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Domaine de Duplucky

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Duplucky:
Bonjour à tous! :^^: Après une retraite qui a duré six années déjà, je pense qu'il est grand temps que je me remette à l'écriture. Cette motivation m'est revenue en partie grâce aux différents concours d'écriture auxquels j'ai participé ou participe actuellement. Merci donc à John Craft et à Krystal pour m'avoir redonné gout à l'écriture. :^^:

Toutefois, j'ai un objectif secondaire que je vais tenter de réaliser: inciter les gens à aller sur la partie fan du site, qui est un outil vraiment bien foutu mis en place par Bakura il y a quelques années et je trouve ça vraiment dommage qu'il soit si peu mis en avant. De ce fait, mes fictions Zeldaesques se retrouveront là-bas et vous ne trouverez ici qu'un lien indiquant que le nouveau chapitre est sorti. Ce topic servira essentiellement aux commentaires des lecteurs.

Enfin, personnellement, je suis une personne qui écrit mes textes avant tout pour les autres, pour leur donner du rêve, des frissons et des émotions, écrire pour moi-même ne m'intéresse absolument pas. J'espère donc recevoir beaucoup de retours pour mes chapitres, des critiques constructives, des discussions, des théories sur la suite des évènements, ce genre de truc, le tout dans la joie et la bonne humeur en évitant toutefois de spoiler les retardataires. Merci de votre compréhension et, je l'espère, de votre participation. :^^:

Fictions Zelda

La guerre des sceaux

(Cliquez pour afficher/cacher)Voici ma toute première fiction sur l'univers Zelda. J'avais à peine 15 ans quand je l'ai commencée. Elle était relativement bien plébiscité de son temps, notamment grâce à mes idées de l'époque, pourtant très influencées par la trilogie du Seigneur des Anneaux et Ocarina of Time. Quoiqu'il en soit, elle est très mal écrite, remplie de scènes que je trouve vraiment stupides, avec des tentatives d'humour foireux. Bref, toute la recette d'un bon Michael Bay version fiction. Je la mets en lien parce que c'est la seule fiction à ce jour que j'ai réussit à conclure. :^^:
Les grandes épopées d'Hyrule

(Cliquez pour afficher/cacher)Prologue
Chapitre 1: En route pour Hyrule
Concours

Concours croisés

Premier Tour
Rattrapage

(Cliquez pour afficher/cacher)Petit concours que j'avais plutôt bien apprécié. Il est dommage que certains évènements extérieurs y ait mis fin de façon prématurée. Mon premier texte partait d'une idée assez intéressante, bien qu'erronée :niak: Mais j'avais énormément de mal à me remettre à l'écriture et à coucher mes idées sur papier. Faut dire, après 6 ans de pause, aussi... De ce fait, j'ai prit énormément de retard et j'ai du au final raccourcir le truc à fond, essentiellement la deuxième partie. Je voulais une fin du monde assez originale, mais comment la faire vivre à des protagonistes? Telle était la question. L'idée de me pencher sur l'aspect communautaire s'est tout simplement imposée d'elle-même mais il me fallait après une histoire à raconter. Et c'est vraiment là où ça a coincé, je l'ai vraiment vite expédiée. Mais bon, de toute façon, il n'y aurait vraiment rien eu de vraiment très original, comme l'a très bien signalé Lu, en tant que jury à l'époque...

Le texte du rattrapage, par contre, me confrontait justement à la dernière remarque de Lu: le dessin était d'un classicisme certain: Link affrontant Ganondorf, avec des formes qui ne laissaient aucun doute: c'était la scène finale de TWW. Toutefois, j'ai voulu tenir compte de l'avis de Lu concernant le classicisme d'une fiction. Décrire un duel à l'épée n'aurait guère été passionnant si ça n'avait été limité qu'à cela. Que Link gagne, c'était plonger les deux pieds dans la mare du classicisme. J'ai donc prit le truc à revers en faisant gagner Ganondorf. J'ai voulu rendre l'histoire encore plus poignante en faisant comprendre qu'au final, personne ne saura jamais la raison pour laquelle leur monde a retrouvé la paix. Etait-ce réussit? J'en sais rien. Suite à l'abandon du concours croisé, mon texte n'a pas été soumis au jury et je pense que peu de personnes ne l'a lu. Qu'à cela ne tienne, vous pouvez corriger cette injustice dés maintenant sur mon topic. :^^:
Concours d'écriture

