Auteur Sujet: Les sombres histoires d'Achileus  (Lu 12229 fois)

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Les sombres histoires d'Achileus
« Réponse #15 le: jeudi 10 mai 2018, 13:49:09 »
Bravo, le premier chapitre et aussi bien que le prologue! Chapeau! J'ai hâte de voir la suite!
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Les sombres histoires d'Achileus
« Réponse #16 le: vendredi 08 mars 2019, 13:03:26 »
Link et Majora : Chapitre 2

   Il s'arrêta lorsque le soleil commença à se coucher. Il avait marché sans s'arrêter depuis son réveil soudain. Il avait cauchemarder toute la nuit, et avait cru à plusieurs reprises entendre le masque lui parler. Il secoua la tête pour effacer ces douloureux souvenirs et dressa un camp. Une fois qu'il eût finit de manger, il ressortit le masque de sa sacoche. Ses yeux jaunes semblaient transpercer son esprit et lire dedans comme dans un livre ouvert. Link détourna vivement le regard. À quoi servait réellement ce masque ? Pourquoi l'Arbre Mojo avait-il jugé plus utile de lui donner cet artefact de malheur plutôt que l'épée traditionnelle des héros ? Il est vrai qu'il n'était pas très musclé, préférant une lame courte lors des duels, mais le rendre fou ne l'aidera pas à vaincre Ganondorf ! Il se ressaisit, puis, dans un élan de courage, se décida à mettre le masque, avec la ferme intention de dompter l'esprit farceur qui se cachait à l'intérieur.

   Il ouvrit les yeux. Il se trouvait au centre d'une plateforme circulaire, assez grande. Sur le sol étaient gravés de nombreux symboles complexes. Il essaya de vérifier s'il les avait déjà vu quelque part quand il entendit pour la deuxième fois la voix étrange de l'esprit du masque.
- Alors, on est revenu jouer ? Pourtant, la dernière fois, tu as essayé de me blesser...
- Tu as essayé de me tuer !
- Ne dis pas n'importe quoi... Tu n'as pas suivi les règles du jeu, c'est tout ! Pour cette fois, jouons à un jeu plus amusant... Plus violent !
L'enfant aux yeux rouges apparut devant Link. Il portait une épée et semblait savoir la manier aisément. Le héros porta instinctivement sa main à sa taille et dégaina son épée courte qu'il utilisait souvent pour se défendre, et qui l'avait visiblement accompagné dans ce monde onirique... Peut être était ce la volonté de cette étrange enfant ? Il n'eût pas le temps de réfléchir plus car ce dernier commença à l'attaquer.
Les coups de Link étaient rapides mais mal placées. Le combat n'avait jamais été son point fort. Le petit garçon, au contraire, attaquait très intelligemment, et Link avait du mal à suivre. Le héros finit par être désarmé.
- Hi hi hi, ricana vicieusement l'enfant, on dirait que tu as perdu. Du coup, tu vas pouvoir me laisser explorer ta tête, non ? Hi hi hi !
Le jeune enfant planta son regard perçant en face des yeux de Link, qui sentit ses souvenirs lui échapper, comme si le poids des années prenait effet en une seconde. Et il revit une fois où sa petite soeur et lui couraient vers leur maison sous la pluie...
- Non, hurla Link, non !
Et dans un sursaut de terreur, il ramassa son épée par terre et entailla la jambe du petit garçon, qui hurla à sont tour d'un cri si douloureux qu'il donnait l'impression qu'une lame vous transperçait le coeur.
Puis Link ferma les yeux.



Comme dirait allia, c'est le grand come back ! J'espère que ce chapitre vous plaira.

Je peux vous promettre une chose : les chapitres suivants seront plus rapides à sortir, j'espère. En tout cas j'essayerais d'écrire plus vite.

