’ombre se doutait que cet aveu avait déchiré les cordes vocales de celui qui l’avait émis, il se réjouit : il allait enfin quitter cette chaleur !
Bondissant sur ses deux jambes, il reboutonna sa chemise et attrapa sa tunique et sa ceinture balancées non loin de là avant de suivre son compère qui s’engageait dans un dédale de couloirs. Après de longues minutes de marche, ponctuées par quelques rencontres avec des gardes Gerudo – effrayantes ces femmes-là – ils débouchèrent enfin à l’air libre, mais également au soleil ce qui les fit ralentir de concert. La bouffée [franchement, appelle-moi le jour où, dans ta ménopause, tu auras des "bouchées" de chaleur ! :R *fuis très loin*] de chaleur avait été telle qu’elle avait dû engendrer un choc thermique dans leur corps. Ignorant cette sensation pour le moins désagréable, ils continuèrent leur route, jusqu’à une immense écurie située derrière la forteresse, près des exercices d’archerie, et qui abritait un imposant dragon noir. Ce dernier était vautré dans la paille, à l’ombre, langue pendante, en cherchant lui-aussi un peu d’air. La venue de son maître fit pétiller dans ses grandes prunelles bleues un espoir naissant, qui s’épanouit [l'accent circonflexe à la troisième personne est la marque du conditionnel passé, donc pas de cet accent ici...] quand Ganondorf détacha les chaînes qui le retenaient à terre. Heureuse, la bête se redressa sur ses pattes, laissant les deux hommes monter sur son dos, et elle s’aventura dehors. Une fois sorti de l’écurie, le dragon déploya ses deux immenses ailes et s’envola dans les airs.
Dark lâcha un cri d’extase. Non pas parce que le brusque décollage lui avait soulevé le cœur, mais parce qu’il sentait sur son visage un élément si longtemps absent : le vent. Il rit aux éclats tandis qu’ils dépassaient les nuages, en quête de leur destination.
Le trajet fut court : après seulement dix malheureuses minutes, le manoir fut en vue, caché par un nuage qui lui faisait de l’ombre. Ganondorf et Dark sourirent : ils allaient enfin être au frais ! Mais une fois qu’ils eurent atterri sur l’îlot et qu’ils s’engagèrent dans le hall, ils durent se rendre à l’évidence : il faisait aussi chaud ici qu’à la forteresse. Leurs espoirs réduits à néant, les deux êtres maléfiques se mirent en quête de leur confrère, qu’ils n’eurent aucun mal à trouver : après avoir fait à peine trois pas, ils découvrirent le Mage du Vent étendu de tout son long sur le carrelage, haletant. Il ne daigna pas décoller la joue du sol pour voir qui arrivait, même s’il devait s’en douter.
« Je me meurs, dit-il simplement en guise de bienvenue.
- Si ça pouvait aller plus vite », rétorqua Ganondorf.
Vaati grogna, mais il préféra ne pas répondre à cette provocation.
« Le sol est froid ? demanda Dark dans un élan d’espoir.
- Légèrement. »
L’ombre n’attendit pas et se jeta littéralement au sol, savourant la fraîcheur inexistante que lui offrait le carrelage. Le Minish, quant à lui, se mit debout à contre-cœur, tout en enlevant quelques mèches trempées de son visage.
« Tu n’avais pas l’air surpris de nous voir, fit remarquer le Gerudo.
- C’est que vous n’êtes pas les premiers à arriver ici.
- Les autres sont là ?
- J’ai Xanto, Ghirahim et Veran qui sont éparpillés dans le manoir. Je suppose qu’ils espéraient, tout comme vous, trouver ici un endroit plus frais qu’en bas. Par contre, je n’ai aucune nouvelle ["aucune" suivi du pluriel est une abomination... A MORT ! :nain:] de Bellum, Kimado, l’autre sorcier fêlé, [petite virgule pour faciliter la lecture...] et Onox a dû cuire dans son armure depuis le temps. »
Le Seigneur du Malin hocha la tête et s’essuya le front [deux points ou un tiret semi-cadratin seraient mieux si c'est une pensée d'un personnage rapportée par le narrateur donc mieux vaut la séparer du reste de la narration ; idem si c'est une pensée du narrateur : mieux vaut finir cette phrase par un point pour séparer l'exclamation qui suit ; et donc il faut aussi ponctuer, d'où le point d'exclamation à la fin] c’est qu’il faisait vraiment chaud !
« Il faut trouver un endroit plus fraaiiis, gémit Dark encore avachi au sol.
- Si tu as des suggestions, je suis preneur », dit Vaati en secouant la tête.
Ce que l’ombre pouvait être gamine, des fois ! [là aussi ce serait franchement mieux avec un point d'exclamation... à toi de voir !] Le sorcier pivota et ouvrit la bouche pour lancer une quelconque pique à son interlocuteur humain, quand l’elfe [ :niak: ] se redressa brusquement, yeux écarquillés. Cela semblait plus que familier au plus vieux qui avait déjà vécu ce brusque sursaut une vingtaine de minutes auparavant, et il redoutait ce qui allait en résulter.
« Laisse-moi deviner, dit le Mage du Vent, tu as une idée. »
Le concerné hocha vivement la tête, un long sourire fendait son visage.
« Si elle est aussi pourrie que la dernière, tu te la gardes, prévint Ganondorf.
- Allons au Lac Hylia ! Nous baigner ! »
Ses deux interlocuteurs s’échangèrent un regard. Ils avouèrent silencieusement que ce n’était pas une si mauvaise idée que cela. Mais quelque chose les gênait.
