C'est parti.
Nom : Antiva Epervine
Age : 26 ans
Race : Humaine
Profession : Chasse-Fortune
Catégorie : Citoyenne
Physique : Plutôt grande, Antiva serait très quelconque sans les quatre balafres parallèles qui courent sur tout le côté droit de son visage, déformant ses traits rendus durs par une vie difficile. La blessure à l’origine de ces cicatrices lui a également fait perdre la vision de son oeil droit, qui est maintenant voilé, éteint et souvent injecté de sang. Ses cheveux épais sont noirs et elle les maintient la plupart du temps en une queue-de-cheval négligée avec une simple frange sur le devant du visage.
Elle a la silhouette d’une acrobate entraînée, toute en muscles sinueux et fins. Elle porte généralement une jaque sombre et cloutée, avec des hauts-de-chausses en lin noir et des bottes solides. Depuis peu, elle arbore au côté un cimeterre imposant, de style à la fois étranger et ancien. Elle ne porte jamais de bijoux, à l’exception d’un médaillon en argent arborant un motif étrange.
Mental : Antiva est une survivante. Sa vie n’a été qu’un long parcour de combats, de fuites, de trahisons, de souffrance. Ces épreuves l’ont endurcie, rendue taciturne, solitaire, méfiante mais avant tout prudente. Une prudence qui se rapproche parfois de la paranoïa.
Antiva n’est pas foncièrement mauvaise, mais ses expériences personnelles ont développé chez elle un profond égoïsme né de son désintérêt pour les malheurs des autres. Sa seule priorité est sa survie à elle. Si elle peut aider quelqu’un sans se mettre en danger, bien sûr. Mais sa peau passera toujours avant celle de quiconque.
Elle n’est pas pour autant associable, au contraire, elle est à l’aise dans la joute verbale, habituée à négocier le prix de ses services, à marchander comme la première des vendeuses de sandales et à mentir sans vergogne et avec aplomb lorsque cela sert ses intérêts. Sans fuir la compagnie des autres, elle ne la recherche pas non plus.
Biographie : Antiva était la fille du veneur de la cour d’un petit seigneur des Terres Bannières. C’est son père qui lui enseigna les rudiments de la chasse, de l’arc, de la furtivité et de la survie. Ces compétences furent rapidement mises à l’épreuve lors de sa sixième année, lorsque la guerre frappa à la porte du château, forçant la petite fille à trouver refuge dans la campagne environnante après avoir été témoin du meurtre de son père par des soldats ennemis.
Ce fut le début d’une vie mouvementée, composée de braconnage, de larcin, de mendicité, d’escroquerie. Une longue série de trahisons et de déceptions également, qui la forgèrent en la femme dure et distante qu’elle est aujourd’hui. Ce fut le Grand Tournois qui l’attira à Miderlyr. L’événement risquait d’offrir de nombreuses opportunités pour une femme capable de les saisir. Elle ne s’attendait pas à ce qui allait se passer, cependant.
Ses aptitudes à la survie lui furent salvatrices lors de la Fracture et des événements qui en découlèrent. Elle survécut aux attaques d’engeance, à l’invasion de la croisade puis à ses pogroms, en se cachant dans des bâtiments abandonnés, dans les égouts et, enfin, dans la Faille. C’est dans cette dernière que la fortune lui sourit enfin.
Beaucoup de Chasse-Fortunes ne trouvent dans les boyaux tortueux de la Faille qu’une mort abjecte. Mais très peu d’entre eux possèdent sa patience, sa prudence et sa discrétion. Antiva ne s’aventure dans la Faille qu’après une longue période de préparation. C’est la clé de ses succès répétés.
Il y a peu, elle fut contactée par une Naine aveugle. Le contrat était simple : retrouver une tiare dans les ruines d’un manoir tombé dans la Faille lors de la Fracture. Mettre la main sur la couronne ne fut pas bien difficile pour une Chasse-Fortune de son expérience. Mais quand elle se mit à entendre une voix dans sa tête, elle comprit qu’elle avait peut-être commis une erreur.
But : Trouver un moyen de se débarrasser de la voix dans sa tête.
