Auteur Sujet: Écrits et tableaux  (Lu 51516 fois)

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« Réponse #90 le: vendredi 27 août 2021, 20:19:37 »
Sans déconner, il est vraiment magnifique !  :miou:

Et ça me fait chaud au cœur pour ce passage à autre chose, même si je sais pas comment le dire, je suis pas douée pour ce genre de discours.


"Je ne connaîtrai pas la peur car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi."

Hors ligne Neyrin.

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« Réponse #91 le: vendredi 27 août 2021, 21:47:26 »
Merci beaucoup !! <3 J'y ai mis beaucoup de cœur !!

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« Réponse #92 le: vendredi 27 août 2021, 22:53:00 »
Il est magnifique ! Et en plus tu l'as signé :8):
Ce fond couleur lin lui va très bien en plus.

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22:25:26 ‹Yan930› cocotte > admin site > admin forums > modo
22:26:09 ‹Chompir› oui ça c'est vrai par contre :oups:
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D_Y: si t'étais un délit, tu serais un excès d'intelligence

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« Réponse #93 le: samedi 28 août 2021, 01:18:11 »
Je suis ravie de revoir un de tes tableaux ! Le poisson-rêve est super beau et je trouve que le matériau de la toile le met bien en valeur.  <3

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« Réponse #94 le: samedi 28 août 2021, 10:39:48 »
Mais c'est trop beau, c'est juste magnifique, et le fond couleur lin c'est juste une idée génial ça lui ajoute une aura, ça le met en valeurs, c'est top.

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« Réponse #95 le: samedi 28 août 2021, 19:13:03 »
Merci beaucoup pour vos commentaires !! C'est encourageant.  :-*

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« Réponse #96 le: vendredi 03 septembre 2021, 11:59:14 »
Tadam ! Voici mon projet de roman. Je me suis arrêtée sur La bête indésirable, j'avais envie d'aller plus loin avec elle. Mon projet est déjà apparu plusieurs fois sur mon topic, et il est visible dans mon sommaire sous les noms Couple étrange hors du réel, La bête indésirable et La bête indésirable (2), mais ils en seront retirés pour que ne demeure que ce post-ci. Là, vous avez la vraie version que je compte envoyer à une maison d'édition... (un jour j'espère...)

Je vous poste le Prologue et le Chapitre I pour glaner des avis ! C'est super important pour mon projet, pour savoir si c'est bon à jeter à la poubelle ou non. :oups:

  • Pour l'histoire, c'est un jeune couple un peu étrange qui vit reclus dans les montagnes, comme seul au monde. Tous les matins, à l'aube, un troupeau de moutons en piteux état vient paître dans les environs. Le jeune homme dit y apercevoir une bête qui ne ressemble à rien qu'ils ne connaissent, et affirme qu'elle n'a ni pattes, ni oreilles, ni yeux, ni forme. Selon lui, elle semble représenter une menace. La jeune femme, elle, ne voit rien à part le bétail et progressivement, une discorde va s'installer entre les amoureux. Donc toute la question du roman est : qu'est-ce que la bête indésirable ?

Le côté insouciant et un peu cucul la praline du couple est voulu. :oups:

LA BÊTE INDÉSIRABLE

PROLOGUE

Le prologue est l'extrait Couple étrange hors du réel. Il a subi quelques modifications depuis.

(Cliquez pour afficher/cacher)


CHAPITRE I

Plein de trous et de petites crevasses, l’étroit chemin fait de pierres jaunies donnait bien du mal aux chevilles les plus fragiles. Il était entouré de vastes prés fleuris qui ne trouvaient leur fin que dans les pinèdes qui les succédaient, et semblait être la seule manifestation humaine qui n’eût jamais existé au beau milieu des grandes montagnes. Le couple progressait aisément sur le passage sinueux : il avait l’habitude de l’emprunter, alors il ne tarda pas à atterrir dans une plaine envahie par les herbes hautes. La maison aux murs délavés se détachait dans le lointain.

La terre fraîchement mouillée exhalait une odeur d’humus et de lichen — comme dans la forêt à une poignée de kilomètres de là — que la jeune femme affectionnait particulièrement.

 « Ça sent bon, dit-elle.

— Quoi donc ?

— Ce qui nous entoure. Tu es tellement habitué à ces parfums que tu ne les sens plus ?