Il ne faut pas croire tout ce qui est marqué sur internet, les enfants.
« Modifié: vendredi 08 mars 2019, 13:07:03 par Achileus »


"Il faut toujours viser la Lune, car si l'on rate l'on s'étouffe dans le vide spatial jusqu'à l'arrêt des fonctions vitales de la vie vivante (et en plus si l'on tombe sur les étoiles on brûle)"

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« Réponse #17 le: vendredi 08 mars 2019, 14:31:02 »
Bon, vu que je m'y connais pas trop écriture, je peux rien te dire, mais en tout cas je peux dire que j'ai adoré!
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« Réponse #18 le: vendredi 08 mars 2019, 15:24:19 »
Et ben, il aura fallu l'attendre la suite, si bien que j'ai du faire un effort pour me souvenir de l'histoire. :hap:

En tout cas c'est un bon petit chapitre annonciateur des événements à venir. Du coup j'espère qu'on attendra pas aussi longtemps pour savoir ce que fera l'esprit du masque dans l'esprit de Link.  :8):

Sinon ça fait plaisir de te revoir écrire et le chapitre était bien. Continue comme ça.
Merci à Haine et Jielash pour le kit <3

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Les sombres histoires d'Achileus
« Réponse #19 le: mardi 14 mai 2019, 17:53:09 »
Hop, j'avais oublié de mettre ici la fic du concours, pour ceux qui ne l'ont pas lu. Ça me permet de faire genre j'écris régulièrement sur ma galerie et tout.

Les Squelettes

Il commence à pleuvoir lorsque je me présente au port où est amarré le  Squelette, navire à bord duquel je suis maintenant second. C’est ma première expérience à bord d’un de ces bateaux, qui n’ont rien à envier à la barque sinistre de Charon. L’officier qui me fait face face me rend mon titre d’identité.
- Second Arnold James, bienvenue à bord.
Je le remercie poliment. Il ne fit pas de remarque sur le fait que je n’ai jamais navigué à bord d’un Squelette. Ma nomination au poste de Second peut probablement surprendre, mais j’ai par le passé manoeuvré de nombreux bateaux de commerce pour le compte de l’État, j’ai donc une grande expérience de la mer. Cependant, j’ai quelques soupçons qui pèsent sur moi quant à la fréquentation de résistants. Le gouvernement a exécuté des gens pour moins que cela, mais le fait que j’ai été une personne très modèle et un capitaine profitable à l’État m’a aidé à être “oublié” quelque temps. J'ai donc été chargé de seconder le Squelette en guise de réhabilitation, car peu de gens veulent effectuer ce travail assez horrible. Mon grade élevé m’aura en tout cas été plus que favorable, car l’officier n’a pas pris le temps de fouiller ma valise dans laquelle était glissés, au milieu de mes affaires personnelles, cinq revolvers avec munitions.

Nous nous apprêtons à partir. Le capitaine vient d’embarquer. J’ai déjà eu l’occasion de discuter avec lui, et je ne l’aime pas. C’est un patriote qui est voué corps et âme au régime. Il faudra penser à le neutraliser en premier, car malgré son âge avancé, je devine un sens de la stratégie à toute épreuve. Le bâteau est désormais prêt à partir, mais il manque à son bord le plus important : les passagers. Ils arrivent alors dans des véhicules blindés, harassés. Ils semblent ne pas comprendre pourquoi ils sont ici. Ils descendent, poussés par des soldats hostiles vers le Squelette qui les amènera sur une des îles prisons haute sécurité sélectionnées par le gouvernement. Certains dans la foule semblent déjà savoir qu’ils y subiront des expériences atroces avant d’y mourir, et tentent de rompre la file. Un homme plus que les autres parvient à tromper les soldats et à s’échapper de la foule. Il court une vingtaine de mètres avant de se faire abattre d’une balle dans le dos. La file devient plus docile. Je regarde plus attentivement les personnes qui la composent. Les Squelettes étaient à l’origine destinés à emmener les prisonniers coupables de crimes graves, mais le gouvernement a fini par les utiliser pour se débarrasser des personnes qu’il jugeait “indésirables” selon des critères arbitraires comme la religion. et bien sûr, toute personne ayant pratiqué des activités de résistance avait aussi le droit à sa place à bord. Je croise le regard d’un jeune garçon qui me regarde timidement avant de tourner la tête. Il doit sûrement se morfondre sur son sort. Cependant, il ne sait pas que j’ai prévu, avec toute une équipe, la libération de tous les prisonniers de ce Squelette, avant qu’il n’atteigne l’île.

