Auteur Sujet: La Tour du Rouge : [Random | Très court] Sans titre #1  (Lu 97152 fois)

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La Tour du Rouge : Les Carnets du Mercenaire 7 à 10.
« Réponse #60 le: dimanche 02 décembre 2007, 20:03:38 »
Tout simplement magnifique ! Ca fait très longtemps que cette fiction a commencé et elle continue encore, c'est vraiment un chef d'oeuvre elle est devenue culte dans le fofo. Continue, c'est toujours aussi génial ! :yeah:
Si vous cliquez ici vous verrez une chose que ne vous ne comprendrez pas.
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La Tour du Rouge : Les Carnets du Mercenaire 7 à 10.
« Réponse #61 le: vendredi 07 décembre 2007, 00:53:07 »
Ahlàlà, que dire, que dire en cette heure tardive et initimiste qui une fois de plus va me plonger dans un lyrisme démesuré? Je ne sais... Ce que je sais en revanche, c'est que ce dernier chapitre m'a beaucoup plu, et celui d'avant aussi, puisque je ne l'avais pas commenté. Mais permets-moi de me concentrer sur le dernier; je dirais juste que l'affrontement entre le notre Chevalier favori et la Wyverne, les discussions avec l'Enchanteur, l'obtention de la légendaire Arendia... Tout cela est vraiment beau, c'est tout ce que je dirai au risque de répéter le scénrio qu'on a pu voir quelques messages plus haut (des messages d'agrément, vraiment trois fois rien n'est-il pas?... XD)

Alors, pour commencer je suis désolé de ne pas avoir commenté plus tôt, mais tu connais ma situation actuelle, hélas. (d'ailleurs la semaine qui vient je n'aurai même plus de connexion...) Bref, du coup je ne peux me référer entièrement au commentaire de Nehëmah, puisque je n'ai pas vu la version d'origine. Néanmoins, je dois dire que cette extension a grandement prouvé que tu l'as amélioré jusqu'à atteindre ton niveau habituel d'écriture, qui demeure d'une excellence redoutable pour mes sens de romantique en furie (PdC ou le n'importe quoi, surtout nocturne c'est encore pire ='D). Tu as su allier le trait du conteur à une narration habilement détaillée, presque romanesque, d'une dimension épique, chevaleresque véritablement merveilleuse. Je suis tombé sous le charme de ce cher Argoth et de son écuyer, comme un témoin extérieur de ce qui deviendra plus tard une légende (fabulée) du Continent. Ceci dit, je m'impatiente quant au sort de ce brave et tourmenté Samyël, pour qui je garde toujours ma préférence.  

Il n'empêche pas que ce combat final entre le Chevalier et la Tarask était de toute beauté, cet affrontement est superbement retranscrit à mon sens où tu as su préserver l'aspect un peu concis et naïf du conte mais aussi insuffler à tes lignes un épique des plus gratifiants. Moi qui suis amateur de concilliances de genre, (parole de ficeur fantastico-romantico-lyrico-dramatico-épico-tragico-poète <3) je me vois comblé d'un mélange ô combien habilement mené, même si j'aurais aimé qu'il soit encore plus long. Enfin, moi je demande toujours plus quand il s'agit de ce que j'aime, passionné comme je suis; on ne s'en doutait pas de tout manière, donc je vous le signifie. ;)
Bon après certes on s'y attendait, mais moi non plus je ne vois pas réellement d'autre issue possible sans trop alambiquer et surtout sans sortir de la dimension contée, à l'aspect un peu ancien, de ton oeuvre. Je te félicite sincèrement pour ce que tu as fait, tu m'as ravi de bout en bout, vraiment. ^^

Mais... allons dormir maintenant, je vais sûrement rêver de Samyël en perspective de ses prochaines aventures. En espérant ne pas m'être trop embrouillé suite aux brumes éparses de la cruelle fatigue, j'attends la suite avec beaucoup d'impatience. Continue comme cela, mon Mage Vermeil national, je ne puis que t'encourager dans cette voie, comme je l'ai toujours fait! A bientôt! :)


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La Tour du Rouge : Les Carnets du Mercenaire 7 à 10.
« Réponse #62 le: vendredi 07 décembre 2007, 22:54:28 »
:<3: Quel beau combat :<3:

Je dois dire que ce combat est éblouissant, contrairement à Pdc je ne le trouve pas trop court (ni trop long d'ailleurs), tout au contraire il est construit si finement (sans vaine flaterie aucune), le rythme est si bien donné que l'on suit ce combat digne d'un mythe grec à chaque pas d'un des adversaires. On commence avec au début la description de ce monstre digne d'une chimère (pour faire encore une liaison avec la mythologie grecque/latine) puis ensuite : COMBAT. On lit, on lit, on lit et de surcroît de belles phrases (c'est bien plus plaisant) et on lit, on lit et on ne s'en lasse pas. J'avais vanté tes mérites de Tolkienistes la dernière fois, ici je vais vanter tes talents primaires d'écrivains : tu donne un rythme fou à tes scènes avec des mots pas trop lourd, des phrases très fluides et un tout très plaisant à lire.

Recette du jour
Ingrédients : 1 combat depuis longtemps attendu / 1 monstre / 1 chevalier / 1 rythme décoiffant / Des retournements de situation (autant que vous le voulez, néanmoins attention à ne pas trop en mettre ou alors le taux calorique est fort. Suivez les conseils du chef-cuisinier Samyël, des retournements de situation ancrés dans la scène d'une façon très fluide) / 1 écriture légére / 1 vocabulaire adapaté et léger.

Mélangez le tout, vous obtiendrez un combat ... mythologique !!!

 :<3: Quel beau combat quand même :<3:  :<3:  :<3:

Le reste est comme toujours très bien écrit, plaisant à lire, superbe (parfait !). On attends la suite, et j'attends impatiement que les ultimes menaces du monstre se dévoilent devant nos yeux : que le père de ce Tarsak vienne !!! La Tarsak est déjà horrible, effrayante, cauchemardesque ... quelle créature infernale a pu enfanter cette chimère ? J'en frémit d'avance.

 :arrow: Bravo mon cher Samyël.

 :arrow:  :arrow:  :arrow: Et voici mon cadeau pour ce grand écrivain que tu es : mon 1000ième message servira à commenter tes magnifiques textes (et quel beau combat !!!).

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La Tour du Rouge : Les Carnets du Mercenaire 7 à 10.
« Réponse #63 le: dimanche 09 décembre 2007, 15:06:14 »
Plop, je profite d'un Dimanche relativement tranquille pour clore la deuxième partie de LCA. Comme annoncé dans mon avant dernier post, je fais un break avec ce récit, pour revenir sur le Cycle. Attendez vous à voir apparaître un très long chapitre 15 dans le courant de la semaine :niak: Et oui, première entorse à la règle, je ne le fragmenterais pas. Peut être qu'il en ira de même pour tous les autres. Je verrais.

Kyren=> Merci pour ce commentaire =^^= Culte sur le fofo? J'aimerais bien, mais je crois pas lol

PdC=> Ho oui, merci pour ce commentaire <3 Décidement, ce combat fait des émules, dirait-on :niak: Enfin, rassure toi, la suite des périples de Samyël arrive bientôt. :niak:

GdO=> Hé bé, quel commentaire =^^= Merci bien. Tu devrais écrire un livre sur les recettes d'hier et d'ajourd'hui, ça marcherait XD

Bref, trêve de palabres, bonne lecture!^^



_____________

II/ Premiers exploits (Deuxième Partie)


Nous commençâmes à voyager à travers le monde en quête de la pierre. La tâche n’était pas aisée, car si tout le monde connaissait la légende, bien peu possédait des informations à ce propos. Nous quittâmes le Haut Pays, errant de villages en villages dans le but d’en découvrir un peu plus. Nous traversâmes de profondes forêts, parcourûmes de vastes plaines puis longeâmes les Khaz’Khoradan sur un bout de chemin. Un beau jour, alors que le soleil descendant à l’horizon annonçait la fin de la journée, nous nous retrouvâmes devant un étroit défilé qui s’enfonçait au cœur des montagnes. Les parois étaient si rapprochées que deux chevaux montés avaient peine à se tenir debout de front. A l’entrée du défilé, nous fîmes la rencontre d’un homme seul. Il avait établi son camp là, allumé un petit feu. Son cheval broutait l’herbe grasse un peu plus loin.
« Halte là !, s’écria l’inconnu en se redressant. Où allez-vous ? »
Comme mon Maître ne faisait mine de répondre –il s’était de nouveau emmuré dans une bulle de mutisme une fois que nous eûmes quitté la forêt de Disëry -, je le fis à sa place.
« Nous voyageons dans la contré.
-Où allez vous ?
-Là où nos pas nous porteront.
-Vous voulez traverser mon défilé.
-Votre défilé ? Et en quel honneur ?
-Le mien ! Je suis Hektor, fils de Tharn, Chevalier au service de sa majesté le roi. Par décret royal, ce défilé est mien, et quiconque voudra le traverser devra faire montre de bravoure mêlée de hardiesse, car je le défendrais au péril de ma vie. Et qui ose ainsi dénigrer ma parole ?
-Je suis Argoth, fit soudainement mon maître, fils d’Ekt…[Une tache d’encre cache la suite du mot] …valier au service de personne. Et voici mon écuyer.
-Argoth, veux-tu traverser mon défilé ?
-Que trouve-t-on au delà ?
-Nul ne le sait, car de tous les braves qui s’y sont aventurés, aucun n’en est jamais revenu. L’on dit que le dragon Sigür s’y terre, caché dans quelque grotte monumentale, et qu’il garde jalousement son trésor d’un œil ensommeillé.
-Quel trésor garde-t-il ?
-Un magot immense d’or et d’argent, d’émeraudes, de topazes, de saphirs, de rubis, de bronze, et de tout ce qu’un homme peut vouloir de richesse.
-Sais-tu si la Faërite s’y trouve ?
-Comment puis-je le savoir ? Je garde ce défilé, par le trésor du dragon. Vas-tu traverser mon défilé ?
-Non. Du moins pas pour l’instant. Nous nous reverrons, Hektor, fils de Tharn. Affûte ton épée et brique ton écu pour ce jour qui te verrat défait. »    
Nous tournâmes le dos au chevalier solitaire puis nous prîmes la route du Sud.

Le voyage se déroula sans embûche. Nous progressions à un rythme soutenu, quoique peu éprouvant. Les vastes terres reculées du Nord firent bientôt place aux terres cultivées dans grandes villes méridionales. Notre route croisa rapidement celle d’un château de pierre, qui s’élevait fièrement au sommet d’une colline, entouré d’un amas de masures. Nous poussâmes nos montures jusqu’à l’écurie d’une authentique auberge de pays, où ils reçurent soin et nourriture.
L’apparence quelque peu atypique de Messire Argoth lui valait toujours des regards de suspicion, de peur, de curiosité, plus rarement de haine. Les habitants de la bourgade ne faisaient pas exception. Lorsque nous entrâmes dans l’auberge, les conversations cessèrent aussitôt. Seuls les bruits émis par l’équipement de mon maître brisaient le silence.
« Hahaha ! Mes yeux me tromperaient-ils ? Non, je crois que non ! Vous êtes bien lui ! Vous êtes bien lui, n’est-ce pas ? »
C’était un vieil homme, vêtu d’une ample robe bleue et d’un chapeau à large bord. Il tenait un bâton de marche dans sa main droite et jouait avec sa longue barbe blanche de sa main gauche. Il s’adressait à Messire Argoth.
« Alors, êtes vous lui ?, pressa-t-il avec un sourire
-Cela dépend de l’identité de « lui », répondit mon Maître.
-Ho… Mais voyons, je parle bien sûr de ce mystérieux chevalier à l’apparence d’un démon, le Chevalier Argoth ! Celui qui leva la malédiction qui pesait sur les bois de Tarask en tuant la bête qui y vivait.
-Les nouvelles vont vite.
-Hoho, j’ai de très bons informateurs. Laissez moi vous offrir une bière. »
Quelque chose chez ce vieil homme me chiffonnait. Je n’aurais su dire quoi exactement. Nous nous installâmes à une table près de l’âtre. Nous ne tardâmes pas à être servis.
« Qui êtes vous ?, demanda Messire Argoth.
-Ho, je ne suis qu’un vieil homme, je voyage au grès du vent sans véritable but. »
Il sortit d’une petite besace une pipe en terre cuite qu’il bourra avec du tabac qu’il prit dans une blague suspendue à sa ceinture de corde.
« J’ai dit : qui êtes vous ? »
Surpris, je regardai mon maître. Il avait durci la voix, et ses yeux exprimaient une fureur difficilement contenue. Je ne l’avais encore jamais vu comme cela. Le vieil homme se stoppa. Il jeta un regard en biais à Messire Argoth, puis un sourire satisfait vint étirer le coin de sa bouche.
« Vous êtes quelqu’un d’étrange et fascinant Chevalier.
-Gardez vos compliments pour vous, vous n’avez toujours pas répondu à ma question.
-Je suis le magicien Nymérius. Le conseiller du roi. »
La stupeur qui suivit cette révélation me laissa sans voix. Un mage royal, ici ?
« Que me voulez-vous ?
-Sa majesté est très intéressée par vos récents exploits. Elle désirerait vous rencontrer.
-Moi je n’en ai pas envi. »
Cette fois, ce fut au tour du magicien de rester sans voix.
« Je n’ai que faire de votre roi. Je ne compte servir personne, quand bien même cette personne fut un roi ou empereur ! »
Messire Argoth avait élevé la voix jusqu’à crier. Ses yeux foudroyaient son interlocuteur sur place, et il semblait prêt à découper le vieil homme. Ce comportement étrange ne fit rien pour me rassurer. Très calme, le magicien tira une bouffé de sa pipe.
« Voyons, ne vous mettez pas dans ces états là. J’ai un marché à vous proposer.
-Lequel ?
-Battons nous. Si je gagne, vous viendrez avec moi jusqu’à la capitale, si je perds, je vous laisserais tranquille et vous n’entendrez plus jamais parler de moi.
-Et si je refuse ?
-Je vous changerais en lézard, à quatre pattes. Amusant n’est-ce pas ? »
Messire Argoth grogna en découvrant ses crocs impressionnants.
« Très bien, mais à une condition.
-Laquelle ?
-Si je gagne, vous me direz tout ce que savez à propos de la Faërite. »
Le magicien plissa ses yeux et réfléchis quelques instants. Il semblait prendre cela très à cœur.
« Fort bien Chevalier, j’accepte.
-Alors ne perdons pas une minute »
Messire Argoth se leva et se dirigea vers la sorti. Le duel se déroulerait donc dehors.
« Voyons, Chevalier, où allez vous ? Comment ? Un duel ? Hoho, dieux, non. Je n’aurais aucune chance. Nous nous affronterons aux Aycheks1 . »
Le vieillard fit apparaître sur la table le plateau traditionnel noir et blanc.  Des pièces en bois finement détaillées apparurent également, en ordre de bataille, au deux extrémités du plateau. Le mage désigna la place en face de lui d’un petit signe de main. Messire Argoth se rassit, de mauvaise humeur. Savait-il jouer à ce jeu ? Moi même en était bien incapable. L’on disait que les plus grands stratèges apprenaient leur art grâce aux Aycheks. La tactique et l’intelligence devaient être deux éléments importants.
« Noir commence. Je vous en pris. »
Mon maître avait les pièces sombres, le magicien les pièces blanches. J’observais avec attention ce qui allait se produire.
Les deux adversaires avancèrent leurs armées, d’abords prudemment, comme se jaugeant l’un l’autre, puis des escarmouches violentes éclatèrent de part et d’autre du plateau, une première citadelle tomba, détruite par l’espion adverse, puis vengée par un Chevalier bondissant. Petit à petit, le rythme s’essouffla, les pertes s’intensifièrent. La partie était encore serrée, ni l’un ni l’autre ne souhaitant laisser l’ombre d’un avantage à son adversaire. Le magicien fumait sa pipe en réfléchissant, tandis que Messire Argoth tapotait la garde d’Arendia. Jouant une tactique osée, Messire Argoth sacrifia un conseiller pour permettre à son ultime Chevalier de s’approcher suffisamment pour mettre le roi en échec.
« Le roi est mort, son royaume s’effondre. Noir l’emporte, annonça mon Maître. »
Le vieil homme réfléchissait, fixant le plateau intensément.
« Oui, j’ai perdu. Je n’étais pas à la hauteur. Votre dernier coup était osé, mais diablement efficace. Qui vous a enseigné ?
-Ekt… Non, aucune importance. Seul le résultat importe.
-Hum… Ici, blanc aurait pu jouer ceci, menaçant noir sévèrement.
-Mais en plaçant ce Chevalier comme cela, Noir pouvait contre-attaquer violemment.
-Oui, je n’y avais pas pensé. Vous avez une excellente lecture du jeu.
-Il est l’heure d’honorer votre engagement.
-Ha, oui… Mon engagement… La Faërite ? Laissez moi une minute pour mettre de l’ordre dans mes idées, après cette superbe partie, je me sens un peu faible. »
Messire Argoth semblait pressé d’en apprendre davantage sur sa quête, aussi parvenait-il seulement difficilement à masquer son impatience.
« Même nous autres, mages, ne savons presque rien à ce sujet. Pour beaucoup, ce n’est rien d’autre qu’une légende. Vous perdez votre temps à poursuivre une chimère.
-Cela me regarde.
-Je n’ai pas grand chose à vous apprendre à ce sujet. La Faërite est du domaine du divin. Seuls les dieux ou les anciens démons pourraient vous en apprendre plus à ce propos.
-Savez vous où je puis trouver l’un ou l’autre ? »
Nymérius en resta sans voix. Véritablement, il prenait Messire Argoth pour un fou.
« Suivez les vieilles légendes, peut être contiennent-elles une part de vérité ? J’ai entendu parler d’un autel obscur dans l’Est où l’on vénère les Anciennes Puissances2 . Vous avez l’air si sûr de vous, commencez par là. »
Mon Maître se leva, s’inclina, puis se dirigea vers la sortie. Alors que je le suivais, je remarquai que Nymérius continuait à observer le plateau de jeu en tirant une bouffée.    


___________
1: Outre un nom habilement modifié, le jeu d’Aychek du Continent est un peu différent de nos échecs. La première particularité vient des pièces qui ne portent pas le même nom. Ainsi la dame devient l’espion, le fou devient le conseiller, le cavalier devient le Chevalier, la tour la Citadelle et les pions les écuyers. Seul le roi reste identique. Il y a également des différences dans les mouvements des pièces et certaines autres règles.

