Merci de m'épargner le double post sieur Guiiil !
J'ai fini le jeu il y a quelques semaines, et je tenais à partager un avis simple et radical.
La dernière affaire de
Dual Destinies est complètement écrite par-dessus celle du 1.
Ils ont repris :
- le proc' et l'avocat qui ont été potes dans le passé mais se sont éloignés,
- l'affaire jamais résolue qui va être enterrée demain faut se magner,
- la victime liée personnellement au coupable,
- le témoin plus que hors-normes,
- le "procureur de légende" qui se déplace pour la peine, j'en profite pour mentionner que Hunter qui siège une audience pour "moraliser la vie pénale" ha bah c'est sûr qu'il est placé pour en parler môssieu "ce rapport d'autopsie est périmé Votre Honneur".
- le coupable qui est l'encadrant du proc' dont on croyait qu'ils avaient un lien de confiance...
Tout cela ne va pas diluer mon sel que Blackquill, c'est totalement l'essence du passé de Hunter étalé sur la silhouette de Manfred von Karma.
Après, pour le coupable, c'est un "phantom" caché derrière un "masque" qui prétend œuvrer pour la "justice" alors qu'il ne sert que sa cause, je ne suis pas étonné qu'on frôle le niveau zéro qualitatif.
J'ai été un peu confus dans mon précédent post, aussi vais-je simplifier-développer.
Le jeu voulait, pour la résurrection de la licence, être plus grand, plus fort, fédérer le public en montrant un rayonnement jamais vu jusque-là.
Mais le fait est que plus personne, ni les fans ni les dévs, ne croient à la pérennité de la licence, qu'elle se vendra par palettes à chaque épisode.
Ace Attorney n'est pas une "série de niche" je l'accorde, et elle est probablement "rentable" qui plus est, mais elle n'est sûrement pas "mainstream".
Dans ces conditions, chaque épisode risque fort d'être le dernier. La série a donc la pire des positions : elle doit tout réussir, et en même temps, elle ne peut rien se permettre.
Si je puis dire, c'est le drame de toutes les trilogies en six épisodes... Les trois premiers savent où ils vont, les autres ne font que rivaliser de porte-nawak pour que la machine tourne.
Elle ne peut pas sacrifier le moindre joueur potentiel, tout doit donc être le plus accessible possible : indices à profusion, interface aussi épurée que possible, etc.
Pour cette même raison, elle ne peut pas ignorer que le public vieillit et veut voir plus de jus de groseille. Il faut donc être plus violent, aborder davantage l'univers de la série et les thèmes sous-jacents à notre chère comédie kabuki.
Mais attention, on n'a pas parlé d'être intelligent ou subversif, grands amis imaginaires collectifs non, il ne sera question que de corser les rapports de force, s'ils n'étaient pas assez pétés depuis le premier épisode, pour donner l'illusion qu'on "lutte contre le système" ça mange pas de pain et ça fait bander les post-ados.
Elle ne peut pas ignorer tout le lore qu'elle a posé, et doit donc multiplier clins d’œil, caméos, apparition inutile de personnages populaires, namedropping et j'en passe.
Mais en même temps, elle ne peut pas se fermer aux malheureux qui n'ont pas torché la
HD Trilogy. Hors de question, donc, de poursuivre les pistes lancées par
Apollo Justice.
Ironie j'écris ton nom : pour s'élargir à un public qui n'y connaît rien, la série chie fesses écartées sur le contenu qui aura fait patienter les fans acquis.
Elle ne peut pas investir le moindre dollar de trop, donc une sortie dématérialisée traduite en anglais, c'est bien le maximum qu'on puisse faire.
Le jeu se vendra sur le territoire anglophone, c'est déjà largement assez pour rentrer dans ses frais.
Le risque de ne pas rentabiliser la traduction en six langues était hors de question.
Si les fans non-anglophones achètent quand même, ça fait des revenus supplémentaires.
Tout ça pour aboutir à ce résultat, le projet avait manifestement la matière au bout des doigts, mais pas le droit d'y poser les paumes. Comment aurait-il pu sculpter quelque chose de grand dans ces conditions ?
Bref. Enterrons le sujet.
J'ai commencé
Spirit of Justice, et j'ai fini la première affaire.
On a fait des progrès incroyables depuis le premier épisode à tous les égards, je veux bien, le Jésus glam metal était tordant et ses témoignages très bien écrits, la machination bon c'est du level
Ace Attorney, mais il a réussi quelque chose qui ne m'était encore jamais arrivé.
En effet, une fois le fichier sauvegardé, l'affaire bien pliée, complétée, terminée... Je n'avais pas la moindre envie de lancer la suivante.
Ils ont sorti la troisième astuce la plus usitée du shônen pour justifier d'exploiter encore
un personnage qui a canoniquement atteint l'apogée de son domaine. Je ne l'invente pas, c'est écrit dans le troisième épisode. Revivez la conclusion de son abominable dernière affaire si vous en doutez.
L'astuce en question est d'inventer un nouveau pays/monde/univers complètement pété jamais évoqué au préalable, où le niveau d'hostilité moyen c'est la pire menace imaginable du setting d'origine. Imaginez une ville où l'apogée du mal c'est Chompir et le lendemain vous tombez dans une jungle où rôdent dix mille D_Y, on en est là.
Pour les curieux, la première astuce est le recours à l'apprenti qui va démarrer un peu plus haut que le héros ne l'avait fait, ce dernier devenant mentor ou antagoniste, et la seconde est la savate-aux-stats qui ramène le héros au plus bas niveau.
On se doute bien que la première a montré ses limites avec Apollo Justice car les fans ne veulent que Phoenix, et la seconde n'est crédible que pour une affaire tuto. Les options étaient donc restreintes.
... Ou en tout cas, elles le sont aussi longtemps qu'on exigera que Phoenix soit le protagoniste central.
Si la série avait un fond de couille, elle aurait perduré sur la piste d'Apollo pour faire souffler un nouveau vent dans les voiles, un vent qui ne pointait pas vers un terrible tourbillon.
Elle s'auto-condamne à tourner en rond, pour un temps plus ou moins long, toujours autour du même axe, en allant toujours plus vite et plus fort, mais l'issue est connue d'avance : la noyade.