Auteur Sujet: [Fiction Collective] Miderlyr - Saison 2  (Lu 74862 fois)

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[Fiction Collective] Miderlyr - Saison 1
« Réponse #30 le: mardi 08 janvier 2019, 12:06:20 »
22 juillet

Althanéa était en retard, comme à son habitude. Visiblement, habiter au sein même du Collégium ne l’aidait pas à se lever à temps. C’était peut être la faute à ce pari stupide lancé dans une auberge le soir, mais bon, une cinquantaine de pièces pour une petite dizaine de verres, c’était un pari raisonnable selon elle. en plus, elle n’avait pas payé sa consommations, la laissant au perdant du jeu. Elle entra en précipitation dans la salle. Devant elle se tenait une classe qu'elle n'avait encore jamais eu, mais sa mémoire était trop floue pour qu'elle se souvienne de leur niveau. Qu'importe, elle n'en était qu'à son deuxième jour ici, elle aurait le temps de s'habituer aux élèves, du moins elle l'espérait.
- Bonjour à tous, et bienvenue en cours de défense contre les forces du mal ! Je me nomme madame Liadon, je remplace le professeur housset qui est malade pour une durée indéterminée.
- Bonjour Madame, crièrent les élèves en coeur.
- Bien, trèves de bavardages inutiles, commençons le cours tout de suite. Quelqu’un sait ce qu’est un loup garou ?
Plusieurs mains se levèrent, et la professeure en choisit une au hasard.
- Les loups garous sont des humains prenant une forme canine lors de la pleine lune, madame.
- Bien, et quelqu’un sait comment les tuer ?
- Il faut les toucher avec une arme en argent.
- Exactement ! Une arme en argent tue un loup garou sur le coup. L’argent est également efficace contre les vampires : il ne peut pas les tuer, mais les fait beaucoup souffrir. D’ailleurs, quelqu’un sait comment tuer un vampire ?
Une unique main se leva.
- Un pieu, dit la fille discrète assise au fond, madame, il faut utiliser un pieu.
- C’est exact… Quel est ton prénom jeune fille ?
- Imielda.
- Eh bien, Imielda, tu as parfaitement raison, il faut utiliser un pieu, de préférence en bois.
La jeune fille parut tressaillir, comme si la professeure venait effectivement de lui planter un pieu en plein coeur. Elle se tut alors.
- Bien, reprit Althanéa, il est temps de vous préparez à affronter ces fameux lycanthropes. Qui veut commencer ?
Le premier arrivé fut le premier servi. Un jeune élève, visiblement plein d’assurance, s’avança sur l’estrade. La professeure lui déposa un petit poignard aux reflets argentés dans la main.
- Quel est ton nom ?
- Hadrabal, madame.
- Bien Hadrabal, prépare toi. Prêt ? Demanda Althanéa en posant un coffre de bois en face de l’élève.
- Oui, ricana le jeune garçon avec un ton rebelle, toujours.
L’enseignante frappa trois coups sur le coffre, puis leva le loquet. Soudain, l’air paru oppressant, le soleil semblait s’assombrir et une forme sauvage émergea du coffre. On aurait dit un loup, mais un loup ne se tiendrait jamais sur ses deux pattes ainsi. C’était un loup garou, un chasseur de la nuit, féroce et impitoyable. Hadrabal poussa un hurlement et laissa tomber le poignard au sol. Il sentit le visage du lycanthrope se rapprocher de son visage. Il était sur le point de dévorer l’élève quand soudain, la professeure referma le coffre.
- Bien, comme vous le voyez il y a un fossé entre la théorie et la pratique, surtout dans cette discipline complexe. C’est pourquoi je vais vous enseigner, tout au long de l’année, les différents techniques pour garder son sang froid.
- Vous êtes folle, haleta Hadrabal, on ne peut pas se battre contre des monstres pareils !
- Allons, monsieur Hadrabal, auriez vous peur d’un simple changeforme ?
La professeure rouvrit le coffre en ne frappant que de coup, et un magnifique oiseau bleu turquoise en sortit.
- Comme vous le voyez, les changeformes sont des animaux très pratiques. Mais ne vous y méprenez pas : lorsque qu’un changeforme se transforme en une créature, il a le pouvoir de vous faire oublier sa véritable nature, et de fait, lui même change de personnalité. Pour arriver à distinguer si la créature en face de vous est réelle ou non, il vous faudra côtoyer longuement ces fascinantes créatures qui sont extrêmement difficile à trouver, bien que ce ne soit pas l’espèce la moins fertile, loin de là. Bon, assez bavardé, reprit Althanéa en faisant signe à l’oiseau de revenir à l’intérieur du coffre, qui veut essayer d’affronter un loup garou ?

La sonnerie de fin du cours retentit soudain. Difficile de rater le gros son de cloche, que l'école ne se décidait pas à changer malgré la possibilité de recourir à une alarme magique. Althanéa referma le coffre, au désarroi de l'élève qui était près à régler son compte au changeforme déguisé. Les élèves se précipitèrent vers la sortie en se bousculant. Dans cette mêlée, Imielda se fraya un chemin pour atteindre la proffesseure.
- Madame, demanda-t-elle, je peux vous poser une question ?
- Oui, Imielda, répondit Althanéa avec un grand sourire, il n’y a pas de problème.
La classe ne contenait plus que quelques élèves qui se pressaient de faire rentrer leurs affaires dans leur sac.
- Je voulais vous demander… Y a t il d’autres moyens que le pieu pour tuer un vampire ?
- Oui, dit Althanéa en s’efforçant de garder son sourire, il y a déjà le pieu, comme tu dit, et d’autres méthodes pour le blesser, comme l’ail, mais pour réellement le tuer, il te faut un pieu en bois, obligatoirement.
- Et je voulais aussi vous demander… Possédez vous un pieu ?
Son regard devint insistant et pénétrant. Althanéa sentit son pouls s’accélérer. Des images commencèrent à lui venir en tête. Des monstres, des tueurs, des adorateurs fous. Les yeux d’Imielda devinrent noirs et elle commença à murmurer d’étranges paroles à la prononciation obscure. Althanéa essaya de résister, en se focalisant sur quelque chose qui lui donnerait la force, et elle pensa soudainement à sa famille qu’elle n’avait pas vu depuis très longtemps. Elle se concentra fort sur cette image et une lueur rouge apparut dans ses yeux. Elle prononça une formule et Imielda ferma les yeux. Les visions s’arrêtèrent, et l’élève rouvrit les yeux.
- Excusez ma question, madame, sourit Imielda, mais je suis friande de connaissance. À demain.
Elle sortit de la pièce avec un naturel déroutant.
Althanéa se caressa la tempe. Que venait il de se passer ? Il lui avait semblé un instant qu’Imielda tentait de s’immiscer dans ses pensées... C’était impossible. Un sort aussi puissant nécessitait de très longues années d’études, et était réservé à l’élite de la magie. Même Althanéa avait du mal à y résister, alors l’utiliser… C’était impossible pour elle. Avait-elle rêvé ? Elle avait eu l’impression qu’Imielda n’avait rien vu de tout cela, peut être était-ce une hallucination ? Non, se dit elle, c’était réel. Une étrange connexion semblait les avoir reliées. Les images qu’elle avait vu était des images dont elle se souvenait avoir vécu,comme le tueur à la lame bleue qu’elle avait combattu en Guardégie, mais d’autres, comme les mystérieux fanatiques drapés de noir, lui étaient inconnus, et venait certainement de la mémoire de sa jeune élève. Elle fit rapidement le lien avec la véritable mission que le directeur de l’académie lui avait donnée : trouver un culte maléfique qui sévissait dans le Collégium et mettre fin à ses agissements. Mais le fait qu’une élève assez douée pour pénétrer son esprit, même partiellement, était signe d’un danger plus grave qu’elle ne l’espérait. Elle devait agir vite, et avant tout connaître la véritable nature d’Imileda, afin de savoir à quoi elle avait à faire.



Immiscer ça prend deux m, dingue non ? Ça m'a retardé tant de révélations.


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[Fiction Collective] Miderlyr - Saison 1
« Réponse #31 le: samedi 12 janvier 2019, 17:13:57 »
Cheiralba
Tisseuse enquêtrice
Date inconnue, quelques jours avant le tournois
Dans la grande salle des tisserands

La salle était pleine. Cheiralba jeta un coup d’œil autour d'elle. Les Valériannes occupaient une place centrale sur une estrade si bien que toute personne présent dans la salle de vente des tissus du Grand Hall pouvait, à défaut de voir les intervenants, au moins les entendre. Autour d'eux, à une distance raisonnable avaient été placées en cercle des chaises. On avait pris ce qu'on avait trouvé parmi les boutiques itinérantes ou habituelles ce qui donnait un ensemble dépareillé. Néanmoins, elles étaients toutes occupées. Les chefs de famille appartenant la guilde des tisserands occupaient le premier cercle. Dans le second cercle, se trouvaient les représentant des guildes connexes : les couturiers, les tanneurs, les agrémentistes, les raccommodeurs, les teinturiers s'étaient déplacés pour cette réunion un peu particulière. Ils étaient accompagnés des trois représentants de la corporation de la Soie. Il s'agissait d'un père et de ses deux fils qui se ressemblaient en tout point. Le vieil homme ne pouvait en aucune manière douter de la fidélité de sa femme. Les deux fils qui lui succéderont un jour le suivaient alors partout afin d'en apprendre le plus sur comment gérer la corporation des marchands.

Restaient alors les places debout. On y trouvait alors des personnes de moindre importance. Cheiralba en faisait partie, ainsi que Khayn Du Murié et quelques membres supplémentaires de la famille Du Murié. La femme araignée portait une de ces tenues blanches. Elle avait travaillé dessus toute la nuit. Elle ne l'avait pas fait de bout en bout. Elle l'avait complété l'une de ces anciennes tenues et changé quelques dentelles pour porter de nouveaux motifs. Mis à part elle ou quelques admiratrices qui guettaient chaque changement vestimentaire, personne n'aurait su qu'il s'agissait d'une reprise tant le produit initial était de bonnes factures et les retouches innovantes. Khayn Du Murié portait quant à elle une de ces robes préférées : une tenue entière couleur lie de vin qu'elle avait recouvert d'une dentelle noire, en signe de compassion au chagrin, qui recouvrait largement le haut de son corps et de manière plus serrée la partie basse de sa tenue. Si Cheiralba n'avait pas été connue pour son excentricité et pour ses coutumes étrangères, l'absence d'un élément vestimentaire noire aurait été pris pour un affront. La femme araignée ne supportait pas l'odeur des colorants utilisés qui persistaient malgré toutes les expériences qu'elle avait tenté. Rajouter du parfum n'avait fait qu'empirer les choses. Le nez fin s'en trouvait qu'encore plus agressé. Supporter toutes les odeurs dans cette salle était déjà un supplice. Pour l'instant c'était l'odeur des parfums floraux dans lesquels semblaient s'être baignées les femmes dans l'assistance. Le mélange était incohérent et écoeurant.

