Auteur Sujet: Pourquoi les jeunes vont-ils si mal de nos jours ?  (Lu 29114 fois)

0 Membres et 2 Invités sur ce sujet

Hors ligne D_Y

  • Âme sombre
  • Stratège de Din
  • Sage Goron
  • *****
  • Messages: 10505
    • Voir le profil
Pourquoi les jeunes vont-ils si mal de nos jours ?
« Réponse #15 le: vendredi 02 février 2018, 14:32:58 »
J'ai l'impression que vous vous braquez sur le mot "égoïste" en fait, comme si c'était une insulte. Ça ne l'est pas (je précise, on ne sait jamais), c'est juste un mot sans jugement de valeur derrière.

Citer
Après, je reconnais que c'est litigieux mais je pense vraiment pas que refuser un médicament rend un choix égoïste

Juste, si une femme refuse de prendre un médicament parce qu'il est artificiel, qu'elle connait les possibles conséquences, et que malgré ça elle tombe enceinte, on rentre dans un cas où elle ne voulait pas l'enfant, où elle ne l'a pas choisi. Du coup ce n'est pas de ce genre de personne que je parlais ;)
O proud Death ! What feast is toward in thine eternal cell ?

Hors ligne Moon

  • Kokiri Espiègle
  • *
  • Messages: 4536
  • Go to the moonlight
    • Voir le profil
    • http://yuese.deviantart.com/
Pourquoi les jeunes vont-ils si mal de nos jours ?
« Réponse #16 le: vendredi 02 février 2018, 14:47:47 »
Et que pense tu des femmes qui veulent juste pas nuir à leur santé en ne prenant pas un procédé chimique toute leur vie sans compter la pénibilité de le prendre à jours fixes et/ou à heure fixe et donc à un moment arrêtent la pilule ?

Certes le rapport bénéfices/risques sont encore à l'avantage des pilules à l'heure actuelle mais il y a des risques certains et une contrainte certaine de les prendre (pas pour rien que la majorité des hommes ne veulent pas entendre parler de la pilule masculine et d'autres méthodes plus radicales).

C'est juste que cette balance bénéfice risque tend à aller plus vers les risques une fois le "bon" compagnon trouvé mais c'est pas forcément signe d'un choix pour avoir un enfant.

Maintenant, non, je le prend pas forcément de manière péjorative l’égoïsme (on l'est tous au moins un peu).

PS : on a encore devié de sujet là je crois :p

Hors ligne D_Y

  • Âme sombre
  • Stratège de Din
  • Sage Goron
  • *****
  • Messages: 10505
    • Voir le profil
Pourquoi les jeunes vont-ils si mal de nos jours ?
« Réponse #17 le: vendredi 02 février 2018, 14:52:02 »
Citer
PS : on a encore devié de sujet là je crois :p

Oui on va s'arrêter là d'ailleurs.
J'ai émis aucun jugement de valeur sur la pilule, sur les bénéfices/risques de la prendre ou non, sur son caractère nocif ou non. Je sais pas trop pourquoi t'es parti sur ça mais ça peut être un débat intéressant si tu veux le développer ailleurs :^^:
O proud Death ! What feast is toward in thine eternal cell ?

Hors ligne Barbicotte

  • Mikocotte de choc !
  • Stratège de Din
  • Piaf postier
  • *****
  • Messages: 6593
  • Reine des Quiz
    • Code ami 3DS 3222-5893-4889

    • SW-4769-0921-4200
    • Voir le profil
Pourquoi les jeunes vont-ils si mal de nos jours ?
« Réponse #18 le: vendredi 02 février 2018, 15:55:10 »
Sauf que si tu veux pas prendre un truc artificiel, il y a beaucoup d'autres moyens contraceptif qui ne sont pas des médicaments. Sonc si, le fait de pas prendre et/ou utiliser de contraceptifs, tubsais quand même un minimum à quoi tu t'exposes...

[/HS]

Citer
22:25:26 ‹Yan930› cocotte > admin site > admin forums > modo
22:26:09 ‹Chompir› oui ça c'est vrai par contre :oups:
Citer
D_Y: si t'étais un délit, tu serais un excès d'intelligence

Hors ligne Moon

  • Kokiri Espiègle
  • *
  • Messages: 4536
  • Go to the moonlight
    • Voir le profil
    • http://yuese.deviantart.com/
Pourquoi les jeunes vont-ils si mal de nos jours ?
« Réponse #19 le: vendredi 02 février 2018, 15:59:44 »
Ah et comme lesquels ?
En dehors de dispositifs médicaux comme le preservatifs et l'abstinence, je ne vois pas ce qui marche comme contraception non médicale (je ne parle pas des sterilets qui sont des médicaments et des méthodes chirurgicales) ?