2: Les Anciennes Puissances font références aux Démons Originels

Hors ligne Nehëmah

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La Tour du Rouge : Les Carnets du Mercenaire 7 à 10.
« Réponse #64 le: dimanche 09 décembre 2007, 15:38:41 »
Boarf, tu arrives toujours au mauvais moment, décidément, tu m'as coupé dans mon processus d'élaboration sur une synthèse que je dois faire en Littérature (Quel est le sens du voyage ?, le voyage étant celui de Jacques et son maître dnas le roman Jacques le fataliste et son maître de Diderot). Heureux d'avoir entamé ma première partie et d'avoir trouvé un cheminement heureux, me voici à faire une pause et parcourir rapidement Puissance Zelda et voilà que je trouve un récit de brave Argoth. Que dire ? Ce chapitre valait le coup bien entendu, et je ne regrette pas d'avoir lâché Jacques, pour la peine.

En premier lieu, donc, un brave homme, chevalier fier, qui oppose la traversée de son défilé, apparemment davantage pour protéger ceux qui iront ou du moins pour démontrer qu'il est nécessaire d'avoir au moins sa force pour espérer survivre un tant soit peu de l'autre côté.
Ainsi, un dragon est-il caché et qui dit dragon dit forcément trésors vertigineux. Le ton est toutefois donné : Argoth y reviendra plus tard. On peut se demande si la Faërite y est cachée, mais pour une raison ce ne semble pas le cas : Argoth serait pressé de la récupérée au vu de son tempérament quelque peu explosif même s'il est pourtant doté d'un sang froid mental et physique. Il est patient, pourtant, mais pas assez pour complètement le cacher (cf : la conversation avec le mage, juste après). Ainsi, le simple fait de dédaigner cette épreuve me laisse au choix trois conséquences : la première, la Faërite ne s'y trouve pas, point. La deuxième : elle s'y trouve mais Argoth attend d'autres choses ; plus de pouvoirs ? Plus de matériel ? Enfin la troisième : elle ne s'y trouve pas mais en plus de cela Argoth n'attend rien. Ainsi, ce serait un habile procédé qui viserait à montrer qu'Argoth ne souhaite véritablement pas tous les trésors du monde, ni la gloire, mais simplement récupérer la Faërite. Même des trésors pour lesquels tout homme se damnerait n'intéressent pas Argoth.

Petit détail très intéressant : le système de la tâche d'encre, qui cache évidemment le nom du père d'Argoth. Encore une fois plusieurs hypothèses : est-ce car son père est un humain, et que nous ne le saurons pas dans ce livre, mais sûrement dans un autre livre de la Tour du Rouge ? Est-ce car son père n'est pas humain et qu'il est connu de beaucoup de mondes, et donc, qu'ainsi on lui reconnaîtrait aisément une lignée monstrueuse ? Est-ce simplement pour le suspense du lecteur ? En effet, ce dernier rencontrera peut-être le père dans d'autres histoires, encore une fois, et ne fera les liens qu'à partir de ce moment ?

Par la suite, Nymérius fait son entrée. Il tient en lui quelque chose de (Tenessee) Gandalf. La pipe, le magicien, le style grand sage... Un personnage peu intéressant, donc (et oui, je conclus par quelque chose de méchant en avançant des qualités, quelle fourberie !). Toutefois, il apprend encore deux choses : Argoth est espionné, et enfin, on s'intéresse à Argoth. Ce dernier, bien entendu, ne s'intéresse pas à la gloire et poursuit presque aveuglément son objectif premier : la Faërite.

Pour départager qui aura son avantage, une partie d'échecs subtilement renommée "Aychek" :niak: . La manière de se dérouler, tout du long comparée à une bataille est un bon retour aux sources du jeu : ce dernier éxistait en effet pour préparer des tactiques militaires, et donc des stratégies pour tuer le plus de monde possible, ou, à défaut, pour remporter des victoires sur le champ de combats. Un combat fort intéressant, donc, au moins pour le soulèvement de l'intérêt originel qu'il comporte.


Evidemment, Argoth n'est pas qu'un brave combattant il est aussi fin stratège. Que de qualités ! Son statut d'hybride compense, fort heureusement et laisse présager bien des défauts quand même, sinon, ce personnage perdrait sa saveur.
Ainsi donc le fait-on partir à l'Est, où l'on vénère les Anciennes Puissances. Est-ce un message stipulant que le communisme c'est mal ? *private joke avec moi-même*.

Bien, en tout cas, tu nous laisses sur un moment où l'action n'est pas au plus fort de son moral, par conséquent, je pense que c'est une bonne chose de repartir sur notre cher petit Samyël qui devient grand. De plus, tu t'es arrêté dans des circonstances quasiment identiques : un voyage à faire vers quelque part pour Samyël et pour Argoth. Jonglons !
Et quand t'auras fini la prochaine partie de Samyël tu nous gratifieras peut-être d'un nouveau personnage ? :niak:
Bref, j'attends toujours impatiemment la suite de ton monde !

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La Tour du Rouge : Les Carnets du Mercenaire 7 à 10.
« Réponse #65 le: mercredi 12 décembre 2007, 13:14:41 »
Plop ami(e)s lecteurs(trices) ^^ Voilà donc comme annoncé un peu plus haut, je reprends le Cycle là où je l'y avais laissé :niak: Que les fans du Chevalier-Lézard se rassurent, je n'abandonne pas son écriture, loin de là, mais j'ai besoin de continuer le Cycle en ce moment :niak: Votre cadeau de noël sera sûrement la troisième partie d'Argoth, soyez patients :niak:

Nehëmah ==> Tu m'excuseras auprès de ce brave Jacques donc :niak:
Je laisse tes doutes en suspend quant à ce défilé et ce qu'il s'y trouve derrière, pour laisser le mystère entier ^^
Effectivement, habile procédé que la tache d'encre :niak: Cette fois je peux répondre, ce n'est que pour laisser le suspens au lecteur, car la vérité quant aux origines d'Argoth sera révélée dans... Le Cycle! :niak: Quoi que, pas pour tout de suite, mais ça y sera ^^
Pour l'affaire Nymérius, je partage entièrement ton avis. Je ne me suis pas cassé la tête pour ce personnage, car il n'est que de second plan et sert juste à faire avancer l'intrigue. L'archétype du vieux sage/magicien me paraissait judicieux pour ce genre de personnage ^^
Effectivement, Argoth semble exempt de défauts... Mais n'est-ce pas l'une des caractéristiques des Chevaliers de jadis? Huk huk ^^ Droiture, justice, art de l'épée et de la stratégie, et une poèsie à fleur de peau pour ces dames... Enfin, je vois difficilement Argoth faire des courbettes, mais sur le principe... :niak: Voyons donc comme il évoluera, certains mystères seront levés au cours de l'histoire... :niak:
Bref, encore merci pour ce commentaire :love:

Place maintenant au texte, et bon retour sur le Continent, sortez couverts, l'hiver est rude... :niak:



__________

Le Cycle du Rouge

Livre III : Arendia.



Chapitre 15 : Le Général Kalenz.


Le frère en robe blanche se déplaçait aussi vite que la décence le permettait dans ce haut sanctuaire. Ses pas résonnaient doucement dans les grands couloirs du palais pontifical de l’Arch’Mark. A chaque fois qu’il arrivait au niveau d’une statue, d’une peinture ou d’une icône représentant le Seigneur, le prêtre s’agenouillait un moment, et récitait une prière, les mains jointes.
Le palais était peut être le lieu le plus beau du Continent. Erigé sur une haute colline, il surplombait l’ensemble du compté de sa bienveillante présence. L’architecture se développait autour d’un immense bâtiment principal, qui abritait les salles du culte, les bibliothèques et les appartements du Pontife. Le reste des édifices, qui s’agençaient avec merveille entre eux recelait les quartiers des moines, les réfectoires, les scriptoriums, les salles de lectures, le Saint Cimetière, les casernes de l’Armée Sainte. Les résidants et les voyageurs pouvaient rechercher la paix et la sérénité en se promenant au milieu des magnifiques jardins qui agrémentaient les chemins menant aux différentes structures. L’ensemble était ceint d’une impressionnante muraille reflétant la puissance du Seigneur et permettant de contrer toute attaque d’infidèles.
Les murs étaient construits en pierre blanche et souvent décorés de fresques à la gloire du Dieu suprême. Les hautes colonnades dorées à l’or fin s’élevaient dans les hauteurs pour soutenir les élégantes arches qui délivraient le passage entre les différentes salles. Les hauts plafonds en voûtes étaient peints de différentes scènes de culte, tout comme les riches vitraux colorés qui laissaient entrer la lumière divine à flot. Nul ne pouvait rester insensible face à la beauté mystique du palais.
Le frère arriva finalement face à la grande et lourde porte en bois massif qui marquait les appartements du Pontife. Il salua les deux gardes, qui le reconnurent et le firent entrer. Un prêtre en robe noire vint vers lui.
-Bonjours, frère. Vous désirez vous entretenir avec sa Grâce ?
-Oui, mon père. J’ai un message pour lui.
-Dites, je me ferais une joie de le lui transmettre.
-Merci mon père. Le Commandeur est arrivé.

Eratius mit pied à terre, rapidement imité par ses valeureux soldats. Une cohorte de moines vint récupérer les chevaux pour les mener aux écuries. Les hommes franchirent la grande herse relevée du palais et pénétrèrent dans les premiers jardins. Le Commandeur fit signe à ses compagnons de rejoindre les casernes pour se restaurer et se reposer après le long voyage. Quant à lui, il continua son chemin et pénétra dans le bâtiment principal. L’écho de ses pas et les cliquetis de son armure se répercutèrent dans la haute et vaste salle qui abritait une statue en bronze immense du Seigneur. Eratius s’arrêta à ses pieds, mit un genou en terre, dégaina sa formidable épée et en posa la pointe sur le sol, puis son front sur la garde, en une posture de prière.
Il pria un long moment, avec ferveur et piété, sous les regards bienveillants des moines et des prêtres. Puis, lorsqu’il se releva, un homme chétif qui semblait flotter dans sa robe vint le chercher pour le conduire chez le Pontife.
Eratius était toujours heureux lorsqu’il devait faire son rapport à Arabéus. Il était toujours fier d’énumérer le nombre d’infidèles, de magiciens, de sorcières et autres possédés qu’il avait envoyé rejoindre leurs sombres maîtres via le bûcher. Nulle pitié pour cette engeance. Seules les flammes divines de la justice pouvait en débarrasser le monde. La joie que lui procurait les cris d’agonies, les suppliques qui se transformaient bien vite en malédictions effroyables le comblait littéralement. Il ne vivait que pour ces moments de satisfaction, du devoir accompli. Il savait que depuis son Saint Royaume le Seigneur le regardait avec bienveillance, l’encourageant dans son entreprise honorable.
Il franchit à son tour la grande porte en bois, après avoir été salué par ses deux soldats en factions devant les appartements, une des tâches les plus prestigieuses auxquelles pouvait aspirer un soldat Arch’Markien. L’homme en robe noire l’accueillit, et lui fit passer l’antichambre luxueusement décorée. Eratius se baissa pour passer sous une porte un peu basse puis se retrouva dans un grand bureau, très sombre à cause des rideaux tirés devant les fenêtres. Arabéus aimait se plonger dans l’obscurité silencieuse pour mieux méditer. Le feu vigoureux qui flambait dans la grande cheminé arrivait à peine à éclairer un coin de la pièce. Le reste restait insondable.
-Bonjours, mon fils, fit soudain une voix.
Eratius s’agenouilla avec humilité. Il mesurait fort bien l’immense honneur qu’il avait de pouvoir s’adresser au Pontife en personne. 
-Bonjours mon Père.
-Quelles nouvelles m’apportes-tu, mon fils ?
-De très bonnes nouvelles, votre Grâce. Je peux affirmer que l’île de Solanéa est définitivement purgée du mal qui la rongeait.
-Fort bien, le Seigneur en soit remercié. Ferdinand D’Alembord t’a-t-il posé des problèmes ?
-Aucun, mon père. Il s’est montré très… coopératif.
-Oui, c’est un homme intelligent… Le Seigneur m’est apparu hier dans mon sommeil. Il m’a fait part des projets qu’il a pour toi, son fils le plus loyal…
Le cœur d’Eratius se réchauffa d’une infinie joie. Le Seigneur l’aimait ! Il l’appelait son fils le plus loyal ! Qu’est-ce qu’un homme pouvait vouloir de plus que cela ?
-Il veut que tu conquières Arendia pour chasser une bonne fois pour toute le mal qui gangrène le Continent.
Le commandeur se releva, et se tapa la poitrine à l’aide de son poing. Le bruit métallique du choc résonna un moment.
-Si telle est Sa volonté, alors ainsi il en sera fait. Je me mets en route dans l’heure.
-Non, mon fils. Le temps ne presse pas. Il est venu pour toi le moment d’accomplir ton Passage. Le Seigneur veut t’accompagner personnellement dans cette épreuve. Soit fier, mon fils.
Eratius retomba sur les genoux, le visage ruisselant de larmes de joie. Enfin ! Enfin ! Après tant d’années, tant d’effort… Il était enfin venu l’heure de sa consécration !

***

Samyël ouvrit péniblement les yeux. Les rafales de vent et de neiges vinrent lui cingler le visage. Le monde était blanc et gris. Au-dessus de lui, ce n’était que fureur immaculée et aveugle. Le ciel et la terre étaient connectés.
Le jeune garçon se leva sur son séant avec encore plus de difficultés. Sa couverture était rigide, glacée. Pourtant, il ne ressentait pas le froid. Tout semblait aller au ralentit. Samyël n’avait plus qu’une envie : dormir, dormir, pour l’éternité. Cependant, au fond de lui, une petite voix presque inaudible lui disait de lutter. Il fallait qu’il se relève, qu’il récupère ses affaires et se mette en route. S’il attendait de trop, il mourrait probablement dans la tempête.
Avec toute la volonté qu’il pouvait déployer, le jeune homme se mit debout. Le feu de camps n’était plus qu’un lointain souvenir, complètement recouvert de neige. Il resserra les pans de son épais manteau pour essayer de conserver un maximum de la maigre chaleur qui l’habitait encore. Il regarda autour de lui.
A sa gauche, le fleuve Nyr était complètement gelé, sa surface transformée en une glace épaisse et praticable. Il se dirigeait toujours vers le Nord, vers Arendia, presque en ligne droite. Tout autour, le bois s’étendait dans la plaine sur plusieurs kilomètres.
Samyël récupéra son sac, fourra difficilement sa couverture dedans, puis passa son arc en bandoulière et sa lame à la ceinture. Puis il se remit en route vers le nord. Ceci dit, il lui semblait oublier quelque chose. Il se souvint de quoi lorsqu’il passa devant le corps gelé et bleui de Zackary, dans le visage à moitié enseveli sous la neige avait été proprement déchiqueté. Le pantalon du vieil homme était encore sur ses talons. Samyël se demanda vaguement s’il y avait des loups dans le coin. Il n’en avait encore jamais vu de ses yeux. Cela devait être beau.

Avancer dans le blizzard était une tâche qui révélait du quasi surhumain. La haute couche de neige ralentissait vos pas, et le vent glacial s’infiltrait dans chaque ouverture pour vous emprisonner le cœur dans un carcan de glace. A chaque fois qu’il trébuchait et s’affalait sur le sol mou, Samyël s’étonnait de trouver assez de force en lui pour se relever et continuer. Zackary lui avait dit la veille qu’ils ne se trouvaient plus qu’à une journée de marche de Fort-Argent, le fief du Général Kalenz. C’était le seul itinéraire possible pour Arendia.
Arendia…
Bientôt la cité royale s’étendrait à l’horizon, au terme d’un voyage de plus de six mois à travers le vaste Continent. L’hiver avait surpris les voyageurs bien plus tôt qu’ils ne le croyaient, ralentissant leur progression et allongeant la durée de leur entreprise. Oui… Bientôt, très bientôt…

-Tu crois qu’il est mort ?
-Non, regarde, il respire.
-Il a l’air mal en point.
-Tu m’étonnes, il doit être complètement gelé. Ramenons-le au chariot. On l’emmène.
-A vos ordres, sergent !

-Hey ! Garçon ! Tu m’entends ? Ca va ?
Samyël parvint approximativement à hocher la tête. Cela ressemblait plus à un tremblement plutôt qu’à autre chose. Où était-il ? Il était allongé, et pourtant il sentait que son corps se déplaçait. Le sol était dur sous lui, il tanguait un peu. Un bateau ? Non, il n’entendait pas les bruits de la mer. Le temps s’était calmé, le blizzard était passé. Le ciel était uniformément blanc.
-Comment tu t’appelles ?
-Sssaammyalll.
Sa bouche et sa langue étaient littéralement pétrifiées par le froid. Il ne pouvait quasiment plus parler.
-Sanyal ? Tiens, c’est original comme nom ça ! Vous avez entendu Sergent ?
-Oui, j’ai entendu Tom…
-Alors, Sanyal, qu’est-ce que tu faisais tout seul sur cette route en pleine tempête ?
Samyël secoua la tête.
-Ho, excuse moi ! Attend un moment, j’ai exactement ce qu’il te faut !
Le dénommé Tom lui ouvrit la bouche, et un liquide chaud vint remplir sa gorge. Cela le réchauffait instantanément, et lorsque le breuvage dévala son œsophage, il laissa une traînée de chaleur qui fit tousser Samyël.
-Hahaha, comme je le dis toujours, un p’tit coup de gnole ça vous requinque un homme en deux secondes ! Z’en voulez Sergent ?
L’alcool avait contribué à faire repartir le cerveau de Samyël à plein régime. Une foule d’information l’assaillit : Il se trouvait dans un chariot, avec deux inconnus en armes, Zackary était mort et il ne savait pas où il était !
La panique commença à s’emparer de lui, mais il se ressaisit vite.
-Qui êtes vous ?, commença-t-il par demander.
Le sergent, qui menait l’attelage depuis le siège du conducteur, lui répondit sans se retourner.
-Nous sommes des soldats du Fort D’argent. Nous rentrons de mission.
-Fort Argent ? C’est là bas que vous vous rendez ?
-C’est ce que j’ai dit, oui.
La Providence existait-elle ?
-C’est parfait, c’est là que je me rends également.
-Qu’est-ce que tu faisais seul en pleine nature par temps de tempête ?, redemanda Tom.
-Je me rends à Arendia, avec Zackary.
-Qui est Zackary ? Il n’y avait que toi, sur la route…
-Je sais, je crois qu’il… Je crois qu’il est mort.
A présent, la scène lui revenait en mémoire, et avec tous les détails sanglants. Peut être était-ce parce qu’à ce moment là il était complètement groggy, mais étrangement Samyël n’en éprouva pas beaucoup de peine.
-Il a été dévoré par des loups.
-Ho… Je suis désolé…
Un silence pesant s’installa entre les trois hommes. Ils suivaient le cours du Nyr à une allure rapide et régulière. Le chariot était tiré par deux puissants chevaux d’attelage robuste et endurant.
-D’ où… D’où tu viens ?, demanda timidement Tom pour briser ce silence qui le rendait mal à l’aise.
-De Solanéa.
-Je ne connais… Ca se situe où ?
-C’est une petite île, tout au Sud du Continent.
-Tout au Sud ? Mais c’est à des Kilomètres, même des centaines de kilomètres !
-Oui, je sais.
Les jambes de Samyël s’en rappelaient très très bien…     
-Ba ça alors…
-On m’a dit que Fort Argent est la dernière défense d’Arendia, c’est vrai ?
La mine des deux soldats s’assombrit soudainement. Ca avait l’air d’être un sujet très sensible.
-Malheureusement oui, répondit quand même Tom sur un ton lugubre.
-Ces chiens de fanatiques… On leur ferra payer tout ça, un jour !
-Et… Vous combattez même par ce temps ?
-Non, non, bien sûr que non ! A cette période de l’année, les armées prennent du repos, ce qu’on appelle les quartiers d’Hiver, car le sol et le temps ne permettent pas de combattre correctement. C’est une règle immuable de la guerre, qu’on respecte depuis le commencement du monde !
-Mais les camps du Commandeur ne sont pas très loin du fort. Nous devons rester vigilants, ils prévoient certainement une attaque dès le début du printemps.  Quoi que, j’ai l’impression qu’ils se sont relâchés ces derniers temps.
-Après tout ce temps, peut être qu’ils renoncent !
-Cela m’étonnerait, Arabéus n’aura de cesse tant que le monde ne lui appartiendra pas.
Les deux militaires crachèrent sur le sol à l’unisson.
-Mais ils pourront essayer autant de fois qu’ils voudront, l’unique passage pour Arendia restera définitivement clos. A ce propos… (Le sergent tourna la tête et scruta attentivement Samyël, soudainement soupçonneux) Pourquoi te rends-tu là bas ?
Le jeune homme réfléchit à toute allure. Il ne savait pas trop quoi répondre. Les ultimes avertissements de Rirjk défilèrent devant ces yeux, mais ces deux hommes ne faisaient-ils pas partis de la dernière armée libre du Continent ? Ne devait-il pas leur faire confiance ?
-Je vais à la Citadelle. Pour devenir Mage.
Les yeux de ses compagnons s’agrandirent de stupeur, et des sourires immenses leur fendirent la bouche. Tom le prit par les mains, tremblant de joie.
-C’est vrai ? C’est vrai ?
-Ou.. Oui, pourquoi vous mentirais-je ?, répondit Samyël, surpris par leur réaction.
-Vous avez entendu ça Sergent ? Il reste de l’espoir ! De l’espoir !

