Grosse partie. 2738 mots. Pas relue. Des bisous.
Et soulagée que l'arc Verantwo soit terminé. On en pouvait plus. Nouveau départ, c'est cool.
Ca avait été trop vite. Beaucoup trop vite pour son petit cerveau qui essayait vainement de cuver tranquille.
Déjà quand deux Yigas étaient arrivés en trombe devant leur cellule, elle avait rien compris. Une bouteille à la main, ayant pas encore décuvé de la veille, pleine de courbatures, elle avait eu besoin de toutes ses forces pour ne serait-ce que tourner la tête et voir ce qu’il se passe. Il lui avait fallu plusieurs minutes pour comprendre que c’était Yorick et la dénommée Stefbad, venus les délivrer des griffes du démon. Ou plutôt, pour délivrer Linkondo. Elle n’avait apparemment pas réussi à remonter magiquement dans l’estime de son compagnon durant son absence. Dommage. Mais leur plan bancal était tombé à l’eau quand Verantwo était arrivé pour les emmener personnellement à leur entraînement quotidien. Krystal avait d’ailleurs eu la jugeote nécessaire pour lui balancer une petite insulte avant d’être traînée par ses camarades qui avaient dû se prêter au jeu. Alors qu’ils avançaient vers l‘extérieur, et après s’être assuré qu’ils étaient un peu loin des deux montres, Krystal en avait profité pour bavarder avec ses préposés sauveurs, en chuchotant.
Krystal : On a pas été présentée : je suis Krystal, garde-fou attitrée de Yorick.
Stefbad : Stefbad.
Krystal : Enchantée. Dis-moi, c’est quoi le plan maintenant ?
Stefbad : Bah, on devait vous libérer et après prendre la fuite, mais là, Verantwo nous a pris de court.
Krystal : Ok, vous avez pas de plans quoi.
Yorick : Taisez-vous ! On va se faire repérer !
Krystal : On se retrouve à peine, et tu commences déjà à faire ton rabat-joie.
Yorick : Krystal, c’est pas le moment !
Leur conversation fut interrompue par leur arrivée dehors. Une fois devant le fossé, Krystal inspira longuement, s’apprêtant à s’envoler et à être bientôt électrocutée, à cause de l’incompétence de certain, mais ce fut différent cette fois-ci. La grande main crochue de Verantwo lui attrapa soudain le bras et l’amena violemment devant Linkondo, qui avait froncé les sourcils, interrogatif. Puis le démon avait parlé. Mais avec son cerveau latent, la jeune femme ne comprit rien du tout. Rien du tout, sauf une chose : sa mort. Ça avait mis un moment à faire son chemin, mais elle finit par piger ce qui allait se passer. Et avant qu’elle ait pu faire quoique ce soit, elle avait la lame sous la gorge, prête à lui trancher la carotide pour qu’elle puisse se vider de son sang. Aussi étrange que cela puisse paraître, la seule pensée qui la traversa à ce moment, ce fut « Au moins, j’ai eu le temps de me bourrer la gueule une dernière fois. Aucun regret. ». Ce qui était assez triste en soi, pas une pensée pour ses amis ou sa famille. A croire que l’alcool était sa véritable seule famille. Ce qui, au final, était assez logique.
Et, une fois encore, cela se passa trop vite : Yorick, dans une rage incontrôlée inhabituelle pour un être aussi tranquille et lent d’esprit que lui, avait sauté sur le démon et l’avait assommé, lui sauvant la vie. Pour le coup, Krystal dût se pincer pour se convaincre que ce n’était pas un rêve, et que son compagnon venait vraiment de se prendre un main et d’attaquer le démon sans se faire dessus. Puis, ils avaient pris la fuite, escaladant des rochers pour essayer de semer Verantwo, mais ce dernier les avait rattrapés.
Et là. ET LA. Yorick se pris le tacle le plus puissant que la terre n’ait jamais connu et s’est envolé pour s’écraser lamentablement violemment par terre, comme un vulgaire sac à patate. Si elle n’avait pas eu la migraine, Krystal aurait sûrement hurlé un joli « STRIKE ! », mais le temps qu’elle y pense, il était déjà beaucoup trop tard. Le monde allait regretter cette blague.
