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Je bouquine !

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Vaati the Wind Mage:
Oui depuis que je suis petit j'adore faire du théâtre mais faute de club dans ma ville je suis dans le club théâtre de mon collège. Et pour Antigone j'ai préféré y jouer même si c'était plus de la figuration que le livre même si je l'ai apprécier.

D_Y:

--- Citation de: Haine le jeudi 13 juillet 2017, 00:09:59 ---Et puis, tant qu'à faire, j'ai commencé le premier tome du Seigneur des Anneaux de Tolkien en anglais... Mauvaise idée, déjà qu'en français Tolkien c'est pas évident, alors l'ancien anglais, bonjouuur la difficulté ! Mais quand on l'a déjà lu une fois ça reste possible. Et puis Tolkien c'est toujours bon à lire, en n'importe quelle langue. Si des gens ne l'ont pas lu, je ne peux que les inviter à le faire au plus vite.

--- Fin de citation ---

Je pense que ton problème vient du fait que le SdA est concrètement rempli de descriptions, qui compliquent fatalement le texte quand on le lit dans une langue qui n'est pas notre langue natale, et une langue assez soutenue (mais qui dans tous les cas me semble plus accessible qu'un anglais plus familier. Mais peut-être trop scolaire ?). J'ai lu tous les livres de Tolkien en anglais et je peux t'assurer que le SdA est le plus compréhensible de tous, en plus de ne pas être spécialement ancien.
Dans les autres récits, comme le Silmarillion, ou plus globalement tous les récits de sa mythologie, Tolkien utilise un anglais plus archaïque, avec beaucoup de "Thou, Thy, Thee, Thine", et autres subtilités de langage, qui donnent un style littéralement ancien et "noble" du texte, puisque c'est également sous cette forme qu'on trouve les pièces et sonnets de Shakespeare, les mythologies, pas mal de poésie, et même la Bible.
Je t'invite à garder en tête les "Thou, Thy, etc" puisque de mémoire, on les voit très peu dans les manuels, et que réussir à les caser dans une copie, c'est un peu montrer au prof qu'on est pas là pour trier les lentilles.

Pour la difficulté du SdA, et de tes futures lectures, il y a des pièges à éviter. Déjà, ce n'est pas parce qu'un texte est réputé difficile en français qu'il l'est forcément en anglais. J'ai comme exemple l'Illiade et l'Odyssée, qui ont des traductions modernes en anglais plus adaptées aux lecteurs d'aujourd'hui que la traduction française typique qui aime bien embrouiller et faire transpirer pour se donner un style.
Ensuite, l'ancienneté du texte n'entre pas trop en compte, c'est ce que veut raconter l'auteur qui fait foi. Harry Potter 1 est plus compliqué que Dracula parce que le vocabulaire et la construction même de HP est volontairement loufoque là où Dracula est plus posé.
Et le piège ultime de vouloir apprendre l'anglais en lisant en anglais, c'est que la langue a une base romane, comme le français (plus de la moitié des mots français et anglais ont la même racine), du coup c'est facile de comprendre le sens mais pas tous les mots. La conséquence un peu fourbe c'est qu'on a bien lu et compris l'histoire, mais qu'on a pas spécialement progressé niveau vocabulaire, ce qui rend l'usage d'un dictionnaire obligatoire même lorsqu'on commence à lire rapidement.

Honnêtement c'est un peu décourageant mais personnellement je ne lis plus qu'en anglais, je trouve ça plus ludique et conséquemment, lire en français m'ennuie. Si tu recherches des classiques il y a les éditions Penguin Classics qui sont globalement assez accessibles et ont un large éventail de choix, pour tous les âges, pour tous les styles. Personnellement c'est ce que je privilégie en poche anglais. Après il faut faire le tri, ce qui implique qu'il faut se renseigner avant d'acheter, feuilleter pour voir si ça convient ou pas. Sophocle ça passe, Shakespeare beaucoup moins. Jane Eyre c'est facile, Wuthering Heights c'est hardcore. Homer c'est plutôt cool, Ovide un peu plus balèze. La poésie en général ça pique le fion mais bizarrement chez moi Byron ça passe, et le Leviathan de Hobbes m'embrouille moins en anglais qu'en français (mais peut être que c'était la philo scolaire qui m'a soulé). Bref, tout est question de sensibilité perso.

