Auteur Sujet: Fable et jeu de l'Oie  (Lu 35351 fois)

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Hors ligne raphael14

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New Fic - Au delà de la Grande Mer (2) [court]
« Réponse #15 le: jeudi 10 juillet 2008, 17:53:49 »
Excellent chapitre, à part quelques fautes d'innatention, rien à signaler. l'action suit son cour, on veut en savoir plus...Bref vivement la suite.

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New Fic - Au delà de la Grande Mer (2) [court]
« Réponse #16 le: vendredi 11 juillet 2008, 20:19:53 »
J'ai lu ta fiction Yorick et je l'ai trouvée vraiment bien !
Tu dis que tu fais beaucoup de fautes d'orthographe, pourtant seul le premier chapitre en comporte un nombre important. Les trois suivants sont vraiment bien travaillés de ce point de vue, mais s'il reste quelques fautes d'orthographe, ça passe plus pour de l'inattention. Ta syntaxe est très bonne, je n'ai rien à dire dessus. Pas de fautes d'expression, les phrases sont bien tournées, même si parfois des mots ne sont pas très bien placés. Enfin, le style est vachement fluide, accrocheur, on ne bute pas sur certaines phrases, ça coule. Et en plus, tu arrives à nous rendre un contenu assez poétique, non vraiment j'apprécie beaucoup :)
Quant au scénario… Vraiment, je le trouve intéressant et très original. Le premier chapitre commence tout de suite avec le mystère des flammes bleues, les explications sur la vie de Frederik. Celles-ci sont néanmoins parfois un peu ennuyeuses, même si elles sont nécessaires. Mais bon, j'aime les débuts dans l'action, donc c'est sûr que ça ne me plaira pas forcément ^^.
Puis tu nous introduis de la même façon Artémis, son caractère, son histoire et le mystère de son père qui est parti. J'ai trouvé ce chapitre-là beaucoup plus intéressant, le style est moins mou, plus énergique. En tout cas, le personnage de la jeune femme est très charismatique, je me suis tout de suite attaché à elle. Elle a un côté attachant et elle dégage une aura de force calme, comme le démontre la scène avec son frère.
Vient ensuite la rencontre entre nos deux protagonistes dans le chapitre 3 (au titre plutôt moyen en passant :niak:). Celui-ci est aussi très intéressant, plaisant à lire, bon style et puis on commence enfin l'intrigue comme tu le dis. L'élément du frère qui va réunir nos deux personnages est plutôt subtil, je trouve ça pas mal. J'ai vraiment hâte de voir ce que ça va donner quand les relations se seront approfondies : vas-tu opter pour une amitié solide ou pour un amour tout ce qu'il y a de plus inconditionnel ? Bien envie de savoir ^^
Enfin, le quatrième chapitre, mon préféré. Tu as su insuffler une ambiance sombre et lyrique à ton écrit, quelque chose de mystérieux qui me plait bien. Le rêve que Frederik fait est bien retranscrit et le personnage de la sorcière donne envie d'en savoir plus sur son compte. Il y a juste quelques phrases qui sont un peu confuses, mais rien qui empêche de comprendre ou d'apprécier ton texte.
Bref , j'ai hâte de lire la suite Yorick !

Ps : tes chapitres sont pile poil à la bonne longueur ;)
Ps2 : j'adore les petites images au début de chaque chapitre !

Chez le Fitz (gallerie littéraire, garantie sans spoil ni ennui !)
Yorick est un dieu : merci pour ce magnifique kit !

Hors ligne Yorick26

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New Fic - Au delà de la Grande Mer (2) [court]
« Réponse #17 le: lundi 06 avril 2009, 14:34:35 »
Raphael14 ~ Je suis désolé pour les fautes d'orthographes. J'avoue que je pourrais me relire, mais une fois le chapitre fini, je suis pris d'une très grande flemme et je ne cherche pas les fautes d'orthographes. Je devrais. Je sais. Surtout qu'à l'ordinateur, j'en fait plus que sur une feuille. Étrangement. En tout cas content que ça te plaise. Je ne sais pas trop commencer l'histoire. Je la continue comme ça dans ce chapitre. Les événements j'espère vont se bousculer un peu plus rapidement pour me donner envie d'écrire. Je suis comme vous, un lecteur qui ne connaît pas encore la suite de l'histoire. Et c'est cette envie qui me pousse à écrire la suite. ^^

Fitz ~ Désolé, mais aux vues de tes compliments, ce chapitre risque de te décevoir. Car un an après, Artémis a été oublié par Frederik. Je compte la réintégrer dans l'histoire ne t'inquiètes pas. Néanmoins, pour l'instant cela reste sans amour. J'ai décidé de faire vieillir mon personnage d'un an pour qu'il soit plus proche de moi et pour justifier (subtilement) mon absence d'écriture. D'accord, je n'ai aucune justification. En tout cas ça me fait très plaisir que tu aies commenté. Je tâcherais de me remettre un peu plus à l'écriture à l'avenir, mais étant en prépa ça risque d'être difficile.
Enfin, mon chapitre s'est rallongé car si on reste à la taille d'avant, il serait resté bien ennuyeux. Sans aucune action. Voilà, et puis contrairement à ce que disais je ne sais plus qui. Ce n'est pas Artémis qui découvrira en premier les flammes bleues mais bien son oncle. Enfin bon, je vous laisse lire si ce n'est pas déjà fait ^^!


LES FLAMMES BLEUES
Chapitre V : Culpabilité

      Frederik s’assit sur le rebord du pont. Une de ses jambes pendait dans le vide au dessus de l’eau. Il avait déjà eu l’occasion de voir l’océan. Lorsqu’ils allaient à Darter, sa mère et lui, ils passaient toujours un moment sur la plage de galet et restaient là à regarder l’horizon sans rien dire. Maintenant qu’il vivait chez son oncle à Mnémé, il venait souvent au bord de l’océan. Cela lui rappelait sa vie d’avant. Sa vie avec sa mère. Voilà un an qu’il avait quitté Darter. Il avait changé et surtout muri. Il s’était renfermé aussi. Il avait cessé de croire au jour où il pourrait la rejoindre lorsqu’un mois après être arrivé dans la capitale un coursier leur avait appris la mauvaise nouvelle. Sa mère n’avait pas survécu à la maladie.
      Cela lui avait fait un choc. Le silence s’était peu à peu installé entre lui et son oncle finissant par détruire toutes les tentatives de ce dernier pour établir un lien avec Frederik. Depuis la situation s’était détendu, mais elle restait froide. Le jeune homme ne lui en voulait pas. Il le trouvait même sympathique, mais depuis il préférait rester seul. Il avait peur d’avoir à se justifier. Se justifier de raisons que peu de gens pourraient comprendre. La « maladie » n’était pas très virulente dans la capitale. Beaucoup de médecins travaillaient d’arrache-pied pour contrer Nécrose. Au-delà des montagnes, ce n’était pas la même chose. La situation devenait plus dangereuse. Toutes les personnes fragiles risquaient d’être touchées. Femmes enceintes, vieillards, enfants. Tous étaient des victimes potentielles. Depuis il régnait un contrôle systématique de l’hygiène. Certains docteurs étaient partis bénévolement de l’autre côté du Menh. Une sage initiative car s’ils ne l’avaient pas fait, les habitants encore saints auraient fuit vers les plaines participant ainsi à la propagation de la maladie. Depuis une seconde école de médecine avait ouvert ses portes. Cela restait qu’un simple bâtiment réquisitionné à Parmis où s’étaient rassemblés plusieurs médecins afin de former le plus de personnes capables d’agir contre cette Nécrose. Ils n’avaient pas encore trouvé de remède. Ils trouveraient c’était certain. Tout du moins Frederik le pensait. Il l’espérait.
      Le port était calme. L’activité du port n’était plus ce qu’il était. Ce fut le commerce qui imposa la suprématie de Mnémé sur les autres villes. Au centre d’Iolys, elle pouvait desservir toutes les villes. Aujourd’hui les échanges se faisaient par voies terrestres. Si on voulait voir des bateaux quitter le port, il fallait se lever tôt. Les pêcheurs ne reviendraient que tard l’après-midi et s’installeraient le soir sur la place principale pour vendre leur récolte sur les stands bruyants du marché. Frederik s’allongea et écouta le refrain du bruit des vagues s’échouant sur les roches. Il n’y avait personne. Seule sa propre respiration venait compléter la mélancolie de la mer
.      Frederik ne savait pas comment occuper ses journées. A Darter il travaillait à la forge. Ici, les forges étaient trop réputées pour employer un simple garçon comme lui. Au fond de lui-même, il préférait que ce soit ainsi. Il n’avait pas besoin de gagner de l’argent. Son oncle faisait parti des personnes les plus riches de la ville. Puis, le travail signifiait une communauté. Dans n’importe quel contexte, il préférait la solitude.
      Le jeune homme resta ainsi jusqu’au couchant. Les pêcheurs retardataires se dépêchaient de quitter le port laissant leur bateau se cognait contre les autres. Il était l’heure de rentrer. Sur le chemin du retour, Frederik continua ses réflexions. Pourquoi les flammes bleues étaient-elles apparues en même temps que la maladie ? Il ne le savait pas. Ce n’était peut-être qu’une coïncidence. Tout du moins, il l’espérait tout autant que sa mère fut encore en vie. Si ces deux événements étaient liés alors il était particulièrement responsable de sa mort. Il se rappela du rêve qu’il avait fait avec son père. Rêve qui était revenu sans cesse hanter ses nuits. C’était comme si ce rêve se réalisait. Dans ce rêve, c’était lui le responsable des meurtres. Il savait que ce n’était qu’un rêve pourtant il eut l’impression que ce n’était pas qu’une simple image de l’esprit. De puis le décès de sa mère, il avait prit des allures prophétiques.
       Arrivé chez lui, il passa par la porte des serviteurs. Il prit quelques tranches pains qui trainaient sur une table et retourna dans sa chambre. Elle était plongée dans le noir. Par habitude il se dirigea vers la bougie posée sur le buffet. Serrant la mèche dans le creux de sa main, il l’alluma d’une flamme bleutée. Quand il la lâcha, elle était allumée d’un feu normal. Dans la main de Frederik, les flammes s’étaient éteintes. Depuis quelques mois, la puissance de pouvoir était accrue. Maintenant, il pouvait donner consistance à ses flammes. Une fois la chambre faiblement éclairée, il s’allongea sur le lit et s’endormit rapidement.