— Je ne sens rien à part les dernières traces de la pluie. »

Ils avançèrent tant bien que mal en levant leurs jambes, faisant attention à ne pas faire accidentellement un pas dans un trou ou un terrier ; ils veillèrent aussi à ne pas exciter les abeilles qui butinaient ça et là.

« J’aimerais qu’on aille au lac ensemble la prochaine fois. » poursuivit la jeune femme pour animer la marche.

Son compagnon ne l’avait pas entendue, et même si cela avait été le cas, il ne semblait pas disposé  à converser. Sûrement était-il fatigué par l’après-midi agitée qu’ils venaient de passer. Elle s’accommoda de ce calme imposé, et comprit que parler n’était pas nécessaire pour que le retour soit agréable. Ils firent ainsi le reste du chemin avant de se retrouver face à la demeure où ils nichaient.

Perdue dans les hauteurs, elle ne souffrait d’aucun vis-à-vis, ni de nuisances sonores, olfactives ou visuelles : tout n’était que paix et silence. Aux alentours, la verdure avait été rasée afin de pouvoir se promener pieds nus. Il arrivait parfois que du bétail s’aventure dans les environs, et vienne paître ; cet entretien non sollicité évitait bien des efforts au couple.

Lorsqu’épuisés, ils pénétrèrent dans le salon, ils s’effondrèrent dans les fauteuils. Le crépuscule et ses teintes rosées s’étaient déjà installés. Dans le cadre de la fenêtre, le ciel aux allures oniriques apparaissait comme un tableau soigneusement exposé dans la pièce. Les jeunes gens ne dirent mot et demeurèrent ainsi, affalés, les jambes dépliées, jusqu’à que l’un d’eux commence à somnoler.

« Tu ne veux pas une infusion avant de t’endormir ? D’habitude, tu ne piques pas du nez avant de l’avoir bue.

— Ah oui, je veux bien. »

Il sauta du siège pour empoigner la bouilloire. Il la remplit à ras-bord, se disant que l’eau servirait pour le lendemain matin, puis l’actionna. Un léger sifflement s’échappa de l’appareil.

L’eau bouillonna avec ardeur et un cliquetis résonna, signifiant qu’elle était prête. Le jeune homme approvisionna une tasse aux motifs félins, y glissa un sachet de thé et donna le tout à la jeune femme.

« Merci. »

Elle observa les arômes se répandre ; cela ressemblait à de la peinture mal mélangée. Un souvenir fugace de sa mère qui peignait de modestes tableaux lui revint. Comme pour chasser cette mémoire envahissante, elle souffla sur la boisson pour en éloigner la vapeur.

« Si la pluie ne s’était pas arrêtée, j’aurais aimé qu’on reste là-bas toute la journée, confia-t-elle. J’aurais aimé qu’on coure jusqu’à la tombée de la nuit.

— Nous n’avons pas le droit d’être nus à la vue de tous. Nous aurions pu avoir des problèmes.

— N'importe quoi ! C’était comme si nous étions en maillot de bain. »

Il n'insista pas et se rendit dans la cuisine, visiblement lassé de la discussion. Sûrement comptait-il préparer le dîner avant que l’un des deux ne s’endorme le ventre vide. La jeune femme but son infusion ; elle appréciait sa saveur acidulée et printanière. Dans quelques mois, lorsque l’automne arrivera, elle optera pour des parfums comme la cannelle ou l’écorce d’orange.

Dehors, la verdure alpine était tourmentée par les légères bourrasques. Les renouées, les pissenlits et les centaurées frémissaient sous les à-coups venteux. La pièce était traversée par le vent des hauteurs, un vent tiède qui faisait voyager les effluves reculés. Les partenaires ne frissonnaient pas sous les courants d’air ; ils les accueillaient avec bienveillance. Le seul bruit qui comblait le silence était le jeune homme qui, à quelques mètres de son amie, manipulait les casseroles et les couverts en inox.

« Tu veux que je mette un peu de musique ? demanda-t-il.

— Non, je trouve qu’on est bien comme ça.

— J’aimerais un peu de musique tout de même.

— Quel intérêt de me demander mon avis dans ce cas ?

— Pour savoir si tu voulais en profiter, toi aussi.

— Tu connais ma réponse. »

Finalement, le quémandeur s'accommoda du concert des ustensiles, des couvercles et du gaz sur le réchaud. Il déposa une poêle sur le feu, et y lâcha deux pièces d’agneau enduites d’huile d’olive et d’herbes qu’il laissa dorer avant d’éplucher des carottes fraîches. Sa compagne se réjouit des odeurs alléchantes qui excitaient son appétit.

