Auteur Sujet: Salon d'Ecriture Occasionnelle  (Lu 22052 fois)

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Salon d'Ecriture Occasionnelle
« le: mercredi 13 mars 2013, 14:05:55 »
Bonjour à vous, amis écrivains.

En fait, je vais surtout m'adresser aux écrivain du dimanche 29 février, ceux à qui il arrive parfois d'écrire trois lignes ou deux vers, mais de manière si occasionnelle que jamais ils n'ont envisagé d'ouvrir un topic bien à eux dans notre jolie section littéraire. Grâce à ce topic, ils pourront montrer leurs écrits, et les voir commenter, même s'ils n'ont pas l'intention d'aller plus loin en écriture.

J'espère encourager des talents cachés, des personnes peu sûres d'elles à venir poster leurs textes, et bien sûr j'espère que les écrivains plus chevronnés viendront commenter ces textes, tout en gardant à l'esprit l'amateurisme poussé de leurs auteurs.

Je tiendrai ce premier post à jour avec des liens vers chaque texte posté, afin qu'on puisse vite retrouver les écrits. Et sait-on jamais, si les retours sont bons, peut-être verra-t-on naitre des vocations ?  ;)

Donc, écrivains occasionnels, ne soyez pas timides, montrez nous ce que vous écrivez de temps en temps, si vous avez envie de partager :)

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Doutchboune - Un autre monde - Terres Médianes - Allaine - Une nuit (+ Remplir le Vide en lien)
Jophine - 77x53cm
Zelink - Terreur
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Suijirest - Chapitre spécial de la fiction Les Crocs de Fenrir
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« Modifié: jeudi 09 juillet 2020, 21:55:12 par Doutchboune »


"Je ne connaîtrai pas la peur car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi."

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« Réponse #1 le: mercredi 13 mars 2013, 14:11:47 »
Cette bonne idée. J'passerais voir, et éventuellement commenter vos textes  :^^:
Voilà ton p'tit mot, Doutch ^^

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« Réponse #2 le: mercredi 13 mars 2013, 14:18:55 »
Merci Cap ^^

Bon, et comme vous vous doutez, si j'ai lancé ce topic, c'est que j'ai moi-même un petit truc à montrer. Encore une fois, je me serai prise dans la spirale du concours d'écriture. Peut-être est-ce d'avoir vu Lypphie si déçu de ne pas avoir lu de SF, mais après la lecture du 2e thème, j'ai eu des idées. Bon, comme toujours, c'est très bref. Je pense aussi que certaines de mes influences et inspirations seront transparentes, mais j'espère en être assez sortie pour que ce que j'ai fait soit personnel. En fait, c'est une sorte de condensé des deux thèmes du concours, on pourrait dire... Je suis consciente de ne pas être écrivain, mais je tenais quand même à partager ce texte avec vous. N'hésitez pas à commenter, à critiquer, juste soyez pas trop méchants, s'il vous plait  :^^':


Un autre monde

J’aurais aimé vivre dans un autre monde. Le chant incessant du vent dans les feuillets des vitres de cristal des hautes tours de la ville bourdonnait à mes oreilles comme une plainte douloureuse. Ce son, ou plutôt ce bruit, m’avait accompagné depuis ma première seconde, et pourtant jamais je ne m’y étais habitué. J’aurais aimé vivre dans un autre monde. Cette pensée, elle aussi, m’accompagnait depuis aussi longtemps que je puisse me souvenir, et elle le faisait encore aujourd’hui, alors que j’arpentais les longues avenues rectilignes de la cité. Ses hautes tours cristallines projetaient leurs ombres, seulement interrompues par les lignes énergétiques courant au centre de la chaussée. A cette heure matinale, la circulation était faible, et le nombre de piétons que je croisai anecdotique. J’aurais aimé vivre dans un autre monde. Peut-être y aurais-je eu un travail intéressant ? Ici, il n’existait pas de travail intéressant, ou, tout du moins, on vous sélectionnait très tôt pour que ne vous fassiez que des choses qui ne vous intéressaient pas. Parfois, certains se plaignaient. Le plus souvent, ils étaient mutés. En tout cas, c’est ce qu’on nous disait, et on ne les revoyait plus. J’aurais aimé vivre dans un autre monde, mais j’étais trop lâche, trop paresseux, ou peut-être trop attaché à la vie pour essayer d’y changer quelque chose. Et puis, existait-il un autre monde ? Le mien se limitait aux frontières de cette ville, à l’extension de ce bruit entêtant. Personne ne pouvait en franchir les limites, nous disait-on, et toute entité extérieure était un ennemi.