Les paroles de Tom hantaient Samyël. Il ne se les expliquait pas. Qu’avait-il voulu dire par « il reste de l’espoir » ? Pour masquer son trouble et se calmer les idées, il but une longue rasade de cet alcool fort. Il commençait à l’apprécier. L’élixir le réchauffait, et le rendait étrangement euphorique. C’était une drôle de sensation.
-Nous y voilà… Dhaz’Dorath, Fort d’Argent…
Samyël releva la tête, et sa bouche s’agrandit de stupeur lorsqu’il aperçut le paysage qui s’offrait à lui.
La citadelle était comme un magnifique bijou d’argent étincelant qui se nichait dans un défilé étroit dont les parois rocheuses s’élevaient très haut. De part et d’autre de la route principale qui menait au pont-levis s’alignaient d’impressionnant arbres à l’écorce d’un blanc immaculé. Le fort était construit en pierre de couleur gris-clair, et alliait excellemment esthétisme et efficacité, en une perle de génie architecturale. Des meurtrières étroites fleurissaient un peu partout sur la muraille et les tours élégamment crénelées étaient surmontées d’oriflamme portant le blason de Kalenz, un arbre d’Argent sur fond rouge. Samyël pouvait distinguer des centaines de soldats sur le chemin de ronde, prêts à donner l’alerte à la moindre menace. Le jeune homme distingua également plusieurs machines de guerre dont il n’aurait su dire les noms. Des espèces d’arcs géants braqués sur la route. Il n’était pas bien difficile de s’imaginer les ravages que de telles armes pouvaient provoquer dans les rangs ennemis. Vu comme ça, il paraissait impossible de s’emparer du château. Et pourtant, Arabéus et son commandeur s’y échinaient depuis plusieurs années.
-C’est vraiment… impressionnant…, souffla Samyël, admiratif.
Remplis de fierté, les deux soldats sourirent d’un air entendu. Puis Tom brandit un drapeau rouge et l’agita au dessus de lui après s’être mis debout.
Le signal fut bien reçu, et le pont-levis commença doucement à s’abaisser dans un bruit infernal de chaîne.

Depuis le chemin de ronde, Samyël pu enfin avoir une vue plus globale du Continent, et de tout le chemin qu’il avait parcouru en six mois en compagnie du vieux Zackary –les Dieux aient pitié de son âme. Cette terre était d’une beauté saisissante, surtout couverte de son blanc manteau de neige. L’hiver était la période préférée de Samyël. Le temps de la pureté immaculée venue du ciel. Quand tout était calme, serein, spirituel. Mais d’un autre côté, cela lui rappelait la triste fin de son grand père, survenue à cette période de l’année… Déjà sept ans depuis le terrible événement. Samyël avait plus ou moins déjà fait son deuil. La tristesse et le chagrin ne lui apportaient rien, il avait appris à ne plus les éprouver. Ceci dit, quand il avait appris la capture de Rirjk, il n’avait pas été capable de retenir ces deux sentiments. Mais un nouveau s’était formé à ce moment là, la rage. Rage de vivre, rage d’exister, rage de vaincre. Devenir le meilleur. Il s’était rendu compte au cours des six derniers mois que dans ce monde seule la force avait une quelconque importance. Les faibles servaient d’esclaves ou d’exutoires aux forts, et pas l’inverse. Il n’y avait que l’argent pour rivaliser avec la force.
Lors du voyage, Samyël avait également assisté à quelques bûchers. Il avait vu des gens de sa race brûler vif en hurlant de douleur pour le seul crime d’exister en tant que magiciens. Les ecclésiastiques et les soldats fanatisés ne pardonnaient rien. Le mal devait être purger par le feu et la violence. Seule une justice expéditive pouvait préserver le peuple des « démons » qui hantaient le Continent. Ces images restaient gravées dans l’esprit du jeune magicien, et un nom venait souvent s’y transposait, un nom qu’il hurlait toutes les nuits dans ses plus sombres cauchemars, Eratius.
Devant ces sombres spectacles, Samyël avait pris une décision. Il ne pouvait supporter de vivre dans un tel monde. Il devait le changer. Mais la tâche était ardue. Il lui fallait une armée, de l’or, des terres. Il devait devenir quelqu’un. Une personne crainte et respectée, connue de tous, un héros qui délivrait le peuple oppressé. La magie l’y aiderait. Les mages de la Citadelle comprendraient sûrement également. Ils l’aideraient sans aucun doute. Puis il tuerait Eratius et son Pontife dément, et le monde serait sauvé. Grâce à lui.
Cette idée était vraiment séduisante.
Mais son esprit vif et intelligent, savait que ce n’était encore une fois rien d’autre que des rêves de gamins. Si c’était si facile, pourquoi personne ne l’avait-il déjà fait ? Non, l’évidence s’imposait. Il ne pouvait rien faire. Cette triste fatalité lui arracha un sourire ironique.
-Jeune homme ? Jeune homme ?
Une voix un peu timide le tira de ses pensées. Il se tourna vers le soldat qui lui faisait signe d’approcher depuis le pas de la porte qui menait aux escaliers. Il se dandinait d’un pied sur l’autre, visiblement gêné.
-Le général va te recevoir. Suis moi.
Samyël obtempéra. Le militaire se retournait assez fréquemment vers le jeune homme, et lançait de rapides regards sur la chevelure vermeille. Samyël ne s’en formalisa pas. Certes cela l’avait déstabilisé initialement lors de ses premiers jours sur le Continent, où tout le monde se taisait à son passage, et fixait intensément ses cheveux rouges, contrairement à Solanéa où chaque habitant le connaissait. Mais il avait apprit à ne plus y faire attention. Cependant, quand les gens insistaient vraiment, cela avait tendance à l’agacer. Samyël avait également appris que les différences rendaient les gens nerveux ou gênés, voir violents.
Ils traversèrent la cour enneigée puis pénétrèrent dans le donjon.

Une fois arrivés devant les portes de la Salle du Trône, les deux gardes en factions devant celles-ci confisquèrent les armes de Samyël en lui promettant de les lui rendre une fois l’entretient fini. Le jeune garçon comprit parfaitement qu’en temps de guerre, on ne pouvait pas laisser n’importe qui s’approcher du général juste car il prétendait vouloir devenir magicien. Puis les soldats saisirent chacun un des battants et tirèrent afin d’ouvrir un passage dans lequel Samyël s’engouffra.
La Salle était assez vaste, quoi qu’assez vide. Les murs de pierre étaient recouverts de tableaux, de blasons, d’armes finement travaillées, d’étendards et bien d’autres. Un tapis de soie rouge menait jusqu’au pied d’un grand siège sur lequel était assis le général Kalenz en personne.
Le général ne ressemblait pas du tout à l’image que s’en faisait le jeune homme. Il se l’était imaginé grands, forts, avec des bras et des cuisses comme des poteaux, un cou de taureau, le crâne rasé et un regard furieux. Un guerrier, en fait.
Or Kalenz n’était rien de ceci. De taille moyenne, il était élancé mais athlétique. Il avait des traits aristocratiques fins, qui lui conféraient une beauté surprenante, mais qui respiraient la douceur mêlée à une autorité sans appel, quoique juste. Ses yeux verts en amande fixaient son jeune invité avec un mélange de gêne et de surprise. Ses cheveux mi longs plaqués en arrière ainsi que sa fine moustache de gentilhomme étaient roux. Une couleur que Samyël n’avait encore jamais vu chez un être humain, il en avait seulement entendu parlé au travers des récits de son Grand Père. Car la rousseur était une caractéristique propre à la lignée des Hÿalenz, dont été issu le général, le dernier descendant des dix chevaliers originels qui avaient lutté au côté du roi Aegir.
Etrangement, Samyël se sentit diminué face à cet homme, qui n’avait pourtant rien d’inquiétant. Il émanait de lui une étrange aura de force sereine, d’autorité tranquille qui forçait le respect. Arrivé suffisamment près, Samyël détourna le regard et s’agenouilla.
-Général Kalenz, c’est un ho…           
-Qui es-tu ?
-Pa… Pardon ? (Samyël se sentit idiot, il bafouillait ridiculement, et son cœur cognait fort dans sa poitrine.)
-J’ai dit, qui es-tu ?
-Je m’appelle Samyël.
-Je le sais. Ma question est, qui es-tu ?
Le jeune garçon regarda son interlocuteur sans comprendre. Se moquait-il de lui ?
-Sire, je vous l’ai dit, je m’appelle Samyël.
-Oui, oui je sais tout cela. Mais un nom n’est rien d’autre qu’un nom. La chose qui m’intéresse est de savoir qui tu es. Pas qui tu prétends être.
La confusion de l’adolescent s’accentua.
-Je… Je crains de ne pas vous suivre, sire.
-Je crains de ne pas me suivre moi même… Cette guerre nous rend tous fous. Enchanté de te rencontrer, jeune Samyël. Ta venue est providentielle. Tout n’est peut être pas perdu.
-Que voulez-vous dire ?
-Quand j’étais jeune, un peu moins que ton âge, voir des garçons sillonnaient les routes pour se rendre à la Citadelle dans le but d’entreprendre des études de magie était monnaie courante. Maintenant, cela doit bien faire trente années que je n’avais plus vu quelqu’un comme toi. Au rythme ou vont les choses, la magie risque de disparaître purement et simplement. Ainsi, te voir debout face à moi, le regard déterminé et me dire avec résolution que tu t’apprêtes à devenir mage me redonne de l’espoir. Oui, tout n’est pas perdu.
Le général se leva de son siège, et avança de quelques pas. Tapotant l’épaule de Samyël, il lui fit comprendre qu’il pouvait se relever.
-Quoi qu’il en soit, pour toi, et ce sera la première fois depuis de longues années, j’ouvrirais la porte qui garde la route jusqu’à Arendia. Tu n’auras plus qu’à suivre le Nyr et tu arriveras à la capitale.
-Merci, général.
-Cessons ces règles de protocoles futiles, appelle moi simplement Kalenz. Tu ne t’en rends peut être pas compte, mais le simple fait que tu puisses contrôler les Arts, certes pour le moment de bien maigre façon, fait de toi mon égal sur le plan politique et sociale. Peut être même plus.
Samyël fut abasourdi par cette information. Jusqu’à présent il ne s’était jamais interrogé sur cet aspect de son apprentissage. D’ailleurs cela lui semblait tout bonnement surréaliste. Parce qu’il savait faire apparaître un globe lumineux dans sa main cela faisait de lui un grand de la société ?
-Ceci dit, le temps reste encore indécis, une tempête risque d’éclater avant la nuit. Reste ici ce soir prend un peu de repos. Le voyage a dû t’épuiser.

-Cela fait à peu près trente ans que je tiens ce fort contre les hommes d’Arabéus. Crois moi, il ne tombera pas de sitôt. Tant que je serais vivant en tout cas.
-Kalenz, il y a quelque chose que je ne comprends pas.
-Oui ?
-Et bien… Comment dire… Le Continent est vaste… Et… Comment se fait-il que le défilé d’Argent soit le seul endroit où les armées du Pontife puissent passer pour atteindre Arendia ?
-Car ils ont peur.
-Peur ? Peur de quoi ?
-De vieilles légendes mentionnent l’existence d’anciennes reliques magiques disséminées aux points stratégiques de la Plaine de L’Arch’Land, que les magiciens de la Citadelle pourraient réactiver pour couper court à toute tentative d’invasion.
-Et c’est vrai ?
-Bien sûr que non. Mais les gens croient ce qu’ils ont envi de croire. Et malgré toutes leurs belles paroles, ce qu’Arabéus et ses hommes redoutent le plus c’est bien évidemment la magie. C’est en partie pour cela qu’ils veulent l’éradiquer. Par conséquent, leur dernière possibilité est de passer par le Fort Argent, tenu non pas par des créatures et des boules de feu, mais par des hommes mortels équipés de fer et d’acier.
-Je vois…
Cela paraissait vraiment étrange à Samyël. Il trouvait cette histoire bancale et tirée par les cheveux. Ceci dit, les faits étaient là. Alors qu’ils avaient tout le loisir d’encercler la capitale de tous côtés, les Arch’Markiens préféraient envoyer leurs troupes s’écraser contre les hautes murailles du Fort.
-Sais-tu te servir de ton épée ?, demanda soudainement le général, tirant Samyël de ses pensées.
-Un peu, Zackary m’a enseigné les bases.
Pour souligner son propos, Samyël fit coulisser la lame hors du fourreau.

« -Vois-tu, l’art de l’épée est l’équivalent physique de la magie. C’est une manière d’être, une manière de vivre. Elle demande autant d’efforts et de concentration que l’étude magique. Cela requiert un corps fort et un esprit vif mais paisible. Dix centimètres d’acier peuvent tuer plus vite qu’un éclair ou une sphère de flammes. Maîtrise ton épée, fait tienne sa force et sa volonté, et tu seras un bon combattant. Lorsque tu te bats, tu ne dois penser à rien d’autre qu’à ton adversaire, focalise toute ton attention sur lui, observe le, analyse le, anticipe le, et bat le. Ce sont les préceptes de l’escrime. »

-Que dirais-tu de participer à quelques duels amicaux ? Avec ce froid, il faut se maintenir en forme, et l’exercice réchauffe.
-Oui, pourquoi pas. Je suis curieux de voir ce que je vaux à l’épée.
-Bien, dans ce cas suis moi.
Kalenz guida Samyël au travers des longs couloirs du Fort jusqu’à une petite cour centrale qui servait de terrain d’entraînement. Plusieurs soldats étaient à pied d’œuvre et s’affronter avec des armes émoussées. Lorsqu’ils s’aperçurent de la présence de leur général, ils s’arrêtèrent et le saluèrent en se tapant le poing sur le cœur.
-Messieurs, que diriez-vous de vous mesurer à notre invité ?
Les hommes regardèrent Samyël avec surprise, puis éclatèrent de rire.
-Bien, c’est réglé, dit Kalenz avec un sourire malicieux. L’équipement d’entraînement est par là.

« -Le physique ne fait pas tout. Un colosse de deux mètres avec des bras comme des poteaux et ne se reposant que sur sa force n’a aucune chance contre un adversaire agile. Un bon escrimeur allie force, vitesse et technique. Si tu doutes de tes muscles, sert toi de ta tête et de tes jambes. Bouge toujours, ne laisse aucune faille dans ta défense. La moindre petite brèche peut se révéler fatale. Dans le même ordre d’idée, ne laisse pas à ton adversaire l’occasion de t’attaquer. Lance assaut sur assaut, enchaîne les bottes et les feintes, sois agressif. Souviens toi toujours que lors d’un combat, tu mets ta vie en jeu. Alors défend la de toutes forces. »

Samyël posa sa main sur la garde de son épée. Il mit une jambe en avant et positionna son corps en biais. Une posture classique. Le soldat qu’il avait en face de lui, croyant avoir à faire à un gosse n’ayant jamais touché une lame de sa vie, fonça sans se soucier de rien. Sereinement, Samyël attendit le bon moment, se décala un peu puis déferra sa lame aussi vite qu’il le put, la positionnant sous le cou de son adversaire.
Le public resta sans voix. Kalenz sourit. Le soldat, médusé, recula un peu, puis s’effondra sur les fesses, regardant le jeune garçon avec des yeux ronds.
-Finalement, l’entraînement du vieux ne devait pas être si mauvais que ça, dit simplement Samyël en rengainant son arme.