« J’adore manger ce que tu prépares ! (elle s’étendit telle une chatte dans le fauteuil.) Tu cuisines beaucoup mieux que moi.

— Peut-être parce que tu n’aimes pas cuisiner.

— Bien sûr que si. J’aime cuisiner les légumes du jardin. »

Son interlocuteur haussa les épaules. Il entama la découpe en rondelles puis, ceci fait, inclut sa préparation dans la poêle avec la viande qui prenait ses couleurs. Le futur dîner chanta gaiement durant une bonne vingtaine de minutes et fut ensuite mis dans des assiettes. La jeune femme déposa sa tasse à même le sol lorsque son ami vint lui donner sa part ; elle le remercia d’un léger baiser sur les lèvres.

Installé confortablement dans le salon, le couple mangea avec envie l’agneau aux carottes fumantes jusqu’à satiété. La vaisselle fut laissée par terre, et le jeune homme invita sa bien-aimée à prendre place sur ses genoux. Il glissa ses bras autour de sa taille puis reposa sa tête entre ses omoplates.

« Tu songes parfois à quitter cet endroit ? hasarda-t-elle.

 — Je m’y suis habitué. Je m’y sens seul, mais je m’y suis habitué.

— Tu n’es pas seul. Nous sommes deux.

— La première chose et la dernière chose que je vois de mes journées, c’est ton visage. Ça ne m’ennuie pas, mais je me sens seul dans cet endroit. Il n’y a personne d’autre que nous.

— Nous aurions dû croiser des passants tout à l'heure : ils auraient appelé la police et tu te serais senti moins seul. »
 
Elle sentit son compagnon sourire sur la peau de son dos : ses lèvres douces s’étaient légèrement arquées. À l’extérieur, les renouées, les pissenlits et les centaurées frémissaient toujours mais les deux amoureux, eux, se figèrent comme des statues de cire. D’un air mélancolique, la jeune femme observa la nature qui s’exprimait à travers la fenêtre ; la terre était bossue et de grandes montagnes verdoyantes s’élevaient de part et d’autre de la lande. Ces dernières, somptueuses et étrangement accueillantes, résultaient de la fureur divine qui avait sévi sur le territoire bien des siècles plus tôt. La fille aimerait, un jour, se défouler de tout son soûl sur les versants avant de se baigner dans l’eau fraîche des lacs en altitude. Elle n’attendait que l’approbation de son ami pour le faire.

Il l’embrassa tendrement sur la nuque. Le contact des lèvres chaudes eut l’effet d’un narcotique, si bien qu’elle commença à somnoler. Tous les deux portaient toujours l’odeur de la terre détrempée, de l’écorce mouillée et du cèdre — les parfums s’emmêlaient et s’enlaçaient. Il n’y avait qu’au cœur de la nature que leurs peaux pouvaient s’imprégner de ces émanations. Puis, l’esprit imbibé de ces pensées suaves, le sommeil finit par la gagner. Sa respiration se fit plus lente, s’accordant ainsi avec celle de son partenaire.

« Modifié: vendredi 03 septembre 2021, 12:05:55 par Neyrin. »

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« Réponse #97 le: dimanche 05 septembre 2021, 00:18:36 »
J'Up... :help:

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« Réponse #98 le: dimanche 19 septembre 2021, 21:00:09 »
Pardon j'ai été très peu présente sur PZ récemment, j'ai failli rater ce post. Le pwasson reyv est superbe sur ta peinture, ça donne envie de te commissionner. :oups:
Le chapitre 1 est également très bien mais je ne suis pas très douée pour donner des avis sur l'écriture, hélas, si ce n'est que j'ai personnellement apprécié.
Mon Artstation avec mes dessins : par ici

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« Réponse #99 le: dimanche 19 septembre 2021, 22:50:32 »
Merci beaucoup pour ton commentaire jechial je commençais à désespérer !! Je peux prendre des commissions mais avec la fac, je garantis pas qu'elles soient effectuées dans les plus brefs délais. :oups:

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« Réponse #100 le: lundi 20 septembre 2021, 09:56:29 »
Déjà, je m'excuse, j'ai mis trop de temps à répondre. Ma période de rentrée a été plus prenante que prévu, et j'ai encore un peu de mal à sortir la tête de l'eau. Mais ce matin, j'ai pris le temps de lire ton texte, et j'ai beaucoup apprécié. J'ai préféré le chapitre 1 au prologue, qui est aussi très bien, mais je trouve, un peu moins accessible. Je dois reconnaitre que j'ai dû relire parfois une tournure pour comprendre à qui correspondaient certains pronoms (et pour un j'avoue que j'ai toujours un peu de mal, ici : "Une fois leurs esprits retrouvés, ils s’adressèrent un regard et il l’invita à le rejoindre près de lui." avec le "il" et le "le", à moins que ce soit une coquille et que ce soit "la" et que l'homme du couple invite sa compagne à le rejoindre)

Reste que c'est vraiment très joli, avec une sorte de bonheur, mais tellement mélancolique, que ça en devient gênant. C'est aussi peut-être mon état d'esprit du moment qui veut ça aussi, je ne sais pas, j'ai un peu tendance à voir les choses en noir... Je suis pas super douée pour faire critique littéraire, pardon.


"Je ne connaîtrai pas la peur car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi."

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« Réponse #101 le: lundi 20 septembre 2021, 15:03:14 »
@Doutchboune Non, non je la trouve très bien ta critique, et même très intéressante ! J'aime beaucoup avoir le ressenti des lecteurs, quels sentiments ils éprouvent vis-à-vis du texte, etc. C'est vrai que le prologue est assez étrange, et je l'aime bien pour ça... Mais je vais effectivement le réécrire, parce que j'ai déjà eu la critique des tournures trop complexes ou encore des pronoms mal employés. Il faut que je me penche plus dessus mais je suis plus concentrée sur les autres chapitres sinon j'ai juste l'impression de stagner au même point.

C'est-à-dire « gênant »? Dans le sens où tu as l'impression d'être beaucoup trop dans l'intimité des protagonistes, ou que ça te renvoie trop à tes propres faiblesses et sentiments ? Ensuite, je ne pense pas que ce soit juste ton état d'esprit du moment. C'est mon état d'esprit qu'on lit là-dedans, et j'y relate une sorte de bonheur fantasmé qui n'arrivera jamais, d'où la mélancolie... :oups:
« Modifié: lundi 20 septembre 2021, 15:09:25 par Neyrin. »

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« Réponse #102 le: lundi 20 septembre 2021, 16:45:02 »
En fait ce que je trouve gênant, c'est que le bonheur a l'air d'être faux, d'une certaine manière. Je ne dis pas qu'il n'est pas réel, mais il est trop construit pour être honnête, j'ai envie de dire. Comme forcé. D'ailleurs, on a l'impression (enfin, j'ai l'impression) que l'homme du couple n'aspire pas vraiment à la même chose, mais suit tout de même (par amour, pour faire lui faire du bien à elle).

L'intimité ne me gêne pas, j'aime beaucoup quand les textes entrent dans l'intimité des personnages, ressentir leurs émotions. J'écris peu, mais j'aime essayer de faire ressentir les choses quand je le fais (quant à dire que j'y parviens, c'est une autre histoire !). Non, là, c'est ce côté bonheur calculé qui me met d'une certaine manière mal à l'aise, mais je vois du coup ce que tu veux dire avec ce bonheur fantasmé, et pourquoi moi je le ressens comme étrange. Peut-être parce que moi, j'ai cessé d'imaginer un véritable bonheur, entier et plein, même fantasmé, et que le voir ailleurs me rend triste, je ne sais pas. C'est difficile à expliquer.

Pour ton prologue, j'aime beaucoup son côté étrange, je le redis^^


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« Réponse #103 le: lundi 20 septembre 2021, 19:28:24 »
@Doutchboune Leur bonheur est irréellement parfait pour que le retour à la réalité soit un peu plus violent. :oups: Disons qu'ils vivent hors du tout, hors du temps, hors de la vie telle que nous la connaissons et vu qu'ils sont complètement isolés du reste du monde, ils se sont créés une bulle de bonheur qui n'est pas possible, en réalité. Ce sera l'un des aspects du scénario d'ailleurs (avec le fait que le jeune homme n'aspire pas à la même chose, parce qu'il est préoccupé par quelque chose qui le tire du bonheur caricatural qu'il vit avec sa compagne. Elle se force à l'instaurer, finalement), mais il faut attendre l'arrivée de l'élément déclencheur pour ça. Le but, c'est aussi que ce soit assez irréaliste et onirique puis que peu à peu, la frontière entre le réel et l'onirisme devienne compliquée à déterminer.

