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Les artistes et leurs œuvres
Trictus McNatret:
Hawk and a Hacksaw est vraiment un groupe... Surprenant. Je me suis laissé allé à écouter The man who sold his beard et j'ai été bluffé. Il y a vraiment un dialogue entre la violoniste et l’accordéoniste qui m'a happé, avalé. J'ai du mal à décrire ce que j'ai ressenti, mais je peux juste dire que je me suis senti véritablement entraîné dedans. C'est curieux mais vraiment agréable à écouter, très différent des sonorités auxquels je suis habitué. On sent le côté populaire et folklorique, et c'est loin d'être en mal.
Là, je suis sur No Rest for Wicked et sans perdre ce côté folklorique et populaire, y a également une progression qui crée une dimension épique: c'est un morceau qui raconte une histoire, et qui crée des émotions avec une certaine 'sobriété'. J'aime énormément ce rythme très dansant, alterné avec des phases plus lente, ces percussions entraînantes et ce violon aux notes tressautantes.
Bref, encore une fois, Yuan, un beau coup de coeur. Je n'écouterais pas tous les jours, mais ça a un côté rafraîchissant dont je ne me priverais pas au besoin.
Pour ma part, j'aimerais en profiter pour vous présenter un de mes plus beaux et récents amours. Vous vous souvenez sûrement tous de la légendaire Voyage Voyage de la surprenante artiste française Desireless, titre emblématique des années 1980 que bon nombre se rappelleront avoir entendu, sinon en boîte ou à la radio, au moins lors des soirées dansante du camping où ils ont passé leurs vacances, peu avant l'arrivée du 21ème siècle. Tube célébrant les voyages et l'ouverture au monde, non dépourvu d'une poésie et d'une sensibilité à fleur de peau (sisi, ça peut être sensible une chanson), Voyage Voyage a connu quelques reprises... C'est d'ailleurs par la plus surprenante de ces dernières que je vais vous offrir votre première écoute de Soap&Skin.
C'est beau, hein? Allons, séchez vos larmes. Soap&Skin est le projet solo d'une jeune autrichienne de 23 ans, Anja Franziska Plaschg. Musicienne au talent précoce au cursus aussi impressionnant qu'inabouti, puisqu'elle abandonne plus d'une fois ses brillantes études artistiques, elle fait quelques apparitions scéniques qui lui valent une réputation d'enfant prodige. 2008 la voit interpréter la chanteuse allemande Nico dans la pièce Nico - Sphinx aus Eis de Werner Fritsch. C'est durant ces représentations qu'elle dévoile son premier EP, une reprise de la chanson de Nico, Janitor of Lunacy. Vous voulez l'entendre, vous aussi? C'est par ici!
Allons, allons. Prenez ce mouchoir. Voilà. Ca va mieux? Bien. Artiste influencée par Björk, Nico, Aphex Twin, Xiu Xiu... mais aussi par les compositeurs classiques que sont Sergueï Rachaminov et Arvo Pärt, Anja nous fait découvrir à travers Soap&Skins un style alliant composition classique et musique électronique, se produisant sur scène avec son piano et son ordinateur. Sa musique, toujours très mélancolique, a quelque chose de minéral qui vous prend aux tripes. Si c'est avant tout sa reprise de Voyage Voyage qui m'a séduite, force est d'avouer qu'Anja a du talent. Je laisse ici des liens vers des oeuvres plus personnelles de la demoiselle.
(Cliquez pour afficher/cacher)
Et enfin, pour les plus curieux, un extrait live.
Yuan:
Merci pour ta contribution, Rictus ! Je l'apprécie beaucoup, et je l'ai ajoutée au sommaire. En tout cas, c'est une très bonne artiste, dont les influences se sentent, et tant mieux, puisqu'elles sont franchement géniales.
Pour ma part, je reste toujours sur de la musique, avec un artiste que j'affectionne beaucoup.
