Auteur Sujet: Errements Poétiques - [ Poème : Mutique ]  (Lu 186014 fois)

0 Membres et 2 Invités sur ce sujet

Hors ligne Synopz

  • Tokay bizarre
  • *
  • Messages: 1592
    • SW-3011-1035-4361
    • Voir le profil
Errements Poétiques - [ Poème : Août - III ]
« Réponse #315 le: dimanche 31 octobre 2021, 02:51:57 »
Le tabac

Le tabac
C'est drôle il vous monte aux lèvres

Les villes dehors
La pluie le son du béton

L'alcool qui chauffe
Et vous laisse pourtant froid

Ah mon amour tiens-moi
Allez tiens-moi

Les fils d'humain
Où regardent-ils ?

Dans toutes les directions
Ils essaient d'être bons

Et moi j'ai tenu tant de filles
Je ne sais où tend la vie

Âcre fumée
Je ne sais où va l’été

Dans Novembre
Il semble toujours qu'il va passer

Drôles de jours
Où l'on brouille fille et garçon

Peut-être même à raison !
Mais qu'est-ce donc

Qui nous fait être libre
De cette sève ivre

Dont on ne doute pas
Ou bien dont on ne cesse pas

De revenir de dire
Que la vie est ivre

Le tabac
C'est drôle il vous monte aux lèvres

De ces lèvres d'où on pense
Toutes les montagnes tous les rêves

Où cette vie se consume
Qui passe de mes dents à ma plume

C'est toujours le tabac
Et la fumée qui s'en va
"Là tu te dégages / Et voles selon."


La galerie des Errements Poétiques, c'est ici !  

Hors ligne Synopz

  • Tokay bizarre
  • *
  • Messages: 1592
    • SW-3011-1035-4361
    • Voir le profil
Errements Poétiques - [ Poème : Le tabac ]
« Réponse #316 le: dimanche 20 mars 2022, 22:17:43 »


Les Écueils du temps

Tous les écueils du temps
les livres qu'on ne lit pas
les nuits pleines
les chaleurs

La pensée heurte tous les coins
et l'on se sent ici
dépossédé de la vie
prêt pour une autre

Les cœurs ambitieux la jeunesse
bref l'éthanol les caresses
la pensée le génie le sexe

Ce n'est pas qu'on y renonce non !

Mais on a vu que le temps ne cesse
de prendre le souffle
les naïvetés les bassesses
et il faut vivre...

On secoue l'enfance
toutes les poussières et l'hier
et l'on se dit qu'on y pense
mais que dehors le réel s'avance

Bref bref les écueils du temps
ouvrent aux adolescentes rivières
des fleuves plus brillants

Ce n'est pas qu'on y renonce c'est que s'élargit le champ !
« Modifié: lundi 21 mars 2022, 19:17:21 par Synopz »
"Là tu te dégages / Et voles selon."


La galerie des Errements Poétiques, c'est ici !  

Hors ligne Synopz

  • Tokay bizarre
  • *
  • Messages: 1592
    • SW-3011-1035-4361
    • Voir le profil
Errements Poétiques - [ Poème : Les Écueils du temps ]
« Réponse #317 le: lundi 28 mars 2022, 00:54:39 »
Tout à bas

Nous mettrons tout à bas
Car nous la connaissons
la vie

Ah oui brûlante !
De cet élan
Asséchante
Comme tous les baisers
de la vie

Bien sûr qu'ils n'en savent rien
de ces aubes et des monts
des corps qui se tendent
se tendent
rêvant d'un toujours !
Toujours... !

Les faux-plats
la distance les remous
tous tous
Oui  tu me parles je dis
ILS NE SAVENT RIEN

De ce souffle qu'on étreint
à savoir ce qui est sien
la sueur des autres
et leur effort tendu
vers cet autre toujours
toujours

Que leur dirons-nous
eux qui jamais ne parlent

Là ce qui vit
Et crie et crie et crie !
tout ce qui vit
oui

Ah les songes seront sales
pour eux
plein de ces entrailles
qu'ils font couler
par tous les creux

Tout à bas
eux leurs lois
tout à bas
allez allons
"Là tu te dégages / Et voles selon."


La galerie des Errements Poétiques, c'est ici !  

Hors ligne Synopz

  • Tokay bizarre
  • *
  • Messages: 1592
    • SW-3011-1035-4361
    • Voir le profil
Errements Poétiques - [ Poème : Tout à bas ]
« Réponse #318 le: dimanche 13 novembre 2022, 01:56:29 »
Essai sans forme

Je me souviens encore
De la langueur qui me montait dans l’âme

Pourquoi crois-je avoir tout perdu ?