      Au beau milieu de la nuit, la fin de son cauchemar le réveilla. Dans sa tête résonnait les dernières paroles. « Fais-toi discret chez ton oncle et tout se passera bien. ». Depuis un an, il s’était tenu tranquille. Pourtant sa mère était morte. Il avait tout perdu, et au fond de lui-même Frederik savait qu’il était malheureux. A force d’entendre ces mots, ils les avaient crus. Ils les haïssaient. Ils étaient responsables de cette vie. Tout comme ces flammes. Il commençait à les détester.
      Quelqu’un marchait dans le couloir. Deux personnes à priori. Il entendait leurs voix mais n’arrivait pas à distinguer leurs paroles. Sans faire de bruit, il se leva de son lit. Torse nu, vêtu d’un bas long beige, il ne prit pas la peine de mettre quelque chose à ses pieds. Il se rapprocha de la porte sans faire de bruit. De là, ils les entendaient mieux. L’oreille collée sur le bois, il réussit à entendre :

    « Marche plus doucement, mais plus vite. On va le réveiller. Vaut mieux pour nous qu’on le tue dans son sommeil. »
      Frederik recula. De qui parlait-il ? Accolé à un mur, dans l’obscurité, il attendait que la poignée tourne. Rien ne se passa. Il prit son courage à deux mains. Dans le couloir, il n’y avait plus aucun son. Peut-être attendaient-ils le bon moment pour s’attaquer à lui ? Non, il l’aurait fait avant. Il était sensé dormir à cette heure là et il n’avait pas fait assez de bruit pour qu’ils sachent que ce n’était pas le cas. Ils ne venaient donc pas pour lui. Pour qui alors ? La réponse lui apparut comme une évidence. Si ce n’était pas pour lui, c’était forcément pour son oncle. Après tout c’était une personne qui était importante à Mnémé et qui dit importante dit dangereuse ou gênante pour certains. Frederik se saisit du tisonnier et sortit de sa chambre.
      Il n’y avait personne dans le couloir. Il fallait qu’il les rattrape. Ils avaient déjà assez gagné d’avance. Le jeune homme connaissait les lieux. Peut-être que les assassins aussi. Ils pouvaient très bien être munis d’un plan, mais Frederik n’aurait pas à hésiter. Il utilisa ses pouvoirs. Dans un crépitement, le tisonnier se recouvra de flammes bleues. Les murs étaient maintenant visibles. Il ne pouvait pas se perdre. Sans se poser de question il se rua dans le couloir de gauche. Il ne pouvait se permettre de perdre un autre membre de sa famille par sa faute.

      A quelques mètres de là, Will était agenouillé devant une porte. Ils étaient arrivés sans se tromper devant la chambre de Gabriel Dorr. C’était un homme puissant et de nombreuses personnes voulaient sa place. Will et son acolyte Clauss avait reçu l’ordre de le tuer. Il ne savait pas d’où venait la demande, mais il savait qu’il payait cher pour que le travail soit fait. Ils en avaient pour l’instant que le quart, mais c’était déjà une grosse somme. D’un mouvement de poigné, il fit sauter la serrure. C’était sa passion. Depuis tout petit il adorait prendre des objets en cachette. Le risque d’être surpris en faute l’avait toujours motivé. Aujourd’hui, il usait de son talent inné pour gagner de l’argent. Et il ne se débrouillait pas trop mal. Non seulement il pouvait rentrer dans un manoir comme celui-ci sans se faire repérer en planifiant chaque étape du programme, mais il n’avait pour l’instant essuyé aucun échec si bien qu’il était plus réputé dans les classes malfaisantes que par les services de la milice. De plus, il ne s’était encore pas salit les mains. C’était le travail de Clauss. Son air rude et brutal aurait pu faire fuir n’importe quelle personne. Il prenait plaisir à tuer et essayer de varier les techniques. Il était assez fort pour abattre un homme d’une main, mais préférait parfois et surtout quand la situation l’imposer, choisir des méthodes plus douces et plus discrètes. C’était le cas ce soir. Ils allaient l’étouffer. Ainsi, le meurtre pourrait passer pour une mort naturelle. Un homicide se rependrait comme une trainée de poudre et remonterait peut-être jusqu’à eux. C’était une victime trop importante pour la ville. Alors qu’un petit brigand pouvait être égorgé à la sortie d’un bar, ici il fallait être invisible. La prudence la plus élémentaire le recommandait. Ainsi que les directives de leur commanditaire.
      Clauss entra en premier dans la chambre. C’était à lui de jouer. Will lui resta un moment dans le couloir pour s’assurer que personne n’était là puis entra à son tour. Il n’eut pas finit de fermer la porte qu’une autre personne entra forçant le passage. Tout à coup un tisonnier prit feu en l’air. Will fut stupéfait par la couleur des flammes. Ce bleu était magnifique. Il resta sidéré pendant que la barre de fer s’écrasa sur son crâne. Il sentit une vive brûlure puis sombra dans l’inconscient. Clauss fut lui aussi surpris, mais réagit plus vite. Il fonça tête baissée vers le jeune homme qui était au bout du tisonnier. Il avait l’air gringalet. Le bruit que fit Frederik lorsqu’il se heurta au mur réveilla son oncle. Il mit un moment à comprendre ce qu’il se passait. Le jeune homme était en l’air et ses pieds battaient dans le vide. A son cou, deux mains énormes le serraient. Il tentait en vain de les décrocher. Alors qu’il manquait d’air, il en appela à la magie. Peut-être que celle-ci lui serait vraiment utile pour une fois. Les flammes bleues brûlaient la peau de son assaillant, mais celui-ci tînt bon. Il savait que s’il arrivé à résister à l’envie de tout lâcher, le jeune homme serait mort asphyxier. Ce dernier essayait de plus en plus fort de le faire lâcher prise. Il se sentait s’éteindre tout comme les flammes qu’il projetait. Soudain il put de nouveau respirer et retomba comme un poids mort sur le sol. A ses côtés, l’homme baraqué se vidait de son sang un tisonnier dans les entrailles.

« Modifié: lundi 29 août 2011, 13:16:32 par Yorick26 »

Hors ligne Prince du Crépuscule

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New Fic - Au delà de la Grande Mer (2) [court]
« Réponse #18 le: lundi 06 avril 2009, 20:02:45 »
Hey hey, bonsoir mage complice. Eh oui je sais, ça fait bien longtemps que tu n'as pas pu profiter de mon aimable présence dans ce topic. Faut dire qu'il semblait un peu... abandonné. ^^
Mais tu reprends, c'est une très bonne chose. J'en suis très heureux, d'autant que ça me permet d'apprécier ta belle petite fiction. Bref, comme tu t'en doutes je suis venu poster un petit commentaire. Non non, n'aies crainte! Ne recule pas comme ça je ne suis pas un monstre! (ou presque. ;p) Il me semble me souvenir que tu n'es pas particulièrement fan des commentaires-fleuves que je peux faire dans mes moments de passion frénétique, alors je vais tâcher de me tempérer un peu. ;)

Premièrement, je me dois de préciser que j'ai relu toute ta fiction pour me remettre dans le bain, comme on dit. Je n'ai pas été déçu du voyage! ça m'évoque pas mal de souvenirs en fait, et vu que je suis un grand nostalgique, eh bien... j'aime! X'3
Bref, comme ces chapitres sont assez disséminés temporellement parlant, j'ai pu constater une nette évolution dans ta manière d'écrire. Oui, en clair tu as bien progressé. Mais tu as progressé sans perdre cette fraîcheur que j'apprécie vraiment dans ta fiction. Ton style est simple et fluide, ça se lit très bien. En fait je trouve qu'il regorge d'une poésie un peu naïve qui me séduit beaucoup (ce n'est pas du tout péjoratif, ça fait un peu bucolique si tu préfères ^^)

Seulement, comme tu t'y attends sûrement, il y a quelques zones d'ombres qui viennent entacher cette jolie manière de conter. Il y a en effet pas mal de fautes de Français, surtout au niveau de la conjugaison (temps conjugué ou participe passé) et de la syntaxe, qui me paraît parfois un peu maladroite. Tu te mélanges pas mal dans les prépositions j'ai remarqué également. Enfin, ceci concerne surtout les 3 premiers chapitres, le quatrième est nettement mieux sur ce plan-là. J'avoue que j'ai la flemme de relever (ça ne ferait qu'allonger pernicieusement ce commentaire tout mignon et innocent. :niais:), mais quoiqu'il en soit je te félicite pour ta progression en la matière. Je sais que c'est ta bête noire, mais tu vois, tu en triomphes peu à peu. ^^

Après, concernant l'histoire j'aime beaucoup. J'aime bien le portrait que tu brosses du monde que tu animes sous nos yeux et de tes personnages, aussi. Ils sont très attachants, comme j'ai déjà pu le dire. ^^ En fait c'est drôle, mais en relisant, surtout pour les premiers chapitres, ça me fait beaucoup penser à l'ambiance un peu naïve des Tales of. Je sais pas si c'est fait exprès ou que je délire, mais je trouve que ton monde s'y rapporte assez bien. Les personnages sont bien typés comme dans cette belle série, la dimension poétique et sa simplicité y concourent également. Enfin, c'est peut-être la carte avant tout qui m'y fait penser. Les noms des villes et la présentation pourraient tout à fait convenir à un Tales of. (propose ta candidature à Namco, ils seraient ravis de te prendre je crois. *fufu*) ;)

Bien sûr quand je dis ça ce n'est pas une critique négative hein, j'apprécie vraiment! Concernant l'intrigue, je trouve ce début bien amené. On se demande bien ce qui va arriver à ce pauvre Frédérik qui se renferme et qui est nouvellement confronté à l'univers d'une grande ville et aux tentatives d'assassinat! J'ai hâte de voir ce que tu nous réserves, faute de pouvoir critiquer quelque chose de vraiment établi. (bienvenue au club de ceux qui mettent trois plombes à commencer, serrons-nous la main mon frère! :roll:)
Ah si, si j'avais un défaut à relever, je pense que dans le chapitre 4 l'apparition de la sorcière en rêve est un peu... facile. Je sais pas, je m'attendais à quelque chose de plus original qui provoquerait la mort de sa mère. Pour tout te dire je n'ai pas été trop réceptif à ce chapitre, pour cette raison et aussi parce que je n'ai pas été très gagné par l'ambiance que tu as voulu insuffler.