Hors ligne Barbicotte

  • Mikocotte de choc !
  • Stratège de Din
  • Piaf postier
  • *****
  • Messages: 6593
  • Reine des Quiz
    • Code ami 3DS 3222-5893-4889

    • SW-4769-0921-4200
    • Voir le profil
Pourquoi les jeunes vont-ils si mal de nos jours ?
« Réponse #20 le: vendredi 02 février 2018, 17:13:57 »
Je compte le préservatif comme un dispositif non médical (même si techniquement selon tes dires c'en est un) perso, t'as pas besoin de te les faire prescrire et ça se trouve partout. C'est pas un truc chimique que tu dois te faire implanter ou prendre tous les jours/mois...
Prendre la pilule c'est hyper contraignant je trouve (rdv chez le gyneco, prise de sang, prise de poids, ne pas l'oublier, et quand tu l'oublies c'est le problème de personne sauf le tien...).

Citer
22:25:26 ‹Yan930› cocotte > admin site > admin forums > modo
22:26:09 ‹Chompir› oui ça c'est vrai par contre :oups:
Citer
D_Y: si t'étais un délit, tu serais un excès d'intelligence

Hors ligne Moon

  • Kokiri Espiègle
  • *
  • Messages: 4536
  • Go to the moonlight
    • Voir le profil
    • http://yuese.deviantart.com/
Pourquoi les jeunes vont-ils si mal de nos jours ?
« Réponse #21 le: vendredi 02 février 2018, 17:25:27 »
Et pourtant c'est totalement un dispositif médical et les allergies au latex ça existe (et puis dans quelques années, on va bien nous dire que c'est cancerigène :p, bon ne retenez pas ce que je dis hein, je fais pas la guerre au preservatif, bien qu'il ne soit pas fiable à 100% (seule l'abstinence l'est), le rapport bénéfice/risque est sans commune mesure en faveur du bénéfice actuellement).

Mais oui, je suis d'accord, la pilule feminine est horriblement contraignante et la pilule masculine est volontairement sous médiatisé :p

Hors ligne PaulMendez

  • Bébé Tikwi
  • *
  • Messages: 1
    • Voir le profil
Pourquoi les jeunes vont-ils si mal de nos jours ?
« Réponse #22 le: mardi 11 mai 2021, 17:59:48 »
Bonjour à tous !

Personnellement, j'allais très mal après un harcèlement scolaire pendant des années. Et je me suis tourné vers les jeux vidéos. Ca m'aidait un peu à penser à autre chose mais quand je retournais en cours, je subissais encore et encore du harcèlement et j'en pouvais plus.

Les jeunes sont méchants entre eux et ne se rendent pas compte du mal qu'ils peuvent faire aux autres.
Un jour, un très bon ami à moi m'a fait découvrir le role play et ca a changé ma vie. J'ai pu m'évader dans des univers totalement différent les uns des autres et je pensais moins à tout ce que je subissais à côté car c'était comme si j'avais une seconde vie dont j'étais le maître !

Au début j'ai eu beaucoup de mal à me lancer, écrire mon histoire et trouver mon nom/pseudo. Pour moi il représente le début de la fin de ce cauchemar.
Si je peux conseiller quelque chose aux jeunes qui subissent les même choses, restez fort, un jour ils vous laisseront tranquille. Essayez de trouver ce que vous aimez, et d'aller vers vos passions. Pour moi, le roleplay m'a beaucoup aidé, peut-être que ça en aidera d'autres !

Force, on est ensemble
« Modifié: jeudi 13 mai 2021, 09:42:54 par PaulMendez »

Hors ligne Neyrin.