Premier tour

(Cliquez pour afficher/cacher)Un thème qui m'inspirait vraiment, une fiction qui est sortie comme ça, toute seule d'un coup et qui pour une fois me plaisait énormément. Même si elle était loin d'être parfaite, j'avoue que j'en étais très fière. Je voulais faire un texte horrifique histoire d'inciter les gens qui l'auraient lues à porter un regard différent sur les protagonistes de la fic. Loupé, apparemment. La principale difficulté avait été surtout de conclure la fin, ce qui en soit était aussi loupée à cause de la scène finale qui a juste détruit un aspect latent de la fic que j'avais mis en place: l'insécurité dans un monde définitivement offert au mal. Dommage. En soit, je m'attendais pas à aller au-dessus des 15/20, mais je ne m'attendais pas du tout à une telle déculottée, j'ai eu la malchance de tomber sur un jury qui ne semble pas apprécier ce type de fiction d'horreur. C'est vraiment le genre de chose qui vous démoralise au plus haut point, qui fait s'éteindre cette petite flamme de passion qui brûle en vous.
Divers

La Chasse

Les cendres d'Iriel

Prologue

Yorick26:
Ah Duplucky. Tu ne peux pas me faire plus plaisir. Alors que je me suis pendant un temps occupé du coin fan, je ne pouvais que m'attrister de l'absence de participation dans le coin fan du site. J'ai donc hâte au nom de toute l'équipe et de tes futurs lecteurs de recevoir tes participations. ^^

Duplucky:
Merci pour ton message Yorick.  :^^: J'espère juste que mon concept va fonctionner. :)

Sinon dans un tout autre registre, ma nouvelle fanfic,
Les grandes épopées d'Hyrule, vient d'être mise en ligne avec son prologue:

Prologue

Bonne lecture et n'hésitez pas à commenter, même si je peux concevoir qu'ici, il n'y a pas grand chose à dire. :^^':

Chapitre 1

Et voilà le premier chapitre qui est enfin apparut. Ouah, j'ai commencé ce chapitre vers 17h et je viens seulement de le finir. Ca fait vachement peur. En espérant qu'il vous plaira même si pour le moment, il ne s'y passe pas grand chose d'intéressant. :^^:

Kaiwatt:
Bon Dup, ton enthousiasme et ton manque de commentaire me font pitié et j'ai décidé de t'accorder ma grâce. v.v
Il ne se passe effectivement pas grand chose pour l'instant mais je te promets de suivre un peu ta fic et de commenter à l'occasion. Pour l'instant j'attends de voir celle-ci avancer.

Duplucky:
Concours d'écriture

Et voilà donc la fameuse fic du concours d'écriture. J'en profite pour annoncer que mon autre fiction sera momentanément en pause, la canicule n'étant de toute façon pas propice à l'inspiration et aussi parce qu'il me faut du temps pour digérer cette déculottée, merci de votre compréhension.