Hm. Enfin voilà, sur ce je te souhaite bien du courage pour la suite, que j'attends d'ailleurs bien impatiemment! Ne me fais pas saliver, vil mage complice, ou je t'attends au tournant! ;)


PS: Tiens, puisque je suis dans mon délire Tales of, je t'offre affectueusement cet opening d'un animé que je te recommande chaudement: http://www.dailymotion.com/bookmarks/prince-du-crepuscule/video/x79nx9_tales-of-the-abyss-opening-01_creation
Voilà, j'espère que tu as aimé, à bientôt j'espère pour un nouveau chapitre! ^^


Yuan du pays de l'amûr tûjûrs

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New Fic - Au delà de la Grande Mer (2) [court]
« Réponse #19 le: lundi 06 avril 2009, 20:04:14 »
Génial, je me demandais si ta fiction réapparaîtrait un jour.
J'avais oublié à quel point tu écris bien ! J'ai nôté moins de faute, toujours un déterminant qui manque par-ci par-là, mais il y a du progrès.
Mmmm, que va t-il se passer. L'oncle de Frederik l'a forcément vu utiliser ses pouvoir. Va t-il le chasser ou l'aider. Ne nous fait pas trop attendre, ce serait cruel.

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New Fic - Au delà de la Grande Mer (2) [court]
« Réponse #20 le: mercredi 08 avril 2009, 00:19:00 »
Prince du Crépuscule ~ Mais non, je prends un malin plaisir à lire tes longs commentaires. Je ne les redoute point. Tu peux même ne pas te retenir ^^ !
Je trouve d'ailleurs tes remarques très intéressantes. Par exemple les références à Tales of sont très pertinentes. Surtout si l'on sait que que j'ai cherché une source d'inspiration dans le cinquième chapitre pour les noms. Il y a un drôle de mélange entre Wikipédia, Les orphelins de Baudelaire et Tales of symphonia. Je te laisse chercher si tu n'as pas déjà trouvé. Pour ce qui est des villes. C'est soit une source étymologique soit du pur hasard. Je crois me souvenir que Mnémé fait référence à la muse de la mémoire. Quant à Iolys vient du mot valise à partir d'Isola et Lys formant Isolys. J'ai raccourci en Iolys. La forme de l'île avec un peu d'imagination peut avoir la forme d'une fleure. En tout cas j'ai regardé l'animé... ^^ Tu sais comme j'adore ce genre de chose et j'apprécie particulièrement. En cadeau de remerciement. Un chapitre fraichement tapé ^^ ! J'espère qu'il sera bien. J'ai beaucoup de mal à sortir ce pauvre Frederik de son impasse. Quel lent je fais ! Quant au chapitre 4, je sais pas trop. Faut dire qu'il date. J'avais envie de relancer la fic. Ne savant pas trop par où commencer, j'ai fait ça. Ca m'a permis de présenter le gros méchant de l'histoire. Je crois que je l'imagine un peu comme Edéa dans Final Fantasy 8. Maintenant que j'y ait rejoué, je trouve qu'elle lui ressemble étrangement. Simple coïncidence ou fait inconscient. Je ne sais pas. Sur ce bonne lecture.

Raphael14 ~ Ca me fait plaisir de savoir que j'écris mieux. Surtout sans relecture. Des fois quand je remonte dans un texte, je vois de ces fautes. C'en est offusquant. Depuis j'ai peur de me relire. Quel cercle vicieux. J'espère bien m'en défaire un jour ou un autre. En tout cas. Pour ce qui est du scénario, dans ce chapitre, je te ballade entre les deux hypothèses. On n'apprend pas grand chose de plus. Mais suite à votre demande je ne fais pas attendre ^^ !

NB : Pour une meilleure représentation de la pièce à la fin du chapitre. J'ai comme modèle, la salle de Dumbledore dans Harry Potter. Le mobilier a changé, mais la taille est à peu près celle-là. Enfin je trouve.



LES FLAMMES BLEUES
Chapitre VI : Les chandelles

      Gabriel poussa une lourde porte en bois.
    « Posez-les là »
      Frederik regarda les quatre jeunes domestiques poser les deux corps. Le plus fort avait rendu l’âme. L’autre respirait à grande peine. Ils se trouvaient dans un cachot d’une dizaine de mètres de superficie, voire moins. A quatre, une fois les serviteurs partis, on se sentait enserré par ces murs suintants. Le seul mobilier était une planche de bois assez grande pour servir de lit qui était fixée sur l’un des murs. L’oncle s’y assit laissant les deux assassins sur le sol. Il fit signe à Frederik de le rejoindre.
      Après l’attaque, il s’était assuré que les deux meurtriers étaient bien morts. Malheureusement l’un deux avait survécu. S’il se réveillait, il pourrait toujours être interrogé pour savoir qui voulait sa mort. En attendant, il moisirait avec son compagnon dans un des cachots de la demeure Dorr. Les domestiques ne s’étaient pas posés de question. Cela avait choqué Frederik. Dans quoi pouvait bien tramer son oncle pour que les domestiques agissent comme si rien n’avait été fait, comme si ces deux corps n’étaient qu’une pure imagination de l’esprit? Pourtant, ils les avaient portés, ces corps. Comment pouvaient-ils les ignoraient ? Avaient-ils à ce point l’habitude de transporter des cadavres dans des cachots dégoulinants ? Le jeune homme craignait la réponse. Pour lui, Gabriel Dorr était une personne illustre. Certes il ne savait pas sur quels faits se basait cette réputation, mais jamais il ne se serait imaginé une telle chose.
      Frederik s’assit à côté de son oncle. Ses muscles tremblaient encore. De peur ? Oui, mais pas seulement. Il regarda Gabriel, et chercha dans ses yeux quelques réponses. Il ne put y voir qu’une étrange convoitise ainsi qu’une admiration. Le silence était lourd et Frederik s’arrêtait souvent de respirer dans l’attente d’une quelconque réprimande. Allait-il le punir ? Il avait vu ses flammes. C’était la première personne qui savait. Cela faisait du jeune homme une personne bizarre, étrange, anormale. De ce fait,son oncle privilégierait-il les liens du sang à l’écœurance qu’il pouvait susciter ? Il savait que les gens le détesteraient s’ils savaient. Pourquoi son oncle serait-il une exception ?
    « Montre-moi tes mains »
      Gabriel avait parlé d’une voix plate et dénuée d’expression. Cela n’aida pas Frederik à coopérer. Lentement, il tendit sa main gauche. Son oncle l’examina. Il la retourna plusieurs fois avant de conclure :
    « Pas de brûlure apparente. Pas de signe ou de glyphe. De quoi t’es tu servi pour faire apparaître tes flammes ? Tu t’es enduit les mains d’un liquide pour t’en protéger ? »
      Comment lui expliquer ? Apparemment il ne croyait pas en une sorte de magie. Trouver une explication plausible serait trop hasardeux. Il y avait tellement de chose à justifier : l’absence de blessure, l’incongruité de la couleur, la spontanéité du phénomène, la propagation… Jamais il ne pourrait trouver quelque chose de plausible. Frederik soupira. Il lui raconta tout. Du début à la fin, Gabriel se montra sans aucune réaction. Il semblait juste écouter et noter mentalement les diverses informations. Quand Frederik eu fini, son oncle se releva. Il commença à faire les cent pas tout en murmurant des paroles sans lien logique :
    « C’est ce que je craignais. Il valait mieux que ce soit moi qu’il le découvre. Peut-on l’utiliser maintenant ? Les conséquences vont-être terribles. Oui, il faudra rester discret dans un premier temps. On trouvera une excuse. Et les temples… »
      Brusquement, il jeta son regard sur Frederik. Le jeune homme déglutit. Son oncle était devenu fou. Fou à lier. D’un coup il se sentit soulevé. Gabriel l’avait prit par le poigné et le tirait dans une succession de couloirs. Alors qu’une année auparavant, il avait acquis une certaine robustesse en travaillant chez un forgeron, à ce moment-là, il se laissa porté comme un fétu de paille. Il n’opposa aucune résistance. Le buste en avant, il traînait derrière son oncle. Il ne voyait pas où est-ce qu’il pouvait bien l’emmener. Dans un autre de ces cachots. Il pouvait en être capable. Pourtant, ils se dirigeaient vers une autre partie de la demeure. Plus fréquentés et moins lugubres que les prisons, les couloirs laissaient prétendre à Frederik qu'il ne devait pas à s’attendre un destin tragique. Il venait de sauver son oncle en usant de ses pouvoirs. Serait-il puni pour ça ? La montée d’un escalier le rassura. Au-delà de ces marches, le jeune homme connaissait assez bien les lieux. Droite, gauche, tout droit, toujours droit, encore une fois à gauche… Il cherchait des points de repère. Les portes se succédaient. Elles défilaient trop vite pour qu’il puisse en reconnaître une. Dès qu’il s’arrêtait devant une étrangement familière, une traction l’obligeait à passer sa route.
      Quand vint le moment de s’arrêter, Frederik fut pris de surprise. Dans son élan, il ne s’arrêta pas et devança son oncle jusqu’à atterrir sur le sol froid du couloir. Il se releva en haletant. Il n’avait plus l’habitude de courir. S’il s’en sortait vivant, il reprendrait une activité physique. Gabriel attendit que son neveu ait repris son souffle pour ouvrir la porte. Le jeune homme ne put se retenir de jeter un coup d’œil mu par une irrésistible curiosité. Il fut surpris d’être arrivé devant la bibliothèque. Tout d’abord, c’était pour lui un lieu qu’il ne fréquentait que trop peu. A Darter, il n’avait pas appris à lire. Dans ces livres, il y avait trop peu d’images pour beaucoup trop de texte. D’un naturel à ne pas rester cinq minutes sans rien faire, il n’avait pas jugé bon de passer son temps à farfouiller dans cette partie de la demeure Dorr.
      Lorsque Frederik entra dans la pièce « délicatement » poussé par son oncle, il se retrouva dans le noir. Dehors, Gabriel était la seule source de lumière. Il avait pris une torche qu’un des serviteurs avait laissée dans le cachot et s’en était servi pour se diriger à travers le dédale de couloirs.  Les flammes jaunes qui en sortaient donnaient des allures terrifiantes à son oncle. Le jeu des ombres et des lumières faisaient ressortir chaque trait du faciès qui était déjà très marqué par le relief de l’âge et par les cicatrices. Dans ses yeux, deux flambeaux brûlaient prêt à consumer le neveu sur le champ.
      Puis tout s’éteignit. La torche, les flambeaux, le visage de son oncle, tout se fondit dans l’obscurité. Seul le claquement sec d’une clef tournée indiqua Frederik sur les décisions de Gabriel. Il était enfermé dans une pièce qu’il ne connaissait pas. Il était dans le noir. Sur ce point, le jeune homme ne se faisait pas trop de soucis. Maintenant qu’il était seul dans cette pièce jetée dans l’obscurité, il pouvait utiliser ses pouvoirs sans la crainte d’être surpris. Il enflamma une de ses mains. Les lueurs bleutées jetaient sur les murs des allures glaciales à la pièce. Un frisson parcouru la nuque du jeune homme. Celui-ci fit brûler un second feu dans la main restante. Il avait maintenant assez de lumière pour voir dans la globalité la bibliothèque. Elle était divisée en deux parties toutes deux circulaires. La première où se trouvait Frederik était la plus large. De chaque côté s’étendaient des rangées de livres de tailles et de couleurs différentes. Deux échelles sur roulettes permettaient d’atteindre les plus hauts ouvrages. Au centre, une table basse était entourée de trois fauteuils aux aspects confortables. Dans la seconde partie, par conséquent, plus petite, les livres étaient cette fois protégés par une vitre. Frederik monta quelques marches pour y accéder. Les ouvrages en général paraissaient ternes et semblaient plus vieux. En se rapprochant de l’une des parois de verre, il put contempler son reflet. Sous quel aspect se présentait-il ? Ses cheveux étaient mouillés de sueur et partaient dans tous les sens. Son regard était rempli de peur et d’appréhension.
      D’un coup, Frederik eut froid. Ses flammes étaient là, mais elles n’apportaient aucune température. Il fallait un vrai feu. Il n’allait pas se brûler les mains juste pour se réchauffer. Il n’allait pas non plus se servir des livres disposés dans la bibliothèque. Il ne les portait en une très haute estime, mais il savait que pour d’autres, et pour son oncle notamment, certains ouvrages avaient une valeur immense. Il devait bien avoir un moyen de s’éclairer dans cette bibliothèque. Le jeune homme avisa un chandelier qui trônait sur la table basse dans la pièce principale. Il s’assit sur un des fauteuils et saisit une mèche des cinq bougies. Les flammes bleues prirent matières précisément à cet endroit, conformément au souhait de Frederik. Ce dernier retira sa main. La bougie brillait d’un feu saphir, éclairant ainsi ses consœurs. La lumière fournie n’était pas assez suffisante pour qu’on puisse se déplacer facilement dans la pièce sans trébucher sur un quelconque objet posé là comme un piège tendu.
      Frederik enserra une seconde mèche. Elle prit elle aussi feu. C’est à ce moment que la porte se déverrouilla. Le jeune homme prit subitement de panique éteignit les flammes bleues de ses mains. Il restait pourtant les deux bougies allumées qui trahissaient ses pouvoirs. Sans prêter attention à la brûlure qu’il pourrait subir, il pinça les mèches des bougies. Il n’avait pas pris le temps de s’humidifier les doigts. Il réussit cependant à les éteindre avant que la porte ne s’ouvre. Deux hommes se tenaient sur le pas de la porte portant chacun dans leur main droite une torche. Ils s’approchèrent et allumèrent complètement le chandelier. Frederik soupira de désespoir. Deux flammèches sur les cinq brûlaient d’une étrange lueur. Le bleu vif jurait avec la lumière orangée des chandelles qui n’avaient pas été allumées plus tôt. Le jeune homme s’était trompé. Cela n’avait pas suffit d’éteindre rapidement les deux bougies. Un simple contact avec le feu des torches avait suffit pour raviver la magie qu’il s’était efforcé de faire disparaître.
Le neveu releva la tête. Devant lui se tenait son oncle souriant et assis sur le fauteuil qui lui faisait face. A ses côtés, un jeune homme occupait la dernière place. Il n’était pas plus âgé que Frederik. Son attitude était étrange. Dans ses pupilles anormalement jaunes brûlaient un fol espoir rivé sur le chandelier allumé de manière bicolore.


