@Kurkumai Non, tu construis une généralisation,
donc une déformation du propos.
La loi de l'offre et de la demande est déjà une généralisation de base, et ce n'est pas de mon fait. Dire que la baisse de la demande entraine mécaniquement une baisse de l'offre est un lieu commun, en réalité ça ne marche pas du tout comme ça.
Et surtout cela équivaut bel et bien à dire que la demande est le marionnettiste de l'offre et non l'inverse.
Les engrais verts sont viables.
D'accord, je te l'accorde. Je t'avoue que j'ai pas envie de passer un demi-siècle à répondre à des phrases aussi courtes et péremptoires comme si ce que tu disais était l'évidence même.
Donc la comparaison est caduque.
La comparaison serait caduque si on ne savait pas déjà depuis plus d'un siècle ce que cela a comme conséquence, i.e. la surpopulation dans les villes, la paupérisation généralisée, etc. Mais bon tu as toi-même décidé que c'était un hors-sujet complet, donc je vais m'arrêter là.
Être choqué devant une vidéo de corrida ou de L214,
ou ne pas se sentir capable de torturer ou d'abattre
soi-même un animal d'élevage, cela ne signifie pas
une absence de banalisation de la cruauté.
Si.
3/4 des français continuent à consommer du foie gras
pendant les fêtes
Faux, déjà il y a 8 ans 37% n'achetaient plus de foie gras, et 6 français sur 10 souhaitaient déjà que le gavage s'arrête. Si la tendance s'est inversée depuis 2017, tu dois le prouver.
Source : L214 eux-même,
https://www.l214.com/communications/20171125-sondage-foie-gras/Ces interdictions ont été faites à raison,
en dépit des faux prétextes en opposition.
Ou peut-être que même les gens qui mangent de la viande étaient pour toutes ces législations ?
@Neyrin. En temps de guerre, la violence et la cruauté envers « l’ennemi » sont banalisées, normalisées voire encouragées par des discours de propagande. Le gouvernement cherche à embrigader la population en lui faisant peur, en mettant en jeu sa survie et en désignant « l’ennemi » à abattre pour se protéger ; le but est clairement ici, dans un contexte de guerre, d’éliminer l’empathie au profit d’un engagement belliciste et meurtrier du peuple face à l’adversaire diabolisé. L’éthique n’a donc pas sa place.
J'ai bel et bien cité plusieurs exemples dont quelques uns se déroulent en "temps de paix" sans aucun appel à la propagande.
La guerre ne normalise pas la violence parce que l'état le veut (la guerre existait avant la propagande et même avant l'existence de l'état) mais parce que c'est juste comme ça que le cerveau est câblé, c'est un instinct. Si tu rechignes à trouver le meurtre normal, tu es le premier à y passer, c'est aussi simple que ça. Et ton cerveau, il déteste cette éventualité. L'humain est aussi un animal social, donc l'effet de groupe influe sur ton comportement.
Par ailleurs, l'effet de saturation existe bel et bien en "temps de paix" avec des sujets qui ne sont pas aussi binaires que "amis/ennemis", je ne saisis pas bien pourquoi tu te focalise sur la seule guerre.
En France (et ailleurs), les associations dénonçant ces pratiques ne cherchent pas à diaboliser l’animal mais bien à « l’humaniser » auprès de nous afin qu’on exacerbe notre empathie. Elles ne cherchent pas à placer l’animal en opposition avec l’humain, mais en complémentarité avec ce dernier, et ce dans le but de le protéger.
Et là je suis bien embêté parce que c'est justement à ce moment précis que les sujets de l'objectivisation et marchandisation du vivant auraient toute leur place et nécessiteraient une discussion approfondie. Mais aussi bien toi que Kurkumai jugez ceci comme du hors-sujet.
De ce fait, il n’y a pas de bonne raison de penser que l’exposition à des images violentes de mises à mort d’animaux — et même de ceux dits d’élevage — banalise la cruauté pour la population.
Je ne comprends pas, il y a une très bonne raison de le penser, c'est de regarder en arrière et de constater que c'était factuellement le cas, aussi bien pour les humains que pour les animaux d'ailleurs. A l'époque les supplices publiques de nos propres congénères étaient un temps où les mœurs étaient les plus dures, et la violence la plus banalisée possible. Honnêtement j'ignore totalement si ce serait le cas si on rendait public l'abattage demain en 2025, mais dire qu'il n'y a "pas de bonne raison de penser que..." me parait aller un peu vite en besogne.
si cette exposition avait réellement un tel effet, alors les militants qui s’infiltrent dans les abattoirs pour filmer la réalité seraient complètement désensibilisés
On en revient à la ponctualité + ces militants sont déjà contre à la base.
La distance émotionnelle (ou dissociation) n’est pas un mécanisme durable de banalisation de la violence, mais une façon de supporter un traumatisme psychique ; les personnes qui dissocient éprouvent toujours de l’empathie.
Comment n'est-ce pas un mécanisme durable ? Un chirurgien qui a vu des entrailles et des os brisés pendant 30 ans sera certainement moins choqué à la vue du sang toute sa vie. Cela n'a rien à voir avec ses valeurs humaines intrinsèques.
Je pense que nous ne sommes pas, mais alors pas du tout, en phase sur ce qu'est l'empathie. Je pense au contraire que l'empathie aujourd'hui est moins forte (≠ inexistante) qu'à l'époque (pour cause l'individualisme) alors même que nous avons des mœurs plus douces. Étrange paradoxe je te l'accorde.