Tu l’as fini ? Tu vas enchaîner avec le 2 et le 3 ?
@Rodrigo J'ai acheté le 2 en promo sur Switch !
Et si je devais le résumer en quelques mots, ça serait "
No More Heroes 1, débarrassé de tout ce qui faisait suer".
Mais par contre, on reste dans un jeu qui suinte la virilité, le beaufisme, le mauvais goût, la classe à la japonaise, le over-the-top, l'autodérision et j'en passe.
Ce n'est donc toujours pas un jeu que j'irai recommander aux adeptes du premier degré, de la choquance, de la cause LGBT, du féminisme, du wokisme et de toutes ces choses de gros fragiles.
Faire une liste exhaustive de "tout ce qui faisait suer" dans le 1 serait une gageure sans égale, je vais donc m'en tenir aux points les plus importants.
La moto n'était pas un plaisir : la ville était très vide, la conduite pas agréable et frapper des poubelles pour ramasser des t-shirts, c'est marrant une fois, pas 140 fois.
On allait juste aux mini-jeux, qui n'étaient pas un plaisir : trop rigides, trop lents, trop répétitifs, on gagnait trop peu d'argent pour la sueur versée à les accomplir.
Ils n'étaient que des portes d'entrée vers les "missions de massacres" horriblement frustrantes à cause de la règle du OHKO sur Travis, pas un plaisir non plus.
Et on devait les farmer quand même, jusqu'à pouvoir payer l'accès au prochain match à mort, le seul vague plaisir du jeu.
Ben dans
NMH2, on a une version fortement dégraissée de tout ça.
Plus de balade à moto : on a la liste des lieux à visiter, on ne peut que visiter les 10m² à l'intérieur des boutiques (aucun intérêt).
Cela diminue énormément l'attachement à la ville de Santa Destroy, ainsi que le temps de jeu, mais aussi et surtout
le temps perdu.
Grasshopper sait qu'ils sont trop fauchés pour des mini-jeux en 3D, maintenant, ils les font en 8-bits, et ils les font bien. On a un
Out Run sous prozac, un casse-tête à tuyau qui m'évoque
Golden Sun mais dont j'ignore la réelle référence, un
Ghostbusters bien mieux vieilli que son bouzin d'origine, et quelques autres.
Ils sont beaucoup plus agréables, les plus lucratifs sont les plus faciles, et j'enchaîne :
L'argent est bien moins central au jeu.
L'accès aux match à mort n'est soumis à aucune contrainte, ce qui est thématiquement moins fort que le 1 où Travis trouvait dans le meurtre sa raison de se sortir les doigts des poches.
On n'a à acheter que des tenues (pas chères, mais nombreuses), des sabres (très chers mais chacun a son propre pattern) plus des upgrades de force et de santé (donnés mais pas évidents à acquérir).
Le gameplay de combat n'est pas plus étoffé qu'avant, sinon que les boutons A et B ne sont plus des guardbreakers, mais des combos à mains nues. Moins puissants que les attaques au sabre (duh
) ils servent surtout à stun pour enchaîner sur une prise de catch.
L'intérêt majeur reste les combats de boss, leurs références aux genres cinématographiques, leur mise en scène et peut-être l'approche un peu différente de chacun d'eux (même si on reste grosso modo pour chacun à attendre la fenêtre pour leur placer un combo).
J'aurais bien mauvaise grâce à dire que je ne préfère pas jouer au 2 qu'au 1, ce dernier m'a laissé de bien mauvais souvenirs de jeux, et ça fait vraiment plaisir de voir que Grasshopper a compris que ça ne valait pas la peine d'insister sur leurs faiblesses.
Mieux valait les raboter à cru pour se concentrer sur ce qu'ils font bien. Ils n'ont pas forcément tort.
Mais lequel des deux me semble le plus abouti sur un plan scénaristique et thématique ? C'est clairement le 1.
J'ai pas dit que c'est une œuvre mâture et trop bien toussa tavu, juste que, contre toute attente dont la mienne,
NMH1 dégageait quelque chose à travers son anti-héros et sa croisade au sein de l'UAA.
Travis Touchdown n'avait jamais trouvé sa raison d'être, son but, le quelque chose qui lui donne envie de s'intégrer à la société, de travailler pour se le payer ou inversement. Il se laissait couler dans ses plaisirs d'ado attardé, faute d'avoir profité au monde, il profitera du monde pendant son temps de passage.
C'est son entrée dans le marché du meurtre qui va le sortir de cette apathie, lui donner confiance en ses talents, lui donner un but immédiat à atteindre (serrer une nana) qui sera progressivement remplacé par l'épanouissement du parcours.
Chaque mort sur ce parcours était un peu dans la même situation que lui, une âme perdue sur le chemin de la vie, et ce match à mort n'était qu'une conclusion pour l'une des deux, qui aura mené à terme la vie qu'elle avait choisie, quel qu'en soit le prix.
Et le 2, ben, il n'a aucune profondeur qui s'en approche. Le scénario ne fait aucun effort, à part celui d'être plus "brutal" que le 1, les cibles n'ont que leur traitement cinématographique en leur faveur...
C'est un jeu largement plus fun et agréable, on profite toujours autant du fun décomplexé de Suda51, son amour du lol, mais ça n'en fait pas une référence du genre, ni en gameplay ni à aucun égard.