« Modifié: lundi 29 août 2011, 13:18:36 par Yorick26 »

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« Réponse #21 le: mercredi 15 avril 2009, 20:05:49 »
Convoitise...Je crains le pire pour Frederik. Je dirais même plus, ça craint. Cependant, tu nous attire dans les filets sournois de ton intrigue et on a forcément envie de savoir ce qu'il se passer.
Niveau orthographe c'est mieux, quelques fautes qui m'ont fait sursauter mais sinon RAS.
Je suis légèrement pressé par le temps, je dirais donc, bonne chance car tu le mérite.

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« Réponse #22 le: vendredi 01 mai 2009, 22:25:55 »
Rapahel14 ~ Merci de ton assiduité. Ca fait plaisir d'avoir des lecteurs récurrents. Pour ce qui est des fautes d'orthographes, je suis désolé. Ce sont souvent des erreurs d'inattention, tu t'en doutes. De plus je déteste me relire, donc ça fait que cela ne va pas de paire avec une orthographe irréprochable. Je relis parfois les fics après (le chapitre VI, je l'ai relu un peu après en partie et enlevant quelques fautes d'orthographes horribles.). Je préviens tout de suite que je n'ai pas relu ce chapitre. Du coup il risque d'y avoir de nombreuses fautes d'orthographes.

PS : L'image de la mort fait référence à la Prophétie des Pierres, un livre que j'ai lu il y a bien longtemps et qui m'a extrêmement plus. Notamment, la personnification de la mort.




LES FLAMMES BLEUES
Chapitre VII : Retour à Darter

Un an plus tôt…

      « Artémis » dit quelqu’un à voix basse.
      La jeune fille s’approcha. Elle tenait dans sa main un chiffon humide qu’elle passa sur le front de la jeune femme. Elle allait doucement. Il y avait un certain respect dans son geste. Depuis qu’elle travaillait pour Miriam, elle avait appris à la connaître. Un petit peu. Elle savait que c’était une femme douce et agréable. Elle passait ses journées à ses côtés à discuter ou à préparer des soins. L’état de la mère de Frederik avait vite empiré. Elle ne quittait plus son lit et pouvait à peine parler.
      Artémis  repensa aux premiers moments qu’elle avait passés avec Miriam. C’était agréable. Elle était une des rares personnes à s’être souciée d’elle. Au fur et à mesure de leur discussion, la jeune fille avait appris de nombreuses choses sur le jeune forgeron. D’après les dires de sa mère, cela devait être quelqu’un d’admirable. Il lui avait déjà fait bonne impression lors de leur rapide rencontre. C’était bref, mais suffisant pour se faire une idée de la personne qu’il pouvait être. Et puis, il lui avait rendu service. Sa lame était intacte et renforcée.  Les larmes roulèrent sur ses joues.
      Elle lava les paupières de la jeune mère. Elle avait l’air d’être si paisible. Seule l’absence de mouvement de sa poitrine trahissait l’hypothèse d’un simple sommeil. Elle était morte. La maladie l’avait tuée et l’avait rongée. Des tâches noires remontaient jusqu’à sa poitrine que sa robe de deuil n’arrivait pas à cacher. Etendue sur son lit, elle était entourée des personnes qu’elle appréciait du temps de son vivant. Chacune portait un lys blanc. Alors que la plupart le tenait dans ses mains, Artémis avait préféré le mettre dans ses cheveux. Elle les avait noués, pour l’occasion. Dans sa robe blanche, la jeune fille continuait de laver le visage. Une main la retînt. C’était l’herboriste.  Pourquoi l’arrêtait-elle dans sa tâche ? C’était la seule chose qui lui donnait l’impression que Miriam était encore en vie. Si elle s’occupait d’elle comme avant, le souvenir des jours passés ensemble perdureraient.
      Petit à petit la pièce se vida de ses invités. Artémis ne partit pas en dernière. Elle ne faisait pas partie de la famille, ni des réels amis. Pourtant elle aurait souhaité passer un peu plus de temps en sa présence. A la sortie elle se tint droite à côté de l’herboriste. Elle regardait les proches de Miriam pleurer. Tous souffraient autant qu’elle,  si ce n’est plus. Comment en si peu  de temps avait-elle pu s’attacher aussi facilement à une inconnue ?



      Artémis se releva. Elle maudit intérieurement la racine qui l’avait fait trébucher. Elle était de retour au village. Elle savait que peu de monde serait heureux de la revoir, néanmoins elle avait souhaité revenir sur ses pas. Elle avait échoué dans sa mission de veiller sur Miriam. Elle allait réparer sa faute. Tout du moins, elle cherchait à apporter une compensation à toute la peine qu’elle avait pu causer. Elle était peut-être la seule personne à se sentir coupable, mais, pour Miriam, elle devait payer. L’herboriste l’avait envoyé à Parmis à l’école de formation. Même si sur le moment elle s’était battu bec et ongle pour ne pas y aller, maintenant elle le remerciait. Ces études lui avaient appris les rudiments des soins. Surtout elle savait comment se rendre utile. Dans une ville où personne ne l’a connaissait, elle avait su se faire apprécier et se rendre utile. Elle voulait maintenant rendre service à ceux qui avaient été là.
Elle avait bien changé depuis qu’elle avait quitté Darter. Sa rancœur s’était atténuée et son tempérament était nettement plus réfléchi. Il n’existait plus qu’une personne contre qui sa haine resterait toujours inébranlable. Ce frère qui avait tant fait pour qu’elle se sente malheureuse. Il avait failli réussir. Elle lui en voulait. Il pouvait l’excuser, mais en aucun cas elle pourrait le pardonner. Elle aurait préféré l’indifférence.
      En haut d’un rocher, elle surplombait de peu les vastes prairies qui entouraient le village. De loin elle put remarquer que quelques maisons s’étaient construites en plus. Par contre, beaucoup de maison n’avait pas de cheminé allumée. Pourtant, avec cette matinée fraiche, voire froide, et la nécessité d’un feu, il y aurait du y avoir moins de foyers éteints. La situation était-elle pire que ce qu’elle pensait ? Les médecins de Parmis l’avaient prédit. La situation serait catastrophique de l’autre côté du Menh. Y avait-il eu tant de blessé en son absence ? Si c’était le cas, elle revenait trop tard. Encore une fois, elle aurait échoué dans la mission qu’elle s’était donné. Sentant le temps manquant, elle se mit à courir. Son maigre baluchon frappait sa hanche à chaque pas. Elle l’avait accroché en bandoulière. Elle sentait les quelques livres dont un herbier qu’elle avait emportés. D’autres objets lui serviraient pour calmer la douleur des pauvres malades. Enfin, au fond de son sac se tassait une couverture légère pour ne pas prendre trop de place et les restes de nourritures.
      Quand elle arriva dans le village, il semblait étrangement vide. Il y avait toujours quelques vieilles pies qui discutaient de ragots qu’importe la météo. Ce jour-là, la place qui dans son souvenir avait toujours été plein de vie était déserte.