Cela fait maintenant sept jours que nous sommes en mer. Ce matin, le capitaine nous a fait réciter l’hymne du pays. Selon lui, la patrie est comme un phare à l’horizon, il faut savoir où pointer la longue vue pour avoir de l’espoir. Il m’a également pris à part une fois les ordres donnés.
- Second James, j’aimerai vous faire part de ma reconnaissance : durant tout le début de cette traversée, vous avez été un second exemplaire. Cependant, je ne peux pas m’empêcher de souligner le fait que vous vous abstenez souvent sur le pont. Il paraît que vous emmenez avec vous quelques officiers de quart. Que faites vous durant ces escapades ?
- Eh bien, répondis-je avec une assurance feinte, nous étudions le tracé en détail et nous discutons de banalités.
- Balivernes. La route est étudiée dans le poste de commandement, et vous avez les repas pour bavasser. Je vous ordonne de cesser ces manigances, est-ce bien clair ?
- Oui, dis-je avec une tension grandissante, mon capitaine.
- Bien. Tâchez de ne plus faire de bavures, et sachez redevenir exemplaire. Ainsi les soupçons qui pèsent sur vous quant à la fréquentation avec ces ordures de résistants seront bientôt du passé, et vous pourrez de nouveau porter une arme. Je me porte garant de vous, ne me décevez pas.
- Oui, répondis-je légèrement apaisé,  j’en prendrai compte mon capitaine.
- Bien, rompez.
- À vos ordres mon capitaine !

Je quitte la salle et me rend sur le pont. Le Squelette est assez grand, et transporte aisément trois cents prisonniers. Le pont est, avec la cale, l’endroit le plus vaste. Les cabines ne sont pas très nombreuses, mais il y a de la place à l’intérieur, du moins pour un bateau. Je traverse le pont du regard en espérant tomber sur l’officier Moulin, et, coup de chance, il est du côté de la poupe à regarder l’océan, seul.

- Officier Moulin, au rapport !
- Arnold, dit-il en sursautant, tu m’as fait peur !
- Pas de “Arnold”. Ici, c’est second James.
- Suivre les ordres, c’est quand ça t’arrange hein ?
- Bon, assez rigolé, dis-je avec un ton moins solennel mais plus sérieux, tu as des nouvelles du sous marin ?
- J’ai réussi à les contacter il y a trois jours, dans la nuit. Il suit bien les traces du navire, et s’en tient au plan. Tu connais la capitaine Martins, elle est pas du genre à flancher.
- Parfait. Je voulais également te prévenir que le capitaine a remarqué nos petites réunion dans les cabine, et qu’il les as interdites.
- Mince, comment on va faire pour suivre l’avancement du plan si on peut plus se réunir ?
- Il va falloir improviser. Je te dirai les ordres directement, en faisant mine de parler navigation, et tu transmettras mes paroles au reste du groupe.
- Ça paraît simple, dit comme ça.
- La mission en elle même est toute sauf simple.
- Ouais, c’est sûr… Dis-moi, tu t’es jamais demandé pourquoi on faisait tout ça ? Pourquoi on se contente pas de vivre une vie normale, avec un travail, une famille…
- Voyons, répondis-je pris au dépourvu, on doit faire ce qui est juste, il faut bien que quelqu’un le fasse… En réalité, avoue-je, je ne suis pas sûr. Je pense que si on veut que les gens puissent vivre libres,  sans plus jamais se voir arrachés à leur famille du jour au lendemain , par des personnes qui les réduiront en esclavage juste pour leur différence, il faut agir non ? Tu veux vraiment laisser toutes ces personnes dans la cale sous nos pieds mourir parce qu’elles aussi, elles refusaient de se soumettre ?
- Bonne réponse, capitaine.

Et nous restons là, appuyés contre le bastingage, à regarder les vagues nous envoyer des milliers de petits embruns.