  • 𝑪𝒐𝒕𝒖𝒓𝒏𝒊𝒙 𝒄𝒐𝒕𝒖𝒓𝒏𝒊𝒙
  • Héraut de Farore
  • Soldat d'Ikana
  • *****
  • Messages: 690
  • maman perruche
    • @neyrin._ (instagram)
    • Voir le profil
    • @neyrin._
Pourquoi les jeunes vont-ils si mal de nos jours ?
« Réponse #23 le: dimanche 16 mai 2021, 02:55:24 »
Sujet intéressant ! Pourquoi je n'ajouterai pas mon grain de sel ? Je crois que je fais partie des jeunes qui vont mal de nos jours. :oups:

Déjà, j'aimerais commencer par une évidence : le mal être démarre souvent à la pré-adolescence ou à l'adolescence, étant donné que ce sont les périodes où nous sommes particulièrement sensibles au regard des autres, aux jugements, à l'image que l'on renvoie, etc. Inversement, nous sommes aussi ceux qui regardent, qui jugent (ouvertement ou non), qui se fient à l'image que les autres renvoient.

Voilà pour la généralité. Maintenant, je vais faire comme Paul Mendez ; je vais parler de mon vécu parce que je suis égocentrique. Peut-être que certains d'entre vous se reconnaitront dans mon expérience personnelle, ma recherche perpétuelle d'être acceptée par les autres.

Je pense que le collège a été une période charnière dans la construction de mon mal être qui persiste encore aujourd'hui. Le regard des autres et surtout des jeunes filles, ainsi que leurs jugements m'ont énormément poussée à me priver de tout ce qui faisait mon identité. J'étais jugée sur mon style vestimentaire (considéré comme étant trop « gamin »), sur mes fréquentations (j'étais une « cassos » qui traînait avec des « cassos »), mes centres d'intérêts (jeux-vidéos, mangas, dessin, lecture... Les deux premiers étant, pour elles, des centres d'intérêt pour gens idiots) et ma manière d'être.

À 12 ans, j'ai donc été forcée de changer pour me séparer de cette étiquette de « Cassos » pour qu'on cesse de me rejeter, et qu'on apprenne à me connaître différemment. Je voulais bien m'entendre avec tout le monde. J'ai donc dû changer de vêtements et adopter un style « mouton » pour ressembler à toutes les autres jeunes filles populaires, m'éloigner de certaines amies, cacher mes centres d'intérêt et changer ma manière d'être. Bon, je n'ai pas tenu longtemps pour les trois derniers : je n'ai pas tardé à me sentir extrêmement malheureuse, et j'ai préféré être rejetée plutôt que de devenir aussi superficielle et vide.

En revanche, je continuais à me conformer aux exigences vestimentaires de la majorité pour m'extraire de la catégorie des « Cassos » et des « Immatures »... Je fuyais aussi les camarades qui étaient un rang en-dessous de moi dans la pyramide des rejetés de l'établissement pour avoir une chance de pouvoir être bien perçue par la classe. Oui, oui, c'était vraiment des rangs dans ma tête. :oups: Je n'étais pas au plus bas de la pyramide, mais je touchais presque le fond. Bon, évidemment, malgré tous mes efforts, l'étiquette m'est restée jusqu'en troisième.

Les années collège se passent, j'ai perdu énormément de confiance en moi. J'arrive au lycée et je deviens amie avec une jeune fille d'une famille aisée. Elle a reçu une éducation rigoriste, est très cultivée et excelle dans les matières littéraires. Le choc pour moi : je suis complètement abrutie. Je ne suis pas aussi cultivée, je ne suis pas capable de rendre un devoir excellent et je ne reçois pas d'éloges. Je me sentais inférieure. De plus, je n'attirais personne contrairement à mes amies. Je ne me trouvais pas particulièrement laide, mais personne ne s'intéressait à moi. J'étais un fantôme. Non pas que j'étais attachée au fait de tomber amoureuse, mais je voulais avoir le sentiment de plaire. Je me sentais inférieure, moche et abrutie. À ce moment-là, j'ai commencé à me sentir très mal.

Je continuais à me cacher dans un style vestimentaire qui ne me correspondait pas, et ce par peur d'être de nouveau catégorisée et qu'on me rejette. Je n'osais pas m'affirmer auprès des autres, et j'ai commencé à perdre du poids en me disant que cela me rendrait plus jolie... Sachant que j'étais déjà pas très épaisse à l'époque, et que j'étais plate comme une limande (ce qui m'a aussi valu des brimades au collège telles que : « Les robes, c'est pas pour les œufs au plat » ou « T'es moche, planche à pain »). Puis j'ai commencé à me tuer à la tâche. Je voulais prouver que je pouvais réussir moi aussi, que je pouvais rendre de bons devoirs et exceller. Je n'ai jamais excellé, mais je suis devenue une très bonne élève. On a commencé à m'apprécier, la classe avait une bonne image de moi, me trouvait sympathique. On m'invitait pour déjeuner à l'extérieur, et je ne comprenais pas pourquoi on m'appréciait. C'était très étrange pour moi.