C’est alors que j’aperçu une tache rouge dans le ciel, comme une goutte de peinture sanglante qui serait venue s’écraser sur un couvercle transparent. Le phénomène était nouveau pour moi. Je stoppai ma marche et scrutai le ciel plus attentivement. Une autre tache apparut. Puis une autre. En quelques minutes, ce fut comme si une entité géante et supérieure avait renversé un liquide visqueux sur le ciel. Autour de moi, tout était calme, les rares autres humains présents avaient eu une réaction similaire à la mienne, et sur leurs traits aussi, se lisait l’inquiétude mêlée à l’incompréhension. Un son d’une force exceptionnelle déchira alors mes tympans, et je vis le ciel se briser, mille morceaux translucides volant en éclats. Le dôme protecteur de la ville, dont j’apprenais à l’instant l’existence, venait de céder dans un fracas assourdissant. Oui, je devais vraiment être trop attaché à la vie, car j’eus le réflexe de plonger à l’abri, contrairement, je le sus plus tard, à nombre d’autres personnes témoins de la scène. J’eus aussi de la chance, je dois l’admettre. Une plaque vitrifiée d’au moins une tonne s’écrasa à moins de deux mètres de mon abri précaire, un véhicule garé au bord de la route. Ne pensant plus qu’à ma survie, je partis en courant entre les tours, cherchant un abri fiable. Ce n’est que lorsque je trouvai cet endroit suffisamment sûr que je pris conscience de nouveaux bruits dans mon environnement, et que je me posai la question du pourquoi. Je pris alors le temps de relever les yeux au ciel. Ces sons étaient ceux à la fois de tirs et de destructions. Une myriade d’engins volants lançait sur nos majestueux édifices des traits d’énergie condensée, et une pluie scintillante d’éclats de cristal chatoyait dans le ciel. La crainte de mourir ne l’aurait pas emportée, j’aurais pu trouver ce spectacle magnifique. Nous étions attaqués. Des êtres vivant au-delà de nos frontières étaient donc effectivement des ennemis. Pourquoi, je me demandai si je le saurais un jour. Lorsque je vis des rayons d’énergie fuser du sol, je compris que notre ville était prête à contrer ce genre d’attaque. Ou du moins possédait les infrastructures pour s’en défendre.

Mais je n’eus pas beaucoup plus le temps de m’appesantir sur cette guerre dont je ne connaissais ni les tenants ni les aboutissants. Près de moi, une onde d’énergie avait touché un de ces petits vaisseaux volants. Je vis une sorte de globe lumineux l’entourer, alors qu’il prenait une trajectoire rectiligne vers le sol. Il se posa sans douceur dans l’allée à côté de mon abri. Pétrifié de terreur à l’idée de me retrouver face à nos ennemis, je restai dans l’ombre, mais rien ne bougea plus. Les bruits des combats semblèrent s’éloigner, et derrière ces sons, je remarquai l’absence singulière mais réjouissante du chant des vitres de cristal. Sans que je n’aie rien eu à faire, mon monde avait changé. Je fus pris d’une impulsion subite et me précipitai vers le vaisseau. A travers la vitre, je vis le pilote, mort. J’ouvris alors la porte du véhicule, en extrayais le cadavre, et m’installai à sa place. Le tableau de bord paraissait ridiculement simple : deux boutons et un manche. Je pris une profonde inspiration, affirmai ma résolution, et démarrai l’engin. L’attaque alliée n’avait endommagé que le pilote. Après un décollage quelque peu chaotique, je m’envolai vers l’horizon, loin des ruines de ces tours qui avaient accompagné ma vie jusqu’alors.

Enfin, j’allais vivre dans un autre monde.
« Modifié: mercredi 13 mars 2013, 15:06:11 par Doutchboune »


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« Réponse #3 le: mercredi 13 mars 2013, 15:07:08 »
J'avais écris aussi (la seule fois de ma vie sans doute) un texte y a de cela deux ans, j'étais en seconde. À la base, c'était un sujet d'invention en classe, on devait faire une nouvelle à chute. J'avais bien soigné mon truc et je m'étais bien amusé. On m'avait reproché de dévoiler trop vite la chute, du coup, j'ai essayé d'enlever les trucs trop gros, mais j'ai pas fait plus de corrections que ça ! Donc, voilà, c'est un peu vieux, je ne sais pas si je l'aurai fait pareil si je devais l'écrire aujourd'hui, mais je crois que je l'aime bien quand même !

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« Modifié: mercredi 13 mars 2013, 21:30:33 par Jophine »

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« Réponse #4 le: mercredi 13 mars 2013, 15:11:09 »
J'aime beaucoup ton texte, Jophine. Bon, j'admets avoir saisi le truc au moment où tu la taxes de "pas bavarde", puis le prénom peu de temps derrière m'a confirmé mon hypothèse. Reste que j'ai quand même beaucoup apprécié le fait de dévoiler petit à petit la vraie nature du sujet, et même en devinant avant, ça reste vraiment plaisant à lire.