Je regarde ma montre pour la dixième fois. Quatorze heure cinquante. Il me faut attendre encore dix minutes. Pour passer le temps, je regarde les vagues s’écraser contre la coque. Cela finit par m’ennuyer. Quatorze heures cinquante-trois. Mon Dieu, comme le temps passe lentement. J’ai l’impression que les secondes durent des heures. Je respire un grand coup. Quatorze heures cinquante-cinq. Encore cinq minutes, et je pourrai mettre à exécution le plan. Ce dernier était assez simple, mais nécessitait une grande coordination. Pendant que Moulin et quelques officiers libéraient les prisonniers en désactivant l’électricité des barreaux de fer, je devais m’occuper du capitaine et récupérer quelques documents militaires importants pour la résistance qu’il possédait. Nous avons attendu deux semaines, afin d’être à l’endroit le plus éloigné de tout centre militaire en cas de problème, et ainsi d’éviter au maximum l’intervention de forces armées, qui aurait de grandes chances de nous décimer. Cependant, le fait que nous ne puissions plus nous réunir nous a empêché de vérifier chaque jours où se trouvaient les navires militaires proches, afin de les éviter. Il n’y a plus qu’à espérer qu’ils n’ont pas dévié de leur tracé. Je vérifie que les autres ne sont pas sur le pont. J’espère qu’ils sont bien à leurs postes respectifs. Quatorze heures cinquante-sept. Je vois Moulin apparaître sur le pont. C’est parfait. Il fait mine de traverser le pont. Je regarde une dernière fois ma montre. Quinze heures. Je quitte l’équipage, en faisant un signe discret à Moulin que je devine derrière moi. Je me dirige vers la cabine du capitaine. Je me retrouve face à sa porte, que j’ouvre en grand. Il est en train de travailler à son bureau, et a à peine le temps de se retourner que je l’assomme d’un coup de poing. Je fouille rapidement dans ses affaires pour trouver ce que je cherche : la carte des emplacements militaires de l’État. cette trouvaille permettra à la résistance de mettre leur données à jour. Je prends aussi le trousseau de clé sur le bureau pour enfermer le capitaine à l’intérieur, simple précaution. Je retourne sur le pont en glissant la carte dans une poche intérieure de mon uniforme, et j’aperçois les marins en train de tranquillement vaquer à leurs occupations. Quelque chose cloche. Les autres n’auraient-ils pas réussi à libérer les prisonniers ? C’est alors que l’alarme retentit. Je remonte au poste de commande pendant que des soldats en arme se précipitent vers la cale. Des coups de feu se font entendre, et sur le pont commence à débarquer les prisonniers. Ils ont beau être fatigués et frêles, leur nombre finit par avoir raison des soldats qui étaient restés sur le pont, mes camarades armés de revolvers leur rendant la tâche plus simple. Les marins se rendent rapidement et sont enfermés dans la cale. Les libérés commencent à retrouver le sourire. Les pertes sont minimes et les médecins soignent déjà les blessés. La victoire est totale. C’est alors que Moulin apparaît devant moi.
- Mon cher et nouveau capitaine, quel est la suite des instructions ?
- As-tu contacté le sous-marin ?
- Oui.
- Alors on attend.

