Je ne prends pas du tout part au débat qui se tient entre vous, je dépose juste mon avis par ici.
Est-ce que BOTW est un Zelda surcoté ? Totalement (
punchline). Le trailer de l'E3 nous vendait du rêve, une aventure palpitante avec des combats impressionnants, une histoire profondément ancrée dans le jeu et on se rend vite compte que ce n'est pas le cas. Néanmoins, on ne peut pas critiquer le fait que l'open-world est particulièrement réussi avec des paysages très miyazakiesques - j'invente des mots, désormais - et les multiples possibilités qui s'offrent à nous. Sans aucun doute, on prend du plaisir à explorer la grande carte d'Hyrule, à faire de longues balades à cheval et on se laisse vite guider par l'ambiance très reposante. Ajouté à cela l'idée des sanctuaires, on est bien occupés et divertis. Très sincèrement, je ne m'en lasserai jamais.
Si on s'attarde, en revanche, sur l'histoire et le scénario, on remarque de nombreuses lacunes. Comme dit plus haut, le trailer nous promettait une grande aventure. Promesse à moitié tenue, j'ai envie de dire. Les cinématiques, on peut choisir de les connaître ou non et je n'ai pas apprécié le fait de devoir les "récolter" pour en apprendre davantage. D'autant plus que les souvenirs ne nous apportent pas grand chose, excepté deux/trois cinématiques, si ce ne sont quelques petits moments sympathiques. L'histoire n'est pas assez développée, on n'apprend quasiment rien au final sur celle des peuples et même avec le DLC « Ode aux Prodiges ». Pourtant, l'histoire des Prodiges et celle de leurs peuples devraient être étroitement liées. Très déçue sur cet aspect-là, avec aussi un Link d'il y a cent ans qui ne s'affirme pas énormément, et ne donne pas l'impression d'avoir une si grande incidence sur le royaume que le jeu le prétend.
Deux créatures divines qui ne valent pas les deux autres, les seules originales étant Vah'Ruta et Vah'Naboris où le système est vraiment bien. J'ai beaucoup aimé l'idée de devoir faire bouger les temples pour résoudre des énigmes, débloquer, progresser.
On a un schéma qui se répète : on arrive dans le village, on rencontre un personnage qui nous introduit le Prodige, petite épreuve et on parvient enfin à la créature divine. Ce n'est pas un gros problème, le seul étant que certains personnages secondaires sont tout à fait oubliables. Je pense notamment au Piaf blanc, Teba qui aurait mérité plus d'attention ou le chef des Piafs, loin d'être aussi charismatique que le roi Zora. On avait plus l'impression que le jeu bâclait des peuples, plutôt qu'il ne cherchait à nous les faire découvrir. C'est vraiment dommage. Dans Zelda
Breath of the Wild, on incarne un Prodige qui a vécu et traversé maintes épreuves, qui a souffert et sur le plan scénaristique du jeu, il ne donne pas cette impression.
Énorme déception qui risque de persister pas mal de temps : le combat final contre Ganon. Dès le début du jeu et même dans le trailer, on nous dessinait le portrait d'un ennemi terrible et puissant, d'un fléau qui corrompt la contrée mais en vérité, on en est très très loin.
La princesse Zelda, ici, c'est pas la première potiche trouvée dans un village et pour preuve, elle est capable d'emprisonner Ganon durant un siècle. Petit aparté d'ailleurs sur la critique virulente du personnage que je n'ai pas comprise, car Zelda est tout à fait crédible et voire même plus attachante. Il faut aussi se rappeler qu'elle n'a que dix-sept ans, donc son caractère colle bien avec le personnage.
Bref, pour en revenir au combat final, on s'attendait à un boss compliqué, un peu à la sauce Dark Souls où on enchaînerait les Game Over alors que pas du tout. Si on a pris le temps de faire les créatures divines et de libérer les Prodiges, le combat est encore pire. Ganon est tellement simple que ça en devient insultant pour la licence. La deuxième phase, censée être plus complexe et épique est ridicule. Grosse cinématique avec un gigantesque boss qui incarne le Mal pur et durant toute cette phase, il reste statique et à ne tirer que dans une seule direction : face à lui. La plaine est pourtant gigantesque, il pouvait faire trois pas. Limite, on pouvait se faire une petite promenade dans le domaine et s'installer une nappe de pique-nique.
Fin d'une grande tristesse, aucun combat épique, aucune véritable sensation d'accomplissement. Rien. Dernière cinématique qui n'a aucune portée, fondu au noir et crédits. « Pleure sur ton sort, pigeon, vois où sont partis tes soixante-dix euros ! » Oui, je me déchaîne ici mais c'est fait exprès, alors j'en profite.
Je n'ai pas abordé tous les aspects sinon mon post deviendrait un roman, et je ne voudrais pas vous infliger un tel supplice.
Aujourd'hui, quand je vois la note attribuée par les magazines à ce jeu lors de sa sortie, j'ai plus tendance à l'attribuer à l'open-world et non à l'histoire car après mûre réflexion, on s'aperçoit qu'il ne la mérite pas tant que ça. Sûrement qu'Horizon Zero Dawn la méritait davantage mais je ne peux pas développer sur le sujet, étant donné que je ne l'ai pas fait.