Bon. Ces derniers temps, je fais pas mal de cauchemars quand je réussis à m’endormir, et aujourd'hui même, j'ai passé l'aprèm entier à ne faire que ça, terrassé que je l'étais par la chaleur et la fatigue. Bon, ceux que j'avais fait alors, j'ai pas vraiment pris le temps de me les remémorer : je n'ai fait que les enchaîner.
Seulement, là, il y en a un qui vient de me réveiller et qui me perturbe pas mal, alors je vais essayer de vous retracer les souvenirs que j'en ai... A en juger le décor aux débuts de mes souvenirs dudit cauchemars, j'étais en centre-ville et le ciel était sombre, très très sombre. Ce devait être la nuit, et je crois qu'il n'y avait alors pas ou très d'éclairage artificielle style lampadaire, parce que même si je reconnaissais les lieux, il y a beaucoup de choses que je devais deviner dans l'obscurité. Je pense que je rentrais "chez moi", soit en suivant l'itinéraire entre le centre-ville et la résidence où j'habitais.
Et donc j'arrive dans LA grande place de la ville, et je vois à peine. Je sais où je suis, ça m'est familier, mais des tas de choses échappent à ma vue à cause de l'obscurité, comme je l'ai déjà dit ; et là, voilà que deux gosses viennent m'interpeller et me disent que je suis inconscient et que je fais n'importe quoi. Ils m'empoignent par les bras et commencent à me guider en m'expliquant que je me dirige droit vers "la bande" et que sans eux, je risque de gros ennuis. Je me rends compte que j'ai très peu de bagage, mais que ce que je porte sur moi est très précieux et que j'étais pressé de rejoindre les murs sécuritaires de ma chambre étudiante. Eux m'amènent sur le chemin en rigolant et en me disant qu'heureusement qu'ils étaient là parce que je suis naïf, mais j'ai l'impression que quelque chose dans leur attitude ne va pas, d'autant plus que l'obscurité s'est épaissie au point où je ne les vois plus.
A un moment, j'ai eu l'impression que quelque chose me piquait à la gorge sans savoir vraiment quoi, mais j'me suis dit que ça devait être mes sens qui me jouent un tour... Petit à petit, la lumière commence à revenir, je reconnais la longue, très longue rue qui remonte jusque "chez moi" (2/3 du trajet) et je vois enfin mes sauveurs, deux jeunes garçons, comme je l'avais deviné, tout sourire. Ils m'annoncent qu'ils sont rassurés et qu'ils vont me laisser tranquille maintenant... mais je sais pas pourquoi, quelque chose dans leur attitude m'a perturbé.
Et donc, je commence à reprendre la route que je reconnais, quand je me rends compte que malgré la lumière, ma vue déconne quand même pas mal, que j'ai très peu d'équilibre et que mon corps est lourd, raide, fatigué. J'arrive à peine à lever les bras, à parler et je marche très lentement, et ça m'inquiète. Là, je repense à la sensation de piqûre dans le cou, et je me dis que ça se trouve, les deux angelots sont des connards qui m'ont drogués, et je décide de me planquer dans les haies d'une maison pour voir s'ils reviennent récupérer leur victime une fois assommée... C'est à dire moi.
Bien sûr, je les vois revenir dans la rue en rigolant, s'attendant visiblement à me retrouver sur leur chemin. Sauf que, sûrement sur l'effet de la saloperie qu'ils m'ont inoculé, je bascule, et quand je relève la tête, abruti que je suis par le produit, c'est pour apercevoir ces deux jeunes fumiers qui s'avancent vers moi avec des mines triomphantes et des cris de joies.
Du coup, à peine capable de me lever et sûrement pas en mesure de me défendre même contre des gamins, je regarde autour de moi si y a pas de l'aide à chercher, et me rends compte que l'une des fenêtre de la maison à heu... ma droite je crois (on s'en fout) est illuminée, ouverte, et qu'une vieille dame est attablée à l'intérieur, apparemment en train d'écrire.
Du coup, je me mets à hurler des appels au secours en me traînant vers chez elle, la porte s'ouvre, j'entre, la porte se ferme et j'essaye de me redresser malgré mon état, de plus en plus alarmant. Je remercie la dame, jette un oeil à la fenêtre pour voir mes "agresseurs" me lancer de grands sourires moqueurs en me disant qu'ils vont m'attendre et que j'allais pas tarder à sortir.
Je fais alors attention à l'intérieur de la maison dans laquelle je suis, et c'est le genre fluffy fluffy, blanche et rose mais avec un ameublement et un aménagement assez moderne, beaucoup de peluches, dont certaines sont très grandes, et quelques chats. Je me dis que je suis bien tombé, je la remercie et on discute vite fait.
Sauf qu'alors que je lui demande s'il y a moyen d'appeler un taxi pour qu'il me ramène, elle insiste sur le fait qu'elle se doit de m'héberger maintenant que je suis là, et commence à me mettre mal à l'aise. La conversation est courtoise, mais la madame est de plus en plus insistante et refuse de me laisser repartir "parce que c'est dangereux dehors", même avec de l'aide. Je fais gaffe aux détails de chez elle, et là je comprends que si ses chats ne bougent pas, c'est parce qu'ils sont morts. Je commence sérieusement à me sentir mal à l'aise, d'autant plus que je découvre des tâches, discrète mais visible, de sang à diverses endroits, et je comprends pourquoi les gamins me disaient que j'allais pas tarder à ressortir.
Et j'me suis réveillé alors que j'hésitais entre ouvrir la porte et affronter la vieille, avec mes sens en vrac et mon corps qui répondait plus.