« -Samyël, surtout, ne tire aucun orgueil de ton épée. Sois toujours humble. Car il y aura toujours un homme pour te dépasser et te vaincre. Si cela arrive un jour, n’en tire aucune rage, ne te blâme pas ou que sais-je encore. Prend plutôt cela comme une leçon et tire en des conclusions. C’est ainsi que tu progresseras toujours plus dans l’art de l’épée. Un bon guerrier fait davantage confiance à sa lame qu’à son habilité. En maniant longuement la même arme, le combattant tisse avec elle des liens forts qui l’aident à se battre. Changer d’épée comme de chemise n’est jamais bon. Un escrimeur peut avoir une épée forgée par le plus grand maître forgeron du monde, il n’aura aucune chance face à une lame de moindre qualité si elle est maniée par une personne la manipulant depuis de longues années. Considère ton arme non comme un outil, mais comme une entité, comme une amie. Une compagne qui t’épaule et qui t’aide. On dit que si les liens sont vraiment forts, l’esprit de l’épée apparaît à son possesseur. Met en pratique tout ce que je t’ai appris, entraîne toi régulièrement et tu deviendras un redoutable combattant. »

Transpirant abondamment, Samyël massa son épaule meurtrie. Il tomba à genoux, déclarant sa défaite. Kalenz sourit, rengaina sa lame puis aida le jeune homme à se relever.
-Ta technique est intéressante, mais tu as encore de gros progrès à faire.
Samyël acquiesça. Après s’être fait rosser proprement, le doute n’était pas permis. Il ferma un moment les yeux, et repassa mentalement le combat qui venait de se dérouler. Non, vraiment, la différence de niveau était beaucoup trop importante. 
-Est-ce que le Commandeur est fort ?
Réalisant la stupidité de sa question alors même qu’elle franchissait sa bouche, Samyël grimaça en se traitant d’idiot. Kalenz le regarda, pensif, puis perdit son regard dans le ciel.
-Oui, il est fort. Pour l’avoir vu de près, je mettrais ma main à couper que je n’aurais aucune chance contre lui en combat singulier.
Cette nouvelle dépita Samyël. Il serra le poing de rage. Eratius était très fort à l’épée ? Aucune importance, il comblerait le manque de force par sa magie. Etrangement, Samyël se mit à souhaiter de rencontrer le Commandeur en personne. Peut être pour mieux lui passer sa lame au travers du corps…
Un rictus dément tordit ses traits.
Nul ne le vit, mis à part le général Kalenz. Une boule se forma dans sa gorge, et il sentit une sueur brûlante descendre subitement le long de sa colonne vertébrale. Un étrange pressentiment le saisit alors qu’il contemplait le visage du jeune homme.
« Est-il vraiment celui que l’on attendait ? », ne pu-t-il s’empêcher de penser.
Mal à l’aise, il déclara soudainement d’un ton faussement enjoué.
-Aller, assez combattu pour aujourd’hui. Le repas doit être prêt, tu dînes à ma table ce soir. Je te présenterais à Marron, notre mage.
Samyël releva la tête. Son sourire fou avait disparu, il arborait à nouveau le visage expressif et heureux d’un adolescent normal –outre cette teinte de cheveux bizarre.
-Je ne savais pas qu’il y avait un magicien ici !
Kalenz avait-il rêvé ? Sûrement. Pourtant… Pourtant il était sûr d’avoir vu un tout autre visage quelques instants plutôt.
-Et comment aurions nous pu tenir si longtemps sans un soutient magique ?
Allons bon. Ce n’était sans doute rien. La lumière était mauvaise, cela avait dû fausser son jugement. Il devenait vieux, tout simplement…

Marron était un homme avoisinant la quarantaine, mais qui était perpétuellement agitée d’une bonne humeur contagieuse. Il remontait sans cesse ses lorgnons le long de son nez, et tenait toujours un livre, comme si c’eût été un besoin vital. Plutôt ventripotent, il se vêtait souvent d’une ample robe auburn, ne démentant pas ainsi la tradition voulant qu’une personne de magie porte une robe.
Samyël le rencontra brièvement lors de la soirée. Le mage fit un rapide détour par la salle à manger pour saluer leur hôte, puis il repartit presque aussitôt à ses livres, comme si il était sur le point de découvrir quelque chose de capital.
-Ne t’en fais pas, dit le Général avec un sourire, il est toujours comme ça. Tu auras sûrement l’occasion de le voir un peu plus tard.
Samyël acquiesça distraitement en hochant la tête. Il savourait le repas exquis, servi dans des assiettes dorées. Cela le changeait de la viande séchée, du fromage et des fruits secs qu’il avait mangé durant tout le voyage. La viande juteuse fondait littéralement dans sa bouche ; les légumes cuits à la perfection croquaient sous ses dents… Il se régala plus que de raison.
-Parle moi un peu de toi, continua Kalenz en buvant un peu de vin.
-Que voulez vous savoir ?, répondit le jeune homme en relevant vaguement les yeux.
-Je ne sais pas… Tu as de la famille ?
-Je n’ai jamais connu mes parents. Mon grand-père m’a recueilli très tôt après ma naissance et il m’a élevé seul. Eratius l’a assassiné, il y a sept ans.
-Ainsi donc il était magicien ?
-Non, pas vraiment. Il s’est sacrifié pour sauver la vie de mon maître.
-Une noble fin. Ce devait être un grand homme.
-Oui, un très grand homme. Plus grand que je ne puis l’imaginer.
-Et ton maître ? Parle moi de lui.
-Rirjk ? C’était quelqu’un de bien aussi. C’était un bon maître, il m’a élevé à la mort de mon grand père.
-Rirjk ? Tu as dit Rirjk ?
-Oui, en effet, c’est ce que j’ai dit. Il y a un problème ?
-Non, non, aucun, pardonne-moi. J’ai cru me souvenir de quelque chose, mais ce n’est pas possible. C’est lui qui t’a envoyé vers la Citadelle ?
-En quelque sorte. Du moins c’est ce qu’il me conseillait de faire dans sa lettre.
-Dans sa lettre ?
-Les Arch’Markiens l’ont enlevé il y a six mois. Il semblait s’y attendre, il m’avait écrit une lettre au cas où cela se produirait. Je ne sais pas s’il est encore en vie, quelque part…
-C’est peu probable, je sais ce que ces foutus fanatiques infligent aux gens de magie…
-Je le pense également…
Sur l’arbre auquel Henry était pendu, une deuxième silhouette apparut dans l’esprit de Samyël. La silhouette de Rirjk, se balançant doucement au bout d’une corde.
-Ton grand père avait également les cheveux rouges comme toi ?, fit Kalenz, désireux de changer de sujet.
-Non, il était brun. Personne ne sait d’où ils me viennent. Sûrement de ma mère.
-Je vois, je vois…
Le général porta sa coupe à ses lèvres, et but une gorgée de liqueur.
-Tu sais gamin, dans le fond, je t’admire. Tu es plus courageux que moi.
Samyël releva la tête cette fois-ci. Kalenz le regardait fixement, une étrange lueur dans le regard.
-Que voulez-vous dire ? 
-Tu te diriges vers une vie vouée aux études de la magie. Dans un monde devenu complètement fou et qui ne désire que son éradication. Dans quelques années, tu seras l’un des ennemis publics numéro un. Tu seras traqué, chassé, sûrement assassiné. Mais sachant tout cela, tu continues bravement ta route. Oui, je t’admire.
Une boule se forma dans la gorge de Samyël. Il n’avait jamais envisagé les choses sous cet angle. Son esprit était encore enchaîné par les grives de l’enfance. Il baissa les yeux vers son assiette. Il n’avait plus faim tout à coup. Il commença à s’imaginer que derrière chaque colonnade, chaque porte, à chaque détour d’un couloir, il y avait un homme, attendant le bon moment pour lui planter une dague entre les omoplates. Une sueur âcre glissa le long de son dos. Son futur lui parut soudainement beaucoup plus incertain.
-J’ai pris une décision, là, dans l’instant. ‘Sûrement aidé par cet excellent vin. Je te fais une promesse. Je tiendrais ce fort pour cinq ans encore, au moins. En échange, tu dois me promettre quelque chose.
-Quoi donc ?
-Lorsque tes pouvoirs auront suffisamment grandi, tu prendras part à la guerre.
Le général semblait très sérieux. Ses yeux légèrement rouges à cause de l’alcool ne cillaient pas. Il attendait une réponse. Samyël réfléchit juste un moment aux conséquences qu’aurait cette promesse. Mais après tout, dans le fond, après la mort d’Henry, pourquoi avait-il continué l’apprentissage des Arts ? Pour finir illusionniste de rue, comme le vieux Zackary ? Pour mourir pendu au bout d’une corde ou brûlé vif en place publique sous les hués d’un peuple aveuglé ? Non. Il voulait se battre. Il voulait prendre sa revanche. C’était clair comme de l’eau de roche. Nulle hésitation ne pouvait ralentir sa parole.
-Je vous le promets, général.

-Général, puis-je vous parler ?
Kalenz abaissa le bras, signalant aux sentinelles d’activer les systèmes d’ouverture de la Porte de la Lune. Après quelques instants, les lourds battants commencèrent doucement à s’ouvrir.
-Bien sûr, mon cher Marron, je vous en pris.
Le temps était radieux, le ciel d’une bleuté immaculée. Seul le froid mordant et le paysage enneigé signalaient la présence de l’hiver.
-Il y a quelque chose qui me trouble à propos de maître Samyël.
Le magicien se plaça à côté de Kalenz, et tous deux, depuis les créneaux, regardèrent la petite silhouette rougeâtre qui entamait le voyage final jusqu’à Arendia.
-Je vous écoute.
-Mon général, c’est assez difficile à expliquer. J’ai pu m’entretenir avec lui. Je ne doute nullement de ses intentions et de ses dires. Seulement, j’ai eu l’occasion de tester son pouvoir, et il m’est apparu que ce garçon ne possède aucune once de magie en lui.
Kalenz fronça les sourcils mais ne quitta pas Samyël des yeux.
-C’est faux, il a fait apparaître une sphère de lumière dans sa paume hier au dîner.
-Je le sais, et c’est justement cela la source de mon trouble.
Un silence méditatif s’installa entre les deux hommes. En contre-bas, la porte de la Lune se refermait aussi doucement qu’elle ne s’était ouverte. Quelques années seraient sûrement nécessaires avant que ses battants ne bougent de nouveau.
-Êtes vous sûr de ce que vous avancez ?
-Sûr, mon général, autant qu’un magicien peut l’être.
Sans trop savoir pourquoi, Kalenz revit dans son esprit le visage illuminé d’un sourire dément de Samyël, la veille sur le terrain d’entraînement. Il chassa cette idée d’un revers de la main.
-Mais sera-t-il apte à apprendre vos Arts ?
-Il semblerait que oui, au vue de ce qu’il est déjà capable de faire.   
-Dans ce cas oubliez vos troubles. Nous en avons moins besoin que de sang neuf dans les rangs des vôtres.
Marron acquiesça en se caressant le menton.
-A vos ordres mon général.
En silence, les deux hommes rentèrent à l’intérieur, chacun ruminant ses pensées, partagées en espoirs et incertitudes.
« Modifié: samedi 18 août 2012, 16:16:14 par un modérateur »

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La Tour du Rouge : Les Carnets du Mercenaire 7 à 10.
« Réponse #66 le: jeudi 13 décembre 2007, 17:40:27 »
... Comme promis, j'ai défié certaines foudres que tu connais pour venir ici te commenter. Je suis désolé d'avoir été autant absent, ma connection ne me pardonne pas ces derniers temps, et le manque de sommeil non plus d'ailleurs. Profitons donc de ces jounées banalisées bien méritées suite au bac blanc (on devrait en faire plus souvent rien que pour cette récompense je trouve *-*) pour venir faire un tour dans l'antre de son Mage Vermeil et de ses magnifiques écrits! :<3:

Ha, eh bien! Enfin les aventures de ce cher Samyël reprennent, tu m'en vois fou de joie, je n'attendais plus que ça! Et pour l'occasion Nehëmah m'a généreusement laissé la première place derrière ce looooong post pour accueillir mon retour à bras ouvert, je t'aime toi aussi! =3 (enfin parfois seulement... les parasites, ça te suce le sang jusqu'à la moëlle et ça dissèque des souris marmotte en plus, mieux vaut ne pas trop s'y attacher... XD)

Alors, par où commencer, y a tellement à dire que j'en ai déjà oublié la moitié. Alors, première note positive, Samyël est de retour! Pas que j'appréciais pas la reptilienne compagnie de ce cher Argoth, mais bon disons que j'ai toujours gardé quelques préférences pour l'oeuvre originale et sa dimension complète, et pour les cheveux rouges aussi. ^^ Magnifique et long chapitre donc, deux qualités essentielles selon moi. Il est vrai qu'à la fin on commence à s'épuiser et à relire plusieurs fois la même ligne, mais quel bonheur! J'ai été emporté par cette suite aux nobles épopées de notre apprenti mage préféré, et à son intrusion au sein de Fort-Argent. Et pour commencer fort, outre ton style toujours aussi admirable et soigné, ce vocabulaire riche et précis et cette belle syntaxe conférant à tes écrits un grand souffle épique, comme l'herbe des grandes plaines ployant en un murmure charmé aux avances du langoureux zéphir, et se laissant totalement séduire en une vague de plaisir double, (PdC, calme tes ardeurs, on t'a retrouvé on a compris... v_v") on découvre le personnage intéressant que constitue Eratius.

Oui, l'ennemi de Samyël lui-même, celui qui a fait exécuter de sang froid son grand-père puis Rirjk (j'espère tant qu'il revienne, ta mise en doute quant à sa mort nourrit mes espoirs, je veux savoir! é_è), on en apprend plus sur lui en une belle scène dans le grand palais pontifical d'Arch'Mark, dont la belle description m'a tout de suite plongé dans le flot chrameur de tes écrits. Personnage fanatique s'il en est, imposant mais aveuglé par son fanatisme exubérant et ses fausses lumières, jouant d'ombres sur la pureté de ses convictions. Rien n'est pire que la religion pour cela, et sa totale foi en Arabéus le confirme dangereusement pour notre mage vermeil (mais non pas toi, celui que t'as créé voyons! \o/). La magie, ce noble art, est traqué de toutes parts et seule Arendia résiste à cette déferlante de folie. Il est évident que ce dernier rempart de la raison serait sa cible utlime. On a un bel aperçu de fanatisme qui se développe tout le long de ta première partie, jusqu'au point ultime où il exulte de sa consécration, au point de fondre en larmes. Encore une fois j'ai envie de le comparer à Thomas Brogan, du Sang de la Déchirure dans l'Epée de Vérité, car il est vrai que ce thème est largement repris à travers les épopées de Fantasy, mais bon j'aime et tu y réussis parfaitement, les méchants garçons de ton cycle sont parfaitement crédibles! ;)

Et voilà que la deuxième partie débute, après une grande ellipse narrative (Nehëmah, c'est à cause de toi tout ça je te hais, profondément... >w<' non je plaisante ;p) nécessaire il est vrai, même si j'aurais bien voulu quelques petits chapitres transcrivant cette longue route vers Fort-Argent. Enfin je vais pas me plaindre, mais six mois balayés comme ça, pfiou ça en fait du temps et des kilomètres racourcissant mon cycle préféré. M'enfin, ça aura permis quelque chose de grandiose, de fabuleux, d'aussi précieux que le ciel... Rirjk est vengé, et Zackary est mort! Ouaaaiiiisss!! ^o^  ... Ah non, je voulais dire, on en aura su que peu concernant ce gentil mage, c'est tellement dommage ( :p ) même si l'on pouvait aisément pressentir qu'il ne serait pas important et qu'il servirait uniquement à compléter autant que faire ce peut la formation de Samyël avant d'entrer dans la cour des grands barbus en robe. Et aussi de ne pas le laisser sombrer dans cette douce folie qui semble l'habiter, peut-être.

Bon, ensuite la rencontre avec les soldats, blabla, on en apprend un peu plus sur la situation, et surtout ils révèlent ce qui fait l'unicité de Samyël, outre ses cheveux rouges: la magie, qui est en pleine décrépitude. Encore une fois, je te félicite quant à la qualité de tes dialogues et de la narration, que tu manies à merveille. ^^
Vient la belle description de Fort-Argent, joyau d'argent serti dans les hautes falaises le ceinturant. Elle suscite autant l'admiration de Samyël que la mienne je crois. Je décèle une forte ressemblance avec Minas-Tirith d'ailleurs, j'ai pensé d'emblée à cette merveille et au film, à ces fiers remparts, ces trébuchets (remplacés par des balistes mais bon customisation samyëlienne on va dire ^^) j'ai pensé à la grandiose guerre qui allait s'en suivre, destinée que Fort-Argent lui partage en plus de son apparence (enfin c'est l'impression que j'en ai eu, je parie que c'est encore faux ce que je raconte >_>).

Puis enfin surviennent la belle rencontre avec Kalenz, une figure que j'aime beaucoup et à laquelle je me suis attaché dès que je l'ai vu (avant dans le cycle, même que je l'avais confondu je crois fufu). Je sens que ça veut dire qu'il va mourir vite, comme tous les personnages secondaires qui me plaisent plus que les autres... (alias Rirjk, Haku dans Naruto et une foule d'autres...) T-T Il en impose je trouve, il me rappelle Sildinn d'ailleurs (un peu), haut compliment que je te fais là! :)
Ils parlent de l'avenir, etc... puis la scène de l'entraînement arrive (la tirade de Kalenz sur l'épée et la rencontre de son âme même m'ont fait penser au zanpakutô de Bleach ^^), pour déboucher sur la folie incertaine de Samyël. Côté sombre intéressant au demeurant, comme un germe qui croîtrait en lui pour usurper sa raison et son statut d'apprenti classique, pour rendre dans l'original. ça me plaît et j'ai hâte de voir comment les choses évolueront! Je prédis un gros barbare sanguinaire qui s'abeuvrait du sang de ses ennemis. XD

La scène finale conclut sur la promesse de Samyël de combattre au nom d'Arendia et des utilisateurs de magie, puis sur les paroles échangées entre Marron et Kalenz en haut des remparts de la fière cité, mettant en cause les fondements du don du petit mage, alors que cet être, ultime espoir, s'en va dans la neige. :niais: ça fait très mélancolique je trouve, comme si quelque chose de terrible allait arriver, comme un bond dans le futur avant l'heure, juste avant la bataille, ou un grand regret embrassant un passé révolu bien trop tôt. Je m'égare peut-être, mais bon sans sentiments chez moi on arrive à rien, je t'offre ma propre vision des choses en des petits commentaires se résumant en deux mots: j'aime! ;)

Pour conclure... Je veux la suite! Bonne continuation GMS, j'espère que cette légère impression personnelle occupera un peu de ton temps et éclairera ce que je pense de tout cela. Bonne soirée! =D

PS: Quand j'ai commencé à écrire, il faisait encore jour, je comprends pas... :niak:


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La Tour du Rouge : Les Carnets du Mercenaire 7 à 10.
« Réponse #67 le: jeudi 13 décembre 2007, 21:41:01 »
Et bien, nous sommes civilisés, très cher confrère du forum littéraire :niak: Ainsi, c'est avec grande joie que je te laisse t'emparer de la première place du podium des commentaires pour ce tour-ci :niak: Remarque, c'est soit toi, soit moi, ; dois-je en effet rappeler que nous sommes, quasiment, les deux lecteurs réguliers de Samyël ? (et tout au moins ses deux commentateurs officiels adorés, je te laisse allègrement la première place, tu la mérites, si, si j'en suis sûr !). Bien sûr, des fois Ganon d'Orphée fait des apparitions, mais il faut approfondir les efforts :niak:
Bref. Si ça continue comme ça, je deviendrais presque pire que toi, Prince du Crépuscule, au niveau de l'égarement des commentaires. cependant, nous le faisons de deux manières différentes, ce qui fait c'est chouette (oui j'avoue j'étais pas inspiré pour finir ma phrase).