Talon regarda la pluie tomber, abrité dans sa petite ferme éloignée de toute  civilisation.  Il écouta le bruit apaisant de l’eau qui martelait le sol et sentit sans réel déplaisir l’odeur de la pierre mouillée tout en se remémorant les évènements de ces dernières semaines. Il y avait eu ce jeune garçon, tout de vert vêtu qui était venu triomphant, clamant haut et fort avoir vaincu le roi des démons, Ganon. Il avait brandit une magnifique épée à l’éclat argenté au-dessus de sa tête. Souriant, il était venu réclamer la main de sa fille qu’il avait rencontrée quelques années plus tôt lorsqu’ils étaient encore de jeunes enfants. Un mouvement d’ombre et de lumière captiva l’attention du fermier. Il se retourna lentement pour voir sa fille dresser la table pour le diner. Un mouvement de son bras avait ébranlé la petite flamme de la bougie qui éclairait le meuble. Malon avait bien grandit et était devenue une belle jeune femme. L’imposant propriétaire de la ferme était fier du travail qu’il avait réalisé avec sa défunte femme. Mais il était aussi triste de voir que sa fille n’avait plus esquissé le moindre sourire depuis le jour où son prétendant avait disparu du jour au lendemain, appelé par l’armée royale pour une autre mission d’importance capitale. Quand Ingo lui avait apprit qu’un puissant mage avait décidé de mettre Hyrule à feu et à sang pour à nouveau tenter de s’accaparer la puissance des Déesses, il n’avait pu que plussoyer la décision de Link de partir en hâte. Malheureusement, ils apprirent bien plus tard que le terrible Vaati avait vaincu le héros du temps et que ce dernier n’avait pas survécu.
Talon s’installa sur la chaise située en bout de table et attendit patiemment l’arrivée de sa nourriture. Ingo ne tarda pas à le rejoindre et à s’asseoir silencieusement à sa gauche. Cet homme était une personne égoïste qui faisait passer ses intérêts avant celui des autres. Il avait un jour prêté allégeance au seigneur des démons pour devenir le propriétaire de cette ferme. Mais il avait reconnu ses erreurs suite aux supplices qu’il avait du subir. Il avait été aussi touché par le pardon de son ancien propriétaire et surtout, par sa reconnaissance d’avoir bien amélioré le rendement de la ferme. Le père de Malon s’était effectivement rendu compte que son oisiveté avait mis en péril le ranch et que c’était uniquement grâce au travail de l’usurpateur s’il n’avait pas mis la clé sous la porte. La jeune femme aux cheveux marron apporta un pichet de vin, un bol emplit de pommes de terre et la cocotte cuite qui servira de plat de résistance, les déposa sur la table et s’installa sur la dernière chaise libre.  Les trois fermiers joignirent les mains, fermèrent les yeux et psalmodièrent une prière aux trois divinités qui créèrent ce monde, demandant leur miséricorde. Puis les deux hommes se jetèrent sur leurs assiettes et se lancèrent dans des débats concernant les fluctuations du marché de leurs produits et leurs prochains investissements. Malon mangea calmement tout en les observant d’un air pensif. Elle se remémora sa première rencontre avec ce drôle de garçon complètement perdu qu’elle avait appelé « Sauterelle ». Il était resté toute la journée à la ferme, notamment pour soigner ses blessures et récupérer ses forces. Elle se souvint de cette soirée magnifique où elle chantait sous un ciel orangé la chanson de sa défunte mère. L’enfant avec ce drôle de bonnet vert l’avait rejoint et avait sorti son ocarina pour l’accompagner dans un duo mémorable, malheureusement interrompu par Epona, l’espiègle jument qui avait percuté Link, le jetant à terre pour lui donner des coups de museau affectueux au visage. Où était-elle, maintenant ? Elle était partie avec celui qui était devenu son amant affronter ce terrible sorcier. Avait-elle périt avec lui ou bien était-elle maintenant libre de parcourir le monde à sa guise ?

