Auteur Sujet: Les questions bêtes de la vie.  (Lu 422350 fois)

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Les questions bêtes de la vie.
« Réponse #1950 le: mardi 27 février 2018, 00:12:40 »
Hm. Je vois et je conçois. Mais c'est vraiment pas pertinent pour l'instant alors. Ce serait bien que ce soit moins fréquent dans tous les cas, ça transforme les profs en animateurs, ce qui est vraiment triste.
C'est vrai que certains TP au collège m'avaient vraiment plu ou intéressée (.. Les dissections notamment, désolée), et je m'en souviens très bien, tu as raison pour le coup, j'avais oublié ça !
Bon courage pour ton stage d'ailleurs ! :D

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« Réponse #1951 le: mardi 27 février 2018, 00:19:08 »
Citer
Personnellement, je trouve que des posters, exposés, etc. sont bien plus ludiques et intéressants qu'une dissertation ou une analyse de texte.

Je sais pas ce que c'est votre histoire de posters (jamais eu à faire ça dans mes années lycée) mais une dissert et une analyse de texte ça permet de structurer ses textes, ça entraîne à écrire, ça développe notre esprit critique, accessoirement ça permet de nous entrainer à comprendre des textes qui en général ne sont pas spécialement simples (surtout parlant en philo ça).
Tu peux toujours dire que dans la vie de tous les jours personne ne se sert de dissertations ce qui n'est pas totalement faux (pas totalement vrai non plus) mais on peut dire la même chose de pratiquement toutes les matières enseignées. Dans l'absolu 99% des gens s'en foutent de la SVT, de l'EPS, des maths, encore pire de la philo. Connaître les différents courants littéraires c'est de la culture pure et simple, c'est pas un savoir négligeable (sauf pour ceux qui sont du genre à cracher sur la littérature et à être pro science, mais ils ont pas la maturité nécessaire pour comprendre que tout est important).

Bref c'est pas parce que personne ne s'en sert dans la vie de tous les jours que c'est inutile (surtout les maths et la philo qui sont à mon sens deux faces d'une même pièce).

Après faire des travaux de groupe ET des dissertations serait pas une mauvaise idée. L'école c'est censé être ludique pour donner le goût du travail mais passer un certain stade tu vas pas en cours comme si t'allais au cirque quoi.

Sinon vous êtes sérieux tous à dire que le lycée c'est un jeu d'enfant ? v.v
On dirait que vous comparez ça à la maternelle, limite c'est des jeux de collage et coloriage. Quand j'étais au lycée j'étais largué sur pas mal de matières notamment scientifiques (la science physique, quelle galère...) et même en langue vu que j'étudiais une langue assez complexe (le russe) ça contrebalançait pas ma moyenne (ça la faisait baisser même). J'ai jamais trouvé que les études étaient vraiment obvious et je trouve ça un peu abusé ceux qui disent que c'est pas du vrai travail. Quant au fait qu'une école d'ingénieur puisse être facile, euh... demain on en entendra certains dire que les choses sérieuses commencent au niveau Master v.v

Le fait justement que ce ne soit pas obvious + le fait qu'il n'y ait pas d'accompagnement est une des plus grosse faille de l'EN et explique de beaucoup les stats actuelles (les français sont de gros nuls en maths ET en orthographe). Donc c'est tant mieux si vous avez des facilités à comprendre les choses mais c'est pas vraiment le cas de tout le monde (toujours d'après les stats donc).
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« Réponse #1952 le: mardi 27 février 2018, 00:25:44 »
Oulà désolée si c'est apparu comme ça, mais t'inquiète pas je trouve le lycée très difficile quand même. J'ai des moyennes à tomber par terre dans tout ce qui est scientifique. :R

On parle pas des cours en soi mais des projets qu'on doit mener, quand on nous laisse un peu d'autonomie ou de travail de groupe. Bien sûr, certains cours sont intéressants, comme tout, mais oui, les travaux qu'on me demande sont comparables au collège actuellement. C'est juste chercher 3 images et 3 dates et faire un joli collage avec des jolies photos couleur. Je pense que t'as mal saisi ce qu'on dénonçait. :oups:

Mais oui je suis totalement d'accord -et contente- de voir quelqu'un qui pense pas que la philo soit inutile, et que tout a son importance !
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« Réponse #1953 le: mardi 27 février 2018, 00:41:18 »
Je suis d'accord avec la première partie de ton message D_Y. Moins avec la suite, particulièrement avec ça

Quant au fait qu'une école d'ingénieur puisse être facile, euh... demain on en entendra certains dire que les choses sérieuses commencent au niveau Master v.v

Je n'ai jamais dit que l'école d'ingé était facile. Il m'est arrivé (une ou deux fois), de me demander si les profs avaient conscience qu'ils faisaient face à des bacs+3/4. En début de première année, par exemple, on nous a demandé un bide travail en groupe sur l'entreprise. Notre groupe est tombé sur la résistance au changement, on avait une A4 à fournir, un oral de 5 minutes (en groupe de 4, hein). Je trouve ça un peu bidon comme exercice, surtout arrivé à ce niveau (et comment dire que la promo en avait un peu rien à faire et qu'on l'a un peu tous bâclé).

Oh et petit chipotage, ingé, c'est bac+5, comme un master :niak:

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« Réponse #1954 le: mardi 27 février 2018, 00:54:10 »
@Haine C'est surtout que j'ai aucune idée de ce que tu dénonces. A part les petits exposés classiques (qui sont certes pas d'une difficulté déconcertante mais ils ne sont pas fait pour l'être non plus), le seul gros travail de groupe que j'ai eu à faire c'était le TPE en 1ère et c'était pas un petit truc.

Après comme je sais que les programmes ont changés depuis l'époque où j'étais au lycée je dis pas peut être que mon expérience est différente mais même si je me souviens pas de la seconde comme d'une année particulièrement stressante (surtout car on nous fout pas trop la pression, qu'on a trois mois de vac d'été, et qu'à l'époque il était impossible de redoubler), je roulais pas sur les matières en mode surdoué avec 19 de moyennes, bien au contraire v.v

(enfin toi non plus apparemment, mais je me demandais sérieusement pourquoi tous les lycéens que j'entends sont subitement devenus des génies)
(genre on dirait qu'avoir au dessus de 16 à un contrôle c'est devenu la norme)
(alors qu'on dirait que le QI moyen des gens régresse v.v)

@Cap Alors à vrai dire j'ai aucune idée de comment se passe une école d'ingé, peut être que les profs prennent les nouveaux arrivants pour des débiles profonds je dis pas. N'empêche qu'avant ça il faut se taper une prépa, ce que je n'ai pas fait, mais ma sœur a fait prépa éco et le niveau était franchement élevé (genre bachotage non stop jusqu'à minuit pratiquement tous les jours).

Peut être que ma sœur est bête, que le niveau des prépa a baissé, ou encore que les ingénieurs sont des extraterrestres à l'intelligence supérieure par rapport au péquin moyen, je sais pas, n'empêche que pour beaucoup de gens (dont moi), les maths rien qu'au niveau seconde ça équivaut à du chinois, donc une prépa math pour les gens comme moi c'est aussi inaccessible que Polytechnique.
Après c'est entièrement une question d'habitude de travail. Quand j'ai commencé les maths ça m'intéressait pas du tout alors j'étudiais pas. Je n'ai pas été accompagné (ou bien plus tard, de sorte que ça servait pas à grand chose), le retard s'est creusé d'année en année et aujourd'hui je suis incapable de faire des calculs qui sont censés être basiques. J'imagine que si j'avais adoré les maths dés le primaire, voire si j'avais été accompagné dans mes lacunes dés le début, j'aurais eu une approche radicalement différente sur la question (peut être même un destin totalement différent mais bon on va pas refaire le monde) et j'aurais trouvé le niveau d'une école d'ingé totalement acceptable.

