Ah, RoK, tu m'enlèves un sacré poids. Tout ce que tu as dit, je voulais le dire, mais je n'osais pas. On allait encore me critiquer.
Je le dis très souvent : la love story, c'est pas automatique. Ce n'est pas en logeant des litres de larmes ou de coeurs saignants qu'on améliore la qualité d'un jeu. Le donjon du yéti est vraiment admirable, la putain de bicoque qu'il s'est pas trouvé ! Mais la relation carrément mièvre entre les époux est énervante ! Elle ne gâche en rien la beauté du donjon, ni l'absurde du Boulet (que je trouve fort à propos), mais pourtant... Elle me laisse un mauvais goût, une impression de "j'ai pas envie de revoir cette scène..."
Et puis, le moment où le visage de la femme yéti change m'a presque fait flipper... Mais, ça, c'est une relation de principal à l'accessoire sur laquelle je ne reviendrai pas.
Oui... Zelda est ratée... Quel manque de personnalité, c'est vraiment la princesse bonne et conne par excellence... L'artwork de Zelda, une épée à la main, me laissait croire qu'on aurait une bonne interaction avec elle. Mais il n'en est rien.
Bon... Ganondorf est pas assez poussé... Il aurait pu expliquer pourquoi il veut dominer le monde. Sa seule réplique de
Il serait plus que légitime que celui qui possède un tel pouvoir soit mené à diriger, vous ne trouvez pas ?
manque de classe, et surtout n'appelle pas assez à la réflexion... Dans ce jeu, il y avait largement assez de matière pour loger un monologue marquant sur la domination, l'égoïsme, les souffrances nécessaires qui en découlent, avec divers arguments, des bons, des mauvais... Qui appellent à la réflexion... Et qui font de Ganondorf non pas un méchant, ni un taré de base, mais un antagoniste aux pensées tordues, dans la catégorie de Léon de FF2, ou Yggdrasil de Tales of Symphonia.
Midona... J'en attendais davantage. Son caractère de "sale peste" m'a carrément gavé ! Mais ça n'empêche pas deux ou trois répliques absolument savoureuses ! Après, bon, je ne réfléchis pas plus qu'il n'en faut sur ce personnage qui fait office de remplissoir du vide scénaristique de ce jeu à moitié bouclé. Sa réaction de fin de jeu, ben... Je ne l'explique pas. Et pour une raison toute simple : ça me prendrait toute une vie. Et elle est trop courte, la vie, pour qu'on l'emploie à cela...
Ce jeu laisse en plan tout ce qu'il faut pour le rendre aussi transcendant et philosophique que Final Fantasy VII, ou encore Link's Awakening. Mais tout le meilleur de la réflexion de ce jeu est bâclé, jeté aux ordures, massacré par les chiens errants et carrément inutilisable. Cette conclusion ne manque pas de vigueur, mais c'est l'expression claire et fidèle du ressentiment que j'en ais, et je ne suis pas Sganarelle, obligé d'applaudir ce que mon âme dénonce.