Bonjour bonsoir à tous. C'est l'heure des aventures rocambolesques de la Capounette, j'espère que vous êtes bien installés !
Donc hier nous faisions notre retour de vacances de Haute-Savoie vers notre petite bourgade dans le Tarn. Bien évidement, hors de question de passer dans la vallée du Rhône, nous décidons, malgré les prévisions météo, de passer par notre trajet habituel dans le massif central. Nous avisons des horaires à cause du couvre-feu, et partons donc avec un peu (pas beaucoup) de marge un peu avant midi. En principe, en 7h-8h, le trajet est bouclé.
Il neige en Haute-Savoie. Oh, rien de méchant, des averses de neige (qui tient !) entrecoupées de pluie (donc ça refont). On part quand même, on sait qu'une fois descendue de la montagne (dans la vallée oho), ça ira. Tout se passe bien, on part à l'heure prévue, pas un flocon sur la route. Au passage d'un col sur l'autoroute, de la neige, il nous semble même voir des éclairs (orage de neige !), mais tranquille, ça ne tient pas sur la route. Il pleut ensuite jusqu'à ce qu'on quitte la Haute-Savoie.
On passe Lyon tranquille, Saint-Etienne, tranquille toujours. Puis le Puy. Tout va bien. On arrive sur les plateaux de l'Aubrac, c'est magnifique ces paysages enneigés. Le vent pousse un peu la neige sur la route, je passe sur quelques zones avec quelques flocons sur la neige, mais pas plus de quelques mètres, ça va. On arrive à Mende sous quelques flocons, et on se dit qu'on a fait le plus dur. C'est bon, les plateaux sont passés, tout va bien. En plus, on est dans les temps.
Donc on attaque le tronçon vers Rodez. On a un bout de nationale (la RN88), un bout d'autoroute (A75) puis de nouveau la N88. Il neige toujours. On rigole, mais tout va bien, ça ne tient pas. On prend la bretelle pour prendre l'autoroute. Il neige toujours. Ca monte. Et ça tient. Une voiture devant moi, je le suis. Je roule sur la neige. Ca monte toujours. La voie à droite est couverte de neige, facile 20/30cm, mais sûrement le précédent passage du chasse-neige qui a fait son boulot. Sur la voie de gauche, c'est maintenant une petite couche de 10cm qui s'est installée. Et il neige toujours. Et ça monte toujours. Je suis les traces de la voiture devant moi, ça va, on roule à 20km/h, mais on roule.
Et là on rattrape quelqu'un. Qui lui par contre roule limite en marche arrière. S'il passe les 5km/h, c'est incroyable. Je passe la première. Et là je comprends. A cette vitesse, j'ai pas d'adhérence. Il FAUT que je roule. On finit par s'arrêter quelques mètre plus loin. Bawi, ça monte, il arrive pas à avancer. Je m'arrête aussi. Et je comprends que si je ne pars pas MAINTENANT, on passe la nuit ici (ou jusqu'au passage du chasse-neige au moins).
Du coup yolo. Je lâche un peu pour reculer d'un mètre pour avoir la place. Et je démarre. Démarrage en côte sur la neige s'il vous plait. Même pas je patine, je pars nickel, je déboîte et je fais ma trace. Je laisse les deux voitures qui étaient devant moi, je passe une madame qui poussait sa voiture (dans la montée mdr), et quelques autres voitures en vrac et je continue. Finalement, ça accroche correctement. Pas de gestes brusques, on se maintient à 20/30km/h, c'est de l'autoroute tout droit, tout va bien.
Je passe le col, victoire ! et commence à redescendre. Ouf.
Mais que dalle ! Il y a un deuxième col ! De nouveau des voitures arrêtées en vrac sur la route, les warnings et tout. J'avise entre deux voitures, ça passe pile poil au quart de cm pile, je trace. Je continue ma route, et passe le second col. Ouf. 1 heure pour faire 30km.
Je prends donc la sortie vers Rodez, un peu de neige sur la route, mais rien de bien méchant, d'autant que ça descend. Rapidement plus rien du tout sur la route, on rigole dans la voiture, on se dit qu'on y a echappé belle, et que tout va bien maintenant. QUE NENNI !
On passe donc Rodez et on arrive sur la voie rapide. Et là. File de voitures arrêtées sur la file de droite, avec les warnings. Un peu de neige sur la route, 'fin surtout sur les côtés, les traces sont très nettes, c'est clairement praticable. Je continue donc sur la file de gauche, en me demandant ce qui se passe. Tellement bizarre que je finis par m'arrêter 500m plus loin, au milieu de ma voie. La file parait interminable à gauche, et je comprends pas pourquoi personne ne fait comme moi. On pose donc la question à la voiture à côté de nous. Il sait pas ce qu'il attend, mais il attend. Ok. Donc on continue. On roule encore facile la même distance avant de se retrouver coincées derrière des voitures à l'arrêt. On s'arrête donc (no shit) avant de procéder à la même manoeuvre que précédement : on demande à nos voisins ce qu'il se passe (peut être qu'ils ont eu des infos à la radio, on sait jamais). Ils ne savent pas plus, peut être la neige qu'ils disent. On rigole quand on repense à l'autoroute précédement, mébon, on est l'arrêt.
De longue minutes passent avant qu'on aperçoive des girophares bleus derrière nous. Le chasse-neige ! On se pousse comme on peut (sacré manoeuvre quand personne ne veut te laisser passer sur la file de droite). Avant de se retrouver du coup au milieu de la route, la file de voiture suivant le chasse-neige ne nous laissant évidement pas nous insérer dans la circulation. Je me vois donc contrainte de forcer comme une sale pour me faufiler (oupsi).
Les choses avancent doucement, le chasse-neige ayant du mal à avancer (à cause des voitures) et évidement les gens de la file de droite se glissent dans la file de gauche pour avancer, ce qui ralentit d'autant plus le mouvement. Bon et pour ce qui se posait la question, on sait pas ce que faisait le chasse-neige, puisqu'il y avait autant de neige du côté où il passait que du côté où il passait pas
Et après facile 2 km comme ça, on arrive au bout de la file. Trois camions à l'arrêt warning allumés, un avec les roues dans de drôles de sens, et trois flics faisant la circulation. Et qui se maraient en disant aux gens qu'il leur restait 3 minutes pour rentrer chez eux avant le couvre-feu.
Oui oui on a bien prit plus d'une heure pour faire 3km. Et on était à plus de 1h30 de notre point d'arrivée. Tout ce qu'on aime.
Au total, 10 heures de route hier, de belles émotions, l'apprentissage de la conduite sur la neige dans des conditions plus que réelles et de magnifiques paysages. Bref, une sacrée aventure !