Les Homoncules
Les Homoncules sont des êtres vivants et dotés de conscience et d’intellect créés de toutes de pièces par les Seigneurs-Djinns. Le secret de leur création est jalousement gardés mais les légendes racontent que chaque Homoncule est un filament de rêve jailli de l’esprit d’un Djinn pour prendre vie. Ce qui serait la raison de leurs apparences hétéroclites et grotesques. Les Homoncules naissent adultes : l’apparence et la personnalité qu’ils ont lorsqu’ils prennent conscience sont celles qu’ils conserveront toute leur vie, en générale d’une durée de 15 à 30 ans. Bien qu’aucun Homoncule ne ressemble à un autre, ils disposent d’une ou plusieurs caractéristiques partagées avec leurs frères et soeurs créés par le même Djinn.
Les Homoncules éprouvent un amour et une loyauté sans faille pour leur créateur. Ils disposent en outre de pouvoirs magiques, plus ou moins importants, hérités de leur géniteur et en corrélation avec son Arcana. Leur apparence perturbante et leur psychée trop proche de celle des Djinns rendent leur intégration en dehors de l’Arézumie difficiles. Dans leur pays natal, ils sont révérés comme des semi-dieux.
Nom : Vespérale
Age : 7 ans
Race : Homoncule
Profession : Ambassadrice de la Tour d’Améthyste à Miderlyr
Catégorie : Agent
Physique : Comme tous les Homoncules, Vespérale est née du fragment cultivé d’un rêve de Djinn. Son apparence en est le reflet. Sa peau est d’un noir profond, teinté de bleu ; et sous la lumière de la lune, on peut y apercevoir de mouvantes étoiles d’argent qui semblent illuminer son épiderme. Ses traits, splendides, restent éprouvants. Ses yeux parfaitement ronds sont ceux d’un oiseau, d’un argent légèrement scintillant et ne cillent presque jamais. Sa bouches aux lèvres mauves et enivrantes s’ouvrent sur une double rangée de crocs qui ne sont pas sans rappeler ceux d’un requin. Ses longs cheveux blancs qui évoquent le voile diaphane d’une mariée, paraissent éternellement caressés par une légère brise. Ses oreilles sont celles d’une elfe, longues, fines et pointues, mais affaissées, pointant vers le sol.
Son corps est de proportions admirables et majoritairement humain. Son bras gauche est un long tentacule préhensile couvert d’une courte et douce fourrure dorée et qu’elle garde la plupart du temps enroulé autour de sa taille comme une ceinture.
Loyale servante de l’Arcana de Pourpre, sa garde-robe, élégante et sophistiquée, arbore toutes les nuances du mauve et du noir.
Mental : Vespérale est à l’image de son créateur, une entité déconcertante, espiègle, qui semble toujours tramer quelque chose. Sans être fondamentalement mauvaise, elle aime jouer des tours, qui sans le prisme de son sens moral et éthique déformés peuvent paraître cruels voir dangereux. Comme tous ses congénères, elle ne vit que pour servir son créateur et n’a de fait qu’un sens ténu de son individualité. Elle se perçoit moins comme une personne qu’une extension de chair de la volonté de la Tour d’Améthyste.
Malgré tout, ces deux années passées à Miderlyr, à côtoyer la masse du commun et des mortels, et particulièrement ses échanges avec Aarath, ont commencé à la changer. Elle se surprend parfois à songer aux mortels qui l’entourent et la servent, à se demander ce qu’ils pensent, ce à quoi ils rêvent et aspirent.
Tout ce qu’elle entreprend n’est que dans le but de servir les desseins de son maître. Bien qu’elle tire une joie immense à servir son créateur, ces deux années passées loin de lui ont commencé à saper sa bonne humeur et à créer un sentiment de solitude et de besoin.
Biographie : Vespérale est la dernière née d’Arcanis, le Seigneur-Djinn de la Tour d’Améthyste, créateur de l’Arcana de Pourpre. Elle passa les deux premières années de sa vie enfermée dans une oubliette obscure sous la Tour d’Améthyste en compagnie de dizaines d’autres de ses frères et soeurs. Lorsqu’il leur fut demander de s’entretuer afin de déterminer qui était le plus puissant de la dernière lignée, Vespérale fut celle qui survécut, avec un grand sourire. Cette victoire lui valut une brève étreinte de son créateur et quelques mots d’encouragement murmurés à l’oreille. Encore aujourd’hui, y penser suffit à remplir son coeur de joie.
