Très intéressant, Wolf ! Ce jeu m'avaitt beaucoup interpellé quand j'en ai entendu parler pour la première fois, donc ça me fait du bien de savoir de quoi il en retourne vraiment. Je pense que je me laisserai quand même tenter un de ces jours.
Quant à moi, je me permets de poster ici ma critique (un peu modifiée pour ce topic) de Lux-Pain sur DS, que j'avais déjà mise sur SensCritique à l'époque où je l'ai écrite.
Lux-Pain Qu'est-ce que Lux-Pain ? C'est une histoire introduite de façon un peu pêle-mêle, et il faut s'y intéresser pour vraiment la comprendre dans ses détails. On nous présente Kisaragi, une petite ville remplie de mystères et de sombres crimes. Leur cause est Silent, une espèce de ver qui nait dans les sentiments de haine et de désespoir, et qui infecte les hommes pour leur faire commettre des meurtres ou se suicider. Il laisse néanmoins des traces derrière lui : les shinen, des émotions, qui peuvent se décrire un peu comme l'émotion du deuil que l'on ressent lorsque l'on traverse un cimetière.
Atsuki Saijo, héros que vous incarnerez, a perdu sa famille dans des crimes liés à Silent, et a choisi de se venger en rejoignant F.O.R.T., une organisation secrète qui recherche le Silent originel. Suite à une dangereuse opération, Saijo est capable d'utiliser un pouvoir nommé Lux-Pain qui permet d'éradiquer Silent et les shinen qu'il produit. Et c'est lâché dans Kisaragi sous le rôle d'un lycéen qu'on enquête sur les mystérieux événements de la ville...
C'est un scénario qui peut sentir un peu le nanar, dit comme ça. Et il est difficile de dire qu'il devient plus crédible au fur et à mesure, puisque j'ai trouvé la fin absolument décevante (peu importe celle que vous obtenez, il me semble bien que la scène finale est la même). Je ne donnerai pas plus de détails sur cette dernière afin d'éviter de spoiler ceux qui comptaient jouer à ce jeu, mais je dois avouer que je ne la suivais qu'avec peu d'attention tant elle s'est montrée dénuée d'intérêt. Donc au final, je n'ai pas trouvé le scénario fascinant, même si j'ai su apprécier les petits détails qui sont donnés çà et là dans le jeu pour le rendre un peu plus vivant.
Le gameplay est sobre et simple, ce qui est tout à fait normal de la part d'un visual novel. Lors des dialogues, l'écran du haut affiche la vision sous Sigma, l'œil du héros qui vous permet de voir les shinen, tandis que celui du bas affichera les sprites normaux. Aucune animation n'est proposée ici, il faudra vous contenter des simples clignements d'yeux et de mouvements de bouche, comme c'est le cas de beaucoup de sprites japonais. Parfois, quelques scènes plus importantes auront droit à leurs propres illustrations, qu'on découvrira avec plaisir : en effet, il faut dire que les artwork sont plutôt beaux.
En dehors des dialogues, qui doivent quand même grignoter la plus grande partie du jeu, vous êtes lâché dans Kisaragi, avec la carte sur l'écran du bas, vous laissant naviguer entre les zônes à votre guise. Et c'est ça la force du jeu : vous décidez vous-mêmes d'où aller, à qui parler.
Un autre élément important du gameplay concerne la détection des shinen et les phases d'élimination de Silent. Pour la première, lorsque Sigma indique qu'un shinen a été détecté, vous devrez gratter l'écran tactile jusqu'à découvrir des petites boules sombres, qu'il faudrai entièrement dévoiler. Quant aux secondes, quelque peu stressantes au début, vous devrez marteler votre écran tactile de différentes façons afin de vous débarasser des petites sphères pour faire baisser la vie du Silent. Rien de bien intelligent là-dedans, et ça peut même s'avérer chiant, mais bon, c'est assez facile donc on oublie rapidement ce détail.