Quels sont les tours de l’âme qui font qu’on se pense déjà échoué au cœur de la jeunesse ?

Paix ! Paix !
Ou bien intense combat

Est-ce le monde qu’il faut embrasser ? L’amour qu’il faut dépasser ? Paix !

De mes tréfonds sonne l’alarme
Que je n’écoute plus
Elle bat piteuse ici depuis trop de temps

Fausse alerte ? Rangez les baïonnettes ?
Que dire ?

Je ne sais plus si j’aime qui j’aime si j’aime ce que j’aime si j’aime ce qui est à aimer
Comment secouer le tout ?

Relève la terre toi qui es sombre
Relève la terre

Quand viendra la révolte ?

Je me souviens encore
De cette langueur qui me montait dans l’âme

Les années et l’horizon
Je me souviens encore

Qu’est-ce qui est passé ?

De cette langueur…

Novembre 2020




Citer
Attention, il n'y a pas eu de réponse à ce sujet depuis au moins 120 jours.
À moins que vous ne soyez sûr de vouloir répondre, pensez éventuellement à créer un nouveau sujet.

Le temps passe de plus en plus vite ma foi  v.v Voici, histoire de ne pas laisser les lieux à l'abandon complet, un petit poème qui date d'il y a un peu moins de deux ans, sur lequel je viens de retomber et que j'avais complètement oublié. En ces temps de discussion sur l'avenir du forum que j'ai vu passée, un petit quelque chose pour témoigner mon attachement à ce vieux coin littéraire et à cette galerie encore debout !
« Modifié: dimanche 13 novembre 2022, 01:58:21 par Synopz »
"Là tu te dégages / Et voles selon."


La galerie des Errements Poétiques, c'est ici !  

Hors ligne Synopz

  • Tokay bizarre
  • *
  • Messages: 1592
    • SW-3011-1035-4361
    • Voir le profil
Errements Poétiques - [ Poème : Essai sans forme ]
« Réponse #319 le: jeudi 06 avril 2023, 16:57:07 »
Ce qu'on laisse de soi

Dans les murs et dans les draps
qui ne sécheront plus là
dans le pli des murs
les recoins sûrs
dans les secrets que gardera la peinture

Avec toutes les années
qui ici rebondirent
prises dans le tumulte
de l'amour de la peine
de l'alcool doux des matinées vaines

Tout ce qui se tient
dans les rainures et la toiture
au dur des choses
dans les portes closes
tout ce qu'on laisse de soi

tous les lieux de nos traversées
livres compulsés bric-à-brac entassé
et le souvenir du soleil !
partout à pleines enjambées
tout le soleil gris de Paris

au printemps parfois même doré !
qui débordait des fenêtres
sur le parquet usé et défoncé
au pied des murs cassés
où nous apprîmes à nous aimer

le béton lointain des tours crasses
la rumeur des rues vastes
dans ce repaire perché
où se tenaient les jours
les pleurs les étreintes et les retours

Cette substance souple de soi
qui coule ici-bas
dans le flot des plafonds las
dans les murs de cet endroit
nous l'avons offerte

Divine ironie vlan si simple !
au jour du départ
que restent accrochés aux plinthes
Tant de bouts et de voix bref
Ce qu'on laisse de soi

« Modifié: jeudi 06 avril 2023, 17:30:31 par Synopz »
"Là tu te dégages / Et voles selon."


La galerie des Errements Poétiques, c'est ici !  

Hors ligne Synopz

  • Tokay bizarre
  • *
  • Messages: 1592
    • SW-3011-1035-4361
    • Voir le profil
Errements Poétiques - [ Poème : Ce qu'on laisse de soi ]
« Réponse #320 le: mardi 05 mars 2024, 17:29:06 »
Mutique

Depuis le temps
que le désert croît
il a crû en moi

désert
visage de soi
quand on a trop tourné
autour de ce vide

plus d'écriture
rien qui coule
de l'aventure

Toute la vieillesse du monde
sur des épaules rondes
où le lion de Zarathoustra
a-t-il mis la joie ?

A force de tourner
dans l'intériorité
vide et vicié le soi
le désert croît

Lion ! Astres !
Toujours le retour
du terrible ou du désastre
face à quoi
le faible perd la joie

sec sur le sable
guère misérable
seulement sec
vélléitaire

Il saura encore chanter
quand il réapprendra la force
que du désert
il tirera l'amorce

de la pluie de ce qui fleurit
toujours porté loin de soi
là où au désert
mûrit la joie.
"Là tu te dégages / Et voles selon."


La galerie des Errements Poétiques, c'est ici !