Coucou, je viens redonner quelques petites nouvelles haha. Bon, c'est surtout que ça me fait du bien d'écrire ici parce que je me sens moins seule. Dans la vie de tous les jours, certes j'ai Zelink, mais je me sens finalement très seule (mais heureusement que je l'ai lui). Attention, je mets un disclaimer parce qu'il y a un sujet sensible qui est abordé.
Bon depuis mon dernier post, il y a des choses qui se sont passées. J'ai voulu essayer d'inverser la tendance, de reprendre ma vie en main et pour ce faire, je devais me libérer d'un fardeau qui me gangrénait (et me gangrène toujours) depuis douze ans. Je suis allée porter plainte contre mon oncle qui m'a agressée sexuellement il y a douze ans. Ça m'a prise en rentrant de la fac... Je me suis arrêtée à l'arrêt de métro près d'un commissariat de police, j'ai prévenu Ze et on y est allés. Là-bas, je suis tombée sur un policier adorable qui m'a écoutée même s'il ne pouvait pas prendre ma plainte (vu que j'étais mineure au moment des faits). Il m'a redirigée vers la brigade des mineurs, j'ai eu un rendez-vous et je m'y suis rendue.
Le dépôt de plainte a duré presque quatre heures, c'était long et éprouvant. La brigadière ne s'est pas contentée que des faits et m'a demandée de raconter ma vie, mon parcours jusqu'ici. « Vous êtes forte d'avoir traversé tout ça toute seule, sans l'aide d'un professionnel », elle m'a dit. J'avais haussé les épaules sur le moment parce que je n'y croyais pas. Pour moi, ce que j'avais vécu et ce que j'étais en train de vivre actuellement, c'était ridicule à côté de ce que d'autres personnes ou victimes avaient pu vivre ou vivaient. Maintenant que je me remémore cette phrase, j'ai les larmes qui me montent aux yeux même si j'ai du mal à y croire. Peut-être qu'il y a une part de vérité ? Bref, des proches vont être convoqués, je vais devoir passer un examen médico-psychologique et tout le ramdam. Lorsque je suis sortie du commissariat, j'étais juste fatiguée. J'avais été écoutée mais en même temps, je me sentais un peu abandonnée. C'était peut-être l'attitude assez fermée de la brigadière qui m'avait laissée cette impression (attitude que je peux comprendre, elle doit entendre des horreurs toute la journée...).
Enfin... comme je disais, à la sortie, le soir même, je n'étais pas particulièrement mal. Ce sont les jours suivants qui ont été très très durs. Le plus dur, ça a été de prévenir ma mère de mon dépôt de plainte. Elle était sous le choc, elle ne savait pas quoi dire puis m'a confiée qu'elle avait peur que ça me détruise. Je lui ai répondu qu'il m'a plus détruit que cette plainte que j'avais laissée. Qui sait si elle va aboutir à quelque chose ? Je n'ai aucune preuve. C'est la parole de mon agresseur contre la mienne...
Là, vous devez vous dire que j'ai vraiment une vie de merde ha ha. Je suis d'accord avec vous.
Les jours suivants ont commencé à devenir un enfer psychologique pour moi. J'ai arrêté d'aller en cours et même aux TDs. Je pleurais du matin au soir, sans aucune raison. La nuit aussi, je pleurais beaucoup. Je n'avais pas de pensées morbides, j'étais juste affreusement malheureuse... parce que durant ces jours-ci, j'ai fait une rétrospective de ma vie jusqu'à maintenant et je me suis rendue compte que je n'avais jamais été heureuse. Là, ça s'est calmé, je ne pleure plus mais je tourne de nouveau en rond chez moi toute la journée. Chaque chose (cuisine, ménage, lessive, courses) me demande un effort considérable, je dois me forcer pendant un bon moment avant de réussir à le faire. C'est très dur. Mais au moins, j'ai réussi à passer la première étape... Bien que je ne sache pas où en est ma plainte. La deuxième étape, c'est de trouver un psychiatre.
Ensuite, qu'est-ce que je vais faire ? Je suis dans le flou. Mes partiels sont la semaine prochaine et mon moral est dans les abysses. Je n'ai évidemment rien révisé et vu mon état actuel, j'ai peu d'espoir d'y arriver. Alors je dois songer à autre chose. Il faut que je trouve un job, mais que je reste active scolairement pour ne pas perdre ma bourse pendant ce temps de recherche de travail. C'est très dur, je vous assure. Très dur de simplement faire quelque chose. Je ne bouge plus, j'ai pris un peu de poids (ce qui m'angoisse beaucoup vu que j'ai un passé anorexique lol [vie de merde oui oui]), je mange que de la merde vu que j'ai du mal à cuisiner, que je m'ennuie et que je tourne en rond... Je veux me lever, je veux avancer mais là, c'est au-dessus de mes forces. Je patauge dans la fange et je finis par m'y enfoncer... Je suppose que je dois attendre et me reposer. Ne rien précipiter pour ne pas consommer inutilement mon peu d'énergie.
Voilà, voilà.