Andrew Bird
Musicien, compositeur et multi-instrumentaliste américain, Andrew Bird est un artiste qui se démarque. Éduqué à la méthode Suzuki dès l'âge de 4 ans, il est formé comme un musicien classique par ses parents. Il poursuit ses études dans cette voie, finissant ses études à l'université Northwestern en tant que violoniste concertiste. Une fois son diplôme en main, il sort immédiatement du classicisme dans lequel il a baigné jusqu'alors et sort son premier album solo cette même année, Music of Hair. On y sent déjà des influences qui resteront prédominantes dans sa musique, telles que le jazz et le blues, agrémentés par une inspiration des folklores européens et américains. Ce premier album restera cependant différent du reste de sa musique, mettant en scène son jeu de violon bien plus que par la suite.
En 1997, Bird monte un groupe qu'il mènera : Andrew Bird's Bowl of Fire. Cette même année, ils sortent un album, qu'un second suivra l'année suivante. Leurs influences tournent plutôt autour du jazz de l'avant-guerre et du swing. Ici encore, Bird met en scène un violon très différent de ce qu'il fera en solo par la suite, toujours lié à son éducation classique. En 2001, ils sortirent un autre album ensemble, The Swimming Hour, qui fut grandement apprécié par les critiques, recevant même un 9.0 de la part de Pitchfork, un site de musique indie. Malgré cela, Bowl of Fire ne gagna pas vraiment de succès commercial, les réduisant à jouer parfois pour des audiences se limitant à 40 personnes ! En 2002, Bird est invité à jouer aux côtés d'un autre de Chicago, mais les autres membres de Bowl of Fire ne pouvaient pas être présents pour la date. C'est alors seul et timide que se présente le jeune Bird sur scène, et qu'il réussit à captiver l'audience d'une façon nouvelle.
Motivé par ce succès, et suite à la séparation non-officielle de Bowl of Fire en 2003, Bird change radicalement son style musical afin de commencer sa carrière solo. Il se rapprochera alors de plus en plus du folk indie, et sortira deux albums sur deux ans sous le label Righteous Babe Records. Dans le premier des deux, Weather Systems, on trouve les chansons Skin et L, qui sont en fait des proto-versions des futures chansons Skin Is, My et sa très adulée Imitosis. Avec ces deux albums, Bird prit l'habitude de se servir de plus en plus d'enregistrements multipistes et de tape loops, afin de compenser le fait qu'il était à présent seul sur scène. En plus de son violon et de sa voix, il commença à rajouter de plus en plus de sifflements et de glockenspiel.
Bird est reconnu et apprécié pour ses performances lives particulièrement impressionnantes, notamment puisqu'il remanie toujours ses chansons pour la performance. Il improvise également beaucoup en concert, comme on le remarque sur ses albums live Fingerlings (il y en a 3 en tout). Fortement influencé depuis l'enfance par son éducation classique, la musique irlandaise et le bluegrass, Andrew Bird est un musicien unique aux inspirations variées, allant jusqu'à l'impressionisme avec Debussy ou Ravel.
OHP | Myspace
La force de ce musicien étant ses performances lives, je vous recommande fortement de jeter un œil sur TED. C'est loin d'être sa meilleure performance, mais elle reste plutôt impressionnante à mes yeux.
Pour rester sur du live, je vous propose A Nervous Tic Motion of the Head (to the Left), extraite d'un concert à Bonaroo. C'est avec cette chanson que j'ai découvert cet artiste, et aujourd'hui encore, je préfère largement cette version live à l'enregistrement. On l'y voit tenir son violon comme une guitare (ce que, je précise au passage, tous les violonistes au monde ont déjà fait dans leur vie, puisque cette position est celle du « repos » classique, donc quand on attend son prof ou que l'orchestre ne fait rien, c'est pratique pour s'entraîner sur son solo sans avoir à faire beaucoup de bruit). Et ça vous permettra aussi de voir à quel point notre Bird est un incroyable siffleur.
Et enfin, pour finir, je vous propose l'une de mes chansons préférées d'Andrew Bird, celle que j'ai mentionnée dans sa bio : Imitosis. Avec son clip, histoire que vous voyez à quel point il est aussi bon en studio qu'en live !
Trictus McNatret:
Raaaah, Bird <3 Je crois que les rares mélomanes auxquels j'ai fait connaître cet oiseau rare ne peuvent plus s'en passer, ils en sont addicts. Moi-même, j'ai une admiration énorme pour lui, en tout particulier pour son album A mysterious production of eggs qui contient ma préférée, A nervous tic motion of the head to the left ou encore le sublime Armchair Apocrypha et son Imitosis.
