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Jeux Vidéo / C'est quoi, un Souls-like ?
« le: samedi 13 avril 2024, 23:57:26 »
Honnêtement quiconque a déjà joué un tant soit peu à du rétro sait que les Souls de manière générale ne sont pas si difficiles, ou quand ils le sont (certains boss qui tabassent), n'ont pas une philosophie révolutionnaire, i.e. en mode Rocky on essaye et on essaye, on devient meilleur et ça passe. Une philosophie qui a dépassé le medium JV d'ailleurs, cf. All You Need Is Kill/Edge of Tomorrow, qui comme les Souls contiennent la mort dans leur diégèse.
Après pour reprendre un point que je trouve très important dans le message de Dup, c'est le lien avec OoT. Perso j'ai toujours été persuadé que Miyazaki avait poncé OoT (et MM dans une moindre mesure), car trop d’éléments sont en écho avec les Souls pour être un hasard. En ce sens il y a un réel arbitraire dans la question "qu'est ce qui est X-like ou pas". Il n'y a pas frontière bien définie. Rétrospectivement un OoT pourrait largement être un Souls-like (mais comme ce serait anachronique personne ne s'y aventure évidemment), surtout dans sa partie Link adulte. Quand @Maedhros parle de Doom-like c'est le bon exemple, pendant des années on a parlé de "doom like" alors qu'insensiblement pendant des années cette qualification a largement perdu de son sens. Un Half Life ou un Bioshock n'ont que très peu à voir avec Doom par exemple (si ce n'est leur vue à la 1ère, mais ça c'est un critère un peu merdique). Cela fait qu'ironiquement Doom 3 n'est pas un doom-like (mais Doom 2016/Doom Eternal, si). Au mieux c'est un "HL-like".
C'est cette fluidité inter et intra-genre qui fait la difficulté de la question amha. Car après tout même Demon's Souls n'a pas poppé de nul part et est le fruit de plusieurs années d'influence (pas seulement vidéoludique d'ailleurs).
Après il y a un truc qui me chiffonne avec cette question et qui fait que (àmha) la réponse de Snai est un peu à côté (même si je comprends qu'elle est ironique évidemment). C'est qu'il me semble à moi que ces jeux sont le fruit d'une époque d'incertitude face à l'absurde (dans sa perspective philosophique). D'où le fait qu'il est de plus en plus acté qu'il y ait des jeux où l'on se perd, où la mort fait partie intégrante du système de jeu, où l'on ne comprend rien à dessein. Si cela marche c'est parce qu'on ne comprend rien à notre propre monde, qu'on accepte l'absurdité de celui-ci, et que la mort est, en quelque sorte, la menace ultime en ce moment. Comme dans les années 2000 CoD ou Battlefield symbolisaient la "peur" après le 11 septembre ou la guerre en Irak, on est passé à un niveau au-dessus.
A ce titre je trouve que Bloodborne est la synthèse parfaite de cela parce qu'il se déroule dans un univers semi lovecraftien, semi victorien, qui sont pile poil des thèmes "politico-artistiques" qui sont autant de réaction à l'industrialisation et au capitalisme. Quant au médiévalisme de Dark Souls il y a un vrai sujet (en Europe du moins) par rapport au fait que le Moyen-Âge est souvent perçu comme un âge sombre de l'humanité, avec la Peste noire etc. Il y a un aspect millénariste (qui était présent dans notre vraie histoire) qui n'est pas anodin en 2024. En ce sens que notre peur "religieuse" de la fin du monde est devenue une peur bien réelle et scientifique.
Enfin bref, peut être que j'étire beaucoup trop un sujet simple dans la réflexion HS, je ne sais pas. Tout ça pour dire que le "Souls-like" me parait être moins un vrai genre qu'un marqueur de l'époque.
Après pour reprendre un point que je trouve très important dans le message de Dup, c'est le lien avec OoT. Perso j'ai toujours été persuadé que Miyazaki avait poncé OoT (et MM dans une moindre mesure), car trop d’éléments sont en écho avec les Souls pour être un hasard. En ce sens il y a un réel arbitraire dans la question "qu'est ce qui est X-like ou pas". Il n'y a pas frontière bien définie. Rétrospectivement un OoT pourrait largement être un Souls-like (mais comme ce serait anachronique personne ne s'y aventure évidemment), surtout dans sa partie Link adulte. Quand @Maedhros parle de Doom-like c'est le bon exemple, pendant des années on a parlé de "doom like" alors qu'insensiblement pendant des années cette qualification a largement perdu de son sens. Un Half Life ou un Bioshock n'ont que très peu à voir avec Doom par exemple (si ce n'est leur vue à la 1ère, mais ça c'est un critère un peu merdique). Cela fait qu'ironiquement Doom 3 n'est pas un doom-like (mais Doom 2016/Doom Eternal, si). Au mieux c'est un "HL-like".
C'est cette fluidité inter et intra-genre qui fait la difficulté de la question amha. Car après tout même Demon's Souls n'a pas poppé de nul part et est le fruit de plusieurs années d'influence (pas seulement vidéoludique d'ailleurs).
Après il y a un truc qui me chiffonne avec cette question et qui fait que (àmha) la réponse de Snai est un peu à côté (même si je comprends qu'elle est ironique évidemment). C'est qu'il me semble à moi que ces jeux sont le fruit d'une époque d'incertitude face à l'absurde (dans sa perspective philosophique). D'où le fait qu'il est de plus en plus acté qu'il y ait des jeux où l'on se perd, où la mort fait partie intégrante du système de jeu, où l'on ne comprend rien à dessein. Si cela marche c'est parce qu'on ne comprend rien à notre propre monde, qu'on accepte l'absurdité de celui-ci, et que la mort est, en quelque sorte, la menace ultime en ce moment. Comme dans les années 2000 CoD ou Battlefield symbolisaient la "peur" après le 11 septembre ou la guerre en Irak, on est passé à un niveau au-dessus.
A ce titre je trouve que Bloodborne est la synthèse parfaite de cela parce qu'il se déroule dans un univers semi lovecraftien, semi victorien, qui sont pile poil des thèmes "politico-artistiques" qui sont autant de réaction à l'industrialisation et au capitalisme. Quant au médiévalisme de Dark Souls il y a un vrai sujet (en Europe du moins) par rapport au fait que le Moyen-Âge est souvent perçu comme un âge sombre de l'humanité, avec la Peste noire etc. Il y a un aspect millénariste (qui était présent dans notre vraie histoire) qui n'est pas anodin en 2024. En ce sens que notre peur "religieuse" de la fin du monde est devenue une peur bien réelle et scientifique.
Enfin bref, peut être que j'étire beaucoup trop un sujet simple dans la réflexion HS, je ne sais pas. Tout ça pour dire que le "Souls-like" me parait être moins un vrai genre qu'un marqueur de l'époque.