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L'émotion dans l'art

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Drac:
Qu’est-ce donc que l’art ?
Un jour, une personne que j’estime beaucoup m’a dit « Une œuvre est réussie quand elle arrive à créer des émotions, quelles qu’elles soient, chez ceux qui la contemplent. »

En partant de ce principe, j’ai réfléchi à pas mal d’œuvres qui m’ont marquée, en m’inspirant des émotions intenses éprouvées, ou que j’avais peu coutume de ressentir, face à l’art.

On peut éprouver toutes sortes de sentiments, de la joie à la tristesse, la colère, l’oppression, le dégoût... On ressent tous un jour quelque chose en présence d’art, sous quelque forme qu’il soit.

Bref, ce sujet est dédié, comme le titre le suppose si bien, aux œuvres qui vous ont le plus marqués, que ce soit en vous touchant fortement ou d’une façon inattendue.

Pour ma part, et pour citer des exemples, je vais parler brièvement de deux œuvres qui m’ont provoqué des émotions ne me venant que très rarement  lorsque je suis confrontée à une œuvre.

Je veux tout d’abord évoquer Mushishi de Yuki Urushibara, un manga que l’on m’a fait découvrir assez récemment et qui, étrangement, m’apaise à chaque page.
C’était jusqu’alors une sensation que je n’avais que légèrement ressenti dans la musique et j’ai été agréablement surprise de la découvrir en lisant un manga.

La deuxième œuvre est un tableau qui me hante depuis mon enfance : Guernica de Picasso. Je ne suis pas du tout adepte du cubisme et je n’apprécie Picasso que dans ses dessins sortants de ce mouvement. Mais ce tableau-là, présent chez une amie sur tout un pan de mur, m’a toujours provoqué un profond malaise au point même de ne plus vouloir m’y rendre lorsqu’elle m’invitait et de refuser d’y dormir.
Je trouvais assez fort de la part de Picasso d’arriver à provoquer une telle émotion chez une hérétique de la peinture telle que moi et cela avec un tableau qui n’a rien de réaliste.

(Cliquez pour afficher/cacher)
Enfin, assez parlé de moi. À votre tour maintenant de faire partager vos émotions par rapport à différentes œuvres.

Yuan:
Bonne initiative de topic, ça peut être intéressant de discuter un peu de ce qui a le plus marqué les membres du forum ! :^^:

Pour ma part, je partage cette vision de l'art depuis que je suis assez jeune, mais la première œuvre à m'avoir vraiment marqué de ce côté là est un bouquin. Les Chants de Maldoror du Comte de Lautréamont, plus précisément. Il s'agit de poèmes en prose excessivement longs et d'un style pompeux, qui content des horreurs en tous genres, avec une précision chirurgicale. Le lecteur est constamment insulté et rabaissé en dépit de l'éloge de Maldoror, un personnage qui ne symbolise qu'effroi et noirceur, dont les desseins sont insaisissables et écœurants.
Le livre est très long, mais si vous devez en lire un extrait, c'est le plus connu, la quatrième strophe du Chant IV, qui est devenu un classique résumant globalement bien le livre :
(Cliquez pour afficher/cacher)Je suis sale. Les poux me rongent. Les pourceaux, quand ils me regardent, vomissent. Les croûtes et les escarres de la lèpre ont écaillé ma peau, couverte de pus jaunâtre. Je ne connais pas l’eau des fleuves, ni la rosée des nuages. Sur ma nuque, comme sur un fumier, pousse un énorme champignon, aux pédoncules ombellifères. Assis sur un meuble informe, je n’ai pas bougé mes membres depuis quatre siècles. Mes pieds ont pris racine dans le sol et composent, jusqu’à mon ventre, une sorte de végétation vivace, remplie d’ignobles parasites, qui ne dérive pas encore de la plante, et qui n’est plus de la chair. Cependant mon cœur bat. Mais comment battrait-il, si la pourriture et les exhalaisons de mon cadavre (je n’ose pas dire corps) ne le nourrissaient abondamment ? Sous mon aisselle gauche, une famille de crapauds a pris résidence, et, quand l’un d’eux remue, il me fait des chatouilles. Prenez garde qu’il ne s’en échappe un, et ne vienne gratter, avec sa bouche, le dedans de votre oreille : il serait ensuite capable d’entrer dans votre cerveau. Sous mon aisselle droite, il y a un caméléon qui leur fait une chasse perpétuelle, afin de ne pas mourir de faim : il faut que chacun vive. Mais, quand un parti déjoue complétement les ruses de l’autre, ils ne trouvent rien de mieux que de ne pas se gêner, et sucent la graisse délicate qui couvre mes côtes : j’y suis habitué. Une vipère méchante a dévoré ma verge et a pris sa place : elle m’a rendu ennuque, cette infâme. Oh ! si j’avais pu me défendre avec mes bras paralysés ; mais, je crois plutôt qu’ils se sont changés en bûches. Quoi qu’il en soit, il importe de constater que le sang ne vient plus y promener sa rougeur. Deux petits hérissons, qui ne croissent plus, ont jeté à un chien, qui n’a pas refusé, l’intérieur de mes testicules : l’épiderme, soigneusement lavé, ils ont logé dedans. L’anus a été intercepté par un crabe  ; encouragé par mon inertie, il garde l’entrée avec ses pinces, et me fait beaucoup de mal ! Deux méduses ont franchi les mers, immédiatement alléchées par un espoir qui ne fut pas trompé. Elles ont regardé avec attention les deux parties charnues qui forment le derrière humain, et, se cramponnant à leur galbe convexe, elles les ont tellement écrasées par une pression constante, que les deux morceaux de chair ont disparu, tandis qu’il est resté deux monstres, sortis du royaume de la viscosité, égaux par la couleur, la forme et la férocité. Ne parlez pas de ma colonne vertébrale, puisque c’est un glaive. Oui, oui... je n’y faisais pas attention... votre demande est juste. Vous désirez savoir, n’est-ce pas, comment il se trouve implanté verticalement dans mes reins ? Moi-même, je ne me le rappelle pas très clairement ; cependant, si je me décide à prendre pour un souvenir ce qui n’est peut-être qu’un rêve, sachez que l’homme, quand il a su que j’avais fait vœu de vivre avec la maladie et l’immobilité jusqu’à ce que j’eusse vaincu le Créateur, marcha, derrière moi, sur la pointe des pieds, mais, non pas si doucement, que je ne l’entendisse. Je ne perçus plus rien, pendant un instant qui ne fut pas long. Ce poignard aigu s’enfonça, jusqu’au manche, entre les deux épaules du taureau des fêtes, et son ossature frissonna, comme un tremblement de terre. La lame adhère si fortement au corps, que personne, jusqu’ici, n’a pu l’extraire. Les athlètes, les mécaniciens, les philosophes, les médecins ont essayé, tour à tour, les moyens les plus divers. Ils ne savaient pas que le mal qu’a fait l’homme ne peut plus se défaire ! J’ai pardonné à la profondeur de leur ignorance native, et je les ai salués des paupières de mes yeux. Voyageur, quand tu passeras près de moi, ne m’adresse pas, je t’en supplie, le moindre mot de consolation : tu affaiblirais mon courage. Laisse-moi réchauffer ma ténacité à la flamme du martyre volontaire. Va-t’en... que je ne t’inspire aucune piété. La haine est plus bizarre que tu ne le penses ; sa conduite est inexplicable, comme l’apparence brisée d’un bâton enfoncé dans l’eau. Tel que tu me vois, je puis encore faire des excursions jusqu’aux murailles du ciel, à la tête d’une légion d’assassins, et revenir prendre cette posture, pour méditer, de nouveau, sur les nobles projets de la vengeance. Adieu, je ne te retarderai pas davantage ; et, pour t’instruire et te préserver, réfléchis au sort fatal qui m’a conduit à la révolte, quand peut-être j’étais né bon ! Tu raconteras à ton fils ce que tu as vu  ; et, le prenant par la main, fais-lui admirer la beauté des étoiles et les merveilles de l’univers, le nid du rouge-gorge et les temples du Seigneur. Tu seras étonné de le voir si docile aux conseils de la paternité, et tu le récompenseras par un sourire. Mais, quand il apprendra qu’il n’est pas observé, jette les yeux sur lui, et tu le verras cracher sa bave sur la vertu  ; il t’a trompé, celui qui est descendu de la race humaine, mais, il ne te trompera plus : tu sauras désormais ce qu’il deviendra. O père infortuné, prépare, pour accompagner les pas de ta vieillesse, l’échafaud ineffaçable qui tranchera la tête d’un criminel précoce, et la douleur qui te montrera le chemin qui conduit à la tombe.
C'est avec cette œuvre que j'ai découvert le concept de fascination du macabre, qui m'avait vraiment dérangé à l'époque tant il est déstabilisant. Mais, avec le temps, c'est devenu mon outil préféré lors de n'importe quel type de création, et je pense que c'est le plus percutant, surtout quand il est allié au Beau de l'art. Pour rester sur de la littérature, l'auteur qui m'a le plus impressionné par son usage des deux ensemble risque de rester Baudelaire avec ses Fleurs du Mal. Un contraste sublime entre le beau et l'horreur, qui fascine autant qu'il émerveille.