On semblait attendre encore que quelques personnes rejoignent la salle alors que celle-ci était déjà remplie à rabord. Au bout de quelques temps, Carla Valérianne se leva laissant à ses côtés son mari la tête basse assis sur une des meilleures chaises que l'on avait trouvé. Aussitôt le silence se fit. Ceux qui étaient encore en train de discuter avec son voisin quelques secondes plus tôt comprirent rapidement qu'il y avait quelque chose se passait, le mutisme fut alors communicatif. Lorsque Dame Valérianne fut assurée d'avoir toute l'attention de la salle, elle commença :
    ≪ Je vous remercie d'être venus. Hier, dans l'après-midi, le corps de ma fille a été retrouvée dans une ruelle de la basse ville dénué de vie. Elle n'avait rien à faire. Nous l'attendions toute la journée auprès de nous. Nul ne sait pourquoi elle était là-bas. Je vous préviens d'office que le coupable sera puni et je ne me contenterai pas d'une simple geôle. Je veux sa tête au bout d'une pique pour ce qu'il a fait à ma fille. Maintenant que vous connaissez mes intentions, je dois vous expliquer pourquoi je vous ai convié ici si rapidement. Vous n'étiez pas obligés de venir ; il ne s'agissait pas d'une convocation officielle, mais vous êtes quand même venus. Merci.
    Si je vous ai rassemblé ici c'est que les conditions de sa mort ne sont pas encore expliquées. Je vous cacherai les détails les plus sordides car l'idée même de les évoquer me rend nauséeuse. Cependant, je tenais à vous tenir informer qu'un mot nous a été adressé. Il disait qu'il ne fallait pas faire confiance à nos alliés. Que nous étions seuls. Je ne suis pas d'accord. Mon mari et moi-même allons nous engager dans une lutte épuisante qui nous apportera une juste vengeance. Ce meurtrier essaye, en plus de nous causer le plus infâme des chagrins, de nous diviser. Je ne compte pas le laisser faire. Nous ne comptons pas le laisser faire et je vous demande de m'accompagner dans ma quête de justice. 

    Comme je vous le disais, je ne saurais me contenter d'un simple emprisonnement pour le meurtre de ma fille. Mon mari et moi-même voulons qu'il souffre. Rien ne saura égaler la souffrance que nous ressentons. Ce n'est pas les gardes de la ville qui sauront résoudre ce mystère. Leurs cellules sont pleines. Toutes leurs troupes sont occupées à tenter de gérer le tournois qui apporte son lot de vol à l'arraché et de bandit de passage. S'ils venaient à s'en mêler, d'une part il sera trop tard, d'autres parts la première chose qu'ils feraient c'est mettre leur gros pif dans nos livres de comptes et dans nos affaires. Leur chef a toujours voulu avoir un regard sur nos affaires et nous ne devons notre salut qu'à l'intelligence du Haut-Duc qui a depuis longtemps compris que ce n'était pas la sécurité qui faisait le renom de Miderlyr, mais son commerce. Qu'on nous laisse faire nos affaires et la ville ne s'en portera que mieux.
Cheiralba savait Dame Valérianne rusée, mais elle en avait encore une fois la preuve aujourd'hui. Elle faisait appel à une exaspération, une colère commune à toutes les personnes présentes dans cette salle du Grand Hall. La milice de la ville et plus particulièrement son chef avait toujours porté un oeil avide sur les transactions qui se déroulaient dans la cité. Les marchands comme les artisans en payaient le prix généralement au sens littéral. Pour éviter une visite des autorités officielles qui nuirait à la réputation et donc aux ventes, il était souvent nécessaire de faire quelques pots de vins. Quelques marchandises ou des bourses de pièces sonnantes suffisaient à éviter des pertes plus importantes. Et ceci était sans compter les sanctions qui pourraient être appliquées si on prenait au sens strict les lois établies. Quelques petits arrangements étaient monnaie courante dans les maisons nobles. Rien de bien fâcheux, toujours dans la moral, mais qui suffirait à ruiner une famille si cela était mis à nu. Les origines ou la nature de Cheiralba en était un parfait exemple.
Le Haut-Duc était indéniablement au courant, mais il fermait volontairement les yeux et demandait à sa police d'en faire de même. Mais leur chef était un homme droit et têtu qui n'appréciait pas d'être coulant envers ce genre de choses. Bien sûr, il n'avait pas le choix, mais le meurtre de la fille de la famille Valérianne aurait été une occasion trop belle pour la rater. Tournois ou non, il n'aurait pas pu s'en empêcher. Ainsi les marchands et les artisans n'avaient aucun intérêt à ce que l'affaire s'ébruite. Toute famille souhaitant prospérer avait son lot de secrets à garder intacts.
D'autant plus que le grand tournois était la période idéale pour faire des affaires. Il y avait certes l'affluence de nouveaux acheteurs et touristes qui permettait d'augmenter ses profits, mais la baisse de vigilance de la police était également une occasion supplémentaire de remplir ses coffres. Perdre cet atout, ce serait un échec qui se répercuterait sur les dix années à venir. Clara Valérianne savait très bien comment convaincre ses troupes et elle l'avait fait avec brio et en peu de temps.
    ≪ Comprenez alors que nous voilà dans une impasse. J'ai besoin de découvrir ce qu'il s'est passé et de me venger, néanmoins, je ne peux pas faire appel à ceux qui sont en charge de le faire. C'est pourquoi je fais appel à vous. Aidez-moi. Si vous avez été témoin de quelque chose, rapportez-le moi. Je demande également aux familles et aux marchands d'enquêter de leur côté. Joignez vos efforts ou faites-le de votre côté, je ne veux pas le savoir. Mais veuillez cependant prendre conscience de notre détresse. Notre fille est notre vie. Elle comptait plus pour nous que toute notre fortune, que notre réputation et que notre statut social. Ainsi, tant que vous n'aurez pas retrouvé le coupable et que vous ne l'aurez pas amené, nous nous engageons à condamner cette salle. Nous…
    一 C'est un scandale. s'écria un des fils du chef de la corporation.
    一 Vous n'avez pas le droit. complèta l'autre tandis que son père lui fit signe trop tard de se taire.
    一 Nous en avons le droit. reprit Clara Valérianne. Je vous rappelle que chaque salle est sous la gérance du chef de la guilde qui la représente. Nous avons le droit de le faire et nous le ferons. Je sais que c'est complètement égoïste.
    一 Je comprends votre peine. intervint le chef des agrémentistes. Je tiens à apporter mes condoléances à toute la famille Valérianne. Isabelle était un rayon de fraîcheur lorsqu'elle nous rendait visite. Cependant, vous ne pouvez pas nous prendre en otage…
    一 Je vous apprécie Dame Valérianne et j'apprécie ce qu'a fait jusqu'à maintenant votre famille, mais agir ainsi c'est renier tout votre héritage économique… tenta de raisonner le chef de la corporation.
    一 Je ne comprends pas. continua un autre chef de famille. ≫
Sous l'effet de la menace, les langues se déliaient et les esprits oubliaient les circonstances de cette réunion pour ne penser qu'à leurs intérêts personnels. En agissant ainsi, c'étaient eux qui se comportaient de manière égoïste. Dame Valérianne croulait sous les reproches qui fusaient tout autour d'elle. Tout d'abord ils ne venaient que du cercle le plus proche, puis même les personnes debout commençaient à chuchoter et à critiquer l'attitude de la famille en deuil. La femme qui se tenait auparavant droite et confiante semblait sur le point de défaillir.
    ≪ Je vous aiderai. ≫
La voix s'était fait forte et puissante de sorte à recouvrir toutes les autres.
    ≪ Je vous aiderai, Dame Valérianne. S'il vous plaît. Laissez-moi vous aider. ≫
Tout le monde s'était tu pour savoir qui venait de parler. Il s'agissait d'un homme brun et grand que Cheiralba n'avait pas jamais vu. Il regardait fixement la famille Valérianne en attente d'une réponse ignorant tous les regards qui pesaient sur lui. La Dame mit quelques secondes pour reprendre ses esprits et analyser ce qu'il venait de se passer pour savoir comment retourner la situation en sa faveur.
    ≪ Merci, Archie. Je n'oublierai pas que tu fus le premier à nous soutenir. ≫
Cheiralba sourit. Dame Valérianne soumettait discrètement que non seulement l'aider permettait d'améliorer la situation, mais qu'il y aurait une éventuellement récompense. Une reconnaissance de dette ou bien plus, rien n'était clair. Mais ceux qui avaient perçu le message caché étaient déjà en train d'imaginer les choses les plus folles. Dans quelques instants tous seraient en train de chercher un moyen de s'attirer ses faveurs.
    ≪ Vous voilà aidés d'un gamin. Êtes-vous satisfaite Dame Valérianne ? Reviendrez-vous sur votre menace de fermer la salle des tisserands ? questionna le premier des fils du chef de la corporation.
    一 Je crains de ne pas avoir été assez claire tout à l'heure. Cette salle sera fermée tant que ma fille ne sera pas vengée. Non pas quand l'un de vous se décide à m'aider. Vous pourriez être une armée à prétendre à de bonnes intentions, ce ne sont que les résultats qui m'importent. Il reste seulement quelques jours avant que le Tournois ne commence. D'ici là, vous pouvez vous constituer une réserve de bonne ampleur en espérant que le meurtrier soit entre mes mains. Sinon, il faudra vous contenter de vendre vos marchandises dans d'autres salles ou dans la Basse ville.
    一 Vous êtes complètement folle. conclut le fils. ≫
Les discussions animées allaient reprendre et Dame Valérianne perdrait à nouveau la main. Cheiralba savait cependant qu'elle ne flancherait pas. Elle mettrait tous les moyens pour protéger sa famille et la venger. Elle ne reviendrait pas en arrière malgré les menaces.
    ≪ Je vous aiderai également. Je tâcherai de mettre tous les moyens qui sont en mon pouvoir afin de retrouver l'assassin de votre fille en espérant que cela puisse apaiser votre douleur. J'espère pouvoir y arriver le plus rapidement possible avant que le tournois commence pour que nous puissions tous reprendre notre commerce. En mon nom, je jure de m'y consacrer pleinement et entièrement. ≫
Cheiralba s'était exprimée en essayant de mettre le plus de fermeté et de confiance dans sa voix. Elle savait que son choix était déterminant et que même si elle n'avait parlé qu'en son nom, elle impliquait également sa famille. Elle se tourna vers Horatio. Comme tous les autres, son regard était tourné vers elle, mais contrairement à eux, il arborait un sourire de satisfaction. Il se leva de sa chaise et s'exclama pour que tout le monde l'entende :
    ≪ Je vous aiderai. Ma famille vous soutiendra. Nous cesserons de produire tout tissu jusqu'à ce que la vérité sur ce meurtre ait éclaté afin de pouvoir nous consacrer pleinement à la vengeance de cet assassinat. Dame Valérianne et Sir Valérianne ne sont pas les seuls à souffrir. C'est toute notre famille, les tisserands, les couturiers, les tanneurs, les teinturiers, la corporation, qui a été attaquée. Ils ont essayé de les isoler par la menace s'attendant à pouvoir tuer en toute impunité. Sommes-nous des lâches ? Ils verront, quels qu'ils soient, que nous sommes déterminés et que nous les traquerons. ≫
« Modifié: samedi 12 janvier 2019, 17:17:16 par Yorick26 »

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[Fiction Collective] Miderlyr - Saison 1
« Réponse #32 le: dimanche 13 janvier 2019, 12:38:05 »
                                                                                      Imielda
                                                                                         22 juillet


“Une invocatrice tu dis ?
-Oui, c’est ça.”

J’ai réfléchi quelques instants. Elle pourrait être un atout confortable pour le retour de Dazzrug. Les cours étaient à présent terminés, et je m’entretenais avec Alklebath.

“Elle pourrait nous être utile. J’aimerais que tu puisse la convaincre de rejoindre le Conseil. Mais surtout, reste subtil. Son oeil noir exprime clairement quelque chose de démoniaque, alors si tu lui parle directement de démon, elle pourrait se méfier.
-D’accord, génial, me répondit-il. Et toi, qu’as tu trouvé sur cette nouvelle professeure ?
-Ce n’est clairement pas une professeure. J’ai réussi à avoir accès quelques un de ses souvenirs. Disons que quelques uns sont… intéressants. Je ne sais pas exactement pourquoi elle est ici, mais je vais m’assurer qu’elle ne veuille aucun mal à Dazzrug. Son retour est dans précisément cinq jours si on continue sur cette lancée. Toi continues avec l’invocatrice, pendant ce temps je vais aller acheter une épée rituelle. Je compte sur toi !”