« Se baigner est tentant, commença Vaati, mais à cette époque-ci de l’année, et surtout avec une chaleur pareille, le lac doit pulluler d’Hyliens, il nous sera impossible d’être tranquilles.
- Et la mer, derrière le Mont du Péril ? tenta Ganondorf.
- J’ai entendu dire que la famille royale y était, avec ses chevaliers et, bien entendu, le Héros du Temps. »
Un lourd silence suivit ces paroles, comme s’ils venaient d’apprendre la mort d’un proche. La chaleur leur pesait et leurs petits cerveaux surmenés tentaient désespérément de trouver un autre endroit où prendre du bon temps sans être chassés ni provoqués.
« Et le lac abandonné ? » [est-ce toujours Ganondorf qui parle ?]
Vaati haussa les sourcils.
« Celui qui se situe après la forêt enchantée et derrière la montagne ?
- Oui. Il n’y a jamais personne là-bas.
- Ça… peut-être bien, en effet.
- Alors, on y va ? »
Dark avait levé les yeux vers Ganondorf, ce qui avait irrité au plus haut point le Minish. Ce n’était pas forcément lui le maître de cette petite expédition !
« Pourquoi pas, soupira le Seigneur du Malin, appelons les autres…
- Je m’en charge. »
Le plus jeune s’éloigna près des escaliers qui menaient aux étages.
« Qui ça intéresse d’aller se baigner dans un lac désert ? » hurla le Mage du Vent en usant ses mains comme d’un porte-voix.
L’effet fut immédiat : aussi, une Veran à moitié dénudée, un Ghirahim rouge comme une écrevisse et un Xanto égal à lui-même – c'est-à-dire avec son masque et son large manteau – apparurent aux côtés du jeune sorcier, piaffant d’impatience.
« Allons-y », souffla Ganondorf en se dirigeant vers la sortie.
Le dragon servit encore de moyen de transport. Tous les six installés sur son dos, les quatre nouveaux passagers étaient aux anges, avec enfin un peu d’air frais à se mettre sous la dent. Le trajet devait durer moins d’une heure, et ils pourraient très bientôt plonger dans l’eau froide pour échapper à cette canicule.
Passée la béatitude liée à la redécouverte du vent, les langues commencèrent à se délier, au grand dam de certains.
« Un peu plus d’accessoires ne feraient pas de mal à ce dragon, fit remarquer à haute voix Ghirahim qui caressait quelques écailles sombres.
- Garde [jamais de "s" à l'impératif, sauf rares exceptions...] tes fantasmes de mégalomane pour toi, tu veux ! rétorqua aussitôt le Gerudo.
- Si on ne peut même plus donner son avis, geignit le Monarque Démoniaque.
- Tes avis sont toujours mauvais, asséna Veran, le silence te sied mieux. »
Le démon se renfrogna alors que quelques ricanements s’élevèrent. Tout commençait bien.
Après une vingtaine de minutes de voyage, ponctuées par des discussions et les cris indignés de Ghirahim qui subissait toutes sortes de petites moqueries, la première étape apparut à leurs yeux.
« Forêt en vue ! » annonça Veran avec enthousiasme.
Des éclats de voix survoltés furent la seule réponse qu'elle obtint. Ils survolèrent l’amas sombre d’où ne ressortaient que des arbres. Impossible de savoir ce qui se tramait sous les branches courbées des sapins et des chênes dont on ne distinguait que les cimes, et encore. Il aurait pu y [plutôt ici, le "y"] avoir une véritable armée en dessous, ils ne l’auraient même pas aperçue.
« Bien, cria Ganondorf, une fois passée la forêt, il ne restera que la montagne à franchir et on pourra enfin se ba… »
Il ne réussit pas à terminer sa phrase : une secousse ébranla le dragon qui fut subitement tiré vers le bas. La pauvre bête se démena comme elle put pour essayer de rester en l’air, battant énergiquement des ailes pour reprendre de l’altitude, mais ce fut vain. Les passagers furent brutalement éjectés, commençant une longue chute vers la forêt située juste en dessous. Avec les jambes et bras en l’air, Ganondorf, qui retombait lourdement, eut le temps d’apercevoir des sortes de lianes s’entortiller dans les pattes de son dragon avant d’être percuté de plein fouet par Ghirahim, qui hurlait à s’en déchirer les cordes vocales. Tournoyant sur lui-même, il se passa de longues secondes avant que le calvaire du Gerudo prenne fin et que le sol ne se fasse douloureusement sentir sous lui.
Bien heureusement, les branches avaient suffisamment amorti [pas d'accord ici] sa chute pour qu’il ne soit pas blessé, et il supposa qu’il devait en être de même pour les autres. Se redressant difficilement, il leva la tête vers le trou qu’il avait fait et vit avec soulagement sa bête se dégager de l’emprise des lianes et s’éloigner à grands coups d’ailes. Il se rembrunit néanmoins : son seul moyen de transport venait de mettre les voiles, ils étaient maintenant coincés ici.
Tout en ronchonnant, le Seigneur du Malin se releva en s’époussetant avant de soupirer bruyamment.
« Bon, il faut trouver un moyen de sortir d’ici avant que la nuit tombe. Quelqu’un connait les environs ? »
On ne lui répondit pas. Excédé, Ganondorf se retourna pour asséner une remarque cinglante quand il s’immobilisa net, réalisant soudainement quelque chose.
Il était seul.
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