La forme d'art qui me fait vivre le plus de sensations, en revanche, est sans doute la musique de par sa façon de s'imposer (on ne la perçoit pas, elle nous affecte), mais pas que. Je pourrais citer une ribambelle de morceaux et d'artistes qui ont su me faire vivre un tas d'émotions, mais on y serait encore demain, et j'aurai même pas réussi à en citer la moitié. v.v
Je vais donc faire court, et en choisir un seul. Moanin' interprété par Mingus Big Band. C'est du jazz vraiment percutant, qui laisse difficilement insensible, qui noie une ribambelle de sons entre eux... Je ne vois pas comment qualifier cette œuvre avec un autre mot que fort. Tout le morceau est d'une telle puissance d'un bout à l'autre, dans son tempo, ses nuances, ses mélodies... J'ai vraiment l'impression de décoller quand je l'entends, je trouve difficile de m'en contenter comme d'un bruit de fond ; je me retrouve toujours à gigoter un minimum tant le son me fait vibrer. Je ne peux pas trouver une émotion en particulier qui collerait à ce morceau tant il y en a : confusion, colère, fougue, ivresse... Bref, un thème de guerre, quoi ! Une putain de claque quand je l'ai entendu pour la première fois, et que je ne cesse de revivre à chaque écoute tant je ne m'en lasse pas.

Je pourrais aussi parler d'une liste interminable de films et de BDs tant je suis sensible à ces formes d'art (dans le cas des films, l'animation me fait encore plus voyager que les jeux d'acteur - probablement à cause de ce côté intégralement artificiel, où chaque forme et mouvement sont créés de toute pièce).
Mais je vais plutôt me contenter de parler d'une peinture d'Amano Yoshitaka pour passer sur les arts visuels :

C'est loin d'être son œuvre la plus dingue au niveau du dessin, de l'expression, des couleurs... Mais dès que je l'ai vue pour la première fois, ça a été un coup de cœur instantané. Ce regard dérangeant, du coin de l'œil, pas exactement vers le spectateur mais plutôt un point derrière lui, couplé à ce visage lisse, sans défauts, et ancré dans le mouvement par les cheveux et cette tête tournée derrière l'épaule, pourrait créer un tableau particulièrement beau. Mais à la place, on a une palette de bruns et de jaunes ternes, et un sourire à la dentition terrible, qui suggère la maladie ou la bestialité. Ça me... brrr, j'en perds mon latin.
Je pourrais évidemment mentionner des tonnes de tableaux de Van Gogh (la façon dont il peint avec tant de véhémence des objets du quotidien, fuck), Gustave Moreau, Egon Schiele, Toulouse-Lautrec... La liste continue encore loin.

Et enfin, pour mentionner les jeux vidéo sans m'étaler, celui qui m'a vraiment fait vivre une expérience hors du commun est un titre qui doit revenir sur beaucoup de lèvres : Shadow of the Colossus. Pas besoin de le présenter, il est vraiment à découvrir si ce n'est pas déjà fait, sans gonfler ses attentes.

(Sinon, j'adore Guernica et Mushishi, bon choix !)

Leena:
Très intéressant comme topic !

Alors pour ma part ça sera un peu moins détaillé que les posts d'au dessus je pense mais je vais essayer de vous faire partager un peu mes expériences tout de même :niak:

Déjà j'avoue ne jamais avoir vraiment été touchée par un tableau. J'aime contempler des dessins ou peintures mais je ne me souviens pas avoir déjà été marquée par une oeuvre. Je ne m'y connais pas particulièrement, je ne sais pas si ça joue, mais je trouve ça dommage parce que ça reste quelque chose que j'apprécie. Je n'ai peut être pas encore découvert la perle rare ^^

Niveau films, ce sont surtout les films d'animation qui me marquent. La découverte des films de Miyazaki, Mamoru Hosoda ou encore Makoto Shinkai a été une révélation pour moi :^^: Pour n'en citer que quelques uns je dirais Princesse Mononoké, Les Enfants loups ou encore Le jardin des mots. J'aime leurs univers, je me sens réellement transportée pendant toute la durée du film et je suis souvent dans un état second lorsqu'il se termine ^^ Je ne me souviens pas avoir ressenti ça pour un film "normal".

