Wesh wesh !
J'ai inauguré hier soir la Switch et ce Zelda qui semble être le meilleur jeu du tous les temps (autocadeau de Noël, il fallait bien ça
). Après de nombreux " Tu vas adorer, il est génial, te connaissant tu vas trouver cinquante choses à faire avant de trouver ton premier poney " (tmtc Cap, et c'est bien vrai). Et vraisemblablement, les personnes qui disent ça ont raison.
Je suis assez heureux car j'ai l'impression que c'est le premier Zelda que je fais sans trop de spoil, sans beaucoup d'infos, sans a priori en somme. C'est aussi seulement le quatrième que je commence à peu près au moment de sa sortie, avec Twilight Princess, Spirit Tracks, et Skyward Sword. Ocarina of Time et Link's Awakening m'ont beaucoup marqué, mais je n'ai jamais eu le plaisir d'y passer mon enfance. Et oui, bien sûr, ce serait bien que je me mette à Majora's Mask un jour ou l'autre
. Tout cela pour dire que ce sont des conditions parfaites pour commencer Breath of the Wild, car on est tout petit, naïf et émerveillé. J'aime beaucoup cette sorte de pudeur qui s'en dégage. Le jeu commence, pas de titre, pas de fichier, le nom de Link s'impose comme s'il avait toujours été là de toute éternité. Et puis on sort du sanctuaire de la Renaissance. Et là, j'ai oscillé entre le vertige et le heavy breathing, à partir de ce moment jusqu'à la fin de la soirée. Et jusqu'à la fin du jeu je suppose, si j'y arrive un jour.
J'en ai vu très peu, j'ai tout juste fait le deuxième petit sanctuaire que recommande le vieil homme au sommet de la Tour du Prélude (cette phrase de néophyte). J'ai choisi celui près du mont Hylia pour commencer parce qu'il me semblait le plus loin et le plus casse-gueule à atteindre. Et à partir de là, la liberté que procure le jeu ne me semble pas terrifiante. C'est pour l'instant très bien équilibré à ce niveau-là, dans le sens où on sait quand même ce qu'on doit faire. Et c'est tout. Ni, quand, ni comment, ni vraiment pourquoi. Mais on sait ce qu'on a à faire et débrouille-toi mon coco. C'est juste ce qu'il faut pour que le jeu ne soit pas dirigiste mais qu'on ne soit pas non plus totalement perdu. Voilà. Je me suis senti libre sans me sentir perdu. Ce qui est ouf. Ensuite, on fait nos choix, on ne sait pas si ce sont les bons ou s'il y a une bonne manière de jouer, on fait des expériences. Comme dans la vie réelle. Je pense que cet Zelda peut être très formateur. Quand on a peur de la solitude ou du vide par exemple. Personnellement, c'est une période de ma vie où je flotte un peu et où je me rends compte que pour sortir de la mouise, je prends mes propres initiatives et fais valser tout cadre extérieur. Et en jouant, je me suis dit : " Eh, mais en fait c'est ce que je fais dans la vie là ici maintenant ! ".
En vrac, j'ai tué mon premier bokoblin sans armes à coups de tonneaux sur la tête, j'ai fait des embuscades dans deux ou trois camps, j'ai cuisiné quatre piments pour gravir le mont Hylia jusqu'au sanctuaire, j'ai cuisiné de l'ambre avec des crocs de bokoblin pour essayer (
), et je me suis lancé le défi de faire toute l'aventure en ne mangeant que végétarien. J'ai aussi fait un foot avec le crâne d'un squellette sur les bords de la rivière de l'Au-delà, je me suis fait écraser par un bloc que je déplaçais avec Polaris, j'ai aussi glissé, avec la grâce d'un éléphant mort, d'une pente sur laquelle je m'étais posé pour viser un camp en douce. En vrai, c'est ce genre de physique dont je rêvais quand je jouais, enfant. Vous savez, des jeux scriptés dans lesquels vous vous dites " Eh, ce serait trop cool si on pouvait explorer le champ en bas à droite, si on pouvait arracher la tête des monstres et la lancer sur le boss avec le genou droit, et que après ça explose " ? Ben voilà, j'ai ressenti que c'était cette pensée là qui se réalisait devant mes yeux. Comme si mon enfant intérieur était heureux. Mention spéciale pour la force d'inertie avec laquelle le cadavre de Link tombe par terre et glisse sur les pentes.
Sinon, c'est beau. Je bénéficie d'un écran 1080p qui rend le tout très confortable. Les détails du paysage m'enchantent. Le vent dans l'herbe, les étoiles, la brume au loin, les cheveux de Link et sa bouille androgyne de jeune éphèbe dans le vent. Je m'arrête donc régulièrement, en raison de la personne que je suis. Sans prendre de photos. Sinon ce jeu s’appellerait de toute évidence " Photographe paysager Simulator ".
Mais je peux aussi râler sur... euh. Sur les lumières de tous les lieux technologiques, qui font beaucoup penser à celles de Skyward Sword, mais qui sont un peu trop flashy. Elles m'ont l'air un peu trop uniformes par rapport à la diversité des couleurs du reste du monde. Un peu comme quand on rentre dans un Apple Store. C'est un peu pinailler, et je trouverai des défauts et des qualités avec une vision plus gloable du jeu ! Du reste, la Switch en elle-même me laisse un peu sceptique, mais ça doit être une question d'habitude. Je joue avec les Joy-Cons dans leur socle, c'est beaucoup plus intuitif quand on tient un seul objet avec ses deux mains. Définitivement, avec les deux Joy-Cons séparés, j'ai l'impression d'avoir pété la manette mais qu'elle marche encore un peu quand même. Peut-être que la Manette Pro tient bien la route, à voir à long terme ! La console est un objet intéressant quand même. Pas très design, un peu mastoc et trop plastique en mode portable avec les Joy-Cons attachés, même. Mais elle a le mérite d'être discrète et de ne pas s'encombrer de beaucoup de matériel. C'est bête, mais c'est quelque chose qui aide à jouer de manière très détendue et à ne pas faire tout un cérémonial à chaque fois qu'on veut allumer la console.
L'idée ce n'est pas de raconter toutes les bêtises que je fais en trois heures de jeu, juste de partager des premières impressions. Il y a vraisemblablement autent de manières de jouer et d'apprécier le jeu que de joueurs, alors des premières impressions d'un jeu pareil une pierre à l'édifice ! Les prochaines à la fin du jeu, qui sait ?