Du coup, j'en viens à m'excuser, Samyël, puisque j'ai introduit quasiment en répondant à Prince du Crépuscule xD D'ailleurs, je veux savoir si ce dernier m'aime ou me haït, puisqu'il m'a dit qu'il m'aimait, puis, plus tard, qu'il me haïssait , tout ça dans un même commentaire. Par conséquent, je doute profondément. Car comme en plus il a dit qu'il ne fallait pas trop s'accrocher aux parasites... Bon... Il a pas tort :niak: M'enfin pas grave, j'achève là ma digression refoulée et pourtant non-contenue.

Bon. Procédons à la dissection *et oui, un parasite reste un parasite*.
Que nous as-tu donc servi de bon ? Pour l'entrée, un peu d'Eratius, tout fou-fou. Ce personnage me fait penser un peu à Kefka dans Final Fantasy 6 : un illuminé qui boit les paroles de son supérieur (avant de se rebeller et de le tuer, dans une passe de folie qu'il gardera jusqu'à sa mort, une année plus tard). Bref, tu vois tout de suite le parallèle que je compte faire ? Je pense qu'Eratius est un illuminé profond, qui a une foi inébranlable, et croit trop d'ailleurs. Ben tiens, le Seigneur l'a élu... J'suis pas sûr que son dieu existe vraiment, mais il risque d'y croire vraiment, et Eratius pourrait fortement faire glisser cette relation de Dieu - croyant à Dieu lui-même. Vous voyez, la folie, c'est forcément une affaire d'inconscient qui bouffe le conscient. Et dans le conscient on retrouve des tas de saloperie du genre du complexe de supériorité, caché par une profonde humilité.
Ensuite, sûrement que tout ce que j'ai dit n'est que palabres inutiles et j'aurais tout simplement l'air d'être un psychanaliste en herbe. Bah... Normal, j'en suis un, et même pas en herbe, en graine si possible.

Là où je suis heureux et fier de moi, c'est dans ma lecture fine et perspicace du personnage de Samyël (hein ? Je me jette des fleurs ? Ben oui...). Ce que je pensais, à savoir l'évolution de sa folie, est en bonne voie. Je dirais même que ce chapitre confirme ce que je pensais, et pire encore, que ça risque d'être au-delà de mes croyances. Un Arthas en puissance ? Je ne mise même pas sur le barbare sanguinaire mais sur l'espèce de paladin déchu, ravagé par sa folie et ses doutes qui n'ont trouvé écho qu'en la facilité de destruction.
Samyël est là, au moment où tout se joue. Il a en lui les potentialités d'un futur dangereux. Il ne le sent même pas. Mais pourtant, c'est clair. Et ce qui m'a franchement mais franchement éclairé, c'est quand il s'imagine dans plusieurs années, en proie à des tueurs et tout et tout. Et puis, il veut devenir le meilleur. Il se cache cette possibilité, quoi ! Il se dit qu'il ne doit pas le faire, car il ne peut pas, comme s'il pratiquait une auto-humilité. Franchement, tout ce maelström de paranoïa et de complexe de supériorité.... Avec la référence aux cheveux rouges, je pourrais presque croire que ce brave Josef Staline, excellent dirigeant de l'URSS de 1924 à 1953 t'a inspiré, mais bon... Donc, je vois franchement Samyël devenir chef d'un Etat totalitaire, pire encore que ce peut pratiquer Eratius et ses acolytes... Une sorte de vengeance, mais en ultra-pire (ouais, terme pourri à deux balles). Par ailleurs, je crois que dans le futur, Samyël n'aura rien à envie à Eratius.
Par ailleurs, notons qu'à cette période de la vie, tout peut se jouer. Il peut se transcender tout ocmme il peut sombrer. A la manière de la famille Skywalker. Sombrer, comme Anakin, ou lutter et se transcender pour Luke. Lequel sera Samyël ?
Une dernière chose à dire, c'est que j'adore vraiment ce personnage dans le sens où c'est maintenant qu'il révèle son potentiel et que nous sommes en train de lire ses aventures tout comme nous sommes peut-être en train d'assister à l'ascension d'une terrible menace pour cet univers dans les décennies à venir. Peut-être le héros d'une histoire sera l'ennemi public numéro 1 d'une autre ? Bref, cette désagréable sensation de voir un tyrant évolué et de mettre sur le compte de son hypothétique future tyrannie, toutes les souffrances qu'il a dues endurer.

Je passe rapidement à Zackary.Bon, concrètement il a pas servi à grand chose le pépé. Je me demande même si c'est pas Samyël à la limite qui l'a tué (notamment à cause du décallage : "Samyël se demanda vaguement s’il y avait des loups dans le coin." et le ton de certitude "Il a été dévoré par des loups. "... un peu comme une sorte de mensonge). A vrai dire, ça peut paraître absurde mais je ne fais absolument pas confiance à ce mage vermeil.
Pour conclure sur Zackary; il a enseigné les rudiments du combat à l'épée de Samyël, mais c'est bien sa singulière utilité. Pour le reste, on repassera. J'avais trouvé une itnerprétation pour ce personnage maisje ne m'en rappelle même plus, signe qu'il m'a franchement marqué.

Enfin, Kalenz. Bon, n'y allons pas par quatre chemins : il se fera tuer par Eratius ou Samyël... Je sais pas, honnêtement mais je le vois mal passer le cap de ces cinq années. Au pire, il sera une perte qui fragilisera un peu plus Samyël, mais honnêtement je le vois plutôt mort que vivant. Et c'est bien dommage car il dégage un certain style, mais paraît un peu trop lisse une fois encore. Par ailleurs, le Fort d'Argent donne un petit côté Gouffre de Helm qui semble encore une fois un peu repompé. Simple clin d'oeil ? Réminiscence purement fortuite ? Faiblesse d'imagination ? J'opte plutôt pour la une et la deux, je doute beaucoup que tu sois un faible d'esprit :love:
Bref, ce qui me met sur la voie de son trépas certain, autre que par mort naturelle, c'est le fait qu'il ait vu le visage de Samyël, le véritable, celui qu'il cache, qu'il cache à la fois de son entourage mais aussi de lui-même. Kalenz a vu son visage. Un peu une sorte de malédiction. De la superstition peut-être. Mais je pense qu'il a déjà des doutes sur Samyël, confirmés par Marron (heureusement qu'il y a des personnages aux airs inutiles afin de simuler l'impression de peuplade immense :niak: xD Bon, c'est dit sur le ton cynique, mais c'est un compliment hein !). Bon, et puis le fait qu'il se pense moins fort que Eratius, c'est bien le signe d'une impuissance et donc d'une inutilité certaine. C'est à Samyël qu'il appartient de se venger d'Eratius et sûrement que le mage pourrait tuer n'importe qui pour achever Eratius.
Ce n'est sûrement pas la bonne réflexion, mais j'aime le penser.

Bon, ai-je vu d'autres choses qui méritent d'être signalés ? Ah oui, je pense comme Prince du Crépuscule, après ce qu'il en a dit ça m'a paru évident : Rirjk n'est pas mort. On ne le voit pas mourir, et son ombre plâne encore sur la fiction. Si, si, il reviendra plus tard. Et sera sûrement très fâché de voir que son brave petit Samyël est devenu un monstre fou à lier (oui là je me projette dans mes hypothèses ah ah).

Bref. Je te remercie pour cette lecture, ce fut tellement intense de retrouver Samyël dans de telles conditions ! Ca faisait un mois ou deux qu'il avait disparu mais il était toujours aussi frais... Voire plus que d'habitude... Ah... Vivement la suite !

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La Tour du Rouge : Les Carnets du Mercenaire 7 à 10.
« Réponse #68 le: dimanche 16 décembre 2007, 15:10:09 »
Analyse detaillée du premier chapitre :

Il y avait donc une forêt de sapins, en bordure du village. Une forêt aux arbres serrés, où régnaient l’obscurité et l’humidité et avait de ce fait acquis la réputation d’être hantée par quelques esprits. Il fallait également faire attention car le bois se finissait sans crier gare sur un à-pic vertigineux à flanc de falaise qui vous entraînait vous briser sur les rochers.


Pour la première phrase : la virgule n'est pas nécessaire mais bon tu peux la garder à la limite.

Pour la deuxième phrase : évite la répétition de forêt et utilise une belle figure de style. Par exemple : Une montagne verte où régnait une humide obscurité xD / Au fait tu as utilisé deux fois la conjonction "et", une fois cela suffit. De plus ta phrase n'a plus de sens enfin je bloque quand je la lis.

Pour la troisième phrase : Je bloque encore ><


Et malgré tout cela, nombre de voyageurs venaient arpenter les sentiers à peine dessinés de cette forêt. Parmi eux, se trouvait un jeune garçon, originaire de la Dent. Il ne devait avoir que six ans, ou pas loin, mais il vagabondait dans la forêt sans crainte ni peur, peut-être par inconscience… ou par courage.

Première phrase : "Et malgré tout cela" fait trop simple je trouve ^^ (exemple : Et malgré ces nombreux dangers)
Deuxième phrase : t'as du mal avec les virgules xD
Troisième phrase : si il vagabonde sans crainte c'est qu'il le fait sans peur, donc le deuxième adjectif est complétement inutile et ne fait qu'allourdir la phrase (oh un premier vrai commentaire xD) / Pour la fin de la troisième phrase, elle pourrait bien conclure le paragraphe mais je bloque encore une fois (exemple : Etait-ce son inconscience ou sa témérité qui guidaient ses pas ?)

En ce temps, le trafic maritime avait fortement évolué et les navires charriaient avec eux les rumeurs de la guerre, et nombre de réfugiés cherchant abris à Solanéa. Parmi eux se trouvait un homme d’âge mûr, vêtu d’une robe ample et auburn. Avec lui cheminait une jeune femme, très belle de visage et aux manières douces. Si fait, ils avaient entendus parler de la Dent de l’Ours et c’est vers ce lieu qu’ils se dirigeaient d’un pas pressé, quoique sûr. Ce faisant, ils pénétrèrent dans la forêt qui bordait la Dent. L’homme rassura sa compagne d’un murmure et ils pressèrent leur âne qui rechignait à entrer. Ils progressèrent quelques instants sans rien croiser, et au bout d’un moment ils s’assirent sur le tapis de mousse qui recouvrait le sol du bois et ils firent un repas de pain et de fromage.

Première phrase : encore une fois tu as utilisé trop de fois la conjonction "et"

Troisième phrase : 'Avec lui cheminait une jeune femme, très belle de visage et aux manières douces"
Très belle de visage ... Mouais xD (remaniement proposé (à toi de voir hein xD) : une charmante jeune femmes aux douces manières.

Dernière phrase : Encore ce deuxième "et" ><

-Vous qui êtes entrés en mon domaine, vous qui ne craignez pas mon courroux, acquittez-vous du droit de passage ou rebroussez chemin dans l’instant, fit soudain une voix surgie de nul part.
Elle se voulait forte et menaçante, mais le son était si aigu qu’on devinait la candeur de l’enfance. L’homme se leva, ramassa son bâton de marche et leva son autre main, souriant.
-Je vous demande pardon, messire, mais nous ignorions que cette forêt était vôtre. Nous ne sommes que de simples voyageurs sans argent et nous ralliions la Dent de l’Ours. Montrez-vous, messire, et nous pourrons parler.
Un buisson s’agita un peu à l’écart du sentier qu’ils suivaient. Un petit garçon en sortit. Il était de taille moyenne pour son âge. Ses cheveux, d’un rouge sombre comme le sang séché, lui arrivaient aux épaules en mèches indisciplinées. Son regard vert intense et résolu fixait le voyageur dans les yeux. Il était habillé d’un vêtement en toile grossière et portait au côté un long bâton droit, à la manière des chevaliers, qui devait lui peser vu qu’il se penchait un peu vers la droite.
-Je suis le Maître de la forêt, un chevalier de premier ordre, mais vous pouvez m’appeler Samyel.
L’homme s’inclina avec un sourire.
-Messire Samyel.
-Vous voulez passer …
-C’est exacte Messire.
-Messire Samyel, le corrigea-t-il. Il vous faut vous acquitter d’un droit de passage.
-Nous n’avons pas d’argent, Messire Samyel.
-Je ne vous en ai pas demandé.
-Que voulez vous, messire Samyël ?
-Battez vous contre moi.
-C’est impossible. Je ne suis pas un guerrier, messire Samyël.
Le garçon s’assit sur une souche, un peu à l’écart du sentier. Son regard intense ne quittait l’homme. « S’il avait été plus vieux, je l’aurais cru s’il m’aurait dit être chevalier », pensa-t-il. Il y avait dans son regard un éclat, une flamme de bravoure, et, malgré son très jeune âge, on l’aurait cru capable d’affronter n’importe quel adversaire.
-Dans ce cas enseignez moi quelque chose, reprit le garçon.
-Que voulez vous savoir, messire Samyël ?
-N’importe. Du moment que c’est quelques chose que je ne connaisse pas ni votre nom.
-J’ai 31 ans.
-J’en suis heureux.
-Me laisserez vous passer, messire Samyël ?
-Non.
-J’ai remplis votre condition.
-Certes non.
-Je vous ai appris quelque chose.
-Je ne le pense pas.
-Je vous ai dit mon âge, et j’aime à penser que vous ne le connaissiez pas, messire Samyël.
-Si, répondit le garçon.
-Et comment cela ?
-Je suis magicien. Ne vous l’avais-je point dis ?
-Je ne pense pas.
-Dans ce cas vous me devez une faveur.
-Pourquoi cela ?
-Je vous ai appris quelque chose. Il est donc normal que vous me donniez quelque chose en retour.
L’homme sourit devant l’intelligence poignante de l’enfant.
-Permettez moi d’insister, messire Samyël, mais comment avez vous fait pour connaître mon âge, comment vous y êtes vous pris ?
-Et bien c’est simple. Je vous ai jeté un envoûtement.
-Vraiment ? Quel genre d’envoûtement ?
-Un magicien ne révèle jamais ses secrets.
-C’est exact. Maintenant que je sais que nous sommes confrères, je me permets donc de ne plus vous donner du messire.
Le garçon en resta un moment interdit.
-Vous êtes magiciens ?
-C’est encore exacte.
-Vous êtes le premier que je rencontre. Mais n’allez pas croire que vous m’impressionner, je suis chevalier !
-Je n’en ai jamais douté un seul instant (et en un sens, c’était vrai…).
-Dans ce cas enseignez moi la magie.
-Je ne le puis.
-Pourquoi ?
-Je ne sais même pas si vous êtes apte à pratiquer les Arts.
-Je le suis.
-Comment le savez vous ?
-Je le sens.
-Intéressant. Il faudra que nous en reparlions dans un futur prochain. Vivez vous à la Dent ?
-Oui. Enfin non. J’habite la petite maison au bord de la falaise, tout au sud du village, avec Grand Père.
-Parfait. C’est là bas que nous nous rendons, ma femme et moi, pour emménager.
-Dans ce cas vous pourrez tenir votre promesse et vous me parlerez de la magie.
-Sans problème. Puis-je poursuivre notre route ?
-Oui.
Le mage remercia l’enfant et repris le petit sentier qui zigzaguait entre les arbres. Lorsque sa compagne voulut le suivre, le garçon l’en empêcha en lui barrant le chemin avec son bâton.
-Désolé, mais vous n’êtes pas encore autorisée à passer.
La femme parut surprise au début, puis adressa à Samyël le même sourire doux qu’aurait eu une mère pour son fils.
-Enseignez moi quelque chose, où battez vous contre moi, comme vous préférez.
Elle le prit alors dans ses bras, et le serra contre son cœur, tendrement. Le garçon en perdit tous ses moyens, et lorsqu’elle se sépara de lui, il resta debout, interdit. Le couple repartit, et lui resta ainsi un moment.
Il ne le savait pas encore mais il venait d’apprendre une chose fondamentale.


Je n'ai rien à signaler ici, quoique essaye d'aerer le texte
[align=center][/align]

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La Tour du Rouge : Les Carnets du Mercenaire 7 à 10.
« Réponse #69 le: vendredi 04 janvier 2008, 20:28:33 »
Hop, bientôt la rentré, et toujours pas de cadeau de noël/nouvel an? Roo, c'est impardonnable :niak: Bon, pour atténuer quelque peu votre courroux justifié, voici le chapitre 16, que j'ai pris énormément de plaisir à écrire ^^
Mais avant, répondons à ces deux pavés  :bav: (à noter que c'est un compliment, hein? ^^)

PdC==> Ha Eratius, je l'aime bien celui là. D'ailleurs, pour la petite anécdote, originellement, il s'appelait Konan le bougre :niak: Mais une personne avisée de mon entourage (GdO quoi :niak:) m'a fait remarqué que ça faisait un petit décalage... Bref^^
Alors, effectivement, il ressemble assez à Thomas Brogan, je ne le nie pas, car l'épée de Vérité fait partie de mes nombreuses sources d'inspirations ceci dit, cette impression devrait s'estomper au fur et à mesure de ses apparitions, j'ai des projets intéressants pour lui, mais vous verrez ^^
Bon, je répète ici ce que je t'avais dit en privé, cette grande ellipse ne se retrouvera pas dans la version finale du Cycle. En effet, il devrait normalement y avoir quelques chapitres relatant le voyage et développant le personnage de Zackary, ainsi que leur entraînement aux armes^^ Mais pour le moment, je ne me sentais pas encore suffisament expérimenté pour écrire des chapitres comme ça tout en les rendant intéressants ^^
C'est pourquoi ça a pu paraître un peu brutale comme reprise =p
Sildinn? Effectivement, haut compliment que voilà, je t'en remercie ^^ Roo, pourquoi devrait-il forcément mourir? ^^ Je l'aime bien moi ce Kalenz...
Attention par contre, même si je reconnais que cela peut ne pas être claire, la tirade sur l'art de l'épée est en fait une leçon qu'a donnée Zackary à Samyël durant leur voyage, d'où ce découpement. Heureux que la folie grandissante de Samyël te plaise, j'avoue que je craignais que cela déplaise ou passe mal ^^ Sûrement à tord d'ailleurs =p Un gros barbare sanguinaire s'abreuvant du sang de ses ennemis...? xD J'aime bien l'image, mais ce n'est pas vraiment ce que j'ai imaginé pour lui =p
Bref, encore merci pour ce superbe commentaire :niais:

Nehëmah==>LowL, je te pardonne v_v (oui je suis de bonne humeur en ce moment xD) Toujours est-il que les sentiments d'un Prince sont souvent difficiles à interpréter... :niak: Wait and see :niak:
Je ne connais pas plus en détail ce Kefka, n'ayant joué à FF6 que très rapidement sans jamais allé plus loin qu'après le premier boss (l'espèce d'escargot =p), ceci dit, la description que tu en fais résume assez bien Eratius :) Sauf ce qui est entre parenthèse =p Comme je disais à PdC, j'ai des projets pour lui, regardons comment il évoluera ^^
Ha, j'aime quand tu t'interroges comme ça sur Samyël, ça me permet de voir comment vous ressentez les choses, et de comparer avec ce que j'ai prévu^^ C'est vraiment instructif ^^ Etant donné que ce thème est l'un des thème principal du récit, je ne dirais trop rien, je préfère que vous découvriez tout au fur et à mesure des chapitres^^ Par contre, je n'ai pas trop saisi le raprochement avec Staline et l'URSS mais c'est pas grave =p
Pour Zackary, effectivement il ne sert pas à grand chose, voir ce que j'en dis à PdC un peu plus au dessus ^^
Rooo, décidément mon brave Kalenz, personne ne croit en ta sruvie mdr Bref, je crois que c'est pas la peine de le cacher, en effet il mourra. Ceci dit je garde le secret sur les circonstances ^^
Bref, merci pour ce super commentaire *o*


Citation de: "PdC"
Je décèle une forte ressemblance avec Minas-Tirith


Citation de: "Nehëmah"
le Fort d'Argent donne un petit côté Gouffre de Helm


\o/ Faudrait vous mettre d'accord. =p Bref, c'est ni l'un ni l'autre, ma description est peut être pas assez poussée (j'ai toujours du mal pour les longues descriptions ^^"), mais l'idée que j'ai du Fort d'Argent est très éloignée et de Minas-Tirith et du Gouffre de Helm ^^ Donc Nehëmah, ni clin d'oeil, réminescence fortuite peut être (mais alors vraiment pas voulue ^^"), ni faiblesse d'imagination, quoique cela m'arrive parfois mais ce ne fut pas le cas ici :)

Quand à Rirjk... Mouahaha, doute, doute, que je t'aime. lowl Je garde cette info' pour moi, vous verrez bien   :gnark:

Red Ink==> Bon, je crois qu'on a assez parlé de ces commentaires :p

Bref, sans plus attendre, le chapitre 16 ^^ Il est possible qu'il contienne plus de fautes que d'habitude, j'avoue que je l'ai relu moins de fois que la normal^^


___________

Chapitre 16 : Arendia.