      La porte s’ouvrit et cela fit tinter les clochettes placées près de l’entrée. L’herboriste leva les yeux et fut surpris par la nouvelle venue. Il ne s’attendait pas à la revoir. Certes elle avait beaucoup changé, il la reconnu sur le champ. Ce qui frappait le plus dans se changement était l’absence de cette mélancolie qu’elle avait toujours portée sur son visage. Aujourd’hui elle semblait s’en être libérée. On pouvait lire sur ses traits une drôle d’angoisse, mais derrière se dissimuler une nouvelle joie. Cette joie s’effaça quand Artémis vit qui se tenait aux côtés de l’herboriste. Son « frère » lui tournait le dos. Sans plus attendre, elle fit demi-tour. Elle n’était pas prête pour une confrontation. Elle n’en avait pas envie. Cela aurait été déplacé : il y avait plus important en jeu qu’une simple querelle familiale. La jeune fille fit le tour du bâtiment. Il l’aurait sûrement vu en sortant. Cela tenait déjà du miracle qu’il ne l’ait pas remarquée lors de son entrée dans le magasin. Il ne fallait pas pousser le destin. Il fallait attendre avant l’affrontement. Derrière la maison de l’herboriste, un simple potager avait été installé. C’était judicieux. La plupart des plantes nécessaires aux soins se trouvaient loin dans la forêt, au pied des montagnes. Les avoir à disposition était du temps gagné sur la maladie. Artémis en fit rapidement le tour. Il n’était pas très complet. Avec un peu plus d’attention, il serait beaucoup plus efficace. Néanmoins, la terre y été bonne et déjà quelques pieds se répandaient. Quelques arbres complétés le jardin. Un eucalyptus avait été planté. L’herboriste avait du bien chercher pour le trouver, car, tout au long de ses aventures dans la forêt, jamais encore elle n’en avait vu un. Si Artémis aidait l’herboriste, à deux ils auraient bien le temps de s’occuper des malades et du jardin.
      La jeune fille resta adossée au mur, les pensées tournées vers l’avenir, jusqu’à ce que le claquement de la porte se fasse entendre. Son frère était sortit. Elle pourrait maintenant parler avec l’herboriste. Elle attendit quelques secondes, observant de loin le jeune homme qui s’en allait. Quand il fut assez loin, Artémis rebroussa chemin et se dirigea vers l’entrée de l’herboristerie. Elle n’eut pas le temps d’atteindre la porte, car déjà le vieil homme était parti à sa rencontre. Lorsqu’ils se rencontrèrent, ils ne parlèrent pas tout de suite. Chacun d’eux préférait sceller leur retrouvaille par une étreinte amicale. L’herboriste sembla plus petit à Artémis. Elle avait immanquablement grandi et elle fut la première surprise. Au lieu d’aller à l’intérieur, ils retrouvèrent le potager, puis ils entamèrent une discussion digne de deux amis qui se retrouvent après plusieurs années. Au cours de celle-ci, la jeune fille raconta ce qu’elle avait appris à Parmis. Elle ne put pas tout dire en une seule fois, si bien qu’elle n’en dit que l’essentiel. En échange, l’herboriste lui raconta les évènements qui s’étaient passés depuis son absence. Artémis ne fut pas choquée d’apprendre la mort de personne qu’elles connaissaient. Même si pour la plupart, elle n’avait entretenu avec eux qu’un lien désagréable, cela lui fit tout drôle de savoir la mort aussi proche d’elle. On ne s’attend souvent pas à la mort. On ne se rend compte de la menace de cette jeune femme aux cheveux noirs se dirigeant vers nous que lorsqu’elle frappe à notre porte pour venir nous chercher.
      Ils échangèrent encore quelques banalités jusqu’à ce que l’herboriste dise à la jeune fille :
    « Demain, il faudra absolument que je te montre quelque chose. Cela risque de prendre plusieurs jours.  Alors que je cherchais quelques fleurs au loin dans la forêt, j’ai découvert un endroit étrange. Ici les gens se méfient, et n’osent pas y aller. Ils préfèrent rester auprès de leurs familles. Certains pour profiter du peu de temps qu’ils leur restent à passer ensemble. Je ne peux pas y aller. La vieillesse m’en empêche. Et puis je dois être là, le plus de temps possible, à la disponibilité des villageois.
    Toi, tu pourrais y aller ? Je dois aller chercher les herbes que ton frère m’a dévalisé. Au passage, je t’amènerais à ce drôle d’endroit. Je ne t’en dis pas plus, vaut mieux que tu voies par toi-même. Ca vaut le coup d’œil. Je te l’assure. »
      Heureuse de se sentir utile et curieuse, elle acquiesça. La proposition était alléchante. Elle avait envie de parcourir une fois de plus la forêt avec l’herboriste comme elle l’avait fait un an plus tôt. Un an avant que Miriam meurt…

« Modifié: lundi 29 août 2011, 13:21:52 par Yorick26 »

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« Réponse #23 le: samedi 02 mai 2009, 11:21:39 »
Rétrospection :
C'est bizare je me demandais justement ce qu'était devenu Artémis. C'est du bon. Figure-toi que je n'ai remarqué aucune faute d'orthographe. J'ai pu donc apprécier ce chapitre sans sursauter à chaque faute.
En tout cas l'histoire reste ourlée de mystère et plus tu dévoiles des choses, plus tu nous en fais entrevoir. Ainsi tu continu à nous tenir.
Nous avons tous hâte de savoir ce que tu nous montreras la prochaine fois.
Salut^^

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« Réponse #24 le: lundi 04 mai 2009, 18:14:54 »
Content que mon précédent commentaire t'ait séduit et qu'il se soit avéré un minimum utile, mon mage complice! Je dois dire que j'aime beaucoup les Tales of, et ressentir une partie de cet univers dans ta fiction c'est plutôt... enchanteur. D'ailleurs je suis ravi que cet opening t'ait plu (car je suppose que tu n'as pas regardé la série, qui elle aussi est excellente! meilleur scénario des Tales of franchement ^^). Et enfin ne t'inquiète pas pour ta lenteur, je dirais même mieux: prends ton temps, fais-toi plaisir, c'est tout ce qui compte! :)

Bon aujourd'hui je ne me sens pas de faire un super pavé bien dégoulinant sur les bords (beurk X'3), néanmoins je tiens à commenter ces deux chapitres.
Premièrement comme l'a dit ce cher Raph', je constate avec un plaisir non contenu que tu t'es amélioré en matière de grammaire/orthographe. C'est nettement plus agréable pour les yeux, crois-moi! Malgré ce que tu prétends, je pense que tu t'es vraiment relu cette fois-ci. Non? :3
Bref, c'est une belle amélioration. Certes, il y a encore quelques fautes par-ci par-là, surtout pour les accords en fait, mais rien de bien méchant. Par contre, j'ai relevé un mot qui n'existe pas dans le chapitre VI: "écoeurance". Dans la phrase on ne peut pas vraiment remplacer par "écoeurement", alors je pense que "répugnance", "aversion" ou tout simplement "dégoût" conviendraient à merveille.
Voilà, sinon il y a quelques petites maladresses, mais je sais pas je trouve que c'est presque une qualité qui contribue à la "naïveté" de ton style, qui est assez parlé finalement, sans fioriture.

D'ailleurs, c'est pour ça que parfois j'accroche sur quelques mots un peu trop élaborés. Je pense notamment aux questions toutes scientifiques que se pose ce brave Frederik sur sa flamme magique, sa propagation et tout le flan qui va avec. ça fait tout sauf naturel pour le coup, et crois-moi pour un littéraire comme moi de telles questions sont carrément le contraire de la spontanéité. J'ai remarqué tu avais tendance à mettre des plâtrées d'interrogations de ce genre, surtout dans tes suites pour Bloody. Alors voilà, moi ça me choque. X'P
Bref, ce n'est qu'un détail. Sinon pour les vieilles pies qui parlent de la "météo", je trouve que c'est un terme assez anachronique. Je sais je suis embêtant, mais bon ça m'a encore une fois accroché et je te le dis. ;)

Sinon c'est pas mal du tout ce que tu nous as fait là! Je suis même sous le charme, ces deux chapitres un peu plus poussés sur la psychologie des personnages sont intéressants. On ne peut s'empêcher de ressentir une forte empathie pour ce cher Frederik, qui décidément me semble bien perdu. Quoi de plus normal dans un monde où la magie n'est pas très répandue? ça a de quoi effrayer et d'ailleurs ça ne manque pas. Le but est atteint: les flammes bleues perturbent tout un chacun et sèment le doute et la convoitise. La réaction de l'oncle et le désemparement de son neveu sont très bien rendus. J'ai vraiment hâte de voir ce que tu nous réserves concernant l'altercation entre Frederik et ce mystérieux jeune homme aux yeux jaunes! pourvu qu'il n'arrive pas malheur à mon Fredy é_è *crève*

J'ai encore plus aimé le dernier chapitre avec le retour d'Artémis. Comme le dit Raph', je me demandais aussi ce qu'elle était devenue, et maintenant j'ai mon content d'informations! Ou presque. :) Je suis impatient de voir comment elle évolue désormais dans son environnement, en tout cas cet aperçu m'a bien plu. Elle semble vraiment plus sage et beaucoup moins sauvage qu'avant, on le voit dans son indifférence contrôlée à l'endroit de son frère détesté. Son amitié avec le vieil herboriste est bien retranscrite et leur relation est touchante je dois dire. Quoique, j'aurais bien aimé avoir un peu plus de dialogue entre eux deux en fait, même si c'est juste des "banalités"; ça contribue tout de même à la plénitude d'un monde. ^^

Bref, vivement la cueillette de champignons d'herbes dans la forêt étrange! J'ai hâte de voir ce que tu nous réserve encore une fois, ce qui prouve bien que ton intrigue me tient en haleine et que tes personnages sont particulièrement attachants. Poursuis sur ta lancée Yorick, j'ai regardé dans ma boule de cristal et je prédis du bon pour la suite des événements. Porte-toi bien. ;)

PS: Eh oui, c'est déjà (enfin) fini mon mage complice. Tiens, j'ai envie de lancer une nouvelle tradition entre nous deux. Maintenant chacun de mes posts sera accompagné d'une jolie musique (rends-toi compte de l'honneur que je te fais quand même *tousse*), si c'est pas beau ça! ^-^
Bref, voici la musique en question, tu sauras ce que c'est en lisant le titre. Un conseil: prépare ta boîte de mouchoirs, la réunion de Yoko Kanno et de Mayaa Sakamoto c'est toujours quelque chose! :niais:  Gravity

NB: Et après cette séquence émotion, je me demandais tout autre chose. Accepterais-tu de me faire un petit blason comme le tien? Je le trouve vraiment très joli et je dois dire que j'aimerais bien en avoir un pour ma fiction aussi. o^^o Si tu préfères les garder pour toi je comprendrais mais vraiment j'adore. Dis oui =^^=


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« Réponse #25 le: samedi 23 mai 2009, 19:26:06 »
Raphyquatorze ~ Merci encore une fois pour ton assiduité !! Cela fait vraiment plaisir. Je suis aussi très content que mon orthographe ce soit amélioré. Je ne sais plus si je me suis relu. Peut-être que pendant l'écriture j'ai été plus soucieux de l'orthographe, plus concentré et ainsi plus efficace. Je ne sais pas. En tout cas, là je ne me suis pas relu. Quand j'ai écrit, j'ai fait de nombreuses fautes. Par conséquent, le chapitre doit régresser sur le niveau grammaire. J'en suis désolé. Je me relirai quand j'aurai le temps ^^ !