Sentant les larmes venir à ces pensées, la jeune fermière se dépêcha de vider son assiette et interrompit la discussion de plus en plus bruyante des deux hommes, un peu éméchés par le vin.
-Je vais me reposer dans ma chambre, papa. Cette journée était éreintante ! Bonne nuit et à toi aussi Ingo !
Elle esquissa un sourire avant de se lever, tandis que Talon balbutia sa réponse, l’esprit altéré par la boisson et par la surprise de revoir enfin ce joli visage souriant qui lui manquait tant, même si cet instant n’avait duré que quelques secondes. Sa fille monta lentement les marches qui grincèrent légèrement, tout en écoutant la pluie tomber et l’orage qui tonnait au loin, indiquant son arrivée imminente. Elle entendit un bruit sourd venant de sa chambre et se redressa, toute son attention était maintenant fixée sur la porte en bois fermée. Elle s’en approcha lentement et posa son oreille contre le panneau. Elle n’entendait plus rien. C’était probablement encore le vent qui avait forcé les volets. Elle pénétra dans la pièce et vit ses suppositions se confirmer. Les volets étaient malmenés par le vent et se cognèrent une nouvelle fois l’un contre l’autre, provoquant à nouveau ce même bruit.  Malon s’approcha des battants et les fixa à nouveau avec une corde. Décidément, ni Ingo, ni Talon n’étaient capable de régler ce problème très gênant. Il ne restait plus qu’à espérer qu’ils tiendraient le coup pendant l’orage. La dresseuse d’Epona se retourna vers son lit et soupira en voyant que la flamme de la bougie avait été soufflée. Tant pis, ce n’était pas la peine de la rallumer, même s’il était déraisonnable de se coucher juste après avoir mangé, elle voulait vite quitter ce monde où plus rien ne l’intéressait pour rejoindre le pays des songes pour y retrouver son amant et sa fidèle jument. Elle se glissa donc sous les couvertures de son lit et ferma les yeux. Le bercement de la pluie ne tarda pas à la faire plonger dans le domaine du poisson-rêve.
Un coup de tonnerre tonitruant accompagné d’une vive lumière la réveilla en sursaut. Elle posa sa main sur son cœur agité et regarda le plafond caché dans les ténèbres. Elle entendait encore son père se chamailler avec son employé. Malon se tourna lentement sur le dos, ses cheveux s’étalant tout autour de son visage et elle fixa de ses deux yeux bleus les planches du plafond. Quelque chose n’allait pas. Une goutte d’eau lui était tombée sur le front alors qu’il y avait encore un étage entre sa chambre et le toit : celui du grenier. Un nouvel éclair illumina la pièce et elle découvrit avec effrois un monstre deux fois plus grand qu’elle, accroché au plafond avec ses huit longues pattes poilues, la tête en bas. Une tâche blanche ressemblant vaguement à un crâne était dessinée sur le gros sac boursoufflé qui servait d’abdomen à la créature. La jeune femme hurla lorsqu’au coup de tonnerre suivant, le monstre se laissa tomber sur elle, effectuant un demi-tour en plein vol pour se retrouver dans la bonne position. En une fraction de seconde, elle écrasa la fermière de tout son poids et planta ses mandibules dans sa gorge, injectant son mortel venin, avant de se précipiter vers la fenêtre, d’en défoncer les volets d’une charge bien placée et de monter sur le battant supérieur pour disparaitre sur le toit de la maison, laissant sa victime agoniser derrière elle.
Talon et Ingo, interrompus dans leurs discussions par le cri, escaladèrent les escaliers à toute vitesse, manquant de se tordre la cheville dans leur précipitation. Ils se jetèrent sur la porte de la chambre de la fille du fermier qui s’ouvrit à la volée et découvrirent, dans une nouvelle illumination macabre, la propriétaire de la chambre en train d’agoniser, ses deux mains serrées autour de son cou. Son père se précipita à son chevet en marmonnant des « Oh ma pauvre chérie, non pas ma pauvre chérie » paniqués, tandis qu’Ingo se jeta à la fenêtre, espérant découvrir le coupable de ce crime.
-La lucarne du grenier a été enfoncée ! déclara-t-il en se retournant vers son patron.
-Va me chercher de quoi la soigner au lieu de rester planter là, bougre d’idiot ! explosa ce dernier, les yeux embués de larmes.
Ingo s’exécuta tandis que Talon tenait l’une des mains de son trésor entre ses deux grosses paumes poilues en lui marmonnant des paroles réconfortantes. Mais rien à faire, Malon suffoquait, n’arrivait plus à reprendre sa respiration tandis que le venin faisait son œuvre. Du sang suintait des deux trous dans sa gorge à chaque râle. Des larmes coulèrent de ses yeux. De sa main libre, elle attrapa celles de son père en essayant de marmonner « Pa… pa » mais sans grand succès. Elle eut une féroce quinte de toux qui la faisait se redresser sur son lit, avant de retomber en arrière. Sa poitrine s’abaissa dans une dernière expiration et la fille unique du gros fermier, déjà meurtrit par la perte de sa femme, s’éteignit.