Je viens à peine de finir ma phrase qu’une masse de métal noire émerge de l’eau. Une femme en uniforme sort la tête du sous-marin.
- Alors, commença la nouvelle venue, on arrive après la fête ?
- Capitaine Martins, dis-je en avançant, c’est un honneur de vous compter parmi nous.
- N’empêche, intervient Moulin, nous avons réussi à libérer le Squelette sans votre aide. Votre sous-marin est joli, mais ne sert visiblement pas à grand chose.
- Essaie de le piloter, pour voir. Je suis sûr que tu réussirais à te torpiller toi-même.
- Allons, interviens-je pour empêcher une dispute d’éclater sous l’effet du stress, on se calme. Le sous-marin est juste là pour s’assurer qu’aucun navire n’entrave notre chemin. Nous avons été extrêmement chanceux aujourd’hui.  Bien, pour reprendre la mission, Moulin, va vérifier la salle des transmissions, et Martins, restez sous l’eau, en contact permanent avec le vaisseau. Cap sur l’île de la liberté, notre destination.
- À vos ordres, répondirent-ils en choeur.
Je commence un peu à me détendre. Je vais me balader près de la cale, pour apporter mon aide à mes hommes qui transportent des vivres. Soudainement, Moulin débarque, affolé, au milieu des préparatifs.
- Alerte ! Quelqu’un sonne le SOS ! C’est ici ?
Le nouvel équipage, paniqué, regarde autour de lui : rien.
- Si ce n’est pas ici, ça ne peut venir que des cabines.
- Mon sang ne fait alors qu’un tour.
- C’est le capitaine, m’écriai-je avec horreur, dans sa cabine !
Je cours en direction du chef du navire, talonné par Moulin qui me cria :
- Vite, si on ne l’arrête pas, il va avertir l’armée !
J’arrive rapidement devant la porte de sa cabine, que j’enfonce d’un coup de pied. Le capitaine, est assis à son bureau, en train d’utiliser un appareil radio. Il a juste le temps de se retourner avant que je l’abatte d’un coup de feu. Son corps s’écroule sur le sol, et son visage est figé dans une expression de profonde haine. Moulin se dépêche d’éteindre la radio. Je remonte jusqu’au poste de commande, et avertit l’équipage qu’un danger nous guette.

La tension est palpable. Un cuirassé est apparu au loin, et il ne reste que trois heures avant la rencontre, contre neuf heures pour arriver à destination. La confrontation est inévitable, et comme ce modèle de cuirassé est souvent accompagné d’hélicoptères, je m’équipe d’un lance-roquettes que je trouve dans la réserve d’arme du navire. Il ne me reste plus qu’à attendre.