Bon, ça reste un avis de personne pas habituée à l'écriture, mais c'est chouette, bravo :)


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« Réponse #5 le: mercredi 13 mars 2013, 15:48:58 »
Bien sympa vos textes :^^:

Doutch, je reste sur ma faim. Ton texte se suffit à lui même, la fin n'est pas vraiment une fin, mais j'aurais bien voulut en savoir plus. Plus sur le monde que tu présentes, plus sur comment il fonctionne (ces gens qui disparaissent :niak:), plus sur cette guerre, plus sur tout. Ton univers aurait bien mérité d'être mieux présenté, décrit. Affaire à reprendre peut être ;)

Jophine, la chute est plutôt évidente (on se doute que, même si j'avoue ne pas avoir trouvé tout de suite :niak:), mais l'idée est cool. Ça aurait presque mérité de faire traîner légèrement en longueur et de noyer les indices sous une masse d'infos complétement inutiles.  :^^:

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« Réponse #6 le: mercredi 13 mars 2013, 16:01:23 »
Doutchboune, je viens de lire ton texte, et il me pousse à rédiger une critique que j'espère construite. Parce que, franchement, il le mérite.

Je ne me suis pas penché sur l'orthographe, d'abord parce qu'aucune faute ne m'a sauté aux yeux à la  lecture et ensuite parce que je n'ai pas envie de jouer mon prof de français . Néanmmoins, sur le style et la syntaxe, j'ai quelques petites remarques...

- chant incessant du vent... J'ai cru comprendre que ta cité était à l'abri d'un dôme, n'est-ce pas ? Donc l'idée du vent me paraît curieuse. Toutefois, l'aération artificielle de la ville peut à mes yeux justifier d'éventuels courants d'air, ainsi que la notion de bruit évoqué après. En revanche, j'ai plus de mal avec le « chant du vent » suivi de « ce son, ou plutôt ce bruit ». Scrogneugneu, un chant comparé à un bruit ? D8
-Le chant incessant du vent dans les feuillets des vitres de cristal des hautes tours de la ville bourdonnait à mes oreilles comme une plainte douloureuse. La lourdeur handicapante de cette phrase... c'est bien trop long, pas assez ponctué et donc confus, il faut la relire pour être sur de la comprendre et elle pèse sur les poumons. Je pense qu'un petit découpage de cette phrase, à coup de verbes et de virgules, peut la rendre plus fluide!
-Ici, il n’existait pas de travail intéressant, ou, tout du moins, on vous sélectionnait très tôt pour que ne vous fassiez que des choses qui ne vous intéressaient pas.  Phrase maladroite, une répétition et une mauvaise formulation de la seconde moitié, compréhensibles, certes, mais peu correcte...
-Oui, je devais vraiment être trop attaché à la vie, car j’eus le réflexe de plonger à l’abri, contrairement, je le sus plus tard, à nombre d’autres personnes témoins de la scène. J’eus aussi de la chance, je dois l’admettre. Une plaque vitrifiée d’au moins une tonne s’écrasa à moins de deux mètres de mon abri précaire, un véhicule garé au bord de la route. Ne pensant plus qu’à ma survie, je partis en courant entre les tours, cherchant un abri fiable. Ce n’est que lorsque je trouvai cet endroit suffisamment sûr que je pris conscience de nouveaux bruits dans mon environnement, et que je me posai la question du pourquoi.
Les phrases sont bien formulées, seule la répétition par trop fréquente du mot abri vient entacher leur beauté x)

Niveau de l'histoire, j'ai trouvé quelques incohérences ; hormis cette notion de vent qui me semble malvenue dans un monde sous verre (encore que, comme dit précédemment, la ventilation intérieure pourrait le justifier), il y a aussi la simplicité avec lequel le narrateur parvient à s'emparer d'un vaisseau ennemi. Partant du principe que les attaques de la ville ne touchent que de l'organique, ce qui expliquerait la mort du pilote et l'intégrité de son appareil, je reste tout de même troublé par le peu de temps qu'il lui faut pour en saisir le fonctionnement. La ville contient-elle des véhicules antigrav assez similaire pour rendre le maniement de l'engin familier ? Ou est-ce son instinct de gamer qui lui a permis de saisir les subtilités de la conduite ? Je chipote, je sais, mais aussi anecdotique que cela puisse paraître, ça reste curieux.

Sinon, le texte ne m'a pas déplu. C'est une nouvelle à la fois très brève, bien racontée et intéressante, surtout sur le plan de l'interprétation. L'Apocalypse, synonyme de nos jours à la fin du monde, retrouve également son sens étymologique de « lever du voile » : avec la destruction du dôme, c'est toute l'artificialité (oui, néologisme) de ta cité, coupée du monde, qui s'envole. On découvre à quel point la ville enferme ses habitants tout en les protégeant, ce qui me semble une belle métaphore de la société. Et, surtout, avec la fin, vient un nouveau début pour le narrateur, enfin libre de s'enfuir. Il est d'ailleurs amusant de noter que ce narrateur, somme toute citoyen lambda, lucide mais pas révolutionnaire pour deux sous, attends d'être mis au pied du mur pour saisir une chance de fuir ce monde qu'il n'aime pas. Il y a une sorte de réalisme touchant dans cette situation qui m'a plu.