Sinon tu pinailles oui parce que le bac +5 c'est une fois que t'as fini l'école d'ingé, on me la fait pas à moi v.v
« Modifié: mardi 27 février 2018, 00:56:50 par D_Y »
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« Réponse #1955 le: mardi 27 février 2018, 12:09:59 »
Je suis assez d'accord avec ce que D_Y sur le fait que le niveau régresse, je rajouterai par rapport au fait que quand un élève est en difficulté on essaye pas vraiment de l'aider ou alors j'ai pu avoir à deux manières différentes qui sont un peu bidon...
Les cours de soutien de primaire le soir ou l'on te prends pour un con et ça te donne pas du tout envie de progresser, au contraire j'ai plus l'impression que ça dégoûte encore plus l'élève qui va se braquer. Ou alors un système de tutorat entre élèves dont je ne sais pas trop quoi penser... Certes ça fait un certain échange et un rapport totalement différent qu'avec un prof mais en même temps est-ce que ça peut vraiment aider ?

Haine pour ce qui est des travaux de seconde je ne saurai pas trop quoi dire. J'ai à peu près fait la même chose, disons que c'est surtout pour voir le travail de groupe et si l'élève prend ce genre de chose au sérieux. Le travail de groupe est quand même important et comme certains élèves détestent ça (voir presque tous) on les force. J'ai eu le droit à faire des DM de math à deux l'année dernière et j'en ai donc jamais rendu un seul. Certains élèves sont rejetés ou s'auto-rejette donc ça ne peut pas marcher.
Pour le reste oui il faudrait un bon équilibre entre disserte/rédaction/oraux et activités mais bon l'année de seconde est un peu osef et pas vraiment prise au sérieux on pourrait croire puisque trop différente entre la 3ème et ce qui va t'attendre en 1ère. Mais je pense que ce qu'on y fait reste quand même important mais basé sur le fait que dans le futur les élèves sont venus à faire que des projets en groupe comme de grands scientifiques... C'est parfois même ce que nous disais des profs en seconde donc forcément les élèves qui ne veulent pas ce genre de futur (et ils sont bien plus nombreux que ceux qui le veulent) bah forcément ils sont mis sur le côté.
Je trouve actuellement le système scolaire français pitoyable et lamentable aussi bien dans son fonctionnement, son programme que ce qu'on y laisse miroiter. Forcément si on voit la réalité ça ne sert à rien d'avoir envie de faire ça et d'y rester.
(après mon point de vue est totalement biaisé de part le fait que j'en suis venu à détester le système scolaire... Mais bon j'étais un très bon élève et même mes professeurs me le disait donc ça aurait pu être totalement différent mais on va pas changer le passé)
Merci à Haine et Jielash pour le kit <3

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« Réponse #1956 le: mardi 27 février 2018, 13:29:49 »
Par rapport aux exposés/posters/autres dont parlait initialement Haine, je trouve personnellement qu'il y a autant, voir plus dans certains cas précis, de boulot pour eux que pour le cas d'une dissertation. Ce ressenti vient du fait que pour une dissertation, j'arrive à plus facilement mettre tout ce que je veux que dans un exposé et cie car j'ai dans ce dernier cas l'impression de passer à côté de trucs importants alors qu'en fait non. Et puis, comme cela a déjà été avancé au-dessus, on arrive plus facilement à retenir des choses dans un format non-textuel ou même à les visualiser (je pense aux généalogies pour définir qui est parent avec qui ou d'autres joyeusetés dans le genre).

Après pour le travail de groupe à proprement parler, je reconnais n'avoir jamais été particulièrement chaude à ce genre de truc car, souvent, je me fais carotte d'une manière ou d'une autre au final. -> J'en comprends bien entendu l'intérêt de ce genre de pratiques mais à mon sens, on ne devrait pas systématiquement noté les travaux de groupe car à mon sens, ce n'est pas forcément le système le plus juste. (Mais d'un autre côté, je comprends les profs car, souvent, si c'est pas noté, certains ne font rien).

Ou alors un système de tutorat entre élèves dont je ne sais pas trop quoi penser... Certes ça fait un certain échange et un rapport totalement différent qu'avec un prof mais en même temps est-ce que ça peut vraiment aider ?