Le bateau ennemi est désormais bien visible. Ce n’est pas tant ses canons courte portée que ses torpilles puissantes que l’on ne peut que deviner qui fait froid dans le dos. Les deux hélicoptères de guerre volant au dessus aident probablement au sentiment de terreur qui s’installe progressivement à bord. Ces deux derniers allaient bientôt accourir vers eux pour une reconnaissance, mais ils s’apercevront au premier coup d’oeil que les centaines de personnes sur le pont, l’endroit le plus pratique pour loger les anciens prisonniers, ne sont pas des soldats. C’est pour cela qu’il faut que je me dépêche. J’arme mon lance-roquettes quand des cris m’indiquent que les deux engins se dirigent vers nous. Le vrombissement des pales commence à se faire entendre. Le premier hélicoptère est plus rapide que le second, et est déjà proche. Quand il arrive à moins d’une centaine de mètres, je fait feu. Le missile le percute de plein fouet et il explose en une myriade de morceaux métalliques enflammés. Le combat est déclaré. Tandis que le cuirassé prépare sûrement ses torpilles et que notre sous-marin tente d’envoyer les siennes pour les contrer, le deuxième engin, plus armé que le précédent, fond sur nous. J’arme en vitesse mon lance-roquettes et tire. Malheureusement, cette fois, l’hélicoptère fait au dernier moment une manoeuvre d’évitement, et ma roquette part se loger au fond de l’océan. Une terreur panique se répand alors comme une traînée de poudre. Tout le monde se rue vers les portes pour échapper à l’engin mortel qui se rapproche inexorablement vers le navire des rescapés.
Soudain, le premier coup de feu se fit entendre, et le temps sembla se figer. Mes jambes semblaient courir au ralentit et indépendamment de ma volonté. Puis la première balle atteint sa cible. L’air se teint de sang. Mes camarades commencent à tomber un à un autour de moi. J’entends des cris, des plaintes. Mes jambes courent toujours. Des morceaux du sol semblent s’arracher à l’impact des balles. Une balle siffle près de mon oreille et va se loger dans la jambe de l’homme devant moi. Il s’effondre en hurlant et je l’enjambe de justesse. La mitraille continue. Une femme étalée par terre me retient la jambe, et je trébuche. Ma tête s’écrase contre le sol, et combattant la douleur, je réussi à me protéger le cou avant de me faire piétiner. Les balles semblent pleuvoir indéfiniment. J’entends un faible “à l’aide” de la part de la femme à terre qui m’a fait trébuché. Je n’ose pas la regarder, prenant conscience du fait que si je l’aide, je suis mort. Je profite que personne ne me passe au dessus pour me relever et fuir.
J’atteins finalement la porte. Une balle vient se loger juste à côté, dans le mur. Je me précipite à l’intérieur. M’attendant à être serré, je suis surpris du contraire : les rescapés de la fusillade étaient beaucoup moins nombreux qu’avant. En effet, de plus de trois cents personnes, nous étions passés à une cinquantaine. Avec les personnes qui n’étaient pas présentes sur le pont lors de la fusillade, on atteignait péniblement la centaine de personne à bord. Je balaye la salle du regard, espérant reconnaître Moulin, en vain. Il est sûrement occupé dans la cale. Pour l’instant, seul le rugissement grave de l’hélicoptère de combat planant au dessus de nous m’occupe l’esprit. Je demande à trois personnes que je ne connais que de tête d’aller me chercher de l’artillerie lourde. Elles reviennent avec un vieux bazooka plein de poussière. Je l’arme en silence. L’hélicoptère commence à canarder les murs d’acier. Je prends mon courage à deux mains. Une fois dehors, je n’aurais que quelques secondes pour faire feu. Une nouvelle rafale de balles secoue le navire. J’attends la fin pour m’élancer au dehors. Je me retrouve nez à nez avec le monstre de métal. J’ajuste grossièrement et fait feu. Touchant l’hélice, mon tir fait s’écraser la machine en flamme dans l’eau. Le danger passé, j’appelle les passagers pour constater les dégâts. C’est un vrai carnage. Les corps des victimes sont jetés à l’eau avec quelques mots religieux et parfois quelques fleurs. La tristesse s’installe à bord. Chaque passager affiche une tête morose. Je ne me sens moi même pas très bien. Le gouvernement avait-il tellement peu de considération pour la vie humaine qu’il préférait tuer des innocents plutôt que de risquer qu’ils s’échappent ?
J’étais en train de broyer du noir quand un officier m’appelle avec une voix étouffée. Sentant que c’était grave, je fonce à l’autre bout du pont et découvre, au sol, le corps sans vie de Moulin.
Ma tristesse est maintenant sans limite. Les longues larmes que je verse retombent mollement à côté du cadavre de mon ami. Je le porte jusqu’au bord, prononce des mots d’adieux à cet homme qui jamais plus ne viendra, avec son air énergique, me solliciter pour demander la suite du plan, ne déjouera plus l’autorité lorsque nous sommes infiltrés, et ne fera plus jamais réfléchir sur des questions en apparence évidente. Je lui croise les mains sur le ventre et le pose sur l’eau. Je regarde son corps dériver lentement au large, parmi les autres. Je reçois alors un contact du sous marin.
- Capitaine James, ici la capitaine Martins. Cela fait quelque temps que nous échangeons des torpilles avec l’ennemi. Il ne nous en reste plus qu’une, et le navire en face à de grandes chances d’en avoir encore beaucoup. Nous allons lancer la dernière sur lui. Il nous détruira en même temps que nous le détruirons, vous laissant le champ libre.
- Non capitaine, il doit y avoir un autre…
- Au revoir, James. Vous connaître fut un plaisir. Passez l’adieu à l’officier Moulin.
- Il est mort.
- Oh, sa voix se fait triste. Dans ce cas je le rejoindrai bientôt. Adieu, James. Pour la liberté.
La transmission se coupe net. Mon impuissance est grande lorsque j’entends le cuirassé ennemi envoyer une torpille. Une minute plus tard, il explose et coule au fond de l’océan. Je devine qu’il y rejoindra le sous marin de Martins.

Six heures plus tard, le Squelette arrive enfin à destination. Nous sommes accueillis par des résistants avec le sourire. Une petite fête est organisée le soir même. J’ai beau prendre part aux réjouissances, mon coeur est rempli de tristesse. Je pense à Moulin et à Martins. Deux personnes exceptionnelles, mortes pour la liberté. Je sais que, quoi qu’il arrive, mon coeur portera toujours le fardeau de leur sacrifice. À jamais.
« Modifié: mardi 14 mai 2019, 17:57:32 par Achileus »


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