Lorsqu’il pénétra à nouveau dans la chambre du drame, Ingo découvrit un homme ravagé par la tristesse et la colère. Il lui hurla dessus lorsqu’il l’entendit entrer.
-Pourquoi as-tu été si long ?!? Pourquoi n’es-tu pas arrivé plus vite ?!? On aurait pu la sauver !!! Elle ne serait pas morte si tu n’étais pas aussi stupide !!!
Le fermier maigre le laissa continuer à vociférer pendant plusieurs minutes et attendit patiemment que la tempête intérieure se calme avant de prendre la parole.
-Monsieur, quelque soit le monstre qui a fait ça, il est toujours là, dans le grenier ! Nous devrions le tuer pour la venger.
-Oui… En voilà une excellente idée… commença Talon, sur un ton des plus étranges, Tu as tout à fait raison Ingo. On va le retrouver et on va le transpercer encore et encore jusqu’à ce qu’il meurt…
Son acolyte se raidit en découvrant la lueur meurtrière qui animait les yeux de son supérieur. Il n’aimait vraiment pas ça. C’était vraiment très inquiétant. L’homme semblait être au bord de la folie. Talon se releva et quitta la chambre en discutant en bousculant son homme de main, tout en gardant le silence lorsque celui-ci lui demanda sa nouvelle destination. Il se contenta de le suivre, le vit quitter la maison et lui emboita le pas. Evidemment, le gros moustachu allait à la grange pour s’armer. Le valet le suivit et s’empara de la fourche que lui tendit l’homme brisé. Ce dernier en prit une deuxième ainsi qu’une lanterne et brava à nouveau la tempête pour rejoindre le lieu du crime. Il prit la chandelle sur la table et la plaça précautionneusement dans la lampe avant de grimper lentement les escaliers. Il faisait maintenant bien sombre dans le couloir. Il avança lentement, la lueur de la petite flamme n’éclairant qu’à peine à deux pas devant lui. Ingo le suivait de près, en silence, l’estomac noué. Décidément, il n’aimait pas du tout ce qui se tramait ici. Un nouvel éclair illumina brièvement la chambre de la morte lorsqu’ils  passèrent. L’ancien serviteur du démon jeta un œil au corps couché sur le dos, les mains jointes sur la poitrine et sentit son cœur se serré. Il n’avait jamais osé avouer que s’il avait gardé Malon lorsqu’il avait été le propriétaire du ranch, c’était parce qu’il était attiré par elle. Un désir malsain qu’il a apprit à cacher au plus profond de lui-même mais le fait de la voir là, le visage déformé par la douleur, l’anéantissait aussi, bien qu’il n’en laissa rien paraitre.
Le seul bruit qu’ils entendaient en passant devant la chambre du père était celui de la pluie qui ne cessait de marteler les volets, accompagnée par le claquement du tonnerre. Puis enfin, ils arrivèrent devant la trappe qui menait au grenier. Talon tira sur la corde qui fit descendre l’échelle et il entreprit de monter une ou deux marches avant de poser la lanterne sur le bord de l’ouverture. Il agrippa ensuite sa fourche et continua sa sombre ascension. Une fois arrivé en haut des marches, il ramassa à nouveau sa lanterne et regarda autour de lui. Il y avait de grosses caisses un peu partout, plusieurs planches étaient posées contre le mur sur la droite tandis qu’un tas de paille prenait la pluie devant la lucarne enfoncée. Il s’approcha lentement de cette dernière, restant néanmoins à une distance raisonnable pour éviter de perdre la lumière octroyée par la chandelle. Il ne sera déjà pas évident de trouver le monstre dans tout ce capharnaüm avec cette source flamboyante alors sans.  L’ancien usurpateur s’extirpa enfin dans la trappe et commença à fouiller méticuleusement entre les caisses, sa fourche prête à frapper. Le propriétaire de la ferme fit de même de l’autre côté de la salle. Ingo s’éloigna de plus en plus de la trappe, naviguant lentement entre les lourds conteneurs en bois. Pour le moment, il ne voyait rien de suspect. La pluie continua de tomber, l’orage envoya encore et toujours des manifestations spectrales de sa présence, suivies de leurs cris de colère. Là-bas ! Entre deux caisses. Il avait vu quelque chose y remuer à la lueur d’un nouvel éclair. Il en était certain ! Le valet de ferme s’approcha lentement de l’endroit, pointa sa fourche et… Soudain, une créature noire se jeta sur lui en piaillant et en lui griffant le visage avec ses ailes griffues avant de s’envoler à l’autre bout du grenier. Ingo jura et se retourna dans la direction dans laquelle avait disparue la chauve-souris. Son cœur manqua un battement. Juste devant lui était suspendue une énorme araignée avec un crâne dessiné sur son abdomen. Le monstre siffla avant de se jeter sur sa nouvelle proie qui se débattit en hurlant, en frappant partout où il pouvait atteindre le monstre, dans une tempête infernale de pattes poilues qui s’agitaient de tout côté. Finalement, il parvint à repousser l’araignée et à la faire tomber sur le dos. Malheureusement, il avait aussi fait tomber sa fourche et ne la trouvait pas dans la pénombre. Il entendit le monstre se débattre  pour se remettre sur le ventre et décida de s’en aller avant qu’elle ne puisse se remettre sur ses pattes. Il se mit à courir vers la lucarne, espérant y retrouver son propriétaire mais la skulltulla fût plus rapide que lui. Elle bondit à nouveau et le plaqua sur le ventre dans le foin. Ingo se débattit en criant de plus belle tandis que l’araignée usa de ses pattes pour le faire se retourner sur le dos, avant de lui planter ses mandibules dans la gorge. Entretemps, avec un cri de rage, Talon chargea le monstre et tenta de planter sa fourche dans son dos, mais l’effroyable créature esquiva sans problème et c’est dans la poitrine de son compagnon de ferme que s’enfoncèrent les terribles pointes d’acier. La créature se jeta sur son nouvel agresseur mais ce dernier la repoussa. Elle parvint toutefois à balancer la lanterne par la lucarne d’un coup de patte désordonné. Cette dernière rebondit sur les tuiles du toit, la chandelle s’éteignant et se brisant sous le choc et termina sa course dans la gouttière.

