Vu que plus personne ne joue en ce moment, je suis obligé de double-poster pour parler de mon jeu du moment :
Yakuza 4 sur PS3. Non, pas le
0, mais ça ne saurait plus tarder.
Si je devais faire une comparaison entre le
4 et le
5, je dirais que le squelette et la silhouette sont les mêmes, toutefois le
4 a une bidoche plus ferme et plus grasse à la fois, moins agréable en bouche mais qui tient mieux au corps.
Le niveau graphique des deux jeux est extrêmement proche, tellement qu'en fait je n'ai rien de plus à dire que sur le
5. Mais ce que je peux dire, c'est que c'est un moins bon "jeu". L'ergonomie est moins user-friendly, les substories ne sont pas indiquées sur la carte, faut les trouver tout seul comme un grand, les armes n'ont pas de niveau de maîtrise et leur acquisition est une chiasse sans nom, les agressions random sont moins fréquentes et l'univers exploré est plus cohérent et démesuré.
Pour les nouveaux venus, le
4 est un moins bon point de départ en plaisir de jeu ; il y a fort à parier que je n'aurais pas aimé démarrer ici vu mon aversion pour les open-world en général. Pourtant, l'intrigue est un meilleur point de départ que le
5, car on ne mange pas directement des briques dans la gueule de namedropping et de références obscures et le premier personnage incarné a une classe moins agressive. L'intrigue est d'ailleurs rondement menée avec un rythme exceptionnel, de très belles scènes romantique et touchantes comme le
5 ne l'était pas, et par-dessus tout, cette fameuse aura de "maturité". La série des
Yakuza est définitivement une licence écrite par des adultes qui parlent à des adultes comme à des adultes. Ca me change de ces licences écrites par des adultes qui parlent à des ados comme à des enfants.
Afin d'expliciter cette fameuse "maturité" je vais aborder l'une des mécaniques du jeu, celle que j'avais volontairement snobbé dans le
5 car c'est pas dans ma nature : les bars à hôtesses.
Pour ceux qui l'ignorent, il s'agit d'un établissement où on paie quatre à dix fois le prix de son verre, mais on se le fait servir par une femme avenante qui nous fait la conversation. Ils ont disparu du sol français car, à la base, c'est un business d'une moralité douteuse, mais beaucoup proposaient aussi des "extras". Au Japon, ils sont encore nombreux (et, de ce que j'en sais, très encadrés pour éviter ces fameux extras).
Notre avatar, Akiyama, est propriétaire d'un de ces bars, et les affaires se portent mal. Le jeu nous propose (c'est optionnel) de le faire fructifier en passant par toutes les étapes : recruter des filles, les saper, les former et les fidéliser. Je ne vais pas toutes les détailler, j'en viens à l'essentiel.
Pas une seule fois le jeu ne pose ouvertement la question de la moralité. Pas une seule fois un PNJ ne viendra nous casser les oreilles "mais c'est pas bien ce que tu fais, tu chosifies des êtres humains, que ce soit tes filles ou tes clients, as-tu pensé à leurs vrais sentiments ?". Pas une seule fois Akiyama ne dit aimer ce pouvoir qu'il a ni la dépendance des hommes à ses poupées ; après, il se définit comme un "exauceur de rêve" donc il est plutôt à sa place dans ce business. Quand il mène une de ses filles au restaurant pour lui apprendre, de A à Z, comment se comporter quand elle a un rendez-vous avec un client, car même hors du bar une hôtesse reste une professionnelle, pas une seule fois la moralité n'est mise en question.
Essayez de deviner pourquoi, à
mon avis, cela n'est jamais abordé ? Je vous laisse trois réponses possibles :
1) Le jeu sait très bien qu'il montre des saloperies, il l'assume pas et il le laisse comme ça car il croit que son public est con.
2)Le jeu n'avait pas les moyens d'inclure un PNJ ou deux lignes de dialogues pour bien dire où sont le bien et le mal
3)Le jeu sait qu'il s'adresse à des personnes de plus de 18 ans qui n'ont pas besoin de se faire dire où sont le bien et le mal, car elles peuvent très bien le déterminer toutes seules.
Voilà ce que j'appelle de la maturité dans une oeuvre. Ce n'est pas chercher ce que l'autre a envie de lire/entendre, c'est laisser la personne se faire son avis qui sera convergent ou divergent, mais dans les deux cas, éclairé et justifié. Fuck you
Persona 5.