Communauté > Débat

Pourquoi les jeunes vont-ils si mal de nos jours ?

<< < (2/9) > >>

Yuan:
@Chompir
Moi aussi j'ai pas mal souffert de phobie scolaire en grandissant, et j'ai été déscolarisé pendant 2 ans, juste avant le bac (en essayant de continuer les cours avec le CNED, en vain). Je n'en suis pas mort ^^
Il ne faut pas voir la déscolarisation comme un échec. Tout le monde te dira que c'en est un, mais ça veut dire quoi ? Que la réussite, c'est la réussite scolaire ? Que le but de la vie, c'est d'avoir 10+ de moyenne ?
Les jeunes ne vont pas plus mal "de nos jours" que par le passé, en réalité, les adultes ont toujours exercé une pression hiérarchique sur la jeunesse, surtout adolescente, qui se cherche et découvre de nouveaux aspects de sa vie en gagnant en indépendance. C'est une période difficile car l'autorité paraît de plus en plus difficile à avaler. Ce n'est pas parce que quelqu'un est plus âgé que toi, et qu'iel a plus d'expériences dans la vie que toi, que tes propres expériences et ressentis sont invalides. Le système scolaire n'est rien de plus que ça : un système. Et il ne peut pas convenir à tout le monde. Il fait souffrir énormément d'élèves chaque année, et visiblement tu en fais partie. C'est très triste, mais je ne peux que t'encourager à persévérer. Continue de faire ce que tu aimes dans la vie et d'y prendre du plaisir. Quant à la case impérative de l'argent, de la vie professionnelle et adulte, ne nous mentons pas : ça ne sera pas simple. Mais la réalité, c'est que ça ne l'est pour personne. J'ai des potes qui n'ont pas fini le lycée et qui ont un taf, d'autres diplômés de master/diplôme d'ingénieur et qui n'ont rien trouvé pendant des années. C'est sûr qu'un diplôme facilite certains accès, mais ce n'est pas non plus une solution miracle.
Bref, ne baisse pas la tête, et même plus simplement à tous les jeunes, ne baissons pas la tête. Être jeune, ce n'est pas être con ou manquer d'expérience pour s'exprimer. Tous ceux qui rabâchent ça ne font que témoigner qu'ils ont soit oublié qu'ils ont eu notre âge un jour, soit qu'ils sont incapables de se projeter dans la vie de quelqu'un qui ne sort pas du même moule qu'eux.

Liam:
J'ajouterais que si ni le système (école) ni l'environnement social (famille/potes/...) ne sont disposés à apporter des réponses concernant ton mal-être, la solution peut venir d'ailleurs.

Une première piste est de faire un peu le tour des organismes, mouvements associatifs et initiatives solidaires qui se dédient à apporter une réponse à ce type de problèmes. Google en référence beaucoup avec de simples mots-clés, et après un premier tri, on peut commencer à en contacter quelques-uns, notamment s'ils sont proches localement.

- Plusieurs associations sont agréées par l'Education Nationale pour remplacer en partie jusqu'à compléter les programmes d'enseignement. C'est une approche qui peut avoir l'avantage d'offrir un programme, ou au moins une organisation de travail plus ciblée et adaptée à l'élève. En plus d'apporter un soutien spécifique aux situations de phobie scolaire ?

- Dans un autre style, il y a énormément d'associations solidaires qui s'orientent sur la réussite des jeunes et le lien social. Ça peut être l'occasion d'y rencontrer un futur parrain, et tas d'autres gens, prêts à soutenir le concerné en lui apportant conseil, appui technique dans ses objectifs, soutien moral voire financier.

- Pour rebondir sur ce qu'a dit Yuan, l'école, et par conséquent le bac, est un système qui ne convient pas à tout le monde. Ce n'est pas une fatalité de ne pas s'y intégrer. Le mieux est encore d'étudier ce qu'on met déjà en place pour répondre aux concernés.
Par exemple, dès 16 ans, on ouvre l'accès au service civique, qui peut s'avérer être un projet gratifiant pour peu que tu trouves une offre qui te convienne en terme de sujet, d'activités, de temps et de perspectives (rencontres professionnelles, implication dans des réseaux et projets à long terme, ...). On trouve de tout, souvent de 20 à 30h par semaine, mais toujours avec la même rémunération. Souvent il n'y a aucune pression sur ce qu'on attend de toi, car tu n'es pas salarié. Et les horaires peuvent s'aménager en prenant en compte ton rythme de vie hebdomadaire.
Dans le cas où il n'y aurait pas d'offre intéressante près de chez soi, on peut malgré tout étudier la possibilité de se rapprocher d'organismes qui soutiennent les initiatives de service civique. Souvent en aidant à trouver une association intéressée et en finançant une partie du service civique à sa place.