Le fermier hurla de rage lorsqu’il constata que la créature avait à nouveau disparut dans l’ombre. Il entendit ce traitre de larbin pleurer de douleur et le vit tendre désespérément son gros bras poilu dans sa direction d’un air suppliant. Alors l’imposant propriétaire explosa de rage et replanta encore et encore sa fourche dans le corps de celui qui l’avait jadis trahit, lui transperçant le ventre, les flancs, le torse, faisant jaillir le sang, tout en hurlant des « Tais-toi ! Tais-toi ! Tais-toi ! » au rythme de ses coups. Et Ingo finit par obéir, ce qu’il restait de son être noyé dans un océan de paille rougeoyante. Alors son meurtrier leva les bras en signe de victoire et poussa un cri d’allégresse. Il s’était enfin venger de ce traitre qui l’avait tant fait souffrir, de cet homme qui n’avait pas hésité à le trahir pour son confort personnel tout en le privant de ce qu’il avait de plus cher à ses yeux : sa fille. Mais se venger ? De lui avoir ouvert les yeux d’avoir été un gros fainéant inutile ? D’avoir sauver la ferme familiale que sa flemmardise mettait à mal ? Talon se laissa tomber à genou, se rendant compte de l’horreur qu’il avait commise. Sa rage l’avait aveuglé et il avait confondu ses cibles. Comment pouvait-il jamais vivre avec cela ? Autant en finir tout de suite ! Il entendit soudain un bruit qui mit fin à ses sombres pensées. Il leva le regard et vit quelque chose glisser lentement dans la pénombre avant de finalement tomber par terre dans un fracas étonnamment assourdissant. Un nouvel éclair lui révéla que c’était une des planches posées contre le mur qui avait glissé. Mais quelque chose a du la toucher… Le fermier ne pourrait assurément jamais vivre avec ce qu’il venait de commettre mais il était absolument hors de question de laisser le monstre responsable de la mort de sa fille en liberté. Après tout, c’était cette horreur qui avait provoqué toutes ces horreurs. Ils vivaient tranquillement au jour le jour, vendant le lait de leurs vaches aux marchés des villes du coin. Ils ne faisaient rien de mal. Pourquoi donc les Déesses avaient-elles envoyé cette malédiction sur eux ? Pourquoi tout cela s’était-il produit ? Il agita la tête pour dissiper toutes ces pensées et se consacrer à son objectif prioritaire : la mise à mort de cette effroyable skulltulla. Il se releva lentement et, se répugnant à enlever son arme du corps refroidi de son ancien camarade, il s’avança prudemment vers l’endroit d’où Ingo avait surgit. La pluie continuait son martellement incessant alors que l’orage semblait plus lointain.  Le gros moustachu continua de marcher lentement, retint son souffle lorsqu’il sentit une planche craquer sous son poids, ferma les yeux et attendit.
Il n’y avait aucun bruit particulier. Il se risqua donc à ouvrir à nouveau les yeux et poussa un soupir de soulagement lorsque soudain, un gros coup de tonnerre le fit hurler de surprise, le faisant se retourner au quart de tour. Il posa une main sur son cœur et poussa un nouveau soupir, maudissant son imbécilité. Le fermier se retourna lentement et continua son avancée dans les ténèbres oppressantes. Sans lanterne, il se sentait vraiment vulnérable. Il repensa à retourner auprès du corps d’Ingo pour y arracher la fourche mais juste le fait de penser à cette idée le révoltait. Il continua donc à poser un pied devant l’autre à une vitesse incroyablement lente et ne perçut pas le léger mouvement sur sa droite. Il arriva au coin de la rangée des conteneurs et pivota sur la droite. Il sentit quelque chose d’étroit et d’arrondit sous son pied. Il s’abaissa pour tâter l’objet. C’était un manche. Oui ! Le manche de la fourche d’Ingo ! Il entreprit de la ramasser mais senti une certaine résistance du côté des dents meurtrières. Elle s’était peut-être plantée dans le bois ? Quelle poisse, une chance sur cinq cents que cela survienne et il fallait que ça arrive à un tel moment ! L’homme se mit à genou et entreprit de tirer de toutes ses forces lorsqu’un nouvel éclair survint, lui révélant ce qui maintenait la fourche au sol.  