J'ai eu mon bac avec de très bonnes notes, j'ai trimé comme jamais pour prouver que je pouvais être aussi bonne dans le travail que quelqu'un qui avait reçu une éducation exigeante. Je voulais prouver ma valeur.

Puis est arrivée la faculté... :hap: Aïe... Pire période. :hap: Je me suis retrouvée seule, le groupe d'amis s'étant éclaté entre plusieurs cursus différents. La quantité de travail à fournir était (et est) colossale, si bien que je n'avais (et n'ai) plus le temps pour me consacrer à mes loisirs, ou juste pour sortir manger un morceau avec des amis. Week-ends enfermés à compter chaque heure de retard, dissertations à la pelle et révisions interminables, culpabilisation lorsque je faisais une pause... Ajouté à cela la volonté d'être une excellente étudiante, je me tuais (et me tue) littéralement à la tâche. Si bien que je suis devenue anorexique (44kg sur la balance), dépressive et suicidaire. Miam le bon cocktail. Je subissais aussi un climat familial loin d'être des plus reposants, le harcèlement sexuel de l'un de mes voisins du matin jusqu'au milieu de la nuit... Ah oui, parce que c'est pas pratique d'être une jeune femme pour aller bien. La malchance.

Avec la situation sanitaire actuelle, j'ai fait un burn-out et je suis plus suicidaire que jamais. Je vais tellement mal que je ne sais même pas si je vais remonter la pente. Je pense que si j'arrive à m'en sortir, je serais simplement blasée de la vie. Quel est mon avenir aujourd'hui ? Si je sors avec un Master, je n'ai même pas la garantie d'avoir un bon travail. Est-ce que j'aurais un bon salaire ? Une bonne vie ? Une bonne retraite ? Est-ce que j'ai vraiment envie de continuer à travailler ? Est-ce que j'ai vraiment envie de m'avilir dans le travail ? Est-ce que j'ai vraiment envie de vivre en étant forcée à bosser avec seulement les soirées et le dimanche pour m'épanouir ? Si je devais répondre à tout ça maintenant, ce serait non. Mais quel avenir pour quelqu'un qui ne veut pas travailler ? Aucun. Alors je travaille parce que mourir, même si on le souhaite énormément, ça reste terrifiant.

Enfin bref... Pourquoi les jeunes vont si mal de nos jours ? Avenir incertain, pression sociale, contexte familial moisi, harcèlement scolaire, solitude, manque d'argent pour les étudiants, études supérieures beaucoup trop énergivores, etc.
« Modifié: dimanche 16 mai 2021, 11:31:46 par Neyrin. »

Hors ligne Cap

  • Cruelle et plus cool du forum
  • Stratège de Din
  • Sage Goron
  • *****
  • Messages: 10927
  • Je garde mes mofufles poru te combratrte
    • Code ami 3DS 3883-5183-2004

    • Code ami Wii U Capoun

    • Voir le profil
Pourquoi les jeunes vont-ils si mal de nos jours ?
« Réponse #24 le: dimanche 16 mai 2021, 14:34:02 »
Merci pour tes mots Ney.. J'espère que ça te fait un peu de bien d'extérioriser tout ça.

Est-ce que j'aurais un bon salaire ? Une bonne vie ? Une bonne retraite ? Est-ce que j'ai vraiment envie de continuer à travailler ? Est-ce que j'ai vraiment envie de m'avilir dans le travail ? Est-ce que j'ai vraiment envie de vivre en étant forcée à bosser avec seulement les soirées et le dimanche pour m'épanouir ? Si je devais répondre à tout ça maintenant, ce serait non. Mais quel avenir pour quelqu'un qui ne veut pas travailler ? Aucun. Alors je travaille parce que mourir, même si on le souhaite énormément, ça reste terrifiant.

