Et gg D_Y d'avoir réussi à arrêter de fumer comme ça, je crois pas connaître d'autre personne qui ait réussi sans substitut. Je prends tous les conseils, mais je suis impressionnée.
@Haine Puisque ça a l'air de t'intéresser, c'est en grande partie (pour ne pas dire uniquement) dans l'inconscient que se produit l'addiction. Prend par exemple un homme qui est profondément alcoolique ; tout le monde lui dit le truc (excessivement irritant) de base "ben t'as qu'à prendre sur toi et arrêter". Consciemment, c'est ce qu'il veut de tout son cœur, mais si malgré la dégradation de sa santé, si ses gosses le voient plonger, s'il risque de perdre sa femme, il n'y arrive pas, c'est que l'inconscient lui dicte de boire.
Pourquoi ? Parce qu'à sa première gorgée (de sa vie) il a mémorisé que ça provoquait des émotions pas désagréable. En plus il pense que ça l'aide à se faire des amis, que ça le rend cool, et il a envie de fuir de la peur que le monde lui inspire (comme tous les hommes), &c. Le piège se referme très vite, et même quand un homme pense avoir conscience de faire une chose X, son inconscient lui barre la route (ça concerne pas que les addictions d'ailleurs, avec la même logique, le principe même de libre-arbitre tombe comme un château de cartes).
Le tabagisme marche un peu de la même manière. On fume parce que ça nous donne un air cool (je fumais sans doute pour ressembler à mes héros de "Casablanca" et des "Tontons Flingueurs") et parce que socialement il y a un effet de groupe non négligeable. Du coup pour arrêter sans substitut, il faut convaincre son inconscient de l'inutilité de la chose, sinon, on aura toujours la sensation de manque et de privation. Ce n'est pas simple mais c'est loin d'être marginal ; dans l'alcool, les statistiques sont formelles, l'abstinence volontaire et subite est plus fréquente que la guérison via alcooliques anonymes ou autres cures de désyntox.
Le problème c'est que le processus de guérison n'est pas du tout lié à la volonté. Il faut tout d'abord avoir conscience de la nocivité du truc (ce qui ne coule pas de source dans la clope, puisque nous sommes par nature voués à penser à court terme), et s'entrainer à penser différemment sa réalité (à ce stade, quelqu'un d'extérieur se dit "wtf ?"
), ce pourquoi sont totalement inutiles les patchs et les images dégueulasses de sensibilisation (ce qui a un effet pervers encore pire, faire culpabiliser les fumeurs).
C'est un peu philo de comptoir, mais pour être clair, comme un être humain est consciemment incapable de comprendre l'intégralité de la réalité qui l'entoure, il relègue beaucoup de choses au fin fond de son esprit (beaucoup étant des réalités qui dérangent, si on pouvait se figurer physiquement l'inconscient, ce serait vraiment un endroit poisseux).
Imagine la bonne vieille image de la caverne platonicienne, mais avec une petite variante. Tu es dans le noir, et tes yeux sont tes mains. Tu touche la patte d'un éléphant (je vais pas dire trompe sinon Mike va se rappliquer
) et tu penses avoir conscience qu'un éléphant ressemble à une patte. Un autre touche son ventre et pense avoir conscience qu'un éléphant ressemble à un ventre, et ainsi de suite. Ce qu'on doit comprendre, c'est que chacun a littéralement sa propre vision de sa propre réalité, et que concrètement tout le monde se plante. Si on allume la lumière, notre conscience voit qu'on contemple un éléphant dans sa globalité, mais l'inconscient a imprimé qu'un éléphant était une patte (en vrai, allumer la lumière est impossible, sinon tout le monde péterait un plomb, c'est juste pour imager), et comme l'inconscient déteste avoir tort, il va dire qu'il rêve, ou qu'il est dans une simulation (ou un simulacre ? lit Baudrillard si tu es dans ce genre de pensée métaphysique
).
Dans le cas de l'addiction il faut comprendre inconsciemment (paradoxe) la vraie nature du mal. Concrètement se répéter encore et encore que l'on est un esclave de la substance. Habituer l'inconscient à intégrer qu'à la place de la cigarette du matin, ou de la cigarette de quand on s'emmerde, il importe de faire autre chose (n'importe quoi, des pompes, lire un bouquin, écouter une musique...).
Bref, dit comme ça, c'est un peu simpliste
Et un peu mensonger, j'ai trouvé un substitut, le café. J'en bois peut être trop, mais comme je bois plus une goutte et je fume plus, je me dis que ça va, si c'est mon seul vice, je devrais m'en sortir...