Ton style n'est pas déplaisant, et si l'on excepte une récurrence du vocabulaire et des termes employés (le chant du vent, le bruit entêtant, les tours de cristal, les morceaux et éclats...) et les quelques erreurs que j'ai relevé plus haut, ton texte est vraiment bien écrit. J'ai aimé le lire, et c'est à ça que tu dois ce pavé. C'est le premier écrit que je lis de toi, Doutch, est c'est suffisamment prometteur pour m'en faire espérer d'autres^^
« Modifié: mercredi 13 mars 2013, 16:07:28 par un modérateur »

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« Réponse #7 le: mercredi 13 mars 2013, 16:53:01 »
Cap > je sais que c'est très concis, après j'ai toujours eu énormément de mal à développer mes écrits, quels qu'ils soient. C'est un reproche qui m'a suivie toute ma scolarité, toutes mes études. dès que j'essaye de développé, je tombe dans des répétitions, je tourne en rond et c'est très vite lourd (du moins est-ce l'impression que j'ai). Pour le développement du monde, je ne voulais pas en dire trop, car le récit vient du narrateur, et il est assez difficile d'amener les infos via le narrateur. C'est un choix que j'ai fait, c'est voulu. Comme ces gens qui disparaissent, le narrateur n'en sait pas plus, donc le lecteur ne peut en savoir plus. Après, si jamais un jour je venais à prolonger cette histoire, peut-être en apprendrait-il plus sur son monde ? Qui peut le savoir ? (oui, moi, je sais.... ou je devrais être sensée savoir :niak:).


Rictus > déjà un gros merci pour ta critique, ça me fait bien plaisir. Déjà, je suis d'ac avec toi sur les lourdeurs et certaines répétitions. Cette deuxième phrase, oui, est trop longue, trop de "de" à la suite. Je vais tenter de la reprendre autrement, je pense. Et peut-être changer le mot chant. Même si je voulais aussi montrer la différence entre ce son (qui est comme une vibration dans les feuilles des arbres, peut-être devrais-je employer le mot murmure ? je vais y réfléchir) et la perception négative qu'en a le narrateur. Ce murmure du vent dans les tours est le bruit de fond de son monde, et il identifie son monde à ce son. Il n'aime pas son monde, il n'aime pas ce son. Et c'est quand ce son cesse qu'il prend conscience du changement autour de lui, et qu'il décide de passer à l'action.

Pour ce qui est du vent, il est artificiel oui. Le narrateur découvre l'existence du dôme lorsqu'il cède, il n'avait pas conscience d'être enfermé avant ça, et donc on suppose que ceux qui ont construit ce dôme on recréé dedans un endroit "naturel" avec du vent. Après, ça peut peut-être juste être le système d'aération, puisque le vent est incessant (et sous entendu constant, même si ce n'est ptet pas assez explicite). Reste que la population ne sait pas qu'elle vit sous un dôme.

Pour le vaisseau, j'aurais dû développer un peu plus la scène, et je le referai peut-être. J'ai signalé la simplicité des commandes justement pour montrer que la prise en main serait forcément simpliste. Mais je t'accorde que si j'avais écrit comment il a tenté d'appuyer sur les boutons, comment le manche était en fait assez similaire à ceux de leurs véhicules, ça aurait été plus clair, je suis bien d'accord. Je pense que c'est la flemme de fin de texte qui est surtout responsable ici^^

En tout cas merci, je ne promets pas de nouveaux écrits (je me connais, j'écris vraiment très rarement) mais je vais essayer de peaufiner celui-ci :)


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« Réponse #8 le: vendredi 14 mars 2014, 16:05:35 »
Allez, pratiquement un an jour pour jour, je ressors ce topic des fins fonds du coin littéraire pour une petite prose de ma part. Je préviens d'avance que ceux qui ne connaissent pas l'univers de WoW manqueront quelques références, mais je pense que le texte reste compréhensible quand même. Enfin, j'espère. Je mets quand même deux trois trucs pour aider (et qui hérisseront ptet le poil des puritstes mais bon) :
Draenei : race extraterrestre à peau bleue, avec des cornes et des sabots
Draenor : planète où ont vécu les draenei pendant une assez longue période
Outreterre : ce qu'est devenu Draenor après s'être disloquée dans le Néant
Crocilisque : sorte de crocodile à 6 pattes, assez courant dans l'univers.
Azeroth : planète de base de l'univers
Etheriens : race pensante au corps éthéré et qui s'est installée en Outreterre et où ils ont implanté leur technologie
Eco-dôme : dôme d'énergie éthérien capable de permettre le développement d'un environnement viable (sorte de serre, en mieux)