C’est alors qu’un gros machin rose avait fait irruption, et s’était attaqué au démon. Si Stefbad n’avait pas crié le nom de Chompir, jamais elle n’aurait su que c’était lui. Mais pourquoi diable avait-il les plumes roses ? Encore un épisode qu’elle avait manqué, il faudrait lui raconter ça. Ne cherchant pas à comprendre, le petit groupe – après avoir été ramasser Yorick, quand même le pauvre – s’était éloigné vers le désert, mais une projection de grosses pierres avait séparé Krystal du reste. Continuant à courir, elle n’avait pas vu qu’elle était seule, jusqu’à ce qu’elle regarde derrière elle, et s’en aperçoive. S’arrêtant, la jeune femme regarda autour d’elle, un peu perdue, et personne en vue. Quand elle comprit qu’elle était livrée à elle-même, en plein cagnar, sans eau et avec une gueule de bois du tonnerre, elle poussa un soupir mortel.
Krystal : Et merde.
Et quand une ombre la survola et se posa à quelques mètres devant elle, elle soupira de nouveau.
Krystal : Et re-merde.
Verantwo : Tu croyais pouvoir m’échapper, petite sotte ? Détrompe-toi ! Je vais m’occuper de ton cas avant de poursuivre les autres. Je vais enfin laver l’humiliation que tu m’as fait subir hier, et ce dans le sang. Le tien ! Prépare-toi à mourir !
Aussitôt, il battit des ailes et s’envola vers la jeune femme à fond les boulons. Cette dernière ne bougea pas. Elle chercha quelque chose dans son dos avant de regarder d’un air lassé le démon venir sur elle à grande vitesse, toutes griffes sorties.
Krystal : Meh.
Et avant que Verantwo ne puisse l’atteindre, elle lui balança le contenu d’une bouteille dans l’œil. Ce geste déstabilisa le démon, qui s’arrêta juste devant elle, à moins d’un mètre, pour la toiser, dubitatif.
Verantwo : Euh, tu sais que me balancer de l’eau ne me fera ri… AAAH ! AAAAH, MAIS CA BRÛLE ! CA BRÛÛÛLE !
Krystal : Ça brûle parce que c’est de l’eau alcoolisé. Et pur. Ça me fait chier parce que je la gardais pour plus tard, et je l’ai gâché sur ta tronche de merde. Moi qui aie eu du mal à les obtenir, dans cette cellule pourrie. J’espère pour toi que j’aurais accès à de l’alcool dans pas longtemps sinon ça va chier pour toi. Enfin, c’est pas comme si on allait se revoir. Bref, adieu.
Et sans demander son reste, elle fuit, laissant le démon agonisant derrière elle. Elle ne fut pas suivie, ce qui lui laissa dire que Verantwo avait lâché l’affaire la concernant et qu’il avait préféré aller torturer les autres plutôt qu’elle. Parfait, ça lui laissait du temps. En continuant à courir, Krystal passa devant une grotte. Ralentissant, elle s’y engouffra, jugeant que cela ferait une bonne cachette le temps que ça se calme, et qu’elle puisse rejoindre la Cité Gerudo tranquillement. Mais, y avait quelque chose qui clochait.
La caverne était aménagée. Après quelques minutes de visite, il apparut que c’était une armurerie, appartenant aux Yigas. La jeune femme fronça les sourcils : pourquoi installer une armurerie aussi haut dans les montagnes ? Etait-ce là un passage fréquenté par ces malfrats pour qu’ils y installent leur réserve ? Peu importe, c’était là une cachette idéale. Krystal déambula dans l’endroit, en traînant un peu la patte, cherchant un endroit confortable pour faire une petite sieste. Au fin fond de la grotte, une structure était cachée sous un grand drap. Désireuse d’avoir une petite couverture sur elle – parce qu’il faisait un peu frisquet par ici – elle tira dessus. Ce qu’elle vit allait bien au-dessus de n’importe lequel de ses rêves les plus fous.
Cette découverte fit disparaître sa gueule de bois d’un seul coup, si bien qu’elle comprit immédiatement de quoi il s’agissait.
Krystal : UN GARDIEN TELECOMMANDÉ ! MERCI PERE NOEL !
Pas moins d’une minute plus tard, un gardien, monté par une foldingue avec son rire diabolique, déboulèrent à l’air libre en défonçant les bords de l’entrée de la grotte. Sans réfléchir, elle dirigea son engin vers le lieu où la confrontation avec Verantwo avait lieu. Les autres avaient d’ailleurs l’air d’être en difficulté. Mais plus pour longtemps. Krystal arriva en trombe sur le lei du combat et gratifia le démon d’un rayon laser du tonnerre, qui envoya leur adversaire très, très loin. Puis, pour bien le finir, Chompir lui décocha une flèche qui brille, qui le brûla. Enfin, dans un hurlement déchirant, il s’évapora dans une volute de fumée, pour découvrir un Zora inconscient.