-« … ainsi est-il parti depuis peu ; j’ai dépêché mon coursier le plus rapide pour vous apprendre la bonne nouvelle, votre Grâce. Salutations, Général Kalenz. »  Et le cachet est authentique, aucun doute là dessus.
Le petit cabinet où se tenait la réunion secrète devint soudainement silencieux. On pouvait presque entendre les pensées de chacun se mettre en action. Dhaltarion III, grand roi d’Arendia et de l’ancienne Arch’Land, reposa doucement la missive sur le bureau. Son visage grave ne démontrait aucune émotion, ses yeux de marbre reflétant la lueur du feu qui crépitait dans l’âtre.
-Que pensez-vous de tout ceci, mon ami ? demanda-t-il sans tourner la tête.
Nemerle, Archimage de la Citadelle Blanche, se leva du confortable fauteuil où il était assis et se mit à faire les cents pas dans la petite pièce. Sa robe blanche, symbole de son rang, froufroutait légèrement à chacun de ses gestes.
-Si cela est vrai, c’est une grande nouvelle, Mon Roi. Cela fait environ trente années que nous attendions un événement de ce genre. Un futur mage, qui n’est pas originaire d’Arendia. Cela me redonne de l’espoir, et une grande joie. Souhaitons qu’il soit digne de nos attentes.
Dhaltarion acquiesça en silence. Il ne savait pas trop quoi penser de tout ceci. Cela lui paraissait trop soudain, presque irréel. Depuis toutes ces années de guerres désastreuses, enfin peut être l’étincelle de l’espoir pouvait de nouveau s’allumer ? Le roi l’espérait. Mais il réfléchissait. N’était-ce pas aller un peu trop vite en besogne ? Oui, un jeune mage arrivait. Le premier depuis longtemps. Mais alors quoi ? Un gamin pouvait changer la face d’une guerre qui touchait presque à sa fin, là où des centaines de milliers d’autres avant lui avaient échoué, où même les pouvoirs des plus grands magiciens avaient failli ? C’était presque ridicule. Le sort en était jeté depuis pas mal de temps à présent.
L’Arch’Land n’existait plus, la magie menaçait de disparaître, et bientôt les hordes Arch’Markiennes viendraient déferler sur Arendia et détruire à coup de haches et d’épées le dernier bastion de la raison dans ce monde ravagé par la folie d’un homme et de son fils.
Un goût amer remplit la bouche du Monarque. Non, décidément, cela ne changeait strictement rien. Une fois que le Fort-Argent serait tombé, s’en serait fini. Avec ou sans ce Samyël.
Comme souvent récemment, Dhaltarion III pleura. Filibert d’Aranis, général en Chef des armées Arckendéennes -du moins ce qu’il en restait-, l’Archimage Nemerle ainsi que Markus d’Esboni, grand intendant de la famille royale Arendienne, se détournèrent pour respecter la dignité de leur roi. De tous les hommes présents, un seul garda le regard fixe : Arthurus, prince héritier d’un royaume déchu. Du haut de ses treize années, il regardait son père pleurer. Il ne le comprenait pas. Il ne comprenait pas qu’un roi puisse être aussi lâche.
Pour lui, son géniteur se contentait de se lamenter en pleurnichant. Si cela n’avait tenu que de lui, Arthurus aurait depuis bien longtemps rassemblé les dernières forces D’Arch’Land, et entreprit la reconquête de son royaume. Au lieu de rester assis sur un trône maintenant dénué de pouvoir à attendre l’inéluctable.
Cependant le jeune prince ne disait rien, il gardait ses sombres pensés pour lui même. Il n’était pas en mesure de faire quoi que ce fût. Et puis de toute façon, son père ne l’aurait pas écouté. Il ne l’écoutait jamais.
Une fois ses larmes sèches, Dhaltarion releva la tête. Il croisa le regard dur de son fils et détourna les yeux.
-Messieurs, cette entrevue est terminée. Merci de vous être levés aussi tard.
-Cette nouvelle ne pouvait attendre, le rassura Nermerle d’un sourire.
Après quoi, ils sortirent tous un par un, laissant leur roi seul dans le cabinet.
-Nermerle, commença Filibert quand ils furent dans le couloir, cela changera-t-il vraiment quelque chose ?
-Je ne pense pas.
Entendre tout haut ce que tout le monde pensait tout bas, sur un tel ton fataliste, sapa leur morale un peu plus qu’il ne l’était déjà.
-Cependant, reprit l’Archimage, attendons de voir comment tout ceci évoluera. Peut être… Peut être que les dieux ne nous ont pas oubliés. Ce jeune Samyël pourrait être celui qui ferra bouger les choses.
-Vous le pensez vraiment ?, intervint à son tour Markus d’Esboni.
Le vieil Archimage garda un moment le silence.
-Non, pas le moins du monde. J’essais juste de rester optimiste.
Derrière les trois hommes les plus importants d’Arendia, le jeune prince Arthurus serra le poing.
Plus personne ne croyait au miracle.

~~~

« Viens, je t’attends… »
Le féerique regard vert se posa sur Samyël, aguicheur. Une fois de plus il se retrouvait devant cette inconnue, tout son être tremblant de désir. Ils flottaient au centre d’une nébuleuse étoilée, silencieuse et apaisante. Samyël savait vaguement que tout ceci n’était qu’un rêve. Il l’avait fait trop souvent pour ne pas le savoir. Pourtant, il voulait s’approcher de cette femme rousse, l’enlacer, l’embrasser, lui faire l’amour. Lorsqu’il était devant elle, plus rien n’existait en dehors d’elle. Il aurait tant voulu, tant voulu pouvoir la toucher. Rien qu’une fois. Mais des mains invisibles le retenaient, l’empêchant de répondre à ses pulsions profondes.  C’était une torture, mais quelle douce torture. Il savait que bientôt elle s’éloignerait en riant, jusqu’à disparaître au delà des étoiles. C’était toujours ainsi que cela se passait.
Ses lèvres exquises s’ouvrirent en un sourire divin. Son rire cristallin se répercuta un instant, emplissant Samyël d’une fébrilité merveilleuse.
Une pensé toucha son âme et son esprit « Viens, je t’attends… ».
Puis, doucement, l’apparition s’éloigna. Samyël la regarda, désespéré, mais cette fois il trouva la force de crier :
-Quel est tom nom !?
Mais nulle réponse ne lui fut donnée, et la femme se fit aspirer par une étoile.


Le jeune homme se réveilla en sursaut, ruisselant de sueur. Il avait de nouveau fait ce rêve. C’était la première fois depuis cet après-midi où il avait appelé un démon en lisant le carnet noir. Ces six derniers mois, ses nuits avaient été remplies de cauchemars où un seul homme revenait chaque fois pour achever sa besogne : Eratius. Chaque fois, il revêtait une apparence différente, pour mieux le tromper et le tuer. Et pendant que Samyël brûlait sur un bûcher ou s’étouffait au bout d’une corde, cet homme riait de lui, son sourire dément barrant sa face cauchemardesque. Mais cette nuit c’était différent. La femme rousse lui avait de nouveau rendu visite. Sans trop savoir pourquoi, il se sentit étrangement serein. Plus qu’il ne l’avait été ces six derniers mois. Il resta un moment allongé sur le sol, sous sa couverture. Dans le ciel étoilé il cru reconnaître les traits de sa belle. Ce spectacle lui arracha un sourire. Depuis son départ de Fort-Argent, la veille, le temps s’était montré clément, il faisait même presque « chaud ». L’adolescent n’avait rencontré aucun voyageur, contrairement à son voyage avec Zackary. Cela l’étonnait à moitié. Après tout, la région était encore sous la menace de la guerre. Et le temps ne se prêtait pas à l’aventure. Cependant, la route principale était très bien entretenue, et Samyël n’avait aucun mal à la suivre.
Comme l’aube approchait à l’est, il décida de se remettre en route. Il estimait à quelques heures encore le temps nécessaire pour compléter son périple. Il se leva, s’étira, puis s’éloigna un peu du feu qu’il avait allumé pour se soulager. Lorsqu’il revint, il éteignit les flammes à l’aide de son pied. Il passa sa lame à la ceinture, chargea son sac sur ses épaules puis passa son arc et son carquois en bandoulière. Puis il reprit sa route.
Avec l’amélioration du temps, le fleuve Nyr s’était dégelé, et lorsque Samyël rejoignit sa rive gauche après un lacet du chemin, il l’entendit qui descendait la plaine vers le Sud, pour déboucher sur la mer en un delta à trois bras. Ce fleuve, Samyël le suivait depuis son arrivé sur le Continent. Il se sentit triste en se disant qu’il ne l’entendrait plus, une fois arrivé à la capitale. La rivière était devenue comme une amie, une présence rassurante. Mais enfin, enfin il touchait au but. Bientôt, il se réchaufferait aux feux de la Citadelle…


La plaine sauvage laissait place à de vastes étendues de terre cultivées, laissées un peu à l’abandon en raison de la saison. Les fermes poussaient de-ci de-là au petit bonheur la chance, sans ordre. Des clôtures sommairement montée devaient servir de délimitations entre les différents lopins de terre, et garder le bétail sur les lieux de pâturage. Auparavant, là devait pousser une formidable forêt, car de minuscules bosquets se tenaient encore fièrement un peu partout, derniers représentants des immenses bois qui couvraient le Continent dans cette région des siècles en arrière. Le Nyr traversait le paysage lentement, scintillant tranquillement sous le soleil froid de l’hiver.
L’air était glacial, le temps dégagé. Samyël soufflait perpétuellement dans ses mains pour tenter de les réchauffer. Bien en vain. Ses jambes avaient encore à peine assez de force pour le porter et le somptueux dîner de Fort-Argent n’était déjà plus qu’un souvenir pour l’estomac torturé du jeune homme. Ses provisions arrivaient à leur fin, tout comme son voyage. Derrière le petit tumulus qu’il escaladait s’étendait Arendia. Le joyau de l’Arch’Land, la cité des Rois, fondée par Aegir en personne. Des fumées blanches s’élevaient en spirale dans le ciel gris. Le soleil se levait à peine à l’Est, mais déjà semblait-il la ville était éveillée.
Samyël fit une halte, préférant attendre un peu et savourer l’instant. Il s’assit sur un gros rocher plat et froid, et porta son regard sur la Chaîne de L’infini, à l’horizon nordique. Les hautes montagnes aux pics enneigées qui marquaient la fin du sud Continental n’étaient qu’une vague silhouette obscure et floue. De bien nombreuses légendes faisaient mention des prétendus habitants des montagnes. Des géants de pierre, des lutins malicieux, de grandes forteresses sous la pierre où des êtres merveilleux faisaient fête toute l’année. Certains conteurs disaient que les montagnes abritaient les demeures ancestrales des anciens dieux -telle Adyäna, déesse de la Grâce qui bénit l’épée d’Aegir afin de la rendre invulnérable au sang corrosif de Nagür le Dragon Noir- où les héros de jadis joutaient les uns contre les autres pour obtenir les faveurs des filles des divinités. Dans le Haut-Pays, à l’Est, l’on murmurait que l’effroyable Foudroyeur qui faillit venir à bout du légendaire Argoth rôdait toujours le long des cimes glacées, faisant le tonnerre et les éclairs pour les jeter sur le monde d’en bas. Enfin, quelques aventuriers de retour de voyage affirmaient avoir aperçu les ombres immenses de quelques dragons, volant dans le ciel, très haut, retournant s’abriter dans les cavernes secrètes abritant leurs trésors mirifiques. La Chaîne de L’infini s’étendait sur plusieurs milliers de kilomètres, coupant littéralement le Continent en deux, d’Est en Ouest. Seuls deux passages avaient été creusés par d’anciennes peuplades, bien avant la venue des hommes et permettaient de pouvoir franchir les montagnes à pied, sans passer par la mer. Bien peu avait osé s’y aventurer. Les cartes dessinées par les explorateurs faisaient état d’immenses forêts de conifères vierges, du côté occidental, comme du côté oriental. Nul brave n’avait eu l’audace de défier ces contrées inconnues, et les vastes terres du Nord Continental restaient un mystère complet, que les sudistes se plaisaient à entretenir.
Samyël rêva un moment de ce qui pouvait se trouver au delà. Des créatures magiques, des aventures oubliées, d’anciens trésors et des ruines antiques. Son esprit d’enfant vagabonda quelques instants à flanc de montagnes, accompagné d’un grand sourire. Mais bientôt, la réalité, sombre et morose, le rattrapa. La lueur dans ses yeux s’éteignit et ses lèvres se figèrent. Le vent froid fit doucement voleter ses longs cheveux. Il était temps de se remettre en route.  Le jeune magicien souffla un bon coup, prit une grande bouffée d’air frais et se releva. Il marcha jusqu’au sommet de la colline. Ses yeux s’agrandirent et sa bouche s’ouvrit, d’émerveillement et de stupeur mêlées.
Les mots lui manquaient pour définir ce que son regard balayait. Arendia s’offrait enfin à sa vue, après six mois de voyage, et treize années de rêves secrets. La cité des Rois portait bien son nom. Bâtie sur un modèle octogonal, elle s’étendait sur plusieurs dizaines d’hectares. Une épaisse et haute muraille crénelée ceignait son pourtour, d’où s’élevaient régulièrement des tours de guets, surmontées d’oriflammes rouges et noires aux couleurs de l’Arch’Land et d’Arendia. Les étendards claquaient au vent, et les soldats en armures blasonnées faisaient des rondes incessantes le long du rempart. Des meurtrières étroites s’ouvraient un peu partout permettant à des tireurs d’arroser les rangs ennemis. Des mangonneaux, des balistes, des trébuchets miniatures et d’autres armes de mort s’alignaient le long des murs, couvrant ainsi la presque totalité de la plaine environnante.
Quatre portes qu’on aurait dites inébranlables gardaient ses entrées, une au Sud, une au Nord, une à l’Ouest et une à l’Est. Deux énormes avenues en partaient et se croisaient pile au centre de la ville, formant ainsi une croix parfaite. Des centaines, des milliers plutôt, de bâtiments s’élevaient de part et d’autre dans un ordre parfait. Des auberges, des échoppes, des marchés, des demeures, des forges, des boulangeries, des ateliers d’artisanat, des manoirs… Des parcs fleurissaient de-ci de là, où s’élevaient d’immenses statues en bronze à l’effigie de quelques héros de légende. Bien que le soleil ne fusse qu’à peine plus qu’un demi disque à l’horizon, les rues grouillaient littéralement de monde, une foule bariolée composée de gens déjà au travail. On allumait les fourneaux, on sortait le pain des fours, on garnissait les étalages… le tout dans un brouhaha permanent. Les avenues étaient surveillées par une milice en constant mouvement, prête à intervenir au moindre problème. Ces soldats étaient reconnaissables de loin grâce à leurs tabards rouge-vif, couleur de la maison des rois d’Arch’Land depuis le temps d’Aegir. Des gens entraient et sortaient de la cité, accompagnés de chariots remplis de marchandises diverses -blé, farine, viandes, métaux…-, et chaque allée et venue était contrôlée par les gardes en faction aux portes. Au delà du mur d’enceinte, plusieurs dizaines de chaumières, de fermes et autres masures prolongeaient la cité. Le Nyr longeait Arendia par l’Ouest jusqu’à la porte Sud. Un pont de bois avait été édifié pour permettre le passage à la porte Occidentale. Ainsi le fleuve faisait partie intégrante de la défense Arendienne et avait joué lors de nombreuses batailles un rôle déterminant.
Une colline s’élevait au Nord Ouest de la cité, sur laquelle avait été bâti le palais royal, immense et sublime bâtiment qui n’avait d’égale que le palais Pontifical de l’Arch’Mark. Le donjon s’élevait sur  plus de cinq niveaux, abritant les appartements royaux ainsi que la salle du trône, la salle des banquets, le Conseil des Chevaliers, le Hall du Souvenir où reposaient le corps d’Aegir ainsi que de tous ses descendants, la salle du trésor royal et enfin les geôles où croupissaient les hors-la-loi en attendant d’être jugés par le roi en personne. Au dehors, de vastes jardins s’étendaient tout autour de la grande propriété, faits d’allées de terre battue, de parterres de fleurs magnifiquement entretenus, de bassins où des poissons rares et précieux s’ébattaient tranquillement, de labyrinthes de haies, de bosquets touffus où l’on avait installé des bancs de marbre blanc et de sculptures finement détaillées.
Deux rues plus loin se trouvait la caserne et les baraquements des soldats en poste dans la cité, ainsi que les terrains d’entraînement et les réserves de matériel. Par endroit, de grandes tours d’argent et de nacre s’élevaient à des hauteurs vertigineuses, rivalisant de beauté et d’audace architecturale. C’était là les demeures de quelques magiciens aisés et respectés.
Samyël n’en revenait pas. Tant de beauté, tant de magnificence, tant de grandeur… Il se sentit soudain très petit, et un étrange vertige s’empara de son corps. Etourdi, il s’adossa à un arbre pour reprendre ses esprits. Tout cela dépassait ses rêves les plus fous ! Il avait trouvé Port-Ebène immense, Arendia faisait presque le double ! Et tous ces gens, ces odeurs, ces fumées… Beaucoup de choses passaient dans l’esprit de Samyël, mais la déception n’en faisait assurément pas partie. Une certaine excitation le saisit. C’était donc dans cette merveilleuse cité qu’il passerait les années à venir. Il s’avouait sans mal que cela n’avait rien de déplaisant.  Alors qu’il la parcourait du regard une dernière fois, il eut l’étrange impression que quelque chose manquait. Il scruta chaque quartier, chaque place, chaque parc, mais ne parvint pas à mettre le doigt sur l’origine de son trouble. Finalement, il haussa les épaules en se disant que ce n’était qu’un effet de son imagination. Le cœur soudain plus léger, il reprit sa route, déterminé à avaler les derniers kilomètres qui le séparaient encore de sa destination. Une nouvelle vie l’attendait là bas, une vie d’étude, de magie, de livres anciens. Il s’imagina entrain d’arpenter de vastes bibliothèques aux odeurs d’encens et d’encre ; il s’imagina rédiger des traités, des parchemins de magie ; il s’imagina vêtu de somptueuses robes de mage, déambulant dans les rues, acclamé par les foules.