C'est des questions que je me pose toujours aujourd'hui. Ca fait maintenant deux ans que j'ai commencé mon boulot, et je n'ai toujours pas réponses à ces questions. Et je me pose plus que jamais ces questions. J'aime mon travail, mais on est loin du travail-passion tel qu'il peut être vendu partout dans notre société. J'ai envie de faire plein de choses, mais je n'ai pas le temps. Et ce sallow, il file sacrément vite.
Du coup, je me demande : qu'est-ce que j'ai envie de faire et qui rapporte de l'argent ? Parce que c'est ça le problème. L'argent. Je cherche, je guette, je m'interroge. Mais pour l'instant je n'ai pas encore cette réponse. Donc je tiens, avec cette furieuse envie de tout plaquer. Je sais qu'un jour ça arrivera, mais tant que je n'ai pas une piste d'alternative, je vais continuer encore un peu.
Je sais que mon discours n'est pas rassurant. J'en suis la première désolée. Le seul conseil que je peux te donner, c'est de trouver un travail qui te plait un minimum. Et surtout, le jour où tu en as vraiment marre, change. Ne te force pas à rester dans quelque chose qui ne te plait vraiment plus. Après tout, la vie devrait être faite pour se plaisir, pas pour subir une contrainte pour générer du profil qu'on ne verra jamais :8):

Fiertés ?
It seems like we're fighting each other. But we both know that we're fighting against ourselves. - The Edge

Bêtatesteuse en chef des logiciels météo

Hors ligne D_Y

  • Âme sombre
  • Stratège de Din
  • Sage Goron
  • *****
  • Messages: 10505
    • Voir le profil
Pourquoi les jeunes vont-ils si mal de nos jours ?
« Réponse #25 le: dimanche 16 mai 2021, 20:19:24 »
Pour quelqu'un comme moi qui avec du recul considère son existence comme assez médiocre, la littérature m'a probablement sauvé la vie. Elle m'a aussi permis de découvrir d'autres arts. De fait j'en suis arrivé à considérer les questions que tu te poses comme largement secondaires, tant ce qui me parait central dans ma vie sont les arts et la recherche de la "beauté".

Je ne dis pas que les livres sont une réponse miracle, il faut se trouver une passion et s'y accrocher, c'est selon moi tout ce qui importe dans le monde.
O proud Death ! What feast is toward in thine eternal cell ?

Hors ligne Neyrin.

  • 𝑪𝒐𝒕𝒖𝒓𝒏𝒊𝒙 𝒄𝒐𝒕𝒖𝒓𝒏𝒊𝒙
  • Héraut de Farore
  • Soldat d'Ikana
  • *****
  • Messages: 690
  • maman perruche
    • @neyrin._ (instagram)
    • Voir le profil
    • @neyrin._
Pourquoi les jeunes vont-ils si mal de nos jours ?
« Réponse #26 le: dimanche 16 mai 2021, 22:45:55 »
@Cap Il y a encore bien d'autres problèmes, mais je ne suis pas là non plus pour raconter toute ma vie privée, ha ha.

À propos du travail-passion, c'est tellement rare que c'est presque une chimère pour moi. Ça fait longtemps que j'ai abandonné cet espoir... Maintenant, je me dis : « Tu dois trouver un boulot qui paye bien, avec très peu d'heures et... et...» mais... c'est impossible, à moins de faire des tas de compromis. Je sais que la vie est faite de compromis, mais le travail est un compromis sur une grande majorité de notre vie. Pourquoi je ne pourrais pas me l'épargner ? Même avec un travail qui me plairait un minimum, j'aurais juste envie de fuir. J'aurais l'impression de perdre mon temps. Avec ce temps consacré à un job peu intéressant, je pourrais faire des choses épanouissantes plutôt que de m'épuiser dans les mêmes tâches.

Mais ne t'inquiète pas, je ne cherchais pas à être rassurée. Je vois déjà autour de moi ce que fait le travail. Les gens rentrent, ils sont épuisés, ils ne font plus rien. Ils n'ont plus le temps, plus l'énergie. Ça ne donne pas envie. Je ne peux pas vraiment y échapper, sinon je finis sans rien. Malheureusement, je n'ai pas le confort d'une famille aisée pour mes caprices existentiels...

@D_Y Ce qui me permet de tenir dans la vie, ce sont les arts. Je suis régulièrement au bord du suicide, au bord de la fenêtre ou face aux médicaments, mais ce qui me permet d'oublier ma souffrance pendant une après-midi, c'est l'art. C'est peindre, c'est écrire, c'est dessiner, c'est créer.