Sur ces mots, nous nous séparâmes. Un de mes fidèles m’avait parlé d’une forge au nom audacieux de “Lame Leiris”. N’ayant aucune idée de quelles forges étaient les meilleures, je devrais me contenter de celle là, en espérant que la qualité de la forge soit meilleure que la qualité du propriétaire à choisir les noms. Je me rendis donc au Grand Hall afin de visiter la forge “Lame Leiris”. Une fois arrivée sur place, je découvrais une jeune femme blonde, occupée à forger une lame quelconque. Une fois qu’elle me vit, elle me regarda de haut en bas avant de venir vers moi, d’ôter ses lunettes de protection, et de me demander d’une voix enjouée: “Bonjour mademoiselle, que puis je faire pour vous ?
-Salut, répondis je sur un faux air joyeux, j’aurais besoin d’une épée rituelle pour un office religieux !
-Oh, d’accord je vois…
-Mais ne vous inquiétez pas, c’est juste de la décoration !
-Parfait… aurez vous besoin d’un matériel particulier ?
-Oui, j’ai ce qu’il me faut attendez une seconde…”
Sur ces mot, je piochais dans mon sac et en sortis plusieurs lingots d’ un métal noir, et extrêmement lisses. De l’orichalque.
La jeune forgeronne sembla avoir un instant d’étonnement.
“Est ce que… C’est…
-De l’orichalque. Oui.
-Mais… Où est ce que vous l’avez trouvé ?
-Oh… Disons simplement que j’ai eu beaucoup de temps !
-Mais… on dit que c’est un métal…
-Légendaire ? Non, je vous assure qu’on peut le trouver facilement ! Enfin bref, serez vous capable de forger mon épée avec ce métal ?
-Euh… Oui, oui bien sûr, dit la jeune fille en prenant le métal précieux”

Effectivement, l’orichalque était un métal d’une rareté énorme. En trouver sur le marché noir aurait été presque impossible, mais guidée par Dazzrug, j’avais découvert un gisement. Ce métal est celui des dieux et des démons. Il avait des propriétés miraculeuses. Je sentais un regard soupçonneux, qui lorgna rapidement vers une autre partie de mon corps.
“Hum… Qu’est ce que… qu’est ce que vous regardez ?
-Hein euh… Oh rien, rien rien rien je vous assure ! Mais dîtes moi hum…”

Elle prit une grande inspiration, semblait légèrement stressée, et me regarda avec une leur de confiance dans l’oeil avant de me lancer:
“Dîtes moi, il me semble vous avoir déjà vu dans les parages du Collégium. Dans ce cas, pourriez vous me faire un sortilège de guérison ? Je viens de me blesser le genou en tombant pour vous.”

Je n’ai pas réussi à réprimer mon fou rire. Et j’espère que vous vous rendez compte d’à quel point il est rare de me voir rire. Enfin, de me voir rire sans jouer un rôle. Je n’ai réussi à reprendre mon calme que quelques minutes après, les larmes aux yeux, avant de m’excuser platement:
“Je suis vraiment désolée, ce n’est pas de votre faute, vraiment je euh…”

Un silence s’installa. Je vis que ladite Judith Leiris semblait non seulement déçue mais légèrement vexée.

“Je suis vraiment désolée, je n’aurais pas du réagir comme ça, ai je menti. Je reviendrai vous voir demain pour l’épée, tenez, voici comment doit être dessinée la garde. C’est très important de suivre ce dessin pour le rituel, ai je dis en lui tendant un dessin.
-Au fait, je ne vous ai pas demandé, dit-elle, après s’être relevé de son échec. Pour quelle religion le rituel sera effectué ?
-Oh, je suis désolée mais ceci est extrêmement privé. C’est une religion qui tient à rester discrète, vous comprenez ? Enfin bref, il est temps pour moi de m’en aller, je vous souhaite une bonne journée !”

Je n’étais pas mécontente de quitter cette forgeronne. Ses soupçons commencaient visiblement à apparaître, et ses méthodes de drague n’étaient absolument pas de mon goût. Quoiqu’il en soit, à présent j’avais l’épée.

Je ne prêtais aucune attention au tournoi qui se déroulait. De toute façon, bientôt, plus personne n’y prêterait attention. Il me restait encore quelques heures avant le début de la cérémonie de ce soir. Je voyais mes fidèles en train de prêcher leurs paroles auprès des nouveaux habitants amenés par le tournoi. Cela me rendait ravie, j’étais fière d’eux. C’est alors que je la vis. Elle. Althanéa Liadon. Elle était en train d’observer fixement un de mes fidèles, et était sur le point de l’accoster. Dès que celui-ci la vit, il tendit sa main en avant, criant le sort que j’avais conseillé. Néanmoins, Althanéa bloqua le sortilège d’un simple geste de la main, avant de fondre sur le pauvre garçon. Elle arracha son masque, et son visage se révéla. Je me couvrai rapidement de ma capuche. Elle ne devait surtout pas me voir. Elle aida le jeune homme à se relever, avant de le forcer à l’accompagner. Je les suivais de loin. J’étais affolée. Tout d’un coup j’eu une idée. Je me changeai aussitôt en chauve souris. Althanéa tenait fermement le fidèle par la main, ne relachant sa prise sous aucun prétexte. Alors, je me postai juste devant lui et manipula ses souvenirs. Dès qu’elle me vit, je sus qu’Althanéa savait que je n’étais pas qu’une chauve souris. Je fis en sorte de voler le plus loin possible, me sachant en sécurité: à présent, même le plus puissant des sortilèges de vérité ne changerait pas ce que le garçon dirait à propos du culte. Et surtout, il ne changerait pas sa version où j’étais une innocente victime.

Le soir venu, je remarquais une trentaine de nouveaux arrivants. Je bouillonnais d’une joie immense, en voyant cette  foule nouvelle. Le début de la cérémonie se passa comme tous les autres. Mais les visages de certains palirent quand ils virent arriver une jeune fille. Je l’avais vêtue de blanc, et une fleur couvrait ses cheveux. Je m’expliquais:

“Mes chers fidèles. Cette jeune fille, est une innocente. Mais sa mort est nécessaire, afin de faire revenir Dazzrug. Le rituel exige une offrande innocente avant le sacrifice final. N’éprouvez aucune peine: elle sait ce qui l’attend, et embrasse pleinement sa destinée.”

Aprèc ces mots, la pauvre jeune fille toute tremblante regarda l’assemblée, et acquiesça. Rien n’était vrai bien sûr. Mais je ne pouvais pas prendre le risque que certaines âmes sensibles quittent le culte.
Il fallait bien une offrande innocente, mais qui accepterait le sort de cette jeune fille ? Pire que la mort, de toute évidence: son âme n’allait pas seulement quitter ce monde, elle allait être dévorée, totalement absorbée par Dazzrug. Cette jeune fille allait tout simplement disparaître de cette réalité, sans aucun espoir à une quelconque vie éternelle. Je la plaçais au centre de l’assemblée. Je tournais toutes mes pensées vers mon bien aimé, et prononçais ces mots:
“Yam Ektal Kwal Jürdun, Dazzrug. Nuelstra plelectelius yal ec offere.”

Aussitôt, un râle se fit entendre. Un bras surgit des entrailles de la terres. Un bras vigoureux, couvert de symboles représentant des flammes. Il plaqua l’offrande à terre. Sa mâchoire apparut. Elle mordit la jeune fille qui, hypnotisée, gardait un regard vide. Bientôt, elle et son âme furent totalement engloutis, et Dazzrug disparut. Pendant tout le processus, je n’avais pas réussi à contenir des spasmes de bonheur. Vu cette vigueur qu’il présentait, son retour semblait arriver très prochainement...
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[Fiction Collective] Miderlyr - Saison 1
« Réponse #33 le: dimanche 13 janvier 2019, 16:01:24 »
Aarsu
La servante et le Haut Duc
22 Juillet, jour de l'ouverture du grand tournoi de Myderlyr, aux alentours de onze heure
À l'entrée de la citadelle

Après avoir longuement marché dans les rues de Myderlyr et l'excitation grandissante, Aarsu arrivait enfin, avec son escorte, sur la route menant à la citadelle, elle était au sommet de la colline, toute de pierre blanche, fortifiée par des remparts et une seule grande porte protégée par la garde ducale et fermée d'une grande herse en fer. On pouvait distinguer derrière les remparts, une haute tour de pierre blanche ainsi que des maisons aux toits fait de tuiles bleues. Il devait s'agir là des bâtiments de la maison ducale. Aarsu prit le temps de regarder les remparts, elle pouvait observer des armes de défense sur le chemin de ronde tels des arbalètes et des catapultes ainsi que des membres de la garde ducale. Elle apercevait aussi des meurtrières, c'était décidément un lien bien gardé capable de résister a un siège de la ville.

Aarsu s'avançait vers la porte gardant la seule route menant à la citadelle et se présenta à un garde. Il s'agissait un soldat qui devait avoir la cinquantaine d'année, plutôt bougon, une moustache tendu dont il avait l'air de prendre grand soin, et une calvitie apparente. Le soldat dévisageai la draconienne l'air de dire qu'elle n'avait rien à faire ici. Aarsu sorti donc le sceau royal de Drakonia qu'elle disposait toujours sur elle en tant que cheffe de la garde du prince héritier Hundwinn Drakonia III et le tandis au garde. Celui-ci pris d'un geste brusque le médaillon l'air de montrer son mécontentement puis l'observa. Peu à peu, son visage pâli, il avait l'air de comprendre ce que ce sceau signifiait et s'excusa de tout son corps. Avoir une délégation du royaume de Drakonia, ce n'était pas tous les jours que ça arrivait :

≪ Pardonnez mon impolitesse, ma dame, avec les temps qui court et le tournoi, nous nous devons d'être le plus méfiant possible, et puis comprenez que ce n'est pas tous les jours que des étrangers se présentent aux portes de la citadelle, sans vouloir vous manquer de respect ou traiter des gens de votre importance d'étranger. Veillez me suivre, je vais vous conduire à l'intérieur de l'enceinte et vous indiquer où se trouve le conseil ducale qui pourra vous recevoir. ≫

À peine avait-il fini sa phrase qu'il commençait déjà à avancer pour guider cette délégation. Aarsu le suivait et elle fini par arriver devant la grande herse de la citadelle. Le garde fit beugla quelque chose d'incompréhensible et la herse commença à se lever. Une fois totalement ouverte, il fit signe à la draconienne et son escorte de le suivre et les guida devant le bâtiment qu'Aarsu avait repéré derrière les remparts plus tôt. Il s'agissait effectivement de la demeure ducale ou siégeait aussi le conseil. Ils arrivèrent devant un grand escalier de marbre blanc, une grande porte prônait en son sommet, c'était une porte de bois massif, très travaillée et sculptée, on pouvait remarquer les écussons de Myderlyr dessus. Le garde frappa la porte d'un anneau de fer maintenu par une bouche de lion, quelques secondes après, un valet vint ouvrir la porte et nous fis signe d'entrer. Le garde quant à lui se retira pour retourner à son poste. On appris du valet qu'il s'agissait du chef de la division de la garde ducale qui s'occupait de garder la porte de la citadelle et qu'il s'appelait Don. Il était plutôt rude aux premiers abords mais cela faisait trente ans qu'il occupait ce poste à la perfection.