Terres Médianes


Les éco-dômes. A chacun de ses retours en Outreterre, elle prenait le temps d'aller les explorer. Ils étaient une preuve supplémentaire pour elle que l'Outreterre n'était plus Draenor. Il restait tellement peu des forêts d'antan. Et celles-ci, à Raz-de-Néant, n'avaient plus grand chose à voir avec la végétation d'Ashran*. Elle ferma les yeux, se remémorant son monde disparu. Les odeurs, c'était surtout les odeurs qui lui manquaient. Mais, avec le temps, elle apprenait à apprécier les nouvelles. Draenor n'était plus, l'Outreterre avait pris sa place, et l'Outreterre vivait, elle aussi. De la vie nouvelle, parfois. En tout cas, à part la rumeur d'un spécimen aperçu en Nagrand mais dont l'existence n'avait jamais été prouvée, il n'y avait qu'ici, sous cet éco-dôme, que l'on pouvait trouver des crocilisques, sur ce monde ravagé. Leur cuir était une manne, d'autant plus qu'il était différent de celui que l'on trouvait sur les espèces d'Azeroth. La draenei rouvrit les yeux et les leva vers le ciel. Le dôme luisait, voile rose au dessus de sa tête. Était-il responsable ? Elle hausse les épaules. Peu importait, en fin de compte. Les crocilisques étaient là, leur cuir aussi, et ça, c'était le point intéressant.

Un craquement non loin la fit s'arrêter net, et se concentrer sur son environnement. Elle cherchait du regard, elle écoutait de toutes ses oreilles. Il y avait quelque chose de gros, à faible distance. Peut-être la créature responsable de la piste qu'elle suivait. Avec maintes précautions, posant ses sabots silencieusement sur le sol du sous-bois, elle avançait dans la direction du bruit. Elle concentrait doucement l'énergie élémentaire au bout de ses doigts, juste assez pour pouvoir frapper en cas de besoin, mais sans pour autant attirer l'attention avec des bruits d'éclairs crépitants. Elle se méfiait surtout des lynx, qui s'étaient installés dans ces nouveaux environnements et qui y pullulaient. Mais la piste n'était pas celle d'un lynx, en fait, ce n'était pas celle d'une créature habituée aux forêts. Cette créature était peut-être plus quelqu'un que quelque chose, et cela rendait la draenei curieuse. Elle restait néanmoins méfiante, sachant pertinemment que cette personne n'était pas forcément amicale. Elle continuait sa progression, lentement, discrètement, remarqua des traces étranges, comme si les plantes avaient été touchées, manipulées, mais sans pour autant avoir été abîmées. Sa curiosité en était décuplée. La terre devenait plus meuble sous ses sabots, elle approchait donc du lac. Bientôt, elle aurait une vue dégagée, et elle serait enfin fixée sur la nature de sa proie.

Un grand plouf la fit sursauter, et c'est d'un pas plus rapide qu'elle franchit les derniers mètres qui la séparaient de l'espace clair de la berge. Tout près, quelqu'un était tombé dans l'eau. Elle ne vit qu'une masse de cheveux acajou couler, puis revenir à la surface. La personne semblait savoir nager, mais ce serait inutile face aux prédateurs reptiliens de ce lac. D'un regard, la draenei scruta la surface, et décela, comme elle s'y était attendue, les légères ondulations de surface qui trahissaient l'avancée rapide des crocilisques. En quelques bonds, elle fut sur le bord le plus proche de l'être qui semblait un peu perdu. C'était une humaine. Un genou au sol, elle tendit la main le plus loin possible, et dit, d'un commun teinté d'un léger accent des gens de sa race :
- Vite, prenez ma main, ne restez pas dans l'eau, c'est dangereux !
Pendant ce temps, elle continuait à concentrer son énergie. Il n'était pas question d'avoir recours à la force de la foudre tant que l'humaine était dans l'eau, mais dès qu'elle serait sortie, il faudrait agir. Les crocilisques monteraient sur la berge, elle le savait. Elle sentit alors le contact de la peau contre sa paume, et serra la main. Elle tira de toutes ses forces, hissant la femme sur la berge. Elles basculèrent toutes les deux, la draenei se retrouvant sur son séant, et l'humaine allongée à côté d'elle. Sans même lui jeter un regard, la cornue tendit le bras, et envoya un éclair dans l'eau, puis un autre. Elle scrutait la surface, en alerte, c'était tout juste si elle entendait la femme tousser à côté d'elle. Croyant voir une nouvelle ondulation, elle renvoya une salve, et attendit. Sa respiration était saccadée, mais ses yeux et ses oreilles n'avaient rien perdu de leur concentration. Le lac était redevenu calme. Les reptiles n'avaient pas assez faim pour risquer leurs écailles. Elle se laissa aller à un gros soupir de soulagement.