D'ailleurs, à l'époque, le titre du prologue était « Couple étrange hors du réel » et c'était aussi le sentiment que je voulais donner : un bonheur très exagéré avec des personnages qui semblaient très innocents et insouciants au premier abord, presque naïfs. Après c'est sûrement confus dans mon texte... Mais j'espère que par la suite, ça se démêlera. Enfin surtout, j'espère que le début ne décourage pas la lecture. On me dit souvent (et je l'applique au quotidien) que lorsque je choisis un livre, il faut que je lise la première page et si j'ai envie de la tourner, c'est qu'il faut que j'achète le bouquin. C'est compliqué à appliquer s'agissant de l'écriture du texte parce que je ne sais pas si les gens auront envie de tourner la page...

Edit : C'est intéressant ce que tu me dis parce que tu as mis le doigt sur une sensation que je voulais transmettre au lecteur, ou du moins que je voulais faire transparaître dans mon texte. En fait, mon « souci » (on va dire) c'est que, lorsque j'imagine un écrit et lorsque je le mets en forme, j'ai les ressentis mais je n'ai pas l'idée formée dans mon esprit (ça sonne très étrange dit comme ça). J'ai le scénario en tête mais pour ce qui est du reste, je me mets réellement dans la peau des personnages ce qui fait que je ne sais pas où j'en suis vis-à-vis d'eux une fois que j'en sors.

Ce que j'essaye de dire, c'est que je fonctionne beaucoup au ressenti lorsque j'écris et ce sont souvent les lecteurs qui mettent le doigt sur ce que j'ai créé. À ce moment-là, je me rends compte qu'ils ont mis des mots sur ce qui, au départ, n'était qu'un sentiment qui me guidait.

Edit² : Merci beaucoup pour ton retour en tout cas ! Ces deux chapitres ne sont que des prototypes, et ça me permet de pointer les défauts et de retravailler tout ça tranquillement. :-*
« Modifié: lundi 20 septembre 2021, 20:06:38 par Neyrin. »

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« Réponse #104 le: lundi 25 octobre 2021, 20:17:50 »
Texte qui date de 2017, légèrement retouché mais il est brut de mon adolescence. Il explique mon obsession pour le rouge à lèvres, mais aussi pour les traces de rouge à lèvres sur les filtres de cigarette (c'est très précis).

LÉA

« Je vais me changer, il fait trop chaud dans ces fringues. »

Elle chût sur son lit. Il abritait une pléthore de vêtements éparpillés ça et là, formant ainsi une curieuse créature qui s’apparentait à une longue chevelure dépeignée. Au beau milieu de ce chaos de textile — composé exclusivement d’affaires de jeune femme —, se trouvait un chandail bleu marine à la coupe masculine. C'était celui de son petit copain. Elle m'avait confiée qu'elle aimait s'endormir avec car il portait son parfum. Elle repoussa le pull jusqu’à son oreiller, et s’empara d’un body noir qui convenait davantage à la température printanière du début d’après-midi.

« J’ai du gras sur le ventre, ça fait petite brioche. Ne regarde pas, s’il te plaît. »

Sur ces mots, elle se libéra de son jean et de son haut dans lequel elle commençait à transpirer. Elle prit soin de déposer le vêtement sur son ventre qui, en effet, abritait un peu de graisse. Ce léger bourrelet était d’autant plus mis en valeur par la culotte rouge où il avait l’air de se sentir à l’étroit.

Je me retournais pour ne pas l’embarrasser davantage, et respecter ce complexe dérisoire qui nous empêchait d’être face à face le temps d’un bref changement de tenue. Ainsi, je me retrouvais face à un grand miroir qui pouvait contenir le reflet d’une personne toute entière. Outre le mien qui n’était pas d’un grand intérêt, le miroir renvoyait aussi celui de la jeune femme derrière moi, installée sur son lit, qui retournait son body noir afin que l’étiquette soit à l’intérieur. Je fis mine de regarder les breloques qui traînaient sur le bureau adjacent pour ne pas éveiller quelque soupçon et, du coin de l’œil, j’observais mon amie se changer.