Il se retrouva nez à nez avec huit yeux noirs illuminés par l’éphémère lueur blanche. Les redoutables mandibules de la créature cliquetèrent en-dessous. La skulltulla avait posé l’une de ses pattes sur l’arme du valet et la maintenait au sol avec une force étonnante. Sa haine s’étant estompée, Talon n’avait plus rien pour affronter cette horreur. Il hurla de terreur, pivota et se mit à fuir en direction de la trappe. Mais il devait contourner toutes les caisses là ou l’araignée se contenta de sauter dessus et de courir par-dessus pour lui couper la route. Talon arriva néanmoins jusqu’à l’échelle et commença à la descendre quatre à quatre quand le monstre lui bondit sur le dos, le faisant dévaler les marches dans un craquement sinistre. Une douleur effroyable à la cheville gauche lui indiqua qu’elle était foulée. Il poussa un grognement de douleur tandis qu’il se trainait lentement vers la chambre de sa fille, l’araignée descendant calmement les échelons déformés avec un plaisir sadique à voir ainsi sa proie tenter de fuir. Talon savait qu’il avait perdu, il n’avait plus aucune arme, il ne pouvait même plus se relever, que pouvait-il faire face à ça ? Tout ce qu’il voulait maintenant, c’était mourir aux côtés de sa fille bien-aimée. Les larmes aux yeux, il continua de ramper vers la chambre de sa fille. Au bruit de la pluie qui continuait de tomber se mêlaient les petits craquements rapides du bois qui souffrait sous la pression des pattes de la créature qui suivait son futur repas.
Un ultime éclair révéla son ultime cauchemar à Talon : deux araignées plus petites que la tueuse du ranch, étaient installées sur le ventre de la jeune femme. Les deux créatures avaient, au contraire de leur grande sœur, le corps pâle avec des tâches noires qui évoquaient les yeux et les narines d’un crâne et elles étaient aussi grosses qu’une tête hylienne. L’une des skullwatullas fit surgir un aiguillon de son abdomen et le planta dans le ventre de Malon. Talon hurla de douleur, de rage et de chagrin et entreprit de se relever pour se jeter tant bien que mal vers les profanatrices. Mais deux autres araignées surgirent l’une après l’autre de la fenêtre défoncée et se dirigèrent vers lui. Elles commencèrent à lui escalader les jambes, le déséquilibrant  et le faisant ainsi lourdement tomber sur le dos. Le malheureux fermier se retrouva la tête sous les canines empoisonnées de la skulltulla géante qui les enfonça dans sa chair. L’homme sentit l’air lui manquer, porta ses grosses mains velues à sa gorge et tenta désespérément de respirer. Mais rien à faire, d’autant plus qu’il sentit son œsophage se compresser de plus en plus tandis que sa gorge semblait gonfler. Puis soudain, il sentit une autre douleur dans le ventre. Une skullwatulla venait de lui planter son aiguillon dans l’estomac. Il sentit plusieurs choses rondes s’entasser dans ses boyaux mais cela n’avait plus d’importance maintenant. Il ferma les yeux et attendit que l’une des trois Déesses vienne le chercher pour l’emmener dans le Saint Royaume.