S'il y a une chose qui peut vraiment faire plisser les yeux, dans Lux-Pain, c'est avant tout la traduction anglaise. J'ai joué à la version américaine du jeu, et je ne dirai pas que c'est un carnage, mais c'en est un. Je ne vois pas comment la décrire si ce n'est en disant qu'elle a été faite avec les fesses. Il y a des fautes de frappe partout, des erreurs de grammaire, des phrases sans queue ni tête, des erreurs de ponctuation (qui auraient encore été pardonnables s'il n'y avait pas tout le reste), et en guise de bouquet final, des noms propres qui changent de traduction en cours de route. Par exemple, l'organisation Picus est traduite par Peaks vers la fin du jeu, sans raison. Et à cause de cette traduction en carton, il est impossible de comprendre si la ville se situe au Japon ou aux États-Unis, alors que tous les personnages ont des noms clairement japonais et qu'il n'y a aucune logique pour prouver que l'histoire se déroulerait en Amérique... S'il y a un gros problème avec ce jeu, c'est celui-là. Ce n'est vraiment pas agréable de jouer dans des conditions pareilles, surtout pour un jeu qui demande avant tout de lire des dialogues. Donc forcément, la version japonaise doit sans doute être un vrai plaisir à jouer comparé à ça, du moins je l'espère. Parce que là, on a non seulement l'impression que ça a été traduit par un petit groupe de gens qui parlaient à peine anglais, mais aussi que ça n'a jamais été relu. Et ce n'est vraiment pas sérieux.
Pourtant, il y a deux choses qui m'empêchent de trop cracher sur ce jeu ; son « packaging » et les relations entre les personnages.
Pour le premier, c'est très simple ; l'édition que je possède est vendue avec un petit artbook très joli. Et il faut dire que les sprites et les décors sont beaux. L'esthétique du jeu est séduisante et on apprécie facilement le character design. Les musiques, quant à elles, sont en petit nombre et reviennent trop souvent, donc on les oublie vite et elles sont sans importance. Néanmoins, elles remplissent le strict nécessaire pour ce jeu, c'est à dire apporter une petite ambiance à chaque scène.
Quant au deuxième point, c'est tout aussi simple : les personnages sont attachants. On apprécie discuter avec eux, et on est content quand on voit qu'ils nous apprécient énormément, chose que l'on peut vérifier grâce à la boutique de Pumpkin Witch. J'ai trouvé juste un petit peu triste qu'au final on ne peut développer de lien réel avec aucun personnage, mais bon, on ne reste pas vraiment sur sa faim de ce côté là. Ah, et mention spéciale à Kyosuke et Shinji, personnages que j'ai beaucoup appréciés.
L'ambiance du jeu, elle aussi, intrigue plutôt bien. D'ailleurs, je déconseille de commencer l'aventure lorsqu'on est seul dans le noir et qu'on a facilement peur du paranormal ; les premiers shinen auxquels on a affaire sont plutôt glauques, dérangeants et malsains. Il faut avouer que ça peut prendre un peu au dépourvu alors qu'on ne s'y attend pas, mais au final, on est plongé dans un univers très sombre. Et c'est justement cette couleur noire qui fait que le jeu a une atmosphère particulière et qu'au final, on n'en est pas si déçu que ça.
Bref, mine de rien, je n'attribuerai pas une note en-dessous de la moyenne à Lux-Pain. D'ailleurs, j'ai beau l'avoir fini, je pense y retourner encore un peu afin de débloquer toutes les petites scènes bonus dans l'Archive et les illustrations dans la galerie. Ça a beau être un jeu bourré de défauts et dont la traduction ignoble m'aura écorché les yeux, je ne peux que l'apprécier à cause de ses personnages attachants et de sa belle ambiance. Et puis tout de même, ça reste un visual novel que je recommanderai, bien que je ne pourrai malheureusement pas le faire sans mentionner ses bémols.