 
La femme reprenait ses esprits, et après quelques instants, elle se mit à genou, à côté de sa sauveuse providentielle. Pour quelqu'un qui venait d'être en grand danger, elle paraissait plutôt calme. La draenei se demandait si c'était parce qu'elle avait l'habitude des situations dangereuses, ou si elle était seulement inconsciente. En tout cas, elle était jeune, de ce qu'elle en savait. Elle la regardait, légèrement souriante, mais avec un petit froncement de sourcils qui trahissaient une vague réprobation.
- Merci.
La jeune femme était à la fois penaude et reconnaissante. Son sourire était sincère, et sa gratitude tout autant.
- Je suis désolée, j'ai été imprudente. Je ne suis pas sûre que je m'en serais sortie si une de ces bêtes m'avait attrapée alors que j'étais dans l'eau. Merci du fond du cœur.
- Oh, mais, c'est normal, je n'allais vous laisser vous faire dévorer devant mes yeux. Mais tout de même, cette zone est dangereuse, que faisiez-vous ici ?
L'humaine sembla vaguement suspicieuse, et répondit d'un ton un petit peu froid :
- Je sais que vous venez de me sauver la mise, mais... je pourrais vous retourner la question.
La draenei éclata de rire. Quelques semaines passées en Outreterre, et elle avait déjà oublié à quel point les humains étaient susceptibles. Et méfiants. Elle regarda le visage décontenancé de son interlocutrice, et, avec un sourire franc, reprit la parole :
- Je me nomme Lishaasi, et je suis trappeuse. Ces éco-dômes possèdent une faune toute particulière qui fournit un cuir d'une qualité spéciale. Surtout les crocilisques. A la base, j'étais venue ici pour chasser, mais je suis tombée sur votre piste, qui, je dois dire, m'a beaucoup intriguée... Vous faites quoi, avec les plantes ?
La femme semblait surprise, mais sa voix s'était radoucie.
- Et bien, je suis botaniste. J'étudie les plantes, les examine, les répertorie. C'est d'ailleurs en voulant en voir une de plus près que je suis tombée à l'eau. Je savais que c'était dangereux, mais je pensais pouvoir l'atteindre.
Elle marqua une petite pause et ajouta, dans un petit rire :
- Il s'avère que j'avais tort ! Je m'appelle Adelheidy Hamar, je viens d'Azeroth pour étudier ces fabuleuses installations.
Elle accompagna sa phrase un large geste désignant son environnement, mais aussi le dôme au-dessus d'elles. Lishaasi fit une légère moue.
- Vous savez, ces choses éthériennes ont peut-être ramené la vie ici, mais ça n'a pas grand chose à voir avec les forêts d'antan. Enfin, j'imagine que ça n'enlève pas l'intérêt qu'on pourrait porter aux plantes qui y poussent.
- Je crois que de mon point de vue, rien ne peut enlever de l'intérêt à aucune plante, mais je ne suis pas vraiment représentative de ma race. Non, en fait, c'est surtout parce que chez moi, la terre a été corrompue, et je recherche un moyen de faire renaître la vie dessus. J'ai pensé que ces engins pourraient m'apporter une forme de réponse.
- Oh, vous venez de ces terres du Nord, prises par les... Comment c'était déjà ? Des morts-vivants, je crois.
Adelheidy ne masqua pas sa surprise.
- Vous connaissez Azeroth ?
- Oui, je connais votre monde, j'y vis, même. Enfin, quand je ne fais pas un petit voyage dans ce qu'est devenu mon ancienne planète. Je loge dans la ville de Hurlevent, mais je me balade beaucoup, j'aime le grand air.
- Et bien, c'est surprenant de vous rencontrer ici, alors ! Je suis originaire du Nord, oui, mais depuis des années, je vis dans le Sud. Ces derniers temps, juste à côté de Hurlevent, d'ailleurs, dans le...
La draenei redressa la tête, elle avait entendu un bruit. L'enthousiasme de la discussion lui avait fait oublier où elles se trouvaient, la jeune femme et elle. L'air soudain sérieux, elle se releva, et tendit la main pour aider Adelheidy à faire de même.
- Cette conversation est passionnante, mais nous ne devrions pas rester ici. Je connais une clairière bien plus sûre, pas très loin. Je pense que nous ferions mieux de continuer à parler là-bas.
Une fois debout, l'humaine acquiesça, puis suivit la draenei à travers la végétation de la forêt.
« Modifié: vendredi 14 mars 2014, 16:51:54 par Doutchboune »


"Je ne connaîtrai pas la peur car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi."