« Lorsque tes pouvoirs auront suffisamment grandi, tu prendras part à la guerre. »
Sa promesse lui revint subitement en mémoire. Ne le laisserait-on donc jamais tranquille ? Pourquoi ne pouvait-il simplement rêver, et vivre en paix ? Pourquoi le Destin semblait-il s’acharner sur lui, pourquoi devait-il faire une guerre qui ne le concernait pas ?
-Pourquoi ?!, s’écria-t-il soudain.
L’écho de son cri se répercuta un instant dans l’air glacé. Les doux sentiments qui l’avaient envahi étaient partis. Seule restait une colère sourde, amère. Son regard se porta à l’Ouest, par delà les grandes forêts, vers l’Arch’Mark. Là où résidait la source de tous ses tourments, la source de toutes ses peines, de toutes ses peurs aussi. Un jour viendrait peut être où Samyël devrait partir batailler dans les plaines de l’Occident. Peut être. Sûrement jamais.
« Je te fais une promesse. Je tiendrais ce fort pour cinq ans encore, au moins. »
Cinq années ? Voilà donc tout le temps qu’il lui restait ? Enfin, il fallait être réaliste. Le Fort-D’argent ne tiendrait sans doute pas jusqu’au prochain été. Que pouvait bien faire une pauvre garnison perdue dans une forteresse isolée contre la quasi-totalité du Continent ? Une poigné d’hommes pouvait-elle réussir là où des armées prétendues invincibles avaient échoué ? Non, le général avait fait son temps. La gloire Arkandéénne n’était plus qu’un vague souvenir. Le royaume d’Aegir s’était effondré, et d’ici un an ou deux, l’hégémonie Arch’Markienne commencerait, et pour longtemps, signifiant par la même la fin de toute magie dans cette partie du monde. Un régime de terreur, basé sur une divinité unique et son pontife maléfique.
Un goût amer remplit la bouche de Samyël. Il se demanda si cela valait vraiment le coup, en fin de compte, de continuer sa quête de magie. Au bout, il ne voyait qu’une seule chose : la mort, par les flammes, ou au bout d’une corde. Renoncer, c’était vivre. Mais renoncer, c’était admettre la défaite. Alors, fallait-il continuer, ou plutôt s’abandonner tout de suite et mettre un terme à tout cela ?
Le jeune homme tira doucement son épée. Ses démons intérieurs le tiraillaient, le tourmentaient, noyant son esprit dans la confusion et le doute. Il plaça la lame sur son poignet. Il paraissait que mourir par hémorragie, c’était comme de s’endormir tout doucement. Et avec le froid, ses sens étaient émoussés…
Samyël sourit de dérision, et alors qu’il allait s’entailler les veines, son regard tomba sur l’ours gravé sur la lame. Sa résolution se brisa en mille morceaux, et il lâcha l’épée. C’était ridicule. Ridicule ! Il se faisait pitié. Est-ce qu’Henry, alors qu’il était emmené vers la potence, s’était posé des questions aussi stupides ? Est-ce que Rirjk, sachant la mort proche, s’était enfui lâchement, comme il voulait le faire à l’instant ?
Non, non et encore non. Tous deux avaient bravement affronté leur destin, regardé la mort en face. Leurs convictions n’avaient jamais faiblis, n’avaient jamais changé. Ils étaient restés les mêmes jusqu’à la fin.
Les yeux vagues, Samyël regarda une fois de plus le paysage froid. Il ne savait plus où il en était. Ce qu’il était. Ses certitudes disparaissaient les unes après les autres, aspirées dans les affres du doute. Il tomba à genoux. La rassurante présence de l’enfance avait disparu, laissée quelque part sur une île aux confins du monde. Ses rêves de jeunesse, ses envies… Tout, tout volait en éclat. A quoi bon ? A quoi bon ?
Le regard vide, il se laissa tomber sur le sol glacé. Peut être qu’en d’autres temps, il se serait mis à pleurer. Mais il avait juré que jamais plus l’eau salée ne mouillerait sa figure. Ainsi en serait-il…
Ce jour là, devant Arendia, le jeune Samyël faillit sombrer pour toujours et disparaître à jamais de l’Histoire. Les scènes épouvantables auxquelles il avait assistées repassaient en boucle dans son esprit. Henry, se balançant au bout de sa corde, le visage picoré par les corbeaux. Le vieux Zackary, dévoré par les loups. Il s’imaginait sans peine ce que Rirjk, Erika et le petit Erik avaient enduré avant de périr. Les bûchers, les potences grinçantes. Le démon qui avait failli le tuer, six mois auparavant… Enfin, un nom terrible, sans forme, qui tourbillonnait devant ses yeux, glaçant ses rêves : Eratius. Parfois, des sensations fugaces lui revenaient, les tendres étreintes de Rose, le rire du vieux Silex, les histoires du grand père… Mais jamais elles ne persistaient et très vite finissaient emportées par les cauchemars. Parfois il rêvait d’un bateau, perdu dans la brume, visité par d’effroyables créatures. Des cris de douleur, des cris de mort. Et le sang, qui se confondait rapidement avec ses cheveux…
Un sabot se tint soudainement devant les yeux perdus de Samyël. Il entendit l’animal renâcler, et un bruit de ferraille. Le jeune homme leva les yeux. Une lumière aveuglante le frappa, le faisant larmoyer. Sur le cheval se tenait un homme, vêtu d’une armure de plaques magnifique en fer blanc. Un casque rayonnant coiffait son chef et il tenait dans la main droite une lance d’arçon à laquelle flottait fièrement un étendard éclatant. Une épée fabuleuse pendait à son côté, attachée à sa ceinture.
Un Chevalier.
L’apparition tourna la tête vers Samyël. Puis, elle saisit le cor qui été ceint à son torse, et souffla dedans. La mélodie guerrière, grave et envoûtante, partit au galop courir sur la plaine, traversa les forêts, puis se perdit dans les hautes montagnes au Nord. Un autre cor rugit et Samyël aperçut, plus loin sur la prairie, un second Chevalier, en armure dorée. Solennellement, les deux hommes levèrent leurs lances, puis, d’un accord tacite, lancèrent leurs montures au galop, faisant trembler le sol. Samyël regardait la scène sans trop comprendre, captivé.
Les armes s’abaissèrent, et les écus se brisèrent. Les deux combattants furent désarçonnés, mais ils continuèrent de lutter au sol à l’aide de leurs épées. Le duel dura ce qui sembla une éternité, puis les deux chevaliers s’évanouirent, ne laissant derrière eux qu’un mince filet de fumée blanche.
Qu’est-ce que cela voulait dire ? Etait-ce une vision ? Un mirage provoqué par l’hiver ? Un message divin ?
Samyël se releva et s’épousseta.
Les doutes, les craintes, les angoisses, c’était pour les faibles.
Dans ce monde, seuls les forts survivent, seuls les forts changent leur Destiné. Seuls les faibles vivent dans la peur de l’avenir.
Le jeune homme ramassa son épée et la remit au fourreau. Un large sourire sur le visage, il reprit la route.

Hors ligne Prince du Crépuscule

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La Tour du Rouge : Les Carnets du Mercenaire 7 à 10.
« Réponse #70 le: dimanche 06 janvier 2008, 01:23:54 »
Bonne année à toi aussi, mon cher Samyël! ^^ (une nouvelle fois mais bon, mieux vaut plusieurs fois qu'aucune non? fufu) Oui oui, je te pardonne, une énième fois. Je vais commencer à te les vendres je crois, ce serait très lucratif... ;p
Pour Eratius, je connaissais déjà son nom d'origine, mais ça me fait toujours autant rire, heureusement que tu as changé, sinon je crois que je l'aurais trouvé (presque XD) ridicule. Ah, ravi qu'une de mes comparaisons aie été bonne concernant Thomas Brogan (mon Epée de Vérité préférée, rien que le nom Le Sang de la Déchirure, j'adore ^^), j'ai remarqué que plus on avaçait dans mes commentaires plus je disais n'importe quoi, c'est qu'une impression tu crois? ;)

Au sujet de ce cher Kalenz, si si je prédit qu'il va bientôt mourir, c'est écrit. Si je m'attache à un personnage secondaire trop vite, il meurt, c'est prouvé et efficace à chaque fois, je suis redoutable. u_u (mais alors, c'est p'tèt moi le parasite finalement? huuuuuu... .__.) Et pour Samyël et son évolution, j'attends de voir ça, bien sûr que non que ce n'est pas déplaisant ce petit côté fou (quand on connaît son maître en plus... on sait d'où viennent ses petits problèmes XD), tout ce que t'écris je m'en abreuve, je l'éponge, je le liquéfie, ça passe à la moulinette avec du persil sans aucun problème, si si je t'assure! \o/ *crève*

Nehëmah => Oui, les sentiments d'un Prince sont tellement difficiles à décrypter, surtout celui-là... Disons qu'il aime à te détester, ou qu'il déteste t'aimer, ça te va? ;p Non non je suis pas schyzo je te rassure... C'est lui qui le dit... XD


Bref, arrêtons de suite sinon je sens que l'aube va bientôt se lever pour moi, et ça ce serait pas bon... v_v' Passons au véritable commentaire, voulez-vous? ;)

Que dire, que dire? J'ai adoré ce passage de doutes, de revirements émotionnels, ce thème d'abandon... Tu sais que j'affectionne ces thèmes, d'ailleurs je crois que ça se voit bien dans chacune de mes fics, ou presque. ça m'en donne des frissons, surtout que c'est écrit par le plume vermeille de mon mage favoris, que demander de plus? ^^
Premièrement, ce passage en Arendia même, qui présente la situation d'un point de vue encore différent. Dhaltarion III représente à merveille le déclin de sa lignée et de la magie je trouve, vu comme il a l'air faible. Il est même dénigré par son fils, qui semble le mépriser royalement dans ses accès de larmes (enfin on le comprend quand même le pauvre petit roitelet. Pauvre, pauvre Arch'Land, toi qui rayonnais si fort... :/). Peut-être sera-t-il un rival pour Samyël? Allez savoir. (j'adore les intigues de cour, c'est passionnant =3) Sinon conernant Numerle et Filibert, je les connais pas assez pour me proconcer. Toujours est-il que le désespoir total semble de mise en ce nobles terres, autrefois si fières. D'ailleurs, ce qui représente le mieux leur statut, et les interrogations que suscitent le petit mage et son poids dans la bataille, serait ceci: "Il ne savait pas trop quoi penser de tout ceci. Cela lui paraissait trop soudain, presque irréel." ça m'a l'air très funeste tout ça, j'attends de voir, comme d'habitude! :)

L'autre point fort de ce chapitre, ce sont bien sûr les descriptions. Ce retour du rêve de la femme rousse d'abord, idyllique, mais presque effrayant également. Transposer ce songe mirifique, flou et inaccessible dans un firmament étoilé est vraiment onirique, la symbolique y est parfaite. J'adore! Depuis le temps, je ne l'avais pas oubliée celle-là. En plus cette petite description que tu en as faite est merveilleuse, l'ambiance est excellement restituée. Félicitations! ^^
Ensuite vient la description de la fière cité d'Arendia, que je m'imaginais bêtement selon ma propre vision, forcément longuissime avec toutes ces belles métaphores et tout ça, ce pavé Crépusculien dont vous ne sortirez jamais, je vous emprisonnerai dedans mwahaha! X3 Mais non mais non, on me brise ça, à moi. :sad: lol Non, c'est parfaitement réussi, l'heure et ce tout petit soupçon d'alcool peut-être \o/ me fait dire un peu n'importe quoi, je l'avoue, j'aurais peut-être dû commenter demain matin, ou plutôt plus tard dans la matinée vu l'heure qu'affiche mon ordi. :conf:
Hoi, donc cete description est tout simplement magnifique, toi qui m'avais fait part de tes hésitations tu l'as sublimement réussie je t'assure. Je suis impressionné de voir l'ambiance que peuvent dégager tes écrits d'ailleurs, ça en impose si tu veux mon avis, on ressent aprfaitement ce faste, ce grandiose qui étourdi ce cher Samyël. Enfin, même si moi j'aurais voulu encore plus de détails pour la royale capitale de la magie et d'une noble et ancienne lignée, ultime rempart contre les forces délirantes des fanatiques qui la menacent. Pas grave, c'est déjà si bien! ^^ En tout cas, je suis ravi de constater ce qui sépare nos deux visions des choses, tu devrais aisément te rappeler à ce dont je fais allusion je pense. ^-^

Arf, il y a tellement de choses à dire, c'est fou... Enfin, comme je te l'ai dit, j'ai particulièrement apprécié ce passage de doute, qui est encore une fois très bien écrit. J'ai bien cru le perdre ce petit bout de magicien sur qui reposent trop d'espoirs, passionné par la lecture de ce passage que j'étais. Ce flou presque commateux, qui fait mal, cette oscillation entre abandon et combat, représenté par ce mirifique combat de chevaliers blancs... C'est beau! :niais: C'est un thème qui me touche, tous ces revirements sentimentaux opposés, ces rappels funestes interposés où tout se confond, ces images vagues qui touchent profondément, cette espèce de flottemment dans lequel est ballotté Samyël, cette amertume que ces indécisions vous déposent sur la langue comme un arrière-goût de mélancolie... J'aurais presque du mal à le commenter, c'est dire! C'est impalpable, indescriptible, malgré tout ce que j'ai pu écrire dessus. Il faut le vivre, et ressentir uniquement, se laisser emporter... J'en ai des frissons, quelle sensation grisante! :)

Enfin, on en arrive au bout! (ça fait du bien quand ça finit non? Et l'aube ne s'est pas encore levée, miracle! ;p) Ce serait mentir que d'affirmer que je n'ai pas encore divagué, mais je suis sous l'emprise de forces qui dépassent votre imagination, voyez-vous, une sorte d'état de contemplation mélancoliquo-lasse doublée de fatigue et d'un tourbillon de sentiments. Faudrait que j'invente un nom... XD Bref, ce chapitre m'aura énormément plu, une fois de plus! Je ne puis qu'applaudire devant ton flamboyant talent avant d'aller me coucher. Beau travail mon Mage Vermeil, à la prochaine pour l'un de tes plaisants écrits! :)


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La Tour du Rouge : Les Carnets du Mercenaire 7 à 10.
« Réponse #71 le: dimanche 06 janvier 2008, 11:55:10 »
Ah forcément, FF6 c'est pas folichon quand on s'arrête à ce premier boss, qui déborde autant de charisme que sa carapace de chair gluante et visqueuse.
Pour le rapport à Staline et l'URSS je vais davantage expliciter, même si c'est vraiment anecdotique. "Franchement, tout ce maelström de paranoïa et de complexe de supériorité.... Avec la référence aux cheveux rouges, je pourrais presque croire que ce brave Josef Staline, excellent dirigeant de l'URSS de 1924 à 1953 t'a inspiré, mais bon... Donc, je vois franchement Samyël devenir chef d'un Etat totalitaire, pire encore que ce peut pratiquer Eratius et ses acolytes..."
Staline était paranoïaque. La couleur rouge des cheveux roux renvoie à l'étendard communiste. Bref, ce sont deux détails un peu maigrichons :niak: Quant à l'Etat totalitaire bah c'est Staline qui régnait dessus également. Bref, OSEF :niak:


Prince -> Il est tellement logique que je sois la proie de sentiments aussi complexes que je ne t'en veux aucunement :love:


Bon sans vouloir paraître dément, je tiens quand même à préciser une chose qui m'a énormément fait plaisir :

ON L'A VU !

Vous voyez pas de qui je veux parler ? Si si. Lui.

Citer
à l’Est, l’on murmurait que l’effroyable Foudroyeur qui faillit venir à bout du légendaire Argoth rôdait toujours le long des cimes glacées, faisant le tonnerre et les éclairs pour les jeter sur le monde d’en bas


Ce brave Argoth ! Serait-ce la seule chose de ce brave guerrier qui fera office de clin d'oeil ou aura-t-on droit à d'autres choses ? :$ Bref je suis heureux d'apprendre qu'Argoth terrassera un être aux pouvoirs magiques stupéfiants, et je me demande bien pourquoi, d'où la volonté de lire la suite de ses aventures ! J'adore quand on rebondit sur les éléments d'un même univers mais dans différentes oeuvres... Rah vive Argoth.

Outre ceci, que dire d'autres ? Le roi pleure et son fils lui en veut. Encore une thème que l'on retrouve assez fréquemment ; celui du prince déçu par le roi. Pourvu que je ne sois déçu ni par l'un ni par l'autre. Au pire, ce sont des personnages secondaires et dans ce cas là on ne les verra pas beaucoup (quoique le Prince du Crépuscule n'ait pas affirmé son attachement particulier à l'un d'entre eux ce qui tendrait à prouver qu'ils ne trépasseront pas).
Les trois auttres personnages de la scène n'ont pas non plus grandi ntérêt. Le seul intérêt qui s'en dégage, pour moi, est d'en tirer la profonde certitude qu'Arendia est dans la mouise. A la limite on le savait déjà. On savait aussi que beaucoup plaçaient leurs espoirs en Samyël. Ce passage aura eu le mérite de nous faire douter sur la véracité du rôle à jouer du petit mage. Ce chapitre aurait d'ailleurs dû s'appeler Arendia, ou les heures du doute.
