Avant-propos : Pixie, mon chat, est un membre de la famille pour moi. Ça fait 8 ans qu'on se connaît, elle et moi. Il y a donc des choses que je lui pardonne, à elle, que personne ne pourrait se permettre
(bon ça pèse pas lourd comme remarque, je sais ).
Par exemple, quand elle a défoncé mon étagère en plastique avec son cul de 6 kilos, je ne lui en ai pas voulu. J'en ai racheté une autre, bien solide, pour 100 balles. Après tout, j'en avais besoin.
Et le fait qu'elle se mette souvent sur les genoux quand je joue, pas de problèmes. J'ai acheté une plus grande télé à 270 balles et je n'ai plus à me pencher pour mieux voir. J'en avais besoin aussi.
Et puis, c'est pour mon chat, c'est donc un bon investissement. Pouvez pas test.
Par contre, quand elle nous a dégueulé 5 ou 6 fois en une nuit, là, on a entendu quelques questions se poser.
Mais, au repas de midi, je me suis fait la réflexion "tiens, son bol de croquettes est au même niveau qu'hier soir..."
Ben là
on a plutôt entendu ça ! Je prends immédiatement rendez-vous avec le véto, qui ne peut prendre que trois jours plus tard.
Trois jours à regarder un chat qui ne mange plus rien, qui reste H24 vautré dans son coin et bouge à peine.
On lui propose à manger tout ce qu'on peut, toutes ses croquettes, toutes ses pâtées, même du thon en boîte. Rien à fiche, elle goûte à peine ce qu'on lui sert, et elle n'y touche plus. Seules ses bien-aimées Catisfactions trouvent grâce à ses yeux.
Je vous jure, c'est dur à vivre.
Surtout quand on se fait tous les scénarii les plus farfelues possibles pour expliquer sa situation, parmi lesquelles la dépression, l'ulcère à l'estomac, le foie, et j'en passe.
La consultation arrive, et là, le diagnostic tranche : outre qu'elle a perdu 300 grammes en 3 semaines, Pixie souffre d'une insuffisance rénale.
Au risque d'être indécent, ces soins rivalisent avec le prix d'une PS5, mais une PS5 ne ronronne pas et ne sera jamais un membre de la famille.
Cette dépense s'ajoute donc à la liste. Le mois de novembre m'aura coûté
très cher.
S'ensuivent deux jours pour le moins étrange, je rencontre la douloureuse sensation où le cerveau pense dans la même seconde "je vais dans la chambre, y aura le chat qui... ah non c'est vrai elle est à la clinique..."
Le lendemain, les premiers résultats viennent, elle souffre d'un rein atrophié. Le second s'était développé pour compenser, mais il atteint ses limites. J'en conclus in petto qu'elle ne battra probablement pas de record de vieillesse, mais elle a une chance quand même : aujourd'hui, je suis suffisamment installé pour lui payer des soins. Il y a trois ou quatre ans, ça n'aurait vraiment pas été la même limonade et je préfère ne pas imaginer comment je l'aurais vécu.
Et le surlendemain, à naviguer entre l'inquiétude et la confiance, on reçoit un appel, elle peut sortir.
D'ailleurs, les vétos ne cachent pas qu'ils seront ravis d'en être débarrassés : apparemment, la demoiselle prend très mal d'être ballottée, poussée, palpée et piquée tout le temps. Aucun doute, c'est bien le chat de son papa.
Je m'imaginais, grand naïf, qu'elle viendrait se blottir contre moi à mon arrivée...
Ben voyons !
C'est une bête féroce aux pupilles dilatées à l'extrême, la queue battante et la bouche mousseuse de bave que j'ai récupéré. L'expérience ne lui a vraiment pas été profitable...
Toujours est-il qu'elle est rentrée, sûrement en meilleure santé, mais le poil en vrac, bien crade de partout, et l'esprit encore un peu en vadrouille.
Et elle est plus contente que jamais de me voir rentrer du bureau le midi et le soir
(oui, habiter à 10 minutes à pied de son taf a vraiment des avantages).
Plus qu'à attendre qu'elle se remette pour de bon.