Le facteur pesta sur ces foutus fermiers qui habitaient loin des villes. Il était crevé. Mais bon, il savait qu’une bonne tasse de lait et une jolie fille l’attendaient au ranch Lonlon. Lorsqu’il arriva à l’entrée de la ferme entourée par un gros mur d’enceinte de pierre, il fût étonnamment surpris de voir la grille enfoncée.
-Oulala, y a eu pas mal de dégât ici ! déclara-t-il à haute voix.
Il se dirigea lentement vers la maison et ne vit pas la petite araignée se cacher sous la toiture de la grange. Il frappa à la porte et attendit. Rien, pas un bruit, ni aucun mouvement. Il refrappa en demandant s’il y avait quelqu’un. Toujours aucun réponse. Ah non, il n’avait pas fait tout ce chemin pour rien ! Il décida donc d’entrer de lui-même. Ce n’était pas trop poli mais cela fait depuis potron-minet qu’il voyage dans la boue, il mérite quand même un minimum de réconfort ! La vue à l’intérieur de la maison était stupéfiante : tout était sans dessus-dessous et recouvert d’un vaste réseau d’énormes toiles d’araignées blanches. Il s’avança d’un pas dans l’embrasure de la porte et regarda autour de lui en sifflant.
-Oulala, ça fait un bail qu’il y a plus personne qui a fait le ménage ici ! Vous vous êtes brouillés avec votre fille ou quoi ?
Il ne distingua pas l’araignée de la taille d’une main qui descendit de son fil pour aller se placer dans son dos et continua de regarder autour de lui.
-Si vous voulez, je peux aller la chercher à votre place, hein vous savez ! Haha ! Elle est bonne, hein ?
Puis il sentit une pointe se planter dans sa colonne vertébrale, ses jambes se dérober et il tomba lourdement sur le ventre avec un cri douleur. Il se retourna pour se masser le dos mais ressenti quelque chose de froid à la place.
-Qu…Qu’est-ce que c’est que ça ?!? hurla-t-il en voyant l’araignée bondir de son dos pour aller se cacher sous la commode.
Il se retourna pour tenter de se redresser et se retrouva nez à nez avec les huit yeux d’un monstre deux fois plus gros que lui et ne pût s’empêcher de pousser un ultime cri de terreur…


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