Pour le tutorat entre élèves, j'ai du en faire au second semestre en L2 (Je n'avais pas validé mon premier semestre à 0.2 point et c'était obligatoire pour tout ceux qui n'avait pas eu leur semestre. Au final, je suis la seule à y être allée jusqu'au bout.). Pour ma part, indépendamment du contexte dans lequel j'y allais, cela m'a servi car j'ai pu voir des points de cours que je ne voyais pas forcément avec les professeurs. Après, pour que cela fonctionne, il faut vraiment que la personne y voit son intérêt car sinon, c'est inefficace au possible.

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« Réponse #1957 le: mardi 27 février 2018, 18:18:28 »
(enfin toi non plus apparemment, mais je me demandais sérieusement pourquoi tous les lycéens que j'entends sont subitement devenus des génies)
(genre on dirait qu'avoir au dessus de 16 à un contrôle c'est devenu la norme)
(alors qu'on dirait que le QI moyen des gens régresse v.v)

Avoir un haut QI n'est pas synonyme de réussite scolaire. Certains décrochent complétement, parce qu'ils s'ennuient, et deviennent des perturbateurs.  D'autres, n'ayant jamais appris à travailler, se foirent complétement quand ils se retrouvent confronté à une difficulté. Bon, et d'autres réussissent très bien, hein. Mais réussir à l'école (surtout avant le bac), c'est simplement que le système te convient, ou que tu arrives à t'y adapter.
Et pour rebondir sur le reste, j'ai rencontrés des gens en ingé pas vraiment futés (pas de nom !), et je me demande toujours comment ils sont arrivés là, et surtout, je me demande ce que ça va donner quand ils seront ingé...

Je ne me permettrai pas de me prononcer sur ta sœur, je ne la connais pas, mais la prépa ne convient pas à tout le monde. Ça demande une grosse charge de travail, ya beaucoup de bachotage (et encore, j'ai fait prépa intégrée, j'ai été plus épargnée que les prépas classiques). Donc certaines personnes brillantes ne passent pas la prépa (pas leur style), et d'autres pas forcément très futées, mais avec une bonne capacité "ingurgitage-recrachage" passent très bien.
Et perso, arrivée en fin de prépa, j'en pouvais plus des maths. J'adorais complétement au lycée, maintenant, je ne veux plus en entendre parler. Et ce n'est pas parce que tu es ingé que tu es bon en maths. Regarde les bios ! clash gratuit pardon

Et pour le niveau. Le niveau de lycée baisse, le niveau du bac baisse, ce qui fait grincer les prépas. Les écoles d'ingé (je ne sais pas pour les autres, du coup, je ne me prononce pas, mais je suppose que c'est la même chose) demandent toujours le même niveau d'entrée. La marche entre le bac et le concours est donc plus grande. Ce qui rend la prépa encore plus dure.
Voilà en résumé ce qui a été dit lorsque je cherchais mon orientation post bac, donc, en 2013 (réforme des lycée de 2011). Ça n'a pas du trop changer...

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« Réponse #1958 le: mardi 27 février 2018, 22:28:25 »
C'est un peu connu que les écoles d'ingé c'est pas si dur, et que c'est le concours qui l'est ! Mon associé vient de Centrale, et il en parle régulièrement. On leur gonfle la tête avec le fait qu'ils sont l'élite, mais au final, en sortant, c'est surtout le diplôme qui ouvre les portes, par les compétences. C'est un système, en gros.

Mais en soit, le concours montre que c'est peut être facile parce que les personnes sont passées par du plus dur.

En tout cas, ce qui me fait marrer dans les débats actuels, c'est qu'on parle des bacs généraux, des bacs pro... Mais les bacs techniques, je crois pas avoir entendu une seule personne sur radio ne serait-ce qu'en parler ! :hap:

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« Réponse #1959 le: mercredi 28 février 2018, 12:45:48 »
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Personnellement, je trouve que des posters, exposés, etc. sont bien plus ludiques et intéressants qu'une dissertation ou une analyse de texte.