Nous arrivâmes dans un petit salon d'attente et le valet nous fit signe de s’asseoir en attendant que quelqu'un vienne nous recevoir. Il empruntait une des portes du salon qu'il referma soigneusement derrière lui. La pièce était tapissé des plus magnifiques pièces qui étaient produites dans la cité, elles représentaient des scènes de chasse, ou bien des animaux, ou encore des joutes. Un magnifique tapis richement coloré et arborant les écussons du Haut Duc Pontifax d'Atragon se trouvait au centre de la pièce. Une magnifique et longue table d'ébène était dessus, ainsi que des chaises fait du même bois, avec un rembourrage en plumes d'oies et recouverte d'un dossier fait d'un tissus vert. Des chandeliers en or étaient posés sur la table ainsi que des corbeilles de fruits venus des royaumes alentours. Un grand lustre pendait du plafond, il était fabriqué en verre coloré, une pièce digne des plus grands artisans verriers.
À côté de la porte qu'avait emprunté le valet, se trouvait deux tableaux qui l'encadrait. L'un représentait le duc sous son meilleur profil tandis que l'autre devait représenter son épouse, décédée depuis longtemps hélas de ce que j'avais pu entendre. Il avait l'air d'une beauté magnifique, un teint frais comme les roses fraîches de la rosée du matin, des yeux d'un bleu saphir et un sourire magnifique d'une bonté incroyable. Des parures venaient orner son cou et une magnifique robe bleue l'habillait.

Le temps passait et j'avais eu le temps d'observer tous les détails de la pièce et de les mémoriser mais personne n'était encore venu à notre rencontre. J'entendais pourtant de l’agitation dans les pièces alentours, une agitation plutôt mauvaise qui avait l'air de cacher quelque chose. Le temps d'attente ne faisait qu'encourager mes soupçons ; que se passait-il ici. Tout avait l'air calme de l'extérieur mais le simple fait de demander une audience au Haut Duc à l'air d'affoler, ne sommes-nous pas les bienvenues ici ? On-t-il peur de nous ? Nous cache-t-il quelque chose. Non, cela ne devait être que mon imagination, le Monseigneur d'Astragon devait juste être occupé.
Peut de temps après mes élucubrations, un homme accompagnée de deux servantes entra par la porte que le valet qui nous avais amené ici avait emprunté. Il était plutôt petit et rondouillet, dans la soixantaine, il portait une perruque de noble et portait des magnifiques habits de velours, surement un des membres du conseil ducale. Il nous adresse la parole d'un pressé :

≪ Je m'excuse pour cette attente ma dame, je me présente, je suis le vice président du conseil ducal, monseigneur Louis d'Ornac. Monseigneur le Haut-Duc D'astragon ne peut vous recevoir mais vous pouvez me faire part de la venue de votre visite si cela ne vous dérange pas.

- Bien sur, je suis enchantée de faire votre rencontre, je vous remercie de nous accorder un peu de votre temps. Je suis Aarsu, suivante, servante et cheffe de la garde personnelle du prince Hundwiin Drakonia III, futur roi du royaume de Drakonia. Il m'a chargé de venir demander audience au Haut-Duc pour échanger avec lui. Je peux vous remettre sa lettre qu'il a rédigé. ≫

Je tendais la lettre au vice président qui l'a pris. Une servante s'approcha de lui pour lui tendre un couteau à lettre. D'ornac lu la lettre, des gouttes de sueur perlaient de son front. Il pris la parole d'un ton désolé et stressé en se raclant la gorge au préalable :

≪ Je suis sincèrement désolé mais cela ne va pas être possible de répondre à votre demande. Le Haut Duc est bien trop occupé et à donner des ordres, il ne veut recevoir personne lors du tournoi, il a énormément de travail avec son organisation et tout ce qu'il implique. Vous allez devoir prévenir le prince Hundwiin qu'il ne peut le recevoir.

- S'il ne s'agit que d'attendre la fin du tournoi, cela peut attendre. Le prince n'a pas encore décidé combien de temps il séjournerait à Myderlyr, mais il n'a pas l'intention de partir tout de suite après le tournoi.

- Huuum, je crains que nous ne pouvions vous donner de date pour le moment, faites savoir au prince de Drakonia qu'il pourra toujours demander une audience au Haut-Duc plus tard après le tournoi. Peut-être qu'il sera alors disponible. Enfin, ce n'est pas tout ça mais le conseil ducal a prévu de se réunir et je ne peux rester plus. Je vais hélas devoir vous demander de nous congédier, servante, je vous prie de les raccompagner à la porte de la citadelle. ≫

Louis d'Orna quitta alors la pièce et comme il l'avait ordonné, une servante vint à nous et nous fit signe de la suivre. Je quittai donc le bâtiment ducal avec cette étrange impression que notre délégation n'était pas la bienvenue, comme si nous venions jouer les troubles fêtes. Une fois de retour à la herse, Don était là pour la faire ouvrir et nous faire quitter l'enceinte de la citadelle. Il nous dit ces mots :

≪ Ecoutez moi, je ne sais pas ce que vous êtes venus faire ici mais cela m'étonnerait que vous ayez été bien accueilli. Peut après que vous soyez entrés, je me suis fait salement réprimander car les ordres étaient clairs, on ne devait laisser personne entrer. J'avais jugé qu'une délégation Draconienne pourrait déroger à cette règle mais il semblerait que non. Je vous dit pas la honte. J'espère néanmoins que vous avez pu faire ce pour quoi vous êtes venus.

- Je m'excuse de vous avoir causer ces réprimandes, hélas, nous avons été congédiés car le duc ne pouvait nous recevoir et le conseil ducal allait avoir une réunion. ≫

Don nous fit signe de le suivre pour nous raccompagner à la porte mais il s'approcha de mon oreille pour me chuchoter quelque chose :

≪ Ecoutez, je n'en sais pas plus mais il se trame quelque chose dans l'enceinte de la citadelle et le conseil ducal a l'air d'être impliqué et de cacher quelque chose. Après 45 ans à travailler pour la garde ducale, c'est la première fois qu'il se passe quelque chose du genre. Moi j'ai un grand sens du devoir, j'ai prêté serment devant le Haut-Duc et juré de le servir mais depuis quelques semaines, tout est étrange et les ordres ont changés ici. Je ne sais pas ce qu'il se trame mais je vous jure sur mon honneur que je le découvrirai. ≫

Les mots de Don résonnaient en moi et ne faisaient que renforcer mes impressions de tout à l'heure. Il se passe définitivement quelque chose dans la citadelle et le conseil ducal ne veut pas que cela se sache... Maintenant, qu'allais-je dire à mon prince par rapport à cela. Le connaissant, il voudrait rencontrer de lui même le conseil ducal et essayer d'en apprendre plus mais, si nous ne sommes pas les bienvenues. Il serait mauvais de créer des tensions entre la cité de Myderlyr et Drakonia. L'après midi est déjà bien entamée, le temps que je redescendes jusqu'au lieu du tournoi, Hundwiin aura peut-être fini ses joutes. Je profiterai de la route pour acheter de la nourriture dans l'un des nombreux stand qui jalonne les rues, histoire que nous mangions un bout.
« Modifié: dimanche 13 janvier 2019, 16:31:57 par Chompir »
Merci à Haine et Jielash pour le kit <3

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[Fiction Collective] Miderlyr - Saison 1
« Réponse #34 le: dimanche 13 janvier 2019, 18:20:52 »
Hop, une petite suite. Je ne suis pas allé aussi loin dans le temps que je le voulais initialement, mais ça commençait déjà à faire un petit morceau. Je ferai sûrement une autre suite plus courte pour rattraper la ligne du temps assez rapidement. Enjoy !

__________
Aldérique Briancourt
Ecuyer (à son corps défendant) de madame d'Euphorie
16 Juillet – début de soirée
A l'intérieur de l'hôtel particulier de monsieur de Montalgure


   -Mon papounet à moi !
   -Ma fifille adorée !
   Ma dame d'Euphorie, ourse femelle d'une taille respectable pour pareil spécimen, attrapa son courtaud de seigneur père par les aisselles et le souleva du sol comme si son embonpoint proéminent n'eut été que la conséquence sévère d'une crise aiguë d'aérophagie. Sous les yeux amusés et habitués de la suite de mon seigneur d'Euphorie, et sous ceux plus écarquillés et atterrés du personnel de l'hôtel, ma dame fit tournoyer son auguste géniteur dans les airs, riant comme une petite fille. Loin de s'en offusquer, monsieur d'Euphorie faisait écho à ses éclats, s’esclaffant tout comme elle, le peu de cheveux s'accrochant encore à son crâne luisant voletant follement dans le tourbillon d'acier et de cliquetis métalliques.
   Après quelques secondes de ce manège tout à fait stupéfiant, ma dame reposa mon seigneur au sol, leur folle farandole se transformant en une étreinte franche et plus à propos.
   -Laisse moi te regarder, fit le seigneur d'Euphorie en prenant un pas de recul, ses yeux bruns et plissés aux coins observant avec fierté la haute stature de ma maîtresse. Par les dieux, je jurerais que tu as encore grandi !
   -Hélas, je crains que ce ne soit toi qui t'entêtes à rapetisser, mon papa, répondit l'intéressée avec un grand sourire.
   Ce spectacle me fit venir une curieuse idée à l'esprit. Je me demandai un instant quelle forme pourrait bien prendre mes retrouvailles avec mon propre père. Embrassades et accolades larmoyantes me paraissaient peu probables. Plutôt une secousse du chef, un soupir de déception, un regard lourd de reproches et peut-être mon épée en travers de son corps. Oui, cela me paraissait plus plausible. L'idée me fit sourire.
   -Et qui est-ce ?
   La voix du seigneur d'Euphorie me fit revenir à la réalité. Je clignais des yeux, m’apercevant que tous les regards étaient à présent sur moi. Je sentis le rouge me venir aux joues sous cette attention soudaine.
   -Mon papa, voici mon écuyer, Aldérique Briancourt, intervint ma maîtresse en posant une main ferme et rassurante sur mon épaule. Il me sert diligemment depuis bientôt deux ans.
   -Deux ans ? Diablerie ! Cela fait donc déjà si longtemps que je n'ai pu profiter de ta présence ? se lamenta le seigneur en tendant mollement sa main vers moi, son énorme chevalière gravée du sceau d'Euphorie scintillant vivement dans la lueur du soleil couchant que filtraient les hautes fenêtres du rez-de-chaussée.
   Je m'empressai de jeter un genou au sol et saisis sa main délicatement dans les miennes avant de déposer un léger baiser sur la bague. Je relevai les yeux, croisant son regard. Il m'adressa un bref hochement de tête, me signifiant que mon acte de dévotion était suffisant. Je restai un moment interdit. Il y avait dans ces yeux d'un brun tout à fait commun une étincelle que je n'avais pas vue jusque là. Le regard qu'il posait sur moi était bien différent de celui qu'il posait sur sa fille. Moi, il m'étudiait comme une pièce de viande exposée sur l'étal d'un marchand. Jugeant ma valeur peut-être, mon utilité. Il attendait de moi une obédience servile et tacite.
   Je n'étais que l'écuyer de sa fille chérie. La seule valeur que j'avais à ses yeux était que j'étais utile à ma maîtresse. Je n'avais entendu d'histoires de lui que de la bouche de ma dame, qui l’idolâtrait sans se rendre compte que le portrait qu'elle en faisait lui donnait l'air d'un idiot et d'un débonnaire. Et si son apparence, au premier abord, ne démentait pas ce tableau, il suffisait qu'il posât son regard calculateur sur vous pour que vous compreniez immédiatement qu'il était le seigneur d'Euphorie, l'un des suzerains les plus puissants des Terres Bannières.
   -Briancourt, tu dis ? reprit-il après que je me sois relevé. Un choix intéressant, ma fille à moi. Mais cette discussion peut attendre un moment plus propice. Il y a des affaires plus urgentes. Comme le cadeau qui t'attend dans la cour.
   Un grand sourire fendit les lèvres de ma marraine tandis qu'elle attrapait la main tendue de son père.
   -Un cadeau ?
   -Et pas des moindres, j'en suis sûr. Merci pour votre attention. Vous pouvez retourner vaquer à vos occupations, ajouta-il avec un signe de la main, congédiant les gens de sa suite ainsi que les domestiques qui avaient sans aucun doute été assemblés pour venir saluer l'arrivée de la fille prodigue.
   J'emboîtai le pas au père et à sa chevaleresse de fille, peu certain de ce que l'on attendait de moi.
   -Vous coucherez ici, bien entendu, reprit-il en opinant du chef et d'un ton qui n'admettait aucune réplique. Mon ami André m'a déjà fait savoir à plusieurs reprises à quel point il était heureux et honoré de nous recevoir pour la durée des jeux. Un peu de civilisation après la rudesse de la route ne pourra que vous faire du bien.
   -Bien dit, mon papa. Un bon bain chaud ne serait pas de refus.
   -L'eau est déjà fumante et n'attend que ton bon vouloir, ma fille à moi. Mais nous y voilà. J'espère que cela te plaira.
   Après un signe de main du seigneur, l'un des hommes d'armes portant la livrée d'Euphorie ouvrit la porte d'entrée de l'hôtel, dévoilant les pavés de la cour extérieure sur lesquels tapotaient nerveusement les sabots d'un immense cheval, un destrier colossal à la robe du noir de minuit et à la crinière du blanc de la neige. Ses naseaux se dilatèrent alors qu'une odeur familière lui arriva et les muscles puissants de son poitrail et de ses pattes se contractèrent ostensiblement tandis qu'il tirait sur la corde que tenait le palefrenier pour freiner son avance.
   -Tonnerre !
   Le cri de ma dame trouva un écho dans le hennissement puissant de l'étalon. Elle se précipita en avant, jetant ses longs bras autours du cou de l'animal qui en piaffa de plus bel, visiblement sensibles aux cajoleries de sa maîtresse retrouvée.
   -Je savais que cela te ferait plaisir, ma fifille, dit le seigneur d'Euphorie avec un sourire de contentement. Après tout, c'est le devoir d'un bon père de savoir ce genre de chose.