Cependant, dans mon quotidien, les arts sont considérés secondaires. Je ne deviendrai jamais une génie de l'art, très prisée et célèbre. Je ne pourrai jamais en faire mon métier, en faire ma vie et le placer comme primaire. Dès lors, l'art ne me rapportera pas suffisamment d'argent pour vivre. L'art ne m'offrira pas une retraite. L'art ne m'offrira pas une sécurité financière, un toit ou un frigo plein. Oui, il pourra m'aider à souffler mais quel intérêt si c'est seulement durant les soirées et la journée du dimanche ? Le burn-out me guettera de nouveau. v.v
« Modifié: dimanche 16 mai 2021, 22:49:22 par Neyrin. »

Hors ligne Barbicotte

  • Mikocotte de choc !
  • Stratège de Din
  • Piaf postier
  • *****
  • Messages: 6593
  • Reine des Quiz
    • Code ami 3DS 3222-5893-4889

    • SW-4769-0921-4200
    • Voir le profil
Pourquoi les jeunes vont-ils si mal de nos jours ?
« Réponse #27 le: dimanche 16 mai 2021, 23:31:27 »
Je me permets, j'ai pas tout lu mais je réagis sur un truc : j'ai un travail-passion, ça m'empêche pas d'être épuisée et d'avoir envie de rien faire de mes soirées. Mais j'aime aussi ne rien faire, donc ça aide surement !

Citer
22:25:26 ‹Yan930› cocotte > admin site > admin forums > modo
22:26:09 ‹Chompir› oui ça c'est vrai par contre :oups:
Citer
D_Y: si t'étais un délit, tu serais un excès d'intelligence

Hors ligne D_Y

  • Âme sombre
  • Stratège de Din
  • Sage Goron
  • *****
  • Messages: 10505
    • Voir le profil
Pourquoi les jeunes vont-ils si mal de nos jours ?
« Réponse #28 le: lundi 17 mai 2021, 00:12:21 »
On aime pas l'art parce qu'on a envie de devenir soi même un artiste reconnu à l'international ou le prochain Shakespeare qu'on connaitra dans plusieurs siècles. On peut tout à fait être mélomane très profond sans jamais avoir tenu d'instrument de sa vie ou être soufflé au Louvre sans avoir jamais tenu un pinceau. Ou encore aimer la gastronomie sans être un chef étoilé. Même si c'est ce que tu veux comment tu sais que tu seras jamais publiée ou autre ? Si c'est ton rêve faut rien lâcher avant d'être sûre que tu as échoué.

Pour moi aimer l'art n'est pas une question de priorité, soit on l'aime soit on ne l'aime pas, ça ne peut pas être secondaire (ou si ça peut mais dans ce cas on ne l'aime pas, on l'apprécie juste). C'est une philosophie, et tout comme on ne devient pas bouddhiste pour éventuellement gagner sa croûte mais pour s'enrichir spirituellement, aimer les arts ne peut être subordonné à des contraintes matérielles (tout au plus les deux coexistent au même niveau de préoccupation).

De plus quand je parlais de "passion" je ne parlais pas spécifiquement de ça mais de quelque chose qui te tiens vraiment à coeur et que tu ne peux juste pas mettre en dessous des contraintes matérielles dont tu parles (parce que ça te fait vivre autant que le mécanisme qu'est la respiration) Ça peut être les jeux vidéo, le bricolage, les animaux, la planche à voile, la salsa, le chocolat belge, qu'importe, tant que ça te fait vivre et que ça te fait oublier les angoisses du quotidien. Parce que sans ça la plupart des gens ne tiendraient pas.

Du reste sans être un grand admirateur du système salarial moderne je pense que tu noircis beaucoup le travail, beaucoup de gens ne sont pas passionnés mais aiment bien leur job parce qu'ils y font des rencontres, ou bien ils utilisent l'argent pour faire des choses qu'ils aiment justement, pour voyager, s'offrir des belles choses. Le monde du travail c'est pas un film de Chaplin avec tout le monde à l'usine pendant 16h par jour et tu fais que ça 7j/7 en étant épuisé le reste du temps. Même si ton job est difficile ou chiant tu te reconvertis dans un truc que tu aimes bien ou qui te fais envie. Cela existe nécessairement.
Il faudrait aussi mieux définir ce qu'est le travail parce qu'ayant eu moi même une période d'inactivité assez longue, je peux t'assurer que c'est ça qui te ronge plutôt que de bosser. C'est comme faire du sport sur le moment c'est difficile et fastidieux mais c'est bien plus sain que de rester le cul sur une chaise, aussi confortable cela puisse paraitre sur le moment (et btw ça libère une molécule dans le cerveau qui engendre plaisir et bien être, si tu veux creuser cette piste).