Je sais pas ce que c'est votre histoire de posters (jamais eu à faire ça dans mes années lycée) mais une dissert et une analyse de texte ça permet de structurer ses textes, ça entraîne à écrire, ça développe notre esprit critique, accessoirement ça permet de nous entrainer à comprendre des textes qui en général ne sont pas spécialement simples (surtout parlant en philo ça).

Je rebondis là-dessus car j'ai vu ce sujet y a quelques semaines sur les réseaux sociaux. A l'origine, oui, c'est l'objectif du français et de la philo au lycée : apprendre à compiler, recouper et opposer des sources variées. A terme, on doit pouvoir dégager une opinion personnelle et éclairée (le fameux thèse, antithèse, synthèse) au lieu de répéter ce que les autres disent. On doit pouvoir aussi bien approuver que remettre en question les opinions d'autrui, pas pour le plaisir ni la facilité de le faire, mais parce que c'est pertinent, quant bien même autrui serait bardé de diplômes ou recommandé par des instituts prestigieux. Pour toutes ces raisons, l'enseignement de la philosophie au lycée est une nécessité (surtout quand on voit la quantité de moutons qu'a encore maman télé qui a jamais raison mais qu'on continue d'écouter et de citer régulièrement).

Mais sorti de ces idylles, enseigner la philo à des ados qui se demandent seulement s'ils vont fourrer Léa ou Amine ce soir, à des "curieux sans plus" qui résume Nietzsche à sa moustache ou à des L qui ont atterri là parce que "le technique c'est dégradant, un bac général sinon rien", c'est pas exactement ce que j'appelle le taf de rêve. Tu peux démarrer avec toute la meilleure volonté du monde en tant que jeune prof, au bout d'un semestre, ta motivation sera pas exactement la même, et la qualité de ton cours non plus. Le peu de notions que j'ai apprises en un an de terminale, c'est pas à ma prof que je les dois, c'est à mon manuel.

Tu m'étonnes que certains veulent supprimer cette matière au profit de cours d'économie ou de politique qui seraient "plus utiles au quotidien", ou d'heures supplémentaires en matières "plus concrètes" comme les langues ou les maths.

Mille mercis à Yorick26 pour la signature !

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« Réponse #1960 le: mercredi 28 février 2018, 14:52:04 »
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L qui ont atterri là parce que "le technique c'est dégradant, un bac général sinon rien"

Pourquoi tu prends juste les L en exemple ? La philo est enseignée à tout le monde et pareillement tout le monde trouve qu'un bac techno est dégradant, peut être même plus dans la branche scientifique qui a tendance à penser qu'ils sont l'élite de la nation. Les L sont déjà amalgamés assez souvent punks à chien en devenir, on va pas commencer à leur donner l'exclusivité de quelque chose qui est un fléau dans tous les bacs généraux.

Sinon je vois pas en quoi un ado qui penserait exclusivement à Léa et qui se moquerait de la moustache de Nietzsche trouverait subitement un cour de math idyllique ou comme étant un taf de rêve. Ça a pas trop l'air d'être le genre de personne à se passionner pour les études en général.
Et puis ça m'intéresse cette notion de "taf de rêve", ça veut dire quoi concrètement dans notre système scolaire actuel ? Ça t'es arrivé souvent que l'EN te fasses rêver ? Te pousses à être curieux ? Te fasses découvrir des choses que tu juges vraiment "utiles" ? D'ailleurs j'ai énormément de mal avec cette notion d'utilité comme expliqué plus haut, une très grande majorité des choses apprises à l'école sont absolument inutiles en apparence et quantifier ce qui est utile et ce qui ne l'est pas est très abstrait (en plus de dépendre des personnes).

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Tu m'étonnes que certains veulent supprimer cette matière au profit de cours d'économie ou de politique qui seraient "plus utiles au quotidien", ou d'heures supplémentaires en matières "plus concrètes" comme les langues ou les maths.

Oui sauf que la philosophie c'est pas que de la métaphysique, les cours d'économie existent déjà (note qu'il existe aussi la philosophie économique) et la politique s'apprend via la philosophie. Platon, Hobbes, Rousseau, Tocqueville, ce sont des philosophes pas des mathématiciens.