Aldérique Briancourt
Ecuyer (à son corps défendant, toujours) de madame d'Euphorie
19 Juillet – Tard dans la matinée
Grand Hall, aux abords des « Lames Leiris ».



   Ma dame referma sèchement la porte de la boutique. Elle fulminait, ses grands yeux turquoises grondant d'un orage mal réprimé. C'était la cinquième enseigne que nous visitions depuis notre arrivée au Grand Hall et nous étions toujours les mains vides.
   -Des excuses ! Encore et toujours des excuses ! gronda-t-elle en reprenant son chemin d'un pas vif. « Pardonnez moi, madame, mais notre carnet de commande est débordé. Vous comprenez, avec les jeux, gnagna, gnagni. », singea-t-elle le ton pédant du dernier commerçant visité.
   Je faisais mon possible pour tenir l'allure de ses grandes enjambées. Je me raclai la gorge avant de tenter :
   -Avec tous les combattants venus pour le tournoi, il risque d'être difficile de trouver quelqu'un qui accepterait une commande dans des délais aussi brefs, ma dame. Peut-être vaudrait-il mieux abandonner cette entreprise pour l'instant ?
   -Nenni ! J'ai juré, filleul. Nous ne partirons pas d'ici avant de t'avoir armé convenablement. Mon papa à moi approuve lui aussi cette idée. Tiens. « Lames Leiris ». Tentons notre chance ici. Il serait beau qu'un commerce battant pareille enseigne ne soit pas en mesure de nous fournir une lame de qualité acceptable.
   Soupirant intérieurement, je suivis ma maîtresse à l'intérieur. L'endroit devait être tout à fait charmant pour tout connaisseur des arts de la guerre. Des haches, des épées, des poignards, des lances, des hallebardes, des masses, de tailles et de styles divers, étaient exhibés sur les murs, sur des râteliers, les pièces plus communes remisées pêle-mêle dans des tonneaux. Même pour mon œil peu entraîné, la qualité générale des marchandises était apparente, comme en témoignaient  la lueur de l'acier poli et le détail des finitions.  Un comptoir occupait l'arrière de la boutique mais il était présentement déserté. Les bruits caractéristiques d'un marteau battant une enclume nous parvenaient d'une arrière-pièce.
   -Entrez, entrez ! s'exclama une voix de femme par-dessus la clameur de la forge. Je suis à vous dans une minute !
   Ma maîtresse souffla audiblement du nez, irritée, mais son humeur s'améliora nettement lorsque son regard se posa sur certaines pièces présentées sur des plaques d'exhibition clouées au mur.
   Je m'en allai de mon côté, flânant dans la boutique, laissant mes doigts glisser sur les poignées recouvertes de cuir, sur les lames larges et réfléchissantes. Depuis que nous étions entrés dans Miderlyr, j'avais un nœud à l'estomac qui ne daignait pas s'estomper. Je n'étais pas prêt au combat. C'était une certitude que j'avais et que ma maîtresse était loin de partager. Au contraire, elle n'avait qu'une hâte, celle de me voir fièrement mettre ses enseignements à exécution pour me défaire de mes adversaires sur le pré.
   L'idée de croiser le fer « pour de vrai » me terrifiait. Les duels courtois étaient encadrés par de nombreuses règles et sévèrement arbitrés mais cela restait des affrontements à armes réelles. Les accidents n'étaient pas rares et plus d'un preux avait perdu la vie sur le champ d'honneur. Mourir pour une gloire éphémère ne m'intéressait pas. J'avais bien trop de projets à concrétiser pour risquer ma vie pour une profession que je quitterai sitôt adoubé. Bien sûr, il était impensable que je m'en ouvrisse à ma marraine. Elle ne comprendrait pas et pire, cela risquait de la mettre en colère.
   Non, mon seul espoir était que ma candidature soit rejetée. Ce qui me semblait de plus en plus improbable aux vues des histoires que j'avais entendues depuis notre arrivée. La plupart des compétitions étaient ouvertes au tout-venant, à l'exception des plus prestigieuses.
   -Une belle dague pour une belle demoiselle, fit une voix à côté de moi.
   Je sursautai, arraché de mes pensées par cette intervention. Je pivotai raidement, sans me rendre compte que je tenais à la main une dague.
   -Oups, attention avec ça, s'exclama la nouvelle venue en m'attrapant délicatement le poignet pour m'éviter de l'embrocher.
   -P... Pardonnez-moi, bafouillai-je comme un idiot en replaçant la lame à sa place.
   La nouvelle venue était sans aucun doute la propriétaire, comme en témoignaient le tablier de cuir et les épaisses lunettes de protection qui lui enserraient le sommet du crâne et qui plaquaient ses longs cheveux blonds en arrière. Elle me dévisageait intensément avec un grand sourire. Sa main n'avait pas quitté mon poignet.
   -Je ne suis pas très doué avec ces instruments, dis-je stupidement, sans vraiment réfléchir.
   Elle m'avait appelé demoiselle. Elle pensait que j'étais une femme. Pour habitué que j'étais, il était moins commun qu'une autre personne du beau sexe commît l'erreur et cela rendait la chose étrangement plus gênante encore. Elle rit à mon excuse pathétique.
   -Ne vous inquiétez pas. Vous savez, moi-même j'ai toujours préféré les fourreaux aux lames.
   Je restai interdit. Ma bouche s'ouvrit et je sentis le rouge me monter aux joues. Etait-elle vraiment en train de... Alors qu'elle pensait que... ?
   -A... Aldérique ! m'exclamai-je tout à coup à haute voix.
   Ses sourcils se haussèrent. Elle n'avait pas l'air de comprendre mon soudain éclat.
   -Briancourt. Aldérique Briancourt. Je m'appelle. Je suis écuyer. Enfin. Je suis UN écuyer, ajoutai-je précipitamment en insistant.
   Il y eut entre nous un instant de flottement avant que la compréhension ne fleurît dans ses yeux.
   -Oh.
   Elle lâcha aussitôt mon poignet, comme si ma peau était soudainement brûlante.
   -Je... je suis navrée, dit-elle en prenant un pas de recul.
   C'était à son tour de rougir quelque peu.
   -Ce... Ce n'est rien, dis-je en baissant les yeux au sol. C'est une erreur com...
   -Ah ! Vous voilà, intervint ma maîtresse, sa grosse voix forçant notre attention sur elle.
   Elle nous rejoignit à grandes enjambées, portant à l'épaule une hache de guerre décrochée du mur.
   -J'espère que vous êtes ouverte aux affaires, attaqua-t-elle tout de go d'un ton mauvais. Je ne supporterai pas un énième refus.
   -Bien sûr, répondit la forgeronne d'un grand sourire, son attention me quittant immédiatement pour se concentrer entièrement sur la stature impressionnante de ma marraine. Vous cherchez quelque chose en particulier ?
   -Oui, cela même. Je souhaite armer mon écuyer ici-présent en vue des jeux. Mais je ne tolérerai aucun équipement de seconde main. Je souhaite lui faire forger une pièce sur mesure.
   -Je vois, répondit l'autre en nous faisant signe de la suivre jusqu'au comptoir. De quel délai parlons-nous ?
   -Trois jours, au maximum. Tout doit être prêt pour l'ouverture du tournoi. J'ose espérer que cela est possible.
   -Bien sûr, l'assura la forgeronne sans se départir de son sourire. De quel type de pièce parlons-nous ?
   -Une épée, de toute évidence. Rien d'extravagant, mais adaptée au duel et à la bataille. Fonctionnelle, avant tout.
   -Je vois.
   L'artisane me demanda ma main, qu'elle palpa du bout de ses doigts experts, prenant visiblement la mesure de ma paume.
   -Bien. Cela ne devrait pas poser de problème. Souhaitez-vous un style en particulier ?
   -Non, je fais confiance à votre jugement. A en juger par la qualité des marchandises que vous exhibez, je ne devrais pas être déçue.
   La femme hocha la tête, visiblement ravie du compliment.
   -Vous ne regarderez pas à la dépense, ordonna ma marraine. Je ne souhaite que le meilleur. Votre prix sera le mien. Et voici un modeste acompte pour vos frais, ajouta-t-elle en déposant une bourse rebondie sur le comptoir qui tinta joliment et qui n'avait de modeste que le nom.
   -Comptez-vous participer aux jeux ? demanda la tenancière en faisant discrètement disparaître la bourse derrière le comptoir.
   -Bien sûr, répondit ma maîtresse avec un reniflement dédaigneux, comme si la réponse allait de soi.
   -Vous devez être vaillante, vue votre... belle taille.
   -Ah ! Pour sûr.
   Un sourire arrogant fleurit sur les lèvres de ma dame et elle bomba le torse. Dieux, c'était reparti...
   -Je suis Eugénie d'Euphorie, chevaleresse au service du seigneur Gustave d'Euphorie, Pourfendeuse de la Stryge d'Orang, Exécutrice du Vampire d'Allançont, Trancheuse de la Vouivre d'Omen, triple vainqueresse du tournoi du Blansceau, Lionne d'Or des jeux de Brestecour. Et futur championne de Miderlyr, tenez-le vous pour dit, ajouta-t-elle avec suffisance.
   -Ouah ! s'exclama la forgeronne d'un ton que je ne parvins à déterminer, entre ironie et admiration sincère. Moi, je suis Judith Leiris. Je forge des armes.
   Son sourire radieux ne chancela pas une seule seconde.
   -De toute évidence, commenta platement ma marraine. Bien. Maîtresse Leiris, je pense que notre affaire est entendue. Vous veillerez à faire livrer l'épée à l'hôtel Montalgure. Je compte sur votre ponctualité.
   -N'ayez crainte. Je suis toujours à l'heure pour ces dames.