Prince du Crépuscule ~ Merci. J'ai eu beau relire ton commentaire pour trouver plein de belles choses à te dire, mais je ne vois pas d'autre chose à te dire à part "Merci". Je pourrais très bien te dire que je vais m'améliorer, je te le promets, que je ferais tout mon possible pour que ce que tu me reproches soit évité, mais il y a des choses que je vais avoir du mal à réaliser. Le scientificisme que est trop récurant, même moi je le vois, je vais tâcher de ne plus trop en mettre, mais il est dans ma nature de chercher les causes, de travailler les conséquences. Je ne suis pas littéraire, j'aime le monde de l'imagination voilou ! Pour ce qui est des musiques, tu sais à quel point je les aime. Tout ce que je peux t'offrir en échange, ce sont des fleurs. Je ne sais pas si j'ai eu l'occasion de tes les offrir (non je ne suis pas un inconnu ... quoique), mais je t'offre la fleur que j'ai trouvé récemment lors de ma cueuillette pour mon herbier : La linaire Cymbalaire, ou Ruines-de-Rome, ou Cymbalaire des murs


LES FLAMMES BLEUES
Chapitre VIII : La femme de Trabeca

     
    « Écoute-moi bien Frederik. Ce que je vais te raconter n’est connu que par quelques érudits. J’en fais parti. Je ne le dis pas avec prétention. Il se trouve que nous formons une sorte de réseau. Par plusieurs fois nous avons dû nous rassembler afin de régler de grande importance. L’épidémie qui ravage Iolys fut la dernière raison d’une telle réunion. Chacun des participants possèdent des fonctions assez importante pour pouvoir influer le cours de la vie des habitants. Cette fois là, ce fut Lord Rielaz qui joua la plus grande importance. C’est le directeur d’école de médecine de Parmis. Un grand savant et mon ami. Il a su se servir de son entreprise pour freiner le mal qui ronge le pays. Nous ne sommes pas aussi nombreux que nous l’espérions. Nous restons aussi cachés. En révélant aux yeux de tous cette organisation, elle serait la cible de complot. Peu importe que le mobile soit l’envie, la jalousie, la vengeance ou la folie. Ce rassemblement est l’un des plus puissants qui soit. Peut-être même le second après le Parlement de Iolys. Il reste néanmoins une union trop fragile pour l’exposée à des risques inutiles. Ceci n’est qu’une présentation. Ce n’est pas vraiment là que je voulais en venir.
          Au cours des années, l’Organisation a accumulée de nombreuses informations sur le pays. Des renseignements qui ont été perdus et que nous avons retrouvés. Beaucoup d’entre elles sont mystérieuses. D’autres sont des secrets que je ne peux te révéler. C’est pourquoi je t’en dirais le minimum. En savoir trop ne pourrait que te nuire. Alors écoute bien. Ce que je vais t’expliquer est très important. Le passé d’Iolys a été oublié. Peu s’en soucient et pensent plus à leurs avenirs. Dans un sens ils n’ont pas tort, pourtant le passé est d’un immense intérêt. Entre autre, il m’a permis de connaître l’existence d’anciens lieux autrefois sacrés. Nul doute qu’ils renferment quelques grandes richesses. Nous en avons déjà visité quelques uns, mais à chaque fois cela se révéla être un échec. Nous n’avons rien trouvé. Il se peut que ces anciens temples aient été pillés. Cela est même fort probable. Néanmoins, les textes y faisant référence mentionnent des choses bien mystérieuses. Je pensais que ce n’était que des légendes. Des mythes à peine crédibles. Pourtant lorsque j’ai vu cette nuit les flammes bleues jaillissant de tes mains… et n’essaient pas de mentir. Le chandelier qui brûle devant moi en est la preuve. Lorsque j’ai vu ce feu, cela m’a tout de suite rappelé un vieux texte. Je l’ai apporté avec moi. Je ne peux pas me permettre de le laisser à l’accès de n’importe qui. »
      D’un seul geste, il sortit un petit carnet. Il avait l’air effectivement très vieux. Sa couverture de cuir s’effritait et les pages de l’ouvrage étaient très abimées. Son oncle feuilleta quelques pages. Il en sautait des dizaines puis revenait en arrière. Alors qu’il allait encore en changé, il s’exclama :
    « Voilà le passage. Je vais te le traduire. Même si la langue est parfois similaire, il y a de nombreux points de grammaires qui ont été modifiés aux cours des décennies.
         
Nous sommes à la rencontre des pétales et au centre de son eau. Nous vouons un culte à Trabeca, déesse dont le temple est le berceau. Jamais encore elle nous avait imposé une telle tâche : un envoyé de la providence. Une femme dont les yeux sont aussi bleus que les flammes qui s’échappent de ses mains. Elle nous a réclamé hospitalité. Nous lui avons offerte. Cette femme est étrange. Elle ne s’est pas présentée comme un messager de la déesse habile, mais elle n’a pas démenti lorsque nous lui avons soumis cette hypothèse. Tout porte à croire qu’elle en est. Tout du moins c’est l’avis des templiers supérieurs. Néanmoins je me méfie. J’aurais tort de me méfier. La suspicion m’a toujours rendu service. La voir fouiner dans le temple, poser des questions sur l’histoire de ce bâtiment ne fait que me remplir de doutes et d’incertitudes sur sa véritable identité. J’en viendrais même à me demander si elle ne serait pas un serviteur du dieu maléfique.
      Ce texte montre qu’il existe un être te ressemblant. Tout du moins par son caractère magique. Nous ne savons pas grand-chose de ce temple. Encore moins de cette femme. Dans la suite du texte, elle se fait plus discrète et semble disparaître du temple. Le journal n’y fait plus référence. Et c’est le seul passage qui parle de flammes bleues. C’est pourquoi, pour en savoir d’avantage, je vais organiser un petit voyage vers ce temple. Gregory, ici présent, sera notre compagnon de route. Il est avant tout là pour nous protéger. Tu devrais en profiter pour apprendre à te battre. Malgré la surprise de l’attaque, j’ai pu voir que tu t’y prenais comme un manche à balais. Notre acolyte te donnera des cours volontiers. Nous partirons demain, maintenant va dormir ; tu en as bien besoin. »[/list]
      Frederik regarda attentivement son oncle. Quelle était cette folie qu’il venait de lui réciter ? Son regard lui renvoyait tout le sérieux du monde. Aucun doute, il croyait dur comme fer à ce tissu de légende. A voir son expression sévère, l’ordre était sans appel. Le jeune homme lâcha un rapide bonsoir et sortit de la bibliothèque. Le long du chemin le conduisant à sa chambre, il tenta de digérer tout ce tas  d’informations. En existait-il d’autres comme lui ? Tout du moins, son oncle en avait la preuve dans le passé. Pour ce qui était du présent, rien n’était sûr. Pourtant, il espérait que ce soit le cas. Savoir qu’il n’était pas le seul à être dans cette galère infâme le soulagerait.

      Le lendemain matin fut difficile. Les événements de la nuit dernière l’avaient forcé à se coucher tard et le réveil avait été bien trop au goût de Frederik. A moitié endormi il monta dans une calèche. D’extérieur elle était d’un neutre affligeant, ce qui contrastait fortement avec un intérieur luxueux. De toute évidence, Gabriel cherchait à sortir de la ville discrètement. Dans la capitale, tout comme dans un village tel Darter, les curieux étaient particulièrement friands de ce genre de rumeurs. Un riche s’éclipsait tôt le matin, les murmures d’un coup d’état, d’une romance et d’une fuite de la justice se répandaient sur la ville comme la brume pouvait s’étalait le long d’un paysage. Même si comme pour le brouillard, on ne pouvait pas voir la vérité à travers ce réseau de fictions, cela attirait l’attention et l’oncle de Frederik souhaitait l’éviter. Ce qu’ils allaient découvrir ne devait en aucun cas attirer les curieux. Personne ne pouvait savoir comment ils allaient réagir.
      Frederik s’étira dans la calèche. Ses muscles étaient courbaturés : le peu d’efforts physiques combiné avec l’intensité de l’action d’hier soir avait fait effet pendant la nuit. Son corps criait à la traîtrise et le jeune homme aurait bien aimé qu’il se taise pendant quelques minutes. En face de lui, Lord Gabriel était, lui, parfaitement silencieux. Le nez dans un livre, il ne daignait pas relever la tête pour saluer son neveu qui venait d’arriver. Le trajet vers une direction inconnue allait être long. Si son oncle ne se décidait pas à entamer la discussion, Frederik allait mourir d’ennuie.
      Finalement au bout d’une heure, Gabriel posa son livre ouvert sur ses genoux. Apparemment lui aussi se languissait de sa lecture.  Il regarda le paysage passait devant lui. Ses yeux se reflétaient sur la vitre. Après quelques minutes il reprit son livre. Le jeune homme crut tous ses espoirs d’une occupation permettant de faire passer le temps vains, mais son interlocuteur peu loquace précédemment sembla retrouver l’usage de la parole :
    « Nous allons faire un arrêt à Estold. C’est une ville portuaire. Nous n’y resterons pas longtemps. Notre objectif se trouve un peu plus loin. Une île peu fréquentée qu’on atteindra par un bateau loué. Je pense que c’est là que se trouve le temple dont je t’ai parlé hier. Tu te souviens peut-être … non, tu ne te souviens sûrement pas… Tu as parfois l’air aussi insouciant que ton père quand il était jeune. Le temple se trouve au centre des pétales. Regarde cette carte »
     