Lorsque la Cabale reprit Drakonia en une poignée de semaines, Vespérale fut parmi les stratèges qui permirent cette victoire éclair. Son génie stratégique et son sens de la sournoiserie, des traits empruntés à son géniteur, lui valurent d’être nommée ambassadrice de la Tour auprès de la Première Templière à Miderlyr.
Installée depuis deux ans dans un somptueux palais de la Haute-Ville, Vespérale joue un jeu dangereux pour le compte de son créateur. Son statut d’ambassadrice la protège pour le moment des représailles de la Zandriarchie, car même la Croisade comprend qu’il serait malvenu de se mettre à dos un Seigneur-Djinn, mais elle ne dispose cependant pas d’une liberté inconditionnelle. Elle est surveillée de près par Aarath, l’inquisiteur chargé de garder un oeil sur ses agissements. Bien que leurs premiers échangent furent des plus glaciaux, à force de le côtoyer, leur relation tend à présent à se réchauffer.
Et alors que la révolte gronde de toute part au coeur de la cité, Vespérale se frotte les appendices, prête à mettre le feu aux poudres. Toutes les poudres.
But : Servir les intérêts de son maître, ce qui passe probablement par s’assurer que le chaos règne au sein de la cité.
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Antiva
Citoyenne
Jour 13 avant la fin
La corde toucha le sol poussiéreux avec un claquement sec qui résonna étrangement dans le silence de la Faille. Elle fut suivit une poignée de secondes plus tard par une paire de bottes qui atterrirent sans un bruit.
En Chasse-Fortune aguerrie, Antiva resta un instant accroupie, l'oreille aux aguets, le cœur battant. Lorsqu'aucun cri ne retentit, qu'aucun raclement de pierre menaçant ne s'ensuivit, elle se permit de se détendre un peu. Son œil unique et entraîné scanna rapidement son environnement. Le Manoir Montaliet, autrefois riche et somptueuse enseigne de tout ce qui était détestable dans la Haute-Ville, gisait à présent sur un éperon rocheux au fond de la faille. Le bâtiment avait atterri sur son flanc, s'éventrant en partie et ne devant qu'à la solidité de ses pierres épaisses et le travail compétent de ses artisans de ne pas avoir complètement explosé.
Antiva avait passé près de deux semaines à explorer la Faille depuis le rebord de l'a-pic, à la surface, se servant d'une longue vue de marine pour en fouiller les entrailles visibles et se basant sur la description vague donnée par son employeuse. Ses efforts avaient été récompensés. Descendre dans la Faille était toujours un jet de dés. Personne ne pouvait être certain de ce qu'il allait y trouver. La plupart de ses collègues d'infortune sous-estimaient bien trop les dangers qui y rôdaient.
Cette descente-ci, cependant, allait être extrêmement lucrative.
Expirant lentement, Antiva se redressa. Elle s'était laissée choir dans une vaste pièce au deuxième étage du manoir, passant par une fenêtre aux vitres éclatées. La disposition du lieu aurait désorientée quelqu'un de moins habitué aux étrangetés de la faille. Le sol était en réalité un mur. Lorsque le manoir avait sombré, tout l'imposant mobilier de la pièce avait chu également, créant sous les pieds d'Antiva un étrange parquet composé de commodes massives, de plateaux de table brisés, d'armoires défoncées, de coffres éventrés et de gravats poussérieux.
L'immense lustre en fer pendait lamentablement contre le mur face à Antiva, mur qui quelques années encore aurait été un plafond. Se tordant le cou, la Chasse-Fortune jeta un regard à travers l'immense rectangle de la fenêtre au-dessus d'elle. Quelques dizaines de mètres plus haut, elle pouvait encore apercevoir les rebords déchiquetés des falaises de la Faille. Ainsi que des silhouettes incertaines, voletant lascivement dans l'éternelle brume fine qui tapissaient l'abîme en battant des ailles aux allures menaçantes.
L'éperon rocheux jaillissant de la falaise sur lequel le manoir avait atterri ne se situait pas à une profondeur trop importante. Malgré tout, la remontée allait lui prendre un certain temps.