Concernant ta recherche de classiques, je crois malheureusement un classique va souvent avec la prise de tête, et c'est ça qui fait le charme de la littérature classique. Ce qui différencie un classique d'un livre normal c'est sa qualité d'écriture, les idées qu'il fait passer. Le hic c'est qu'il faut réussir à décrypter les dites qualités d'écriture, et parfois les idées subtiles qui parfument le récit.
Or c'est rarement marrant à faire et c'est pour ça que bien souvent les classiques étudiés sont une plaie à lire parce que paradoxalement, les élèves n'ont pas les outils suffisants pour décrypter le texte. Lire Zola au collège c'est un non-sens total alors qu'il y a des milliers de livres plus adaptés, qui ne sont pas des classiques à proprement parler mais qui sont géniaux, et qui sont une porte grande ouverte vers des lectures plus complexes (Harry Potter par exemple).
Bref pour des classiques pas trop Bovariens :
- L'Odyssée. l'Illiade est un peu trop barbant pour quelqu'un de pas impliqué dans le trip, mais l'Odyssée est littérallement la base de la littérature occidentale. C'est même pas exagéré, tout roman que tu as déjà lu dans ta vie existe grâce à Homère ;
- Alice au Pays des Merveilles ;
- Le Meilleur des Mondes ;
- To Kill a Mockingbird ;
- Moby Dick ;
- L'Appel de la Forêt ;
- Jane Eyre ;
- Frankenstein ;
- Catch 22 ;
- Siddhartha ;
- Sa Majesté des Mouches ;
- Blade Runner (Les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?) ;
- Les Frères Karamazov ;
- Au cœur des ténèbres (l'inspiration du film Apocalypse Now) ;
- Tom Sawyer et Huckleberry Finn ;
- Le Vieil Homme et la Mer ;
- Candide ;
- A l'Est d'Eden ;
- Watership Down ;
- Ainsi parlait Zarathoustra ;
- Cthulhu et les autres Lovecraft ;
- Walden (pas mal référencé dans le film "Le cercle des poètes disparus") ;
- MacBeth - Hamlet - Romeo et Juliette (pour info en ce moment on peut trouver MacBeth à 1€ chez les marchands de journaux) ;
- La Métamorphose ;
- Lysistrata ;
- Le Paradis Perdu ;
- Aventures Extraordinaires et Nouvelles Aventures Extraordinaires ;
- Les Souffrances du jeune Werther ;
- Faust ;
- Ms Dalloway ;
- The Good Soldier Svejk ;
- Andromaque ;

Tu verras, si tu te plonges dans quelques ouvrages de cette liste qu'ils n'ont rien de marrant et sont pour certains très difficiles à percer, mais ce sont les plus révélateurs de ce que la littérature compte de mieux parmi ses ouvrages (la liste étant bien évidemment non exhaustive).

PS : La Peste ça déchire.

Sentinelle:
Mais quel pavé ! Merci beaucoup pour tes conseils en anglais. Au début je comprenais pas grand-chose à cause des Thou, Thy, Thee, ect, mais maintenant c'est bon, je suis contente de voir que c'était pas juste un gros manque de culture de ma part. Et quand on prend la peine de regarder de temps en temps le dictionnaire, on peut apprendre des mots si on a une bonne mémoire, c'est mon cas et ça m'a bien aidée. Même si c'est plus dans la grammaire et la syntaxe que j'ai du mal, donc j'pense voir des belles phrases correctes et en comprendre le sens va m'aider.

Après je pensais pas qu'on pouvait caser des Thou et autres formes archaïques dans des copies... Mais c'est vrai qu'ajouter de la culture générale fait parfois la différence dans une note. (J'ai eu mon brevet comme ça je crois mdr.)
En tous cas tu m'as donné une super idée, je crois que je vais piquer les Tolkien de ma soeur en anglais et essayer (peut-être des plus courts que le SdA pour pouvoir lire en français aussi).
Merci aussi pour le site de Penguin Classics, ça va m'être utile si jamais ma soeur a pas certains bouquins qui me feraient vraiment envie, j'pourrais pas les lui piquer du coup. O_O

Et encore merci, pour ta liste très complète cette fois. Y en a un ou deux que j'ai déjà lu, et d'autres que j'ai toujours eu envie de lire mais que j'avais totalement oublié ! Notamment Blade Runner, je suis pas une grande adepte de Sciences Fictions mais apparemment celui-ci est vraiment bien, et le titre (le titre original, avec les moutons) donne envie de le lire.
Pareil pour sa Majesté des Mouches, Ainsi parlait Zarathoustra... Et les Lovecrafts, j'avais totalement oublié les lovecrafts alors
que j'adore littéralement l'univers de l'auteur. :oups:

Alice Lee:
@D_Y Merci pour cette liste de classique! :miou: Le plus souvent quand je veux faire une liste d'oeuvre que je veux lire, je sors que du Zola alors que j'ai horreur de ça. >< (je partage assez l'avis d'un de mes profs qui a un jour dit en cours que le plus rock'n'roll que Zola ait fait, ce sont ses carnets de recherche. :oups: cela dit je respecte totalement ceux qui aime son oeuvre car si on étudie son oeuvre en cours, ce n'est pas  pour rien!  :miou: )

Pour ma part, je lis en ce moment la série de bouquins outlander dont la série tv est issu. J'aime beaucoup d'autant que l'auteure a fait un travail de recherche assez ouf pour tout le contexte (histoire mais aussi médecine, littérature...). Je recommande en tout cas. :^^:

D_Y:
@Alice Lee
Ah mais je pense que le fait d’étudier Zola en cours (et de penser que son étude a forcément une raison d'être, et donc quelque part une légitimité) fait plus de mal que de bien. Le fait de devenir un lecteur assidu tient à peu de choses et Zola a contribué à casser ce “peu de choses” chez de nombreuses personnes, je pense.

En premier lieu l’école ne permet pas de penser par soi-même. Pour être plus précis, la littérature est un travail personnel et quand on te dit “cela est un classique et c’est gravé dans le marbre”, alors que toi tu ne comprends pas spécialement pourquoi, cela ne motive pas à persévérer. Il y a non seulement la barrière de la langue (le français est une langue très complexe et appréhender cette complexité très tôt n’aide pas), mais personne ne se questionne vraiment sur le “qui a choisit que ça c'est un classique et pas un autre ?”.
La réponse peut être simple :
- grosso modo les hommes en général choisissent inconsciemment avec le temps, cela dépend de l’universalité du texte et de sa qualité évidente. Ça explique pourquoi on sait déjà que Twilight ne sera jamais un classique et pourquoi l’humanité lit Homère depuis 3000 ans.
- plus problématique, il y a des “érudits” qui choisissent la substance des études littéraires, dont fait partie Zola, Flaubert, Maupassant, etc… Ces dernier sont choisis pour leur contexte socio-politique plus que pour leurs qualités littéraires. Le but en gros c’est de faire voir aux jeunes français comment était la vie à des époques clés. Ce qui n’est pas spécialement inintéressant mais les profs de français ne sont pas historiens donc les élèves s’en foutent souvent (et à cet âge ils s’en foutraient aussi même devant un vrai historien).

Du coup le système éducatif français manque cruellement d'œuvres clés qui sont des classiques mais qui ne seront jamais étudiés parce que ce n’est pas l’objectif de l’éducation nationale (tout n’est pas tout noir non plus cela dit, quelques fois les programmes officiels sont touchés par la grâce). Je me souviens avec douleur d’avoir lu le segment Lilliput au collège sans que le prof ne mentionne une seule fois le côté satirique de l’œuvre qui est pourtant essentiel pour comprendre la portée du texte. Du coup on lisait ça comme une simple fiction et à 12 ans c'est facile de voir qu'il y a quelque chose qui débloque.

Mais même sans parler de tout ça, une fois dans toute ma scolarité on m’a dit qu’il fallait que je questionne une œuvre quel que soit son auteur ou son aura (et ça concernait Rousseau). En français et littérature, on se contente de poser le livre sur la table et de dire “lit ça, c’est un classique” sans questionner le fait que ce soit un classique, sans mettre en doute même ce que raconte l'auteur. Du coup un art qui par essence est personnel, et doit pousser à la réflexion, à l’école devient impersonnel, mécanique et vain.

Après ça peut paraître bête mais la langue se simplifie et le français est assez austère. Plus que l’anglais qui est plus “musical, à la limite ça se chante en parlant et ça s’entend, même en lisant.
Du coup un livre français lambda est assez simple à lire alors qu'un classique français prend la tête, d’où le cliché “quand je rentre du travail je veux me vider la tête”. Dans l’absolu un classique anglais pique moins à la lecture qu'un classique français. J’ai aussi l’impression qu’en France on est plus terre à terre (Haine l’a bien compris en citant Mme Bovary) là où les étrangers se permettent plus d’évasion. Pour ça qu'on a plus de chance d’étudier Wilde ou London à l’étranger et pas beaucoup d’étudier Barjavel en France (mais théorie perso ça).

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