Pour finir je ne suis pas psy donc rien ne dis que ce post te sera d'un quelconque bénéfice mais sur la question "est ce que je m'en sortirais un jour ?" j'ai un début de réponse parce que sans être suicidaire j'ai eu une période assez noire dans ma vie où je me disais que j'étais foutu et que je m'en sortirais jamais (plot twist, tous les dépressifs se disent la même chose) mais le "bout du tunnel" (pour parler en cliché) est littéralement neuro-chimique et t'auras nécessairement des phases dans ta vie future où tu iras mieux, même si ça te parait impossible sur le moment (tellement que tu ne crois sans doute pas ce que je suis en train de te dire). Pour moi c'est venu par vague, je suis passé du plus profond abime à la joie de vivre, parfois très rapidement. S'il y a bien une maladie où tu remets en question ton libre-arbitre et ton pouvoir de décision c'est la dépression. Ce que tu penses quand tu broies du noir tu ne le pense pas vraiment, c'est ton cerveau qui te joue des tours.

Aussi tu es sûrement suivie d'office maintenant mais si c'est pas le cas va voir un psychiatre, qui peut te préscrire des molécules qui sont un vrai soutien (oui je sais ça fait pas rêver, moi même à l'époque je disais que je prendrais jamais ces merdes mais c'est arrivé). Concentre toi sur les gens que tu aimes (et qui t'aiment, ceux ci faut s'y accrocher comme une moule sur son rocher car il y a des gens dans ta situation qui sont en misère affective et vivent dans la solitude, si tu n'es pas dans ce cas profite de ces avantages), sur des choses qui t'épanouissent sans te préoccuper si tu pourras en vivre ou non (et en règle générale je te donnerais ce conseil : sépare la passion de ton métier professionnel, j'ai essayé de mêler les deux et j'ai profondémment détesté). Pour les petites préoccupations pro (parce que oui ce sont des petites préoccupations, tu t'en rendras compte quand tu seras guérie) ne te pourris pas la vie avec. La vraie colonne vertébrale de l'existence est le hasard et tout le monde se construit au fur et à mesure autour de lendemains incertains. Au fond se préoccuper jusqu'à la névrose du futur c'est propager l'illusion que nous avons le contrôle.
« Modifié: lundi 17 mai 2021, 00:26:32 par D_Y »
O proud Death ! What feast is toward in thine eternal cell ?

Hors ligne Neyrin.

  • 𝑪𝒐𝒕𝒖𝒓𝒏𝒊𝒙 𝒄𝒐𝒕𝒖𝒓𝒏𝒊𝒙
  • Héraut de Farore
  • Soldat d'Ikana
  • *****
  • Messages: 690
  • maman perruche
    • @neyrin._ (instagram)
    • Voir le profil
    • @neyrin._
Pourquoi les jeunes vont-ils si mal de nos jours ?
« Réponse #29 le: lundi 17 mai 2021, 01:32:26 »
Citer
Pour moi aimer l'art n'est pas une question de priorité, soit on l'aime soit on ne l'aime pas, ça ne peut pas être secondaire (ou si ça peut mais dans ce cas on ne l'aime pas, on l'apprécie juste). C'est une philosophie, et tout comme on ne devient pas bouddhiste pour éventuellement gagner sa croûte mais pour s'enrichir spirituellement, aimer les arts ne peut être subordonné à des contraintes matérielles (tout au plus les deux coexistent au même niveau de préoccupation).

Lorsque je dis que l'art est « secondaire », c'est en terme de temps que je peux y consacrer au quotidien. Etant donné que je consacre moins de temps à l'art qu'aux études (pour le moment), je considère qu'il est secondaire et non primaire. Ce sont les études qui sont primaires.