Bref.

Samyël le voici de nouveau. C'est fascinant ! Je le vois déjà plus tard, en grand souverain établi, en train d'arrêter toutes les rousses du continent et chercher cette fille qui apparaît dans ses songes. Evidemment ils tuent toutes celles qui ne lui rappellent pas cette fille. Hum. Lui octroierais-je trop de folie ? Ou pas assez ? Bref toujours est-il que le pauvre a du mal à comprendre qu'il s'agit de sa mère. Ou de sa soeur. Mais plutôt de sa mère je pense.
Bref, toute le reste du chapitre est une véritable ode au doute, à l'hésitation ; au dilemme. Evidemment la métaphore des deux cavaliers au final nous renseigne davantage concrètement : une lutte acharnée se déroule au sein de son esprit. Je tiens à remercier mon collègue Prince du Crépuscule qui m'a d'ailleurs éclairé sur la nature de cette hallucination, dont le sens m'avait échappé. (j'avais dû mal une phrase, puisque je me suis demandé "pourquoi est-ce qu'il raconte une lutte de cavaliers maintenant ?"). Et oui, les parasites ne sont pas infaillibles, telle est la leçon du jour.

M'enfin, tout ça pour dire qu'on avance dans le personnage de Samyël. Les doutes, la confusion qui règne renseigne une fois de plus sur son aptitude à déchoir tôt ou tard. Cependant, nous n'avançons pas beaucoup dans l'histoire en elle-même. Serait-ce la métaphore d'un temps qui ne changera pas tandis que Samyël se métamorphosera ? L'allégorie de l'adolescence ? Auquel Samyël sera bien sûr confronté lorsqu'il se rendra compte que si, bien sûr, évidemment, le temps a passé et il doit faire office d'adulte et de chair à canon pour une guerre absurde.

Bref, un bon chapitre, avec une belle description également, que j'ai un peu zappée dans le commentaire, mais qui est plutôt réussie. Voilà, voilà.

Parasitage accompli. Délivre nous bientôt la suite quand même :$

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La Tour du Rouge : Les Carnets du Mercenaire 7 à 10.
« Réponse #72 le: jeudi 17 janvier 2008, 19:13:30 »
Hop Hop, me revoilà :) Mais non point avec du Cycle, vous m'en excuserez... Mais avec quelque chose de presqu'aussi bien: Le début de la Troisième Partie de la Geste du Chevalier Argoth *3* Mais avant, réponses aux commentaires =)

PdC==>Ha, mais Konan, ça avait un p'tit côté noble et sans peur, que je trouvais approprié et que... Bon, j'avoue, c'était naze v_v Ca servira pour le bétisier :rire:
Lowl, bon appétit alors xD Enfin, ça me rassure ce que tu me dis là :niak: Je peux donc continuer les yeux fermés =p
Et oui, rien ne va plus en Arch'Land, le roi est faible, le royaume encerclé... Bref, comme tu dis, attendons de voir :)
lol Enfin, je t'avais prévenu les longues descriptions n'ont jamais été mon fort, mais je pense m'en être sorti honorablement cette fois même si c'est vrai qu'elle aurait gagné à être plus longue et tout ça :)
(et oui, j'ai saisi l'allusion :love:)
:<3: Content que tu ais apprécié le passage du doute, j'avoue avoir pris énormément de plaisir à l'écrire moi même  :$
Bref, encore une fois merci pour ce commentaire :love:

Nehëmah==>LoL Oui, FF6 est un de mes échecs vidéoludiques, j'ai jamais réussi à accrocher xD LoL oui, bon, laisson à ce brave Josef ce qui lui appartient, hein? ;p
Et oui! Argoth s'est infiltré dans le Cycle, le coquinou :niak: Pour te répondre, sois assuré que cette rapide référence est loin d'être la seule chose d'Argoth qui apparaîtra dans le Cycle, mais je n'en dis pas plus :niak: Et je réponds à ton impatience par cette suite Argothienne ;p
\o/ Effectivement, longue vie au roi, PdC ne s'y est pas attaché xD Bref, je ne sais pas si leur destin te decevra, j'espère que non :niak: Les trois autres personnages n'ont effectivement pas d'intrêt dans cette scène, vu qu'ils en prennent plus tard. C'était juste pour les introduire :niak:
Oui, l'imagerie générée par le combat chevaleresque est volontairement floue, afin que vous puissiez l'interprêter comme bon vous semble ^^
A toi aussi, un grand merci pour ce commentaire :love:


Bien, maintenant passons à l'essentiel, le texte! =) Bon retour aux côtés d'Argoth et du brave Sandiego, et surtout bonne lecture...


________

III/VI. La chasse Infernale.
(Première Partie.)

Ainsi, comme Nymérius nous l’avait conseillé, nous guidâmes nos montures vers les étendues sauvages de l’Est du Sud. Nous laissâmes derrière nous les contrées civilisées et accueillantes, pour entrer sur les territoires maudits des Fëorés, les guerriers démons à cornes. Les douces forêts disparurent, tout comme les plaines verdoyantes ; les ruisseaux se tarirent à mesure que nous progressions, la terre devenait morne sous les sabots de nos montures, la végétation se raréfiait et le vent s’essoufflait. La peur rôdait sur ces terres, montée sur les sombres nuages qui toujours couvraient le ciel. Les éclairs déchiraient les cieux inlassablement, mais nulle pluie ne venait jamais caresser la terre sèche et maladive. Ici, tout n’était que désolation.
Les démons avaient chassé les hommes de ces contrés, et pris possession des lieux, les défigurant d’atroce façon pour que jamais la nature ne reprenne ses droits. Je frissonnai en contemplant d’un air épouvanté le paysage désolé. Derrière nous, à deux lieux à peine, j’apercevais encore la verdoyante plaine d’Arkéo’Lhan   qui me tendait les bras. Mon cœur battait, mes mains tremblaient. La poussière me brûlait les yeux et asséchait mes lèvres et ma langue. Au devant, l’Enfer nous attendait.
« Maître, je vous en pris, faisons demi tour. Seule la mort nous attend en ces funestes contrés, implorai-je »
Messire Argoth resta droit et immobile sur sa selle. Pour la première fois, je le voyais hésiter. C’était bien la preuve que rien de bon ne pouvait se trouver plus avant.
« Non »
Telle fut sa réponse, claquant dans l’air comme un coup d’épée. Puis, sans attendre, il talonna Sor’n et repartit. Moi, je ne le pus. Je n’avais pas le courage de mon Maître. Je n’avais pas sa vaillance, ni sa science de l’épée. Je n’avais pas sa bravoure sans faille, ni sa lame magique. Aussi, je fis ce que tout homme aurait fait à ma place. Je tournai brides et regagnai les terres plus accueillantes de l’Ouest.
Une flèche siffla dans les airs et se ficha dans le pommeau de ma selle. Surpris, je regardai alentours, mais il n’y avait personne. Messire Argoth était déjà loin derrière. Enroulé autour du trait, un parchemin. Je le déroulai.
« Attend moi »
Ce n’était pas signé, mais je sus de qui cela provenait. Aussi, lorsque j’atteignis la mince ligne herbeuse qui séparait l’Arkéo’Lhan des terres Fëoriennes, j’arrêtai ma monture et montai mon campement.

Ce qui suit sont les évènements qui arrivèrent en terre maudite en mon absence. Je les raconterais tels qu’ils me furent dits par Messire Argoth en personne, au cours de sa quête.
« Plus j’allais vers l’Est, plus l’acidité du vent me prenait à la gorge. La poussière s’infiltrait dans mon armure, dans mes yeux, dans ma bouche. Sor’n lui même peinait à avancer. L’ombre du Démon s’étendait sur moi, m’enserrant de ses bras putrides. »
Le brave et vaillant Sor’n finit par basculer sur le côté, lentement afin de laisser à son maître le temps de descendre. Messire Argoth récupéra son arc et son carquois, son épée et son écu. Puis il dessella sa monture et posa l’ensemble de son paquetage sur le sol.
« Ô fidèle compagnon. Je comprends ta douleur. Attends moi ici, et veille sur mes biens. Je ne serais pas long. »
Ainsi le Chevalier reprit sa route à pied, dans l’enfer desséché des terres Fëoriennes.
« Plus j’allais, plus ma cuirasse me pesait. Je ne tardai guère et m’en débarrasser, ne conservant que mon bouclier, Arendia, et l’Arc. Ma plus grande crainte était de tomber sur une tribu de Fëorés, car dans mon état je doutais de pouvoir combattre. Mais je devais continuer, car peut être que la Faërite se trouvait au bout de cette épreuve, du moins ce qui me mènerait à elle.
« Au bout d’un moment qui me parut une éternité, je fus trouvé par une bande de maraudeurs. Des cris s’élevèrent tout autour de moi, inquiétants, menaçants. C’était des hommes, mais ce n’en était pas en même temps. Ils se tenaient sur deux jambes, comme toi et moi, mais étaient voûtés, bossus. Leurs faciès hideux étaient encadrés de crinières de cheveux emmêlés et sales, grouillant de vermine immonde. Leur peau sombre et entachée se confondait avec la terre, et ils arboraient des lances grossières et des rocs, qu’ils projetaient aussi loin qu’ils le pouvaient, au vu de leur petite taille. Ils étaient vêtus de rien.
«Ils m’encerclèrent rapidement, me coupant ainsi toutes possibilités de retraite. Je ne pouvais pas les affronter, ils étaient trop nombreux. Je ne voulais pas mourir ici, car j’aurais fini seul et oublié de tous, sans gloire ni honneur, et mon squelette aurait nourri les vers putrides de terres dévastées. J’eus alors une idée. Je pris dans mon carquois l’une des trois flèches d’or que j’avais récupérées sur le trésor de Tarask. Je la fis scintiller grâce aux rayons de soleil maladifs qui parvenaient difficilement à franchir les épais nuages. Les maraudeurs arrêtèrent leurs chants de mort pour observer. Ils semblaient fascinés, et moi je priais pour que mon  plan réussisse. Doucement, j’encochai le trait, et tendis la corde de mon arc. Je visai le ciel puis relâchai la pression. La flèche partit comme le vent. Les maraudeurs, surpris et effrayés, s’enfuirent en hurlant, et moi je soupirai de soulagement.  Je savais que je n’étais pas passer loin du royaume des morts et je remerciai tous les dieux de m’avoir laissé la vie sauve. »
Messire Argoth poursuivit son périple, de plus en plus épuisé. Il finit par arriver aux abords d’un fleuve à sec, dont le pont était gardé par un homme en armure noire.
« Il était étrange. Sa cuirasse était épaisse, faite en plaques polies et lourdes, son casque, ne laissant voir que deux yeux sombres était surmonté d’une paire de corne impressionnantes. Une épée plus grande que moi était fichée en terre devant lui, et une formidable hache de bataille pendait dans son dos. Il inspirait la crainte et la peur, mais il se montra étonnamment courtois.
« -Halte là, voyageur. »
« Il parlait sans agressivité, serein, d’une voix que je qualifiais de douce et rassurante. Cela tranchait d’autant plus avec son apparence.
-Derrière ce pont s’étendent les territoires de chasse du maître des lieux. La voie est bloquée.
-Je souhaite tout de même m’y rendre. Je suis à la recherche d’un autel.
-Ce que vous cherchez se trouve bien de l’autre côté. Mais je vous répète que la voie est close.
-Qu’est-ce qui m’empêche de passer ?
-Mon épée et ma hache.
-Dans ce cas je traverserais par la rivière.
-Je vous lancerais un poignard dans le dos.
-J’irais plus loin.
-Je vous suivrais.
-Vous gardez ce pont.
-Certes, mais vous êtes la première personne à vous présenter ici depuis des siècles. »
« Des siècles ? Mais dans ce cas, la Faërite a toutes les chances de se trouver là bas !, pensais-je alors. Il fallait que je poursuive ma route, coûte que coûte. »
-N’y a-t-il vraiment aucun moyen ?
-Aucun.
-Et si je vous tue ?
-Vous pouvez essayer.
-Vous êtes fort.
-Probablement.
-J’essaierais quand bien même.
-Pourquoi vous obstinez vous ? Si vous voulez mon avis, vous avez plus de chance de survivre si vous rebroussez chemin. La nuit va bientôt tomber ; c’est bientôt l’heure.
-L’heure de quoi ?
-Il vaut mieux pour vous de ne pas le savoir ; si effectivement vous ne savez pas, ce qui serait original de la part d’un voyageur s’aventurant dans ces contrées.
-Parle.
-Non, j’en suis navré.
-Je le suis aussi. Ma quête touche à sa fin semblerait-il…
-Vous parliez d’essayer de me tuer.
-J’ai peur d’avoir plus de chance d’échouer que de vaincre.
-Vous êtes un sage.
-Qui vit ici ?
-les Fëoriens.
-En êtes vous un ?
-Non point. Je ne suis qu’un humble Chevalier.
-Vous mentez. Un Chevalier ne vit pas plusieurs siècles.
-C’est vrai. Votre sagacité vous honore, messire… ?
-Je suis Argoth, messire Argoth. Pourquoi mentez-vous ?
-Je ne vous mens pas. Mon âge est bien tel que je prétends qu’il est.
-Comment cela se fait-il ?
-J’ai renié mon roi, et pour me punir, il m’a banni ici. Le Maître m’a trouvé, et m’a octroyé l’immortalité en échange de mes services.        
-Vous ne pouvez mourir ?
-C’est cela même.
-Dans ce cas, vous combattre ce serait perdre forcément.
-Vous êtes dans le vrai, encore une fois.
-Par conséquent, si je vous bats en combat singulier, cela augmentera ma renommé ?
-En théorie oui. Mais n’oubliez pas que c’est impossible.
-Me permettez vous de la vérifier ?
-Je vous en pris. »
Messire Argoth se déchargea de son arc et de son carquois, les laissant reposer à même le sol. Il empoigna son écu et défera son épée. Le Chevalier Noir saisit sa hache dans un cliquettement métallique et se mit en position à son tour.  
« Êtes vous prêt ?, demanda Argoth.
-Je le suis.
-Très bien, alors j’arrive »
Messire Argoth s’élança, et donna un grand coup vertical qui fut paré d’un geste nonchalant. Il esquiva avec peine le revers qui suivit.
« J’abandonne.
-Déjà ?
-Vous êtes trop fort.
-Non, vous vous trompez.
-Comment cela ?
-Vous êtes trop faible.
-Non, je persiste, vous, êtes trop fort.
-Votre fierté vous aveugle messire.
-Messire Argoth.
-Si vous voulez… Allez vous partir à présent ?
-Certes non, j’ai peur de mourir durant le voyage de retour.
-Dans ce cas les dieux aient pitié de votre âme. Vous mourrez de la main du maître.
-Qui est-ce ?
-Le roi des Fëoriens.
-Il doit être terrible.
-Assurément.
-Quel est son nom ?
-Daz’Raël.
-J’ai déjà entendu ce nom.
-Alors vous savez quels dangers vous courez en restant ici.
-Ai-je une chance de le vaincre ?
-Vous seriez idiot d’essayer.
-Mes chances sont meilleures contre vous ?
-Vos chances de mourir sont égales.
-Dans ce cas, je réessaye. Etes vous prêt pour la seconde manche ?
-Venez.
-Je suis là. »
Messire Argoth repartit à la charge. Il buta de nouveau sur l’épais manche de la hache qui repoussa son assaut. La tête de l’arme fila vers lui à toute vitesse, et le Chevalier ne dût sa vie qu’à son écu, qui craqua effroyablement sous l’impact mais tint bon. Messire Argoth profita d’une légère brèche dans la défense dans son adversaire pour se fendre. Arendia scintilla soudainement, et elle traversa la lourde armure comme si c’eût été un vulgaire habit. Le Chevalier Noir reçut une blessure sévère et recula en titubant.
« Comment ?, demanda-t-il avec étonnement.
-Voyez, vous n’êtes peut être pas si invincible que vous prétendez l’être. J’ai mes chances.
-Qui êtes vous ?
-Je suis Argoth ! Messire Argoth ! Chevalier libre en quête de la Faërite. Ecartez vous de mon chemin, et je vous laisserais la vie sauve.
-La vie sauve ? Le Chevalier éclata de rire.
-Qu’y a-t-il de si drôle ?
-Ha, vous vous enorgueillissez trop vite, messire Argoth. Vous ne m’avez infligé qu’une blessure. Ma vie est loin d’être en danger. Vous mourrez avant moi.
-Vérifions, si vous le voulez .»
Le combat reprit, plus fort, plus vite. L’étrange Chevalier Noir  se battait à présent avec toutes ses forces, frappant avec des coups calculés, ne laissant aucune faille dans sa défense. Petit à petit, il repoussait Messire Argoth, qui peinait de plus en plus. D’un revers habile, ce dernier parvint à trancher le manche robuste de la Hache, forçant son adversaire à se saisir de sa lourde épée. Mais le poids important de l’arme ne sembla nullement le gêner, au contraire, son habilité s’accrue.
Le bouclier de Messire Argoth se brisa soudainement sous la violence d’un coup particulièrement barbare. Le choc paralysa son bras et le jeta à terre. Il se releva aussitôt et repartit au combat. Ses bottes et ses feintes, d’ordinaire si redoutables, ne prenaient jamais le Chevalier au dépourvu, et il les contrait avec facilité. Plus les échanges s’éternisaient, plus les chances de victoires semblaient s’éloigner. Finalement, d’un coup de botte dans le ventre, le Chevalier envoya bouler son adversaire. Il se dressa au dessus de lui, prêt à l’embrocher lorsqu’Argoth, à la vitesse de l’éclair, se remit en position et se fendit d’un geste ample, transperçant le casque et le crâne du Chevalier. La scène sembla se figer, puis tout doucement, l’homme lâcha son épée qui disparut en poussière. Un rire jaillit du casque.
« Haha ! Je te félicite, Argoth. Tu es le premier à me vaincre. Je t’en félicite. Je ne puis plus t’empêcher de poursuivre ton chemin ; va, tu as ma bénédiction mais n’oublie pas ! Le maître ne sera pas très loin… Sache que ta bravoure sera connue longtemps avant que tes ennemis t’affrontent. »
Puis, dans un soupire, son corps et son armure se brisèrent en milliers de petites billes de fer noir, avant de se disperser aux quatre vents.

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« Réponse #73 le: dimanche 20 janvier 2008, 15:52:44 »


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« Réponse #74 le: mercredi 06 février 2008, 16:42:46 »