Je compte revenir sur ce message bientôt pour vous présenter une artiste française de talent, en plus d'être une personne adorable: iNA-iCH. Donc, passionnés de musique, pensez à revenir ici pour lire mon article, ça me fera vraiment plaisir!
Comme promis, voici une petite fiche rédigée avec beaucoup de retard sur ce groupe français au talent monstre qu'est iNA-iCH. Car non, iNA-iCH, ce n'est pas le prénom de cette jolie asiatique à l'allure sauvage et à la voix empoisonnée qui occupe le rôle de frontwoman; car s'il est vrai que Kim-Thuy Nguyen, sortie du conservatoire de la Rochelle, est une compositrice, parolière, pianiste et chanteuse de génie, ce qui fait déjà beaucoup, elle a également tout un équipage de musicos à ses côtés pour assurer à ses concerts et à sa musique l'énergie caractéristique d'iNA-iCH. Oh, bien sûr, cette interprète peut se targuer d'avoir, à ses débuts, abattu un travail absolument monstrueux en enregistrant seule son premier album (également nommé iNA-iCH) sorti en 2007.
La bande entière l'assistera toutefois pour un second opus, L'Année du Tigre, sorti en octobre 2011. Suite à des conflits avec les maisons de disque, Kim-Thuy crée le label iNH-ICH.
Tant qu'à parler de sorties, apprenez qu'un troisième album est actuellement en travail, et qu'un site permet aux fans de financer le projet; j'y ai moi-même participé, ayant hâte de profiter de ce nouveau bébé.
iNA-iCH se démarque par un instrumental le plus souvent nerveux, énergique et hargneux et des paroles venimeuses, crachées par une interprète qui ne manque ni d'énergie, ni d'audace en matière de chant, ainsi que par des chansons paradoxalement très douces et mélancoliques. Il en résulte une musique viscérale, un rock brut alterné à des ballades lancinantes. Si le clavier domine dans ses compositions (parfois utilisé comme une orgue), on notera également la présence d'une guitare électrique et distordue, dialoguant parfois avec des cordes d'inspiration asiatiques, qui ne seront pas sans évoquer le son étrange des shamisen (ainsi qu'on l'entend par exemple dans Crache ou Belle asiatique, d'une batterie régulière et bien marquée, d'une basse à la présence discrète mais aux notes longues et chaudes, et parfois de sonorités électroniques. Fille de réfugiés politique, Kim-Thuy Nguyen, principale actrice du groupe, est une jeune vietnamienne au caractère bien trempé, s'inspirant en partie de son vécu et du passé familial dans certaines de ses chansons. Qu'il s'agisse d'une piste aux riffs grinçants ou d'une de ses lentes mélopées chagrine, elle nous régale avec des textes toujours très dur qui touche à bien des sujets, tels que la guerre, l'exil, la solitude, la fierté envers l'héritage parental, la liberté, les clichés sur les asiatiques, la chirurgie esthétique ou encore l'écoulement du temps, la vieillesse et la mort... et qu'elle interprète tantôt avec une douceur et une fluidité mélancolique, tantôt avec des cris à vous en arracher la gorge, jouant de l'un et de l'autre avec brio. Parmi ses principales influences, on trouve entre autres Frédéric Chopin, Jean-Sébastien Bach, The Beatles, Nine Inch Nails, Marilyn Manson, Nirvana, Rage Against the Machine, The Cure, Aphex Twin, Massive Attack, The Prodigy, Jeff Buckley, Jacques Brel et Léo Ferré.