Repoussant cette pensée déplaisante, elle se reconcentra sur sa mission. La salle dans laquelle elle avait pénétré le bâtiment ressemblait à une salle de trophées ou de trésor. Des têtes d'animaux exotiques empaillées étaient encore accrochées au plafond. Peut-être que la chance était de son côté.
Sans perdre de temps, Antiva se mit à farfouiller dans les débris jonchant le sol. En essayant de rester le plus discrète possible, afin de ne pas attirer d'attention indésirable, elle s'échina à redresser des commodes brisées vomissant des vêtements fins et luxueux, à retirer des décombres des cassettes remplies de pièces de monnaie et de bijoux (dont certains qu'elle glissa dans sa besace), à repousser des blocs de pierre éclatés pour fouiller les recoins.
Perdu sous les gravats et la poussière, elle exhuma un coffre volumineux en bronze massif. Elle dut s'arc-bouter pour l'extirper de son carcan de ruines, ahanant sous l'effort qu'il lui coûta pour le redresser. Le cadenas qui en gardait l'accès s'était cassé lors de la Fracture et pendait à présent piteusement sur le devant.
Sans perdre de temps, Antiva ouvrit le coffre et s'autorisa un bref sourire. Le fond était molletonné avec du velours d'un pourpre sombre, protégeant et sécurisant ses trésors avec efficacité. Un cimeterre visiblement très ancien et à la lame large prenait le plus gros de l'espace mais c'était l'autre occupant du coffre qui retint son attention : un crâne humain à la mâchoire inférieure manquante, jauni par l'âge, et sur le front duquel reposait l'objet de sa mission : une tiare étonnamment simpliste, guère plus qu'une bande d'argent engravée de runes discrètes arborant à l'avant une longue pointe à la base épaisse, pouvant évoquer une feuille d'arbre.
Un troisième objet tapissait le fond du coffre, un vélin bien plus récent que les deux autres reliques et sur lequel n'étaient gribouillées que quelques lignes. Antiva l'ignora, ne sachant de toute manière pas lire. Anxieuse de quitter les lieux au plus vite, elle tendit la main et s'empara de la tiare.
Il y eut un flash lumineux avant que la Chasse-Fortune ne perdît connaissance, serrant la couronne dans son poing ganté.
***
Antiva
Citoyenne
Jour 7 avant la fin
-Début de matinée-
-Vous l'avez trouvée, souffla Aube en soulevant à mains tremblantes la tiare devant le bandeau de soie noire qui couvrait ses yeux.
Elle faisait mine d'observer la couronne sous toutes les coutures, ce qui poussa Antiva à s'interroger sur la cécité de la naine. Elle estima que ce n'était pas son problème.
-Je n'ai qu'une parole, dit-elle en haussant les épaules.
« En voilà un vilain mensonge, Antiva... » Un frisson glacé parcourut l'échine de la Chasse-Fortune et elle dut faire un effort pour ignorer la voix dans sa tête ainsi que le ricanement horripilant qui suivit. Nerveusement, elle posa la main sur la boule de bronze qui constituait le pommeau de son imposant cimeterre. Elle avait cessé de s'interroger sur les raisons qui l'avaient poussées à récupérer l'arme en même temps que la tiare : s'encombrer de ce volumineux objet lui avait causé des complications dans sa remontée. A présent, elle trouvait un curieux réconfort à triturer cette boule de métal. Son toucher était toujours frais et sa surface parfaitement lisse, comme poncée avec amour par les mains aimantes de ses précédents propriétaires.
-Vous n'avez pas idée de ce que cela représente pour moi. Pour nous, reprit Aube en reposant la tiare sur la table.
-En effet, rétorqua la Chasse-Fortune platement. Ce dont j'ai idée, cependant, est la récompense qui m'est due.
Un sourire en coin déforma les lèvres de la Naine.
-Bien sûr. Bien sûr. Les affaires, avant tout, hmm ?
Aube frappa dans ses mains et quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrit sur une jeune femme tenant dans ses mains un petit coffret. Elle le posa sur la table, s'inclina et se retira.
-Allez-y, invita Aube d'un mouvement de tête. Tout est là, comme convenu.