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« Réponse #9 le: mardi 18 mars 2014, 20:48:55 »
Coucou !
J'ai enfin trouvé le temps de lire ton texte, et je dois dire que j'ai bien aimé. Je te rassure de suite, je ne connais absolument pas l'univers de WoW, et le texte reste parfaitement compréhensible. D'ailleurs, le lexique n'est presque pas utile, puisque tu ajoute quelques légères descriptions qui permettent tout de même de bien imaginer la scène (c'est un bon exercice, si l'envie te prend, essaye de te passer complétement du lexique).
Après, ce texte ressemble à un fragment de quelque chose de (beaucoup) plus grand. Je ne peux que t'encourager à le continuer :-*

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« Réponse #10 le: mardi 18 mars 2014, 22:03:35 »
Bah, là, j'ai surtout mis le lexique, parce que ce sont des mots que je considère comme acquis pour mes lecteurs initiaux (Comme si tu parlais de Ganondorf, de gérudos, ou d'Hyrule dans une fic Zelda). Et ça fait effectivement partie de quelque chose de plus grand, mais pas écrit : je joue à WoW dans une guilde Role Play, et là, c'est en fait la première rencontre entre deux de mes persos. Ils (enfin, elles) ont chacun une histoire (l'humaine bien plus étoffée), mais que j'ai jouée en direct en jeu, ou en roleplay forum. Mais dans le cadre RP global de notre guilde, il y a eu une ellipse d'un an, et ce texte raconte un événement qui s'est passé pendant cette année que je n'ai pas jouée directement (même si je connais les grandes lignes de ce qu'il s'y est passé). Il y en aura peut-être d'autres, mais je n'en suis pas certaine^^

En tout cas merci de ton commentaire, ça fait bien plaisir :)


"Je ne connaîtrai pas la peur car la peur tue l'esprit. La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale. J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi. Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi."

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« Réponse #11 le: mardi 03 octobre 2017, 20:09:38 »
Je dépoussière ce topic (et qui sait, peut-être que d'autres s'en serviront) pour poster une petite nouvelle que j'ai écrite assez vite fait, pour un concours en interne de ma guilde, pour fêter les 10 ans de ladite guilde. Il fallait inventer une histoire de la vie quotidienne du bastion militaire qu'on habite, en mettant en scène un personnage non joueur, c'est à dire avec aucun joueur derrière. Bref, voici la petite histoire, qui ne demande à priori aucun glossaire ou background, à part ptet que notre guilde est un ordre militaire de petite taille qui loge dans un bastion austère, en bordure de la forêt, non loin de la capitale, à deux heures de marche maximum.

Allaine

Quand sa mère lui avait annoncé qu’elle avait trouvé un petit boulot, elle s’était d’abord réjouie, pour leur situation, précaire, il fallait le reconnaître. Quand elle a ensuite dit qu’elle aussi devrait mettre la main à la pâte, elle avait déchanté. S’en était suivi une longue conversation, pour ne pas dire confrontation, sur ses quatorze ans bien entamés, sur sa propension à laisser sa mère faire tout le travail, et que si elle n’était pas contente, les ponts de Hurlevent pourraient peut-être mieux l’héberger, finalement. Aide-lavandière, tu parles d’un métier…
- Allaine, arrête de rêvasser et étends ce linge !
La jeune fille grommela, et reprit sa tâche ingrate. Étendre le linge de sales vieux soldats, dans une horrible bâtisse loin de la ville. Au moins, les ponts des canaux étaient proches du quartier commerçant… Elle poussa un soupir interminable puis croisa le regard consterné de sa mère. Peut-être que, dans le fond, elle aurait bien voulu admettre qu’elles avaient toutes deux besoin de ce travail, que ce ne serait probablement que temporaire, que ce n’était pas si avilissant que ça, mais rien n’y faisait.

Depuis leur arrivée ce matin, elle avait laissé traîner ses oreilles, plus pour passer le temps que par envie de connaître les lieux et ses habitants. Elle avait compris que plusieurs lavandières s’étaient succédées, que parfois même, ce fut des membres de l’ordre qui avaient effectué cette tâche. C’était  au tour de sa mère de prendre le poste, et à elle de l’assister. Elle poussa un nouveau soupir, encore plus exagéré que le précédent, et vit du coin de l’œil sa mère lever les yeux au ciel. Celle-ci reposa le drap qu’elle portait dans le panier et regarda sa fille avec un regard légèrement contrit.
- Allaine. S’il te plaît. On ne va pas revenir sur la nécessité d’être ici, non ?
L’adolescente se tourna vivement, faisant voler sa longue tresse de cheveux clairs.
- Pffff, c’est nul ici, y a rien, et en plus, j’ai… euh… j’ai la peau des mains toute abimée, à cause des draps mouillés !
Dos à sa mère, elle ne vit pas le léger sourire qui anima ses lèvres. Et aucune ironie ne perçait quand elle lui répondit d’une voix douce.
- Ma chérie… Je sais ! Il y a du travail de reprisage, tu pourrais le faire. Comme ça, tu pourrais rester assise, en plein air, sans te mouiller les mains ni te fatiguer le dos.
Les épaules d’Allaine s’affaissèrent, et son air était loin d’être réjoui quand elle se retourna lentement. Elle faillit pousser un troisième soupir, mais se retint au dernier moment. Elle ne se départit pas de sa moue boudeuse alors qu’elle hochait la tête pour accepter la tâche qu’on venait de lui confier.