De plus, j'aime créer, j'aime ce que je produis, j'aime l'art mais je n'ai absolument pas l'ambition d'en faire mon métier. Je n'ai jamais dit qu'il fallait être un artiste reconnu pour apprécier l'art que l'on peut produire. Ce que je dis simplement, c'est que si je devais envisager un métier passion, ce serait en fonction de mes centres d'intérêt (logique) et si je prenais, par exemple, la peinture, j'aurais très peu de chances de vivre de mes créations. Et comme tu l'as dit ensuite, mêler loisirs et travail, ce n'est pas forcément l'idéal ; on me l'a souvent dit et que j'ai souvent pu le constater.

Citer
Du reste sans être un grand admirateur du système salarial moderne je pense que tu noircis beaucoup le travail, beaucoup de gens ne sont pas passionnés mais aiment bien leur job parce qu'ils y font des rencontres, ou bien ils utilisent l'argent pour faire des choses qu'ils aiment justement, pour voyager, s'offrir des belles choses. Le monde du travail c'est pas un film de Chaplin avec tout le monde à l'usine pendant 16h par jour et tu fais que ça 7j/7 en étant épuisé le reste du temps. Même si ton job est difficile ou chiant tu te reconvertis dans un truc que tu aimes bien ou qui te fais envie. Cela existe nécessairement.

Je sais bien que le monde du travail, ce ne sont pas nécessairement les usines du XIXe siècle et le fordisme. Il n'y a pas besoin de travailler à la chaine dans une usine pour être épuisé et ne plus avoir l'énergie pour se consacrer à ses loisirs. Je comprends ce que tu me dis, et je noircis pas mal les traits effectivement.

Ensuite, c'est compliqué de trouver un travail qui nous plaît, même un minimum. Se reconvertir, c'est encore plus compliqué. Je ne pense pas que ce soit aussi simple... cf des connaissances qui galèrent.

Citer
Il faudrait aussi mieux définir ce qu'est le travail parce qu'ayant eu moi même une période d'inactivité assez longue, je peux t'assurer que c'est ça qui te ronge plutôt que de bosser. C'est comme faire du sport sur le moment c'est difficile et fastidieux mais c'est bien plus sain que de rester le cul sur une chaise, aussi confortable cela puisse paraitre sur le moment (et btw ça libère une molécule dans le cerveau qui engendre plaisir et bien être, si tu veux creuser cette piste).

Même si j'ai mis en suspens les études, je ne suis pas inactive pour autant. Je fais du sport, je créé énormément et si la pression universitaire ne m'avait pas flinguée, je pense que je serais plutôt heureuse de consacrer mon temps à faire ce que j'aime et à me garder en forme. Je fais quand même des efforts pour tenter d'équilibrer la balance entre bien-être et dépression... En espérant que la part du bien-être s'alourdisse de plus en plus. :oups: Pas facile.

Citer
Aussi tu es sûrement suivie d'office maintenant mais si c'est pas le cas va voir un psychiatre, qui peut te préscrire des molécules qui sont un vrai soutien (oui je sais ça fait pas rêver, moi même à l'époque je disais que je prendrais jamais ces merdes mais c'est arrivé). Concentre toi sur les gens que tu aimes (et qui t'aiment, ceux ci faut s'y accrocher comme une moule sur son rocher car il y a des gens dans ta situation qui sont en misère affective et vivent dans la solitude, si tu n'es pas dans ce cas profite de ces avantages), sur des choses qui t'épanouissent sans te préoccuper si tu pourras en vivre ou non (et en règle générale je te donnerais ce conseil : sépare la passion de ton métier professionnel, j'ai essayé de mêler les deux et j'ai profondément détesté).


Je suis déjà sous traitement mais bon... Les médicaments fatiguent énormément et m'empêchent d'être active dans la journée. Je trouve cela encore plus destructeur de somnoler en permanence et de ne pas pouvoir faire ce que l'on veut. Tu me diras (et je te répondrais « bien sûr ») que la dépression a les mêmes conséquences... Mais j'ai plus le sentiment de pouvoir me dépêtrer de l'inactivité engendrée par la dépression pour peu qu'on m'y pousse. Alors qu'une molécule, ça agit et tu ne peux rien y faire.

Je suis aussi suivie par des professionnels et je vais un peu « mieux ». Simplement, me motiver à continuer quand je sais la merde qui m'attend, c'est pas très encourageant.
« Modifié: lundi 17 mai 2021, 01:34:19 par Neyrin. »