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Écrits et tableaux
Neyrin.:
*NOELLE CAST SNOWGRAVE
La qualité de la photo est plutôt médiocre...
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Un projet qui traîne depuis un petit moment — depuis décembre pour être précise — que je n'ai fini que récemment pour diverses raisons. Il s'agit de Noelle Holidays du jeu Deltarune, la suite d'Undertale de Toby Fox, durant la route Snowgrave où le joueur ordonne à celle-ci d'exécuter l'attaque du même nom. Ce personnage n'est pas le plus apprécié visiblement, à part par une certaine communauté (hm hm [furries]) mais je ne l'ai découvert que bien plus tard. :oups:
Le sujet du tableau est très précis, je ne pense pas que beaucoup de gens ont la référence mais ce n'est pas grave ; je me suis fait plaisir, c'est l'essentiel. Même s'il reste coloré, ce tableau là se démarque de mes « œuvres » précédentes par son côté plus inquiétant... J'aime bien, j'ai tenté autre chose finalement.
En-dessous, vous retrouvez le processus commenté (ah le retour du commenté !!). :-*
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Sur mon dessin de base, la main droite de Noelle avait une position différente. C'est parce que j'avais pris comme référence une position de danse. On m'a dit que c'était bizarre, alors je l'ai modifiée.
Main très moche et mal dessinée... C'est pas grave, elle me servait juste de base pour la suite. D'ailleurs, au départ, on peut voir que la robe était toute simple (normalement, la robe de Noelle est longue avec des manches et une capuche).
Travail du fond. J'ai réparti selon mes envies du bleu bleu, du bleu clair, du turquoise et du blanc... Ça m'a pris plusieurs heures, j'avais mal à la main à la fin.
Ouf fini !! C'est redondant de faire des fonds.
Là, j'ai commencé à faire la tête et les cheveux. J'étais pas très sûre de moi parce que je n'avais jamais peint des cheveux de ma vie jusqu'à ce jour.
Pas trop mal les cheveux pour une débutante.
Gros bond dans le temps : j'ai entamé la robe où j'ai rajouté un col roulé, mais c'était super moche. J'ai fini par l'enlever pour y mettre une sorte de col à dentelles plus délicat. Ensuite, je trouvais le vêtement fade avec aucun dynamisme donc je l'ai plusieurs fois retravaillé pour arriver à quelque chose qui me satisfaisait.
De nouveau, un gros bond dans le temps. C'est le visage final de Noelle que vous voyez là mais avant, j'en avais fait un premier qui était juste affreux. :8): Et vu que je suis particulièrement sensible à l'échec (ça me renvoie instantanément à tous mes échecs passés), j'ai abandonné pendant plusieurs semaines le tableau. Quand je m'y suis remise, j'ai enfin pu faire une tête correcte.
Enfin, j'ai décidé de rajouter au dernier moment des stalactites sinon le tableau faisait vide. Ce ne sont pas les stalactites les plus réussies, mais ça fait le job je trouve lol. Zelink m'a ensuite donné l'idée de mettre du sang sur celle avec la main pour amplifier l'effet de la bague (la Thorn ring qui est l'objet à équiper au personnage pour qu'il puisse effectuer l'attaque Snowgrave...).
Neyrin.:
COLLECTION DE MINIATURES
Une petite collection de miniatures peintes sur des supports en bois de 4 centimètres de diamètre, et à la peinture à l'huile. Dans l'ordre : Pont japonais et nymphéas de Claude Monet, une carpe koï avec des paillettes dorées — mais elles ressortent grises sur la photo, ce qui est dommage —, un petit oiseau avec marqué « oiseau » en japonais (tout simplement), un léopard couché dans un arbre et enfin, un chat dans un style estampe japonaise.
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Pour vous donner une échelle, histoire que vous ayez une idée de la taille.
Barbicotte:
C'est toujours aussi beau ! Gros faible pour le léopard dans l'arbre :3
Et du coup, j'ai peut-être raté un épisode (désolée si c'est le cas), mais ça avait donné quoi l'entreprise pour les cadrans de montres ?
Neyrin.:
Ça a été décalé à demain, le 10 mai du coup !! :niak: Les employées étaient trop dans le rush les semaines précédentes, et donc elles ne pouvaient pas m'accorder de temps.