Par contre, comme Yuan, l'art qui me fait ressentir le plus de choses reste la musique. Je joue de la musique depuis longtemps mais je n'avais pas cette sensibilité dès le début. J'ai pas mal été baignée là dedans, tout le monde dans ma famille étant de grands adeptes de musique. Puis arrivée au début du lycée j'ai commencé à en écouter et à apprécier d'en jouer beaucoup plus qu'avant. Je dois avouer que les sensations que l'on ressent lorsque l'on joue devant un public après de longues heures à s’entraîner chez soi est assez exceptionnel. Aujourd'hui je peux dire que j'écoute quasiment tout le temps de la musique. J'en suis limite accro, par exemple j'ai dû mal à bosser quand je ne trouve pas la musique que j'ai envie d'écouter à ce moment là :niak:
J'aurais dû mal à vous citer des morceaux qui m'ont particulièrement marqué tellement il y en a. Evidemment il y a des styles pour lesquels je suis plus réceptive (rock, pop, folk, jazz, oriental ...) et c'est assez facile de connaitre mon humeur en général, il suffit de voir ce que j'écoute ;D Un simple morceau peut me faire ressentir tellement de choses : bonheur, nostalgie, mélancolie, tristesse, ...

Voilà quelques morceaux qui me viennent à l'esprit sur le moment, mais la liste pourrait être beaucoup plus longue et je vais sûrement regretter de ne pas en avoir mis d'autre plus tard :niak:

(Cliquez pour afficher/cacher) de Radical Face

de Joe Hisaishi

de Mashrou' Leila

de Tigran Hamasyan

Ça me fend le cœur de devoir en choisir si peu :'(

Sigurico:
Oui, excellent sujet. Et puis, personnellement, j’aime bien connaître les goûts et la culture de chacun, d’autant plus sur un tel forum avec de tels membres, n’est-ce pas.

Bref, quant à moi, je vais faire vite et me restreindre aux domaines de l’art que je "connais" le mieux : le manga, l’animation et le jeu vidéo. (Vous la ressentez, la puissance de ma culture ? :x)

Je tiens aussi à citer Mushishi, car il s’agit d’un manga fabuleux. (C’est moi qui l’ai fait découvrir à Drachérie. :3) Chaque tome se savoure paisiblement. La sérénité, la philosophie et la poésie de l’œuvre nous transportent.
Je trouve que l’adaptation animée perfectionne et sublime l’œuvre. Nous pouvons davantage admirer et traverser paysages et saisons, le tout accompagné de musiques absolument magnifiques. Bref, nous nous faisons encore plus transporter.

Ensuite, il y a le manga Pluto. Comme je le disais récemment, c’est une œuvre qui m’a filé une vraie claque à chaque tome. Tout en proposant un scénario haletant et passionnant, ainsi qu’un dessin remarquable et une mise en scène phénoménale, le manga évoque de nombreux sujets (scientifiques, philosophiques, politiques, etc.). Cela en fait une œuvre magnifique d’une grande richesse, et d’une grande intelligence.
Je rêve toujours d’une adaptation animée, mais je crois que cela va être difficile.

Et puis, il y a One Piece. Ah… One Piece. Chaque semaine, j’attends comme un sale garnement le nouveau chapitre. On ne va pas le présenter, mais ce manga est doté d’un vaste univers absolument génial, d’une incroyable richesse, et notamment, d’une grande cohérence. One Piece, c’est une ode au voyage et à l’aventure vous faisant passer par une ribambelle d’émotions (justement).

Du côté de l’animation, je tiens à citer Princesse Mononoke. Quand j’étais gosse, l’aura et la "violence" de ce film m’avaient troublé, et j’en étais resté à ce stade quelques années. En grandissant, c’est tout simplement devenu une œuvre me tenant grandement à cœur. Dessin, animation et musique de maîtres pour une ode à la nature d’une beauté exceptionnelle.