Les différentes affaires à repriser avaient été mises dans un petit panier, dans lequel elle ajouta le matériel de couture. Après avoir regardé le tout d’un air passablement dégoûté, elle le mit sous son bras et partit chercher un coin tranquille, loin du regard de sa mère, où elle pourrait travailler en paix. Elle avisa un mur de la bâtisse, ensoleillé, mais sur lequel quelques arbres projetaient une ombre synonyme de confort. Son regard se porta à peine sur les drôles de sacs remplis de paille montés sur des bouts de bois alors qu’elle choisit une place qu’elle considérait adéquate.
L’aiguille était bien en main, le fil passé dans le chas, et les trous se refermaient à un rythme tranquille. Quand même, atterrir dans ce trou, sans même un copain pour apprécier de petites pauses. Bon, elle devait bien admettre que l’odeur d’ici était plus agréable que celle de l’eau des canaux, mais le calme… Oh, ce que c’était calme. Elle était sur le point de soupirer à nouveau quand un vacarme se fit entendre.
Une voix autoritaire la fit sursauter, puis un grand bruit de casseroles qu’on entrechoque retentit. Levant les yeux, elle vit arriver des hommes et des femmes armés sur le terrain devant elle. Elle faillit se lever, mais vit très vite que personne ne l’avait remarquée. Elle posa alors son ouvrage, et regarda la scène.

Un homme, grand et viril, semblait commander les autres. Se cheveux longs attachés en queue de cheval dansaient au rythme de ses gestes. Sa voix résonnait, forte, donnant des ordres martiaux. Du moins, le supposait-elle. Et les hommes et les femmes face à lui de lui obéir, faisant de grands gestes qui se voulaient coordonnés. Le spectacle était fascinant.Tout était si viril. Elle entrouvrit le col de sa robe. Elle n’avait pas imaginé que la journée puisse être si chaude, surtout à l’ombre. Un instant, elle pensa à son ouvrage, mais ses yeux ne pouvaient se détacher de la danse de ces hommes.
Eux aussi devaient avoir chaud, car leur instructeur leur ordonna d’ôter une partie de leur armure, avant de leur imposer de nouveaux mouvements. Oui, cette journée était caniculaire, comment expliquer sinon que certains aient totalement dénudé leur torse ? Et qu’ils transpiraient autant sous l’effort. Toute cette sueur. Ces gouttes qui glissaient sur la peau, sous laquelle de puissants muscles bougeaient au rythme de leurs contractions. Elle ouvrit son col un peu plus, décidément, qu’il faisait chaud. Elle en avait le souffle court.

Absorbée comme elle l’était par les mouvements de va et vient des hommes, elle sursauta quand un grand coup de sifflet retentit. Le colosse viril venait de sonner la fin de l’exercice. La troupe rassembla ses affaires et partit en ordre dispersé. Allaine frissonna. Une légère brise était venue lui chatouiller le cou, et elle referma vivement son col. L’air pensif, un petit sourire aux lèvres, elle reprit son ouvrage.

Finalement, il n’était peut-être pas si mal, ce travail.


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« Réponse #12 le: mercredi 04 octobre 2017, 17:10:26 »
Et ben, c'est vraiment de l'occasionnelle par ici. :hihi:
Ma foi, c'est vraiment sympa cette petite nouvelle. As-tu gagné le concours ? En tout cas ça a vraiment l'air d'être une super guilde avec une très bonne entente.

Pour la nouvelle, en elle même, elle est vraiment très rigolote. On voit que tu t'es amusé à la fin. :(8:
Ça sent la virilité toute cette sueur. :hap:
La petite histoire est bien sympa. C'est comme ça les entraînements dans votre Guilde ?
Merci à Haine et Jielash pour le kit <3

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« Réponse #13 le: jeudi 05 octobre 2017, 11:53:22 »
C'est comme ça vu par les yeux d'une ado de 14 ans. Quand t'es celui ou celle qui sue, c'est moins agréable  :R

En tout cas merci, et pour ce qui est de gagner, j'en sais rien, les votes seront à la fin du mois  :hap:


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« Réponse #14 le: jeudi 11 janvier 2018, 21:07:45 »
                        
Terreur

   Test : erreur. Tes intestins se serrent. Ni ruse ni rires : stress nu. Une nuit sur tes sens se tisse et te nuit. Tu es sienne : intruse retenue entre ses rues ternes. Et tu erres.



(Le nécessaire point de contexte : je m’étais lancé le défi de taper un texte sans bouger la position de mes doigts sur le clavier. À partir d’une disposition bépo, je me suis placé sur ⇧, u, i, e, t, s, r, n, « . » et la touche d’espace. La touche de majuscule [⇧] m’a permis d’accéder à la casse capitale des lettres ainsi qu’au deux‐points et à l’espace insécable. Pari réussi ou n’est‐il pas ? En tout cas, je suis suffisamment satisfait ; avec aussi peu de lettres, c’est compliqué de faire bien plus long. :oups:)
Evecho : immense merci pour (feu) l’avatar de rêve. <3