Neyrin.:
LA SAUVAGEONNE DU METROPOLITAIN
1
Un vent gondolé s’extrayait de la bouche de métropolitain comme la profonde expiration d’un géant. Il surprenait les indécis, les rêveurs et les non initiés lorsqu’ils descendaient les escaliers, mais jamais les coutumiers ; il s’évanouissait, une fois la descente vers le sous-sol terminée, pour laisser place à un air lourd et comprimé. Pour pénétrer en son sein, il ne suffisait pas de dévaler des escaliers partiellement défoncés : il fallait détenir un sésame fait de papier à l’impression rouge. Petit et rectangulaire, sa vocation était de s’introduire dans une fente d’une même couleur que sa robe, d’en ressortir dans un cliquetis qui précédait le rabattement des portes durant quelques secondes, le temps que l’individu s’engouffre dans l’étroite ouverture et s’éloigne vers les quais souterrains. Il arrivait que des personnalités dépourvues de sésame — des fraudeurs — violent ce système en bloquant les portes pour accéder au corps même du métropolitain, et cela agaçait particulièrement une personne qui ne supportait pas que l’on entache les règles qui régnaient en cet endroit.
Cette personne, c’était une femme ni trop grosse, ni trop maigre dont les cheveux ne tombaient ni trop bas, ni trop haut. Elle n’était ni trop bizarre, ni trop normale. Elle était un juste milieu de l’humain, de sorte qu’elle était invisible au milieu de ses semblables. Elle était intellectuellement et physiquement invisible ; personne ne prêtait attention à son existence comme elle ne prêtait attention à l’existence de personne. C’était une chair parmi des chairs, un corps malodorant qui suaient parmi d’autres corps malodorants qui suaient. Tous les jours, son sésame rabattait violemment les portes dans un cliquetis accompagné d’un signal sonore, puis elle se dirigeait sur les quais pour attendre. Attendre un grand serpent blanc, endommagé par le temps, qui glissait sur des rails comme du savon sur une faïence trempée. Lorsqu’il ralentissait, il produisait un crissement fort désagréable puis, une fois brusquement arrêté, tout son bagage intérieur — c’est-à-dire principalement des voyageurs — bringuebalait. Les portes coulissaient avec vacarme et là, un flot d’inconnus se déversait sur les quais et si quelqu’un avait le malheur de se précipiter dans le wagon avant le vidage complet de celui-ci, il était emporté par la vague humaine. Inutile était de lutter : personne ne s’écarterait, et tous forceraient le passage. C’était le même effet que les pôles positifs de deux aimants qui s’abhorraient réciproquement, qui jamais ne souhaitaient se rencontrer et, avec force, se rejetaient l’un l’autre.
Dès qu’elle était vidée, la rame enflait de nouveaux voyageurs et dans un son strident, les portes se condamnaient. Chacun se retrouvait prisonnier dans une capsule étouffante au beau milieu d’autres prisonniers silencieux. Pas une voix ne s’élevait car personne, semblait-il, ne souhaitait être individualisé. Le véhicule démarrait et en quelques secondes, était lancé à pleine vitesse dans les couloirs noirs des souterrains. Les wagons étaient pourvus de fenêtres, mais cela n’avait pas grande utilité car à l’extérieur, tout était d’un noir profond et abyssal. Si profond et si abyssal que les éclairages blafards de la rame faisaient des vitres des miroirs approximatifs où tout un chacun pouvait observer les autres, sans que ces mêmes autres ne le sachent. Les bancs et sièges arboraient des renflements de textile dont les fibres renfermaient une crasse emmagasinée sur plusieurs années, une crasse qui provenait des culs sales qui s’y posaient, des vêtements souillés, des bagages encrassés qui avaient roulé, traîné et noyé dans la boue urbaine, des sacs de courses alourdis par des bouteilles de lait percées, des boîtes d’œufs cassés et des briques de soupe perforées. L’aspect de ces sièges n’avait rien d’attrayant, sinon tout de repoussant et pourtant, les gens s'asseyaient. Les très mauvais jours, il arrivait qu’une vomissure aux couleurs chaudes tapisse le sol, qu’elle infeste les lieux d’une odeur nauséabonde mais que personne ne semblait la fuir, et même que certains usagers s’en accommodent en s’y installant non loin. Sûrement devaient-ils se dire : « Une place est une place, et je ne la céderai pour rien au monde ». Du moins, c’était ce que cette femme s’imaginait. Sinon comment serait-il possible que des individus, pourtant dégoûtés par ces fluides humains, supportent une telle nuisance olfactive ? Au sein du métropolitain, il semblait que tout un chacun s’oubliait, mettait un certain confort à l’écart et ne relevait pas, de quelque manière que ce soit, les pollutions urbaines qui dégradaient l’espace public.