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[Fiction Collective] Miderlyr - Saison 1
« Réponse #35 le: lundi 14 janvier 2019, 22:15:54 »
Je m'attelle à la suite du côté des mages du coup :oups:

Ivyal l'Invisible
22 juillet - tard
Guilde des voleurs
De l'infiltration au conseil de guerre

    Trouver les quartiers de la naine ne fut pas très compliqué. Laisser traîner des yeux ou des oreilles en toute discrétion était, après tout, largement dans mes compétences. Et obtenir les informations voulues faisait partie de mes talents. C'est de cette façon que j'appris la cheffe naine voyait les jeunes recrues ce soir. Je n'avais qu'à profiter de ce moment pour m'introduire dans ses appartements et enquêter à ma guise.
    J'arrivais ainsi devant une simple porte de bois, au bout d'un couloir désert. La porte semblait simplement verrouillée, mais une rapide inspection révèla une sécurité supplémentaire. Irradiant doucement du bois, une rune magique protégeait la porte, paralysant quiconque tenterait de crocheter la serrure.
    Ce sort discret était néanmoins commun. Je fouillai dans mes poches, en sortant un petit morceaux de papier sur lequel luisait une rune semblable, mais présentant malgré tout quelques différences minimes. J'appliquai le contre-sort contre la porte, à côté de la serrure. La rune sur la feuille noircit en un léger crissement. Tant que le papier resterait sur le bois, la protection magique était désactivée.
    La serrure ne me posa pas de problème. En quelques secondes, j'étais à l'intérieur. La porte se referma sur moi en silence. La seule marque visible de l'extérieur de mon intrusion était le petit morceaux de papier collé discrètement à côté de la serrure.
    Je jetai un regard autour de moi. Les appartements de la naine n'étaient pas très grands. Un lit occupait la place sur la gauche, accompagné d'une petite table de nuit en bois sombre. Sur la droite trônait un énorme bureau, couverts de papiers en tout genre. Une sphère de lumière magique y était également posée, éclairant toute la pièce. Une autre porte me faisait face, elle devait sûrement mener à une pièce d'eau. Il n'était pas rare de trouver une source d'eau dans le réseau de tunnels souterrains de la Guilde, et il était plus que probable que la cheffe naine en ait réquisitionné une.
    Je m'avançai vers le bureau. Je n'avais pas beaucoup de temps pour mes recherches : il ne fallait surtout pas qu'on me découvre ici sous peine de... Non, il ne fallait mieux pas y penser. Je passai en revue rapidement du regard les papiers sur le bureau. Ce n'était que des affaires en rapport avec la Guilde. Un arrivage chez un marchand, un pot-au-vin payé, untel en prison ou encore un commerce à faire couler. Du travail de chef de guilde quoi. Rien ne m'intéressant.
    La commode sous le bureau contenait, de toute évidence, les affaires classées. Je m'approchai alors de celle près du lit. Un rapide examen ne révèla ni piège, ni verrou, j'ouvris la petite porte de bois sombre. A l'intérieur se trouvaient quelques livres, et un petit coffret de bois, richement ouvragé. J'eus un petit sourire. Voilà une pièce intéressante !
    Je le pris entre les mains, et l'examinai attentivement. Le bois était clair, gravé de motifs abstrait. Un métal argenté -sûrement de l'argent vu la qualité de l'objet- couvrait les arêtes. Le coffret était clairement l'oeuvre d'un maître ébéniste. La serrure, verrouillée mais pas piégée, fut ouverte en quelques instants. A l'intérieur se trouvait un petit pactole. Quelques pièces d'or d'origine naine, au vu de la face, un rubis, deux saphirs et un diamant.
    Je résistai à l'envie de m'en emparer, et referma le coffret. Tandis que je verrouillais la serrure, je remarquai un détail qui m'avait échappé jusque là. Le coffret contenait un double fond ! Je l'ouvris rapidement, pour découvrir un médaillon doré sur lequel avait été gravé la tête stylisée d'un nain casqué. Une famille importante naine, mais impossible de me souvenir laquelle. Je pris quelque seconde pour mémoriser le motif. Les nains ne manquaient pas avec les festivités, et il ne serait pas compliqué d'obtenir quelques informations dans une taverne contre quelques bières.
    J'avais enfin une piste ! Autant ne pas m'attarder du coup. Je pris soin de bien ranger le coffret où et dans l'état dans lequel je l'avais pris avant de sortir discrètement. Je verrouillai la porte derrière moi, puis arracha le contre-sort. La rune de protection se reactiva en un léger bourdonnement tandis que le morceau de papier se consuma. Je disparu dans les ombres. Il ne restait aucune trace de mon passage chez la naine.


    Alors que je me rendais vers la taverne de la Guilde pour me rafraîchir après ces quelques aventures, Elsyäh vient à ma rencontre. Le conseil se réunissait en urgence, et il souhaitait ma présence. Je la suivis donc dans le dédale de galeries jusqu'à une petite salle. L'elfe me fit entrer avant de fermer la porte sur nous.
    La pièce était occupée par une énorme table circulaire, autour de laquelle siégeaient six personnes.
    Aube, évidemment. La cheffe naine faisait face à la porte. Elle portait son éternel masque d'or sous sa capuche noire. A sa droite siégeait son premier lieutenant, un jeune homme brun aux yeux verts à l'air décontracté que je n'avais jamais vu jusque là ; et à sa gauche se trouvait Ir'Saal, le maître mage de la guilde. Cet elfe à l'air plutôt hautain portait ses longs cheveux clairs détachés, et caressait nonchalamment sa petite barbichette tressée, les yeux dans le vague.
    Le tour de table se complétait par Gontran, un petit homme rondouillet au visage habituellement amical, Astrea, une féline aux multiples perles dans son pelage clair qui regardait ses griffes et une silhouette enroulée dans une longue cape noire irradiant d'une aura mauvaise. Il restait deux sièges, qui nous étaient visiblement réservés.
    Alors que l'on s'installait rapidement, Aube prit la parole d'une voix douce :
    - Au nom du conseil, je te remercie de ta présence parmi nous. Si tu y es convié ce soir, c'est suite à des événements particuliers. Ta venue dans notre Guilde est, initialement, pour nous aider à nous emparer de la Tiare. Mais d'autres priorités retiennent, pour l'instant, toute notre attention, et c'est la moindre des choses de t'en tenir informé. Kal, si tu veux bien continuer.
    Le jeune homme à sa droite pris la parole d'une voix grave.
    - Il y a moins d'une heure, les Assassins, représentés par un certain Serpent, ont exécuté un de nos contact, Raymond Thraryth sur la place publique. Puis il a demandé la tête d'Aube avant demain 14 heures. S'il ne l'avait pas, il a annoncé vouloir brûler une église.
    J'eus un sourire. Drôle de menace. Ce à quoi Ir'Saal réagit immédiatement :
    - Mais c'est absurde ! Une église ? Mais qu'est-ce que ça peut nous faire ? Jamais...
    - Calme toi Ir'Saal, le coupa Kal. Nous sommes tous d'accord, ces menaces sont ridicules.
    - Mais néanmoins présentes, continua Astrea. Nous sommes des voleurs, donc pas forcément bien vus. Mais si en plus nous refusons de livrer notre cheffe, ce sera de notre faute si une église brûle. Et cela devrait relancer les recherches pour nous localiser...
    Profitant d'un instant de silence, je pris la parole :
    - Les autorités auront, je pense, plus intérêt à chercher les assassins. Ce sont eux qui brûlent des églises, pas nous.
    Kal approuva mes paroles d'un hochement de tête.
    - Ils ont néanmoins pris assez d'assurance pour nous provoquer de nouveau...
    - L'arrivée de ce Serpent ne doit pas y être pour rien. Nos deux infiltrés ont des infos à son sujet ? demanda Elsyäh.
    - Pas de nouvelles depuis trop longtemps. Il est fort possible qu'ils aient été découverts... grimaça Kal.
    - Et nos prisonniers ont parlé ? répondit l'elfe du tac au tac.
    - Pas encore, siffla la silhouette en noir, mais cela ne saurait tarder...
    J'eus un frisson. Il irradiait de cette homme quelque chose de mauvais, et le crissement de sa voix me confirma une certitude : si les assassins ne parlaient pas, il leur réservait un sort pire que la mort.
    - Le conseil semble d'accord pour dire que la provocation des assassins de restera pas impunie.
    Aube marqua un temps d'arrêt, laissant aux membres la possibilité d'exprimer un éventuel désaccord. Personne ne le fit. La cheffe naine continua donc :
    - Préparez vos meilleures unités ainsi que vous. Dès qu'Iobolos obtient des informations, les représailles seront lancées. Nous avons que trop fermé les yeux sur les récents agissements des Assassins. Si c'est la guerre qu'ils veulent, ils l'auront.
    Je restai songeur un instant. Les Assassins étaient donc la priorité numéro un à régler pour la Guilde. La Tiare, malgré l'occasion en or provoquée par le tournoi, passait après. A moins que j'en sois écarté volontairement... La voix de la naine conclu le débat.
    - Le conseil est levé.

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[Fiction Collective] Miderlyr - Saison 1
« Réponse #36 le: dimanche 20 janvier 2019, 17:35:16 »
Petit double post oklm :hap:

Sylvanyël Al'Jak
22 Juillet - Soir
Bibliothèque du Collégium
Quand une secte recrute

