Autre-Vert
tes yeux le vert
renvoient sur leur vitre
toujours fermée
que je fus autre
ironie bien sûr
de se voir dans toi
qui est fantôme
compte de toutes sommes
de ce qui ne fut pas
depuis le jour maudit
ou tragique ou divin
où tu partis
tout jamais ne fit
que me tomber des mains
te tenant là
je sens vide ma voix
tintant au verre
de ces yeux
où je laissai le moi
autre
et Paris même
tout l'alcool de Seine
les années pleines
ne suffirent pour naître
derrière ce verre
te tenant là
j'ignore tout du corps
qui sépare de la mort
bâti sans toi sans doute
sans moi
l'amour d'une autre
les livres le savoir
l'excès des soirs
ne changent guère
que je fus autre
ce blond ce vert
que j'étreignis
que fut sa vie
de dire tu fuis
derrière ce verre
A parler de reflet
tout hier remonte
ton corps reste absent
ton coeur distant
je fus autre
mais ce jour
la vitre toujours close
toi j'ignore tout
de tes joies
vitrée tu es floue
moi morose
Réveil !
Ce que je fus
tenait les choses.