Et comme une mise en bouche vaut mieux qu'un long discours, voici pour vous quelques unes des perles d'iNA-iCH, à commencer par leur clip, La Pendule. Oui, une douce, pour débuter. Mais si c'est de la violence que vous cherchez, peut-être qu'Âme armée saura vous convenir. Pas convaincus? Allons. Dans un autre registre, Libre comme l'eau, merveilleuse chanson très autobiographique.
iNA-iCH est un groupe assez indépendant, ce qui explique que leurs albums soient assez difficiles à trouver dans tous les bacs, même en France... En tout cas, j'en ai pas vu l'ombre dans la Fnac par chez-moi. Néanmoins, ils valent vraiment le coup de s'offrir leurs albums, lesquels sont disponibles sur Itunes ou commandables sur leur site officiel (vous pouvez les faire dédicacer par la même occasion), qui sont de véritables joyaux, à mes oreilles du moins, et peut-être aux vôtres... Je l'espères, en tout cas. Kim-Thuy est vraiment une artiste de génie et une personne adorable, alors si mon article vous a ne serait-ce qu'un peu convaincu, laissez vous tenter, vous n'y perdez rien!
Yuan:
Merci pour ta contribution, Rictus !
Voici donc la mienne pour cette semaine !
Pogo
Nick Bertke est un jeune australien qui s'est spécialisé dans la musique électronique et plus particulièrement les remixes. Mais pas n'importe lesquels ; Pogo enregistre des petits fragments de bruitages de films et en fait des morceaux. C'est ainsi qu'il sera amené à faire le premier de ces morceaux si particuliers avec le film Alice aux Pays des Merveilles de Disney. Celui-ci ayant gagné un succès incroyable, il s'adonna à d'autres remixes, dont beaucoup de films Disney tels que Mary Poppins, Là-haut, Blanche Neige, Monstres & Cie... Mais aussi bien d'autres, tels que Harry Potter ou Terminator. Ce concept s'est depuis popularisé, et désormais, de nombreux musiciens sur YouTube partagent eux aussi leurs remixes, commençant en tant qu'hommages à Pogo, puis se popularisant à leur tour.
Ses vidéos sur sa chaîne YouTube ont amassé plus de 62 millions de vues, ce qui l'a motivé à faire une tournée américaine en 2011. Le jeune musicien a aussi, depuis le début de son succès, sorti plusieurs albums, qui contiennent des morceaux autres que ses fameux remixes de bruitages de films. Ses œuvres ont déjà été présentées au Guggenheim Musem à New York et dans the Wall Street Journal.
Personnellement, je l'ai découvert grâce à un ami qui avait fait une recherche totalement random sur YouTube, à l'époque où son morceau Alice faisait encore ses premiers pas en terme de notoriété. C'est avec surprise que j'ai découvert le concept de ses remixes et que je l'ai grandement apprécié. Pogo est un artiste que j'ai toujours gardé très haut en estime depuis, tant et bien que j'ai assisté à une des dates de sa tournée américaine en 2011. Sa musique étant peu répétitive pour le genre auquel elle s'attache (on est très loin de certains loops amateurs) et doucement enjouée, elle a tendance à facilement plaire (du moins, ce fut le cas pour la plupart de mon entourage).
D'ailleurs, j'ajouterai que ce même ami qui m'a fait découvrir Alice il y a maintenant des années (ça devait être en 2008 !) s'est chargé du design du site web de Pogo. La classe !
OHP | YouTube
Bon, je vous ai mis un lien vers son YouTube, mais si vous ne savez pas par où commencer parmi ses nombreux remixes, j'ai toujours quelques favoris personnels à vous proposer. Je vous ferai d'ailleurs remarquer que chaque morceau est accompagné d'une petite vidéo sur sa chaîne YouTube, rendant l'écoute toujours plus agréable !
Commençons donc par Wishery, qui est l'un de ses morceaux que je préfère. Il s'agit d'un remix deu film Blanche-Neige de Disney.
Voilà ensuite Roarcraft, qui devrait parler aux joueurs de World of Warcraft ici !
Et pour finir, j'ajouterai que, malheureusement, certains de ses morceaux ont été retirés de sa chaîne YouTube suite à des soucis de droits d'auteur. Si des remixes de films Disney tels que Wishery, Bloom, Alice ou encore Boo Bass sont toujours sur sa chaîne, d'autres ont été retirés, et parmi eux, de très bons travaux, dont notamment Upular, qui a été reposté sur la chaîne YouTube de Disney Pixar.
Yorick26:
J'avais effectivement entendu le remix de UPular et j'avais été surpris que ça rendait bien, mais je n'avais pas cherché en savoir plus. Du coup voilà, j'en sais plus et j'ai découvert d'autres musiques.
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