@gaellink Mes condoléances pour ton grand-oncle. Un décès n'est jamais facile à vivre, a fortiori quand on était déjà dans une mauvaise passe. Beaucoup de courage à ta famille et toi pour surmonter ce deuil.
C'est très bien que tu aies réussi à constituer un post explicitant ton état, surtout à l'écrit : ça permet de prendre un peu de recul sur la phase de crise, et de t'en distancer d'une certaine manière. Parfois, c'est embarrassant de se rendre compte de sa propre frénésie (quand je me fais une rediffusion mentale de certains trucs que je fais par impulsivité quand je stresse, ça me fait tellement rire que j'ai envie de les réutiliser pour des mises en scène comiques
), mais c'est aussi libérateur.
Ce qui pourrait t'aider (et c'est sans doute le genre de questionnement vers lequel te tournerait un psy), c'est de chercher à analyser un peu tes états pour trouver ce qui les déclenche. À partir de quel moment de la journée t'es-tu sentie mal ? Qu'est-ce qui a provoqué ton changement d'état ? Si tu te reproches quelque chose, pourquoi ? Est-ce que tu reprocherais à autrui ce genre de chose ? Qu'est-ce que tu peux faire, dans ce moment présent, pour changer ton état/cesser de te reprocher ça ?
De même, dans tes phases de vide, où tu te sens vraiment engourdie psychologiquement et où tu peux avoir l'impression d'avoir un trou noir à la place de tes sentiments (tu es loin d'être la seule à connaître ce genre d'états), essaye de chercher plus profondément. Tu ressens forcément quelque chose même si c'est faible, que ce soit sur l'activité que tu fais au moment de ta prise de conscience du vide, ou la direction globale de tes pensées.
Prends note de ce genre de petits engrenages de réflexion à déclencher. Souvent, quand on fait une crise d'angoisse ou de déprime, on perd toute rationalité et on se dissocie complètement de fils de pensée apaisants comme ceux-ci. Mais si tu arrives à t'y guider, tu pourras mieux comprendre tes douleurs, et les dépasser pour atteindre le calme.
Évidemment, voir un psy te serait très bénéfique, comme l'ont souligné les autres. N'hésite pas à extérioriser tes pensées : l'avoir fait sur le Mylife est très bien, mais si tu as des amis de confiance, ou si tu peux communiquer avec tes parents dans tes moments de détresse, fais-le ! Cocotte t'a aussi proposé de venir sur le tchat, c'est une très bonne idée également. De nombreux membres ont aussi leur boite MP d'ouverte si tu sens qu'ils seraient bon confidents. Tu peux toujours m'envoyer un message, même si je suis peu disponible, il sera lu.
N'aie pas peur de soumettre tes pensées au jugement des autres. Les gens qui ont un avis négatif de tes états sont souvent peu renseignés sur les difficultés que l'on peut rencontrer psychologiquement. Ce n'est pas entièrement de leur faute, même s'il en résulte qu'ils peuvent être très blessants. En tout cas, ce n'est pas à leurs commentaires que tu dois prêter attention, si jamais tu en reçois.
Tu as aussi la chance de pratiquer de la musique et de dessiner, ça peut t'être particulièrement salvateur si tu es perdue. Plutôt que d'expliquer à quelqu'un ton état, tu peux le retranscrire visuellement ou musicalement. C'est plus abstrait, donc parfois plus apaisant. Quand bien même tu trouves le résultat nul et que ça finit à la poubelle, le fait de transformer tes pensées négatives en une force créatrice peut t'apporter beaucoup !
Et n'aie aucune timidité dans ta création. Ne te bride pas par volonté d'« avoir un bon résultat ». Aucun artiste n'est réellement satisfait de ce qu'il produit, quand bien même ce serait un génie (Moebius avait peu d'estime pour son travail, et pourtant sa ligne est unique !). Je ne suis pas en train de te dire de te défaire de ton jugement critique, loin de là. Mais ne l'autorise certainement pas à te maltraiter ! Si tu trouves un de tes dessins nul, ça ne veut pas dire que tu dois poser ton crayon et rester frustrée. Si tu n'es pas satisfaite aujourd'hui, tu le seras plus tard : s'entraîner, c'est progresser. Pour rester sur Moebius, c'est lui qui disait : « un dessin n'est jamais mauvais, il est seulement inachevé ».
Ne balise pas non plus sur la potentielle gravité de ton état. Ton hypersensibilité n'est pas une chose dont tu dois avoir honte, ou dont tu dois parler comme si c'était une condition ou une maladie : avec le temps, tu vas simplement apprendre à composer avec ses avantages et ses défauts. Ni plus ni moins. Si jamais tu es en dépression, ou que tu as des troubles anxieux, ce n'est pas sans issue non plus, et un psychologue pourra t'aiguiller (Shern a tout dit).
Repose-toi et n'aie pas peur de prendre un peu confiance en toi
(oui je sais, c'est moi qui dis ça). Il n'y a jamais que du négatif ou du positif ; mais il faut se concentrer sur le positif pour trouver les forces d'avancer. Essaye de trouver les points forts de chacune de tes journées lorsqu'elles se terminent, il y en a forcément eu. Ce n'est pas une question de circonstances mais seulement d'état d'esprit.
Dans tous les cas, je te souhaite beaucoup de courage. Prends soin de toi. Si aujourd'hui est difficile, rappelle-toi que tu as connu des jours plus heureux et que d'autres t'attendent sur la route.