    Le soir était tombé, et j'étais toujours attablée dans la bibliothèque. Malgré mes réflexions de la veille, et ma volonté d'enquêter, j'avais passé une nouvelle journée plongée dans des vieux livres. Mais je n'avais pas oublié le puissant appel de la nuit, et je comptais, s'il se reproduisait ce soir, en profiter pour tenter de savoir d'où il provient. Même si j'espérais secrètement que ce ne soit qu'un mauvais ressenti de ma part, et que rien de tout cela n'ait été réel.
    - Je me doutais que je te trouverais encore ici...
    Je relevai la tête. Alklebath était revenu. Il me fixait, une lueur amusée dans le regard. 
    - Toujours dans tes traités d'invocation ?
    Je soupirai. Je n'étais pas venue ici pour rencontrer de beaux jeunes étudiants en manque de conquête.
    - J'ai du travail...
    - Peut être, mais il faut faire des pauses de temps en temps.
    Il s'assit en face de moi, un sourire flottant sur ses lèvres, avant de reprendre la parole :
    - Et si je ne viens pas, tu ne t'arrêtes pas. Tu trouves ce que tu veux dans tous ces vieux bouquins ?
    Il balaya d'un geste de la main les livres étalés sur la table avant de reprendre :
    - Le but de la magie n'est-il pas de pratiquer ? Ne faudrait-il pas que tu as ailles expérimenter ce que tu as pu découvrir ?
    - Et invoquer des démons ? Voyons, tu dois bien savoir que ce sont les créatures les plus dures à soumettre...
    Je n'avais pu m'empêcher de répondre avec virulence. Si ce jeune novice pensais pouvoir invoquer et contrôler un démon, il se trompait lourdement. Et hors de question qu'il fasse la même erreur que j'avais faite.
    Alklebath eut un léger mouvement de recul. Visiblement, il ne s'attendait pas à autant de force dans ma réponse. Il se repris néanmoins très vite et ricana :
    - Je ne pensais pas que tes recherches se focalisaient uniquement sur les démons...
    Il pris une grande bouffée d'air avant de continuer :
    - Ecoute. Je comprends parfaitement que tu ne souhaites pas invoquer de démon. Néanmoins. Sortir un peu pourrait te faire du bien. Et je... Tu pourrais nous faire une petite démonstration. On est quelques étudiants intéressés...
    C'était donc ça. Ils n'avaient sûrement jamais vu d'invocation et ils voulaient une petite démonstration. Je grimaçai. Leur but était louable, mais je ne pratiquai qu'en cas de nécessité. Pas pour le plaisir.
    - Je...
    Je m'interrompis. L'appel. De nouveau, si fort, si présent, si total. Je serrai les dents. La Bête allait forcément y répondre. Et surtout, impossible de chercher la provenance. La puissance courrait dans les murs du bâtiment, résonnant dans tout le Collégium. Le choix du lieu avait été bien pensé. Et surtout, j'avais été sotte de penser pouvoir en trouver la source.
    Alklebath me dévisageait. Il n'avait pas entendu l'appel. Soit il n'avait pas ressenti cette magie, soit il l'ignorait totalement. Par habitude, ou pire, par complicité. Je ne pouvais donc pas lui en parler. La Bête s'agita. Je devais m'en débarrasser. Et vite. Et pour cela, le plus simple restait encore d'accepter sa proposition.
    - Ok. On se retrouve où demain ?
    Un grand sourire éclaira son visage tandis que je réprimais un nouvelle grimace sur le mien.
    - Demain midi, sous le grand chêne dans la cour. J'aimerais te présenter quelqu'un avant tout.
    - Comme tu veux, soufflai-je.
    Je fermai les yeux un instant. Il était temps de m'éclipser.
    - Si tu veux bien m'excuser... Continuai-je en me levant.
    - Ca va pas ?
    La Bête grogna une nouvelle fois. Je déglutis avant de répondre
    - Pas vraiment. Je vais aller me poser un peu, ça ira mieux demain.
    J'attrapais rapidement mon carnet de notes tandis que je posais le petit écriteau Merci de ne pas toucher sur la table. J'avais pu négocier ce petit arrangement avec la bibliothécaire.
    - Je vais te raccompagner.
    - Non ! Grognais-je d'une voix trop grave pour m'appartenir complètement.
    Le jeune elfe eut un mouvement de recul devant cette violence verbale. Je déglutis avant de reprendre d'un ton nettement plus doux et posé, un léger sourire factice sur le visage :
    - Ca va aller, je te remercie. A demain.
    Et je partis sans me retourner dans les couloirs, laissant le pauvre Alklebath sur place. Mes appartements, une petite chambre gracieusment mise à ma disposition, n'était pas très loin. Il fallait tourner à droite, traverser ce grand couloir, grimper les escaliers, tourner une nouvelle fois à droite, et c'était la quatrième porte à gauche.
    Je verrouillais derrière moi d'un geste saccadé, avant de me laisser tomber sur le dos sur le lit. Les yeux écarquillés, le regard perdu entre les poutres du plafond, je tentais de mettre de l'ordre dans mes émotions. L'appel avait été bien plus puissant ce soir. L'invocation était pour bientôt assurément. Quelques jours tout au plus. Je profiterai de ma ballade imposée demain pour enquêter. En espérant que les étudiants ne soient pas trop insistants. Même si, étonnement, la Bête n'avait pas été trop pesante ce soir. Comme si Elle souhaitait plus me mettre en garde que profiter des événements... Décidément, ce Collégium était vraiment étrange...


23 juillet - midi

    La lourde cloche du Collégium sonna douze coups. Midi. J'étais en retard au rendez-vous posé la veille par Alklebath. Je glissais mon précieux carnet de notes dans ma lourde sacoche, posai le petit écriteau sur ma table, et sortis hâtivement de la bibliothèque.
    Je n'eus aucune peine à trouver le lieu de rencontre. Le chêne était majestueux, et trônait au centre de la cour intérieur du Collégium, offrant une douce fraîcheur grâce à l'ombre de ses branches. Tandis que de nombreux étudiants passaient rapidement, sûrement pressés d'aller manger, deux personnes attendaient à côté du tronc. Je reconnus facilement Alklebath, qui me fit un signe de la main en m'apercevant. A ses côtés se tenait une jeune fille. Longs cheveux noirs, peau pâle, yeux couleurs noisettes pétillants d'énergie, et un sourire éclatant. Je l'avais déjà croisée par deux fois, mais surtout, elle avait éveillée la Bête. Et je la rencontrai maintenant directement. Cela ne pouvait être une coïncidence.
Alklebath fit quelques pas pour venir à ma rencontre.
    - Sylvanyël, je te présente Imielda. C'est elle qui mène notre petit groupe. Je lui ai un peu parlé de toi, et elle a souhaité te rencontrer avant de passer à la suite.
    Le jeune elfe s'écarta ensuite, me laissant face à Imielda. Elle pris la parole d'une voix douce, mais ferme :
    - Je te remercie de nous accorder un peu de ton temps qui doit être bien précieux. Alklebath m'a parlé de tes recherches bien prenantes dans la bibliothèque. Et puis, on s'y est déjà croisées je crois.
    Elle eut un petit rire clair et cristallin. Je lui rendis son sourire. Donc tout ce qu'Alklebath avait pu apprendre, il lui avait dit ? Pourquoi donc avait-elle besoin d'en savoir sur moi ? N'aurait-elle pas pu venir me voir directement ?
    - Je vais donc faire vite. Nous sommes un petit groupe d'étudiants cherchant à pratiquer l'invocation, mais nous ne sommes pas sûrs de nous y prendre comme il faut. Peut être pourrais-tu passer nous voir, et nous donner quelques conseils ?
    Je restais songeuse un instant. Pourquoi ne pas demander aux professeurs de l'académie ? La situation était louche. Mais cela avait peut être un lien avec l'appel que je ressentait chaque nuit. L'occasion était trop belle pour en apprendre plus !
    - Bien sûr ! répondis-je d'un ton enjoué. Alklebath m'en a déjà un peu parlé hier soir, et c'est un plaisir de pouvoir aider des débutants en invocation !
    - Parfait ! répondis la jeune fille d'une voix mielleuse, un grand sourire sur les lèvres. On se retrouve ce soir ici ? Disons 20 heures ?
    Elle me tendit sa main.
    - Ca me va !
    Je saisis sa main, signant notre accord d'une poignée de main.
    - A ce soir alors ! me sourit une dernière fois Imielda.
    Elle fit un signe de tête à Alklebath, avant de se retourner et partir. Le jeune elfe me fit un dernier salut de la tête, puis lui emboîta le pas.
Je restai un instant pensive. Cette rencontre était forte en coïncidences. A n'en pas douter, nombreuses questions allaient trouver réponses ce soir. Néanmoins, si c'était bien leur groupe qui était à l'origine de l'appel, il ne me restait qu'à trouver un moyen de les empêcher d'invoquer un démon. Plus facile à dire qu'à faire !
« Modifié: dimanche 20 janvier 2019, 20:31:57 par Cap »

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[Fiction Collective] Miderlyr - Saison 1
« Réponse #37 le: lundi 04 février 2019, 01:03:31 »
Attention, pavé en approche. :miou:



Öhlraj
Ami / Animal de compagnie d'Alaïa
21 Juillet – veille du Grand Tournoi de Miderlyr
Vol à la tire en plaine rue