Gabriel lui retourna le livre qu’il lisait quelques temps plus tôt. Sur celui-ci, deux cartes étaient dessinées avec attention sur chacune des pages. A gauche, on pouvait voir une représentation complète d’Iolys. A droite, il semblait être dessiné un agrandissement d’une partie de la carte. Son oncle pointa du doigt un point à côté du quel était écrit un mot que Frederik ne parvint pas à lire.
    « Voilà Estold, en face voici l’île où nous allons. Officiellement, elle s’appelle le milieu, mais dans le voisinage, les habitants l’appelleront plus souvent le Paradis des Naufragés. Ne te fie pas à ce nom qui semble heureux. C’est seulement que les gens sont optimistes dans cette région, ils espèrent naïvement que la grâce sera accordée aux pécheurs un peu trop téméraires qui ont tentés de rejoindre leur foyer alors que la tempête les frappait. Ils se sont écrasés sur les récifs comme de la marchandise.
          Si tu regardes la forme générale de l’île tu pourras voir qu’elle ressemble à un Lys d’où le nom Iolys provenant d’une langue ancienne et morte : Isola Lys. Ce qu’on appelle la première, la seconde, la troisième et la quatrième représentent un pétale chacun. La deuxième partie de la phrase affirmait que le temple était entouré d’eau. Voilà pourquoi nous allons sur cette île. Alors à partir de maintenant, cesse un peu de t’agiter et par pitié, lorsque nous serons arrivés à Estold, ne dis pas un mot et laisse moi faire. Tu seras sage… »
« Modifié: lundi 29 août 2011, 13:23:20 par Yorick26 »

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New Fic - Au delà de la Grande Mer (2) [court]
« Réponse #26 le: lundi 25 mai 2009, 19:32:22 »
Je vais finir par me répeter, mais j'adore ta fiction.
Ton style simple et sobre est très facile à lire ce qui lui donne un côté rafraichissant très agréable.
Toujours pas de faute détectée, tu peux être fier (mais comme je suis un bien piètre relecteur, tu peux être sûr que je suis passé à côté de fautes).
En tout cas soulagement immense, Frederik n'as pas de problème. Cependant il est entraîné presque de force dans une aventure pas forcément des plus nettes ; ça sent le coup fourré.
Autre élément notable dans ce chapitre : cette mystérieuse femme qui aurait eu le même pouvoir que Fred'...Je me demande ce que ça cache, ses intentions n'étaient peut-être pas si honnêtes que ça d'après le carnet.
Tu nous obscurcit toujours de plus en plus la vision. Petit à petit la trame apparaît.
En résumé une nette amélioration et de bonnes surprises en perspective.

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New Fic - Au delà de la Grande Mer (2) [court]
« Réponse #27 le: vendredi 29 mai 2009, 22:05:15 »
Mon cher mage complice, je reviens de Vienne et que vois-je? Un petit cadeau! j'ai bien fait de revenir héhé... xD ça me fait très plaisir, merci beaucoup pour les fleurs, elles sont très jolies! Une réelle tradition se serait-elle instaurée entre nous? Je te joue une aubade et tu m'offres des fleurs en retour? Comme c'est touchant. :)

Non, sans rire, je suis ravi que ma musique t'ait plu. Et pour répondre à ce que tu m'as dit en en-tête, oui pour moi le "scientifisme", comme tu l'appelles, est vraiment à atténuer. Il constraste trop avec ton style je trouve. Et puis la grande différence entre les arts et les sciences vois-tu, c'est qu'en art on montre mais on ne démontre pas! C'est un principe fondamental. ^^ (désolé de refaire les cours de philo X'3)

Bon pour ce chapitre je n'ai pas grand-chose à dire en fait, à part que c'est toujours aussi bien agencé. Non pas que je l'apprécie moins, mais il est relativement court et maigre en action (ce qui n'est pas un défaut, je précise ^^). Comme le dit si justement Raph', ta fiction est très rafraîchissante, et c'est toujours un plaisir que de te lire. Après, contrairement à lui j'ai pu repérer quelques fautes, mais elles sont assez mineures. De l'imparfait à la place d'un infinitif et vice-versa, tu connais la chanson je crois. ^^ De plus comme tu ne t'es pas vraiment relu, il est normal que des fautes subsistent.
D'ailleurs, j'ai remarqué quelque chose d'assez drôle. J'ai noté au fil de ma lecture que tu utilisais assez étrangement certaines expressions comme "un tissu de légendes" ou "un réseau de fictions". Ce qui est drôle c'est que quelqu'un de très carré, d'académique, mettrait cela sur le compte d'une maladresse pure et simple. Personnellement, ces petites maladresses me font sourire, à vrai dire je les trouve tout à fait charmantes. En fait j'ai envie de dire que ce sont ces tournures un peu biaisées qui font en partie le charme de ton style et de sa naïveté caractéristique dont je t'ai déjà parlé. Bref, tout ça pour dire que moi elles ne me gênent plus, et même qu'elles sont très mignonnes à l'image des fleurs que tu m'as offertes. A condition de ne pas trop en mettre, je crois que tu peux en user sans remord! (si tu doutes, non je ne me moque pas le moins du monde, c'est sincère) :)

Dans tous les cas, niveau histoire on a peu avancé mine de rien, même si les précédents chapitres nous faisaient attendre des événements plus rocambolesques! Une bonne surprise pour ma part, j'ai bien aimé ce chapitre assez posé et mystérieux. Il permet à Frédérik de se poser (encore) des questions et de douter de plus en plus de son entourage, ce qu'une suite brutale aurait instauré de manière beaucoup moins subtile. Car ici, on ne se retrouve non pas avec un enchaînement d'actions et de retournements de situation à gogo, mais avec pas mal de doutes et de mystères aussi.
En effet, l'oncle paraît bien énigmatique à embarquer son neveu dans des endroits seulement supposés, en plus de son histoire de petit cercle savant, seconde puissance du continent qui plus est! ça ne flaire pas bon m'est avis, mais c'est vraiment bien amené. J'aime! ^^ On constate d'ailleurs la même chose avec Gregory: j'attends avec empressement de voir ce que ces deux personnages donneront. Ils me semblent assez dangereux avec leur histoire de secte finalement.
Et puis tous ces mythes cachés, ces bâtiments anciens, cette mystérieuse personne qui détiendrait les mêmes pouvoirs que Frédérik... Vivent-ils dans un monde d'ignorance où seuls les puissants détiennent la connaissance, en plus d'érudits qui se terrent de l'ombre? Hmm... Bah dis donc, cette ambiance n'est pas sans me rappeler les Tales of, c'est même tout à fait ça! Derrière un cadre bucolique se cachent les intrigues les plus viles... tout un programme qui promet de nombreuses surprises! :niais:

Voilà, maintenant je clos ce petit commentaire et je m'en vais savourer ce petit week-end bien sympathique. En espérant que la suite viendra au plus tôt, je t'accompagne de tout coeur mon mage complice! Dissipe-nous un peu toutes ces zones d'ombres (ou pas, au choix ;p)

PS: Et pourquoi ne pas accompagner mes voeux avec de la musique hm? Allez, je sais que tu l'attendais! Je t'avais fait écouter des pistes de l'excellente OST de Tsubasa Reservoir Chronicles, en voici deux autres échantillons, et pas des moindres! J'espère que tu apprécieras. Et sur ce, à la prochaine! :note:   Kaze no Machi he / Hear your Prayer


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New Fic - Au delà de la Grande Mer (2) [court]
« Réponse #28 le: samedi 30 mai 2009, 11:11:50 »
Je commente et je verrais plus tard pour le prochain chapitre.
Ah je vous adore mes deux commentateurs. Tout simplement j'ai hâte d'être le weekend pour savoir ce que vous m'avez écrit. Car je sais que ce sera plein de petits mots doux. Et j'adore ça. Qui n'aime pas se voir complimenter. Prince, tu trouves même mes défauts mignons ^^ ! Enfin bon, je ne vois pas le problème avec les expressions comme un "tissus de légende". Bon ok un réseau de mensonge, c'est louche... Je fabrique ce genre d'expression pour éviter des répétitions. Peut-être que je ne devrais pas m'accaparer des expressions et les tourner en ma (dé)faveur.

Pour ce qui est du scientifisme, pour moi ce n'est pas démontrer, mais expliquer. Expliquer et comprendre. Simplement. Voilà pourquoi toutes ces questions. Enfin je tâche de ne pas me laisser déborder par cet engouement pour les explications. Après tout, si Frederik se pose les questions, alors le lecteur se les pose sûrement aussi ...

De plus je remercie Prince du Crépuscule pour ta musique, je l'écoute en ce moment même. Elles sont très jolies, je pense que je les écouterai lorsque j'écrirai le prochain chapitre ^^ ! Enfin bon j'espère vous réserver quelques surprises encore. Il y a deux jeunes gens encore qui doivent intervenir d'après mon résumé. Je vous le rappelle ^^ ! C'est dans un petit moment je pense :
Voilà la fleur que je t'offre en échange : Le mouron rouge
Elle est toute petite et orange. Je l'imagine très bien poussé là où quelques gouttes de sang ont fini leur chute le long du fin poignard planté dans le coeur d'une jeune Lucrèce.

Pour ce qui est des fautes d'orthographe, je pense que je vais les corriger après ces quelques mots.

Je vous remercie encore une fois pour tout. Je vous adore.