Je pense qu'on sous-estime beaucoup l'importance de la philosophie parce que cette matière partage les même "défauts" que la plupart des autres : elles ne sont pas utiles dans l'immédiat et/ou on nous incite à apprendre sans comprendre, à régurgiter sans saisir ce que l'on vomit. Note que c'est un peu pareil que les maths, la plupart des gens à part les additions, soustractions, multiplication, voire pourcentage (pour les soldes, et encore) ils ne se servent littéralement de rien de ce qu'ils ont appris (ou pas compris) et ils s'en sortent très bien.
La philo quand tu t'investis te fait voir le monde différemment et bouleverse un peu ton esprit logique, exactement comme les maths en somme c'est pour ça que je dis que les deux sont paradoxalement très similaires et complémentaires.

En passant je vois les langues concrètes je veux bien comme l'anglais, mais le grec ancien ça sert à quoi dans notre monde ?  ;)
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« Réponse #1961 le: mercredi 28 février 2018, 17:35:19 »
Le grec ancien sert à se la péter pour lire du grec sur les notices d'appareil électroménagers.  :hihi: Non en vrai ça me sert notamment pour les étymologies des mots que je ne comprends pas. Cela m'aide à comprendre la langue française un petit mieux parce que certains mots ont tendance à dévier et qu'avec l'étymologie on s'y retrouve.

Mais après, la philosophie est méga importante. Perso, j'utilise la philosophie non pas pour paraître intellectuel, mais pour m'aider à me comporter de manière un peu plus juste. C'est un peu l'équivalent de ma bible. C'est un ensemble de pensées et de réflexion qui m'indiquent quelles sont les voies qui peuvent être prises, lesquelles pourraient être les meilleurs. Comment analyser mes actions et leurs conséquences. Même si j'ai fait S, j'ai adoré mon année de philosophie. J'ai poursuivi un petit peu avec la littérature en école préparatoire. Si le thème de l'année "Les énigmes du moi" était très mal foutu, le thème de ma dernière année tournait autour du "Mal" et c'était méga instructif. Et même si je ne suis pas fan de Jean Jacques Rousseau j'ai été surpris de la portée que pouvait avoir en moi ce qu'il écrit dans la Profession de foi d'un vicaire savoyard.

C'est comme les films qui te remettent en question quand ils abordent les thèmes des choix, de la folie, de la liberté etc... C'est très instructif. C'est intéressant de le mettre en valeur en l'appliquant dans ta vie.

C'était quoi la question au début ?

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« Réponse #1962 le: mercredi 28 février 2018, 18:58:43 »
Ah ah, puisqu'on dévie, je réponds juste sur deux petits points :



A l'origine, oui, c'est l'objectif du français et de la philo au lycée : apprendre à compiler, recouper et opposer des sources variées. A terme, on doit pouvoir dégager une opinion personnelle et éclairée (le fameux thèse, antithèse, synthèse) au lieu de répéter ce que les autres disent. On doit pouvoir aussi bien approuver que remettre en question les opinions d'autrui, pas pour le plaisir ni la facilité de le faire, mais parce que c'est pertinent, quant bien même autrui serait bardé de diplômes ou recommandé par des instituts prestigieux. Pour toutes ces raisons, l'enseignement de la philosophie au lycée est une nécessité (surtout quand on voit la quantité de moutons qu'a encore maman télé qui a jamais raison mais qu'on continue d'écouter et de citer régulièrement).

Je rebondis là-dessus, j'avais suivi un cours avec un public issu de pas mal de pays européens, mais j'ai aussi pu le constater lors de mon Erasmus : la manière d'enseigner la structure dans l'argumentation et dans les plans de rédaction en France est très bonne. Le modèle thèse-antithèse-synthèse n'est pas universel et on travaille beaucoup dessus en France. Ce que je trouve très intéressant, parce que c'est une structure efficace et qui tient compte des opinions favorables comme contraires et a pour but de forcer la personne à peser le pour et le contre, et à dégager quelque chose. Ce qui s'apprend sans doute dans les cours de philosophie, mais aussi de français j'imagine ? J'ai également appris ce modèle, même si pas autant, mais j'ai souvent constaté que pas mal d'étudiants étrangers (hors monde francophone, de ce que je connais) ont vraiment des problèmes pour faire des travaux écrits aussi structurés et synthétiques (par définition) que les travaux de Français.