   En cette veille de Tournoi, la Basse Ville de Miderlyr s'activait dans tous les sens pour finir les préparatifs de l'événement. Certains partaient faire leurs provisions pour les festins des jours à venir, d'autres allaient récupérer leur matériel où s’exerçaient en plein air avant de tenter leur  chance dans les nombreuses compétitions du Tournoi. Des voyageurs venaient profiter de la ville pendant qu'ils en avaient le temps, et les nombreux commerçants en profitaient pour remplir leurs coffres, de manière plus ou moins honnête. Des vendeurs de journaux à la sauvette promouvaient l'édition du jour du Canard Fouineur, le quotidien le plus réputé de Miderlyr. L'édition spéciale qui portaient sur le Grand Tournoi avaient l'air d’intéresser grandement les passants, qui dévalisaient les stocks de journaux pour se tenir au courant des nouvelles infos à propos des festivités.
   C'est dans ce cadre agité qu'Öhlraj accompagnait Alaïa pour son examen de vol à la tire. Alabaross les guidait à travers la citée en lui donnant ses ultimes conseils de larcin.
 - Quand il y a autant de monde dans les rues, la discrétion est de mise ! Tu ne peux pas arracher un sac à quelqu'un et t'enfuir en courant, tu risquerais de te faire attraper en moins de cinq secondes.
 - Je vois... Donc il faut éviter aussi tout ce qui est rentre-dedans, j'imagine ?
 - Et bien, il y a du pour et du contre. Tu te fais remarquer par la personne que tu vole, ainsi que par les passants, ce qui est embêtant ; cependant lorsque les rues sont bondées – comme actuellement – c'est assez fréquents et les gens y font moins attention. Donc si tu a la main particulièrement habile, c'est faisable, mais sinon mieux vaut se faire discret.
   Après quelques recommandations sur le choix du lieu et de la victime, ils décidèrent d'effectuer leur larcin dans une allée en travaux. Alabaross laissa à Alaïa (et Öhlraj) une certaine distance pour l'observer à l’œuvre.
   L'heure était venue. Alaïa allait voler quelqu'un pour la première fois de sa vie. Malgré toute la préparation qu'elle avait reçue, Öhlraj n'arrivait pas à l'imaginer faire quelque chose qu'elle considère comme « malhonnête ». Elle était tellement innocente que passer outre ses principes devait la retourner. Il l'observait marcher de l'air le plus serein possible. Malgré l'inquiétude qu'elle devait ressentir, elle paraissait plutôt naturel et les passants devaient la trouver tout à fait normale.
 - Reste près de moi, Öhlraj. Tout va bien se passer, j'en suis sûre. Je vais trouver quelqu'un qui est facile à voler. Tiens, regarde, cet homme, là-bas, il a une bourse à l'arrière de sa ceinture...
   Elle n'avait pas l'air très convaincue par ces propos. Il valait mieux surveiller ses agissements, au cas-où. Alaïa s'approcha de l'homme en question, qui stationnait dos à eux en observant avec attention les passants. Elle s'approchait à présent discrètement, en calculant sa périlleuse manœuvre. Seul détail qu'elle n'avait pas dû prendre en compte : il portait une épée à sa ceinture, une armure en cuir et des jambières, signes distinctifs de la garde de la Basse-ville. C'était donc une très mauvaise cible pour une apprentie voleuse, en somme. Malheureusement, sous sa forme de Gento, Öhlraj ne pouvait que lâcher un miaulement pour tenter d'attirer son attention, et Alaïa était trop concentré pour remarquer quoi que ce soit.
   Elle sauta d'un pas léger – et peu naturel dans le dos du garde, et s'empressa d'ouvrir l'escarcelle. Mais elle hésita un court instant lorsqu'elle attrapa la lanière, et tira légèrement dessus. Des pièces tintaient. Catastrophe.
   Le garde entendit le son familier des écus qui s'entrechoquent, et alors qu'il s'apprêtait à tourner la tête Öhlraj dut prendre une décision. Il courut jusqu'au garde et se mis debout afin d'attraper la bourse avec ses griffes ; Alaïa eut le bon réflexe de s'écarter d'un pas au même moment. Lorsque le garde vit un chat en train de donner des petits coups de pattes à sa bourse, il lâcha un juron.
 - Malepeste ! Voilà que les chats sont attirés par l'argent, maintenant !
   Alaïa mis quelques instants pour réaliser ce qu'il vint de se passer et pour se calmer. Pendant ce temps, Öhlraj faisait de son mieux pour faire... le chat joueur. Et bien qu'il se forçat à jouer avec l'escarcelle, il y prenait vraiment du plaisir – son instinct naturel l'y poussait, après tout.
 - Oh, excusez-moi, monsieur ! Mon gento est incontrôlable dès qu'il voit quelque chose avec lequel il peut jouer !
 - Il va falloir lui trouver une laisse, mam'zelle ! Vous ne pouvez pas le laisser traîner comme ça votre gan... votre gint... votre chat, quoi. (Il se tourna vers Öhlraj et se mis à protéger sa bourse) Mais tu va me lâcher, sac à puce ! Morbleu, c'est vénal, ces bêtes-là !
   Quand le garde commença à tenter de lui donner des coups de pieds, Öhlraj s'écarta pour retourner auprès d'Alaïa, effrayé. Celle-ci se tourna vers lui et le souleva, chose qui l’insupportait. Il essayait de se débattre, mais la prise était bonne.
 - Allez, Öhlraj, calme-toi. On va rentrer si tu continue.
   Au niveau de l'improvisation, l'elfe n'était vraiment pas convaincante.
 - Aulrage ? Avec un nom pareil, pas étonnant qu'il tourne mal, vot'chat ! (Il jeta un regard dédaigneux aux voleurs) Bon, allez, circulez. Et surveillez cet animal !
   Ils s'en allèrent donc bredouilles. Alaïa avait raté son coup, mais au moins, ils s'étaient rattrapés rapidement... Mais qu'allait penser Alabaross ? Elle avait raté son coup, et en plus son chat supposé « inutile » agissait un peu trop intelligemment. La situation ne tournait pas à leur avantage... Surtout qu'Alaïa était bel et bien incapable de voler quelqu'un ! Il fallait trouver un autre plan.
   Öhlraj s'arrêta net et fit un signe à Alaïa : il se gratta l'oreille gauche une fois, puis l'oreille droite. Il se dirigea ensuite vers une venelle. Alaïa comprit le message et le suivit, sans dire un mot ; c'était un de leurs codes qu'ils s'étaient définis, lorsqu'il voulait communiquer quelque chose sous sa forme féline. Il rentra dans la ruelle et se cacha derrière un tonneau, afin de se métamorphoser discrètement. Après une brève concentration, son corps se redressa et il perdit en pilosité. Il se tassa un peu, et se fit pousser des vêtements et un chapeau noirs. Il s'était transformé en un leprechaun noir.
   Alaïa était resté dans la rue principale, et guettait en faisant semblant de chercher une personne à voler – une bonne initiative de sa part.
 - Bon, Alaï', il faut que tu t'organise mieux que ça pour réussir cet examen. Alabaross a clairement vu ce qui s'est passé, et c'est mauvais signe pour toi.
 - Oui, mais ne t'en fait pas, je vais réussir mon second coup ! J'ai juste mal choisi ma cible...
 - Je préfère qu'on ne reprenne pas le risque une deuxième fois... S'il me voit réagir pour te sauver une seconde fois, il sera certain que je ne suis pas un chat banal. Il a peut-être même déjà compris...
 - Mais ça, encore, ce n'est pas si grave que ça ! Il va juste penser que tu es dressé !
 - Non ! S'il rapporte que je suis un changeforme à ses supérieurs, ils vont s'intéresser à moi. Et je ne veux même pas imaginer ce qu'il risque de se passer... Bref, je vais t'aider sous cette forme. Je te propose d'essayer le rentre-dedans.
 - Quoi ?? Mais c'est bien trop difficile pour moi ! Je suis incapable d'être aussi habile !
 - Écoute, ce qui compte, c'est qu'Alabaross croit que c'est toi qui a commis le vol. En réalité, tu vas juste rentrer dans quelqu'un près de cette ruelle pour le faire tomber, et je me chargerais de dérober quelque chose. D'accord ?
 - Euh... Tu es sûr de toi ?
 - C'est la meilleure solution...
 - Bon, alors essayons...
 - Une fois fait, tu t'éloigneras d'ici, et tu me retrouveras au bout de deux-trois minutes. Et pense à vérifier ta cible !!!
 - J'y pense, j'y pense !
   Alaïa retourna  sur l'avenue et s'éloigna. Cette fois-ci, ce sera la bonne. Öhlraj attendit quelques longues minutes dans la ruelle, en guettant les passants. Très peu passaient près des ruelles, ce qui n'arrangeait pas leur affaire. Mais finalement, alors qu'il s'apprêtait à relâcher son attention, il entendit des bruits de course. En un instant, il vit Alaïa réapparaître en heurtant violemment une pauvre vieille. Elles tombèrent toutes les deux en poussant un cri, et un bruit douloureux se fit entendre à l'impact du sol. Öhlraj sortit rapidement de derrière le tonneau, toujours sous sa forme de leprechaun, et se dirigea vers les deux affalées. La vieille portait un collier perlé où trônait une pierre orangée. Alaïa avait vraiment choisi la cible idéale, cette fois. Il jeta un œil rapide dans l'allée et vit que certains passants les observaient avec attention ; aucun ne s'approcha, cependant. En longeant le mur de la ruelle, il s'approcha discrètement de la tête de la vieille, encore sous le choc, et trancha le fil avec ses ongles. Alaïa se releva, paniquée, et vit d'un coup d’œil qu'Öhlraj retournait dans la ruelle avec le collier. Elle aida la grand-mère à se relever.
 - Oh là là là là ! Excusez-moi, madame, j'étais pressée et je n'ai pas fait attention !
 - Aaah, bon sang, je crois que je me suis déboîté la hanche ! Faites un peu attention, jeune fille !
 - Je suis vraiment désolé, je n'aurais pas dû, Je... C'est de ma faute, je fais n'importe quoi...
 - Aïe aïe aïe, je crois que je vais devoir aller chez le thérapeute, maintenant !
 - Oh, non ! Je suis vraiment irrécupérable ! Ce n'est pas la première fois que ça arrive, vous savez ? Quand je suis dans l'urgence, je ne fais plus attention à rien, et à chaque fois ça me porte préjudice ! Depuis toute petite, je provoque des accidents. Tenez, une fois alors que je me rendais chez un droguiste pour acheter des balais pour nettoyer la verrerie que j'avais cassée chez moi, je me suis retrouvé face à–
 - Oui, bon, ce n'est pas si grave ! À mon âge on se fait mal pour un rien, vous savez ! Mais j'ai cru comprendre que vous étiez pressée, c'est ça ? Ne vous préoccupez pas de moi, ce n'est rien !
 - Oh, euh... D'accord. Encore désolée, madame !
   Alaïa repartit hâtivement, mais s'arrêta au bout de quelques mètres. Elle regarda la pauvre vieille qui peinait à se remettre en marche. Pourquoi s'arrêtait-elle si près ? Elle devait s'éloigner bien plus !
   Elle retourna en arrière.
 - Madame ! Pour votre hanche, ça a l'air assez grâve ! Laissez-moi vous prodiguer un sort de soin.
 - ...Vous êtes magicienne ?
 - Oui, je pratique depuis longtemps. Je peux ?
 - Oh, et bien... Oui, merci beaucoup !
   Öhlraj était déconfit. Elle était réellement en train d'appliquer un sort de guérison à la personne qu'elle venait de voler. Qu'est-ce qui lui prenait ? Il fallait qu'elle parte le plus tôt possible ! Alabaross devait aussi être abasourdi. Décidément, elle ne peut pas s'empêcher de vouloir aider autrui. Tout simplement incroyable.
   Le sortilège achevé, la grand-mère fut impressionnée son efficacité.
 - Mais... C'est tout bonnement incroyable ! Merci beaucoup, jeune fille ! J'ai l'impression que ma hanche est maintenant en aussi bonne état que lorsque j'étais jeune ! (l'elfe rougit du compliment) Elle est même en meilleur état que mon autre hanche !
 - Dans ce cas, je peux aussi vous faire un deuxième soin !
 - Vous le feriez ?
 - Bien sûr ! Ne bougez pas...
   Il n'en croyait pas ses yeux.



   Le sourire aux lèvres, Alaïa tendit le collier à Alabaross. Celui-ci s'empressa de le récupérer et l'examina un instant, avant de le ranger dans une poche intérieure de sa veste.
 - Et bien, si quelqu'un m'avait dit un jour qu'une apprentie voleuse tenterait un rentre-dedans pour son examen, et qu'elle soignerait sa cible, je ne l'aurais jamais cru ! En tout cas, chapeau, Alaïa ! Je t'annonce que tu es officiellement membre de la guilde des voleurs !
 - C'est vrai ? Génial !!! Je vais donc faire partie du casse de la Tiare de Sanderline ?
 - Et bien, je pense que oui ! On le saura ce soir, lors du briefing d'Aube. D'ailleurs, on retourne à la guilde, pour officialiser ton adhésion, et parce que j'ai quelques bricoles à y faire.
 - Allons-y, alors !
   Ils partirent donc en direction de la guilde, après une après-midi courte mais riche en émotion. Alaïa chantonnait, visiblement très fière de ce qu'elle avait accompli. Alabaross partageait sa bonne humeur, probablement ravi de ne plus l'avoir sous sa tutelle.
   Mais pour Öhlraj, quelque chose clochait. Alabaross avait clairement vu qu'Alaïa avait raté son premier vol, et qu'elle s'était arrêtée pour soigner sa cible, et pourtant il n'a pas hésité un seul instant à la juger apte. Pourtant il n'aurait pas été étonnant qu'elle soit recalée... Ça paraissait un peu simple.
 - D'ailleurs, chapeau pour ton coup de théâtre avec la vieille, c'était bien joué !
 - Quel coup de théâtre ?
 - Quand tu t'es mise à paniquer !
 - Ah, oui, bien sûr ! Je... suis assez fière de moi pour ce coup !

   ...Ce n'était donc pas un coup de théâtre.

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[Fiction Collective] Miderlyr - Saison 1
« Réponse #38 le: vendredi 14 juin 2019, 20:31:07 »
Est-ce qu'on serait chaud pour tenter une saison 2 début/mi-juillet, pour profiter des vacances ?

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« Réponse #39 le: vendredi 14 juin 2019, 21:03:34 »
Hum, moi je dis pourquoi pas, même si j'aurai des vacances qu'en août perso mais je pourrai toujours essayer d'écrire un week end ou l'autre. C'est vrai que cette première saison on a un peu tous laissé tomber, c'est un peu dommage mais j'avoue que j'ai pas eu le courage de reprendre de mon côté.
Merci à Haine et Jielash pour le kit <3

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« Réponse #40 le: vendredi 14 juin 2019, 22:35:34 »
Je sais pas, j'ai l'impression que quand j'écris je fais bider la fic co...

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« Réponse #41 le: vendredi 14 juin 2019, 23:51:36 »
Ça me tente bien, personnellement. J'aurai peut-être appris à écrire d'ici là. :)
Mon Artstation avec mes dessins : par ici

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[Fiction Collective] Miderlyr - Saison 1
« Réponse #42 le: samedi 15 juin 2019, 01:42:53 »
Des vackwa ? :hap:


Btw ouais, toujours chô ! C'est dommage qu'on ait pas continué la saison d'ailleurs :<

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« Réponse #43 le: samedi 15 juin 2019, 12:12:30 »
C'est dommage j'étais en train de me dire que j'écrirais bien quelque chose  :oups: Mais oui toujours chaud
Merci à @Aleit pour mon avatar!

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[Fiction Collective] Miderlyr - Saison 1
« Réponse #44 le: samedi 15 juin 2019, 14:50:46 »
Sinon go reprendre la saison 1 :hap:

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