Prince du Crépuscule ~ Mais non, je prends un malin plaisir à lire tes longs commentaires. Je ne les redoute point. Tu peux même ne pas te retenir ^^ !
Je trouve d'ailleurs tes remarques très intéressantes. Par exemple les références à Tales of sont très pertinentes. Surtout si l'on sait que que j'ai cherché une source d'inspiration dans le cinquième chapitre pour les noms. Il y a un drôle de mélange entre Wikipédia, Les orphelins de Baudelaire et Tales of symphonia. Je te laisse chercher si tu n'as pas déjà trouvé. Pour ce qui est des villes. C'est soit une source étymologique soit du pur hasard. Je crois me souvenir que Mnémé fait référence à la muse de la mémoire. Quant à Iolys vient du mot valise à partir d'Isola et Lys formant Isolys. J'ai raccourci en Iolys. La forme de l'île avec un peu d'imagination peut avoir la forme d'une fleure. En tout cas j'ai regardé l'animé... ^^ Tu sais comme j'adore ce genre de chose et j'apprécie particulièrement. En cadeau de remerciement. Un chapitre fraichement tapé ^^ ! J'espère qu'il sera bien. J'ai beaucoup de mal à sortir ce pauvre Frederik de son impasse. Quel lent je fais ! Quant au chapitre 4, je sais pas trop. Faut dire qu'il date. J'avais envie de relancer la fic. Ne savant pas trop par où commencer, j'ai fait ça. Ca m'a permis de présenter le gros méchant de l'histoire. Je crois que je l'imagine un peu comme Edéa dans Final Fantasy 8. Maintenant que j'y ait rejoué, je trouve qu'elle lui ressemble étrangement. Simple coïncidence ou fait inconscient. Je ne sais pas. Sur ce bonne lecture.
Raphael14 ~ Ca me fait plaisir de savoir que j'écris mieux. Surtout sans relecture. Des fois quand je remonte dans un texte, je vois de ces fautes. C'en est offusquant. Depuis j'ai peur de me relire. Quel cercle vicieux. J'espère bien m'en défaire un jour ou un autre. En tout cas. Pour ce qui est du scénario, dans ce chapitre, je te ballade entre les deux hypothèses. On n'apprend pas grand chose de plus. Mais suite à votre demande je ne fais pas attendre ^^ !
NB : Pour une meilleure représentation de la pièce à la fin du chapitre. J'ai comme modèle, la salle de Dumbledore dans Harry Potter. Le mobilier a changé, mais la taille est à peu près celle-là. Enfin je trouve.
LES FLAMMES BLEUESChapitre VI : Les chandelles
Gabriel poussa une lourde porte en bois.
Frederik regarda les quatre jeunes domestiques poser les deux corps. Le plus fort avait rendu l’âme. L’autre respirait à grande peine. Ils se trouvaient dans un cachot d’une dizaine de mètres de superficie, voire moins. A quatre, une fois les serviteurs partis, on se sentait enserré par ces murs suintants. Le seul mobilier était une planche de bois assez grande pour servir de lit qui était fixée sur l’un des murs. L’oncle s’y assit laissant les deux assassins sur le sol. Il fit signe à Frederik de le rejoindre.
Après l’attaque, il s’était assuré que les deux meurtriers étaient bien morts. Malheureusement l’un deux avait survécu. S’il se réveillait, il pourrait toujours être interrogé pour savoir qui voulait sa mort. En attendant, il moisirait avec son compagnon dans un des cachots de la demeure Dorr. Les domestiques ne s’étaient pas posés de question. Cela avait choqué Frederik. Dans quoi pouvait bien tramer son oncle pour que les domestiques agissent comme si rien n’avait été fait, comme si ces deux corps n’étaient qu’une pure imagination de l’esprit? Pourtant, ils les avaient portés, ces corps. Comment pouvaient-ils les ignoraient ? Avaient-ils à ce point l’habitude de transporter des cadavres dans des cachots dégoulinants ? Le jeune homme craignait la réponse. Pour lui, Gabriel Dorr était une personne illustre. Certes il ne savait pas sur quels faits se basait cette réputation, mais jamais il ne se serait imaginé une telle chose.