Enfin, au niveau du jeu vidéo, comment ne pas citer Ico ? Mon jeu favori, et toujours le seul (il me semble), à ce jour, à m’avoir fait verser une larme (des larmes). Un jeu d’une beauté pure et réellement touchante. Cependant, il faut aussi préciser que le jeu possède un gameplay et un level design de grande qualité, alternant énigmes et plates-formes. En fait, je trouve son gameplay limite novateur, car il a une approche assez particulière, basé sur le "naturel", l’intuition et le ressenti, je dirais.

Voilà. Je cite juste, pour terminer, le film The Fall, qui a aussi une place particulière dans mon cœur. Après, évidemment, j’aurais pu parler de tellement d’autres choses encore, mais c’est déjà pas mal pour l'instant, et je dirais que dans les domaines concernés, j’ai cité celles qui m’ont le plus fait ressentir des émotions (et le fait que je ressente beaucoup d’émotions demeure assez rare et difficile, à vrai dire).

D_Y:

--- Citer ---Un jour, une personne que j’estime beaucoup m’a dit « Une œuvre est réussie quand elle arrive à créer des émotions, quelles qu’elles soient, chez ceux qui la contemplent. »
--- Fin de citation ---

J'y pense depuis hier, à ta phrase, et je pense qu'il manque un truc. On peut ressentir de l'émotion devant un plat de pâtes bien assaisonné par exemple, de même qu'on peut être heureux devant quelque chose qu'on rattache difficilement à l'art. Je sais pas, tu peux avoir des frissons devant Avengers, si t'es un peu con, sans que ça ne soit artistique pour autant, mais un peu modelé par les goûts de la société dans laquelle on vit (j'imagine, sinon je ne vois aucune raisons d'aimer Avengers).
Je sais pas, par exemple je trouve que Retour Vers le Futur est un film inestimable, mais ce n'est pas une oeuvre d'art pour moi v.v Peut être trop familial ou hollywoodien à mon goût, mais je cherche dans l'Art un sentiment surhumain, une partie de réponse à la question primordiale, que je sens hors de portée mais à la fois si proche.

Mais bref, avant que ça parte en philosophie de comptoir à bière, je contribue au topic. Le sujet est en effet intéressant surtout que Yuan m'a permis de connaître la poésie de Lautréamont que je ne connaissais pas avant hier soir, et rien que pour ça, ce topic devrait être reconnu à sa juste valeur v.v
En restant dans les livres, même si j'ai commencé la lecture intensive assez tardivement, j'ai toujours Edgar Allan Poe en tête comme auteur marquant, en grande partie grâce à son merveilleux livre Nouvelles Histoires Extraordinaires qui m'a fait sacrifier des heures de sommeil pour arriver au bout. J'ai bien entendu lu une grande partie des livres de cet auteur, sans vraiment retrouver cette sensation unique cela dit, même si ses autres ouvrages restent plutôt cool (Arthur Gordon Pym, Histoires Grotesques et Sérieuses notamment). Si vous avez l'occasion, ne surtout pas hésiter, certaines de ces histoires sont glaçantes.
Pour rester dans l'américain, j'ai été pris de passion pour l'autodidacte Jack London et ses chef d'oeuvre comme Croc Blanc, ou l'Appel de la Forêt, mais surtout le Loup des Mers. Ce dernier est une superbe leçon de vie, à moitié philosophique d'ailleurs, et très intéressant, parce qu'il met en lumière la valeur de l'existence (question ô combien complexe :note:).
J'ai également été assez mordu de mythologie (grecque mais je tenterai sûrement d'autres choses par la suite) pendant un temps. Mon premier bouquin là dessus était Les Métamorphoses d'Ovide que j'ai dévoré en quelques jours tellement il était fascinant. Je l'ai dévoré de bout en bout, et j'ai ensuite enchaîné sur l'Eneide de Virgile, que je trouve déjà moins percutant mais il y a, dedans, un chapitre dans lequel le héros (Enée, donc) descend en Enfer, à la manière de Orphée ou encore Ulysse. Sauf que chez Virgile, pour une raison que j'ignore, ça m'a complètement retourné le cerveau, et je l'ai relu trois fois à la suite tellement c'était prenant. Et bref, parce que la Genèse de l'Humanité et ses croyances est un des sujet les plus passionnant qui soit (pour ma part :R) j'ai également lu Le Paradis Perdu de Milton, qui n'est pas du tout de la mythologie grecque, pour le coup, mais qui est devenu, sans que je l'attende, mon livre de chevet, parce que c'est un peu un orgasme imprimé :coffee: Vaut-il mieux vivre enchaîné dans un bonheur illusoire ou vivre libre dans la souffrance ? 
(non sérieux, lisez le, en plus la traduction française a été faite par Chateaubriand, et donc pas par Joe le Clodo).
Autrement j'ai beaucoup lu du travail de Tolkien, d'abord par le Seigneur des Anneaux, comme tout le monde, puis je me suis surpris à adorer le Silmarilion (que tout le monde déteste), et ensuite les Contes et Légendes Inachevés et les Contes Perdus. Un des plus grands auteur du XXe siècle, et pourtant j'ai une aversion inexplicable pour les romans de fantasy modernes, même si j'adore les vieux récits comme Beowulf (peut être un "c'était mieux avant" à échelle x10 ?).
Sinon je considère que Alice in Wonderland et Through the Loooking Glass sont les livres les mieux écrits du monde, et d'une extrême profondeur/richesse. Un retour vers l'enfance mais pas que, un non sens qui prend forme dans une parfaite utilisation du langage. Alice, ça ne peut pas exister autrement qu'en livre, et c'est en lisant qu'on s'en rend compte.