Le cauchemar finit, ils se rassemblèrent tous, roulèrent sur les retrouvailles (y en a pas eu en fait, après) et décidèrent la marche à suivre. Aussi, il fut décidé que Jielash, Stefbad et Chompir iraient à la cité, pour guérir ce dernier, tandis que le reste irait à la fontaine au fin fond du désert, pour soigner le Zora.
Linkondo : C’est… un gardien inoffensif ?
Krystal : Ouais. Et j’vous préviens de suite, je le garde.
Yorick : Hum. Ca serait un bon moyen de transport pour aller au sud du désert.
Krystal : …
Yorick : …
Stefbad : …
Jielash : …
Linkondo : …
Yorick : …
Krystal : … Ok, j’ai compris… Montez, j’vous amène chez la Grande Fée.
Linkondo : Vraiment ? On va chevaucher un gardien ?
Krystal : Oui mais toi, tu vas derrière. Je pense t’avoir assez supporté ces derniers jours.
Linkondo : Ca me va.
Jielash : Et, hum… Tu ferais un petit crochet par la Cité Gerudo ?
Krystal : Ca fait cinq minutes qu’on vient de se retrouver, et vous commencez déjà à me faire chier… Montez tous…
Le petit groupe monta un à un sur le gardien, et ils se mirent en route. Les premières minutes furent difficiles : chacun dû trouver ses appuis, ce qui était assez difficile. Aussi, après quelques chutes agrémentées de jurons et de fous rires, le voyage put commencer. Etrangement, le trajet se fit dans le silence, tous étant exténué par le combat et les derniers jours, d’autres essayant juste de se remettre de leur mine de la veille. Et puis, le soleil brûlant les persuadait aussi de gaspiller leur salive. Ils arrivèrent à la cité Gerudo en trente minutes chrono. Pour plus de sécurité, Krystal les déposa à l’arrière de la cité, pour pas que les Gerudo n’attaquent le Gardien, mais également parce que comme ça, ils purent se mettre à l’ombre quelques minutes durant. Jielash et Stefbad descendirent Chompir et, après quelques banalités, comme quoi ils se retrouvaient tous au Bazar Assek après, Krystal, Yorick, Linkondo et le Zora assommé se remirent en route. Mais après quelques minutes, ils eurent un problème.
Arrêté près d’un plan de Melon Glagla qu’ils avaient repéré en route, les trois compagnons observaient l’horizon, là où une tempête de sable gigantesque grondait. Pas qu’ils rechignaient d’y entrer pour aller à la fontaine, mais… en fait si. Et tout ça pour un Zora anciennement possédé qui les avaient torturés.
Krystal : Bon, il est mort. En avant pour le Bazar Assek.
Yorick : Non, il faut y aller ! Protégeons nos têtes et continuons !
Krystal : Mais t’es pas bien ? C’est pas de la mauvaise volonté…
Linkondo : Si.
Krystal : … Mais rentrer là-dedans, c’est du suicide ! J’ai déjà failli mourir plusieurs fois aujourd’hui, j’ai pas envie de retenter le coup !
Yorick : T’as pas le choix ! Allez, fais avancer ce truc, qu’on y arrive vite !
En grognant, Krystal déchira le drap qu’elle avait ramené de la grotte – bah oui, un drap gratuit, c’est un drap gratuit – et le distribua aux autres. Ils le mirent sur leur visage, pour se protéger, et ils rentrèrent dans la tempête. L’avancée était dure, le soleil avait disparu et le bruit était infernal.
Krystal : On y voit rien, il faut faire demi-tour !
Linkondo : Bah, maintenant qu’on y est, autant continuer !
Ils continuèrent ainsi durant de longues minutes : une, cinq, puis dix, vingt.
Krystal : … Je crois qu’on vient d’écraser un Lézalfos.
Yorick : Tu crois ? On y voit rien dans cette tempête.
Ils ne savaient pas où ils allaient, ils ne voyaient rien, , mais surtout, il y avait comme un cri, un cri tout droit venu des enfers. Et, il y avait comme des tremblements. Ils n’eurent pas besoin de se demander de là où ça venait, que quelque chose de gros leur barra soudain le passage. Dans un cri, Krystal braqua brusquement son gardien, qui parti violemment sur la droite. Puis, un éclair failli les frapper, avant que deux boules rouges ne se braquent sur eux, venant du ciel.