Frederik s’assit à côté de son oncle. Ses muscles tremblaient encore. De peur ? Oui, mais pas seulement. Il regarda Gabriel, et chercha dans ses yeux quelques réponses. Il ne put y voir qu’une étrange convoitise ainsi qu’une admiration. Le silence était lourd et Frederik s’arrêtait souvent de respirer dans l’attente d’une quelconque réprimande. Allait-il le punir ? Il avait vu ses flammes. C’était la première personne qui savait. Cela faisait du jeune homme une personne bizarre, étrange, anormale. De ce fait,son oncle privilégierait-il les liens du sang à l’écœurance qu’il pouvait susciter ? Il savait que les gens le détesteraient s’ils savaient. Pourquoi son oncle serait-il une exception ?
Gabriel avait parlé d’une voix plate et dénuée d’expression. Cela n’aida pas Frederik à coopérer. Lentement, il tendit sa main gauche. Son oncle l’examina. Il la retourna plusieurs fois avant de conclure :
« Pas de brûlure apparente. Pas de signe ou de glyphe. De quoi t’es tu servi pour faire apparaître tes flammes ? Tu t’es enduit les mains d’un liquide pour t’en protéger ? »
Comment lui expliquer ? Apparemment il ne croyait pas en une sorte de magie. Trouver une explication plausible serait trop hasardeux. Il y avait tellement de chose à justifier : l’absence de blessure, l’incongruité de la couleur, la spontanéité du phénomène, la propagation… Jamais il ne pourrait trouver quelque chose de plausible. Frederik soupira. Il lui raconta tout. Du début à la fin, Gabriel se montra sans aucune réaction. Il semblait juste écouter et noter mentalement les diverses informations. Quand Frederik eu fini, son oncle se releva. Il commença à faire les cent pas tout en murmurant des paroles sans lien logique :
« C’est ce que je craignais. Il valait mieux que ce soit moi qu’il le découvre. Peut-on l’utiliser maintenant ? Les conséquences vont-être terribles. Oui, il faudra rester discret dans un premier temps. On trouvera une excuse. Et les temples… »
Brusquement, il jeta son regard sur Frederik. Le jeune homme déglutit. Son oncle était devenu fou. Fou à lier. D’un coup il se sentit soulevé. Gabriel l’avait prit par le poigné et le tirait dans une succession de couloirs. Alors qu’une année auparavant, il avait acquis une certaine robustesse en travaillant chez un forgeron, à ce moment-là, il se laissa porté comme un fétu de paille. Il n’opposa aucune résistance. Le buste en avant, il traînait derrière son oncle. Il ne voyait pas où est-ce qu’il pouvait bien l’emmener. Dans un autre de ces cachots. Il pouvait en être capable. Pourtant, ils se dirigeaient vers une autre partie de la demeure. Plus fréquentés et moins lugubres que les prisons, les couloirs laissaient prétendre à Frederik qu'il ne devait pas à s’attendre un destin tragique. Il venait de sauver son oncle en usant de ses pouvoirs. Serait-il puni pour ça ? La montée d’un escalier le rassura. Au-delà de ces marches, le jeune homme connaissait assez bien les lieux. Droite, gauche, tout droit, toujours droit, encore une fois à gauche… Il cherchait des points de repère. Les portes se succédaient. Elles défilaient trop vite pour qu’il puisse en reconnaître une. Dès qu’il s’arrêtait devant une étrangement familière, une traction l’obligeait à passer sa route.
Quand vint le moment de s’arrêter, Frederik fut pris de surprise. Dans son élan, il ne s’arrêta pas et devança son oncle jusqu’à atterrir sur le sol froid du couloir. Il se releva en haletant. Il n’avait plus l’habitude de courir. S’il s’en sortait vivant, il reprendrait une activité physique. Gabriel attendit que son neveu ait repris son souffle pour ouvrir la porte. Le jeune homme ne put se retenir de jeter un coup d’œil mu par une irrésistible curiosité. Il fut surpris d’être arrivé devant la bibliothèque. Tout d’abord, c’était pour lui un lieu qu’il ne fréquentait que trop peu. A Darter, il n’avait pas appris à lire. Dans ces livres, il y avait trop peu d’images pour beaucoup trop de texte. D’un naturel à ne pas rester cinq minutes sans rien faire, il n’avait pas jugé bon de passer son temps à farfouiller dans cette partie de la demeure Dorr.
Lorsque Frederik entra dans la pièce « délicatement » poussé par son oncle, il se retrouva dans le noir. Dehors, Gabriel était la seule source de lumière. Il avait pris une torche qu’un des serviteurs avait laissée dans le cachot et s’en était servi pour se diriger à travers le dédale de couloirs. Les flammes jaunes qui en sortaient donnaient des allures terrifiantes à son oncle. Le jeu des ombres et des lumières faisaient ressortir chaque trait du faciès qui était déjà très marqué par le relief de l’âge et par les cicatrices. Dans ses yeux, deux flambeaux brûlaient prêt à consumer le neveu sur le champ.