Je réinsisterai moi aussi sur le fait que l'échec scolaire n'est pas un échec en soit. Certains s'épanouissent très bien sans avoir étudié après 16 ans. Par exemple en reprenant l'entreprise familiale grâce à leur savoir faire transmis. D'autres en investissant à risque (start-up, spéculation). Y'en a qui vont carrément trouver un style de vie où ils se passent de travailler et consommer, et qui leur convient quand même. Bref, y'a pas que le système de diplômes pour se projeter.

Guiiil:

--- Citation de: D_Y le jeudi 01 février 2018, 16:07:59 ---Sans parler du fait que faire un enfant est un acte égoïste en soi (source de bonheur pour les parents + façon la plus directe et la plus facile de garder un héritage sur Terre).

--- Fin de citation ---

Personnellement, j'ai toujours trouvé que cette phrase faisait partie des "fake news" de notre temps. Attention, ce qui suit est aussi du niveau d'une analyse de PMU, mais, comme le dit le Juge Roy Bean, elle est basée sur une "longue" expérience de la vie ! :astro:

Je pourrais dire que c'est plutôt l'inverse qui est égoïste, ne pas vouloir d'enfant, puisqu'en avoir, c'est "sacrifier" une partie de tes loisirs, de tes envies, de tes goûts, bref, de ton temps de vie, pour élever des êtres qui pourront peut-être te tourner le dos plus tard si tu t'y prends mal. Mais je ne pense pas vraiment ce que je viens d'écrire, puisque, dans le fond, je t'avais répondu avant que tu ne me répondes (réponception) avec cette phrase :
--- Citer ---"Et c'est un accomplissement parmi d'autres, je vis des choses que d'autres ne vivront jamais, je ne vivrai jamais des choses que d'autres vivent.."
--- Fin de citation ---

Le fait est que je reproche justement à une partie de la société de vouloir dire qu'avoir un enfant n'est pas un accomplissement, puisqu'il en est un si tu choisis qu'il en est un, et tu dois te donner le droit de choisir. Ma cousine a eu son enfant à 17 ans, elle le voulait (j'imagine que certain(e)s se disent "la folle, elle a foutu sa vie en l'air", mais non, je vous rassure, elle va très bien, a un chouette boulot gradé et fait des vidéos youtube avec son mari sur les personnages historiques oubliés v.v ), et c'était une grande joie pour elle de l'avoir (bien sûr, je ne parle que de celles et ceux qui choisissent (dans certains couples, c'était pas forcément prévu, mais ça reste une bonne surprise pour eux, j'en ai connu) d'avoir un enfant). Pour moi, l'enfant n'est pas arrivé tout cuit, j'ai travaillé en interim avec ma femme pour qu'on puisse se payer un chouette mariage, on s'est marié, on a affronté la vie à deux, et ma femme s'est battue pour garder cet enfant en bonne santé, et elle s'est battue pour qu'il viennent au monde. Pour elle, c'est un plus grand accomplissement que pour moi ! Et ce sera un accomplissement plus grand encore pour deux de mes potes qui attendent d'en avoir un depuis bientôt 10 ans.

Pour faire une comparaison : Donner un concert, c'est un accomplissement. Mais pour qui est-ce le plus grand accomplissement ? Pour le surdoué qui n'a jamais suivi de cours et qui fait ça pépère ou presque suite à un heureux concours de circonstance ? Pour l'élève studieux qui a suivi les cours en travaillant soirées après soirées jusqu'à la reconnaissance ? Ou pour celui/celle qui n'aime pas ça et qu'un tuteur (pas forcément un parent) oblige à jouer et à participer à ce concert dont il/elle n'a rien à faire ? Pour un enfant, c'est globalement pareil, c'est un accomplissement pour celui qui en veut un, et c'est son droit le plus absolu et le plus légitime de considérer cela comme un accomplissement, et la société, selon moi, n'a pas le droit de lui interdire cela (et si la personne ne veut pas d'enfant, il y a d'autres types d'accomplissement, on en revient à ma phrase) !

D'autant plus que perso, j'ai passé presque tous mes étés pendant presque 13 ans dans la Roumanie d'après Ceaușescu, et quelques temps au Bénin, et je peux me permettre de relativiser fortement sur l'horreur de la situation de notre société. Notre société est horrible si l'on se concentre sur ses aspects horribles. Mais face aux deux premières guerres, j'estime avoir une vie bien plus heureuse (peut-être à tort, comme je l'ai dit avant, je n'ai pas leur vécu) que mes grands-parents et mes arrières-grands-parents. Le problème, ce n'est pas la surpopulation, mais le consumérisme, et ça se combat, doucement, mais sûrement, et y a du mieux en France qui est fait chaque année dans le domaine, petit à petit.  Quand à l'aspect crétin de nos futurs enfants digne d'un monde à l'Idiocraty, justement, je combats cela en faisant parti des gens intelligents qui font des enfants que nous éduquerons intelligemment, afin de faire remonter le QI (Slate n'est généralement pas une source fiable, puisque c'est quasi un blog, mais le début de l'article m'avait fait marrer) ! :hap:

Edit : Au final, j'y réfléchissais dans la voiture, je ne sais pas si tu parlais de la société française, ou de l'état du monde en général. Je préfère de mon coté me concentrer sur la situation française, déjà difficilement résumable en deux lignes, plutôt que la situation mondiale. Résumer rapidement les situations sociétales et économiques de presque 200 pays composés entre autres du Canada, de la Corée du Nord, du Pérou, du Venezuela, du Yemen, de la Chine, de la Pologne, de l’Érythrée... Me parait difficile et risqué ! :oui:

Moon:
C'est quand même compliqué de répondre à tout ça.
Dans le principie je peux être d'accord avec vous 2 maintenant en pratique, oui si c'est un accomplissement en soit pour certains à avoir un enfant, il résume parfois (souvent) de désirs eux aussi égoïstes et d'une certaine pression sociale.

Je suis pour comme vous 2 de laisser le choix aux gens mais il y en a quand même incapables de se gérer seuls et qui font des enfants, la contraception certains savent même pas ce que c'est (non mais genre vraiment, certains sont sûr que la pilule te protège du VIH).
Donc qu'il y ai des mères à 17 ans (voir même avant), aucun soucis si elles sont matures et qu'elles savent ce que ça représente (c'est loin d'être une poupée et s'il y a plein de côtés positifs, il y a aussi des des "contraintes" avec des choix de vie qui souvent vont avec) mais dans les faits, il y en a qui ne savent pas subvenir aux besoins des enfants (et pas que financièrement), qui comptent sur les grands parents pour éduquer les enfants, ...

C'est difficile à répondre globalement et je pense que c'est au cas par cas, il n'y a pas de solutions toute faites et pour rejoindre le sujet principal, oui, je pense que ce qui tue les gens et les enfants, ce sont justement toutes ces cases dans un sens ou dans un autre remplis de préjugés mais avec des craintes réelles.
Ces craintes existaient avant mais je pense qu'elles sont bien plus présentes car on est dans une société plus "médiatisé", plus ouverte au monde et que globalement, je pense que plus on est pessimiste, plus on rend les gens pessimistes.
Pour le système scolaire (et même globalement le marché de l'emploi), c'est pareil, on essaye de rentrer tout le monde dans des cases mais qui ne peuvent contenir tout le monde et c'est un système qui a du mal à s'adapter à tout le monde.

D_Y:
Qu'est ce qui est une fake news du coup ? "Faire un enfant est égoïste" ou "faire un enfant n'est pas un accomplissement" ? Sais-tu seulement ce qu'est une fake news ? v.v

(parce que même entre guillemets je vois absolument aucun rapport, même si ce que j'ai dit est faux, ça n'a rien d'une fake news)

Pour l'acte égoïste en lui même c'est un fait ; donner la vie est exclusivement le choix des parents, l'enfant n'a pas le choix. Ils le font pour eux dans un premier lieu, pas pour faire plaisir au futur gosse. Donc oui c'est égoïste, et ce n'est pas un mot péjoratif.


--- Citer ---Le fait est que je reproche justement à une partie de la société de vouloir dire qu'avoir un enfant n'est pas un accomplissement, puisqu'il en est un si tu choisis qu'il en est un, et tu dois te donner le droit de choisir.
--- Fin de citation ---

Euh non pour la société le paroxysme du bonheur c'est avoir une maison, des enfants, une belle voiture, une télé écran plat incurvée, un chien ou un chat, un travail de bureau (de préférence lié de près ou de loin à la finance), une belle cuisine... Si t'as tout ça t'es un god tier de la vie aux yeux de la société.

Mon but n'était pas de dire qu'avoir un enfant n'était pas un accomplissement pour certains (bien évidement que ça l'est c'est même instinctif), mais de dire qu'il n'est pas un accomplissement en soi. C'est pas un pallier obligatoire du bonheur, c'est un choix et en tant que choix les parents devraient rester dans leurs coins (ou entre parents) au lieu de venir crier à la face du monde qu'il faut faire comme eux, le tout avec un grand sourire et les 50 photos prises de leur smartphone de leur marmot dans son landeau. Et oui purée la course aux like sur Facebook avec des photos d'échographie et de petits en train de sucer leurs pouces, où chacun se sent obliger de dire que c'est la chose la plus mignonne du monde (ce que personne ne pense vraiment), je pense que des fois il faut ramener ce petit monde sur Terre. Parce que tout le monde s'en moque, ce sont des enfants parmi des millions d'autres, ça n'a que peu d'influence si ce n'est exacerber ce sentiment égoïste d'en avoir soi même. Et la boucle est bouclée :^^:

Sinon j'ai dit à la fin de mon post qu'on vivait mieux dans le monde (ou en France, c'est pareil). De là à dire qu'on vit bien, c'est pas vraiment la même chose. 

Navigation

[0] Index des messages

[#] Page suivante

[*] Page précédente

Sortir du mode mobile