Krystal : C’est Nabooris ! La divinité du désert !
Linkondo : Vite, accélère ! Elle va nous écraser !
Krystal : On va mouriiiiiiir !
Yorick : Aaaaaaaaaaah !
Krystal fit zigzaguer le gardien tout en continuant son chemin vers la fontaine – ou pas, ils savaient pas où ils allaient, après tout. Grâce à un miracle venant des déesses, ils réussirent à semer la divinité qui tentait de faire demi-tour pour les avoir. En vain. Tout en continuant d’hurler, les quatre compagnons progressèrent jusqu’à apercevoir une lumière dorée au loin. Sans se soucier que ce soit un piège ou non, ils s’y dirigèrent. Ils y découvrirent une magnifique fontaine, entourée de fleurs du désert, et à l’eau cristalline. De petites fées roses voletaient tout autour. Elles s’éclipsèrent aussitôt qu’ils arrivèrent tout près. Krystal gara son gardien tout près de la fontaine, tout en poussant un grand soupir de soulagement, alors que les autres s’activaient déjà.
Yorick : Vite, descendez Vaati pour qu’on puisse l’immerger dans la fontaine.
Krystal : Roh, trop long.
D’une main, la jeune femme attrapa le bras de l’inconscient et, avec une force insoupçonnée, le balança directement dans l’eau, sous les regards courroucés de ses deux compagnons. Il remonta à la surface avant de sombrer lentement, faisant remonter quelques bulles à la surface, puis plus rien. Ils attendirent.
Linkondo : Euh, on devrait pas faire quelque chose ? Il risque de se noyer…
Krystal : C’est un Zora. S’il se noie, je rigole.
Ils n’eurent pas à attendre plus longtemps : une lumière dorée les aveuglèrent, et avant qu’ils ne purent dire quoique ce soit, une femme géante sur-maquillée, tenant dans une de ses mains difformes un Vaati réveillé et confus, avait fait son apparition. Elle posa le Zora, qui regarda autour de lui, les jambes flageolantes, avant de se mettre à parler.
Tera : Bonjour, je suis Tera, la quatrième fée d’Hyrule. Je vous attendais.
Vaati : Oùùù je suis ?
Yorick : Au sud du désert Gerudo, tout va bien.
Vaati : Et… Et Verantwo ?
Krystal : Au paradis des monstres maintenant.
Vaati : Ca y est ? C’est fini ? Yoouuuhouuu ! Enfin libéré ! Merci, grande fée Tera !
Tera : Tout le plaisir est pour moi. Vous avez traversé beaucoup d’épreuves, des épreuves que vous avez triomphés. Vous méritez bien un peu de repos avant de reprendre votre aventure. Et pas d’inquiétude pour votre compagnon laissé à la Cité Gerudo. Il va bien.
Yorick : Enfin une bonne nouvelle.
Tera : L’eau de cette fontaine vous désaltèrera avant votre départ. Si je peux faire quoique ce soit d’autre.
Krystal : Eh bien, en fait… Oui, oui, je sais, je suis impure, mais c’est pas pour moi. Voyez-vous, on a avec nous un Bokoblin qui parle. Et le pauvre est obligé de rester en dehors des villes parce que… Parce que c’est un bokoblin quoi. Votre sœur a réussi à bricoler un collier de vérité à Chompir, il n’y aurait pas moyen de faire un autre collier qui le déguiserait en humain ? Ca serait vachement pratique.
Tera : Soit.
Dans un éclair de lumière – encore -, la grande fée fit apparaître un magnifique collier entre ses mains, fait d’ambre, et le donna à Linkondo, qui le prit, n’y croyant pas.
Tera : Ce déguisement sera parfait pour toute escapade dans une ville. Sur ce, bon courage à vous les enfants !
Elle gratifia le groupe d’un petit baiser dans la main, et fut aspirée dans les eaux. Ils ne restaient plus que Krystal, Yorick, Linkondo et Vaati nouvellement réveillé. Ils prirent quelques minutes pour se reposer, et se rafraîchir à la fontaine, avant de repartir dans la tempête. Mais avant qu’ils ne repartent, Yorick s’approcha de Krystal, qui lustrait la patte mécanique de son jouet nouvellement acquis, et se posta devant elle, droit comme un i.
Yorick : Il faut qu’on parle.
Krystal : … Et merde.