Et pour le grec ancien, c'est facile de taper dessus, mais avec du recul, je ne regrette nullement de l'avoir appris pendant quelques années (avec le latin en plus), parce qu'il y a des avantages réels et mesurables. En dehors des arguments classiques, mais pertinents, tels que la meilleure compréhension de l'étymologie des mots, et de l'orthographe globalement, et la découverte d'une culture historiquement importante pour comprendre notre propre société, il y a aussi le fait de mieux comprendre la grammaire et la structure de sa propre langue. Je pense avoir eu des bons cours de français, mais c'est vraiment avec le latin et le grec que j'ai vraiment appris à définir et à schématiser comment fonctionnait une grammaire, ou une phrase en général, parce qu'en français, tout est automatique pour moi. Je ne pensais pas en termes de phrases subordonnées ou de mots se rapportant à d'autres grammaticalement (si ce n'est des accords) parce que pour à peu près tout le monde, la langue parlée précède la langue écrite, et que donc on réfléchit à la manière d'écrire par rapport à ce qu'on dit. Je ne sais pas si je suis très clair. Mais concrètement, la manière dont on apprend le latin et le grec (c'est-à-dire des langues qu'on apprend juste à lire, pas à écouter, parler ou écrire) fait qu'on prend plus conscience du squelette de la langue, ce qui est même utile pour apprendre d'autres langues. (espagnol, italien ou portugais sont plutôt faciles quand on a eu des cours de latin et qu'on parle déjà une langue romane) De plus, cette recherche du "squelette" des phrases est aussi un excellent exercice logique, qui développe l'analyse de textes (différemment du cours de français) et la traduction, deux compétences utiles.

(c'est un peu décousu, désolé)

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« Réponse #1963 le: mercredi 28 février 2018, 19:24:03 »
Je précise juste parce que personne n'a compris, je trouve le grec ancien (et le latin) extrêmement intéressant et enrichissant. Je citais cet exemple pour démontrer par l'absurde que même une langue morte (donc définitivement inutile dans la "vie de tous les jours") pouvait justement être une matière pertinente à étudier.
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Les questions bêtes de la vie.
« Réponse #1964 le: mercredi 28 février 2018, 19:34:59 »
Si on commence à faire des raisonnements par l'absurde aussi... Déjà que j'ai du mal à capter le second degré dans certains messages...
Je rebondis là-dessus, j'avais suivi un cours avec un public issu de pas mal de pays européens, mais j'ai aussi pu le constater lors de mon Erasmus : la manière d'enseigner la structure dans l'argumentation et dans les plans de rédaction en France est très bonne. Le modèle thèse-antithèse-synthèse n'est pas universel et on travaille beaucoup dessus en France. Ce que je trouve très intéressant, parce que c'est une structure efficace et qui tient compte des opinions favorables comme contraires et a pour but de forcer la personne à peser le pour et le contre, et à dégager quelque chose. Ce qui s'apprend sans doute dans les cours de philosophie, mais aussi de français j'imagine ? J'ai également appris ce modèle, même si pas autant, mais j'ai souvent constaté que pas mal d'étudiants étrangers (hors monde francophone, de ce que je connais) ont vraiment des problèmes pour faire des travaux écrits aussi structurés et synthétiques (par définition) que les travaux de Français.

C'est marrant parce qu'au contraire, ayant rabâché ça toute ma scolarité j'ai eu l'impression à la fin de suivre ce format par obligation et facilité. Genre si tu fais pas ça, tu vas être saqué. Parce que bon clairement, à chaque fois j'ai l'impression d'exposer longuement telle ou telle partie pour en finir avec la synthèse. Comme si c'était des préliminaires en deux étapes avant d'arriver à ce qu'on veut vraiment dire. Après j'ai jamais essayé aussi en dissert.