Plus Jamais
"Dans la nuit, plus que le silence
Et la mort.
Fini, fini, fini.
Oui, plus rien.
Je ne suis plus que douceur
Tristesse terrifiante, infinie douleur.
Je ne pourrai plus jamais crier,
Plus jamais pleurer, plus jamais aimer.
Plus jamais sourire, plus jamais rire,
Plus jamais espérer.
Fini.
Fini.
Maintenant, j'attends,
Ombre parmi les ombres,
Amas informe de tremblements.
Je ne veux plus parler,
Je veux que cessent mes pleurs,
Je veux juste cesser.
D'exister, de penser, de délirer.
Corps recroquevillé et abandonné,
Oui, après tout elle l'a dit : "fini".
Plus d'aube demain dans mon cœur,
Plus de bonheur au fil des heures,
Plus de frissons et de tendres humeurs.
Le vide, le désert, le monde asséché.
Plus rien.
M'entends-tu ? " Plus rien " elle a dit.
PLUS RIEN !
Et vous dieux, déesses, démons, divinités malignes
Que faites-vous, pourquoi me laisser ainsi ?
Et toi que j'aimais, en qui je croyais :
Que fais-tu encore ici à me regarder ?
Va-t-en ! Va-t-en ! Ne reviens jamais.
D'autres bras que les miens t'attendent
Cours t'y réjouir, toi qui m'as abandonné.
Au fond de moi il y avait une plaie
Que je t'avais offerte et montrée
Et je voulais avec toi la soigner,
Tu devais t'en occuper.
Et je t'ai cru.
Dans ma bouche, seulement le goût du métal,
Et mon cœur est devenu, oh, si pâle...
Je frissonne avec une ferveur psychotique,
Mes molaires rongées font un bruit cynique.
Tremblements idiots, mes nerfs lâchent... !
FINI ! PLUS RIEN !
SILENCE !
SILENCE !
JE NE VEUX PLUS ENTENDRE !
Plus rien, pitié, plus rien...
TAISEZ-VOUS, AH !
Immondes voix.
SILENCE !
Silence.
Ne vous emmêlez plus
Sous mon pauvre crâne.
Silence, taisez-vous, croyez-moi...
Cela vaudra mieux.
Je veux écrire encore
Sans aucun sens, aucun mouvement.
Marcher sans m'arrêter, voir la nuit,
Ne plus jamais croiser Âme qui vive.
Le silence, toujours.
Puis la route qui défile et
Avec elle, le papier.
Marcher à l'éternel,
Ne plus rêver d'elle.
Je t'exècre, oh, mais pas autant que moi,
Infortunée amante, trahis-moi une nouvelle fois
Que je te haïsse un peu plus encore, toi.
Va, va, cours te réfugier dans ses bras
Car après tout je sais, qu'ils ne t'amèneront
Que malheur, sarcasmes et déraison.
Et tu le mériteras.
Peut-être, un jour, à nouveau t'aimer
Mais surtout, ne jamais y penser.
Pour le moment, je veux te mépriser,
T'oublier, te nier, t'enterrer.
Disparais, disparais
De mon cœur, de ma tête, de mes pensées.
Je veux aimer, je veux aimer, ah !
Mais pas toi, surtout plus toi.
Je veux laisser la sauvage musique
Au destin, perversement, faire la nique.
J'oublierai tout ce que je suis,
Je brûlerai tout petit à petit.
Papiers, paroles, caresses...
Jusqu'à la saveur de ta peau
Incrustée au fond de mon lit.
Un beau matin d'hiver
J'oublierai la saveur des jours amers.
Je te jure, infidèle compagne, je partirai
Et j'oublierai tout, jusqu'à ton visage et ton nom.
J'irai par de froides contrées,
Et je laisserai le silence m'apaiser,
Le blanc, la pureté me raconteront
Que la paix peut exister.
Quand j'aurai tout déchiré, je reviendrai
Mon cœur lacéré aura tant pleuré
Que plus une larme n'en pourra jamais sortir.
Et à ce moment-là, je te dis, je ne serai plus moi.
Le temps m'aura lavé, le silence m'aura grandi,
Les pleurs m'auront acéré, le destin m'aura pris.
Je jure, je jure, je partirai demain.
Demain, demain, le départ...
Mais pour l'instant, encore la nuit,
La peur et les pleurs.
Plus jamais tes lèvres,
Plus jamais ton corps,
Plus jamais tes promesses,
Plus jamais tes yeux
Qui étaient verts et qui étaient deux,
Que j'aimais et voulais
Voir tous les jours briller.
Pour l'instant, encore des mégots
Plein le cendrier.
Pour l'instant, encore ma vie
Qui dans la ville s'enfuit.
L'horizon s'est effondrée,
Je ne peux plus la rattraper.
Plus jamais ton Amour,
Plus jamais tes courbes.
Mais en revanche toujours,
Furieusement, si sombre,
Avec une rage toujours renouvelée...
Oui, toujours, toujours
Ton Absence.
Plus jamais, plus jamais.
J'ai pour toi trop pleuré."