Jamais encore je n’avais pu la voir ainsi, en sous-vêtements, et cette première fois risquait très certainement d’être la dernière. Je me sentais quelque peu gênée, moi, encore habillée, de m’adonner à pareille observation. Pourtant, mon esprit semblait réticent à l’idée de détacher mon regard du corps féminin qui se mouvait dans ce grand miroir.

Je l’avais toujours admirée. Au fond, sûrement désirais-je lui être semblable, ou du moins lui ressembler en quelques points. Elle avait un visage carré aux traits – certes – durs, mais affinés par ses cheveux ondulés qui caressaient ses épaules. Ils arboraient une teinte se rapprochant du châtain, pimentée par de timides reflets blonds. Il fallait être particulièrement attentif pour les remarquer, mais surtout porter une admiration toute particulière à la personne concernée. C’était dans cette minutieuse observation que l’on pouvait démasquer cet amour inavoué que je lui portais.

Outre cela, elle avait toujours des sourcils parfaitement épilés et nets ; jamais elle ne laissait un poil intrusif détruire l’harmonie de son travail. Pourtant, elle estimait nécessaire de les dessiner davantage pour qu’ils soient d’une perfection plus grande encore, sans pour autant qu’ils ne fassent artificiels.

Toujours à travers le miroir, je dérobais mon regard sur ses yeux. Ils étaient vairons — l’un bleu et l’autre marron —, et il n’y brillait jamais une lueur froide ou désabusée. Le plus souvent, ses yeux parcouraient sans relâche les lignes imprimées des livres, ou bien l’écran de son téléphone dont elle ne se séparait qu’à de rares occasions. Ses lèvres, quant à elles, étaient d’une belle simplicité. Cependant, comme si leur propriétaire ne les trouvait pas à son goût, elle les habillait tous les matins d’un rouge qui leur donnait une forme pulpeuse, réveillant une soudaine envie de les dévorer par la même occasion. Lorsqu’elle portait une cigarette à ses lèvres, une trace grasse écarlate teignait le filtre.

Mon amie se redressa. Elle glissa ses jambes dans son vêtement, et enveloppa le haut de son corps à l’intérieur. Il était quelque peu décolleté : on pouvait deviner la naissance de sa petite poitrine potelée. Son regard se porta sur mon reflet dans le miroir, comme si elle cherchait à savoir si je l’observais subrepticement. Honteuse, je fis lamentablement mine de m’intéresser aux ouvrages éparpillés ça et là parmi les feuillets de cours et les crayons Bic. Il y avait une sélection intéressante d’auteurs ; elle appréciait beaucoup la littérature, et ce depuis qu’elle était petite. De fait, c’était une jeune femme particulièrement cultivée qui, à seize ans, savait manier la langue française bien mieux que n’importe qui partageant notre âge.

J’enviais sa culture, son talent et ses résultats remarquables sur ses bulletins scolaires. Quelle chance elle avait d’être ainsi ! Sûrement n’y prêtait-elle pas attention, tant cela faisait partie intégrante d’elle-même. C’était ainsi. Elle était ainsi, et peut-être devait-elle envier d’autres jeunes personnes pour leur intelligence autant que je l’enviais.

« Tu as lu tous ces bouquins ?

 — Une partie, oui, dit-elle. Je relis souvent les mêmes livres, en vérité. En ce moment, je lis Marguerite Duras mais je ne suis pas sûre qu’elle soit sur le bureau. »

J’acquiesçai, puis me retournai. De nouveau, nous étions face à face. Je ne la quittai pas des yeux pour autant, comme si j’étais inassouvie. Mon amie avait fini de se changer ; elle avait revêtu un jean qui se mariait de manière sûre avec la couleur noire de son body. Elle croisa son image dans le miroir, passa brièvement ses doigts dans ses cheveux pour les discipliner, saisit son sac à la volée et fourra un paquet de Benson & Hedges à l’intérieur.

« Bon, j’ai rien mangé… C’est pas grave, j’irai grignoter un truc quelque part. De toute façon, on va bientôt être en retard. Tu viens ? »

Je demeurai immobile au milieu de la chambre. Je n’avais pas envie de la quitter, car il était peu probable que j’ose y remettre les pieds un jour. Je voulais qu’elle reste dans cette pièce, assise sur son lit à me raconter toutes ses aventures nocturnes avec ses différents partenaires.

« Hm, j’arrive. »
« Modifié: lundi 25 octobre 2021, 20:54:40 par Neyrin. »