En terme de peinture, je ne m'y connais pas des masses, loin de là, d'ailleurs c'est ce qui m'accroche le moins, mais je suis quand même plutôt réceptif aux représentations mythologiques, justement, notamment les métaphores (bon y'a que ça dans la mythologie, mais vous avez compris).

Par exemple :



C'est un tableau représentant les Erynies, divinités persécutrices (en train de persécuter un type qui s'appelle Oreste, un matricide, mais osef v.v). Elles représentent les remords, en gros (d'ailleurs c'est le nom du tableau), et je trouve cette façon de les représenter vraiment excellente. J'ai connu ça justement en lisant Virgile, car dans le livre on retrouve une Erynie qui s'appelle Allecto (une nana pas gentille du tout), et j'étais curieux de voir de quelles façon on l'avait représentée.
De manière générale, j'aime les peintures de dieux et de choses divines (donc pas forcément catholiques, hein), et je peux passer des heures à me renseigner sur le sujet. Du reste, j'ai toujours été ultra fasciné par le tableau de Botticelli, la Naissance de Vénus, pour une raison que j'ignore totalement (le premier qui me sort que c'est parce qu'on voit une femme à poil, je lui envoie du nu de Dup).



Ensuite, pour ce qui est des films, je vois franchement pas quoi dire là dessus. Il y en a plein que je peux me matter en boucle tellement ils sont magnifiques, c'est pas le problème : Blade Runner, Mad Max 2 (et Fury Road :R), Conan le Barbare, Casablanca, King Kong, Le Kid, La Fiancée de Frankenstein, Excalibur, 2001 L'Odyssée de l'Espace, Gallipoli, The French Connection, et j'en oublie beaucoup. Mais voilà, j'ai tellement d'oeuvres qui m'ont marqués (ça se voit, je pense) que je serais incapable de dire lesquelles en particulier. C'est tout le 7e Art en général qui me heurte :ange:

Pour finir concernant la musique, ça va en surprendre certains mais c'est quelque chose qui a le pouvoir de me convaincre de l'existence d'un "Dieu" bien plus que certain livres saints. En écoutant certains compositeurs classiques, ça bouleverse les tréfonds de mon âme et je vois la vie d'une autre manière. Il me semble que du coup ça correspond bien, même plus, à ce que tu appelle comme émotion dans l'art v.v
Je précise qu'elles sont rares les musiques contemporaines qui m'ont fait un tel effet. Pink Floyd peut être. Enfin bref, je suis un gros mordu de Verdi (surtout la Marche Triomphale), Bach (la Toccata v.v), Beethoven et ses magnifiques symphonies, Vivaldi (référence évidente) et surtout Mozart, qui, je pense, est un des plus grand génie que l'humanité a jamais fait :ange:
Pour la peine, son dernier Requiem, qui ferait changer d'avis n'importe quel athée :


(mais en vrai j'ai le plus écouté sa 25e Symphonie, le morceau le plus parfait qui soit)

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