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New Fic - Au delà de la Grande Mer (2) [court]
« Réponse #29 le: vendredi 26 juin 2009, 12:18:57 »

LES FLAMMES BLEUES
Chapitre IX : L'attente de la lune

      Artémis posa son sac à ses pieds. Elle était littéralement subjuguée par le spectacle qui s’offrait à elle. Un château en ruine projetait son ombre sur l’herbe calme. Le lierre avait déjà envahi la plupart des blocs de pierres grises. Des arbres avaient poussé soulevant les murs et détruisant l’édifice en y enfonçant ses racines. Le travail des hommes n'avait pas pu résister aux forces de la nature.
      La jeune fille se rapprocha du monument. Cela devait faire bien plusieurs siècles que cette bâtisse avait cessé d’être habitée. Pourtant, elle ressentait un profond respect pour les propriétaires d’autrefois. Venant cependant de la cité des médecins, elle avait eu l’occasion de voir des bâtiments aussi grands que celui-ci. Les moyens n’avaient pas dû être les mêmes. Surtout dans un endroit aussi reculé. Il n’y avait pas de trace d’une civilisation quelconque à des kilomètres à la ronde. Isolé de toutes parts, ce château avait dû nécessiter des efforts incroyables et une patience encore plus exemplaire pour achever sa construction.
      A sa droite l’herboriste souriait. Il n’était pas très étonné de la réaction de sa jeune amie. A vrai dire, s’il avait pu voir son visage déconfit qu’il avait eu la première fois qu’il avait vu cette ruine, il aurait sûrement reconnu la même expression de surprise et d’admiration qui se dessinait sur les traits d’Artémis. Laissant sa sacoche sur le sol, elle alla, une main tendue vers l’avant, à la rencontre de l’édifice. Le contact entre sa paume et la pierre la fit frissonner. C’était froid. A quoi s’attendait-elle ?
      Elle longea le mur pendant plusieurs mètres. Il avait été poli par le vent là où le lierre ne l’avait pas protégé. Puis elle entra par ce qui avait dû être l’entrée principale. Il n’y avait plus de trace de porte, mais avec un peu d’imagination on pouvait très bien les voir, là, se dresser devant l’intrus de leur taille imposante et de leur bois solide. Peut-être étaient-elles renforcées par des lames d’acier ?
Artémis, suivi par l’herboriste, s’imaginait des scènes de combats épiques. A sa droite, un preux chevalier tentait à lui seul de repousser une armée conquérante. A sa gauche, des archers se prêtaient à lancer leurs traits, mais attendaient le signal de leur chef. La jeune fille marchait entre les corps fictifs et mutilés. Le côté macabre de sa soudaine imagination n’enlevait rien à l’admiration que les ruines suscitaient. Au contraire, c’était dans la noirceur de ces évènements que le prestige passé se montrait à travers les âges. Une bataille sans mort était un beau duel, sans plus, mais si les combattants se battaient jusqu’à la mort, alors la donne changait. Tous étaient des héros et les ménestrels gagnaient rapidement leur or en contant leurs exploits.
      Artémis était tout simplement elle aussi victime de cette valorisation de la mort au combat. Elle n’en avait pas conscience, mais cette fascination l’emmena inconsciemment vers l’intérieur du château. Son ami la suivit silencieusement. Il voulait la laisser savourer ce moment de découverte. Il lui parlerait quand il le faudrait.

      La jeune fille arriva dans une pièce circulaire. Le plafond s’était écroulé depuis longtemps et les pierres qui le composaient gisaient maintenant au sol rendant le passage obstrué et par endroit dangereux.  L’herboriste finit par la rejoindre et s’assit sur une pierre un peu plus grosse que les autres.

    « C’est magnifique, n’est-ce pas ?
    -   Oui, je trouve ça totalement… totalement…. J’en perds mes mots. Et personne ne connait cet endroit.
    -   Il semblerait que non. Je l’ai découvert que récemment, mais je n’ai vu personne lors de mes quelques visites. Il se peut que d’autres personnes le connaissent, mais en tout cas, ils n’ont pas l’air d’avoir fait l’effort de venir ici. Le chemin est peu praticable et avant mon passage, il n’y avait pas de trace qui aurait pu me dire qu’un humain était passé ici.
    -   Je vois. Alors, cet ancien château… Il n’y a que nous deux qui le connaissons. C’est formidable. Comment quelque chose d’aussi énorme a-t-il pu tomber dans l’oubli ? D’autres avant nous ont dû vouloir garder ce secret. Garder le secret de l’existence de ce château. Maintenant que je l’ai vu, je n’ai pas envie de le faire voir à tout le monde. Non, j’ai envie de le protéger. Il faut qu’il reste comme ça. Vous êtes de mon avis ?
    -   Tutoie-moi. Depuis le temps…
    -   Pardon… A l’époque je n’étais, je dois l’admettre, qu’une enfant et je vous… enfin je te respectais profondément. Je te respecte toujours, mais ce que je veux dire, c’est que mon « exil » a comme avorté une relation qui aurait pu s’épanouir lentement vers une amitié. J’ai maintenant du temps à rattraper. Alors, excuse-moi si parfois je retombe un peu à cette époque où je vous écoutais un peu comme mon professeur.
    -   C’est tout à fait normal, mais à chaque vous que l’on me vouvoie, j’ai l’impression d’être aux portes de la mort et que l’âge m’a rendu pareil à une limace que l’on aimerait jeter. Je ne suis pas tout jeune, mais quand même. répondit l’herboriste dans un sourire complice.
    -   Loin de moi cette idée. C’est juste une habitude à changer.
    -   Ah… les vieilles habitudes. C’est vrai qu’il est difficile de s’en débarrasser. Enfin si j’avais perdu l’habitude de vadrouiller dans les bois, je n’aurais pas découvert ce château et je ne l’aurais pas partagé avec toi.
    -   D’ailleurs, pourquoi moi ? Je me demandais ce matin avant de partir, pourquoi m’as-tu choisie ? Après tout, il y avait de nombreuses personnes qui auraient pu y aller à ma place. Cela me touche, mais je ne saisie pas trop. Vous … Tu ne l’as pas montré avant que j’arrive. Tu en avais l’occasion.
    -   Oui, j’aurais pu. C’est vrai. Je ne sais pas trop pourquoi je t’ai emmené ici. Tout ce que je peux te dire c’est qu’avant que tu arrives je n’avais pas envie de partager ce secret. Comme tu l’as dit, j’avais envie de préserver ce petit coin où le temps semble s’être arrêté.  Et pourtant lorsque je t’ai vu, je me suis dit qu’il fallait que je te montre. Je n’ai pas réfléchi sur le coup et même maintenant je me dis que c’est une bonne chose. Parfois il y a des choses qui ne s’expliquent pas. Tu sais, j’ai eu une vie longue et bien remplie. Ça ne sert à rien de chercher à tout comprendre. La religion et la science tente de donner une raison à tout. L’un et l’autre échoue. Je ne sais pas pourquoi c’est toi que j’ai choisie et je ne saurais pas la réponse.
    -   Je comprends, mais tu avais dit que vous… mais ce n’est pas possible… que tu avais besoin de quelqu’un de jeune.
    -   C’est une des excuses que je me suis trouvé sur le coup. Tu viens de joliment contredire ce que je viens de t’expliquer. J’ai cherché à une raison pour t’inviter. C’était une évidence pour moi que tu ferais partie du voyage et inconsciemment j’ai utilisé ce prétexte. Tu ne regrettes pas j’espère ?
    -   Absolument pas. Il faut quand même avouer que jusqu’à maintenant il n’y a pas eu trop d’efforts physiques. Vous y êtes très bien arrivé tout seul.
    -   Artémis !
    -   Qu’est-ce qu’il y a ? Mince, le vouvoiement. Je ne suis pas sûr que cela va disparaître du jour au lendemain. Du coup, je ne sais plus ce que je voulais dire. Ah oui, tu y es arrivé tout seul. On a fait le chemin ensemble, mais je ne t’ai pas aidé en quoi que ce soit. A certains moments, tu m’as même devancé. Cela doit être le manque d’exercice. Cela fait un moment que je n’ai pas fait une petite escapade comme celle-ci. Et puis peut-être que si je n’avais pas fait un long trajet pour revenir au village… En tout cas, tu ne semblais pas avoir besoin de moi. Alors, pourquoi avoir choisi cette excuse ?
    -   C’est vrai. Jusque là, je n’ai pas eu trop de mal. C’est pour la suite que ça se corse. Pour cela il faut attendre la nuit. En attendant, allons chercher ton sac. Même si personne ne semble venir ici, je pense que ce n’est pas une si bonne idée de le laisser au sol. Il y a des petits curieux qui se feront une joie de prendre le repas que l’on s’est préparé. »
      Artémis était assise sur les marches montant vers le chemin de ronde. En face d’elle, l’herboriste ramassait quelques fleurs et herbes qui poussaient à l’ombre des murs, protégées par le vent. La jeune fille en reconnut vaguement quelques unes, mais elle préférait porter son regard vers le ciel. Elle était impatiente. Son ami lui avait dit que, lorsque la nuit serait tombée, toute la beauté du château se réveillerait et l’éblouirait plus encore. « Magique ». Il avait utilisé ce mot. A quoi devait-elle s’attendre ? Au fond d’elle sa raison lui disait qu’il entendait par là qu’un spectacle encore plus beau qu’en plein jour allait s’offrir à elle, mais quelque part, dans les profondeurs de son enfance, là où la curiosité innocente palpite comme un cœur qui ne veut pas se taire, quelque chose lui disait qu’il voulait dire par « magique » quelque chose de magique. Le sourire amusé, elle s'imaginait toute une suite de paysages féériques.
      Adossée au mur, elle contemplait le ciel et attendait le moment où, le soleil disparu, elle verrait le véritable spectacle. Pour l’instant, il était mauve et vers l’Ouest légèrement bleuté. Elle n’aurait plus longtemps à attendre. Ce serait bientôt fini. Elle frissonna dans son manteau fourré. La température déclinée avec le soleil et une nuit d’hiver était synonyme de grand froid. Encore ils avaient de la chance, il n’avait ni plut ni neigé dans la forêt ce qui avait rendu la randonnée plus agréable. La morsure du froid ce faisait cependant ressentir. Artémis resserra les pans de son manteau jusqu’au cou. Elle hésita à mettre sa capuche, mais le vent qui lui glaçait les oreilles lui ordonna presque de la rabattre jusqu’à son front. L’herboriste sourit et se leva. Il s’arrêta pour ramasser son sac qu’il avait posé à côté de celui d’Artémis à l’intérieur de la cour et dit :
    « Viens, suis moi.
    -   Mais la nuit.
    -   Nous verrons la lune de là où nous serons. Il ne faut pas perdre de temps. »
      La jeune fille le suivi sans poser de question, mais elle était quand même inquiète. A l’approche du crépuscule, son ami avait changé d’attitude. Beaucoup plus sérieux, beaucoup moins loquace. Elle avait confiance en lui, mais partir comme ça… Artémis frissonna encore une fois. Il était impossible de savoir si c’était à nouveau le froid qui s’amusait à se frotter contre la jeune fille ou bien si c’était le début de peur qu’elle ressentait. Non, ce n’était pas de la peur. C’était de l’angoisse. Malgré son imagination florissante, elle n’avait pas la moindre idée de ce qui l’attendait à l’intérieur de ce château. Elle respira un grand coup, saisit sa sacoche et partit derrière l’herboriste. Marcher la réchaufferait. 




J'ai remarqué deux choses dans ce chapitre. Tout d'abord, il me semble que l'herboriste n'a toujours pas de nom. Il faudrait que je lui en trouve un et que je le change dans les chapitres précédents. De plus, j'ai eu la flemme de remettre les propositions incises dans le dialogue, vu qu'il y a deux personnages. Il faudra que je le rectifie. Bonne lecture, et commentez bien ! J'ai commencé à écrire la suite de ce chapitre avec Artémis. Je ne pense pas le mettre tout de suite, car j'aimerai alterner avec un chapitre que je n'ai pas écrit.
« Modifié: lundi 29 août 2011, 13:27:19 par Yorick26 »