Antiva lui jeta un regard méfiant en s'approchant. A gestes prudents, elle souleva le couvercle et s'autorisa l'un de ses rares sourires. Elle s'empara des parchemins minutieusement pliés. Elle ne savait peut-être pas lire, mais cela n'était pas nécessaire pour déchiffrer une carte. Ou plus précisément, des plans. Elle déploya le premier d'entre eux sur le plateau de la table, révélant des lignes tracées avec talents et attention, détaillant un vaste périmètre du dédale des anciens égouts, à la périphérie de la Faille.
Ces plans étaient d'une valeur incommensurable par les temps qui courraient. Ils allaient faire d'elle une femme riche. Et surtout, ils allaient lui permettre de vivre suffisamment longtemps pour en profiter. Repliant soigneusement le plan, elle le remisa dans le coffret avec les autres avant de le refermer.
-Ce fut un plaisir de faire affaires avec vous, dit-elle en tendant la main.
Malgré sa cécité, Aube la lui serra sans hésiter une seconde.
-Vous savez, reprit l'Aveugle après un court silence, je... « nous » pourrions utiliser les services d'une femme de votre expérience, sur une base plus... « permanente ».
Antiva n'en doutait pas un instant. Ce n'était pas la première fois, ni probablement la dernière, que la Résistance essayait de la convaincre de rejoindre leurs rangs. Mais les causes ne l'intéressaient pas.
-Je suis désolée, mais votre conflit avec la Croisade ne m'intéresse pas.
-Je vois. Dans ce cas, c'est ici que nous nous quittons.
Antiva hocha la tête, soulagée de constater que la Naine était une professionnelle avant tout. Récupérant le coffret sur la table et le sécurisant sous son aisselle, elle se dirigea vers la sortie.
« Allons, allons, Antiva. Pourquoi cette précipitation ? » Une goutte de sueur perla à sa tempe et elle expira profondément.
« Tu peux m'ignorer aussi longtemps que tu le souhaites, Antiva. Mais je suis là pour rester. »
Elle posa la main sur la poignée. Mais alors qu'elle allait l'enclencher, son bras fut pris d'un spasme douloureux qui la stoppa.
« Et puisque tu as décidé d'être une trouble-fête, il me revient donc de trouver de quoi nous divertir. » Un nouveau frisson parcourut son échine. Sans vraiment le vouloir, elle se retourna vers Aube.
« Vous savez, à la réflexion, vous payez bien et vous m'êtes sympathique. » -Vous savez, répéta-t-elle inconsciemment, clignant des yeux, à la réflexion, vous payez bien et vous m'êtes sympathique.
Aube, qui s'était abîmée dans l'étude de la tiare, tourna la tête vers elle, ses sourcils se haussant d'étonnement derrière son bandeau.
« Je ne peux rien vous promettre mais je peux bien rester dans le coin encore un moment. » -Je ne peux rien vous promettre mais je peux bien rester dans le coin encore un moment.
« Souris, Antiva. Toute cette raideur, c'est mauvais pour ton teint. » Luttant contre ses propres muscles, Antiva se fendit d'un sourire avenant. Le petit ricanement qui éclata dans son esprit lui fit monter les larmes à l'oeil.
-Et bien, fit Aube, lui rendant son sourire et sans s’apercevoir de sa détresse, j'imagine que je ne peux pas demander plus pour le moment. Allez voir Jérôme au réfectoire. Il vous donnera à manger et un endroit où vous installer.
Antiva s'inclina et sortit. Une fois seule dans l'un des couloirs obscurs du sous-terrain où la Naine avait établi son quartier-général, elle poussa un soupir tremblant.
-Pourquoi, murmura-t-elle à voix basse en fermant les yeux.
« Ah ! Enfin une réaction. Et bien parce que toute cette situation va être follement amusante, très chère. Cette pauvre folle pense enfin tenir une arme capable d'écraser cette... 'Croisade'. Mais tout ce que tu lui as donné, c'est une babiole brillante. La tiare n'a aucun pouvoir. Elle n'était qu'un vaisseau. » -Un vaisseau pour quoi ?
« Pour moi, bien sûr. Et si je puis me permettre, tu es bien plus confortable que cette maudite couronne. » Antiva serra le pommeau de son cimeterre à s'en faire blanchir les phalanges tandis que la voix dans sa tête éclatait d'un nouveau rire mutin.