Dans sa course linéaire, unique et sans déviation, le grand serpent mécanique produisait un bruit insupportable pour les tympans fragiles ou désaccoutumés. Le moteur vrombissant mêlé au frottement du vent entre le véhicule et les parois du tunnel en étaient les responsables. Outre son vacarme, ce jour-ci, le métropolitain accueillait des profils que la citadine se réjouissait d’avance de déchiffrer. Les têtes semblaient s’être multipliées par dizaine et formaient comme un champ de maïs sous serre dont elle avait décidé d’être le céréalier. Cependant, aucun épis ne se démarquait particulièrement des autres tant ils étaient nombreux. Elle décida de descendre au prochain arrêt avec quelques autres usagers, puis s’installa sur l’un des sièges métalliques qui longeaient le mur du quai. Les silhouettes quelconques se dirigeaient toutes vers la sortie indiquée par une flèche verte providentielle, tandis que d’autres arrivaient vers elle pour monter dans le prochain train. Leurs regards se croisaient parfois parce qu’elle les étudiait sans gêne ; c’était toujours eux qui baissaient les yeux les premiers.
Les voyageurs défilaient et tous sortaient de voitures bondées. La femme dût attendre une bonne trentaine de minutes avant d’estimer qu’elles étaient ni trop vides, ni trop pleines pour se laisser engloutir par la bête longiligne. À l’intérieur, les gens étaient bien moins compressés et la vue n’était pas obstruée par des boules chevelues en tout genre. À quelques centimètres d’elle, un couple, jeune et de bonne famille, se tenait debout. Le conjoint s'agrippait à la barre d’une main, et retenait sa compagne par la taille de l’autre. Dans un élan de galanterie, peut-être lui épargnait-il un intime contact avec les bactéries qui envahissaient ce point d’accroche. Puis il lui caressa superficiellement le dos (il semblait que le gros manteau qu’elle portait ne lui permettait pas de sentir avec précision les gestes de son compagnon), et l’embrassa. Elle n’y répondit pas ; elle ignorait que beaucoup de filles rêvaient d’être à sa place et que par respect pour ses comparses, elle devait absolument répondre à cette marque d’affection. Pourtant, rien de plus ne se produisit. Cela eut le don d’agacer l’observatrice de cette scène. Ils descendirent à Charles de Gaulle.
De cette manière, la vision de la femme se dégagea. Elle s’aperçut qu’elle était face à un petit garçon à la chevelure châtain qui imbibait son gâteau sec de salive. Il ne semblait pas décidé à le croquer, et sa mère ne semblait pas décidée à lui en donner un autre. Alors il faisait profiter ses papilles de chaque molécule de sucre qui composait cette friandise avant que celle-ci ne se désagrège dans sa bouche. Elle trouva cela fort dégoûtant, car l’enfant traînait ses mains sur les sièges crasseux et tenait sa confiserie dans l’une ou dans l’autre. Ce n’était plus seulement imbibé de bave, mais aussi de toutes sortes de bactéries !
Elle finit par détourner son regard, fatiguée et lassée de son après-midi dans le métropolitain ; il fallait rentrer désormais. Alors elle quitta le véhicule lorsqu’elle fut à son arrêt, franchit les escaliers qui la conduisit à la surface et se retrouva sous un ciel maussade. Les rues empestaient la pollution ; l’air était étouffant d’une autre manière à l’extérieur. La citadine extirpa ses clés de la poche de sa veste puis, après un peu de marche, parvint jusqu’à son immeuble. Une fois rentrée dans son petit appartement du cinquième étage, elle s’effondra sur son lit sans même se déshabiller. Rapidement, le sommeil la gagna et ses rêves se composèrent de quais souterrains et de transports en commun.
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