Puis tout s’éteignit. La torche, les flambeaux, le visage de son oncle, tout se fondit dans l’obscurité. Seul le claquement sec d’une clef tournée indiqua Frederik sur les décisions de Gabriel. Il était enfermé dans une pièce qu’il ne connaissait pas. Il était dans le noir. Sur ce point, le jeune homme ne se faisait pas trop de soucis. Maintenant qu’il était seul dans cette pièce jetée dans l’obscurité, il pouvait utiliser ses pouvoirs sans la crainte d’être surpris. Il enflamma une de ses mains. Les lueurs bleutées jetaient sur les murs des allures glaciales à la pièce. Un frisson parcouru la nuque du jeune homme. Celui-ci fit brûler un second feu dans la main restante. Il avait maintenant assez de lumière pour voir dans la globalité la bibliothèque. Elle était divisée en deux parties toutes deux circulaires. La première où se trouvait Frederik était la plus large. De chaque côté s’étendaient des rangées de livres de tailles et de couleurs différentes. Deux échelles sur roulettes permettaient d’atteindre les plus hauts ouvrages. Au centre, une table basse était entourée de trois fauteuils aux aspects confortables. Dans la seconde partie, par conséquent, plus petite, les livres étaient cette fois protégés par une vitre. Frederik monta quelques marches pour y accéder. Les ouvrages en général paraissaient ternes et semblaient plus vieux. En se rapprochant de l’une des parois de verre, il put contempler son reflet. Sous quel aspect se présentait-il ? Ses cheveux étaient mouillés de sueur et partaient dans tous les sens. Son regard était rempli de peur et d’appréhension.
D’un coup, Frederik eut froid. Ses flammes étaient là, mais elles n’apportaient aucune température. Il fallait un vrai feu. Il n’allait pas se brûler les mains juste pour se réchauffer. Il n’allait pas non plus se servir des livres disposés dans la bibliothèque. Il ne les portait en une très haute estime, mais il savait que pour d’autres, et pour son oncle notamment, certains ouvrages avaient une valeur immense. Il devait bien avoir un moyen de s’éclairer dans cette bibliothèque. Le jeune homme avisa un chandelier qui trônait sur la table basse dans la pièce principale. Il s’assit sur un des fauteuils et saisit une mèche des cinq bougies. Les flammes bleues prirent matières précisément à cet endroit, conformément au souhait de Frederik. Ce dernier retira sa main. La bougie brillait d’un feu saphir, éclairant ainsi ses consœurs. La lumière fournie n’était pas assez suffisante pour qu’on puisse se déplacer facilement dans la pièce sans trébucher sur un quelconque objet posé là comme un piège tendu.
Frederik enserra une seconde mèche. Elle prit elle aussi feu. C’est à ce moment que la porte se déverrouilla. Le jeune homme prit subitement de panique éteignit les flammes bleues de ses mains. Il restait pourtant les deux bougies allumées qui trahissaient ses pouvoirs. Sans prêter attention à la brûlure qu’il pourrait subir, il pinça les mèches des bougies. Il n’avait pas pris le temps de s’humidifier les doigts. Il réussit cependant à les éteindre avant que la porte ne s’ouvre. Deux hommes se tenaient sur le pas de la porte portant chacun dans leur main droite une torche. Ils s’approchèrent et allumèrent complètement le chandelier. Frederik soupira de désespoir. Deux flammèches sur les cinq brûlaient d’une étrange lueur. Le bleu vif jurait avec la lumière orangée des chandelles qui n’avaient pas été allumées plus tôt. Le jeune homme s’était trompé. Cela n’avait pas suffit d’éteindre rapidement les deux bougies. Un simple contact avec le feu des torches avait suffit pour raviver la magie qu’il s’était efforcé de faire disparaître.
Le neveu releva la tête. Devant lui se tenait son oncle souriant et assis sur le fauteuil qui lui faisait face. A ses côtés, un jeune homme occupait la dernière place. Il n’était pas plus âgé que Frederik. Son attitude était étrange. Dans ses pupilles anormalement jaunes brûlaient un fol espoir rivé sur le chandelier allumé de manière bicolore.